Rien que le son de son réveil lui faisait mal à la tête. Elle enfouit sa tête sous son oreiller et chercha à tâtons le réveil. Elizabeth le sentit au bout des ses doigts, mais manque de chance il tomba pas terre. Un grognement sourd émana de sous l'oreiller. Elle se leva, prit son réveil et l'arrêta. Huit heures trente.
Très doux comme réveil, se dit-elle.
Elle prit les médicaments que Carson lui avait donnés il y a quelques heures et se dirigea vers la salle de bain. Son reflet dans le miroir lui fit presque peur : elle avait les yeux plutôt rouge et d'horribles cernes.
Génial, se dit-elle.
Elle passa ses doigts sous ses yeux et soupira. Elle avala l'aspirine de Carson et pris sa douche.
Mais qu'est-ce qui nous a pris ? Songea-t-elle.
Il réagit juste à temps avant que le réveil ne tombe à terre.
- Fait chier, murmura-t-il avant de se lever.
Il se frotta la tête à cause de la douleur et jeta un regard au réveil : huit heures trente cinq. Il arriva dans la salle de bain d'un pas traînant. Il s'appuya sur le lavabo et chercha un verre autour de lui. Aucun.
- Oh…non…
Il fit une grimace en regardant le flacon d'aspirine et en mis deux dans sa bouche, un frisson parcouru son échine.
Que c'est bon de l'aspirine effervescente de bon matin, pensa-t-il.
Le docteur Weir marchait dans les couloirs de la cité d'un pas plutôt précipité. Elle était passée à l'infirmerie pour aller chercher des rapports que le docteur Beckett devait lui rendre. Il lui avait juste demandé si elle allait bien. Elizabeth le remercia et fut touchée par la discrétion dont il avait fait preuve. Elle avait le nez dans les rapports pour essayer de ne pas penser à ce qui s'était passé.
Pourvu que je ne le croise pas, se dit-elle.
A peine eut-elle finit sa phrase qu'elle sentit une personne la percuter. Ses rapports volèrent dans le couloir et les feuilles se dispersèrent aux quatre coins du couloir.
- Pardon, je…je suis désolé.
- Ce n'est pas grave, colonel, répondit-elle en se baissant pour ramasser les feuilles au sol tout en prenant le soin d'éviter son regard.
Colonel, elle l'avait appelé colonel. D'habitude c'était John. Elle l'avait fait délibérément pour mettre une distance entre elle et lui. Tout comme la façon d'éviter son regard. John lui aussi ramassait les feuilles. Un silence s'était installé. Lorsqu'ils eurent fini Elizabeth marmonna ce qui ressemblait plus à un merci avant de partir. John tendit sa main pour attraper son avant bras, mais elle était repartit trop vite et sa main se referma dans le vide. Il la regarda s'éloigner, planté au milieu du couloir.
- Vous pouvez partir, sergent, dit le docteur Weir lorsqu'elle fut arrivée dans la salle des commandes. Je saurais me débrouiller toute seule, dit-elle à l'intention du sergent.
- Mais et vous ?
- Ne vous inquiétez pas, répondit-elle en souriant.
Le sergent se retira. Il ne pu s'empêcher de remarquer les cernes qu'elle avait sur le visage. Elizabeth entra dans son bureau et se mit au travail. Elle avait un mal fou à se concentrer : elle repensa à ce qui s'était passé une poignée d'heures avant. Pourquoi avait-elle accepté de participer à ce jeu stupide ? Elle s'en voulait. Les mots avaient glissés de sa bouche sans retenue et le jeu avait vite dérapé. Ils avaient perdu le contrôle lorsque le jeu était à un stade avancé, mais aussi dans le jumper. Ils étaient ivres. Ivres. Mais l'alcool avait délié leurs langues, au sens propre comme au figuré. Elle se rappela qu'il avait bu son verre quand elle lui avait dit qu'il ne l'avait jamais imaginée dans ses bras. Au début ils avaient dit des choses banales pour faire boire l'adversaire, mais ensuite c'était devenu personnel, très personnel voire trop. Et si…C'était vraiment réciproque ? En tout cas, ça en avait l'air puisqu'il avait bu son verre… Et dans le jumper ?
Oh, mon dieu…pensa-t-elle rien qu'à cette pensée. Nous étions ivres…
Elle n'avançait à rien, rien du tout. Elle se leva et rangea les dossiers de Carson dans le classeur derrière elle.
Il n'y avait personne dans la salle des commandes et John pouvait voir Elizabeth d'où il était mais pas Elizabeth. Elle était plongée dans des rapports mais ses yeux étaient fixes. A quoi pensait-elle ? Sûrement à cette nuit. Ils avaient tous deux perdu le contrôle de la situation. Les verres se remplissaient et se vidaient à une vitesse impressionnante. Les mots lui avaient échappés. C'était lui qui avait dirigé le jeu sur un terrain glissant. Mais il sentait qu'il pouvait tout dire. Et si elle pensait que c'était purement physique dans le jumper ? Non, ce n'est pas le style d'Elizabeth. Même si elle avait de l'alcool dans le sang, elle n'aurait jamais fait ça si il n'y avait pas de réels sentiments derrière. Il se rappela l'attitude qu'elle avait eu envers lui un quart d'heure plus tôt. Est-ce qu'elle lui en voulait ? Il n'avait pas vu ça dans ses yeux, enfin il l'espérait que ce n'était pas ça.
Il faut que j'aille lui parler, se dit-il.
Il la regarda encore quelques secondes : elle s'était levée de son bureau. Il se décida à se diriger vers son bureau.
Elle se figea lorsqu'elle vu le Colonel Sheppard devant elle. Elle le regarda fermer la porte de son bureau : un geste purement symbolique. Elle était derrière son bureau, les yeux fixés au sol.
- Elizabeth…
Elle releva les yeux.
- Ecoutez…je ne suis pas…très…doué…pour ce genre de situation…
Elle ne disait toujours rien mais regardait John droit dans les yeux.
- Je…euh…voudrais…euh. Tout ce que je veux dire, c'est que…malgré les…apparences…il y avait de réels sentiments derrière mon taux d'alcoolémie élevée…
John s'approcha doucement d'elle, lui déposa un baiser sur ses lèvres et s'en alla. Elle avait compris : la balle était dans son camps.
A suivre...
