Note de l'auteure: Voilà le dernier chapitre, s'était vite, hein ? Je remercie tous ceux qui ont laissés une review au premier chapitre, c'est-à-dire: lollie161, Ana Malfoy, fausse-lylou, Zakel, Cristalys et Lili.Draco.Malfoy.


oOoOo Tu n'es pas à ta place oOoOo

Deuxième chapitre: Quand tombera la nuit sur toi, je fermerai mes yeux


Je dois l'aider. Je devrais... je ne sais pas. Ces mots tourbillonnent dans mon esprit depuis mon réveil. J' attends impatiemment le moment où le soir tombera et où je pourrai la voir.

Personne ne se soucie que je passe autant de temps avec une Sang-de-Bourbe, sans doute pensent-ils que je lui fais regretter nos années communes à l'école des sorciers. Je ne fais rien pour démentir cette supposition, elle m' arrange.

Le soir arrive enfin et je m' empresse de descendre l' escalier menant aux sombres cachots. J' ouvre la porte de sa prison et reste interdit sur le seuil. Qu'est-ce que Bellatrix lui a fait?

Son jolie visage est ravagé et la moindre parcelle de sa peau visible présente des ecchymoses. Mais il y a pire. Cette lumière, cette énergie qui l' entoure n'est plus aussi lumineuse. Bellatrix l'a presque tuée.

Je me précipite vers Hermione et ne prends même pas la peine de dissimuler mon inquiétude.

- Hermione?

Elle garde la tête baissée et c'est d'une voix vide qu'elle demande:

- Je vais mourir?

C'était plus une affirmation qu'une question. Je ne réponds pas mais elle le sait. Harry Potter ne viendra pas la sauver sur son cheval blanc ou aucune autres personnes du "bien". Elle est seule, abandonnée et condamnée.

Soudainement Hermione flanche, elle pleure secouée de sanglots, de grosses larmes venant s' écraser sur le sol pierreux.

Non, personne ne viendra...

Je voudrais lui dire de ne pas s' inquiéter, que tout se passera bien mais se ne sont que des mensonges. Je ne sais pas quoi faire devant une telle situation. Je ne parviens qu'a poser une main apaisante sur le sommet de son crâne et a caresser maladroitement ses cheveux. À ma plus grande surprise, elle enfouit son visage contre l' agréable étoffe de ma robe de sorcier et, plus accessoirement, contre mon ventre.

Entre mêlée de larmes et étouffée par le tissu, sa voix me parvient:

- Serre moi dans tes bras.

Hermione doit être désespérée mais je ne proteste pas, au contraire. Je m' agenouille, ne me préoccupant plus de salir mes vêtements, mon visage à la même hauteur du sien. Je passe mes bras autour de sa taille et colle son corps contre le mien. Son jolie minois trouve refuge dans mon cou, le mouillant de larmes.

Peu à peu elle se calme et les sanglots se transforment en petits reniflements. Hermione ne fait aucun geste pour se dégager alors je la garde contre moi. Son souffle est chaud et je la sens inspirer profondément comme pour s' imprégner d'une odeur. Je me sens maladroit et incapable. Et dire que je tiens un des plus fragiles trésors que la Terre ait portée.

Après de longues minutes, elle dégage son visage mais je ne relâche pas mon étreinte. Son nez et ses yeux sont rouges mais ne diminuent en rien mon envie de l' embrasser. Une lumière vacille dans ses prunelles remplies d'une infinie tristesse, cette énergie qui disparaît lentement. Prenant ce qui pouvait ressembler ou non à du courage, je l' embrasse doucement. Elle ne résiste pas et y répond difficilement.

Un goût métallique envahit ma bouche, celui du sang provenant de sa lèvre ouverte plus précisément. J' approfondis délicatement le baiser de peur de lui faire mal. Une agréable chaleur parcourt mon corps. Je sais bien qu'elle ne ressent pas les mêmes sentiments que moi mais pendant un moment, je veux maintenir l' illusion.

Bientôt, Hermione écarte ses lèvres des miennes et m'adresse un petit sourire triste.

- J'avais raison. Tu n' es pas à ta place.

Je défais mon étreinte à regret et dépose un léger baiser sur son front.

- Je reviendrai demain, promis. Au revoir.

Je me dirige vers la porte et avant de la refermer derrière moi, j'entends distinctement Hermione me répondre:

- Adieu.

o

oOoOoOoOo

o

Aujourd'hui je vais l'aider. C'est décidé. J' abandonnerai tout pour elle. Je suis sûr qu' avec un peu de persévérance, Hermione arrivera un jour à m' aimer.

Je ne prends même pas la peine déjeuner et cours presque j'usqu' à la fameuse troisième porte à gauche.

Quelque chose ne va pas. Elle n'est plus dans la cellule.

En sortant de sa prison, je croise Mcnair qui sifflote joyeusement dans cet endroit sinistre. Froidement, je lui demande:

- Où est la Sang-de-Bourbe?

- Le Maître ne voulait plus de cette vermine dans sa maison et elle ne parlait pas alors je l'ai tué. Désolé Malefoy, tu devras te passer de ton jouet.

Quelque chose s'est brisé en moi à jamais. Quelque chose de précieux. La moindre émotion quitte mon être. Je me sens soudainement plus léger, j'ai la sensation d'être sortis de mon corps pour flotter au-dessus de tout, voyant la scène tel un spectateur.

- Où est-elle?

Mcnair pointe du pouce le fond du corridor derrière lui.

- L' Entrepôt.

Oui, bien sûr, l' Entrepôt. Là où sont abandonnés temporairement les corps. Ayant obtenu ma réponse, je sors rapidement ma baguette magique et lance le sort mortel sur lui. Il n'a pas le temps de réagir qu'il est déjà mort.

Sale meurtrier.

Je traîne son corps dans une cellule et referme la porte.

Pour la première fois de ma vie, j'ai l'impression de faire quelque chose de bien.

Mes jambes avancent mécaniquement vers la salle d' entreposage. Arrivé devant je la vois.

Hermione est étendue sur le sol, les bras en croix et la peau horriblement blême. Ses yeux ambrés sont ouverts et un mystérieux sourire semble étirer ses lèvres. Une douleur transperce mon coeur.

Je ne suis qu'un stupide trouillard ayant tué une merveille.

Je l'ai tué.

Je m'accroupis à ses côtés et la soulève pour la porter. Je suis surpris de la trouver aussi légère qu'une plume. Je monte ainsi plusieurs étages, n' accordant pas un seul regard aux autres. Je ne les connais plus, non, je ne fais plus partie des leur.

J' arrive finalement dans ma chambre et dépose son corps menu sur le lit. Je pars quelques instants dans la chambre voisine, celle de ma mère. Je vais ensuite dans ma salle de bain et reviens avec un linge et un bol remplit d'eau.

Je m' attelle alors à faire une chose dont je rêvais depuis longtemps: la déshabiller. Chose qui maintenant me noue la gorge. Je le fais donc avec respect et je ne peux pas empêcher mes mains de trembler à chaque fois que mes mains effleurent sa douce peau.

La tâche faite, je prends quelques secondes pour l' admirer dans toute sa splendide nudité. J'ai le souffle court devant ce rêve. J'ai tant souhaité voir Hermione étendue comme cela sur mon lit, de ses yeux flamboyants de désir et de son sourire me promettant des merveilles.

Je réalise que jamais je n' aurais l' occasion de vivre cela.

Avec la tendresse d'une mère envers son enfant, je nettoie son corps du sang et des impuretés le souillant. Inéluctablement, d'amers larmes se mêlent à l'eau savonneuse.

Ensuite, à l'aide de ma baguette magique je referme ou fais disparaître du mieux que je le peux ses blessures.

Le travail finit, je l' habille d'une des robes venant des armoires de ma mère. J' observe un dernière fois l'ouvrage produit. Le rouge bordeaux de la robe lui va à ravir. Je remarque que ses yeux d' ambre sont toujours ouverts. Passant une main tremblante sur ceux-ci, je les ferme. On dirait une belle princesse dormant et attendant que son prince vienne la réveiller.

Je me penche sur le bel ange et embrasse une dernière fois ses lèvres à présent aussi froides que les miennes. Mon baiser ne la réveille pas, je n'ai rien du prince charmant.

Adieu.

Je la soulève de nouveau et transplane loin de cette maison. Je n'y retournerai plus jamais.

Je suis proche de la maison Weasley mais assez loin pour ne pas me faire voir de ses occupants. Je suis au pied d'une colline verdoyante et que j'entreprends de gravir. La tête d' Hermione vient se nicher automatiquement au creux de mon cou mais cette fois aucun souffle ne le réchauffe.

Elle est glacée, morte.

Plus haut, toujours plus haut.

Arrivé à son sommet, je contemple le paisible paysage. Merveilleux il doit être, rien je ne vois.

Je dépose délicatement le corps au sol et m' étends moi-même proche d'elle. Je tâtonne un moment avant de trouver la main froide d' Hermione. Je la caresse doucement, tentant de lui transmettre un peu de ma chaleur.

Et là commence un long, très long monologue qui laisse s' écouler les heures de cette terrible journée. Je lui dis tout ce que j'ai toujours voulu lui dire, du simple « Bonjour Hermione » au plus amoureux « Je t' aime ». J'espère que de là où elle est, mon ange m' entends et me garde une place à ses côtés.

Tous ces gens continuants de vivre n'ont plus d'importance à mes yeux. Même si l'un d'entre eux finira par nous découvrir. Rien ne me fera relâcher sa main délicate de poupée.

Je perds la notion du temps et à présent de belles étoiles scintillent dans leur lit de nuit noir.

Je suis engourdis et mes yeux de glace se ferment d'eux-mêmes, peut-être pour toujours j'espère.

Seulement, une question tourmente mon esprit et persistera à le hanter si jamais mes yeux s' ouvrent de nouveau dans ce monde.

Un homme peut-il continuer à vivre en ayant perdu la meilleure partie de lui-même?

Fin


Merci d'avoir lu ces deux chapitres, chers(es) lecteurs(rices).