Biche Blanche
Avis de l'auteur :
Coucou tout le monde !
Et déjà merci beaucoup pour tous ses retours. Mon dieu, vous ne pouvez pas savoir à quel point j'étais hyper contente de vos commentaires ! Merci, merci !
Bon, je suis un peu en retard d'un petit mois mais ce chapitre était sincèrement absolument déchirant et éprouvant à écrire. En fait, tous mes chapitres à partir de maintenant vont laisser un petit goût amer dans la gorge xD... Mais il était passionnant aussi à écrire !
Bon parlons rapido chapitre :
Ce chapitre devait contenir 2 épisodes comme le précédent mais franchement avec cette fin, je ne me voyais pas continuer la suite, je trouve qu'elle correspond très bien à l'introduction de mon petit nouveau et on peut mieux voir la relation des personnages ^^. Bon je ne veux pas trop en dire. Et j'espère vraiment que vous allez aimer ce chapitre.
Merci encore à vous tous ^^ bonne lecture (oui je ne suis pas très bavarde car trop pressée de publier et d'attendre vos retours, je risque peut-être de rajouter un peu après un avis auteur à la fin du chapitre, parce que oui il y a beaucoupppppp de chose à dire sur ce chapitre!
CHAPITRE CORRIGEE par Alfgard merci à elle !
Réponses aux commentaires:
Akane dixit Guest : Hey ! T'inquiéte je t'ai reconnu direct hahah ^^. Mici d'avoir fait la danse de la joie pour chaque nouveau chapitre :P. En tant que lectrice je suis exactement pareille mdr. Haha je comprend je publie pas très régulièrement ^^' (j'ai un peu lâché l'affaire même si je vais essayer de pas dépasser les plus de deux mois...). Merci pour tous ses compliments et oui c'est beaucoup de travail, de lectures, de réflexions et tout ça gratuitement xD mais bon quand on a la passion d'écrire ça me conviens parfaitement. Patience patience, mais comme dirait un vieux proverbe : La vérité fini toujours par se savoir ;). Ah c'est cool ça vive le sud :P, même si je préfère les montagnes. Ah bas pas de vacance pour bibi j'ai travaillé ^^. Du coup hâte de savoir ton avis sur ce chapitre, sur Stiles et surtout le nouveau Théo ^^.
Anonymous : Coucou ! Merci pour ton commentaire ^^ haha si tu avais envie de voir du Steo avec le chapitre précédent là ça doit -être pire xD. Mais je trouve qu'ils ont une alchimie très intéressante, ils se ressemblent sur beaucoup de points je trouve. Du coup, je suis curieuse de savoir ce que tu penses de notre petit Théo après ce chapitre: P.
Myl : Hey ! Merci déjà pour ton commentaire ! Et oui c'est toujours la même histoire, je sais je vous torture mais avouez vous aimez les mystères, sinon c'est pas drôle ;). Et oui je suis d'accord avec toi un bébé ne peut pas se cacher, alors, maintenant si tu veux vraiment comprendre où il est, lis bien les chapitres, il y a plein de petits détails distillés ^^. Ils ont compris que quelque chose cloché avec Stiles, ils pensent que c'est le Nogitsune, en revanche ils voient aussi que Stiles va encore plus mal... Mais pourront-ils comprendre d'eux même ? Si nous étions à leurs places pourrions-nous comprendre ce que cache Stiles ? Cependant je te réponds ceci : La vérité finit toujours par se savoir ;). Derek est comme dirait Stiles un handicapé émotionnel xD, il est maladroit, gauche et méfiant comme Stiles d'une certaine manière. Poursuivre Stiles qui le repousse violemment en ayant aucune idée de quoi, n'est à mes yeux pas son tempérament, il fonce dans le tas pour sauver ceux qu'il aime mais quand il s'agit de parler, d'exprimer ses émotions, il devient bien plus réservé. Il est déjà très pataud avec Stiles, faisant beaucoup de contradictions, en l'approchant puis l'éloignant, il essaye de faire de son mieux mais il aggrave bien plus la situation... Du coup, partir attraper Stiles et l'obliger à parler quand lui est incapable de le faire, c'est pas cohérent. Mais comme toi et Stiles j'aurais aimé que cet idiot vienne retrouver Stiles et ne le laisse pas seul avec lui-même... Notre petit Stiles qui mérite plein de câlins xD. Oui avec le manque d'infos du bébé je comprend la frustration (je dirais pas que ça m'amuse mais... Bon ok, j'aime vous voir vous torturez les neurones :P ça signifie que ma fic est assez riche pour théoriser ). Mais tu sais ce n'est pas parce qu'il ne parle pas qu'il ne réfléchit pas le petit Derek, qui sait peut-être qu'au moment où ce chapitre est écrit grincheux se creuse les méninges, après tout on a qu'une version de l'histoire :P. Et oui je prend bien en compte la saison 6 ^^, et j'ai une idée de ce que je vais faire, en tout cas, sache que cette saison 6 va se passer plus longtemps dans le temps, plus de deux ans s'écouleront ^^, mais je garde le reste sous silence. Merci ! Et bien j'espère que je verrais tes théories sur le bébé, et Théo ^^.
Partie 3 : A celui qui oublit
Première partie : Terreurs nocturnes
- Sti... Stil... Stiles !
Il sursauta violemment et manqua de tomber lourdement, son nez évitant de peu une rencontre peu amicale avec le parquet. Il grogna mécontent et se frotta les yeux, essayant en vain de calmer un mal de crâne qui empira douloureusement...
- Mouais, p'pa ? Répondit-il d'une voix pâteuse et grimaça gêné par la sensation désagréable de sa langue collée au palais. Merde ! Il avait l'impression de s'être fait passer à tabac...
- Tout va bien, fiston ? Demanda le Shérif qui arrêta de l'appeler en regardant l'adolescent masser ses tempes et gardant ses yeux fermés : Tu es malade ?
- Non, c'est bon... Marmonna-t-il en se forçant à se redresser et repoussant sa couverture, il ouvrit difficilement les yeux : Qu'est-ce qu'il y a ?
- Rien... Juste que tu as cours aujourd'hui... Dit-il en fronçant plus encore les sourcils : Tu es malade ? Sa voix avait changé devenant beaucoup plus grave et insistante.
Il s'approcha immédiatement de son enfant l'observant plus méticuleusement. Son regard chercha instinctivement le petit récipient blanc contenant les médicaments. Faisait-il une rechute ? Il avait cessé depuis pratiquement un mois de le surveiller et cela recommençait ? Est-ce qu'il devrait rester avec lui ? Il lui avait recommandé de ne jamais le laisser seul quand il avait des épisodes...
- Oh mon dieu ! Répliqua fortement Stiles en se levant brusquement refroidit par la terreur dans les yeux de son père. Il camoufla au mieux sa gueule de bois, heureusement qu'il avait prit une douche et s'était brossé les dents beaucoup trop de fois pour qu'il ait le décompte : Sois pas si paranoïaque ! Je les prends et c'est rien !
- Rien n'est rien avec toi. Le contredit le Shérif fatigué, qui trouva la boite au sol et la ramassa : C'est pour ton bien, tu le sais...
- Oui, je sais papa ! Souffla Stiles en faisant la moue. Il prit le petit récipient qu'il lui tendait : Je t'ai dis que ça allait ! C'est juste de la fatigue ! De la fatigue ! Je me suis couché beaucoup trop tard ce week-end et me lever d'un coup à sept heures, normal que je sois fatigué ! Ce n'est pas humain de réveiller des pauvres adolescents aussi tôt, alors qu'ils sont en pleine croissance ! De la vraie torture ! Babilla-t-il en faisant de grands gestes.
- Si tu n'avais pas bu autant vendredi... Siffla le Shérif en plissant les yeux, il ne l'avait jamais vu aussi ivre et il savait à quel point, son fils détestait trop boire... Un cruel rappel de son échec : Surtout avec ton traitement ! Éleva-t-il soudain la voix et posant ses mains sur ses hanches : Tu sais que c'est proscrit ! Si tu veux que ça reste entre nous, alors essaye d'être plus responsable, bon sang ! J'ai été suffisamment inquiet depuis mars, ne me refais pas le même coup ! Il passa une main lasse dans ses cheveux, et se raidit en ayant un vague souvenir de son fils pendant ce mois fatidique : Ne me refais plus ce coup ! Plus jamais !
- Désolé... Répondit-il simplement sentant toute la honte et la culpabilité le couvrir, il avait fait vivre un vrai enfer à son père, il avait de nouveau été un poids lourd : On voulait fêter notre entrée en Terminale et je voulais juste... Il joua nerveusement avec un fil pendant de son tee shirt, il avait voulu noyer dans l'alcool ce flot d'émotions qu'il n'arrivait pas à contrôler... C'était devenu trop difficile de tout garder et lentement, il se sentait proche de l'explosion... Ce qu'il prenait n'était pas assez puissant pour l'aider à étouffer le poids de ses vilains petits secrets...
- Je sais Stiles... Soupira son père, ses épaules se voûtant devant l'adolescent qu'il ne connaissait plus... Qu'il ne comprenait plus vraiment, il ne savait plus quoi faire avec lui : Je sais fiston... Juste... S'il te plaît, je ne veux plus jamais te voir dans cet état... Plus jamais... Je ne le supporterais pas une fois encore... Alors prends tes cachets correctement et va en cours. Dit-il en posant une main affectueuse sur son épaule et quittant la chambre, fuyant l'ombre de cet enfant.
Stiles attendit qu'il parte pour prendre ses deux cachets et se baissa en tirant son sac de cours sous son lit. Lentement, il sortit une bouteille d'eau qu'il but cul sec avalant ses comprimés. Il grimaça au goût fort de l'alcool, il avait l'impression qu'il le purifiait de l'intérieur. Il s'essuya la bouche avec sa manche et referma le bouchon. Il prit un déodorant assez fort et aspergea la bouteille, il le faisait dès qu'il buvait, espérant cacher l'odeur puissante qui s'en dégageait. C'était une mauvaise idée, une très mauvaise idée... Il le savait... Il en était parfaitement conscient mais il ne pouvait pas s'arrêter... Il avait l'impression de retrouver ce qu'il essayait si durement de récupérer, du contrôle. Et l'alcool aussi ironique que cela pouvait-être, lui permettait d'avoir un semblant de choix dans ses émotions et ses souvenirs. Il était vaseux et brouillon mais putain quand il buvait, il était dans le présent et non le passé. Il se sentait décompresser quand il sentait ce liquide brûlant en lui, ses angoisses s'apaiser un temps et putain il cherchait désespérément quelques secondes de repos...
Il vérifia le contenu de sa bouteille, elle était à moitié vide, il devrait acheter de l'alcool en rentrant des cours... Il n'aimait pas transgresser les lois mais ce n'était ni la première ni la dernière fois qu'il le faisait et c'était une question de santé mentale... Sa santé mentale... Pour le peu qu'il avait encore...
Il se dépêcha de se doucher, de se laver les dents correctement effaçant toute preuve de son écart matinal. Il s'habilla prenant les premiers vêtements de son armoire en vrac et descendit les escaliers. Son père buvait son café et lui fit un signe de la tête au pancake qu'il avait acheté la veille et qu'il mangea avec appétit.
- Des nouvelles sur celui qui vous a attaqué vendredi ? L'interrogea le Shérif, appuyé sur le comptoir.
- Ouais ! Ouais ! Carrément flippant ! Parla-t-il fort et s'agitant, il commença à manger : Scott est allé voir Deaton avec les griffes très bizarres... On n'a jamais vu de griffes qui brillent la nuit ! C'était vraiment bizarre ! Scott a dit aussi qu'elles lui avaient fait quelque chose de vraiment étrange... C'était... Il réfléchit quelques secondes cherchant ses mots et avalant goulûment son deuxième pancake : C'était comme si elles aspiraient quelque chose en lui... Son pouvoir ou son essence de Loup-garou Alpha... Quelque chose de ce genre-là.
- C'est vraiment plus bizarre que d'habitude ? Se demanda avec rhétorique le Shérif : Je croyais qu'on avait dépassé ce stade, du bizarre... Plus bizarre... Il expira fortement et se prit une deuxième tasse de café... Qu'est-ce qui allait encore leur tomber dessus ?
- Des loups-garou avec des serres et non des griffes d'après Deaton... Papa ! Un loup-garou avec des serres comme les oiseaux ! C'est bizarre ! Se scandalisa Stiles en écarquillant les yeux pour accentuer l'effet de surprise : Tu as déjà vu des loups avec des serres ?
- Non mais après avoir vu des hommes se transformés en tout et n'importe quoi, ça ne me choque pas plus que ça... Renifla le Shérif en terminant sa tasse fumante.
- C'est carrément flippant ! Répéta Stiles en levant les yeux au ciel et se levant. Il rehaussa son sac sur ses épaules et s'essuya à l'aide de sa manche : A tout à l'heure et n'oublie pas de vérifier le dossier de Théo ! Dit-il en se retournant brusquement faisant sursauter son père qui faillit faire tomber sa tasse.
- Bon sang ! Cria-t-il retenant tout juste un jurant polonais : Il a fait quoi ce gamin pour que tu n'arrête pas de me bassiner avec lui ? Je t'ai dit qu'il n'y avait rien à son propos.
- Il a forcément fait quelque chose ! Répliqua-t-il en serrant ses poings, un long frisson d'horreur le traversant, son instinct lui hurlait de se méfier. Il savait qu'il était quelqu'un de mauvais. Il le savait.
Le shérif leva les yeux au ciel et fit mine qu'il vérifierait encore... Si ça pouvait le faire aller en cours et se concentrer pour passer à la fac... D'ailleurs, il n'avait toujours pas fait de vœux universitaires... Il faudrait qu'ils en parlent ensemble... Le temps passait vite pour ce genre de décision.
Stiles se hâta de retrouver sa Jeep. Il posa son sac sur son siège et l'ouvrit, il attrapa sa bouteille et but rapidement. Il prit son déodorant et l'aspergea une nouvelle fois, avant de se pencher et de prendre un chewing-gum pour se camoufler aux flairs de Loups-garou. Il renifla et grimaça n'aimant pas le mélange brutal de goûts contre son palais et démarra son véhicule. Ce matin, il aurait cours de psychologie et une pose de deux heures, parfait, il passerait voir son père.
Il se gara, alla à son casier et l'ouvrit avant d'essayer de le refermer pour empêcher la marée de livres qui s'échoua bruyamment. Il souffla fortement et se baissa au sol pour les ramasser sous les rires moqueurs de certains lycéens. Il rangea dans son sac ceux qui étaient importants pour la prochaine heure.
- Eh bien ! Quelle magnifique pyramide de livres ! Je ne savais pas que tu avais un talent pour l'art. se moqua gentiment une voix féminine.
- Ouais, je suis plein de talents. Répliqua sarcastiquement Stiles en levant la tête pour voir des yeux ambres souriants et pétillants de malice : Courtney...
- C'est bien mon nom. Répondit-elle avec amusement.
- Tu comptes m'admirer encore longtemps ? Ronchonna-t-il toujours au sol à empiler ses livres pour les ranger alors que le corps félin de son amie lui faisait de l'ombre.
- Absolument ! La vue est très belle.
- Et si je te lance un livre ? Bougonna Stiles en lui montrant son dictionnaire de langue étrangère.
- Toujours aussi rustre ! Frapper une si belle femme ! C'est d'une cruauté ! S'exclama-t-elle avec une horreur feinte, faisant se retourner quelques secondaires qui devaient la prendre pour une folle.
- Belle ? On n'a pas la même définition du mot belle, alors. Répondit-il en prenant sa pile de livres et les jetant dans son casier avant de le fermer et de mettre tout son poids sur la porte pour la fermer.
- C'est une nouvelle technique de rangement ? Originale. Ricana-t-elle en admirant sa manucure faite récemment.
- Elle marche. Il admira quelques secondes son œuvre... Bon la porte gondolait un peu mais au moins tout était dans le casier. Il se retourna vers la lycéenne : Tu veux quoi ?
- De quoi ? Répéta-t-elle ses beau cheveux frisés glissant de ses épaules : As-tu osé oublier que nous avions cours ensemble ? Elle claqua sa langue contre son palais, désapprobatrice : Méchant !
Mais Stiles n'eut pas le temps de parler qu'elle le prit bras dessus, bras dessous et le traîna avec elle jusque dans la salle de cours. Il était le seul du groupe à avoir prit cette option et si au début ça l'avait fortement contrarié avec ce qui était arrivé au mois de mars... Passer moins de temps avec ses amis tempérait son angoisse. Il avait toujours peur qu'ils évoluent comme des putains de pokemons et deviennent des Charles Xavier en puissance... Il s'assit lourdement sur sa chaise et ouvrit son sac, ignorant sa bouteille cachant son eau bienfaitrice. Il sortit ses affaires, à peine conscient ou se fichant complètement de la présence de Courtney qui les avaient installés au fond de la classe. Il avait toujours pensé qu'elle était comme Lydia, studieuse, sérieuse et assidue, en réalité elle était tout le contraire. Le seul point commun qu'elles avaient c'était leur intelligence et vivacité à comprendre et apprendre. Il avait l'impression assez désagréable et pourtant fascinante, d'être à côté d'une Lydia plus malicieuse, espiègle et un soupçon d'impertinence. Courtney était fière, têtue et avait ce côté enfantin capricieux inexistant chez Lydia qui était bien plus sage... Et pourtant leur esprit se ressemblait en beaucoup de points.
C'était assez déconcertant...
- Espérons qu'elle nous apprenne des choses intéressantes ! Je serais fortement vexée d'être dans un cours inutile intellectuellement.
- Tu peux toujours ne pas venir, ça me ferait des vacances. Répliqua cyniquement Stiles ce qui fit rire Courtney de manière théâtrale, elle semblait toujours être une actrice.
- Je te manquerais trop, vilain, petit menteur. Dit-elle avec un sourire éclatant montrant toutes ses dents bien rangées, par un appareil dentaire qu'elle avait dû porter au collège. Elle sortit de son sac à main, un calepin et un stylo le faisant hausser un sourcil.
- Tu n'as pas de livre ? L'interrogea-t-il abasourdit même Greenberg avait plus d'affaires et pourtant c'était un vrai touriste.
- Non, puisque tu as le tien. Répondit-elle en tirant le sien au centre de la table. Il leva les yeux au ciel en entendant une table et une chaise se rapprocher bruyamment de lui.
Comment Lydia avait-elle pu être amie avec cette fille ? Elle aurait eut des envies de meurtres une bonne vingtaine de fois pour ses extravagances.
- Bien, maintenant nous sommes tous prêts pour un cours de psycho ! A nos cerveaux ! S'écria-t-elle jovialement, attirant une nouvelle fois l'attention sur elle, qui répondit avec un signe dédaigneux de la main.
Il se demandait vraiment comment elle faisait pour être si... Décomplexée ? Naturelle ? Ça n'avait rien du comportement ordinaire d'une adolescente... Il soupira et agita nerveusement sa jambe regardant l'heure, encore dix minutes d'attentes et donc soixante-dix minutes pour voir son père et savoir s'il avait trouvé quelque chose de louche sur Théo.
- J'espère que tu as lu mon livre. Parla-t-elle le réveillant de ses pensées angoissantes.
- Quoi ? Il lui fit les gros yeux, en se rappelant rapidement de ce qu'elle venait de dire, elle ne lâcherait jamais l'affaire : Tu as des actions sur ce bouquin ou quoi ?
- Peut-être... Répondit-elle avec son sourire de chat du Cheshire : Donc... ? Insista-t-elle.
- Non je ne l'ai pas lu ! Et je ne vois pas pourquoi je le lirais ! Il leva les yeux aux ciels se sentant soudain irrité et agressif... Il ne se souvenait même plus du sujet ou de ce qu'il en avait fait... Sûrement l'avait-il jeté à la poubelle, il ne savait plus.
- C'est dommage puisque c'est en lien direct à ce qu'on va apprendre cette année en psychologie. Dit-elle alors que leur professeur entrait dans la classe, le visage rouge et la respiration haletante. Apparemment, elle avait eut des difficulté pour venir au lycée.
- Bien ! Bonjour à tous ! Bienvenu au cours de psychologie pour l'année de Terminale. Mes cours sont généraux et pourront vous être utiles pour plusieurs disciplines universitaires de votre choix, sachez que la psychologie est une science aujourd'hui très importante et utilisée dans beaucoup de corps de métiers. Que ce soit la politique, la médecine, le droit, la sociologie, la démographie, le commerce, le management et bien d'autres domaines encore. Même dans la vie de tous les jours, avoir des connaissances en psychologie pourraient vous être d'une grande aide, savoir identifier les personnalités par exemple ou encore reconnaître le mal-être d'un proche, c'est si important qu'à mes yeux, ne pas avoir de connaissances dans ce domaine peut devenir un handicap tôt ou tard...
Le cours commença et Stiles ne l'écouta que d'une oreille incapable de calmer l'angoisse pernicieuse qui l'étreignait cruellement au fil des minutes... Et si Scott laissait Théo entrer dans la meute... Et s'il ne se méfiait pas de lui ? S'il ne voyait pas à quel point c'était un psychopathe fou furieux qui avait du sang sur les mains ? Il avait du sang sur les mains ! Il était sûr de lui ! Il savait dans ses entrailles que ce mec n'était pas clair ! Il allait le prendre sur le fait accompli et avec Scott et les autres, ils le mettraient en taule, le feraient partir, loin ! Très loin de Beacon ! Il ferait en sorte qu'il ne revienne jamais ! Jamais ! Il ne voulait pas voir son visage ou entendre cette voix si désagréable !
Il le haïssait tellement !
Il sursauta quand la sonnerie retentit, penaud il regarda son cahier blanc. Il se pinça les lèvres embarrassé de n'avoir rien écouté et donc noté... Il ne pourrait pas rattraper sur quelqu'un, Il bondit une nouvelle fois en apercevant une ombre danser devant lui et jura plusieurs fois dans sa tête quand il comprit que c'était simplement une feuille. Il leva les yeux et rencontra les yeux ambres de Courtney qui lui souriait innocemment.
- Voilà tes notes, c'est cadeau. Elle avait rangé ses affaires et son petit sac rose reposait délicatement sur son épaule nue.
- Mais... Euh... Et... Et toi ? Baragouina-t-il en se levant brusquement faisant tomber ses affaires au sol... Décidément il était incapable de faire quoique ce soit de correct aujourd'hui...
- Pas besoin. Dit-elle en haussant les épaules et quittant la salle sans lui laisser le temps de parler, elle avait déjà rejoint ses amies qui l'attendaient avec impatience.
Il bafouilla et se baissa ramassant ses affaires et les rangea. Il se précipita à son tour hors de la salle de cours et se dépêcha de quitter le lycée, direction le commissariat pour voir son père. Il alluma son téléphone, pour voir s'il avait reçu des messages, rien, bien. Ils les verraient tout à l'heure. Il conduisit avec plus d'attention, conscient du taux d'alcool un peu trop élevé dans son sang. Il se gara et grimaça en heurtant le trottoir dans sa manœuvre... Heureusement, les roues étaient neuves. Il descendit et se retint de courir pour trouver son père. Il avait du trouver quelque chose ! Il en était sûr !
- Papa ! L'appela-t-il en l'apercevant parler à Parrish qui était coincé au bureau et à des affaires médiocres. Son père avait peur et se méfiait de lui... Bien que son adjoint n'ait plus eut de comportement étrange : Papa ! Il vit son père grincer des dents et marcher à son bureau, il le suivit.
- Pas encore cette histoire avec Théo... Maugréa-t-il.
- Tout ce que je sais c'est que sa famille a quitté la ville, il y a six ou sept ans ! Répliqua-t-il en fermant la porte du bureau : Peu de temps avant il avait perdu sa grande sœur dans un accident...
- Va en cours s'il te plaît. Le coupa brusquement le Shérif.
- Papa ! Ce mec est un Loup-garou ! Répliqua-t-il avec plus de force, comme si c'était une raison de le considérer comme un tueur en série potentiel, le Shérif soupira et se pinça l'arrête du nez. Ce qu'il était pénible avec ces obsessions et sa paranoïa... Ce n'était pas censé l'aider à se maîtriser ses foutus cachets ?
- Ton meilleur ami est un loup-garou... Ton ancienne petite copine est une coyote-garou... Quant à Lydia et Kira je ne sais toujours pas à quelles espèces elles appartiennent... Alors quand des singes, des éléphants roses et des zombies volants débarqueront dans ce bureau à tire d'ailes, je te promets, tu auras mon attention la plus totale ! Mais en attendant... Je t'en supplie ! Va en cours !
Stiles souffla bruyamment en complet désaccord avec son père ! Pourquoi il ne le croyait pas ! Théo était une menace ! Il était dangereux ! C'était un psychopathe ! C'était si évident ! Pourquoi personne ne le voyait, sérieux ! Il allait le contredire quand il s'arrêta. Il fixa son père pendant de longues secondes, le regardant de haut en bas. Quelque chose n'allait pas avec lui ! Il y avait un truc de différent ? Quelque chose n'était plus à sa place... Il s'avança vers lui et le renifla, son odeur était la même, il observa ses vêtements, ses cheveux... Non, c'était autre chose...
- Qu'est-ce que tu as fait ? L'interrogea-t-il finalement alors que son père le regarda comme un ahuri et le repoussa.
- Quoi ? Dit-il se forçant d'être calme et observant méfiant son gamin. Il avait prit ses cachets ? Il les avaient prit ? Il aurait dû le regarder les prendre devant lui !
- Tu as un truc qui n'est pas comme d'habitude... Qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que tu as fait ? Demanda-t-il soudain obsédé à savoir ce qui le rendait si soudainement différent...
- Oh ! Mais tu vas me lâcher oui ! Pesta le Shérif fatigué par son comportement paranoïaque : Du balai ! Va en cours ! Je vais finir par croire que tu ne prends plus tes médocs !
- J'y vais ! J'y vais ! Ronchonna Stiles qui s'éloigna et s'obligea à maîtriser sa curiosité : Et oui, j'ai prit mes cachets ! Sérieux papa ! Ce mec n'est pas normal, ok ? Je le sais ! Alors j'y vais si tu me promets de vérifier les antécédents de la famille Raeken !
- Non ! Répondit immédiatement le Shérif catégorique, ce qu'il l'épuisait en ce moment : Écoute ce n'est pas parce que je suis le seul représentant de l'ordre à être au courant de ce bazar que c'est forcément à moi qu'incombe la responsabilité d'agir à chaque fois que Monsieur a un petit soupçon !
Stiles se tut un instant irrité que son père ne veuille pas faire des recherches sur Théo ! S'il devait forcer la porte du bureau ou lui piquer son ordinateur de travail ou... Il leva brusquement la tête faisant rouler les yeux de son père.
- Mais attends... Non, tu n'es pas tout seul. Il se retourna et fit un signe à ce pauvre Parrish noyé par la bureaucratie.
Son père soupira vaincu et hurla le nom de son adjoint qui arriva rapidement, la mine déconfite.
- Stiles a besoin de toi, va l'aider. Il lança un coup d'œil méfiant à Stiles qui lui fit un sourire innocent. Il quitta son bureau et les laissa tous les deux chercher des indices sur ce pseudo loup-garou psychopathe...
Stiles se frotta les mains enfin heureux de savoir quel sombre secret, ce Théo cachait. Ils cherchèrent pendant presque une heure la moindre faille qu'il avait pu laisser... Il hurla de triomphe en trouvant un excès de vitesse de son père d'il y a sept ans, juste avant qu'ils quittent Beacon. Il n'était pas clean ! Il le savait ! Il le savait ! Il se contint rapidement en sentant le regard curieux et un peu trop fixé sur lui. Il lissa le papier nerveusement et quitta le bureau sans un mot. Il allait le piéger ! Il allait l'arrêter ! Il couru et entra dans sa Jeep. Il posa ses mains sur son volant et les vit avec horreur trembler violemment. Il rencontra son reflet dans le rétroviseur, grosse erreur, et une forte nausée le prit. Il sauta pratiquement sur son sac, vérifiant à peine si quelqu'un le regardait et bu goulûment l'alcool. Il attendit bien une dizaine de minute pour que son effroi se calme et soit plus maîtrisable, prit un chewing-gum et remit du déodorant.
Fait chier ! Fait chier ! Fait chier !
Il ne devrait plus être comme ça ! Il ne devrait plus avoir ses foutus flash-back ! Il ne devrait plus trembler comme une pauvre chose ! Il ne devrait plus ! Pourquoi ça ne s'arrêtait pas ? Il serra ses poings et enfonça ses ongles dans sa cuisse, la douleur et l'alcool lui redonnant un semblant de contrôle. Du contrôle, putain, il voulait reprendre le contrôle et il allait le reprendre coûte que coûte. Il démarra et se dirigea vers le lycée il allait parler de sa découverte aux autres ! Ils allaient ensuite l'aider à le coincer ! Il se gara et se dirigea vers la bâtisse mais sursauta en entendant la voix de Malia. Heureux, il lui expliqua rapidement ce qu'il avait trouvé mais elle resta dubitative, presque réticente à le croire coupable.
- Entre nous Stiles... Répondit-elle en s'arrêtant devant l'entrée du lycée : Je comprend que ce mec t'inquiète, il est super canon, il a un corps parfait et une classe monumentale... Tu as de quoi te sentir menacé.
- Euh... Merci... Vraiment tu me rassures beaucoup ! Dit-il avec cynisme se fichant éperdument qu'il soit un rival pour les filles : Tu es d'une très grande aide ! Je me sens beaucoup mieux tout d'un coup...
Il se fichait des filles, il se fichait complètement qu'elles le trouvent laid, repoussant ou peu importe... Il ne voulait qu'une personne ! Et cet idiot ne faisait que de le repousser... Et lui... Comme l'idiot désespéré qu'il était... Essayait de tout faire pour lui plaire même quand il était terrifié et angoissé... Mais non fallait toujours que ça se finisse comme vendredi que tout capote et ils réessayaient et ça finissaient encore en dispute...Et il recommençait encore et encore, échouant toujours misérablement... Il était peut-être maso de le vouloir, de se battre pour ce truc... Et quand ce vendredi soir avait été pire que tout... Il ne lui avait envoyé aucun message ! Rien ! Le néant absolument ! Comme si rien ne s'était passé ! Comme s'il ne l'avait pas frappé en lui suppliant avec hystérie de le lâcher... Mon dieu qu'il avait honte... Maintenant il allait le prendre pour un fou comme son père... Il avait voulu lui envoyer des milliers de messages mais à chaque fois, il les effaçait... Et si ce qu'il écrivait aggravait la situation ? Et si Derek avait effacé son numéro et ne lui répondait jamais ? Et si c'était terminé ce truc entre eux ? Et s'il ne voulait définitivement plus de lui ? Il avait passé tout le reste du week-end à boire et à se tourmenter... A se demander à quel point il était devenu fou... Un cinglé qui devrait peut-être être enfermé en hôpital psychiatrique... Une camisole de force et shooté aux médocs... Enfin, c'était un peu ce qui se passait... Il était là, à toujours guetter le moindre message de cet idiot sachant pertinemment qu'il ne recevrait rien et attendant toujours... Attendant jusqu'au moment où il lui dirait c'est terminé, je ne veux plus de toi...
Putain, il ne sait pas ce qu'il ferait s'il l'abandonnait... Non, il ferait tout pour ne pas qu'il le laisse seul ! Il ne voulait pas être seul ! Il se fichait qu'il aime Breaden, il se fichait de passer après elle, il se fichait qu'il ait honte de lui ou le prenne pour un fou... Tant qu'il lui donnait un peu de son temps, un peu de son affection, il était heureux. Il en avait tellement besoin. C'était devenu comme l'alcool une bouée, une bouée qui apaisait sa torpeur... Il ne pouvait plus se laisser aller avec ses amis, ni son père mais avec Derek il était encore lui, encore un peu juste lui, un tout petit peu lui.
- Tu veux que je le torture ? Je pense que je peux avoir le dessus. Dit-elle avec assurance.
- Non, pas de torture ! Non j'ai déjà un plan et pour ça, il y a des étapes à respecter.
- Quelles étapes ? Demanda-t-elle intriguée et pas sûre de comprendre la logique de son ami.
- On enquête sur lui, on vérifie les preuves, on trouve le détail qui cloche et ensuite on le choppe ! On le choppe la main dans le sac et ensuite, il paye ! Répondit Stiles, il devait enquêter sur lui ! Il y avait quelque chose qu'il cachait, quelque chose...
Il se figea en le voyant au loin sortir de sa voiture comme un conquérant ! Il lui fit un signe de la main avec un sourire amical. Il serra les poings et sentit un vide immense le prendre et cette horreur... Encore ce sentiment désagréable, ses jambes devenaient également faibles et le goût de l'alcool lui manqua... Il posa une main sur son ventre et serra ses poings, ses ongles rongeant sa peau.
Ça fait mal... Ça fait si mal...
- Pourquoi tu te méfies autant de ce mec ? Lui demanda-t-elle sincèrement en suivant son regard. Elle se retourna et se tut en observant le visage soudain maladif de son ami comme s'il était prêt à s'effondrer.
- Parce que ! Siffla-t-il difficilement entre ses dents et prenant de longues respirations lentes : Je l'ai connu à l'école primaire et ça c'est pas Théo.
Il se souvenait de la première fois qu'il était arrivé dans leur classe...
Il était un nouvel élève venu en cours d'année, il avait été immédiatement prit pour cible par les autres enfants de sa classe... Sa maigreur, ses beaux habits, trop propres mais si grands avalant ce petit corps frêle... Son apparence vestimentaire détonnait tellement de ce regard si sauvage. Ses cheveux étaient en bataille et sa joue légèrement enflée, avait-il eu un combat avec un autre enfant ? S'étaient-ils tous demandé... Au début, beaucoup le prirent pour un petit caïd, un enfant qui en écraserait d'autres mais la réalité fut tout autre... Alors quand la pause eut lieu, un garçon lourd et plus grand l'avait poussé, cherchant à connaître ses limites, à savoir sa hiérarchie dans la meute que les enfants créaient. Théo, cet enfant désabusé, était resté passif, comme s'il était loin, dans un monde fantasque. Il avait été battu par ses camarades puisque devenu une proie facile, ne se défendant pas... Ainsi fut toute la scolarité de ce Théo, toujours en retard, toujours dans la lune, toujours réservé et se laissant faire comme une vulgaire poupée de chiffon. Cependant, Stiles ne se souvint jamais de l'avoir vu pleurer ou se plaindre aux adultes... Même quand Scott après avoir eut pitié de lui, avait proposé qu'il les rejoigne, lui évitant une solitude dangereuse... Mais Stiles, s'était toujours sentit mal à l'aise par ce garçon qui était jamais réellement là, qui ne souriait jamais vraiment, ni ne riait à ses blagues... Il était froid et préférait sa solitude, être au pied d'un arbre et regardait les nuages se déformer par le vent. Ce fut la seule réelle activité qu'il l'avait vu faire et il ne l'avait jamais vraiment compris. Pourquoi n'essayait-il pas de s'intégrer ? Pourquoi ne se défendait-il pas ? C'est comme s'il avait aimé recevoir ces coups... Comme si ces humiliations étaient une belle chanson à ses oreilles... Mais c'était Théo Raeken, c'était ce Théo qu'il avait connu ! Un enfant solitaire et frêle.
Certainement pas cet adolescent aux yeux pétillants de malice et au sourire espiègle.
Un adolescent qui lui donnait envie de vomir et hurler de tout son soûl.
- Stiles ? Demanda Malia qui l'avait attrapé en le voyant sur le point de chuter.
- Euh... Il quitta le visage éteint de ce petit garçon, pour rencontrer les yeux bruns et vifs de son amie : Ouais... Il se racla la gorge et s'appuya sur la lycéenne pour se redresser : Ouais... Ouais...
- Qu'est-ce qui t'arrive ? Insista-t-elle le regardant avec une soudaine plus grande attention, il y avait quelque chose d'étrange de la manière, dont il se déplaçait ou même parlait, comme s'il n'était pas vraiment là. C'était bizarre et désagréablement familier mais plus perceptible qu'avant...
- Rien ! Répliqua-t-il en faisant un geste dédaigneux : Rien du tout ! Répéta-t-il sous le regard appuyé de Malia : Faut que je mange c'est tout ! D'ailleurs, regarde-le ! Il a définitivement le visage de quelqu'un de coupable ! Dit-il en s'agitant avec fureur et s'éloignant de Malia : Je vais trouver ! Je te jure que je vais trouver !
Elle haussa les épaules en réponse. Elle lui faisait confiance, s'il disait que ce Théo n'était pas le même qu'avant et qu'il n'était pas clair elle lui ferait confiance. Mais elle resta quelques secondes de plus à regarder son ami de dos. Quelques secondes de plus à réfléchir si la personne qui cachait quelque chose n'était pas celle qu'il croyait... C'était stupide mais elle le sentait... Elle le sentait ramper avec de plus en plus de force, ces choses que cachaient Stiles, son dos était devenu courbé par le poids des mensonges, même elle, pouvait le voir maintenant. Mais s'il préférait les garder pour lui... Qui était-elle pour l'obliger à le faire parler ? Il ne s'était jamais livré à elle... Il n'avait jamais partagé ses propres tourments... Alors elle ne pouvait que regarder ce dos voûté et cette odeur acre, devenant de plus en plus forte. Elle comprit alors ce qu'ils lui avaient dit. Elle avait entendu mais la signification était restée inaccessible mais maintenant ? Maintenant en voyant quelqu'un qu'elle aimait de tout son cœur se noyer sans pouvoir faire quoique ce soit, elle commençait à saisir.
Stiles suivit avec peu de concentration et les railleries de Courtney le reste de ses cours... Il attendit avec impatience cette foutue pause où il pourrait parler à Scott et lui expliquer ses avancées. Il le chercha dans tout le bahut et il était sur le point d'appeler Kira quand il le vit ruminer sur les escaliers de l'entrée. Il lui aurait volontiers demandé ce qu'il avait mais Théo était la priorité numéro un. Il l'appela et Scott maussade accepta de mauvaise grâce de le suivre et de l'écouter.
- Je ne vois pas en quoi un excès de vitesse de ses parents pourraient prouver quoique ce soit...Dit Scott en essayant de comprendre la logique de l'explication illogique de son meilleur ami...
- Sérieux Scott ! S'exaspéra Stiles en faisant de grands gestes et lui présentant une nouvelle fois la preuve irréfutable qu'il était mauvais : Regarde ! C'est un excès de vitesse ! Ça veut dire que son père essayait de fuir quelque chose ! C'est de lui qu'il fuyait ! De Théo !
- Alors quoi son père aurait eu peur de lui ? Demanda Scott en levant un sourcil de plus en plus dubitatif, il essayait de comprendre... Vraiment il essayait...
- Tu te souviens de Théo quand on était gamin ? L'interrogea-t-il : Tu sais ce gamin super bizarre qui souriait jamais et passait son temps à rester dans son coin ? Scott hocha la tête bien que ses sourcils se durcissent pas très heureux que son meilleur ami parle avec autant de désinvolture d'un passé qui pourrait être blessant : Ce gamin Scott tu l'as connu comme moi ! Tu ne l'as pas oublié ?
- Non mais je ne vois pas où tu veux en venir...
- Sérieux, mec ? Tu ne vois pas ! Clairement tu ne vois pas l'énorme différence entre eux ?
- C'est vrai qu'il est différent... Acquiesça Scott : Mais nous aussi...
- Différent ? C'est même plus une différence ! C'est carrément l'opposé ! Avant, il se prenait des coups, maintenant, c'est lui qui en donnerait !
- Être un loup-garou lui a peut-être donné plus d'assurance... Regarde Erica ou Isaac, ils avaient complètement changé en loup-garou... Même moi, je n'avais plus mon asthme...
- Mais aucun d'eux n'a les yeux d'un tueur ! Répliqua Stiles avec fureur : Il a les yeux d'un tueur ! Je te garantis qu'il n'a rien d'un innocent ! Il est coupable ! C'est peut-être pour ça qu'il n'a plus de meute ! Un loup seul c'est qu'il a été exclu de sa meute !
- Ok... Posons-lui des questions, je saurais s'il ment.
Stiles se raidit immédiatement aux mots de Scott... Il ne voulait pas le voir, il ne voulait pas être proche de lui... Il était toujours profondément secoué quand ce Théo était proche de lui, la peur, la douleur, un immense vide... C'était si puissant que ça le noyait pendant plusieurs minutes comme si un raz de marée d'effroi s'abattait sur lui...
- Est-ce que ça va ? L'interrompit soudain Scott de ses sombres pensées.
- Euh... Il clignota des yeux et reprit sa respiration qu'il avait retenu pendant plusieurs secondes, sa tête tournée et il avait envie de vomir : Ouais ! Sûr ! Ça va, j'étais juste en train de réfléchir...
- Si tu veux lui parler plus tard... Mais il fut coupé par la voix plus forte de son meilleur ami.
- Non ! Allons y ! Il est en pause ! Il se redressa du mur et avec Scott partit à la recherche de Théo.
Il était au niveau des casiers, le rangeant avec presque maniaquerie, il les entendit arriver et leur adressa un doux sourire amical, qui fit trembler Stiles. Ils décidèrent de l'emmener dans les vestiaires, où les matchs de Cross n'étaient toujours pas dispensés à cause de l'absence du Coach en désintox. Scott lui posa plusieurs questions, il y répondit avec calme et sérénité. Ce n'était pas normal... Il semblait comme se justifier ça l'énervait... Il l'énervait ! Il eut beau écouter comment il était devenu un Loup-garou et pourquoi son Alpha n'était jamais venu... Qui pouvait prouver que cet Alpha avait été tué ? Oui, il parlait des jumeaux et alors ? Cela ne voulait pas dire que c'était toujours le même ! Pas plus que raconter sa crise d'asthme avec Scott qui semblait convaincu de son innocence.
- Tu n'es pas le Théo qu'on a connu ! Siffla, accusateur et de frustration, Stiles.
- Écoute... Je sais que je suis très différent du garçon de l'école primaire...
- Tu n'es pas différent tu es l'opposé ! Vociféra-t-il : Je n'ai pas oublié ! Tu étais petit et maigre ! Tu étais timide et tu avais peur de tout ! Les plus grands te...
- Stiles ! L'interrompu Scott d'un regard réprobateur.
- Me tabassaient... Continua Théo avec un sourire pincé : Ouais je sais comment j'étais faible avant et sans vous deux, mes dernières années de primaire auraient été bien pire... C'est pour ça que je suis revenu... J'ai espéré que tu ne changes pas, Scott. Dit-il avec cette assurance soudainement disparu, il était de nouveau plus craintif et hésitant : Depuis que j'ai été mordu, je n'ai pu compter que sur moi-même... Le problème c'est qu'on sait tous qu'un loup isolé ne peut pas s'en sortir tout seul... Mais au fond, je te promets que je n'ai pas vraiment changé depuis la primaire... Ils entendirent la sonnerie du lycée retentir brusquement et Théo soupira, fatigué : Il ne faudrait pas que je sois en retard en cours... Il se baissa pour ramasser son sac : Vous n'êtes pas les seuls auprès de qui je dois faire mes preuves... Et il quitta les vestiaires.
Scott remit aussi son easpak sur ses épaules et lança un regard perçant à Stiles qui secoua la tête de négation :
- Non ! Me regarde pas comme ça ! Souffla boudeur Stiles.
- Il faut savoir accorder aux gens le bénéfice du doute, parfois.
- Non ! C'est hors de question ! Répliqua-t-il en rehaussant son sac de cours : Pas cette fois ! J'ai raison, je le sais ! Je sens un truc pas net qui se dégage de lui ! C'est viscéral !
- C'est Lydia la voyante, ne confond pas les rôles. Répondit Scott en levant les yeux au ciel, taquin et rejoignant son cours. Décidément, il ne lâcherait pas l'affaire...
- Lydia est une Banshee pas une voyante ! Le contredit-il irrité.
Il regarda son meilleur ami partir... Très bien si personne ne le prenait au sérieux tant qu'il n'avait pas plus de preuves, il irait chercher d'autres infos et potentielles preuves... Il réfléchit un instant où il pourrait récupérer des documents sur Théo... Il avait tout vérifié côté juridique... Pas de casier judiciaire, ses parents n'avaient eut rien d'autre que cet excès de vitesse... Peut-être que du côté administratif il obtiendrait des failles... Quelque chose d'étrange qui prouverait... Mais oui ! Il allait chercher dans son dossier administratif ! La scolarité aurait des infos que la police ne pouvait pas forcément avoir ! Très heureux de cette idée, il se hâta d'aller au bureau administratif. Il avait l'habitude de forcer des serrures, il n'avait qu'a attendre sagement que la pause des secrétaires arrivent pour fouiller au bureau et photocopier le dossier scolaire. Il ne fallu qu'une petite heure planquer derrière un mur, à sentir des fourmillements désagréable dans ses pieds pour qu'il puisse enfin pénétrer dans le secrétariat... Avec discrétion il se faufila, traduction après s'être prit la porte, juré et en ayant failli tomber misérablement. Il se dirigea vers la grande pile de dossiers, l'ouvrit chercha son dossier. Il s'accroupit et se cacha sous le bureau en entendant des voix.
- Écoutez, Mademoiselle Davon. On ne fera pas une heure sur ce sujet et encore moins une journée...
- Je ne vois pas pourquoi, n'est-ce pas le travail de l'école de nous préparer à toute éventualité ! C'est de la prévention, que fera ce lycée si cela arrivait !
- Voyons, Courtney... Soupira la conseillère d'éducation avec mépris : Vous savez que nous surveillons de près nos élèves, il n'y a nul besoin de parler de cela, au contraire ce serait contre productif.
- Vous êtes des incapables, inconscients ! Répliqua méchamment Courtney.
- Je vous prierais de surveiller votre langage mademoiselle : Répliqua outré Madame Duligton qui s'arrêta et enleva ses petites lunettes rouges : Ce qui vous est arrivé est fort regrettable mais en aucun cas, vous devez en faire une généralité... Vous devriez plutôt vous concentrer sur vos cours au lieux de ressasser le passé. A ces mots la conseillère continua de marcher abandonnant une Courtney livide.
Stiles resta paralysé incapable de savoir s'il devait lui parler ou rester sagement caché. Il ne l'avait jamais vu si bouleversée... De quoi même parlaient-elles ? Il s'appuya plus fortement contre le bureau et serra fortement le dossier dans ses mains. Il pria pour qu'elle parte loin du bureau et qu'il puisse continuer de photocopier ni vu, ni connu. Il soupira soulagé en entendant ses talons se répercuter bruyamment au sol, signifiant qu'elle partait. Il oublia bien rapidement, de quoi elles avaient voulu parler et continua son enquête. Il quitta le bureau et trouva un coin discret, ça avait valu la peine de sécher trois cours. Il compara les deux signatures et aperçu une nette différence. Il le savait ! Il le savait que quelque chose clochait avec lui ! Il se leva d'un bond et couru rejoindre ses amis ! Ils allaient définitivement le croire !
Il se précipita dans la bibliothèque et agita les feuilles qu'il tenait comme preuves irréfutables. Ses amis sauf Lydia qui avait beaucoup moins de cours qu'eux, tous en train de réviser assidûment, levèrent la tête vers lui.
- Apparemment, tu as du nouveau. Dit Scott qui reposa un instant ses yeux sur son livre de biologie. Il espéra que ce ne soit pas trop long, il devait finir sa lecture pour demain et sûrement qu'il aurait des questions à ce sujet pour le contrôle de demain.
Stiles posa deux feuilles devant eux et pointa du doigt un détail particulier.
- Une seconde signature ! Ils se penchèrent tous vers les pages, tournant la tête pour mieux voir : Regardez ! Celle-là c'est la signature du père de Théo sur l'amende de l'excès de vitesse il y a six ans et celle là c'est encore lui qui a signé pour le transfert de Théo au lycée, il y a quelques jours.
- Comment tu as eu accès à son dossier ? Demanda curieuse Kira.
- Tu as forcé la porte du bureau de l'administration ? Se scandalisa Scott.
- Non je n'ai pas forcé la porte du bureau de l'administration ! Il reçu en réponse des regards sceptiques : Bon ok ! Je l'ai peut-être un peu fait ! Mais est-ce qu'on peut se concentrer sur les signatures, s'il vous plaît ! Ce ne sont pas les mêmes ! Insista-t-il en les pointant de nouveau du doigt.
- Ce n'est pas tout à fait les mêmes. Acquiesça Malia alors que Scott et Kira cherchaient toujours une différence quelconque...
- Elles n'ont absolument rien à voir ! Confirma Stiles en s'agitant et attirant quelques regards irrités d'autres lycéens, qui révisaient paisiblement en silence jusqu'à présent, sur lui : Non mais regardez franchement ! Cette écriture-là est beaucoup trop angulaire ! La sinuosité du tracé n'est pas du tout respecté et regardez ça ! C'est typiquement criminel d'avoir les mains qui tremblent ! Malia fronça ses sourcils en désaccord et faisant la moue, elle aussi avait les mains qui tremblent...
- Alors maintenant... Résuma Kira qui essayait de comprendre Stiles : Théo est bien Théo mais ses parents ne sont pas ses parents ?
- Quelqu'un se fait passer pour quelqu'un d'autre et quand je découvrirais qui est vraiment ce quelqu'un et bah il fera pas le malin !
- Mais personne n'a rien fait de mal dans l'histoire. Intervenu Scott qui s'affaissa dans sa chaise. Il n'avait aucune preuve que Théo était dangereux, c'était bon signe.
- Pour l'instant ! Répliqua agressivement Stiles : Si les parents de Théo sont des psychopathes sanguinaires alors il va de soi qu'on n'a aucune raison de lui faire confiance !
- Mes parents sont Peter et la louve du désert... Lui rappela Malia.
- Ok... Soupira Stiles qui se massa la tempe, pourquoi il lui faisait confiance ! Il était en train de leur monter que quelque chose clochait : Très bien ! J'ai compris ! Comme vous voudrez ! Je me débrouillerai tout seul, tant pis ! Ronchonna-t-il en ramassant les documents : Je n'ai pas besoin de toi ou de toi et de toi ! Je n'ai besoin de personne ! Hurla-t-il avec fureur et ignorant l'attention qu'il avait attiré sur lui. Il allait partir alors qu'ils patientent !
Il marcha dans le couloir en baragouinant à lui-même, en colère. Pourquoi ils étaient si peu concernés ? Comme si les cours étaient plus importants que ce que ce connard aurait pu faire ! Il avait envie de boire... Là, tout de suite... Il soupira et se dirigea aux toilettes, ouvrit son sac et but goulûment finissant presque sa bouteille. Il s'essuya la bouche et jura en sachant que l'odeur de l'alcool imprégnerait ses vêtements... Merde... Il chercha son déodorant et s'arrosa autant que l'intérieur de son sac. Il plissa son nez, c'était peut-être un peu trop mais au moins personne ne soupçonnerait quoique ce soit. Il ferma la bouteille et la rangea dans son sac. Il fallait qu'il aille à l'arrière cours du lycée où les trafics en tout genre se faisaient. Il chercha son porte-feuille et compta son argent... Il n'avait déjà plus beaucoup de monnaie... En bougonnant, il le rangea et sortit de la cabine, il remarqua au loin des terminales parler entre eux bruyamment et l'ignorant sciemment, l'un d'eux faisait de grands gestes sur son torse... Il ne voulait vraiment pas savoir ce qu'il racontait à ses potes qui sifflaient impressionnés et avec un rire gras.
Ça lui rappelait soudainement, l'époque avec Théo... Scott et lui n'avaient pas non plus échappé à la méchanceté de ces autres enfants qui les avaient prit également pour cible, bien qu'ils essayaient de se défendre et de faire attention à ne pas attirer d'ennui. Tous les deux, étaient toujours à la limite de devenir les boucs émissaires... Scott à cause de son asthme et de sa mâchoire légèrement tordue... Il avait reçu beaucoup de moqueries et d'ignorances de ses camarades qui aimaient pendant longtemps lui rappeler qu'il était faible et laid... Son meilleur ami avait toujours gardé la tête haute bien qu'il voyait dans sa réserve qu'il se protégeait du mieux qu'il pouvait... Lui, il était le fils d'une femme folle et était un enfant hyperactif... Pas vraiment aidé par son environnement familial, il était devenu plus agité, essayant de s'intégrer du mieux qu'il pouvait, de s'accrocher à se faire des amis et ne pas finir tout seul, avec un père effondré et une mère qui ne le reconnaissait plus par moment... Ainsi, ils étaient devenus rapidement amis, Scott ce petit garçon reclus mais toujours de bonne humeur et profondément sympathique ne rappelant jamais à Stiles, le comportement excentrique de cette femme qu'il appelait maman.
Dès la première année de primaire, ils étaient devenus inséparables et ensemble, ils avaient pu se protéger de certaines méchancetés et rester loin des ennuis. Mais voilà quand Théo était arrivé... Leurs petits trains de vie avaient diamétralement changés... Théo était comme une enclume pour eux et les avaient emmenés dans ses problèmes... Stiles qui n'avait jamais voulu s'éloigner de son meilleur ami, n'avait pas insisté pour maintenir ce petit garçon loin d'eux... Scott avait toujours aimé jouer au bon samaritain... Même quand il pouvait à peine se défendre lui-même...
Ainsi Stiles et Scott avait vu bien des choses tristes être faites à cet enfant.
Il avait même un jour trouvé Théo dans les toilettes, les cheveux trempés, tremblant de froid... Scott avait eut une crise d'asthme et était absent. Stiles avait appelé son père qui était venu les chercher. Théo les yeux toujours éteints et cerclés de cernes avait répondu faiblement aux questions du Shérif. Il avait isolé l'enfant dans une autre pièce et l'avait longuement interrogé. Il avait attendu devant la porte essayant d'écouter des bribes de questions. Il avait entendu que des petites phrases : « Pourquoi ne dis-tu rien à tes parents ?», « il faut que ça cesse... Tu es couvert de bleus »...
Il ne sait pas ce qui s'était passé mais le père de Théo était arrivé et avait eut une longue conversation avec le sien. L'enfant caché entre l'ombre de deux adultes. Quand ils avaient fini, le petit garçon était comme un pantin désarticulé et son père, tenait sa main avec tendresse, ses yeux contenant un chagrin et une promesse de mieux protéger son fils.
Stiles avait interrogé son père qui l'avait réconforté, assurant que ce genre de chose n'arriverait plus au sein de l'école. Étrangement, ce fut le cas, sans savoir comment, ni pourquoi les autres enfants laissèrent en paix Théo qui les avait évités par la suite.
Un bien sombre souvenir que Scott et lui avaient préféré oublier... Cette amitié forcée avec cet enfant n'avait rien eu de drôle ou d'amusant, ce fut une courte certes mais obscure période et Stiles avait toujours imaginé ce garçon mal finir... Il était donc tout à fait logique qu'il se méfie de lui ! Il n'avait jamais été équilibré ! Il en avait des souvenirs de son comportement aliéné enfant... Alors non ! Il était tout sauf l'adolescent plein d'assurance et de joie de vivre ! Quelque chose n'allait pas ! Définitivement pas !
Il déambula dans le couloir, repoussant cette soudaine mélancolie, beaucoup de souvenirs aussi joyeux que tristes essayant de se rappeler à lui... Mais il ne voulait pas, à cause des souvenirs chagrinants arrivés en primaire... La maladie de sa mère qui avait brusquement empiré, le début d'alcoolisme de son père qu'il avait haït pour sa faiblesse... Ce qui était ironique quand il se baladait avec une bouteille d'eau pleine de Vodka acheté un samedi soir... Peu avant, il avait l'estomac plein du Bourbon réservé aux invités... Lui qui s'était juré ne pas suivre les pas de son père et bien il était sacrément bien parti... Il était même plus précoce...
Au loin, il remarqua un Liam déprimé contre les casiers. Il se redressa et se hâta de le rejoindre.
- Toi avec moi ! Exigea-t-il, alors que Liam tourna sa tête vers lui.
- Tu veux chercher encore des preuves contre Théo ? Demanda-t-il, en suivant le terminal quitter le lycée et se diriger vers la Jeep.
- Mieux ! Dit Stiles posant les feuilles sur son tableau de bord et démarrant son véhicule : On va le suivre ! Le premier se pencha pour prendre les documents et voir les fameuses signatures, il avait beau ne pas avoir été à la bibliothèque s'il pouvait chopper leur conversation, il ne se ferait pas prier.. Lui aussi voulait s'intégrer complètement au groupe.
- Alors comme ça les criminels ont les mains qui tremblent ? L'interrogea-t-il moqueur et se fit arraché violemment les documents des mains.
- Laisse tomber, d'accord ! Il jeta les feuilles sur les sièges arrières avec fureur. Il pesta de rage et se força à ne pas se montrer violent envers sa Roscoe, elle n'y était pour rien si ses idiots d'amis étaient naïfs et inconscients ! Faire confiance à un inconnu ! Ils devraient l'écouter ! Il était très bien placé... Trop bien placé pour savoir ce qu'un inconnu pouvait faire ! Ce qu'un misérable moment d'inattention pouvait causer... Une faute... Sa faute qu'il ne devait plus jamais commettre ! Plus jamais !
- Donc on est des espions. Ricana Liam qui s'affaissa contre le dossier : Combien de temps on va le suivre ?
- Jusqu'à ce qu'il fasse une erreur. Répondit-il en actionnant la marche avant et laissant une distance de sécurité avec la voiture de Théo, il l'avait aperçu quitter le lycée. N'était-il pas dans la même classe que Scott ? Pourquoi il partait plutôt ?
- J'espère que son erreur sera rapide, pas envie de le voir pendant qu'il est au toilette ou sous la douche... Dit Liam en plissant les yeux et observant Théo faire le tour de son véhicule, vérifiant que rien ne le gênait : Tu es sûr que c'est un criminel ? Il a l'air tout à fait normal... Il n'a pas la tronche d'un mec psychopathe.
- Oh mon dieu ! C'est un psychopathe ! Depuis quand il faut qu'il ait une tête de tueur ? Tu n'as jamais entendu que l'habit ne faisait pas le moine ! Siffla-t-il allumant son moteur dès l'instant où Théo manœuvra pour quitter le parking : Regarde-le ! Regarde comment il est ! Ça se voit que c'est un tueur ! Ça se voit qu'il n'est pas net ! Il cache un truc ! Et je trouverais ce que c'est !
- Même si tu dois installer une tente devant chez lui ? Plaisanta Liam mais il haussa les sourcils en voyant tout le sérieux et la détermination dans les yeux de Stiles : En couchant avec lui ? Continua-t-il en se pinçant les lèvres se retenant de rire : Ça risque de ne pas plaire à quelqu'un... D'ailleurs comment c'était hier ? Demanda-il le plus innocemment du monde.
- Arrête... Siffla Stiles qui se raidit à la deuxième insinuation de Liam, il ne ferait jamais ça ! Il ne se souillerait plus jamais ! Plus jamais ! Il tiqua et jeta un rapide coup d'œil à son sac, il ne boirait pas... Il pouvait se passer d'alcool pour le moment, juste respirer calmement et ne penser à rien pour vider les sensations, émotions et images qui le frappaient violemment une nouvelle fois. Ça irait, ça irait, ça irait... Il pouvait le faire...
- Ça c'est si mal passé ? Répondit peiné Liam en ne voyant que le corps de son ami se contracter.
- Arrête ! Répéta plus fortement Stiles, exigeant que cette conversation se tut et ne soit plus abordée.
Liam comprit le message et ne voulant pas tourner le couteau dans la plaie se pencha pour allumer la radio et mettre de la musique, qu'ils aient au moins une distraction, vu que son ami ne serait pas des plus bavards avant un moment. Il soupira et s'étira secouant légèrement la tête au rythme des percutions de la musique.
Ils restèrent alors pratiquement toute la soirée à regarder un adolescent jouer à Warcraft. Liam s'endormit à un moment et fut réveillé par un coup dans le ventre, Stiles n'avait pas quitté des yeux Théo, il était resté sur ses gardes, prêt à l'arrêter à tout moment, à se jeter sur lui... C'était assez bizarre, il n'aurait jamais cru que son ami pouvait devenir aussi absorbé dans ses soupçons, il les prenaient un peu trop au sérieux, non ? Ça devenait une obsession malsaine, comme si elle était devenu une occupation pour camoufler autre chose... Il ronchonna et se redressa, Théo venait de quitter sa chambre et se dirigeait vers la porte d'entrée, ses parents n'étaient pas là. Il quitta sa maison et marcha nonchalamment pour rejoindre son véhicule. Il se figea un instant et observa les alentours, il s'entoura de ses bras et fit un geste étrange comme pour se réchauffer. Liam fronça ses sourcils et sentit l'excitation de Stiles s'accroître :
- Je savais qu'il cachait un truc ! Souffla-t-il victorieux.
- Il a juste regarder les environs... Je pense pas que ce soit un signe criminel... Bougonna Liam pas aussi enthousiasme.
- Qui est autant en alerte si ce n'est un criminel !? S'agita-il bruyamment exaspéré par la mauvaise fois de Liam : Et c'est un Loup-garou ! Un loup-garou ! Depuis quand vous avez froid ?
- Bah j'ai bien mit un pull... Répondit Liam, eux aussi pouvait encore ressentir les désagréments d'un corps humain et heureusement... Il se retint de signaler cependant qu'il faisait la même chose que Théo... Ce même geste et ce même réflexe...
Stiles bouda clairement et gratta sa nuque avant de démarrer la voiture. Ils se hâtèrent essayant d'être les plus discrets possible. Ils roulèrent plusieurs dizaines de minutes, Théo s'enfonçant progressivement dans les bois, les troncs s'écartant de moins en moins, dévorant lentement la petite route qui se faisait écraser par la nature. Il s'arrêta dans la forêt et ouvrit son coffre, il ramassa un étrange paquet et s'enfonçant entre les cimes des grands arbres qui aspiraient les doux rayons lunaires. Stiles déglutit et se sentit nauséeux par l'angoisse, il n'aimait toujours pas être dans les bois encore moins la nuit. Il serra son poing sur sa jambe qui tressautait nerveusement et éteignit le contact, il fit un signe de la tête à Liam de venir, pas question qu'il se retrouve seul, pas quand il était aussi vulnérable dans ses émotions. Le Loup-garou l'imita et ils avancèrent eux aussi dans la même direction que Théo. Il s'arrêta un instant et observa les alentours avant de continuer de marcher lentement.
- Wow ! Tu vois je t'avais dit qu'il n'était pas clair ! Chuchota Stiles qui abaissa une branche pour mieux le voir.
- On vient de le voir passer trois heures à faire des jeux vidéos dans sa chambre ! Il a intérêt à avoir tuer une bonne trentaine de personnes ! Ronchonna Liam qui enfonça ses mains dans ses poches pour les réchauffer, il faisait froid en plus !
- On va le savoir ! Répondit Stiles qui traqua Théo avec minutie.
Ils plongèrent dans le cœur des bois, les hautes herbes s'accrochaient à leurs vêtements et la boue attrapaient leurs pieds, causant plusieurs glissades de la part de Stiles qui pesta. Liam distingua dans la nuit les traces de chaussures de Théo mais s'arrêta brusquement en se souvenant qu'il avait complètement oublié Mason... Stiles avait beau dire que c'était inutile qu'il se prenne la tête quant à savoir s'il ne le croirait pas, quand il avait vu son père tuer un guerrier fauve avec une grenade... C'était peut-être facile pour lui ! Pour eux mais, il ne pouvait pas prendre le risque de perdre son meilleur ami... Mason avait des défauts certes mais il était le seul à toujours rester à ses côtés même après ses excès de colère... Il l'avait toujours accepté sans le juger, il l'avait aidé à se contrôler quand il était trop submergé par la rage. Il était un ami sur qui il pouvait toujours compter et apporterait soutien et conseil quand il en avait besoin. Sans Mason, il perdrait l'épaule réconfortante qui le forçait à continuer, à toujours s'améliorer même quand il avait fait de terribles erreurs. Il lui tendait la main et l'écoutait sagement avant de le porter et de l'apaiser. Il avait peur que son meilleur ami finisse par le voir de la même manière que tant d'autres personnes, comme un monstre... Comme un enfant incontrôlable et dangereux qui devait-être dressé...
Combien de réflexions ses parents avaient subi à cause de lui ? Il avait même était la cause du divorce de ses parents... Son père n'arrivait plus supporter ses excès de colère brute et avait voulu durcir son éducation avec lui, sa mère avait refusé et c'est ainsi que leur famille commença à s'effriter... Son père décida de finalement partir, il n'eut jamais l'occasion de lui dire au revoir... Un matin, il était seul avec sa mère effondrée. Il se haïssait toujours pour avoir détruit sa famille et il était horrifié à l'idée que son beau père l'abandonne à son tour et si sa mère se lassait elle aussi de ses crises ? Et si devenir un Loup-garou était trop ? Il ne voulait plus jamais subir cet abandon... Il ne voulait jamais plus sentir ce manque atroce, ce sentiment de vulnérabilité, de solitude et de trahison de trouver les affaires de celui qui devait l'aimer peu importe quoi, disparu, tout comme sa présence. Rien, il n'était resté plus rien que de vieilles photos vides de sens et tellement cruelles.
Un cruel rappel qu'il était partit sans eux, qu'il ne reviendrait pas. Un petit garçon laissé dans l'insécurité de se retrouver seul s'il était différent. Tout cela par sa faute... Non plus jamais il ne voulait revivre cet abandon.
Il marcha et continua de babiller à Stiles les nombreuses hypothèses terrifiantes qui pouvait arriver s'il osait en parler... Bien entendu il ne remarqua pas le trou qu'une fois dedans... Il grimaça en remarquant ses vêtements souillés par la terre et frotta ses cheveux, irrité, il détesté se sentir sale.
- Mais qu'est-ce que tu fous là ? Demanda Stiles en se précipitant pour voir ce qu'il faisait : Je peux... Il se tue et détourna la tête en entendant un craquement, il plissa ses lèvres de frustration : Il est là ! Dépêche -toi ! Arrête de faire le con ! Il se précipita derrière une branche pour rester caché. Il se pencha pour essayer de comprendre ce que faisait Théo. Il fronça ses sourcils en entendant les pas lourds et presque gauche de Liam et exigea qu'il se taise. Avec sa discrétion, il serait grillé à des kilomètres... Il montra du doigt Théo et chuchota
- Choppe son odeur ! Hé ! Qu'est-ce que tu sens ? Le pressa-t-il.
- Euh du savon... Le savon... Répondit nonchalamment Liam : Il sent plutôt bon comme savon.
- Le savon ,on s'en tape ! Rouspéta Stiles avec exaspération, il le faisait exprès ou quoi ? Il s'agita bruyamment d'agacement : Son état émotionnel ! Phéromone ! Tu vois le topo ?
- Euh oui, ok... Dit évasivement Liam qui se força à se concentrer.
- Et bah c'est pas gagné... Marmonna Stiles en levant les yeux au ciel.
- Euh... Il... Il est triste...
- Triste ? Répéta dubitatif Stiles.
- Euh oui... Enfin on dirait du chagrin. Çà ressemble à un sentiment de deuil. Tenta d'expliquer maladroitement Liam.
- Un sentiment de deuil... Baragouina Stiles essayant de comprendre... Pourquoi cet assassin aurait un sentiment de deuil ? Il y avait aucune raison pour que... A moins que ? C'était où déjà ? C'était où que sa sœur aînée était morte ? Sur un pont, non ? Et Théo était sur un pont et... Merde... Merde quel con ! Putain de merde ! Il tira brusquement sur la manche de Liam pour qu'il le suive rapidement : Oh merde la bourde ! Allez, vient on dégage ! Tout de suite ! Dépêche, avance ! Chuchota-t-il férocement en poussant Liam complètement perdu par son soudain changement de comportement. Il expliqua rapidement l'histoire de la mort de sa sœur qui avait été retrouvée morte en hypothermie près d'un pont.
Il grinça des dents mécontent de lui... Si ce psychopathe essayait de l'attendrir eh bien il avait tout raté ! Il ne se laisserait pas avoir ! Il sursauta en voyant Liam se figer et regarder en hauteur, il leva les yeux et vit rétrécir les yeux bleus glacials de Théo, il recula instinctivement une main se plaçant sur son abdomen. Le même sentiment de vide, d'effroi l'étreignit. Tout son être lui disait de se méfier de lui qu'il était cruel, dangereux, pourquoi donc était-il le seul à le ressentir ?
Théo sauta et atterrit avec agilité. Il les regarda un instant silencieusement tous les deux, il semblait plutôt perplexe, hésitant entre la frustration d'être suivi ou amusé par les tactiques plus ou moins infructueuses de Stiles pour l'éloigner de la meute. Il souffla et laissa un léger sourire narquois, il préféra trouver drôle le comportement paranoïaque de Stiles que de s'en offusquer.
- Qu'est-ce que vous faites là ? Les interrogeât-il rhétoriquement, ils savaient tous pourquoi. Il recula et leva les mains en signe de reddition en entendant le grognement de Liam qui fit un pas en avant, sûrement ressentait-il la terreur de Stiles qui avait pâlit et semblait malade rien que d'avoir croisé son regard, ce qui accentua sa réaction : Celui-là, il n'a pas l'air comme ça mais quelque chose me dit qu'il mord. Dit Théo avec désinvolture et toujours légèrement amusé.
Stiles serra les poings et se força à se recomposer, il devait arrêter de réagir comme ça dès qu'il était proche de lui ! Il se fatiguait plus encore et il n'en avait pas besoin, il l'était déjà naturellement... Il attrapa Liam pour l'empêcher de faire une connerie par sa faute, il refusait qu'il s'imagine devoir le protéger ou une merde de ce genre ! Il pouvait se démerder avec Théo ! Il se pinça les lèvres agacé par la situation et ce sourire moqueur sur le visage de ce psychopathe.
- Seulement quand on lui enlève sa laisse.
- Stiles... Soupira cette fois Théo qui voulu faire un pas en avant mais voyant son ancien camarade de classe blêmir, il préféra rester où il était : On se connaissait, on était même poussin au Base-ball ensemble pourquoi tu te méfies autant de moi ?
- A cause de ça. Répondit Stiles après quelques secondes de silence, curieux de voir sa réaction en sachant ce qu'il avait découvert, peut-être allait-il se trahir, il lui tendit les deux documents qui contenaient les signatures de son père et lui expliqua rapidement ce qu'il pensait avoir découvert.
- Donc... Réfléchie Théo en essayant de comprendre la logique de l'humain : Mon père n'est pas mon père ? C'est un imposteur en gros ?
- Mouais, c'est possible ! Renchérit Liam pour soutenir son ami.
- Ok, et je serais qui exactement ? L'interrogea intrigué Théo en pliant les documents.
- Je ne sais pas encore. Répondit honnêtement Stiles.
- Tu veux que je te file un échantillon d'ADN pour vérifier ? Continua taquin Théo, impressionné par ses efforts pour trouver quelque chose sur lui.
- Non parce que j'ai pas d'échantillon de toi en primaire pour comparer ça te vas ? Répliqua toujours sérieusement Stiles, les poings serrés, il sentait une soudaine douleur lancinante accroître sous son nombril. Il avait peur, il avait mal...
- Tu veux que je te dise... Soupira cette fois Théo son sourire disparu et laissa place à une expression envieuse et de profonde solitude, celle subie de force. Il regarda avec honte le sol n'osant pas croiser le regard perçant et douloureusement méfiant de l'humain : Si je suis revenu ici c'est pour Scott mais je suis revenu aussi pour toi... Il osa croiser les yeux noisettes de Stiles qui se raidit plus encore : Parce que je voulais aussi trouver quelqu'un comme toi, quelqu'un qui est toujours prêt à s'aventurer dans les bois au milieu de la nuit pour... Il se tut un instant pour reprendre le contrôle de sa voix devenue enrouée : Pour protéger ses amis... Moi j'ai jamais eu la chance d'avoir ça, je ne sais pas ce que c'est, j'ai toujours dû compter que sur moi-même, j'ai toujours été seul et tu sais, c'est épuisant de ne pouvoir se fier qu'à soi... De toujours voir l'autre comme un danger... Il se mit à ricaner mais c'était sombre, triste, déprimant : Avant je n'ai pas pu saisir cette chance, je ne pouvais pas... Murmura-t-il les yeux dans le vide, mort, plongeant dans un passé torturé :Tout était si compliqué... Je ne pouvais pas baisser ma garde, être entouré, c'était trop terrifiant, douloureux... J'aurais voulu que ce soit différent à l'époque quand nous étions tous les trois amis... J'aurais vraiment voulu ne jamais vous embarquer dans mes problèmes, je suis désolé, c'est sincère, je ne voulais pas être un poids pour vous alors... Il se tut sentant sa voix trembler misérablement : J'envie Scott. Ouais, je l'envie vraiment, je l'ai toujours fait... Avoua-t-il honteusement. Il rencontra les pupilles bleues de Liam qui étaient mal à l'aise : Je vous envie tous... Tu peux te méfier de moi, tu peux refuser de vouloir que je vous rejoigne mais je sais que j'ai bien fait de venir, il fallait que je vienne, ma place est dans votre meute. Dit-il ses yeux brillants d'une détermination sans faille.
Un petit garçon dans un coin, les habits trop grands et trop propres cachant à peine le petit être désespéré. Ce coin sombre obscurcit par de grandes silhouettes monstrueuses et menaçantes, ses petites mains pressant ses oreilles pour étouffer les rires étouffants, les mots cruels, les humiliations, le petit garçon recroquevillé qui se camouflait dans ses trop grands vêtements, trop terrifié ou trop épuisé pour exprimer sa souffrance. Il aurait toujours chéri le jour où deux petites lumières menus étaient apparues dans son cauchemar comme des petites lucioles se posant sur son épaule pour éclairer son chemin. Il avait vue le visage rond de Scott, ses yeux légèrement en amande et sa main aux minuscules doigts se présenter à lui, derrière un enfant aux habits excentriques et abîmés, l'observant avec curiosité. Il avait prit cette main mais il n'avait pu la garder, il avait dû laisser échapper ses sauveurs et replonger dans son horreur, son cauchemar.
Pour finir noyer... Il avait fini par s'y noyer...
Ils restèrent plusieurs minutes à s'observer tous les deux et finalement avec un nouveau soupir il rendit les documents à Stiles qui refusa, il les enterra dans sa poche et quitta les bois.
Liam jeta un coup d'œil intrigué aux Terminales, l'impression de n'avoir rien compris, qu'est-ce qui s'était passé dans leur enfance ? Pourquoi ce Théo s'était excusé ? C'était quoi ces problèmes dont il parlait ? Ses amis n'avaient pas parlé du passé avec ce Loup-garou ou très peu et il commençait à saisir qu'il y avait beaucoup de non-dit. Il se retourna vers Stiles qui était toujours très pâle presque d'un teint verdâtre quand Théo était aux alentours, avait-t-il subi réellement ces « problèmes » dont il venait de parler ?
- Euh... C'était très bizarre... Il s'est passé quoi avec lui ? C'était quoi ces problèmes ? L'interrogea Liam.
- Rien ! C'est rien ! Ne l'écoute pas ! Il essaye de nous manipuler ! De nous avoir ! Siffla Stiles mécontent de lui et haïssant ce sentiment lourd de honte... Il s'était senti comme un gros connard. Furieux, il ignora Liam et se hâta de retrouver sa Jeep, il avait besoin de son alcool, de se doucher, de n'importe quoi pour lui enlever ce flot d'émotions incontrôlable en lui.
Il sortit ses clef en apercevant sa Jeep, et remarqua avec horreur que ses mains tremblaient... Il ne comprenait pas pourquoi il se sentait si putain de bouleversé ! Il ne devrait pas ! Cette honte, peur, angoisse, haine, désespoir... Il était entrain de s'étouffer.
- Tu as trouvé quelque chose ? Parla une voix familière qui fit sursauter violemment Stiles qui lâcha son trousseau et s'échoua dans la boue.
- Non... Rien du tout... Répliqua-t-il agressivement, voilà Scott qui allait jouer le bon samaritain... Toujours le bon samaritain ! Et il n'avait pas besoin d'un moralisateur pour accentuer son émoi. Il se baissa pour ramasser ses clés et se dirigea vers son véhicule et s'installa sur son siège il mit les clés au contact.
- Moi, je suis tombé dans un trou ! Intervenu Liam pour casser l'atmosphère très pesante entre les deux terminales... Mais il fut ignoré... Scott rejoignit son meilleur ami, les mains dans les poches et le visage désolé.
- C'était le pont où sa sœur est morte...
- Oui c'est ça ! Siffla-t-il sentant la colère monter en lui : Je me suis bien planté et maintenant on s'en va. Il fit démarrer sa Jeep mais celle-ci refusa, le coinçant avec Scott. Il devait vraiment boire, il soupira se retenant de jurer ou de frapper quelque chose : C'est pas vrai... Marmonna-t-il en se frottant les tempes, un mal de crane apparaissant brusquement. Il sentit le regard scrutateur et le jugement de son meilleur ami sur lui, ne faisant qu'accroître sa nervosité. Son silence était presque aussi oppressant que son mécontentement dans ses yeux : Liam ! Tu veux bien t'asseoir au volant et mettre le contact quand je te le dirais ? Ordonna-t-il au première qui l'écouta sans rechigner. Il sentait que son Alpha voulait parler à Stiles seul à seul et vu comment il semblait déçu et dépité, il préférait rester hors de leur conversation.
Stiles se dirigea vers le capot de sa Jeep et continua d'ignorer sciemment son meilleur ami, il ne voulait pas parler... Non mieux il voulait oublier en s'achetant de l'alcool et jouant à des jeux violents pour exhorter sa haine, son anxiété... Tout le fourre-tout émotionnel qu'il avait actuellement. Il voulait vraiment frapper quelque chose. Il se pencha sur le moteur et bidouilla quelques tuyaux, toujours sous le regard réprobateur de son meilleur ami.
- Stiles... L'appela-t-il finalement interrompant le silence entre eux.
- Deux secondes, ok... Deux secondes ! Le coupa-t-il : Vas-y ! Hurla-t-il à Liam. La voiture refusa encore de démarrer, il s'affaissa sur sa Jeep, serra les poings et se contint pour se contrôler, il voulait boire, il voulait boire, il avait besoin de boire !
- Stiles ! Répéta Scott avec plus d'autorité.
- Quoi ? Cria-t-il refusant de le regarder dans les yeux : Oui ! Oui, ok ! Oui je sais ! Tu veux que je te dise quoi ? Qu'on l'a suivi jusqu'ici ? C'est ce que tu veux entendre ? Que je suis un putain de tordu ? Que je suis monomaniaque ? Totalement parano ? Il se retourna et plongea ses noisettes dans les yeux bruns de Scott décontenancé par sa réaction virulente. Il fit de grands gestes dépités et reconnaissant à quel point il était un déséquilibré : Je sais ok ! Je sais déjà tout ça ! Tu m'apprendras rien ! Je suis tordu ! Il se concentra de nouveau sur le moteur, s'acharnant cette fois sur les différentes pièces du moteur, déchargeant un peu de sa fureur dessus.
- Tu ne vas même pas essayer de lui accorder le bénéfice du doute ? Demanda calmement Scott.
- Côté bénéfice du doute j'ai donné ! Répliqua-t-il sèchement, c'était se mettre en danger que de faire confiance aux inconnus pourquoi personne ne le comprenait... : J'ai accordé beaucoup de bénéfices du doute à beaucoup de personnes ! Beaucoup ! Vraiment beaucoup !
- Comme Derek... Kira, Liam... Récita Scott.
- Je ne m'étais pas trompé sur Peter ! Je savais pour lui ! J'avais raison ! Le contredit-il froidement. Il se tut et se pencha un instant sur la jeep avant de crier : Vas-y réessaye ! Le moteur continua de tourner dans le vide. Il passa sa mains sur sa nuque, elle piquait désagréablement, il voulait la gratter, il voulait boire... Il pressa ses poings pour s'obliger à se concentrer sur autre chose. Il jeta un coup d'œil à son meilleur ami toujours aussi calme, ce qui l'exaspéra plus encore. Il ricana soudain, presque hilare de la brusque réalisation accablante qu'il savait de lui : Sérieux ! Je suis persuadé qu'au fond de toi tu penses qu'il peut encore se racheter !
- Ouais peut-être. Acquiesça Scott qui était-il pour dire si quelqu'un méritait une autre chance ou non.
- J'hallucine ! J'hallucine vraiment ! Cracha-t-il écœuré par les mots de son meilleur ami : Pour toi n'importe qui peut avoir une autre chance ! Tu laisserais n'importe qui entrer dans le groupe sans savoir si c'est un putain de psychopathe, un malade mental, un monstre ! Vociféra-t-il sentant l'horreur des mots de Scott et si... Et si... Il revenait ? Il l'accepterait bêtement parmi eux ? Il pourrait laisser ça se reproduire ? Il se sentait étouffé, il avait envie de vomir, de hurler, de pleurer... De l'alcool ! Putain de l'alcool ! Il en avait tellement besoin... Il recula du moteur et héla Liam : Vas-y réessaye ! Le moteur continua de tourner dans le vide. Dans le vide comme était cette conversation à la con ! Il ne comprenait pas ! Il ne comprenait vraiment pas putain ! Comment pouvait-il être si putain de naïf ? Comment pouvait-il croire que tout le monde avait forcément de bonnes intentions ? Il le dégoûtait !
- Pourquoi tu te méfies de tout le monde ? Demanda sérieusement Scott toujours dans l'incompréhension du comportement excentrique de son meilleur ami.
- Parce que toi tu ne te méfies de personne, fait chier ! Hurla hystériquement Stiles en fracassant son bras sur le métal du moteur. Il écarquilla les yeux à la forte douleur dans son poignet. Il se força à respirer calmement et lentement, tout son corps tremblait.
- Est-ce que tu t'es fais mal ? S'enquit inquiet Scott qui tendit sa main pour prendre son poignet mais Stiles s'éloigna violemment de lui.
- Non ! Fulmina-il en gardant son bras plié et figé : Non ! Ça va aller ! Il ne voulait pas qu'il le touche.
- Stiles ! Tu aurais pu te casser le poignet. Rouspéta Scott qui continua de s'avancer ignorant l'écart de son meilleur ami.
- Il n'est pas cassé ! Réfutât-il en fusillant méchamment Scott peu impressionné mais agacé.
- Laisse-moi regarder. Demanda-t-il gentiment et préoccupé sachant pertinemment qu'il avait au mieux une foulure, au pire une cassure.
- Ça va, je te dis ! Gronda Stiles toujours têtu.
- Laisse moi regarder. Ordonna Scott.
- Je t'ai dis non ! Fiche-moi la paix ! Juste fiche-moi la paix ! Tu n'as aucune idée de la merde que tu racontes ! Tu pourrais tous nous mettre en danger avec ta naïveté ! Pourquoi tu fais confiance bêtement à tout le monde ! Les gens peuvent être cruels ! Tu le sais ! Tu peux accepter un psychopathe juste à cause de ton principe à la con ! A accepter tout le monde tu pourrais laisser un monstre venir ! On pourrait être en danger sans que tu le saches ! Putain Scott ouvre les yeux ! Parla sans discontinuer Stiles, les yeux écarquillés le souffle court, incapable de refréner les battements assourdissant de son cœur, de sentir les arbres vaciller, se déformer et laisser une tempête apparaître, il voyait l'ombre, vile et prédatrice, camouflée derrière la cime des arbres, il se vit coincé entre sa bonne vieille Jeep et son agresseur qui prenait plaisir dans son supplice. Il a mal, tellement mal, ses ongles grattent la peinture de sa voiture, des serres l'écrasent, il sent son corps, son esprit son être se déchirer au même rythme que celui qui le déchire dans son dos, il se noie... Il se noie... Il se noie...
- Stiles ? L'appela Scott qui s'approcha de son ami à la respiration sifflante.
- Il lui arrive quoi ? Demanda Liam qui sortie précipitamment du véhicule abasourdit.
- Une attaque de panique. Expliqua Scott qui se força à garder son sang froid mais il était horrifié par la panique violente qui avait prit son ami : Stiles respire ! Il faut que tu respire ! Il posa une main autoritaire sur son épaule mais cela ne fit qu'accentuer la terreur, malgré tout il agrippa les épaules de son meilleur ami et l'obligea à le regarder, ses pupilles étaient écarquillées, vides, loin dans un cauchemar qu'il ne connaissait pas : Stiles mon pote, respire !
- Ne me... Touche pas... Ne... Me touche pas... Ne me touche... Pas... Marmonna Stiles comme un disque rayé, affolé, incapable de penser à autre chose. Il voulait être seul avec une bouteille et regarder Star wars.
- Stiles ! C'est moi ! C'est Scott, juste inspire lentement et expire, écoute moi ! Parla plus fort Scott lâchant Stiles un instant en entendant ses murmures mais le rattrapa alors qu'il s'effondrait. Son meilleur ami tremblait toujours incapable de réagir.
- On devrait l'emmener à l'hôpital non ? Demanda Liam de plus en plus en proie à la panique.
Scott réfléchit quelques secondes hésitant mais secoua la tête, il connaissait ses crises mais il n'en avait pas fait d'aussi forte depuis un moment. Il se tourna vers Liam :
- Va me chercher un sac en papier.
- Euh ok... Répondit Liam qui se précipita dans la Jeep et chercha un sac en papier. Il fouilla les sièges avant et ouvrit plusieurs tiroirs avant de trouver enfin quelque chose d'utile. Il se précipita vers son Alpha qui se hâta de le lui prendre.
- Respire dedans, Stiles respire dedans, ça va te calmer. Parla le plus calmement possible Scott, qui posa le sac sur le visage de son meilleur ami. Il était trop bouleversé pour même tenir le sac ou comprendre ce qui se passait. Il le sentait déconnecté de la réalité : Stiles ? C'est Scott, ça va aller respire, juste respire mon pote.
Il fallu de longues minutes pour que progressivement Stiles se reconnecte avec le présent, il attrapa brusquement le sac et l'arracha des mains de Scott, il se força à se mettre debout mais s'effondra misérablement. Il vit son meilleur ami s'avançait à lui mais il secoua la tête. Un contact physique dans cet état était la dernière bonne idée à faire... Merde, Merde... Il savait que son traitement n'était pas assez puissant !
- Ça va ? S'enquit il à l'affût du moindre signe alarmant de Stiles et prêt à bondir sur lui.
Il déglutit et toussa dans son sac, il se força à se lever une nouvelle fois. Il sentait les deux paires de yeux des Loups-garou et il les haïssait, le ramenant à cette vulnérabilité écœurante. Il voulait être seul dans ces moments-là, il avait eut suffisamment de spectateurs de sa faiblesse... Il sentit ses jambes trembler et se força à avancer, en quelques pas il était sur sa Jeep et retira le sac, il se sentait juste épuisé.
- Je vais bien. Dit-il en grimaçant quand il porta du poids sur son poignet foulé, la douleur physique revenait brusquement et elle était libératrice pour lui, le reconnectant un peu plus à la réalité.
- Laisse-moi regarder. Répéta Scott toujours attentif au réaction de son ami.
Stiles soupira penaud et défait, il était trop épuisé pour se battre encore avec Scott, il lui présenta alors son poignet et son meilleur ami retira toute la douleur.
- Tu sais, je n'ai pas dit que je l'acceptais tout de suite dans la meute et je resterais prudent jusqu'à ce que tu me confirmes si oui ou non, il est une menace. Mais je ferais toujours en sorte que rien ne vous arrive, je suis peut-être naïf à tes yeux mais pas au point d'accueillir tout le monde, je suis simplement pour la prudence et non la méfiance c'est tout. Répondit Scott qui s'appuya à son tour sur la Jeep, au loin Liam était partit retrouver le siège conducteur pour redémarrer la Jeep.
- Je ne lui fais pas confiance, ne me demande pas de l'être. Dit simplement Stiles voulant arrêter la conversation.
Scott sourit simplement et le moteur de la Jeep ronronna enfin, le soulageant, il allait pouvoir rentrer chez lui dormir et se calmer. Il s'essuya nerveusement son front qui perlait de sueur et se pinça les lèvres anxieux et embarrassé.
- Est-ce à cause du Nog...
- Ça va ! Le coupa immédiatement Stiles qui reprenait son calme.
- Ça empire... Rétorqua Scott les sourcils froncés.
- Je vais bien ! C'est juste... Il soupira et passa une main dans ses cheveux : Juste... Tout ça ! La terminale, le retour de Théo...
- Ça va faire un an, tu as le droit de...
- Je vais bien, ok ! Je vais bien ! Insista Stiles avec plus de force qui s'appuya contre le capot de sa Jeep, il voulait dormir...
- C'est à moi que tu le dis ou à toi ? Répliqua Scott avec lassitude et impuissance.
- Oh mon dieu ! Siffla Stiles de nouveau en colère qu'ils en fassent toute une montagne : J'ai toujours été dans cet état ! Hurla-t-il en faisant de grands gestes : J'ai toujours eu des crises d'angoisses ! Tu n'as pas oublié ?
- Non... Mais c'est différent... Tu es différent, Stiles. Le contredit calmement Scott.
- Je ne suis pas différent ! Cracha-t-il furax, Lydia avait dit aussi une connerie de ce genre, il n'était pas différent, putain !
- Tu as changé. Renchéri simplement Scott, attristé et inquiet par ce constat.
- Je n'ai pas changé ! Renchérit-il plantant ses yeux dans ceux de Scott : Ok ! Oh mon dieu ! Ok ! Ok ! Ce qui c'est passé en début de première... Il baissa la tête et se mordit les lèvres, serrant les poings, ses ongles se plantant dans sa chair : Ce que j'ai fait c'est toujours là... Je ne peux pas oublier toutes ces merdes ! Toutes les merdes que j'ai fait ! Tous les gens qui sont... Qui sont morts à cause de moi ! C'est toujours là ! Je fais comme je peux ! Je fais de mon mieux ! Je vous l'ai dit !Putain ! Je vous l'ai déjà dit ! Merde ! Il se tourna vers son meilleur lui faisant de nouveau face : Alors oui, je suis peut-être encore plus maniaque qu'avant, plus paranoïaque, tu me vois peut-être comme un fou mais je suis toujours le même ! Je suis juste... Juste... Merde ! Fais chier ! Scott ! Je suis toujours moi !
- Je sais, c'est normal, aucun de nous ne peut oublier ce qui s'est passé, le Nogitsune a fait beaucoup de mal à beaucoup de personnes... On ne pourra pas oublier la douleur qu'il a fait. Acquiesça Scott.
- On apprend à vivre avec... Ouais Derek m'a sorti la même connerie, que le temps m'aidera à y faire face... Cracha-t-il sarcastiquement, une sacrée connerie... Le temps n'arrangeait rien, c'était toujours la merde pour lui...
- Et tu le feras, on le fera tous. Répondit avec optimiste Scott qui s'approcha de lui et leva la main pour la poser sur l'épaule de son meilleur ami mais se retint à la dernière minute en le voyant reculer.
- Ouais ça aide vachement... Répliqua cyniquement Stiles. Son cauchemar lui sautait toujours à la tronche, il avait toujours l'impression qu'une partie du Nogitsune restait en lui, ses émotions et souvenir ne s'effilochant jamais mais se mélangeant aux siens... Il avait perdu tellement de lui... Son être, son cœur, son corps, tout lui avait été volé, bousillé, détruit et rendu émietté... Il avait tout perdu et il n'arrivait pas à retrouver ce contrôle, ce semblant de contrôle qu'il avait récupéré en milieu de première. Il posa une main sur ses abdominaux, il était vide, il avait été rendu vide...
- C'est pour ça que nous on est là ! Tu n'es pas seul, mon pote. On est là, aussi, tu peux nous parler, ne l'oublie pas, on est là. Répondit Scott en se penchant vers son meilleur ami et s'appuyant sur le capot. Parle moi ! Parle moi ! Je t'en prie ! Laisse moi t'aider ! Le supplia une nouvelle fois Scott, il avait oublié le décompte de cette supplication... Depuis quand il était désespéré qu'ils se parlent sincèrement ? C'était si frustrant ! Si désespérant.
- C'est Lydia qui t'as donné le sous texte ? Ricana-t-il en soupirant désabusé.
- Elle s'inquiète toujours pour toi, elle a peur qu'à force de tout garder pour toi, tu finisses par craquer... Et moi aussi, je ne veux pas perdre mon meilleur ami. Souffla tristement Scott.
- Oh mon dieu, Scott ! Leva les yeux au ciel Stiles, combien de fois ils allaient encore avoir cette conversation à la con ? Il leur avaient déjà répondu à l'époque, il n'avait rien à leur dire, rien ! Ce n'était pas compliqué à comprendre, il se débrouillerait seul, il n'allait pas les perdre à cause de ces merdes : C'est putain de mélodramatique ! Je ne vais pas disparaître ! Vous n'allez pas me perdre !
- Ce n'est pas ce qu'on voit. Dit Scott frustré et agacé : Tu ne fais rien pour qu'on ne s'inquiè...
- Mais putain ! Hurla Stiles en frappant violemment du poing non blessé sa pauvre Roscoe, ils l'énervaient tellement ! Ils ne pouvaient pas lui foutre la paix ? C'était trop demandé ? Ils le fatiguaient... Il se sentait si épuisé... Il luttait du mieux qu'il pouvait mais il commençait à se fissurer, laissant le peu de ce qui faisait de lui encore, chuter et disparaître... Il desserra ses poings et ricana méchamment : Je m'en fous ! Je m'en fous ! Gardez vos inquiétudes à la con pour vous ! Il referma violemment le capot du véhicule et se dirigea vers le siège conducteur, Liam avait reprit sa place initiale et faisait mine de ne pas les écouter en lisant des messages. Scott attrapa son bras mais il le repoussa agressivement : Vous me fatiguez ! Explosa-t-il laissant son meilleur ami ahuri et regagnant le volant. Il jeta un coup d'œil menaçant à Liam de même vouloir lui parler et il démarra le véhicule, ignorant complètement son meilleur ami.
Oui, il regretterait très certainement son explosion mais pour le moment il était trop noyé de colère pour réfléchir calmement à ses propos ou même les mesurer. Ils le soûlaient tous ! Tous ! Et il voulait juste boire, regarder sa série de films préférés... Ils le fatiguaient beaucoup trop... Peu à peu lui faisant perdre son sans froid... Il voulait oublier ces merdes... Il voulait les étouffer, il ne voulait pas les comprendre...
Le reste de la route était sous un silence lourd et Stiles se mordilla plusieurs fois les lèvres en sentant le regard pointu de Liam, il savait qu'il voulait dire quelque chose... Il le sentait mais il avait peur de l'entendre... Finalement il se gara face à sa maison, Liam détacha sa ceinture et fit mine de partir avant de se retourner vers lui, le visage hésitant et maladroit.
- Euh... Écoute, ça ne me regarde pas...
- Ouais, c'est pas tes affaires, Liam. Répliqua sèchement Stiles qui se renfrogna au visage déconfit mais déterminé du bêta.
- Ouais ce n'est pas mes oignons mais je sais ce que c'est de repousser les autres par peur de merder avec eux... Je ne vois pas pourquoi tu flippes autant surtout quand vous vous connaissez depuis si longtemps et avez connu toutes ces merdes mais crois-moi, c'est pas une solution. C'est même pire, tu vas te retrouver seul et je sais que c'est tout ce que tu ne veux pas. Répondit Liam en serrant son poing qui tenait son téléphone, voyant qu'un silence s'éternisait, il se retourna pour partir.
- Et si c'est le cas ? Chuchota Stiles timidement si bas que Liam ne l'aurait pas entendu s'il n'était pas un Loup-garou : Et si je merdais avec eux, tous... Marmonna-t-il les yeux écarquillés fixés dans le vide.
- Je ne sais pas ce qui te fais autant flipper mais sérieux, tu merdes déjà avec eux. Répliqua-t-il avant de quitter le véhicule.
Stiles resta quelques minutes seul dans sa fidèle Roscoe, fidélité qui lui causa la pire des déchéances... Il serra ses doigts sur le volant et respira le plus lentement possible, il ne voulait pas être seul... Il ne voulait pas ! Il ne... Il... Il posa sa tête contre le volant, ses mains glissant sur son ventre vide, mort... Il sentit son souffle trembler, son mal de crane revenant fortement.
Au loin dans le capharnaüm de ses émotions, il entendit soudain un son lointain étouffé, un son aiguë et suppliant. Un son qui lui donnait envie de hurler à son tour.
Ça fait mal... Ça faisait si mal...
Il était dans sa chambre, il écrivit rapidement sur son tableau en verre, les nouvelles informations qu'il avait gagné bien que maigres. Il mordilla son pouce mécontent de cette journée, il n'avait pas apprit grand chose de Théo Raeken... Il devait encore creuser dessus... Bien que maintenant il savait qu'il ferait tout pour rejoindre la meute de Scott et par expérience, une personne capable de tout, n'avait pas de limite et était dangereuse.
Il espéra que Scott tiendrait parole et ne l'accepterait pas parmi eux... Il sentit soudainement le métal contre son palais et grimaça en regardant son pouce sanguinolent... Génial, devait-il ajouter auto-mutilation parmi toutes ses conneries ?
- En temps normal, on attend que le suspect ait commis une faute avant de le déclarer coupable. Intervint son père en s'appuyant sur le pas de la porte, faisant sursauter Stiles qui croisa ses bras sur la défensive.
- Bah... Il est coupable de quelque chose. Affirma-t-il les sourcils froncés d'agacement, il espéra que son père n'en rajouterait pas une couche...
- Pour accuser quelqu'un, il faut des preuves. Lui rappela le Shérif : Et les preuves l'emportent toujours sur l'intuition, invariablement.
- Je sais papa... Soupira de lassitude Stiles, il n'était pas un imbécile...
- Arrête de t'acharner. Répondit plus tendrement le Shérif en remarquant les cernes profondes de son fils : Va dormir. Il se retourna pour partir.
- Je ne peux pas... Répondit Stiles les yeux écarquillés et brumeux, il aurait aimé être comme les autres mais c'était impossible... Il devait l'arrêter... Il devait l'arrêter ! Il pressa ses doigts sur la peau pâle de ses bras et sursauta en remarquant son père, une grimace de préoccupation, le regarder avec une certaine incompréhension. Il se sentait si fou...
- Stiles ? L'appela son père calmement, une interrogation dans ses yeux : Qu'est-ce que tu me caches ? Pourquoi es-tu obsédé par ce gamin ?
- Je... Je... Baragouina-t-il en reculant soudain voulant se cacher, se taire. Il regarda le sol où les chaussons en velours rouge de son père dénotait avec la couleur de son parquet, c'était si terne, si morne... Il secoua sa tête et planta ses ongles dans sa chair, la marquant lentement : Je ne sais pas...
- Tu ne sais pas ? Soupira le Shérif en passant une main épuisé sur ses cheveux : Il y a bien une raison...
- Que s'est-il passé dans le passé avec lui ? L'interrogea Stiles soudain curieux : Que s'est-il passé le jour où je l'ai ramené à la maison ?
- Quoi ? Comment ça ? Se redressa le Shérif déconcerté par cette question, il se pinça l'arrête de son nez et détourna quelques secondes son regard de son garçon, il n'aimait pas cette période, s'il pouvait tout oublier, il l'aurait fait avec plaisir.
- Il nous a évité à partir de ce jour. Dit Stiles en essayant d'assembler un puzzle flou et obscurcit par les propres cauchemars de sa famille : Scott et moi, il nous a évité et tout à l'heure il a dit... Il a dit qu'à cette époque tout était compliqué pour lui, qu'il ne pouvait pas baisser sa garde, être entouré, c'était trop terrifiant et douloureux... Qu'il aurait voulu ne jamais nous embarquer dans ses problèmes, d'être un poids pour nous... Il remarqua son père se raidir immédiatement, c'était bizarre...Pourquoi il réagirait autant ? Que s'était-il passé à l'époque ? Tu sais de quoi il parlait ? Papa est-ce que... Est-ce qu'il y a quelque chose qui s'est passé ?
- Stiles... Soupira une nouvelle fois son père, le passé ne pouvait-il pas rester dans le passé ? Il ne voulait pas se souvenir de cette époque, il voulait tout oublier, désespérément oublier que sa famille éclatait comme fut la sienne, il y a si longtemps... Tant de souvenirs douloureux c'était mélangé, ceux de son frère, sa sœur, ses parents... Il avait voulu s'échapper mais ce fut que pour mieux y replonger... Il observa silencieusement son fils et pria, n'importe qui... Même le diable que jamais au grand jamais son fils ne puisse subir de telles épreuves, ne puisse devenir aussi misérable qu'il le fut... Ce serait son plus grand et son plus beau souhait, que Dieu ait pitié de lui, de Stiles : Il s'est passé beaucoup de choses à cette époque tu sais... Et certaines sont mieux là où elles sont dans le passé.
- Papa, s'il te plaît dis-moi. Je dois savoir, peut-être que j'aurais un indice... Répliqua Stiles en voyant son père s'asseoir sur le lit, un profond soupir, il semblait si vieux, si exténué presque fragile...
- J'ai eu une discussion avec son père, il semblait si désemparé par la violence des enfants envers lui. Il m'a raconté que cet enfant... Ce Théo n'avait jamais réussi à s'intégrer depuis son entrée à l'école et finissait toujours par devenir le souffre-douleur... C'était allé si loin, qu'il a essayé de se jeter sous les roues d'une voiture et qu'il avait réussi à le sauver in extrémiste... Sa mère... Le Shérif grimaça, n'aimant toujours pas dire ce mot, c'était si dénué de sens maintenant, si lourd et pour si vide : Sa mère était complètement dépassée et sombrait lentement en dépression, il m'a dit qu'il réglerait du mieux qu'il pouvait les problèmes de son fils, qu'il aurait une discussion avec les parents et les professeurs et c'est arrivé quelques jours après, on a tous été convoqués, bien que Mélissa et moi, on n'était pas obligés de venir puisque vous deux n'aviez jamais fait de mal à Théo... Ça a été... Il soupira et enterra son visage dans ses mains : Oh Stiles... Ça a été horrible... Juste horrible...
- Pourquoi ? Il se pinça les lèvres en voyant les mains tremblés de son père : Qu'est ce que tu as entendu de si horrible ?
- Tout... Stiles vraiment tout, c'était déchirant comment... Il se coupa et se frotta les paupières, un mal de crane se répercutant lentement : Comment est-ce que des enfants peuvent-être si cruels ? N'êtes vous pas censés être juste innocents ? Nous on voit des horreurs, des atrocités, la crasse et on se bat pour vous préserver, on se bat à s'en tuer pour que votre enfance soit la plus tendre et ignorante de cette crasse possible... Alors pourquoi ? Pourquoi est-ce que des gamins, des enfants feraient subir de telles choses à un autre gamin ? Comment un enfant si jeune, de même pas neuf ans pouvait porter autant de douleur ? Un si jeune enfant et déjà le regard du monde d'un adulte.
- Je... Chuchota Stiles peiné par le désespoir et l'incompréhension de son père, il s'avança et lui fit face. Face à la silhouette avachie et au dos tremblant de son père, cet homme qui avait passé sa vie pour le protéger, le protéger d'un monde qu'il avait connu beaucoup trop jeune, un enfant désabusé devenu un adulte fragilisé : Je ne savais pas... Soupira Stiles. Son regard se posant sur son alliance enlevée, son père voulait oublier parce qu'il ne pouvait pas supporter de se souvenir. Il était trop bousillé, trop apeuré par la cruauté de ce monde.
Il posa sa main sur celle où reposa autrefois la bague de cette femme qu'il avait tellement aimée et tellement détruit, marquant sa peau d'un halo pâle, un souvenir de la mort, la cicatrice qu'elle laissa à leurs cœurs éprouvés. Il s'assit à côté de lui, ne lâchant pas sa main sentant les doigts de son père se détendre sous cette affection réconfortante, ce message tacite entre eux : « Tu n'es pas seul, papa ».
- Je comprends. Murmura-t-il en s'affaissant sur son épaule.
Si tu veux oublier pour avancer, si tu souhaites désespéramment ne jamais ouvrir cette porte, je comprends, si tu veux oublier, l'oublier, je comprends, tu pourras continuer et je resterais derrière ton ombre...
Je suis désolé papa.
