Chapitre 4, Tyrion I.
La forteresse des loups était en deuil. La nuit dernière, le jeune Bran Stark était mort, il avait chuté de l'une des tours et sa tête avait violemment heurté le sol.
Lorsqu'il s'était levé, le nain avait pu observer que la forteresse était calme, silencieuse même. Tout l'inverse de leur arrivée la veille. Tout les habitants étaient en deuil, pas seulement la famille Stark. Car, et cela le Lannister l'avait remarqué en l'espace de quelques heures, tout les serviteurs semblaient adorer les enfants de leur seigneur, même en ce qui concernait la farouche Arya ou Jon, le bâtard de Ned Stark. Tyrion avait eu l'occasion de discuter avec lui dans la cour de Winterfell, tandis que tous festoyaient à l'intérieur, inconscients du drame qui allait arriver. Jon Snow était un jeune homme naïf, mais ils l'étaient probablement tous au moins un petit peu à cet âge, néanmoins il n'était pas idiot. Et son statut de bâtard l'avait endurci.
Voulant à tout prix ne pas croiser les Stark, pour des raisons évidentes, et sa famille, pour d'autres raisons toutes aussi évidentes, Tyrion décida de ne pas quitter la chambre qui lui avait été attribuée de la journée. Il avait encore du vin et des ouvrages très rares venant de la bibliothèque de la forteresse à lire. Il avait déjà présenté ses condoléances à Ned Stark la veille de toute façon, il n'était pas encore couché lorsqu'il avait entendu le cri d'agonie de Lady Catelyn.
Le nain s'installa donc à la table, un verre de vin dans la main et un premier rouleau étalé devant lui. Il y resta quasiment toute la journée, jusqu'à ce que son estomac ne finisse par quémander à manger. Alors, le blond décida de se rendre en cuisine. Il espérait ne croiser personne qu'il connaissait, encore moins sa sœur ou son neveu. Les pierres grises du château semblaient soudainement bien ternes, comme si elle-même reflétaient la tristesse qui avait saisi les lieux.
En arrivant dans les cuisines, Tyrion vit l'un des petits loups, celui du jeune Rickon Stark si il ne se trompait pas, chiper un morceau de viande et partir avec sous le regard courroucé des quelques serviteurs présents.
- Qu'est-ce que vous souhaitez, Seigneur Gnome ?
- Une miche de pain et du vin s'il vous en reste, madame.
- Servez-vous, sinon tout ces restes iront aux chiens.
Le Lannister attrapa une assiette et se servit copieusement avant de retourner s'enfermer dans sa chambre. Voir toute cette bonne nourriture partir aux chiens alors que la populace mourrait de faim à Port-Réal lui donnait envie de vomir. Même en temps de paix, certains quartiers de la capitale comme Culpucier étaient rongés par la pauvreté.
