Biche blanche

Avis de l'auteur :

Coucou tout le monde ! Me revoilà enfin ! Oui je sais j'ai été très longue et je m'en excuse mais pour me pardonner je vous mets un chapitre de 30 pages ^^ et avec beaucoup, beaucoup de surprises ! Alors j'espère vraiment que vous allez adorer ! On arrive enfin à la fin de la partie 2 ! Encore deux chapitres et c'est terminé ^^ (la partie 2 pas la série et on arrive à ma partie préférée dans ma fic :P).

En tout cas j'espère vraiment que vous allez l'adorer (oui je me répète).

Je vous souhaite une très bonne lecture !

Et j'attend avec impatience vos retours !

Corrigé par Jeel merci à elle ^^ !


Réponses aux commentaires :

Akane : Hey comment tu vas ? Ah merci d'être toujours là ! Je suis contente que ce chapitre t'ait plus mais je suis sûre que celui là va te faire hurler aux éclats :P, j'ai trop hâte de savoir ce que tu en penses ! Je te fais de gros bisous ! Et très bonne lecture (du moins je l'espère ^^).


Chapitre 8 :

L'heure est venue

Périssable

- Les…

- Iles …

- Tiles !

Il y avait un étrange écho dans le silence du néant, un écho qui continuait inlassablement refusant de s'estomper dans les ténèbres. Il avait beau essayer de s'en éloigner il devenait plus fort, plus autoritaire, presque pressant… Il tenta de comprendre ce qui se passait, pourquoi y avait-il ce son indistinct qui se répercutait dans cette obscurité ? Pourquoi entendait-il ces sortes de murmures qui lui semblait familier ? Il n'arrivait pas à comprendre… Il dormait, non ? Il dormait parce qu'il était fatigué ? Pourquoi alors y avait-il cette étrange familiarité qui perçait le silence du sommeil ? Quand le repos était voulu tout devenait silence et ténèbres… Ne l'avait-il pas voulu ? Mais alors pourquoi s'était-il endormi ? Que se passait-il ? Pourquoi ce son sourd l'attirait-il autant ? Était-ce une voix ? Il y avait une voix qui l'appelait ? Elle disait son nom ? C'était son nom qu'il entendait ? Quelqu'un l'appelait ? Quelqu'un avait-il besoin de lui ? Il ne se souvenait pas… Il avait oublié suite à l'horrible douleur qui l'avait engloutie. Sa mémoire s'étiolant lentement au fil de l'obscurité qui le dévorait. Elle s'était disloquée mais cette voix le réveillait. Il y avait quelque chose d'important qu'il devait faire… Il commençait à sentir de nouveau cet empressement, il devait se rappeler ! Il devait se souvenir !

C'est toi et moi… C'est toujours toi et moi…

Était-ce sa voix ? Elle était étrange… Elle semblait si désespérée, s'accrochant à ce « toi », essayant de garder les ténèbres le plus loin possible, protégeant ce qui était important, protégeant quoi ? Non, protéger qui ? Il devait prendre soin de quelqu'un ! Il devait ! Il devait ! Mais qui, faire quoi ? Il ne savait pas, ne savait plus et la panique l'enserrait brusquement, son âme pleurant par ce manque, par cet oubli ! Il s'agita violemment essayant d'arrêter de chuter dans cette mer obscure. Il tendit les mains vers la surface, qui lentement laissait de fins filaments lumineux apparaitre… Il fallait qu'il remonte ! Pour lui, il fallait qu'il se batte ! Il ne devait pas continuer de tomber ! Son instinct le força à tenter de respirer, il avait besoin de respirer pour quitter cet océan ébène, des larmes amères et horrifiées apparurent se mêlant à la noirceur.

Il devait vivre ! Il ne fallait pas qu'il meure ! Il savait ! Il se souvenait ! Il était en train de mourir, il se noyait dans ses poumons ! Et son bébé, son bébé était lui aussi en train de périr ! Il ne voulait pas !

Réveille-toi ! Réveille-toi ! Réveille-toi !

Il agita plus fortement ses bras, s'efforçant malgré la douleur de rejoindre la surface, à nager le plus rapidement. Il sentait un torrent le forcer à rester sous l'eau mais il refusa. Il avait peur, si peur, il ne pouvait pas !

Bats-toi ! Bats-toi ! Putain bats-toi !

Il n'y arrivait pas ! Il essaya mais rien n'y fit, il se sentait chuter, toujours plus loin, toujours plus proche de la noirceur. L'eau se mouvait, le berçant tendrement, alors qu'elle l'empêchait de toucher la surface. Elle était si claire, si brillante l'appelant de cette voix familière et si assourdissante.

Stiles ! Stiles !

Il disparaissait, il disparaissait dans les ténèbres ! Il hurla, criant sa rage et son désarroi. Il tendit la main essayant vainement de s'échapper de cet océan. Il ne devait pas abandonner ! Il ne devait pas ! Il se débattit plus fortement ! Il n'allait pas se laisser faire ! Il n'allait pas abandonner !

Non ! Non ! Non !

Il n'allait pas mourir ! Son bébé avait besoin de lui en vie ! Ses amis avaient besoin de lui en vie ! Il ne devait pas mourir ! Il hurla, horrifié quand soudainement des mains le capturèrent, l'obligeant à plonger plus profondément dans la noirceur, il secoua la tête et frappa ces mains aux longs doigts effilés. Il griffa de toutes ses forces, mordant, tapant autant qu'il put. Obligeant son corps à fonctionner de nouveau, le suppliant de respirer ! Il fallait qu'il respire !

- Tu dois mourir, Mieczyslaw Stilinski, tu dois mourir. Chuchotèrent soudainement des voix féminines, se mêlant à celle plus assourdissante qui l'appelait toujours.

- Non ! Répondit-il immédiatement, continuant de se débattre : Non ! Ils m'appellent ! Ils ont besoin de moi !

- Tu dois mourir, Mieczyslaw Stilinski, tu le dois ! Assassin ! Continuèrent les voix plus menaçantes.

- Non ! Non ! Lâchez-moi ! Lâchez-moi ! Scott ! Hurla-t-il désespéré alors que les mains le tenaient plus fortement, le tirant dans les profondeurs.

Alors que son corps douloureux devenait plus lent, plus lourd et qu'il sentait avec épouvante les mains l'agripper et l'amener dans les tréfonds de la noirceur, une belle lumière illumina la surface. L'espoir le gagna alors qu'elle l'entourait avec précaution, elle l'enlaça délicatement et un sentiment familier d'amour le berça. C'était leur lien, son bébé était là et venait le chercher, comment ? Il n'en avait aucune idée mais il était là réclamant que son parent soit près de lui.

Il était vivant ? Son bébé était vivant ? Il posa ses mains sur son estomac légèrement enflé, il ferma les yeux et se concentra sur le son du petit cœur de son bébé.

Boum… Boum … Boum…

Il était là, en vie et l'appelait à revenir, à se réveiller loin de cette torpeur. Il inspira brusquement et ses yeux s'ouvrirent, il grimaça par la puissante douleur qui étreignit tout son corps.

Il avait mal ! Il avait mal putain ! Mais il était vivant et son bébé aussi !

- Stiles ! Stiles ! Respire ! Allez mon pote respire ! Ordonna une voix mortifiée.

Il sentit une pression sur sa poitrine qui allait à un rythme régulier alors que des lèvres étaient posées sur les siennes, il sentit l'air passer dans ses poumons encore noyés par le liquide noir. Il poussa violemment Scott et se tourna pour vomir. Il grimaça en sentant le goût immonde de la bile et du sang, il cracha pour débarrasser ses poumons et toussa fortement, l'oxygène brulant ses poumons

- Tu es vivant ? Croassa-t-il soulagé, apercevant Scott accroupit face à lui, les yeux larmoyants de larmes contenues. Il vit Malia paralysée de le voir dans cet état et Kira qui lui pressait la main, il fit un sourire sarcastique : Vous vous êtes préparé pour tourner dans un film de zombies ?

Il s'essuya la bouche à l'aide de sa manche déjà souillée et s'horripila en remarquant son relent contenir du sang noir. Merde ! Et s'ils comprenaient qu'il avait eu les mêmes symptômes que des êtres surnaturels ?

- Stiles ! Mon pote ! Tu nous as fait peur ! Répliqua Scott qui prit son ami dans ses bras et fit une grande accolade dans son dos : Que s'est-il passé ? L'interrogea-t-il, ses lèvres blêmes recouvertes de sang brunâtre.

- Tu m'as embrassé ? S'offusqua Stiles en comprenant immédiatement d'où venait le sang frais sur le visage de son meilleur ami.

- Tu faisais ta belle au bois dormant, fallait bien que quelqu'un te fasse un baiser magique. Répondit ironiquement Scott à la moue boudeuse de son meilleur ami. Il essuya rapidement son visage et patienta, ne voulant pas presser son meilleur ami qui semblait esquiver la question.

- Oh mon dieu ! Tu embrasses vraiment mal. Grimaça Stiles en utilisant de nouveau sa manche pour se débarbouiller le visage.

Il commença à se sentir nauséeux en apercevant tout ce sang sur lui… C'est vrai, cet homme il…

- Ce n'est pas ce que dit Kira. Répliqua Scott faussement vexé en se retournant et faisant un sourire béat à sa copine, qui baissa les yeux, terriblement embarrassée.

- Stiles ? D'où vient ce sang ? Ce n'est pas ton odeur… Intervint Malia soulagée et s'approchant immédiatement de lui.

- Je… Euh… Ce mec… Le remplacement c'est lui qui… Il a fait cette sorte de virus pour tuer les être surnaturels et quand il m'a vu, il a voulu… Il voulait que je dise où vous étiez… Et, et après… Il s'est tiré une balle dans la tête… Je … Je ne sais pas… C'est bizarre… Je … Je ne comprends pas… Souffla Stiles les yeux écarquillés.

Il avait senti cette force puissante et écrasante l'enlacer violemment, l'engloutir, il avait été quelques instants plongés dans un sommeil, comme s'il avait perdu connaissance, une absence… Comme, comme avec le Nogitsune… C'était exactement la même chose. Il s'entoura de ses bras, tremblant, le regard perdu, inquiet, horrifié. Le Nogitsune était-il revenu ? Que s'était-il passé ?

- Stiles ? Qu'y a-t-il ? Demanda Scott en essayant d'être le plus patient possible.

Il était inquiet par ce sang sur lui, par ce liquide noir, par ce qu'il venait de lui dire. Le chasseur de primes s'était suicidé devant Stiles ? Pourquoi ? Il aurait paniqué ? Non, cela n'avait pas de sens… Quelque chose était étrange…

- Je… Je ne sais pas… Scotty, je ne sais pas… Répéta Stiles, les yeux écarquillés, le visage pâle et épouvanté.

Scott lança un regard aux autres qui hochèrent la tête en accord, leur ami avait besoin de se reposer et de se remettre de ses émotions avant de pouvoir comprendre ce qui était arrivé. Pour le moment il fallait se concentrer sur l'instant présent, ils étaient en vie, c'était déjà bien.

- D'accord, mon pote. Viens avec moi. Dit-il à son meilleur ami en l'aidant à se lever. Il le laissa s'appuyer sur lui, au moins, la maladie semblait s'être arrêtée et son ouïe, lui confirmait que c'était le cas de tous les humains. C'était rassurant quoique effrayant, un autre tueur en série… Quand est-ce que ça finirait ? Il se força à sourire à Stiles qui était bouleversé. Ils parleraient plus tard de ce qui s'était passé, pour l'instant il était clairement en état de choc : On va sortir d'ici et voir les autres qui nous attendent.

Stiles hocha la tête et se laissa guider. Il fronça ses sourcils quand debout, ses yeux furent attirés par un reflet, il y avait un pot brisé qui gisait à côté de lui, des herbes séchées étaient éparpillées. Était-ce le fameux remède qui les avait guéris ? C'était ce qui avait sauvé ses amis ? Ses amis surnaturels et donc si c'était là… Ils l'avaient utilisé sur lui ? Ça avait marché alors… ça avait marché mais ça confirmait sa théorie… Son bébé était surnaturel ou alors était-ce lui ? Non, il avait eu les symptômes humains, au début tout du moins et ensuite c'étaient devenus les mêmes que des êtres surnaturels. Donc son bébé était surnaturel et lui humain ? Était-ce possible ? Derek était un loup-garou de naissance mais sa mère était aussi comme lui et Malia avait aussi un parent surnaturel… Il fallait qu'il sache si un enfant surnaturel pouvait naitre d'un parent humain. Il avait besoin de comprendre sa situation, s'il ne voulait pas avoir peur pour sa vie ! Parce que maintenant qu'il savait qu'il portait une créature non humaine, une autre question apparaissait : Pourquoi n'était-il pas sur la liste ? Et une autre plus terrifiante : Et lui était-il encore un humain ? Et si ce n'était pas le cas qu'est-ce qu'il était ? Le Nogitsune ne pouvait plus rien lui faire ? Il n'était plus possédé ? Merde ! Il avait de nouveau cette angoisse horrifiante, cette même angoisse ! Quand le Nogitsune le possédait et il haïssait ça ! Il ne voulait plus jamais revivre la même horreur ! Pitié ! Pitié fait que ce soit n'importe quoi mais pas le Nogitsune ! Il était encore enfermé ? Il était vaincu ! Oui il avait été vaincu ! Ce ne pouvait pas être lui !

C'était autre chose !

Scott sentit son meilleur ami se crisper et une odeur forte de panique flâna jusqu'à lui. Il suivit son regard et comprit qu'il avait vu les herbes, sans doute, se posait-il les mêmes questions que lui-même. Pourquoi Stiles qui était humain avait dû respirer cette herbe particulière qui ne soignait que les être surnaturels ? Si son meilleur ami était devenu non humain ou un loup-garou, il l'aurait immédiatement su ! C'était étrange, il avait tout d'un humain, son odeur n'avait pas changé, son comportement non plus, rien d'étrange ne venait de lui… Alors pourquoi avait-il lui aussi vomi du sang noir ? Il aperçut la même interrogation dans les yeux de Kira, elle aussi trouvait cela étrange. Il inspira et ferma les yeux un instant, secouant la tête, Stiles était humain, il tenterait de comprendre cette bizarrerie plus tard.

- Ça nous a guéris contre le virus. Dit doucement Scott en répondant à la question silencieuse de Stiles.

- Vous l'avez juste respiré ? Demanda Stiles intrigué.

- Oui, heureusement cette plante n'a pas une forte odeur. Acquiesça Scott qui aida son meilleur ami à marcher même si ce dernier semblait aller mieux.

Ils sortirent rapidement du lycée et leurs parents se jetèrent sur eux, les larmes aux yeux soulagés de revoir leurs enfants. Stiles se redressa et s'éloigna de son meilleur ami avant que son père ne le voit, pas question de se montrer une énième fois faible. Le shérif prit immédiatement dans ses bras son fils et s'enquit de sa santé. Rafael au loin qui hochait la tête à des pompiers sortant aussi discrètement que possible un corps, s'approcha d'eux. Stiles se figea et se pinça les lèvres, les poings se contractant, il ne voulait pas parler de ce qui s'était passé avec le remplaçant. Il ne voulait même pas se souvenir de ce qui s'était passé… Ses amis étaient vivants et il en était reconnaissant.

- Stiles ! L'appela l'agent du FBI, il semblait coupable : Nous devons t'emmener au poste pour avoir ta déposition.

- Ça ne peut pas attendre ?! Intervint immédiatement le shérif les lèvres pincées et furieux : Il vient juste de sortir de ce cauchemar !

- Si je pouvais le retarder, je le ferais mais malheureusement il faut que la déposition se fasse rapidement pour faire avancer l'enquête… Rafael soupira et passa une main lasse dans ses cheveux, il jeta un coup d'œil à Scott, s'excusant silencieusement : Je ne peux rien… Plus vite il fera sa déposition et plus vite il pourra retourner à la maison se reposer.

- Je préfère d'abord qu'il dorme que… Commença le shérif mais il fut interrompu par Stiles.

- C'est bon papa ! Il s'éloigna des bras rassurant de son père et se força à sourire : C'est bon, je peux faire la déposition.

- Stiles tu devrais… Commença Scott qui était resté silencieux jusqu'à présent, cependant il était contre le fait que son meilleur ami retourne au poste, il avait failli mourir, bon sang !

- J'ai dit que ça irait ! Répéta avec plus de force Stiles, surprenant son meilleur ami et son père : Faisons ça maintenant.

- Bien, Noah je suppose que tu vas accompagner ton fils au poste ? Demanda Rafael voyant que le shérif soupirait de résignation. Il parla à Scott : Ta mère va arriver, tu veux l'attendre ou tu veux venir au poste avec moi et qu'elle te retrouve là-bas ?

- Je vous accompagne. Répondit Scott, il jeta un coup à d'œil à Kira et Malia qui était avec leur propre famille, bien il pouvait se concentrer sur son meilleur ami.

Rafael acquiesça et fit un signe de tête aux Stilinski avant de s'éloigner dans sa voiture de fonction où Scott le suivit après un rapide sourire et accolade à son meilleur ami.

- Fiston que t'est-il arrivé ? Demanda immédiatement le shérif en remarquant les manches de son fils souillées de taches brunâtres.

Il avait été horrifié par la prédiction de Lydia sur le fait qu'il y aurait un mort dans le lycée, bien sûr il était heureux que ce ne fût pas son fils, il serait devenu fou mais bien entendu il avait espéré que Stiles ne soit pas impliqué… Il ne s'attendait pas à appendre qu'il avait assisté à un suicide… Un suicide ! Il n'imaginait même pas à quel point cela avait dû le bouleverser ! Qu'est-ce qu'il pouvait se détester de le mêler à tout ça ! Comme si son fils pouvait supporter des horreurs pareilles… Il allait le rendre complètement traumatisé… Et le pire c'est qu'il n'arrivait même plus à se scandaliser que son enfant se retrouve dans des situations de plus en plus terrifiantes…

- Mon remplaçant était un tueur, il savait pour la liste et a créé un virus pour tuer les êtres surnaturels… Heureusement que Monsieur McCall m'a dit où était le remède parce que c'était vraiment dangereux… Je ne savais pas que les loups-garous pouvaient être malades, c'était dégoutant à voir ! Grimaça Stiles qui fit de grands gestes en expliquant la situation à son père et se rappelant du sang noir.

- Et toi ? L'interrogea le shérif coupant son fils : Et toi ? Comment tu te sens ?

- Comme quelqu'un qui doit prendre une douche. Répondit immédiatement Stiles avec un sourire bancal.

- Stiles, tu as le droit d'être choqué, tu sais ! Un homme s'est tiré une balle devant toi ! Lui rappela le shérif frustré par le flegme de son fils.

Il savait que ces deux derniers mois il était absent, il était débordé plus que d'habitude, et devait absolument se battre pour payer les factures et éviter les problèmes, et il se rendait compte maintenant qu'il ne parlait pas beaucoup à son fils.

- Ça va, papa ! Répondit Stiles en se forçant à rester calme.

Ce n'était pas l'acte qui le tétanisait, un suicide après la maison de l'écho et ce que le Nogitsune avait fait subir à ses proies, n'était pas le plus choquant. Non, ce qui l'horrifiait c'était qu'il avait perdu le contrôle de lui, pendant un cours instant il avait de nouveau plongé dans le cauchemar de ce que le Nogitsune lui avait fait subir. C'était de se retrouver de nouveau possédé qui l'épouvantait. Il n'aurait pas la force de supporter un autre Nogitsune !

- Très bien… D'accord… Soupira une nouvelle fois résigné le shérif : Allons faire cette déposition et ensuite je ferais à manger puis on se fera une journée film, ça te va fiston ?

- Cool ! Ça me va, papa ! Hocha de la tête Stiles.

Il suivit son père jusqu'à la voiture, attacha sa ceinture et écouta distraitement les informations que divulguaient les collègues de son père depuis la radio. Il s'affala contre le siège et posa discrètement une main sur son ventre, faisant des cercles pour calmer son anxiété et se laisser envahir par le contentement de son bébé. Il entendit son père parler mais n'y prêta pas attention, il observa simplement le paysage défiler par la fenêtre et ferma les yeux, se concentrant sur son petit trésor qui ronronnait de son affection. Il commença à se détendre et à laisser sa panique disparaitre, il était bien là, baignant uniquement dans l'amour de son bébé pour lui.

- Stiles ?

Il sursauta et tourna la tête vers son père qui le regardait étrangement.

- Hein ? Ouais ? S'enquit-il se redressant.

- Tu vas bien ? L'interrogea de nouveau le shérif.

- Hein ? Répéta Stiles bêtement avant de comprendre ce que son père lui demandait : Oui ! Oui ça va aller, ce n'est pas la première fois que je fais une déposition...

- Ce n'est pas ce que je te demandais. L'interrompu son père ses sourcils froncés s'accentuant : Bien que ça me désole de le reconnaitre… Il soupira et passa une main lasse dans ses cheveux, il arrêta la voiture devant un feu rouge : Je sais que cette déposition n'est qu'une formalité… Je te parlais, tu ne m'écoutais pas mais je sais que tu ne prends plus depuis un moment ton Adderall et que c'est normal que tu sois si distrait par moments mais… Son regard descendit vers sa main posée sur son ventre, Stiles se raidit soudain très conscient de son abdomen et de son comportement qui pourrait paraitre suspect : Depuis quelque temps je remarque que tu fais ça. Il fit un signe de tête vers l'estomac de son fils, avant de redémarrer son véhicule, le feu devenu vert : As-tu mal au ventre ou quelque chose comme ça ? Tu as de nouveau des crampes d'estomac ?

- Non, non ! Répondu Stiles qui a contre cœur éloigna sa main de son ventre, il devait faire attention à ce qu'il faisait en public ! Merde ! Derek qui le comparait à une femme enceinte, maintenant son père… Il devait être prudent : Je n'ai pas mal du tout, ne t'en fais pas ! Je n'ai même pas remarqué que je le faisais.

- Tu es sûr ? Je pensais que s'était peut-être l'anxiété qui te faisait avoir mal au ventre… Dit son père en réfléchissant : Tu as eu beaucoup de stress cette année et je sais que ce qui s'est passé pendant le premier trimestre ne sera pas oublié facilement… Il soupira : C'est normal que tu aies des réactions physiques de tes angoisses, ta mère aussi avait ça.

- Maman ? Répéta Stiles soudain curieux, ils ne parlaient pas beaucoup de sa mère depuis son décès, trop de souvenirs douloureux y étaient mêlés : Maman avait des problèmes d'anxiétés ?

- Oui, elle te ressemblait beaucoup là-dessus. Elle avait du mal à gérer son stress et faisait beaucoup de crises d'angoisse. Parla avec nostalgie le shérif, se rappelant de leur première rencontre plutôt cocasse : Elle faisait tout une montagne même quand ce n'était pas grave. Rit le shérif : Je me souviens le jour où je l'ai rencontré, on était dans la même université, c'était la période d'examen, eh bien, j'ai vu une furie brune courir dans les toilettes, alors que c'étaient les toilettes des hommes ! Tu aurais dû voir la tête du type qui était à l'urinoir ! S'esclaffa-t-il faisant sourire Stiles : Enfin elle était terrorisée de passer son partiel et de rater son semestre, ce qui était assez idiot car ta mère était vraiment studieuse… C'est quand elle était enceinte de toi que toutes ses angoisses ont disparu, d'ailleurs elle faisait la même chose, tu sais ? Elle posait sa main sur son ventre et faisait des cercles, elle disait que ça te calmait. Elle était incroyable… Souffla le shérif les larmes aux yeux, il détourna sa tête un instant et pudiquement passa une main sur son visage essuyant son chagrin mais, son regard était toujours épris de cette mélancolie déchirante.

- Elle me manque. Avoua Stiles les lèvres pincées et ne pouvant s'empêcher de toucher son ventre.

Il était ému que son père lui parle un peu de sa mère, c'était si rare… Il savait que c'était douloureux pour son père mais il aimait tellement l'écouter parler d'elle, c'était comme si elle était encore avec eux, riant aux éclats et partageant ses souvenirs. Il eut un sourire plus tendre en imaginant sa mère remplacer son père et poser une main affectueuse et réconfortante sur la sienne se reposant sur son estomac. Est-ce qu'elle aurait donné son soutien ? L'aurait-elle accepté ? Aurait-il pu lui en parler ? S'il avait eu sa mère avec lui, aurait-elle deviné ce qu'il traversait ? S'il avait le même comportement qu'elle pendant sa grossesse. Peut-être que… Peut-être qu'il aurait pu se confier à elle ? Elle était une femme, elle était une mère et surtout elle était sa mère. Elle l'aurait soutenu, n'est-ce pas ? S'il lui disait tout ? Peut-être que…

- Je suis… Chuchota-t-il les yeux illuminés de larmes, sa mère se tourna vers lui, son magnifique visage baigné par un halo de cheveux bruns, elle avait le visage soucieux mais son regard était plein d'amour…

- Tu es ? L'interrompu une voix masculine, Stiles cligna des yeux et l'image lumineuse de sa mère se remplaça par son père plus sombre, plus triste, plus brisé.

- Je suis encei… Répéta Stiles mais sursauta et écarquilla les yeux en comprenant ce qu'il avait failli dire.

Il se mordit la joue profondément, se blessant, voulant se reconnecter à la réalité. Il déglutit et enleva ses mains de son ventre. Il était avec son père ! Il n'était pas avec l'image qu'il voulait garder de sa mère ! Il n'était pas avec ce fantôme rassurant qui lui sourirait et l'aimerait peu importe l'horreur qu'il dirait. Il n'avait plus sa mère, elle était morte, il avait son père, il ne restait que son père. Un père qui était un homme brisé depuis la mort de sa femme et il ne donnerait pas le coup de grâce, il ne tuerait pas son père !

- Stiles ? Répéta son père qui arrêta la voiture sur le parking : Tu m'inquiètes, tout va bien fiston ?

- Oui ! Oui, oui, ne t'en fais pas ! Merci, papa. Voyant son père qui le regardait d'un air interrogateur : Merci d'avoir parlé d'elle. Dit-il avant de sortir du véhicule, il savait combien ça lui faisait mal de parler du passé.

Le shérif ne répondit rien, il soupira et passa une nouvelle fois une main fatiguée dans ses cheveux. Il se sentait tellement plus vieux, il savait que son fils voulait qu'il parle de Claudia mais c'était trop tôt, trop dure, peut-être que le temps ne suffirait jamais pour panser ses blessures. Il haïssait ce sentiment de faiblesse avec son fils, il ne voulait pas que Stiles inverse les rôles comme il avait l'habitude de faire depuis la mort de Claudia.

Stiles se força à ne pas courir au commissariat, il avait peur que son père insiste et qu'il sorte une connerie qu'il regretterait amèrement. Il souffla heureux quand il le vit au loin fermer le véhicule et saluer quelques collègues. Stiles poussa la porte d'entrée et aperçu immédiatement Scott, et son père plus loin qui avait une discussion animée avec ses collègues, sur des rapports qu'il tenait.

- De quoi ils parlent ? Demanda Stiles à Scott qui lui fit un petit sourire amicalement en l'observant méticuleusement de la tête aux pieds, forçant Stiles à ne pas lever les yeux au ciel.

- Des dizaines de corps trouvés dans les bois. Répondit son meilleur ami.

- Woo ! Tu veux dire les corps que Malia et Derek ont trouvés ? S'exclama Stiles un peu trop fort, faisant se retourner quelques policiers.

- Oui, ils savent que c'est une maladie et ils hésitent à déclencher l'alerte d'une épidémie dans Beacon Hills. Expira fortement Scott.

- Il faut vraiment qu'on arrête cette liste avant que nous ou d'autres créatures surnaturelles se fassent tuer ! Les tueurs vont de plus en plus loin ! On doit absolument arrêter ça avant que ça ne dégénère ! Chuchota bruyamment Stiles qui s'agita.

- Je sais mais je n'ai aucune idée de comment arrêter cette liste ! Ni comment savoir qui est le bienfaiteur… Souffla Scott irrité et désemparé.

- Woo ! S'exclama Stiles les yeux écarquillés : Woo ! J'ai une idée !

- Elle est dangereuse ? Demanda Scott dubitatif face au regard illuminé de son meilleur ami.

- Carrément ! Répondit-il immédiatement, il allait s'expliquer mais Monsieur McCall l'appela : Ok, je fais ma déposition et je t'explique après !

Il passa pratiquement une heure à expliquer ce qui était arrivé. Son père l'attendait dehors, lui adressant des sourires encourageant quand leurs regards se croisaient. Il s'essuya le front quand il put enfin partir. Il desserra les poings et se força à respirer doucement, faisant les exercices de relaxation que sa pédopsychiatre lui avait appris quand il était au collège. Il se calma rapidement mais cet interrogatoire était un rappel amer qu'il avait perdu le contrôle de son corps, encore une fois. C'était horriblement trop familier et il avait dû poser une main sur son abdomen pour se rassurer et ne pas paniquer. Il avait vraiment besoin de sentir son bébé pour ne pas devenir hystérique par la terreur qui l'enlaçait hideusement.

- Stiles ? L'appela Scott qui le rejoignit rapidement, il sembla hésitant : Mon pote ? Tu vas bien ?

- Ouais… Répondit laconiquement Stiles en étant reconnaissant que son meilleur ami le force à quitter ses sombres pensées : C'était plus long que prévu ! Ils n'arrivaient pas à comprendre son suicide… Comme si avant qu'il se tire une balle, il allait me faire une thèse sur pourquoi il allait se suicider… Dommage que nos méchants ne suivent pas le schéma classique des vilains de Marvel ça nous faciliterait la tâche !

- Je ne suis pas sûr que porter un costume comme le schéma classique des gentils de Marvel ou DC me plairait. Répondit Scott dubitatif.

- Hein ? Bien sûr que si ! C'est cool un costume ! C'est la classe ! Je me vois bien avec celui de Batman ou de Thor avec son marteau, ça claque ! Babilla Stiles.

- Ça me gênerait plus qu'autre chose. Fit Scott en faisant la moue, qui avait toujours aimé le personnage de Spiderman.

- Tu es comme Hulk, les vêtements se déchireront donc ça ne servirait à rien et entre nous, un loup habillé fait plus petit chien à sa mémère ! S'esclaffa Stiles de soudaine bonne humeur, comptez sur son meilleur ami pour lui remonter le moral.

- Ouais… Je passe mon tour… Au fait, c'est quoi ton idée ? Demanda Scott alors qu'ils se posèrent dans un coin tranquille, le shérif discutant avec son père.

- Ouais, on va attraper le bienfaiteur ! S'exclama Stiles avec un grand sourire.

- L'attraper mais comment ? L'interrogea Scott en fronçant les sourcils.

- On va lui tendre un gros appât pour qu'il l'attrape ! Il a besoin d'un visuel pour donner l'argent au tueur, c'est ce que m'a dit le remplaçant. Donc si on dit que la cible est morte mais qu'on ne peut pas envoyer une preuve visuelle, le bienfaiteur sera obligé de venir vérifier lui-même ! Sourit Stiles fière de son plan.

- Et on sera qui est le bienfaiteur et on pourra enfin arrêter la liste ! Mais comment l'obliger à venir, qui sera l'appât du coup ? Pensa à voix haute Scott.

- On peut faire semblant ? On peut faire croire que tu es mort ? Répondit Stiles.

- Non, je ne pense pas qu'il serait piégé aussi facilement… Mais je pense qu'on peut trouver un moyen pour que je sois entre la vie et la mort.

- Wowowow ! Scott ! Scotty ! C'est dangereux ! Tu as oublié ce qui s'est passé quand on a été entre la vie et la mort ? Hors de question qu'on refasse un truc pareil !

- Je sais, Stiles mais on n'a pas le choix ! Scott se tut un instant réfléchissant rapidement : Mais je connais quelqu'un qui pourrait nous aider et faire en sorte que ça marche.

- Ce plan est complètement fou ! Grimaça Stiles.

- Si tu en as un autre dit moi mais je ne vois pas ce qu'on peut faire d'autres...

- Ok ! Ok ! Oh mon dieu ! Ce plan est vraiment crétin ou suicidaire mais ok ! Faisons-le en espérant que ce quelqu'un pourra nous aider !

- Ce n'est pas le premier plan crétin ou suicidaire qu'on fait. Répliqua Scott.

- Ouais ça devient un peu trop notre spécialité… Bon tu me dis quand tu as fini de préparer le plan, ok ?

- Oui, je t'appelle dès que j'ai du nouveau.

Stiles hocha la tête et rejoignit son père qui sortait de la salle où avait été interrogé plutôt. Il comptait bien profiter un peu d'une journée père-fils qui était devenu très rare depuis presque deux mois. Ce fut tard dans la soirée que Stiles se réveilla avec un message de Scott, Kira l'aiderait à le tuer. Il gémit la tête dans son oreiller, ce plan craignait et il était vraiment dangereux mais ils n'avaient pas le choix… Ils devaient avancer dans la recherche du Bienfaiteur, avant que l'un d'eux ne meurt. Il se leva de son lit et grimaça à la sourde douleur dans son ventre… Une crampe… Génial ! Bougonna-t-il en s'asseyant. Il leva son tee shirt et desserra son corset, en rentrant il avait pris une bonne douche, après avoir jeté ses vêtements et regardé deux films avec son père, puis fatigué il était parti faire une sieste qui avait duré plus longtemps que prévu. Il était au moins heureux que quand il avait enlevé le bandage sur son torse que rien de bizarre n'était apparu. Il soupira et l'enleva complètement, il fronça ses sourcils en voyant la marque que laissa le corset sur sa peau mais au moins son ventre restait assez plat. Il se demanda par ailleurs si Ashley était encore debout, cela faisait un moment depuis qu'ils avaient discuté… Il alla à son bureau et alluma son ordinateur. Il envoya un petit message à son amie et sourit heureux de voir qu'elle lui répondit assez rapidement. Elle ne semblait pas avoir grand-chose à lui raconter, sa grossesse se passait bien et avec son frère, elle avait du soutien, ce qui la calmait quand elle avait ses angoisses. Il lui expliqua rapidement que son ventre commençait à s'arrondir et les achats qu'il avait faits.

« Quoi ? Tu mets un corset pour empêcher ton ventre de grossir ? Tu sais que ça ne sert à rien et pire c'est dangereux pour le bébé ? Crois-moi j'ai fait la même chose jusqu'à ce que j'aie un gros vertige et m'effondre dans les escaliers… J'aurais pu me tuer ! Non crois-moi c'est une mauvaise idée ! »

Stiles fronça ses sourcils et posa une main sur son ventre, il pouvait faire du mal à son bébé ? Merde ! Il voulait simplement garder son état le plus longtemps secret…

« Ok, ok ! Mon dieu je veux pas faire du mal à mon bébé ! Mais du coup je fais quoi, Ash ? Mon ventre grossit à vue d'œil ! Et il est pas question que quiconque le sache ! Je fais quoi du coup pour le cacher ! Parce que j'ai beau réfléchir je peux rien faire pour le cacher ! On va arriver en été et je ne peux pas mettre de pull ou de veste large pour cacher ! Déjà que c'est compliqué à cacher le corset et les bandages… Mais alors un ventre rond… Je fais quoi ? Je fugue et vais vivre dans une grotte jusqu'à l'explosion ? »

« Lol, c'est une bonne idée la grotte ! Tu m'envoies l'adresse et je te rejoins ? »

« Ouais et on va élever nos gamins ensemble ! On devrait ouvrir une nurserie pour ados en cloques ! »

« Ça ferait fureur ! La seule chose que tu peux faire c'est tee-shirt extra large qui te moule les seins et pas le ventre, je sais pas si tu vois ce que je veux dire… Mais en gros tu as des moyens d'utiliser l'effet d'optique avec ta poitrine pour pas que ton ventre soit choquant ou le moins choquant possible ! Et puis tu mets une veste légère, tu ne serres jamais ton ventre ! Enfin tu fais un régime, tu manges pas beaucoup quoi. Ça marche bien cette technique, regarde-moi ! Mon ventre est plus gros et pour l'instant à part mon frère personne ne sait, alors que je suis à sept mois ! »

Stiles recula dans sa chaise et soupira, il n'avait pas de seins donc ce conseil lui été inutile… Ne pas manger énormément il le faisait déjà… S'il ne pouvait pas compresser son ventre pour l'empêcher de grossir… Il n'avait aucun moyen de le cacher… La seule chose qui pouvait potentiellement le sauver si sa grossesse devenait trop voyante, c'était qu'il soit un garçon et non une fille. Parce que personne ne penserait à un ventre de femme enceinte… Il fonça ses sourcils et se leva, il alla à la salle de bain et devant le miroir, il se mit de côté soulevant son tee shirt. Il passa lentement sa main sur son nombril plus haut que d'habitude, son ventre avait bien pris dix centimètres de diamètre… Ce n'était pas bon… Pas bon du tout… Il devenait trop rapidement rond… Bien sûr, il ne faisait pas de déni de grossesse donc son corps laissait apparaitre ses formes, il était conscient de son état et ne le refusait pas… Peut-être aurait-il dû continuer de l'ignorer, de ne pas toucher son ventre, de ne pas vouloir être en contact avec son bébé et son abdomen serait resté plat ? Il soupira une nouvelle fois… Il ne pouvait pas le faire… Le lien qu'il avait avec lui était sa bouée de sauvetage, il avait essayé mais avait lamentablement échoué et il se sentait bien mieux en le sentant, en l'acceptant.

Il leva la tête observant le plafond quelques secondes, il devait réfléchir à un plan d'action… Pendant l'été après la fin de son année scolaire il serait à son troisième trimestre et serait surement énorme… Au moins, il pourrait s'isoler totalement de ses amis pendant un certain temps… Son père aurait dû travaille comme toujours donc ce serait facile de l'éviter, Kira, ils n'étaient pas proches donc ça irait, Lydia partirait en vacances et Malia aussi, son père voulait absolument rattraper le temps perdu. Scott cependant… Surement qu'il travaillerait et ne partirait pas… Il serait le plus compliqué à éviter… Bien sûr c'était l'hypothèse si son ventre restait gérable jusqu'au sixième mois. Il était au début du cinquième et il commençait à apparaitre mais avec un peu de chance, il pourrait réussir à rester discret encore deux mois, il verrait ensuite.

Bien, il suivrait ce plan. Il n'était pas parfait mais il pouvait le gérer.

Il baissa son tee-shirt et retourna dans sa chambre où il écrivit encore pendant une heure avec Ashley. Il rassembla tous les conseils et expériences les plus judicieux de son amie, ils avaient pratiquement deux mois de différences, elle terminait son deuxième trimestre, il espéra qu'elle donnerait de ses nouvelles après l'arrivée du bébé.

Il éteignit à trois heures du matin son ordinateur, ramassa son corset et le cacha dans sa valise. Il n'allait plus l'utiliser même s'il était agacé d'avoir dépensé de l'argent pour rien. Le lendemain il alla en cours et fut étonné de ne pas avoir été réveillé par Malia. Il aurait pensé qu'elle serait venue le rejoindre ce fut quand il arriva au lycée et qu'il la salua qu'il comprît le problème.

Elle les esquiva, il jeta un coup d'œil inquiet à Scott qui se pinça les lèvres aussi inquiet. Ils décidèrent d'essayer de lui parler et c'est à la fin des cours dans un couloir vide du lycée que lui, Scott, Kira et Lydia essayèrent de lui parler.

- Vous m'avez menti. Répondit Malia les yeux pleins de colère.

- Que ? Quoi ? Te mentir ? Demanda Stiles en haussant les sourcils : Sur quoi ? On ne t'a pas menti !

- Vraiment ? Répliqua sèchement Malia, elle chercha dans la veste que Stiles lui avait laissée hier : Et ça c'est quoi alors ? Les interrogea-t-elle en tendant la liste.

- Malia, on ne savait pas comment te le dire… Commença Scott.

- Ouais… Exactement ! Vous le saviez ! Elle leva les yeux au ciel et ricana amèrement. Elle s'avança vers Stiles et gifla son torse avec la liste et sa veste qu'il attrapa.

- Malia… L'appela-t-il sentant la panique de se retrouver seul de nouveau mais elle l'ignora et les laissa.

- Je vous l'avais dit… Soupira Lydia dépité : Vous auriez dû lui dire dès que vous l'avez su.

- Peter va la manipuler ! Répliqua désespérer Stiles, perdant son calme. Elle allait l'abandonner ! Il allait se retrouver seul !

- Elle avait le droit de savoir qui était son père biologique ! Le contredit Lydia cette fois en colère : Vous ne pouviez pas cacher quelque chose comme ça ! Vous n'aviez pas à décider si elle devait savoir ou non ! C'est sa vie !

- On parle de Peter ! Peter ! Il est un psychopathe ! Il va lui faire mal ! Il va la blesser ! Il va la manipuler !

- Mon dieu Stiles ! C'est son père ! Tu peux le haïr ! Tu peux haïr cette idée ! Mais il est et reste son père !

- Il n'est pas son père ! S'horrifia Stiles en secouant la tête sentant l'effroi le gagner au mot de Lydia, de quel droit parce qu'il partageait de l'ADN ça faisait de lui un père ? Le père est celui qui élève l'enfant, s'en occupe, et non celui qui donne juste de l'ADN ! Il refusait d'accepter cette idée c'était trop effrayant, écœurant et putain d'injuste : Il n'est pas son père ! Il n'est pas son père ! Hurla Stiles les larmes aux yeux. Il savait qu'il ne parlait plus vraiment de Malia, il savait qu'il devait se calmer mais les mots de Lydia matraquaient son crâne et il se sentait nauséeux que sa belle Lydia puisse même sous-entendre quelque chose de si injuste.

- Tu t'écoutes Stiles ? Répondit Lydia étonné par l'hystérie de son ami, elle était déçue de son comportement enfantin, s'il n'aimait pas Peter c'était son droit mais il n'en avait aucun à séparer un enfant de son père, Malia était libre de savoir que Peter était son père biologique, c'était cruel de lui empêcher de savoir la vérité : Tu es égoïste ! Tu es vraiment égoïste ! Tout ça parce que tu le hais tu ne veux pas que Malia sache ? Tu penses que ce n'est pas assez dur pour elle ? Elle avait besoin de ton soutien mais au lieu de quoi, tu l'as repoussé sans cesse et en plus tu lui caches la vérité ! Elle ne t'appartient pas, Stiles ! Elle est libre ! Elle n'est pas à toi ! Mon dieu ! Tu es vraiment cruel avec elle ! Tu crois qu'elle ne savait pas que tu lui cachais quelque chose ? Tu crois qu'elle n'était pas inquiète par ton comportement envers elle ? Tu ne te souciais jamais d'elle ! Tu ne pensais qu'à toi ! C'est ce que tu as fait depuis le début de votre relation, tu te servais d'elle ! Tu t'es servie d'elle, Je ne sais pas pourquoi tu ferais ça, je ne sais pas ce que tu as, Stiles mais Malia n'a pas à être utilisé par toi, elle n'a pas besoin de subir tes états d'âme ! Elle repoussa une mèche de ses cheveux bouclés et soupira, reprenant son souffle et son calme, sachant qu'elle avait été trop virulente mais il avait besoin d'un électrochoc : Je ne sais pas ce que tu as… Répéta-t-elle et rencontrant les yeux larmoyants de Scott qui était silencieux incapable de savoir comment réagir : Personne ne sait, en fait mais il va falloir que tu fasses quelque chose et rapidement, parce que ça devient vraiment insupportable pour nous tous.

A ces mots, elle quitta le couloir pour rejoindre Malia qui devait être désemparée et aurait surement besoin de soutien. Au moins elle accepterait son aide au contraire de son ami qui ne faisait que consolider le gouffre qu'il avait créé. Elle était fatiguée de lui courir après, elle était fatiguée de le voir se morfondre et garder tout pour lui. Elle se sentait malade d'impuissance et cette impuissance elle ne voulait plus jamais, plus jamais la revivre. Elle étouffa son chagrin, quelqu'un avait besoin d'elle, elle ne voulait plus faire la même erreur qu'avec Allison ou pire Meredith… Elle aiderait Malia de tout son cœur.

- Stiles… L'appela cette fois Scott qui voyait son meilleur ami les yeux écarquillés, les poings serrés, tremblants. Lydia n'avait jamais hurlé sur son meilleur ami, elle était très rarement aussi en colère. Il se rapprocha de lui qui restait planté là, essayant de digérer les mots cinglants de Lydia. Scott se sentait mal de ne pas l'avoir arrêté mais une part de lui ressentait la même frustration, colère qu'elle. Il ne pouvait pas nier la véracité de ses propos et cela ne faisait que le désemparer, il posa une main sur son épaule voulant le ramener à la réalité et le calmer, ils se réconcilieraient rapidement il en était sûr : Stiles… Mon pote tu n'as…

- Ne me touche pas ! Siffla son meilleur ami en sursautant violemment et giflant sa main : Ne me touche pas putain !

- Stiles ? L'interrogea Scott inquiet par ce comportement étrange, il rencontra les yeux de Kira totalement dépassé par la situation, se sentant totalement déplacée d'avoir assisté à cette dispute.

- Ne me touche pas ! Répéta Stiles plus fort, des larmes sillonnant ses joues et se retournant pour faire face à Scott : Juste ne me touche pas ! Il essuya son visage à l'aide de sa manche et se sentit encore plus misérable en apercevant Kira qui semblait comme un cerf surprit par les phares d'une voiture.

- Euh… Parla avec hésitation l'adolescente, sentant qu'elle devait parler : Je… Euh… Elle se pinça les lèvres, elle ne pouvait pas partir comme ça alors que Stiles était dans un état déplorable et semblait prêt à s'effondrer à tout moment : Ce n'est qu'une petite dispute… ça va s'arranger, on est tous sur les nerfs.

- Je fais de mon mieux… Chuchota Stiles, le visage caché par sa manche, c'était si bas qu'elle se surprit à l'entendre, elle rejoignit Scott qui fonçait ses sourcils aux mots de son meilleur ami.

- On sait mais on veut t'aider. Répondit Scott, se sentant soulagé de voir une brèche, peut-être qu'il aurait dû confronter son meilleur ami dès le début avec Lydia ? Il sursauta au rire sans joie qu'il eut en réponse.

- Vous voulez ? Retourne dans le passé, prend un Tardis, un putain de retourneur de temps, une putain de merde qui peut t'amener dans le passé et change tout ! Change toute cette merde ! il ricana : Ouais ! Tu ne peux pas !

- Tu as raison, on ne peut pas changer le passé mais on peut aider à ce qu'il soit supportable, à ce que le Nogitsune t'a fait soit supportable.

- Tu ne peux pas rendre l'insupportable, supportable… Répondit Stiles, il se redressa et baissa son bras laissant à découvert son visage trempé de larmes : Il n'y a rien que tu puisses faire…

- Bien sûr que si Stiles ! Intervint cette fois Kira, elle avait toujours été intéressée par la psychologie et contrairement à ce que beaucoup pensaient, elle voulait aider leur ami qui souffrait du traumatisme causé par le Nogitsune, après tout c'était en partie sa faute s'il avait été possédé : Bien sûr que si ! On peut faire quelque chose pour t'aider ! Pas forcément nous, c'est vrai mais tu peux être aidé ! Tu as des professionnels qui sont parfaitement capables de soutenir quelqu'un qui souffre, tu as besoin de soutien, de faire confiance aux autres, à tes amis, de te reposer sur nous. On veut être là pour toi mais on ne peut rien faire d'autre que te voir souffrir si tu refuses de nous laisser t'aider.

- Non ! Non ! Non ! Hurla Stiles presque hystérique : J'ai dit non !

- Stiles ! S'il te plaît arrête de nous repousser ! Supplia Scott qui s'avança vers son meilleur ami qui griffait sa nuque.

- Non ! Répéta-t-il les yeux hagards, il recula s'éloignant d'eux, il croisa ses bras et regarda le couloir, il ne pouvait pas fuir, ils étaient surnaturels, il était piégé, cela ne faisait qu'accentuer sa panique.

- Stiles…

- Pouvez-vous me foutre la paix ? Cracha Stiles sentant la colère du désespoir, c'était tellement compliqué ! Sa tête était un vrai désordre et il voulait juste arrêter de réfléchir, juste continuer à attraper le bienfaiteur : Foutez-moi la paix ! Juste foutez-moi la paix ! Il hurla avant de se précipiter pour quitter le couloir où les murs se serraient de plus en plus.

Il fut soulagé de voir les créatures surnaturelles ne pas venir l'arrêter et le piéger dans une cage de griffes. Il savait que Scott serait profondément choqué par son comportement, de même que Kira, mais là, tout de suite, il voulait être seul. Il voulait pouvoir respirer, il voulait pouvoir sentir son bébé ! Il continua de courir aussi vite qu'il pouvait, traversa le parking et se hâta dans son véhicule. Il démarra sa Jeep ignorant les tremblements de terreurs de ses mains. Il renifla et essuya son visage et conduisit, il ne savait pas où aller mais n'importe où tant qu'il était loin d'eux ! Il voulait être loin de tout et de tout le monde.

Il voulait juste être avec son bébé. C'était juste eux.

Toi et moi.

Le reste de la semaine passa rapidement, il évita chacun de ses amis, ne voulut répondre à aucun message envoyé. Il croisa plusieurs fois le regard désespéré de Scott, celui désemparé de Kira et de colère de Lydia. Il se sentait malade, il avait envie de vomir et n'arrivait même pas à se concentrer ne serait-ce que cinq minutes en cours, subissant les foudres, plus que d'habitudes, de ses enseignants. Il s'en fichait… Il s'en fichait de tout, il continuait de trouver des indices sur le bienfaiteur, de faire croire à son père qu'il ne s'était pas disputé avec ses amis ou plutôt qu'il ne les évitait pas de tout son cœur. Il passa pratiquement quatre jours ainsi à se morfondre et à rester isolé de tout le monde. Il avait Ashley avec qui parler et il lui avait raconté rapidement sa dispute avec ses amis, heureusement elle ne l'avait pas poussé à leur parler, elle avait été d'une bonne écoute. Il lui en était reconnaissant, il se sentait moins seul contre le monde.

Il souffla alors qu'il récupérait rapidement ses affaires de son casier et ne fut pas surpris par le visage qui apparut quand il ferma la porte de son casier.

- Quoi ? Soupira-t-il une nouvelle fois, irrité face au visage narquois de la lycéenne.

- Tu as lu le livre ? Demanda Courtney.

- Non ! Répondit-il sèchement en rangeant ses clés dans sa poche.

- Tu sais de quoi il parle au moins ? L'interrogea-t-elle en faisant la moue.

- Ouais… Ouais je suis allé à une librairie pour le voir… Tu peux me laisser maintenant ? Répliqua-t-il irrité en la contournant.

- Pourquoi, tu ne l'as pas lu ? Insista-t-elle en le suivant.

- Oh mon dieu ! Chuchota fortement Stiles en s'arrêtant et levant les yeux au ciel, pourquoi il ne pouvait pas être tranquille, ne serait-ce qu'une semaine ? : Si tu veux tant en parler fait un club de lecture !

- Tu viendrais ? S'enquit-elle immédiatement amusée.

- Non !

- Alors je n'en vois pas l'intérêt.

- Tu ne peux pas continuer à parler de potins avec tes copines ? Raconter des rumeurs, tiens, tu n'as qu'à dire que Stiles est un mec avec des lubies étranges qui regardent des photos de meurtres en classe !

- Déjà fait ! Répondit hilare Courtney : Pourquoi tu ne l'as pas lu ?

- Tu ne vas pas lâcher l'affaire… Grommela Stiles qui se sentait bouillir mais pâlit quant au loin il vit Scott l'observer avec attention. Est-ce qu'il écoutait la conversation ? Sûrement ! Hors de question qu'il sache de quoi ils parlent ! Il attrapa le poignet de Courtney : Ok ! Ok ! Allons ailleurs !

- Oh ! Tu es d'humeur coquine, aujourd'hui, Stiles ! Dit-elle amusée, attirant l'attention sur eux et l'énervant encore plus. Il la traina jusqu'à sa Jeep sachant que de toute façon comme elle le faisait depuis qu'elle le voyait seul, elle le suivrait.

- Monte ou pas, je ne parlerais pas de ce livre au lycée, les murs ont des oreilles maintenant. Répliqua-t-il sarcastique.

- Tu ne le remarque que maintenant ? S'étonna faussement Courtney qui grimpa dans le véhicule : Ça tombe bien en tout cas, je suis d'humeur à jouer la princesse en détresse qui se fait kidnapper.

- Parce que tu penses qu'un prince charmant va te secourir ?

- Absolument ! Sourit-elle en mettant la ceinture de sécurité.

- Tu as plus de chances de croupir dans ta tour. Répliqua-t-il.

- Bon ? Tu vas m'embrasser ou tu démarres, mon kidnappeur ?

- Que dis-tu que je te dépose dans les bois ? Répondit-il sarcastiquement.

- Oh ! Comme vous êtes cruel monsieur ! Abandonner une si jolie femme dans les bois cela serait du pur gâchis !

- Je pense plutôt être un sauveur si je te faisais disparaitre ! J'imagine que beaucoup n'attendent que ça ! Il démarra le véhicule et ils quittèrent le parking du lycée.

- Quelle idée saugrenue ! C'est moi qui sauve ces hommes par ma bonté d'exister !

- Oh mon dieu ! Quoi ? Stiles se tut en regardant le visage sérieux de Courtney, il cligna des yeux quelques secondes avant de se mettre à rire aux éclats, rapidement suivit par la lycéenne.

- Eh ben voilà. Dit sérieusement la lycéenne : Tu souris.

- Hein ? Quoi ? Demanda-t-il en reprenant son souffle et fronçant ses sourcils.

- Tu as paru toute la semaine déprimé, je suis contente de t'entendre enfin rire, tu devrais le faire plus souvent, c'est un joli son. Répondit affectueusement Courtney amusée de voir l'adolescent rougir à ses mots : Tu peux t'arrêter là. Elle fit un signe de tête à Stiles sur le trottoir, il arrêta le véhicule.

- Je ne vais pas te déposer sur le bord d'une Interstate highway ! S'offusqua-t-il préférant ignorer les mots terriblement embarrassants de l'adolescente.

- Tu es mignon ! Rit-elle une nouvelle fois : Ne t'en fais pas mon prince charmant va venir me chercher rapidement ! Elle ouvrit son sac et sortit un petit livre, elle le posa délicatement sur le tableau de bord : Ya pas de quoi ! Répondit-elle avant d'ouvrir la portière, ne laissant pas le temps à Stiles de répondre.

Il allait l'appeler pour qu'elle retourne dans sa Jeep mais elle avait raison, un terminal arriva rapidement et s'arrêta pour la prendre. Elle fit un grand signe d'au revoir à Stiles. Il soupira et frotta nerveusement ses cheveux, sérieusement cette fille était stressante ! Il n'imaginait même pas le terrible duo qu'elle avait dû faire pendant des années avec Lydia. Il alla démarrer de nouveau son véhicule et aller chez lui pour faire quelques devoirs, il avait pris un sacré retard et son père le tuerait quand il verrait ses notes chuter… Cependant ses yeux furent attirés par le petit livre que lui avait donné Courtney, il se pencha pour le prendre, curieux mais appréhendant ce qu'il allait découvrir. Il fut à peine surpris en découvrant la couverture. Bien sûr qu'elle n'avait pas lâché l'affaire sur son maudit bouquin ! Il hésita à le jeter par la fenêtre mais elle lui avait donné et bien qu'il ait horreur de ce qu'il représentait il ne pouvait clairement pas s'en débarrasser… Puis il commençait à connaitre Courtney elle serait bien capable d'en acheter un autre et de lui donner. Il souffla et le rangea dans son sac, au moins il était à l'abri des regards pour un moment.

Il arriva rapidement chez lui mais quand il entra, il entendit son téléphone vibrer, non pas que c'était rare, Scott le harcelait littéralement de textos mais il ne voulait pas se mettre en danger en ignorant un message qui serait sur un problème de surnaturel. Quelle ne fut pas sa surprise de voir le destinataire du message très concis sur son téléphone. Est-ce qu'ils s'étaient tous donné le mot pour l'empêcher d'être seul ou quoi ? Bien entendu il avait catégoriquement refusé de lui envoyer un texto, pas après le fiasco de leur avant-dernière rencontre. Il avait été vraiment blessé par sa réaction comme s'il allait le brûler … Il l'avait donc complètement ignoré et cela n'avait pas du tout semblé le déranger mais là, Monsieur daignait lui envoyer un message de trois mots, trois mots qui étaient soit dit en passant angoissant : « nous devons parler » … Est-ce que c'était Scott qui lui avait parlé de sa crise de nerfs ? Merde ! C'était déjà un miracle que son père n'en ait pas encore eu vent mais quoi si Derek était au courant ? Oh mon dieu ! Il voulait se cacher dans un trou de souris rien que de se souvenir de son comportement déplorable envers sa belle Lydia, Scott et Kira… Il avait tellement honte… Il n'en voulait pas à Lydia, elle parlait de Malia et elle n'avait pas tort, c'était lui qui avait paniqué… Il avait immédiatement pensé à sa situation et il avait complètement paniqué… Il avait été ridicule et il ne voulait que s'excuser mais il était terrorisé de ce que ses amis lui diraient… S'ils ne le pardonnaient pas ? Il déglutit et gratta nerveusement sa nuque. Il avait peur et c'était puéril et lâche mais il ne se sentait pas prêt de leur faire face ! Pas encore ! Pas aujourd'hui du moins.

« Pas envie » répondit-il rapidement par message. Il ne s'attendait pas à sentir son téléphone vibrer en retour quelques secondes après.

« Tu viens ou je te traine ».

D'accord la réponse était terrifiante, déjà rien que le fait qu'il réponde à son texto était proche du miracle mais en plus il insistait… Il leva les yeux au ciel et retourna dans sa Jeep, il espérait ne pas se faire tuer par Derek quand il se verrait… Il conduisit rapidement et arriva quand le crépuscule, plongeait délicatement le ciel dans l'obscurité. Il préféra laisser son sac de cours dans la Jeep et marcha rapidement pour atteindre le loft de Grincheux. A peine arriva-t-il à l'étage qu'il vit Monsieur Derek l'attendre le visage sombre. Il leva les mains en l'air avec un ton faussement mélodramatique.

- Oh non le méchant loup, ne me mangez pas !

Derek serra plus fortement ses mains sur ses pectoraux, ce qui figea Stiles qui n'aimait pas du tout à quel point, il semblait agressif.

- Quoi ? Tu m'envoies deux messages carrément flippants et tu m'attends devant chez toi et maintenant on dirait que tu es constipé ! Tu vas me dire ce qui se passe ?

- Rentre. Répondit simplement Derek qui disparut dans son appartement.

Stiles se pinça les lèvres mais le suivi de mauvaise grâce, il espéra que sa super mauvaise humeur, se calme, il était suffisamment sur les nerfs aussi pour ne pas supporter en plus quelqu'un à fleur de peau.

- Oh mon dieu ! Tu es carrément flippant ! Est-ce que tu peux me dire ce qui ne va pas au moins ? L'interrogea Stiles très inquiet, est-ce qu'il était mourant ? Est-ce que la mort qu'avait prédite la banshee se réalisait ? Non ! Non ! Pas ça ! Fait qu'il ne soit pas en train de mourir !

- Que sais-tu sur le bienfaiteur ? Demanda Derek qui s'appuya contre la table métallique.

- Hein ? Quoi ? L'interrogea Stiles en louchant sur le loup-garou, il lui faisait quoi, là ? Il l'inquiétait comme pas possible et exigeait qu'il se voie pour… Lui demander ça ? Il ricana : Attend t'es sérieux ? Tu m'envoies ces deux messages qui m'ont fait avoir une crise cardiaque pour me demander ce que je sais du Bienfaiteur ? Sérieusement ? Tu ne pouvais pas demander à Scott ?

- Je l'ai fait et vue que vous êtes en froid, je te le demande aussi. Répliqua Derek contrarié qui avait un regard à le mettre à poil.

Il leva les yeux au ciel et soupira bruyamment en faisant de grands gestes avec ses mains. Bien sûr que l'info serait passé aux oreilles de Derek… Après tout Scott le considérait presque comme un mentor donc il se confiait à lui assez souvent mais pour une fois il aurait voulu que cette histoire n'atterrisse pas aux oreilles de Grincheux.

- Oui ! Oui ! On s'est disputé, ça arrive au meilleur d'entre nous ! Pas besoin d'en faire une affaire d'Etat ! Et pour ta gouverne si j'avais des infos en plus sur le bienfaiteur je l'aurais immédiatement dit à Scott ! Alors à part qu'on devait planifier un plan pour le piéger, il n'y a rien de nouveau.

- Oui Scott m'a dit pour le plan. Répondit avec agacement Derek qui plissa les yeux de mécontentement.

- Ok ! C'est cool ! Maintenant que tu sais tout et si tu n'as rien à me dire, je m'en vais ! J'ai des devoirs, les cours ! Tu sais des trucs de lycéens normaux pas uniquement mêlés aux meurtres ! Babilla Stiles alors qu'il se retournait pour quitter le loft de Grincheux, toujours abasourdit qu'il l'ait appelé pour quelque chose de si risible…

- Je suis désolé. Interrompit soudainement le silence la voix bourrue de Derek, le figeant sur place.

- Quoi ? Il fronça ses sourcils, frustré de répéter ce mot, il était un peu trop pris au dépourvu aujourd'hui.

- Pour la dernière fois. Expliqua Derek comme s'il était idiot.

- Woo ! Derek Hale qui s'excuse pour son comportement, je dois rêver. Répondit-il avec un sarcasme assez amer.

- Arrête ! Siffla le loup-garou, sa voix l'avertissant clairement qu'il commençait à en avoir marre de lui.

- Oh mon dieu ! Ne put-il s'empêcher de rire cette fois : Oh mon dieu ! C'était rapide ! Je n'ai jamais vu des excuses aussi courtes !

- Merde, Stiles ! Arrête ça ! Derek se redressa et serra les poings faisant qu'accentuer le fou rire de l'adolescent. Il se leva et plaqua violemment le lycéen hystérique contre le mur.

- Merde, Derek ! L'imita le lycéen de manière provocatrice qui se calma en sentant la poigne du loup-garou se durcir : Oh mon dieu ! Ok ! Ok ! Il leva les mains en l'air en signe de reddition : Qu'est-ce que Scott t'a raconté pour que tu en viennes à t'excuser ? Demanda sèchement l'adolescent.

- Rien, je sais que tu étais blessé. Répondit simplement Derek.

- Comme si j'allais te croire ! Scott t'a raconté et soudain tu veux jouer au gentil mec ? Il leva les yeux au ciel, n'appréciant pas ce sentiment de déjà vue, c'était exactement pareil la dernière fois : Je t'ai déjà dit que ta pitié, tu pouvais te la garder ! Je n'en ai pas besoin et je ne suis pas non plus Scott ! Je ne suis pas ta responsabilité !

- Je ne mens pas. Bougonna Derek.

- Je n'ai pas de super ouïe pour savoir si c'est vrai ou non ! Répliqua-t-il avec cynisme : Et ce n'est pas comme si tu avais semblé être préoccupé par moi ou que tu avais une raison de l'être... Il grimaça n'aimant pas du tout à quel point ça sonner romantique, ce n'était pas ce qu'il voulait dire, pas dans ce sens-là.

- Tu as raison. Acquiesça Derek rapprochant son visage du lycéen son souffle effleurant son visage devenu blême : Tu n'es pas un loup-garou, tu n'es pas une créature surnaturelle, je ne devrais pas me préoccuper de toi.

- C'est ce que je dis ! Pourquoi est-ce que tu devrais t'inquiéter de moi ? Tu es le mentor de Scott ! C'est Scott qui a besoin de toi pas moi, donc pourquoi je croirais tes excuses ?

- Tu es son meilleur ami. Répondit Derek ses yeux descendant avec lenteur sur les lèvres fines du lycéen : Tu es comme son frère pour lui, non ?

- Ouais… Ouais je suis son meilleur ami, son frère. Répéta Stiles soudain très conscient des yeux brulant de Derek sur ses lèvres, il les mordit par embarras, frustration, désir ? Il n'en savait rien mais son regard observa avec envie celles du loup-garou.

- Tu es sa famille, alors ? Continua de l'interroger Derek s'avançant encore, ses mains tirant plus fortement sur le tee shirt l'obligeant à rapprocher leurs corps.

- Oui… Chuchota-t-il sentant l'effleurement de leurs lèvres. Il s'arrêta de respirer complètement figé par le comportement du loup-garou.

- Alors c'est normal que je me préoccupe de toi… Marmonna Derek caressant sa peau tendre et charnue.

Stiles écarquilla les yeux, voulant parler mais aucun mot ne quitta sa bouche qui était touchée par celle de Derek. Son esprit était à l'arrêt, il n'osa pas faire le moindre geste, terrifié de quitter ce rêve, est-ce que cela se passait vraiment ? Est-ce qu'il était sur le point d'être embrassé par Derek ?

Oh mon dieu ! Oh mon dieu ! Ils allaient s'embrasser !

Il sursauta quand les jades de Derek le regardèrent soudain pleines de fureurs. Le loup-garou s'éloigna brusquement de lui et frappa sa tête un peu trop rudement contre le mur. Il cligne des yeux essayant de comprendre ce qui venait de se passer, ses doigts essuyant le sang qui perlait, il s'était mordu quand Derek l'avait poussé fortement contre le mur.

- Que ? Qu'est-ce… Pourquoi tu m'as frappé ? Cria en colère Stiles, il ne méritait pas d'être bousculé ! Il se redressa lui faisant face : C'est quoi ton problème ? Je suis humain je te signale ! Je n'ai pas votre résistance, je te rappelle !

Derek qui était de dos et avait les poings serrés, se retourna et frappa violemment un poing contre le mur à quelques centimètres de la tête de Stiles qui recula et heurta la cloison, sous le choc.

- Sors ! Rugit-il, les yeux de jade reflétant une haine et un fort sentiment de trahison.

- Attends ? Quoi ? Tu plaisantes ? Tu me demandes de venir, tu m'embrasses, tu me frappes et après tu me demandes de partir ? C'est quoi ton putain de problème ? Pourquoi tu me traites comme ça ? Je n'y suis pour rien ! C'est toi qui m'as demandé de venir je te rappelle…

- Putain ferme là ! C'est toi qui me séduis ! C'est toi qui compliques tout avec tes sentiments !

- Mes sentiments ? Je ne sais pas de quoi tu parles ! Répliqua Stiles qui commençait à paniquer, depuis quand le savait-il ? Est-ce qu'il jouait avec lui ? Pourquoi il l'avait embrassé ? Pour le tester ?

- Ne nie pas ! Je suis un loup-garou, je sais reconnaitre l'odeur du désir.

- Oh mon dieu ! S'étrangla Stiles qui se sentait nauséeux : Pourquoi tu m'as embrassé alors ? Tu me testais ? Pourquoi tu… Il n'arrivait pas à comprendre, ce n'était pas lui ! Il n'était pas du genre à jouer avec les sentiments de quelqu'un…

- Sors ! Répéta Derek sa voix se brisant.

Il ne l'avait jamais entendu aussi désemparer, pourquoi il agissait comme ça ? C'était si étrange… Il fronça ses sourcils et s'approcha de lui, il ne pouvait pas partir sans explication, sans comprendre.

- Non, je ne te comprends pas. Pourquoi tu…

- C'est ta faute ! Cingla Derek attrapant une nouvelle fois son tee shirt : C'est ta faute !

- Ma faute ? Pourquoi ? De quoi tu parles ? Hurla Stiles en retour : J'ai fait quoi ?

- Si je suis de nouveau comme ça ! Cracha le loup-garou.

- De nouveau comme quoi ? Répéta-t-il noyé d'incompréhension.

- Tu as tous ces sentiments, c'est insupportable ! Je ne veux pas ! Sors !

- Non ! Je veux savoir ! Dis-moi ! Il posa sa main sur celle de Derek qui se raidit à son contact.

- Arrête ça ! Siffla-t-il dangereusement.

- Non ! Je ne te lâcherais pas !

- Je pourrais te frapper pour que tu me lâches ou te couper la gorge avec mes dents ! Gronda Derek.

- Tu n'es pas crédible, surtout quand tu n'as plus tes pouvoirs. Répondit Stiles avec un sourire narquois, il se rapprocha encore plus de lui, s'arrêtant en le voyant trembler.

- Non… Souffla Derek le regardant comme s'il l'intimidait : Je me suis battu pour ne pas être comme ça…

- Comme quoi ? De quoi tu parles ? Oh mon dieu ! Je ne comprends rien ! Sois plus claire !

- Je ne ressens pas la même chose que toi. Je n'ai pas de sentiment pour toi. Dit Derek la voix sifflante.

- Ok, ok ! Pourquoi tu as fait ça alors ? Pourquoi tu fais ça encore ! Tu l'as déjà fait la dernière fois ! Si tu ne ressens rien pourquoi tu m'as embrassé ? Je ne t'ai pas mis de couteau sous la gorge ou fait des menaces que je sache ! Je ne t'ai rien obligé à faire ! Alors pourquoi tu me frappes en retour ! Je n'ai rien fait pour que tu t'énerves ! C'est toi…

- Stiles, ferme-la. Soupira Derek qui le lâcha et s'éloigna de l'adolescent, il se frotta les yeux de fatigue : Si je me préoccupe de toi, c'est parce que Scott me l'a demandé, je savais que tu avais des sentiments pour moi, que tu viendrais à moi et que tu me parlerais sûrement.

- Quoi ? S'étrangla Stiles en reculant : Tu ne ferais jamais ça ! Tu n'es pas si…

Il ne voulait pas terminer sa phrase, il ne voulait pas dire le mot cruel… Mais n'avait-il pas fait que de parler de Scott jusqu'à ce qu'il l'embrasse ? Il avait vraiment joué la comédie ? Non ce n'était pas possible ! Il avait été si… Si… Ses yeux le dévoraient, il avait vu le désir de Derek pour lui mais… Pourquoi Derek serait attiré par lui ? Et puis embrassé était un bien grand mot… Leurs lèvres s'étaient touchées… Il était resté chaste comme un enfant qui pouvait embrasser ses parents… Alors c'était faux ? Il s'était moqué de lui ? Tout ça pourquoi ? Pour qu'il parle à Scott ? Il se sentait juste encore plus comme de la merde, il se sentait juste… Utilisé… Sale… Souillé… Encore une fois…

- Tu as mal compris, je ne voulais pas te blesser. Soupira Derek en voyant les yeux horrifiés de Stiles.

- Tu te fous de moi… Chuchota Stiles incapable de savoir comment réagir.

- Non, je ne suis pas comme ça… Je ne ressens rien pour les hommes, je voulais aider Scott.

- En m'embrassant ? Siffla Stiles.

- Tu m'as séduit, tu sentais le désir, je suis encore un loup-garou, Stiles.

- Ok… Ok… Génial ! Merci Derek ! Répondit-il se sentant groggy, un fort goût de bile lui donnant la nausée.

Le mot « tu m'as séduit » se répercutant dans sa tête… Il voulait partir, il voulait que cette voix se taise… Il se dirigea immédiatement vers la sortie de son loft et refusa de croiser les yeux du loup-garou.

- Stiles, je suis désolé.

- Garde tes putains d'excuses.

Il courut aussi vite que possible voulant à tout prix s'éloigner de Derek. Il se précipita dans son véhicule et frappa violemment le volant en hurlant de fureur et de chagrin. Pourquoi fallait-il qu'il lui fasse quelque chose de si humiliant ? De si putain d'humiliant ! Pendant un instant, un cours instant, il s'était senti bien, juste bien dans les bras de quelqu'un d'autre. Il avait été en accord avec son corps, il avait été en accord avec ce désir, cette envie, il avait voulu être touché. Il n'avait jamais pensé qu'il aurait pu retrouver cette sensation de bien-être en se laissant aller à désirer ses caresses, voulant s'abandonner. Il cria une nouvelle fois en cognant son volant, ne se calmant qu'avec de la douleur physique. Il s'essuya rapidement le visage avec sa manche et démarra son véhicule. Il voulait être le plus loin possible de lui. Il conduisit rapidement et rentra chez lui. Il soupira heureux de ne pas voir son père et se dirigea dans sa chambre où il balança quelques affaires au sol et frappa encore le mur. Il grimaça remarquant ses jointures en sang mais il avait besoin d'exploser, de juste exprimer son désespoir, d'arrêter ce sentiment nauséeux et immonde d'humiliation ! Il ne l'avait pas assez subi comme ça ? Il était fatigué ! Fatigué de devoir encore se laisser écraser ! Il s'affaissa contre le mur et se laissa glisser, continuant de pleurer sa misère, même son petit trésor qui le réconfortait, ne fut pas assez puissant pour calmer son chagrin.

Il se réveilla en sursaut en entendant la sonnerie de son téléphone, il le sortit et le lança contre le mur mais soupira en trouvant son comportement idiot. Il ne pouvait pas rester comme ça ! Il ne pouvait pas rester honteux de son comportement envers ses amis et de les fuir et de se sentir sale à cause de cet imbécile… Il se leva et ramassa l'appareil, l'alluma, il vit plusieurs messages de Scott. Il se sentait encore plus misérable de ne voir que des textos de son meilleur ami, un fort sentiment d'abandon inondant son palais. Malia le détestait, Lydia était en colère contre lui, Kira était surement en état de choc de son hystérie, Scott était désespéré et Derek avait pitié de lui… Quelles belles amitiés il avait avec eux… Au moins, il savait qu'il ne se trompait pas de tout garder secret… Si juste avec le Nogitsune leur amitié se fragilisait aussi facilement alors ils réagiraient comment s'ils savaient pour son bébé ? Il se retrouverait surement seul… Non quel idiot, il n'était pas seul, il avait son petit trésor.

Toujours que toi et moi.

Il ouvrit les messages de Scott, beaucoup étaient de simple copier-coller, sur comment il allait et des excuses. Il ricana en s'apercevant qu'il n'avait pas changé malgré toutes ses années et il en était soulagé. Il avait trop changé, il ne se souvenait même plus de comment il était avant son cauchemar et son état… Il avait la sensation d'être enceinte depuis toujours et d'avoir vécu ça aussi longtemps. Il se laissa tomber sur le sol et lu le dernier message de Scott. Un message d'excuse et lui demandant comment il allait, qu'ils devaient parler et qu'il ne lui en voulait pas d'avoir explosé au lycée. Il hésita à lui répondre… S'interrogeant sur la sincérité de ces mots… Bien sûr Scott n'était pas Derek, il n'allait pas se moquer de lui, l'humilier mais est-ce que cet imbécile avait parlé de ce qui venait de se passer à Scott ? Merde ! Il avait si honte !

Il sursauta de nouveau en sentant son téléphone vibrer encore, Scott. Il soupira et répondit finalement à son ami, l'invitant à venir à la maison. Son père n'était pas là et il ne voulait pas laisser les mots de Derek continuer à se répéter dans son crâne, ramenant un autre souvenir, un autre sentiment qu'il avait enfoui pour ne plus jamais y faire face.

Il ne fallut pas plus de vingt minutes pour savoir que son meilleur ami était devant chez lui. Il se força à se mettre debout en s'aidant de son lit, ses reins devenaient progressivement raides et douloureux. Il descendit les escaliers et ouvrit la porte à Scott qui avait pratiquement une pancarte scotchée et écrite au marqueur noir : « désolé arrêtons de nous éviter ». Enfin c'était plutôt lui qui évitait Scott et certainement pas l'inverse…

- Yo, Scott. Dit simplement Stiles et tressaillit quand son meilleur ami se jeta sur lui dans un gros câlin d'ours : Ouais… Câlin… Câlin… Marmonna-t-il en tapotant le dos de son meilleur ami mal à l'aise.

- Stiles, je suis désolé, vraiment désolé, je ne voulais pas que tu te sentes mal ! Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise ou empirer la situation, vraiment je suis désolé…

- Ça va Scotty ! Tu n'as pas besoin de t'excuser c'est moi qui me suis comporté comme un enfant.

- Quoi ? Non mon pote ! Non du tout, on n'aurait pas dû insister Kira et moi, et Lydia n'aurait pas dû être si dure avec toi.

- Scott, elle avait totalement raison et tu le sais autant que moi, pas besoin de t'excuser pour ce qui s'est passé.

- Oui, mais pas comme ça, je sais que tu essayes de faire de ton mieux pour gérer ce que qui s'est passé avec le Nogitsune, je sais que tu ne peux pas oublier quelque chose comme ça et qu'il te faut du temps pour pouvoir avancer. Bougonna Scott lui adressant de nouveau un sourire désolé. Faisant fondre Stiles, il ne pouvait pas laisser son meilleur ami aussi penaud.

- On essaye tous de se remettre du Nogitsune. Le corrigea Stiles qui prit dans ses bras son meilleur ami. Ils se séparèrent : Entre, on se fait un film ou jeux vidéo ?

- Jeux vidéo ! Répondit avec joie Scott un grand sourire illuminant son visage, alors qu'il frottait ses yeux larmoyants.

- Au fait, tu as décidé de suivre le plan ? Demanda Stiles qui alla dans la cuisine.

- Oui, Kira est partante, c'est elle qui va faire arrêter mon cœur, c'est sa mère qui a expliqué comment faire.

- Oh mon dieu ! Ce plan à l'air complètement crétin.

- Il l'est. Acquiesça Scott en s'appuyant contre le comptoir et observant son meilleur ami : Tu vas nous aider du coup ? Demanda-t-il timidement.

- T'aider avec un plan crétin et terriblement dangereux, pour piéger un ennemi dont on ne sait absolument rien ? Synthétisa Stiles en ouvrant le frigo et réfléchissant à quoi prendre.

- Oui, c'est un bon résumé. Sourit Scott se rappelant du nombre impression de plan vaseux qu'ils avaient eu ensemble.

- Absolument ! Se retourna Stiles en sortant une pizza au fromage.

- Je comprends pourquoi ! S'esclaffa soudain Scott en apercevant leur repas de la journée.

- Comprends quoi ? L'interrogea Stiles en sortant son pot de nutella ouvert, il prit la cuillère pleine de pâte qu'il avait laissée dans le pot et en mangea goulument.

- Que tu es pris du poids. Dit Scott qui essayait de garder la ligne et ses muscles en faisant le plus de sport possible et donc il faisait attention aux silhouettes. Il avait été inquiet par la forte perte de poids de Stiles en début de première mais maintenant après pratiquement une semaine sans l'avoir vu, il voyait que son meilleur ami avait grossi. Ce qui était quand même un assez bon signe, lui qui avait toujours été assez fin.

- Tu trouves que je suis gros ? L'interrogea Stiles qui se raidit et reposant la cuillère dans le pot, pas rassuré par les mots de son meilleur ami.

Merde ! Il avait autant pris en si peu de temps ? Il n'avait pas fait attention à son alimentation pendant une semaine et il commençait à devenir une baleine ? Super ! Comme s'il n'avait pas eu suffisamment de stress ces derniers temps…

- Désolé Stiles ! Grimaça Scott voyant qu'il l'avait blessé… Génial ! Il venait tout juste de se réconcilier et il le vexait… Il se redressa et s'avança vers son meilleur : Ça se voit à peine ! Je ne l'aurais pas remarqué si je ne l'avais pas senti.

- Pas senti ? S'étrangla pratiquement Stiles.

- Ouais, ton ventre, il est un peu rond. Répondit évasivement Scott en haussant les épaules : Tu perdras rapidement, ne t'en fais. Le rassura-t-il en le sentant proche de la syncope, depuis quand Stiles s'inquiétait autant de son poids ?

- Oui… Parla finalement Stiles, essayant de ne pas paniquer, en comprenant que son estomac pouvait être senti… Qui d'autre savait aussi ? Il se força à respirer calmement et adressa un grand sourire à Scott. Il n'était d'aucune utilité d'y penser pour le moment, il voulait passer une bonne journée avec son meilleur ami.

La journée se termina et Scott le prévint que demain en début de matinée le plan se ferait. Il accepta, de toute façon il n'avait pas grand-chose à faire. Le lendemain, il rejoignit, Scott, Kira, Liam, Mélissa, la mère de Kira et Chris Argent qui étaient au courant et y joueraient chacun un rôle actif. Bien entendu le plan ne se passa pas comme prévu et au lieu que le bienfaiteur intervienne ce fut Kate, ce qui énerva Stiles de la voir se pavaner en se moquant d'avoir mis un sursis à Derek ! Elle savait que par sa faute il allait mourir ! Heureusement elle repartit finalement sans prendre le corps de Scott qui fut réveillé à temps. Le plan avait donc échoué et ils étaient tous fatigués, la mère de Kira était blessée et devrait se faire soigner dans un autre hôpital en urgence, Kira la suivrait. Ils restaient donc au point mort, même si bien entendu, cela confirmait la théorie d'une banshee.

Il s'essuya le front plein de sueur et rentra chez lui, il haussa les sourcils en remarquant une ombre dans sa chambre. Était-ce Malia ? L'avait-elle pardonné ? Il se précipita pour la rejoindre. Il se calma devant la porte de sa chambre ouverte et inspira avant de tapoter la porte pour signaler sa présence, même si c'était stupide, elle était une coyote garou.

- Salut… Il rongea nerveusement ses ongles, en la remarquant lire la liste mais l'ignorer : Où tu étais passé ?

- J'étais avec Peter. Répondit simplement Malia ne voulant pas le regarder.

- D'accord et tu es sûre que c'est une bonne idée ? Demanda-t-il encore plus anxieux.

- S'il peut m'aider à retrouver ma mère… Elle haussa les épaules : Je m'en fou pas mal.

- Ta mère ?

- Elle se fait appeler louve du désert… C'est une coyote comme moi. Il faut que je la retrouve et si Peter est le seul à pouvoir m'aider, alors… Elle soupira résignée.

Il se tut un instant ne voulant pas de nouveau paraître égoïste et reportant ses sentiments envers son bébé sur Malia. Même si la situation était désagréablement familière et qu'il était horrifié de voir un enfant chercher à reprendre contact avec un père psychopathe… Pourquoi elle voulait le connaitre ? Pourquoi ? Alors que son père adoptif l'aimait de tout son cœur ! Qu'est-ce que cela pouvait lui faire qu'ils avaient les mêmes gênes ? Un ADN ne définissait pas la parentalité ! Peter n'était rien ! Rien à part juste un donneur ! Alors pourquoi Malia était si désespérée à vouloir savoir ? A vouloir découvrir ses racines ? Il se passa une main sur son estomac rond, est-ce qu'il vivrait la même situation avec son bébé ? Est-ce qu'il partirait à la recherche de son autre parent biologique ? Il se sentait nauséeux et terrifié, il avait toujours cette ombre sur lui… Il savait qu'elle ne disparaîtrait pas… Ils avaient été deux pour le faire… Il avait vécu un enfer, une horreur, un cauchemar immonde à cause de cette ombre, de ce cauchemar ! Et que ferait-il si son bébé… Si tout son monde… Si son trésor… Le cherchait ? S'il le cherchait et le trouvait et ne voulait plus de lui ? Est-ce que ce que faisait subir Malia à son père adoptif, il le subirait aussi par son propre enfant plus tard ?

Il se sentait noyé d'effroi à la simple idée qu'il désire un jour connaitre la vérité de sa conception…

- Vous êtes peut-être du même sang… Il s'approcha d'elle prudemment essayant de bien choisir ses mots, il parlait à Malia et personne d'autre ! Il s'arrêta quand elle s'éloigna : Mais ça ne veut pas dire que tu es comme lui.

- Peut-être que si justement. Répliqua-t-elle en ramassant la liste et l'accrochant de nouveau sur le tableau des mystères de Stiles : La nuit où j'ai causé l'accident…

- Tu parles du soir où tu as perdu tout contrôle ? Pendant la pleine lune ?

- Je ne t'ai pas tout dit à ce sujet. Juste avant de monter dans la voiture ma mère… Ma mère adoptive je devrais dire, elle et moi on s'est disputé très fort, je ne me souviens même pas du sujet de la dispute mais je me souviens de ce que je lui ai dit… Elle se tut les yeux hantés et s'illuminant de larmes continues.

- Malia… L'appela-t-il tendant sa main pour prendre la sienne, elle s'éloigna et renifla quittant un souvenir douloureux.

- J'ai dit : « je voudrais que vous soyez tous morts ».

- Les pulsions meurtrières ne sont pas héréditaires ! Intervint immédiatement Stiles, s'approchant d'elle mais ne la touchant pas.

- Peut-être qu'elles le sont dans ma famille. Répliqua-t-elle résignée et quittant la pièce.

Il regarda la liste quelques minutes incapable de savoir quoi dire, ni quoi pensée. Malia n'était pas une psychopathe ! Elle n'avait rien en commun avec Peter ! Rien ! Tout comme son bébé n'avait rien en commun avec ce monstre ! Absolument rien ! Ils étaient innocents ! Un enfant n'était pas la continuité de ses parents !

Il soupira, ouvrit son tiroir et prit son calepin. Au moins la discussion avec Malia lui avait donné une information cruciale, ses parents étaient surnaturels… Il avait enfin un début de réponse, il écrivit dans son carnet entièrement consacré à ses mystères. Il ne manquait plus qu'il récupère l'information sur la famille d'un autre être surnaturel, Kira avait une mère Kitsune et un père humain, donc il pouvait être humain et avoir un enfant surnaturel… Mais et si cela ne fonctionnait pas avec la mère humaine ? Et s'il fallait que seule la mère soit surnaturelle pour avoir un enfant non humain ? Non ce n'était pas tout à fait logique… Il fallait qu'il continue d'enquêter… Peut-être qu'avec Derek il aurait eu des réponses à ses questions… Mais il ne voulait plus le voir ! Plus jamais ! Il rangea son carnet, il continuerait à faire ses recherches plus tard. Pour l'instant il voulait souffler et oublier.

Il se dirigea vers son ordinateur, il avait besoin de se changer les idées. Il fit des cercles sur son ventre et commença à jouer. Il se perdit dans ses pensées pendant de longues heures et sursauta en sentant une étrange sensation dans son estomac. Il fronça ses sourcils et mit sur pause, déplaçant sa main sur l'étrange fourmillement qu'il avait ressenti, quelques minutes passèrent avant qu'il ne sente une petite bosse contre sa paume. Il se leva et écarquilla les yeux. Il venait de sentir son bébé bouger ? Son bébé venait de taper dans sa main ? Était-il déjà devenu si grand pour commencer à signaler sa présence directement ? Il ne put s'empêcher de rire en sentant de nouveau coup. C'était tellement bizarre et en même temps fascinant ! Il pourrait maintenant jouer avec lui ! Il voulut partager cette incroyable nouvelle ! Il voulait que quelqu'un d'autre sente le bébé, il courut dans les escaliers, le regard lumineux et se retrouva dans le séjour, salle à manger et la cuisine américaine, les pièces étaient silencieuses et l'obscurité commençait à tapisser la maison, silencieuse et vide.

Il enleva sa main de son ventre, bien sûr il était idiot… Il était seul et il n'avait personne avec qui partager les joies de sentir son bébé. Ce familier sentiment amer d'injustice et de frustration revint mais il le repoussa. Il était un idiot d'avoir même pu imaginer partager la nouvelle avec quelqu'un… Il était seul… Enfin pas vraiment, il avait Ashley ! Il en parlerait avec elle !

Il grimpa les marches et lui envoya un message. Ils discutèrent jusqu'à tard dans la nuit, ils étaient aussi insomniaques l'un que l'autre. Il se réveilla assez tôt par un message, il se contorsionna et grimaça par sa vessie pleine sur le point de déborder. Il bougonna et se précipita pour pisser, ce qu'il haïssait la sensation d'une vessie prête à exploser… Il retourna sur son lit et bailla fortement, regardant le message, il se redressa en voyant que c'était écrit par Lydia. Il le lut rapidement, apparemment elle avait des nouvelles sur qui pouvait être le bienfaiteur et devait rapidement s'entretenir avec son père.

Il se gratta nerveusement la nuque et écrivit plusieurs fois le message l'effaçant encore… Qu'est-ce qu'il allait lui écrire ? Ils feraient comme si de rien était ? Où ils parleraient de ce qui s'était passé ? Il n'avait vraiment pas envie d'en parler avec Lydia… Il voulait juste oublier toute cette dispute et passer à autre chose, retrouver ses amis et continuer ensemble à chercher le bienfaiteur. Il soupira et se tourna dans son lit se mettant sur le dos, supprimant encore son message, bien entendu il ne s'était pas attendu à ce que sa porte sonne. Il fronça ses sourcils intrigué et chercha rapidement ses vêtements de la vieille. Il se hâta à la porte d'entrée et écarquilla les yeux en trouvant sa belle Lydia jouant avec une mèche de ses cheveux toujours bien coiffés.

- Eh bien ? Tu me laisses entrer ? C'était une question rhétorique elle poussa la porte et se dirigea à l'entrée.

- Que ? Qu'est-ce que ? Lydia ? Tu ? Baragouina-t-il soudain très conscient de ne pas avoir pris de douche depuis une journée.

- Je t'ai envoyé un message, c'est plutôt urgent et vue que tu ne répondais pas... Elle le regarda de haut en bas comme s'il était un intrus dans sa propre maison.

- Il n'est même pas sept heures !

- Et d'habitude tu réponds même quand il est trois heures du matin. Elle s'appuya contre le comptoir de la cuisine, jetant un coup d'œil rapide à l'environnement qui indiquait très clairement le manque de présence féminine.

- Ouais quand c'est une question de vie ou de mort ! Ce n'est pas une question de vie ou de mort, là ? Bougonna Stiles en croisant les bras.

- C'est une question de vie ou de mort. Répondit sérieusement Lydia qui regarda quelques secondes le plafond : Tu ne voulais pas répondre, nuance.

- Oh mon dieu ! Gémit Stiles qui alla chercher un verre de jus d'orange pour eux, vraiment ils s'étaient tous passé le mot pour l'embarrasser ? Il voulait vraiment se cacher dans un trou de souris : J'ai une vie aussi en dehors du surnaturel ! On allait se voir au lycée de toute façon, tu n'avais pas besoin de venir si tôt.

- Tu es tellement mélodramatique. Soupira Lydia agacé : Tu nous as évités toute la semaine, comment j'aurais pu être sûre de pouvoir te parler ?

- Je n'évitais personne ! Je peux aussi avoir d'autres amis que vous ! Répliqua-t-il vexé et avec beaucoup de mauvaise foi, il se sentait vraiment comme un petit garçon avec elle, ça l'énervait d'autant plus.

- Oui Courtney est une grande amie. Répondit avec cynisme Lydia : Je pensais ce que j'ai dit et je le pense toujours, va falloir que tu arrêtes, ça devient insupportable pour nous et ne fais pas si comme tu ne savais pas de quoi je parle.

- Je… Commença Stiles prêt à nier mais le regard meurtrier de sa belle Lydia le fit taire, il se gratta nerveusement la nuque et détourna les yeux : Je fais de mon mieux. C'était tout ce qu'il pouvait leur donner.

- Je sais, on le sait, tous. Hocha de la tête Lydia : Mais cela ne signifie pas, qu'on n'est pas en train de te perdre…

- Vous n'êtes pas en train de me perdre.

- Vraiment ? Haussa les sourcils Lydia : Tu as changé, beaucoup changé et ce n'est pas un changement positif.

- Qu'est-ce que tu veux que j'y fasse ? Qu'est-ce que tu veux que je dise ? Je ne peux pas oublier ce qui s'est passé ! Je ne peux pas oublier tous ses gens qui sont morts par ma faute ! Ces trente-huit personnes mortes à cause de moi ! Je ne peux juste pas redevenir comme avant alors que je suis un assassin ! Hurla Stiles en frappant violemment le meuble de cuisine.

- Trente-huit ? Qui est la trente-huitième ? Demanda Lydia curieuse, elle connaissait chaque nom des personnes qui étaient mortes à cause du Nogitsune.

Elle avait commencé à les mémoriser après avoir vu le regard horrifié de Stiles sur le journal local qui faisait un hommage aux victimes de ce faux incident. Elle ne savait pas pourquoi mais c'était à ses yeux une façon de soutenir la culpabilité de son ami, que de l'aider à porter aussi ce lourd fardeau. Bien entendu elle n'aurait pas imaginé qu'il repousse tout le monde et sombre lentement dans une dépression.

- Personne. Répondit Stiles se maudissant, pourquoi il ne réfléchissait pas avant de parler !

- Ça ne l'est pas si tu penses avoir causé sa mort, qui est cette trente-huitième ? Insista-t-elle.

- Le remplaçant… Celui qui s'est tiré une balle dans la tête. Révéla Stiles résigné, il ne pouvait mentir à sa belle Lydia.

- Très bien et pourquoi tu l'as tué si c'est un suicide ?

- Je ne sais pas… Chuchota-t-il dépité, il vit Lydia plisser ses yeux supposant qu'il lui mentait, il secoua sa tête : C'est vrai, je ne sais pas… Je n'ai aucun souvenir de ce qui s'est passé. Je me suis réveillé et il était mort.

- Tu as eu une absence ? Demanda prudemment Lydia sentant la terreur la prendre : Comme avec le Nogitsune ? Il hocha la tête ce qui confirma son doute, elle comprenait mieux l'hystérie de Stiles l'autre jour, il devait être effrayé de revivre cette horreur : Tu en as parlé à quelqu'un ? A Scott ?

- Non, je ne veux pas rajouter plus de problèmes, je ne veux pas les inquiéter plus qu'ils ne sont déjà.

- Tu aurais dû, tu ne peux pas cacher une information aussi cruciale, on doit savoir tout ce qui pourrait empirer surtout après ce qui est arrivé avec le Nogitsune. Répliqua Lydia désapprobatrice, décidément il fallait toujours le pousser pour qu'il parle, ce qu'il était épuisant : C'est-ce qui est agaçant avec toi, pour que tu nous parles il faut t'acculer, c'est fatigant.

- Je ne suis pas un enfant, je peux gérer mes propres problèmes. Répondit-il irrité les dents serrées.

- Non, tu ne peux pas et c'est bien le problème, tu penses que tu peux mais tu ne peux pas et je suis épuisée de devoir te courir après pour savoir ce que tu as.

Il tourna le dos à Lydia et remplit leur verre de jus d'orange. Il se sentait mal à l'aise et gêné, il comprenait les mots de son amie, il était parfaitement d'accord avec elle. Il savait qu'il ne pouvait pas gérer toutes ces merdes mais si c'était mêlé à son bébé ? S'il mettait en danger son bébé ? S'ils savaient pour lui ne voudraient-ils pas le tuer ? Il y a quelques mois, il aurait supplié pour que cette chose disparaisse, terrorisé et honteux… Maintenant même si la honte était toujours là, qu'elle le serait à jamais, sa peur était quant à elle différente. Il se demandait maintenant si quelqu'un ne voudrait pas tuer son enfant si son existence était sue… Il fit face à Lydia et acquiesça simplement en réponse. Il ne voulait pas se battre et savait que si les rôles étaient changés, il aurait eu la même réaction que sa belle Lydia. Elle était vraiment incroyable.

Ils changèrent donc de sujet, la lycéenne pensant avoir suffisamment fait la morale à son ami et sachant qu'il ne parlerait pas plus. Elle expliqua rapidement qu'elle supposait que sa grand-mère soit encore vivante et qu'elle était peut-être le bienfaiteur, ou qu'elle l'aidait. Elle tendit à Stiles un code, elle n'avait pas encore essayé de décrypter et espérait son aide. Il proposa de se rendre après le lycée au commissariat et d'en parler avec son père. Peut-être que dans les archives ils auraient des informations sur sa grand-mère paternelle. Cependant, quand ils discutèrent avec le shérif au poste, Parrish apparu de nulle part furieux, couvert de suie et nu. Il fracassa son poing violemment dans le visage d'un de ses collègues qui paniqué tira et la balle blessa l'épaule de Monsieur Stilinski.

Stiles accompagna son père à l'hôpital, alors que Lydia emmenait un Parrish en état de choc voir Scott et Derek pour comprendre ce qu'il était.

Stiles se rongea les ongles alors que le médecin parlait en termes compliqués à son père, expliquant l'opération et lui injectant une dose forte de morphine. Il voyait très bien son inquiétude pour la facture de l'hôpital… Comment les problèmes d'argent continuaient d'être un problème… Il aurait dû prendre l'argent sous le lit de Scott qu'il soit d'accord ou non, il ne pouvait pas continuer de voir cette ride d'angoisse sur le front de son père.

- Arrête ça. Intervint son père la voix fatiguée. Stiles croisa ses bras et serra ses poings, il ne pouvait pas, même s'il le voulait : Je m'inquiétais juste sur la terminologie. On n'est pas aux abois. Tenta-t-il de le rassurer.

- Je suis au courant pour les factures, papa. Il soupira résigné en voyant le regard de son père se durcir.Il se rappela des mots de Lydia. C'était la semaine où il mettait cartes sur table apparemment : Je sais pour les relances de la Maison de l'Echo. Je sais pour l'avancement du département pour les cartes de crédit…

- Stiles ! Tu fouilles dans mes affaires ?

- Oui, je fouille dans tes affaires ! Surtout quand tu me caches des choses.

- Je te cache des choses car tu n'as pas besoin de tout savoir ! Soupira le shérif.

- Si, j'ai besoin de tout savoir ! Comment je pourrais prendre soin de toi autrement ? Le contredit Stiles frustré.

- Tu n'es pas censé prendre soin de moi ! Hurla le shérif en colère : Je suis le père ! Tu es le fils ! Tu comprends ? Père ! Il se pointa du doigt : Fils ! Il le pointa du doigt : Je prends soin de toi !

Stiles se tut quelques secondes et se laissa tomber sur le fauteuil près du lit. Il se gratta la nuque et détourna les yeux un instant, il n'était pas d'accord, il devait s'occuper de lui, il devait aussi prendre soin de son dernier parent.

- On doit prendre soin l'un de l'autre.

- Ça va aller… Répondit son père en s'affalant dans le lit.

- Comment tu le sais papa ?

Il n'était plus un petit garçon qui croirait ses mots naïvement, il ne pouvait plus se permettre d'ignorer les vérités de ce qu'était la réalité… Il ne pouvait pas quand il allait lui-même devoir prendre soin de son propre enfant. Il posa discrètement une main proche de son ventre, son bébé remuant avec force à son contact.

- Je ne sais pas mais la morphine fait son effet et je ne m'inquiète de rien pour le moment. Chuchota son père qui commença à somnoler.

- Moi oui… Répondit-il en profitant du sommeil de son père pour caresser son ventre et sourire au coup sous sa paume.

Il était un bébé très actif qui se déplaçait tout le temps, serait-il hyperactif ? C'était une possibilité puisque c'était souvent génétique, ce qui le rassura, il lui ressemblerait… Définitivement son bébé lui ressemblerait et à personne d'autre.

Il resta très tard avec son père jusqu'à ce qui lui hurle pratiquement dessus pour qu'il retourne à la maison et se prépare pour les cours demain. Il n'avait pas envie d'y aller, il voulait rester à son chevet mais il avait besoin d'une douche et de changer de pantalon qui lui compressait désagréablement l'abdomen. Il se changea donc et mangea, recevant un message de Scott mort d'inquiétude pour son père mais il le rassura. Il envoya également un message à Lydia lui confirmant que demain après les cours ils essayeraient de déchiffrer le code laissé par sa grand-mère.

Ils passèrent plusieurs heures chez lui à essayer de deviner le mot de passe avant de finalement le trouver, il s'agissait d'un souvenir que partageait Lydia avec sa grand-mère, le personnage de la petite sirène qui l'obsédait tellement enfant. Ils froncèrent les sourcils, étonnés en voyant la liste de noms apparaitre.

- Hale ? Lit Stiles intrigué, pourquoi il y avait une femme avec le même nom de famille que Derek dans la liste ?

- Il y a Meredith ! Regarde Stiles ! Qu'est-ce que ça signifie ? L'interrogea Lydia qui montra du doigt le dernier nom écrit et celui de sa grand-mère.

- Il faut montrer la liste à Parrish.

Ils ramassèrent leurs affaires et emmenèrent la clé USB où était enregistrée la liste. Il interrogea Lydia quand elle souffla soudain horrifia.

- Quoi ? Qu'est-ce qui se passe ?

- C'est la liste noire. Tout le monde y a accès, elle est imprimée partout dans le lycée.

- Merde. Jura Stiles se forçant à ne pas accélérer.

Ils se précipitèrent dans le commissariat et trouvèrent immédiatement Parrish qui les emmena à son bureau. Il chercha rapidement dans les archives le nom de plusieurs personnes sur la liste.

- Ce n'est pas une autre liste noire mais une liste de gens déjà mort ces dix dernières années.

- Tous ? Tous mort ? Insista Lydia, elle avait espéré que peut-être…

- Oui, ces personnes sont toutes mortes et je ne vois pas ce qui pourrait les lier les unes aux autres, à part qu'elles sont des femmes… Répondit Parrish les sourcils froncés.

- Génial ! Nous voilà avancé… Maugréa Stiles.

- On devrait peut-être demander à Derek au sujet de Mélia ? Peut-être qu'il sait quelque chose qui nous aiderait ? Intervint Parrish réfléchissant à un moyen d'obtenir des informations, Stiles pâlit et secoua la tête en sentant le regard de l'adjoint de son père. Il était hors de question qu'il parle à Derek après ce qui s'était passé !

- Pourquoi, Lorraine me laisserait une liste de gens morts ? Soupira Lydia en se frottant les tempes : Qu'est-ce que ça signifie…

- Peut-être qu'on devrait chercher une autre liste dans ses affaires ? Peut-être qu'elle t'a laissé un autre code ou un indice pour comprendre pourquoi elle a mis ses noms ? Parla Stiles en s'appuyant sur le bureau, son bébé venait de donner un coup particulièrement virulent.

- Ce serait trop long qu'on le fasse ensemble. Soupira Lydia : Je vais chercher à la cabane, toi va parler avec Derek et merci Parrish.

- Quoi ? S'étrangla Stiles : Quoi ? Non ! Pas question !

- Je vais continuer de chercher de mon côté. Hocha la tête Parrish qui commençait à préparer un dossier contenant toutes les informations sur les disparues.

- Stiles, ne fais pas l'enfant ! Leva les yeux au ciel Lydia : C'est Derek, tu peux bien lui demander des renseignements sur cette fille. Répliqua-t-elle en prenant la liste imprimée et commençant à quitter la salle : On s'appelle dès qu'on trouve quelque chose.

Stiles faillit frapper le bureau de Parrish mais se retint, il était totalement ignoré… Il inspira lentement et prit une autre feuille où la liste était imprimée. Il faisait ça pour ses amis ! Pour sa belle Lydia. Il marcha rapidement jusque dans sa Jeep et conduisit vivement. Il ne lui fallut que dix petites minutes pour arriver au loft de cet idiot. Il resta un peu trop longtemps dans le véhicule avant de sortir. Il grimpa les marches comme un prisonnier allant à la potence et pria intérieurement pour que cet idiot ne soit pas chez lui. Bien entendu il était maudit puisqu'à peine frappa-t-il à la porte qu'elle s'ouvrit par un Derek très surpris de le voir devant sa porte. Il grinça des dents et sans formalité entra et utilisa ses toilettes. Il sortit et remarqua le regard coupable et la mâchoire crispée de Derek aussi mal à l'aise que lui.

- Ecoute je voulais qu'on…

- Je ne suis pas là pour parler. L'interrompu froidement Stiles ne le regardant pas dans les yeux, il posa assez rudement la liste sur la table métallique : Mais pour ça, ou plutôt pour savoir ce que tu sais de cette fille.

- C'est une autre liste ? L'interrogea Derek préférant ignorer l'irritabilité de l'adolescent et la ramassant. Il la lut rapidement : C'est la liste qu'a laissé la grand-mère de Lydia ?

- Woo, quel génie ! Répondit avec sarcasme Stiles faisant grimacer Derek : Tu connaissais une Mélia Hale ?

- Je l'ai très peu connu, elle n'était pas un loup-garou : Il fronça ses sourcils essayant de trouver un souvenir utile à la raison de sa présence sur une liste : Ma mère ne garantissait pas la sécurité qu'aux loups-garous, d'ailleurs la meute n'était même pas composée majoritairement de loups-garous. Elle ressemblait beaucoup à la meute que Scott à aujourd'hui…

- Elle était humaine alors cette Mélia ? Demanda Stiles refusant de poser des questions sur le passé de cet idiot-grincheux ! Non, il n'avait pas oublié l'humiliation de l'autre jour !

- Je ne crois pas. Elle était plutôt solitaire, elle n'aimait pas être entourée… Souvent elle parlait seule face au mur ou elle se mettait à raconter des histoires effrayantes, ma mère faisait toujours en sorte que les enfants ne s'approchent pas d'elle car elle se mettait à pleurer et devenait hystérique en disant que tout le monde allait mourir… Elle était obsédée par ce rêve, elle répétait… Il se tut, fronça les sourcils essayant de se rappeler : Elle répétait que le Chaos… Il remarqua que Stiles blêmit et s'appuya à la table, c'était étrange comme réaction… Il Continua : Que le Chaos viendrait pour tous nous tuer et après elle… Il écarquilla les yeux en réalisant la signification de ce qu'il allait dire : Et après elle hurlait.

- Le Chaos… Marmonna Stiles apeuré, pourquoi ce mot revenait encore ? Pourquoi il avait l'horrible impression que tout était lié… Il releva la tête au dernier mot de Derek, le souffle coupé : Elle hurlait ? Répéta-t-il : Comme une banshee ?

- C'était une banshee. Acquiesça Derek comprenant bien cette étrange femme.

- Elles sont toutes des banshees… Réalisa Stiles en regardant une nouvelle fois la liste, elles étaient toutes des banshees et elles étaient toutes mortes !

Des banshees mortes mais qu'était le lien avec le Bienfaiteur ? Il était aussi une banshee, le plan l'avait confirmé mais quoi ? Le Bienfaiteur était mort ? Non pas possible et pourquoi alors y avait-il le nom de Meredith dans la liste noire ? Était-ce une vengeance ? Une vengeance entre banshees ? Mais pourquoi faire une liste noire sur des créatures surnaturelles qui n'étaient pas liées entre elles ?

- Est-ce qu'elles ont un lien avec le Chaos ? Intervint Derek se rapprochant du lycéen perdu dans ses pensées : Tu sais quelque chose sur ce que ce Chaos signifie ?

- Quoi ? Pourquoi tu demandes ça ? S'étrangla Stiles en sursautant, il s'éloigna immédiatement du loup-garou et le regarda méfiant : Pourquoi je saurais quelque chose dessus ? Si je te pose des questions c'est que justement je cherche des réponses !

- Je n'ai plus mes pouvoirs mais je sais que tu mens. Répondit Derek en croisant les bras et s'appuyant de nouveau sur la table : Et tu ne cherches pas des réponses mais une confirmation.

- Va te faire foutre ! Cracha Stiles n'ayant rien de mieux à dire.

Il ne voulait plus rester dans la même pièce que lui, il était blessé par l'humiliation qu'il avait vécue à cause de cet idiot ! Il n'allait pas faire comme s'il lui pardonnait pour l'avoir manipulé et joué avec lui ! Il ramassa violemment la liste et la rangea dans sa poche. Il tourna le dos à Derek et commença à partir mais une poigne forte le rattrapa.

- Parlons. Dit Derek autoritairement resserrant sa prise sur son bras.

- Va te faire foutre ! Répéta Stiles furibond qui se contorsionna pour qu'il le lâche : Putain, je n'ai rien à te dire ! Rien !

- Je suis désolé... Continua Derek ignorant le lycéen qui gesticulait et reçut comme réponse un puissant coup de poing qui le fit cracher du sang.

Il haussa un sourcil ne s'attendant pas à autant de force de la part de l'adolescent hyperactif qui se mit à rire en le voyant blessé. Il donna un autre coup pour qu'il le lâche mais Derek resserra sa prise, il avait l'habitude d'encaisser même si son corps était bien plus faible.

- Lâche-moi ! Siffla dangereusement Stiles prêt à se battre s'il le devait.

- Si je le fais, tu ne m'écouteras pas. Répondit Derek calmement et crachant une nouvelle fois le sang qui s'accumulait contre son palais.

- Tu as été très claire la dernière fois ! Je ne vois pas ce que tu veux rajouter de plus ! A part que tu es un connard de première qui joue avec les sentiments des autres, qui a des tendances à être violent, qui n'a aucun putain de sens de l'humour, qui est toujours de mauvais poil, qui a tout le temps la tête d'un mec constipé ! Répliqua acerbe Stiles.

- Je ne suis pas comme ça. Le contredit Derek en relâchant l'adolescent vexé et frustré : Je ne joue pas avec toi.

- Woo ! Quelle blague hilarante ! Tu mériterais un Oscar ! Répondit Stiles en lui faisant face et serrant les poings, prêt à le frapper encore.

- Non, je ne joue pas. Répéta Derek s'avançant vers le lycéen.

- C'est ce que tu as dit ! Tu m'utilises pour te rapprocher de Scott ! Tu voulais aider Scott alors tu as joué avec moi pour je ne sais quel plan diabolique ridicule qui est passé dans ta putain de tête de grincheux ! Vociféra-t-il en se rapprochant du loup-garou qui lui donnait des envies de meurtre !

- Grincheux ? Répéta Derek en maugréant : Je ne suis pas grincheux et je ne t'utilise pas pour m'approcher de Scott, tu es ridicule !

- Moi ? Ridicule ! Tu te fous de moi ! C'est toi qui me demandes de venir, qui m'embrasse et après qui me frappe ! Tu es juste un connard avec des idées tordues qui se fout complètement des autres !

- C'était un malentendu. Grommela Derek en levant les yeux au ciel face au débit de parole inarrêtable de Stiles, il avait l'impression désagréable de faire un dialogue de sourds : Ecoute moi.

- Je ne vais rien écouter de ce qui sort de ta bouche de menteur de loup-garou grincheux parce que ce ne sera que des conneries que tu vas me sortir ou des putains d'excuses vides et après ce que tu m'as fait je ne vois pas pourquoi je devrais les accepter une putain de deuxième fois ! Alors tu sais quoi ! Tu peux aller voir ailleurs ! Je ne veux plus rien avoir à faire avec toi va jouer avec une autre personne et fou…

Il ne put continuer que des lèvres fines et avides se posèrent brusquement sur les siennes et des mains autoritaires encadrèrent son visage.

Il écarquilla les yeux et leva les mains en l'air, sa respiration se coupant. C'était quoi ce bordel ! Oh putain ! Derek l'embrassait ? Il l'embrassait vraiment ? Il fronça les sourcils et repoussa le loup-garou, furieux et s'essuya les lèvres.

- Tu te fous de moi ! S'écria-t-il abasourdit qu'il l'ait fait taire avec un baiser, il le prenait pour qui pour penser pouvoir le manipuler en l'embrassant ?

- Je suis désolé. Répéta Derek pour la troisième fois, Stiles se demanda si ce n'était pas un record d'excuse venant de sa part.

- Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu m'embrasses ? Je croyais que tu ne ressentais rien !

- Je ne sais pas. Répondit Derek sincèrement la mâchoire crispée : Tu me rends fou.

- C'est le mot de passe version Derek pour dire que je te plais ? L'interrogea-t-il toujours méfiant, pas sûr de savoir si c'était encore une blague.

- Je ne sais pas… Répéta-t-il en frottant ses yeux : C'est compliqué… Je n'aime pas les hommes. Dit Derek comme s'il récitait un mantra qu'il se repassait.

- Tu ne les aimes pas ou tu ne veux pas ? Demanda-t-il en fronçant les sourcils d'incompréhension, qu'est-ce qui se passait dans la tête de Grincheux ?

- Non ! Répondit avec plus de conviction Derek : Tu devrais rejoindre les autres, il faut arrêter le bienfaiteur.

- Ok… Hocha de la tête Stiles en se léchant les lèvres, pas sûr de quoi faire, voyant Derek lever un sourcil lui demandant s'il comptait s'enraciner, il recula ne voulant pas quitter des yeux le loup-garou : Ok… Ouais… Oui… Le bienfaiteur ! Il faut arrêter le bienfaiteur ! Je vais… Euh… Salut. Il ferma la porte du loft et rejoignit sa Jeep.

Il toucha ses lèvres légèrement gercées et repensa immédiatement à celles de Derek sur lui, il sentit ses joues se réchauffer et son cœur battre la chamade. Qu'est-ce qui se passait ? Qu'est-ce qui allait se passer entre eux ? Est-ce que Derek avait une attirance envers lui ? Il ne l'aurait pas embrassé si cela ne signifiait rien. Il posa sa tête contre le volant et gémit fortement se sentant devenir une bouilloire… Il avait chaud ! Merde ! Foutues hormones ! Heureusement qu'il n'était plus un loup-garou sinon il serait décédé d'embarras. Il sourit en sentant un coup dans son ventre et le caressa doucement mais il vit la liste dépasser de sa poche et grimaça. Il la tira et la regarda une dernière fois, une liste de personnes mortes, des banshees et deux d'entre elles avaient parlé du Chaos…

Qu'est-ce que cela voulait dire ? Pourquoi tout se ramenait au Chaos ? Quel Chaos ? Il pressa sa main sur abdomen rond, il était hors de question qu'il le mette en danger, si comme il avait compris il y avait un lien étrange entre son état et ce Chaos. Il ne laisserait personne menacer son bébé… Il refusait d'écouter ces maudites voix ! Elles avaient tort et Meredith avait tort et… Il écarquilla les yeux de soudaine compréhension. Il regarda une nouvelle fois la liste avant de la froisser de rage et de la jeter.

Il devait aller à la maison de l'Echo maintenant et seul. Il n'était pas certain si son instinct avait raison mais il commençait à voir une toile se tisser entre les voix qu'il avait entendues, ce Chaos et Meredith qui lui avait demandé de mourir. Il ne comprenait pas tout mais il était sûr de trouver des réponses à ses questions à la maison de l'Echo. Il roula un peu vite mais s'en fichait éperdument. Il n'avait aucune idée de comment il allait pouvoir récupérer des fichiers sur la grand-mère de Lydia et de Meredith mais il aviserait. Il hésita à prendre sa batte mais la laissa, trop voyante. Il marcha rapidement et appuya sur l'interphone, étrangement le portail était ouvert comme s'il était attendu.

Il fronça ses sourcils et se retourna pour regarder où reposait sa batte. Peut-être devrait-il ? Il n'aurait peut-être pas cette deuxième chance de rentrer dans l'établissement. Il poussa le portail et entra, il ne s'attarda pas à l'environnement ne voulant pas raviver des souvenirs désagréables. Il déambula rapidement dans le grand hall vide qui ne fit qu'accentuer son malaise. Où étaient les patients ? Où étaient les infirmières ? Il continua de marcher avec plus de prudence, pourquoi il avait la désagréable impression qu'il était tombé dans un piège ?

Il entra dans le bureau où reposait les dossiers chercha rapidement ce qu'il voulait. Il remarqua celui de Lorraine Martin, il soupira soulagé qu'il ne fût pas brulé et l'ouvrit. Il lut rapidement les informations habituelles des patients et chercha un rapport de ses hallucinations, il tressaillit quand un petit calpin chuta à ses pieds. Il s'agenouilla, posant le dossier sur le bureau et le feuilleta. Il y avait des inscriptions, des symboles, des dessins, il fronça ses sourcils ne comprenant pas ce charabia, enfin jusqu'à ce qu'il voie ce mot désagréablement familier : « Le Chaos arrive ». Il avait raison, toutes ses banshees étaient liées les unes aux autres, toutes liées par la même prédiction : le Chaos.

- Tu en as mis du temps pour venir. Soupira quelqu'un derrière lui.

Il serra le calepin dans sa main droite et se leva lentement, se retournant pour lui faire face.

- Toi ?

- Moi. Répondit la silhouette un sourire moqueur éclairant son visage.