Un avion de transport militaire britannique Hercules survolait de loin en haut les forêts de la Nigéria nord-ouest au plus profond de la nuit. Les paysages luxuriants commencèrent à donner place à du feuillage plus sec et clairsemé.
« Le général Abuja est gentiment d'accord à nous laisser aider la Nigéria à éliminer les derniers restes de Boko Haram, pour observer votre lien psychique. » dit M. « 0011 fera la mission tout seul, et 003 restera ici dans l'avion comme tour de contrôle télépathique. »
003 et 0011 se regardèrent, réalisant que ça serait la plus loin qu'ils seraient l'un de l'autre depuis qu'ils se sont rencontres dans la prison en Birmanie.
« Mais je ne veux pas être tour de contrôle. » geignis 003. « Je veux rester avec lui. » 0011 hocha la tête, d'accord avec elle.
« Arrêtez de vous comporter comme des écoliers malades d'amour. » gronda M. Il se retourna. « Général, expliquez la mission. »
Le général parla avec son accent lourd Nigérian. « On vient de passer les de'n'yères années en éliminant le g'oupe te''iste islamique 'ad'cale Boko Ha'am du 'égion no'd-ouest du Nige'ia, avec l'aide de votre a'mée b'it'nnique. Les te''istes se déplacent 'apidement, ils ne cessent jamais de 'emb'ller et s'installer quelque pa't d'aut'e. Ils sont comme des moustiques. Path'tique et petit, mais diff'cile à éc'ser et dange'eux à laisser viv'e. » Il leur montra une grande carte du Nigeria. « Voilà la pose'tion d'un camp Boko Ha'am const'uite 'éce'ment. On a ass'ssiné leu' de'nier chef il y'a quelques semaines, et on c'oit que le nouveau chef de-facto est là. Not'e int'ligenceNot'e int'lligence nous dit qu'ils ont aussi obtenu une pièce d'ah'till'ie, placé sur une c'ête à côté du camp, déf'dant la meilleu'e entrée. On vous off'e la mission de dét''i'e l'a'tille'ie en douce pou' que nos t'oupes peuvent att'quer plus soud'nement. Cont'e ces soldats gué'lla, chaque seconde qu'on ne gâche pas en se méfiant de l'ah'till'ie est une seconde que les te''istes ne pou''ont pas ut'liser pour s'enfui'. »
« Le docteur Hall, » rajouta M, « a suggéré que vous pourriez peut-être communiquer de l'information télépathiquement, que ça soit directement ou indirectement. Une fois l'artillerie éliminée, attend les essais de communication de 003. On essayera de vous donner d'instructions suivants. »
« Si j'ai tort dans mon hypothèse, cache-toi jusqu'à que l'armée Nigérian arrive. Ils sauront que t'es là et te ramèneront à Lagos, » dit le docteur Hall.
Le général Abuja donna une paire de lunettes de vision nocturne et une écharpe noire et fine à 0011. « Pou' les moustiques, les v'aies. »
Avec un « clang ! » l'arrière de l'Hercules s'ouvra dans du noir. La queue de l'avion au-dessus d'eux leur bloqua la vue des étoiles. 0011 accepta la mission à contrecœur. Il serra sa femme dans ses bras et l'embrassa.
Après une minute, le général Abuja se racla la gorge. « Vous n'avez que quelques secondes de plus pour sauter, 0011. » 0011 lâcha sa femme à contrecœur et marcha en arrière jusqu'à que ses pieds était au bord du précipice, en ne quittant pas les yeux de 003 du tout.
Enfin, il donna un pas de plus et tomba de l'Hercules vers le sol.
Il fit un backflip pour qu'il tomba tête en premier, plongeant vers le sol. Il voyait un groupe de petites lumières loin en-dessous de lui : le camp terroriste. Bécoter avec sa femme lui avait ramené plus près que prévu.
Sa tête commença à faire mal en tombant. « Ça doit être la force d'accélération, » il pensa. Immédiatement sa femme lui manqua, car il s'est habitué à toujours l'avoir là pour lui réconforter s'il avait mal.
Il ouvrit son parachute relativement près du sol, mais en atterrissant ne put pas éviter un arbre et s'est attrape dedans. Il se décrocha rapidement et sauta par-terre. Il mit ses lunettes nocturnes et s'enrobe la tête avec l'écharpe noire, pour qu'aucun bout de peau était exposé aux pestes porteuses de la malaria.
Il avança lentement dans l'herbe haute de la forêt Sambisa, faisant attention à chaque pas qu'il posait, car la forêt était apparemment couverte de mines. 0011 espéra qu'ils décourageaient autant les animaux prédateurs que lui.
Effectivement il se trouva sur un chemin poussé dans l'herbe. Il regarda à droite, un peu plus loin il put voir un cratère et des carcasses d'hyènes tachetées, explosés en petits morceaux par une mine de Boko Haram. Malgré leur mode de vie impitoyable et meurtrier, 0011 eu pitié pour les créatures loup-comme ou ours-comme. Ils ne méritaient pas être pris dans un piège pour des humains.
Il continua dans la direction des lumières. Il eut de plus en plus mal à la tête. Il se demanda ce que faisait sa femme en ce moment. Il l'imagina assis tristement dans un coin de l'Hercules, boudant pendant que l'avion les ramena au port nigérian. Non, pas possible. Elle était une femme de caractère forte et mature. Elle devrait aller.
Loin au-dessus de lui, 003 était assis tristement dans un coin de l'Hercules, boudant pendant que l'avion les ramena au port nigérian.
Il arpenta le camp d'une colline à côté, quelques huttes faites en troncs d'arbres et de paille. Avec ses lunettes nocturnes, il vit le contour de l'artillerie à sa gauche, visant vers une petite vallée. Il s'y rendit.
Avait-t-il bu de l'alcool avant la mission ? Sa tête eu très mal et il se sentait devenir faible de l'intelligence. Il arriva à l'artillerie et plaça une mine en-dessous. Il resterait là et ne le détonerait que quand les Nigérians auront arrivé, pour ne pas effrayer les terroristes et tout gâcher.
« J'ai fini, je reviens bientôt, chérie, » il se pensa. Il chercha un bon endroit pour se cacher.
Il regarda vers le camp, et vit deux terroristes brandissant des glaives, à deux mètres de lui. Ça faisait combien de temps qu'ils étaient là ? 003 a dû pas… ah ouais… elle n'était pas là.
« T'es qui, toi ? » ils crièrent en arabe. « Touche pas ! »
0011 se lança en avant pour désarmer un d'eux avec un coup de pied. Son pied rata la main, mais tapa de toute façon le poignet de l'homme à gauche, et le glaive s'envola. Il attrapa le bras de l'autre, mais le terroriste était trop fort et le repoussa, ce qui fut trébucher et tomber 0011.
Le premier terroriste lui sauta dessus et l'immobilisa sur les mains et les jambes. 0011 essaya désespérément de se souvenir comment sortir de cette position. Pour une raison ou une autre ça ne lui venait pas.
Quand le deuxième terroriste le piétina le front, son mal de tête fut enfin trop pour supporter, et il perdit conscience.
