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PDV du narrateur
La dernière phrase de leur capitaine fit rapidement remarquer l'absence de Moyesïa à Shachi, Penguin et les membres des familles Gun et Saber présents. Subitement le chirurgien de la mort se releva d'un bon et se précipita vers la baie vitré brisée. Ses pas faisaient des clapotis réguliers sur le sol de la salle n'étant pas encore totalement débarrassée de toute l'eau qui l'avait envahie il y avait peu. Une fois prêt de la baie vitrée, comportant un trou béant en son centre, Law regarda à travers la surface qui était intacte et ainsi vit en contrebas sa nakama. Oui, bel et bien sa nakama dans une position bien délicate. Le démon était avachi, tout en étant inconscient, sur une corniche de la falaise. Une corniche menaçant de tomber à tout moment.
Sans perdre de temps, l'homme à la peau halé ramassa une barre de fer traînant heureusement par là et de toutes ses forces brisa une des dernières parties de la vitre n'ayant pas encore été endommagée. Par la suite, le chirurgien s'approcha du bord de la falaise au plus près qu'il ne le put, puis créa une room pour atteindre sa nakama sous les regards inquiets des autres personnes présentes, regardant la tentative de sauvetage du démon anxieusement.
Alors que la room du capitaine pirate approchait enfin Moyesïa, la corniche ou reposait cette dernière céda, et les cœurs de tous ratèrent un battement. Le corps inerte de Sïa tombant vers une mort certaine pour le démon, il ne fallut pas plus au chirurgien pour prendre une décision. Sans crier garde, avec une montée d'adrénaline lui tiraillant intérieurement tout son être, Law sauta presque inconsciemment dans le vide alors que ses compagnons se mettaient à hurler sous l'effet de la peur.
Le ténébreux agrandit sa room rapidement, plus rapidement que jamais il ne l'avait fait. En un mouvement de ses doigts tatoués, tout en puisant dans ses forces restantes Law atteint son but en téléportant sa nakama et lui-même auprès des autres.
Le corps inerte du démon reposait désormais,dans les bras tatoués du chirurgien reprenant son souffle et la maîtrise de ses émotions. Tout en papillonnant des yeux, la démone put s'extraire quelques secondes de son inconscience. Ses magnifiques pupilles émeraude se posèrent sur le visage finement dessiné de son capitaine, la tenant fermement dans ses bras. Avec cette dernière vision du ténébreux, et la désagréable pensée qu'elle était bonne pour nombre de soin médicaux, Moyesïa retourna dans le noir en fermant pour un bon moment les yeux.
PDV de Moyesïa
Fatiguée mais vivante. Avachie sur le lit de ma cabine je me repose, heureuse d'être enfin sortie de l'infirmerie. Bien que je sois encore recouverte de bandages, je suis largement satisfaite de ma première aventure au sein des Hearts. J'aurai certainement d'autres cicatrices mais cela ne me dérange pas. Sur cette dernière constatation, je parviens à me redresser et retire mon haut. A chacun de mes mouvements, mon corps courbaturé me fait grincer des dents. Mais malgré tout, j'admets sans mal que le travail de mon capitaine est remarquable.
Se n'est pas pour rien qu'il est surnommé chirurgien, bien que « la mort » n'inspire pas forcément confiance quand tu dois passer sur sa table d'opération. Mais son talent dans cette profession ne peut aucunement être remis en cause. Seulement une fine bande blanche m'entourant l'abdomen me rappelle que je me suis faite soignée par lui.
Avec l'un de mes doigts, je retrace par-dessus la bande ma blessure, puis ma cicatrice ce qui me procure un désagréable frisson me remontant le dos. Mes douloureux souvenirs me reviennent doucement en mémoire, alors qu'au même moment la porte s'ouvre sur Shachi se stoppant net en voyant ma tenue. Je ne porte rien d'autre que ma culotte et la dite bande blanche dont je vous parlais. En plus claire, cet accoutrement ne cache pas grand chose. Puis, en même temps que le visage de mon « frère » prend quelques colorations, une veine prend place sur ma tempe et je saisis mon oreiller pour l'envoyer sur le mécanicien roux.
- Espèce d'aniki pervers! Apprends donc à frapper sur une porte, nom de Diable!
-Désolé Sïa! Je ne voulais pas!
Attrapant à la volée mon tee-shirt, j'enfile prestement ce dernier. Par la suite, je fusille du regard le rouquin déglutissant devant l'œillade menaçante dont je le gratifie.
-Je t'assure que je suis navré, répète-il.
-Ouais, bon pas grave. On ne va pas en faire tout un fromage. Pourquoi es-tu là aniki?
-Juste m'assurer que tu n'avais besoin de rien.
-Non, répondis-je en m'affalant de nouveau sur mon matelas, ramène moi mon coussin s'il te plait.
Obtempérant à ma demande, Shachi récupère l'objet étant au sol et s'avance vers moi. Il me le temps et en le récupérant je souffle un gentil merci. Ramenant mes genoux à ma poitrine tout en resserrant la prise que j'ai sur mon oreiller, je souffle sur une mèche de mes cheveux m'obstruant la vue alors que mon "frère" s'assoit à mes côté.
-M'ennuie, déclarais-je subitement.
-Héhé, j'suis désolé mais de un ; il faut attendre ton rétablissement et de deux t'es privée de sortie par le capitaine.
-Pff, juste parce que je m'étais éclipsée avec Velt. De plus, au final ça nous a avantagé quand vous vous êtes fait capturer. Et je me sens bien.
-Ouais mais bon. C'est Law qui décide.
-Comme tu dis c'est lui que commande. Vais voir si je ne peux pas lui faire changer d'avis.
Retrouvant du poil de la bête je me relève et me dirige vers la cabine de Trafalgar étant juste en face de la mienne, délaissant Shachi. Devant la cabine du capitaine, je toque puis y pénètre en entendant un : entrez. Je retrouve alors Trafalgar, également salement amoché, couché dans son lit un livre à la main pour ne pas changer. Quelques bandages par ci par-là lui recouvre le corps, sans oublier un pansement sur la joue.
Trouvant que j'ai déjà largement été polie, je me mets à l'aise et me couche à ses côtés sans rien demander. De son côté, Trafalgar ne fait pas l'ombre d'un geste et reste concentré sur son livre tandis que je l'observe quelques secondes avant d'engager la conversation.
-Vous lisez quoi capitaine?
-Quel est le but de ta visite Sïa?
-T'es trop perspicace Trafalgar, dis-je en soupirant, rémission de peine! Soit sympa! Je m'ennuie à mourir! Laisse-moi sortir! Il reste plus beaucoup de temps avant que l'on quitte l'île! le suppliais-je.
-Hors de question.
-Mais! Soit gentil! S'il te plaît! S'il te plaît! commençais-je à répéter tout en sautillant sur le matelas.
N'ayant aucune réaction de sa part, je gonfle des joues mais ne baisse pas pour autant les bras. A pas feutré, je m'approche de lui, pose une main sur sa poitrine et de l'autre lui retire son ouvrage des yeux avant de murmurer de nouveau.
-S'il te plaît capitaine~.
-Non.
-Mon diable ! Que t'es dure à faire flancher, m'exclamais-je en m'asseyant un peu plus loin sur le matelas.
Le seul bon point de ma précédente tentative est qu'il a délaissé sa lecture et m'offre toute son attention. Bien sûr, je n'oublie pas de remarquer que son rictus habituel s'est de nouveau plâtré sur ses lèvres. Qu'est que je pourrais bien faire pour qu'il change d'avis ? Cogitant quelques instants une idée me traverse l'esprit et plus j'y pense, plus j'ai envie de la mettre en application rien que pour voir la tête qu'il fera. De nouveau je me rapproche de lui et viens murmurer au creux de son oreille.
-Dis-moi capitaine...es-tu chatouilleux?
Avant que je ne lui laisse le temps de répondre, ou même de gérer l'information mes doigts glissent le long de son corps pour passer sous son pull canari et me mets à le chatouiller. Il tient quelques pitoyables et infimes secondes, avant d'exploser dans un fou rire incontrôlable. Tout en se tenant les côtes, Law essaye de s'astreindre de mon emprise.
-Allez capitaine. Tout s'arrête s'y vous levez ma punition.
Occupée à "torturer" mon capitaine je ne remarque trop tard qu'il inverse nos positions en me faisant basculer sur le côté à l'aide de sa jambe. Maintenant, Trafalgar est au-dessus de moi et me tient fermement les poignets au-dessus de la tête.
-Miss, tu vas le regretter.
- Non, ne fais pas sA HAHA!
Trop tard, mon capitaine m'inflige le même traitement et rapidement mon rire fait écho contre les murs de sa cabine. Essayant de m'échapper, je me contorsionne un peu dans tout les sens possibles et imaginables. A cet instant la comparaison avec un verre de terre glissant entre des doigts me va à la perfection. Je rigole tellement que des larmes se montrent aux coins de mes yeux. Puis, malheureusement la bonne humeur s'évapore quand mes blessures me font comprendre d'arrêter de bouger autant. Laissant une petite plainte de douleur s'échapper de mes lèvres, Trafalgar arrête et hausse un peu mon tee-shirt.
-Heureusement ta blessure ne s'est pas rouvertes malgré tes gamineries, affirme-t-il en rabaissant mon haut et s'asseyant sur le bord du lit.
-Comment cela mes bêtises! Tu y as bien participé! Et sinon t'as changé d'avis? Peux sortir?
En se pinçant l'arrête du nez, et sans me répondre mon capitaine se lève du matelas et récupèrent son nodachi posé sur son bureau. Par la suite, il va jusqu'à la porte de sa chambre puis l'ouvre tout en me faisant un signe de tête.
- Dépêche-toi. Tu sors mais avec moi et quand je décide qu'on rentre, on rentre.
-Youpi! Vous êtes un amour chirurgien de la mort!
-Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre sur cette terre...
PDV du narrateur
Malgré ses blessures Moyesïa marchait avec vivacité, et sa joie de vie habituelle dans les rues de l'île du phare au côté de son capitaine. La plus part des natifs qui les reconnurent, les saluèrent avec gaieté et les remercièrent de les avoir délivrés de Bob. Puis quand par pur curiosité Moyesïa s'approcha d'un stand ou une odeur envoûtante de nourriture se dégageait, elle se retrouva avec dans la bouche un morceau de beignet. D'une traite elle l'engloutit.
-Trop bon, fit le démon des étoiles dans les yeux.
-Heureux que tu aimes, répondit le vendeur. En voilà deux autres pour toi, finit-il par dire en lui tendant les aliments.
Touchée par le geste Sïa, embrassa sur le front le vieil homme qui tenait la boutique qui au passage se mit à rougir avant de s'en aller rejoindre Law. Une fois près de lui, le démon exilé lui tendit l'un des beignets que le chirurgien accepta et dégusta en silence. Puis, Moyesïa voulant aller dans un endroit précis avant le départ de l'équipage traîna son capitaine une bonne partie du reste de la journée dans toute la ville, tout en prétextant qu'elle savait parfaitement ou elle allait.
En ayant largement assez au bout d'un moment, le capitaine pirate prit les choses en mains et ils atteignirent rapidement le lieu où voulait se rendre la brune.
C'est-à-dire, une petite chaumière dont la cheminée lâchait de la fumée. Sous les fenêtres de la bâtisse quelques pots de fleurs étaient posés, contenant de magnifiques roses. Impatiente, Moyesïa se dépêcha de toquer à la porte.
-Entré s'est ouvert!
Les deux Heart entrèrent en même temps dans la charmante petite maison où se reposaient les Guns et Sabers n'ayant pas encore pris la décision de retourner dans leurs phares . A la vue de son amie, la petite Akui s'empressa de sauter dans les bras de Sïa la réceptionnant au vol devant les regards attendris des adultes et celui désintéressé de Velt.
-Encore toi, dit subitement Velt, vous êtes toujours pas partis de notre île.
Ne prenant pas en compte cette pique, Sïa préféra lui tirer la langue tout en gonflant les joues devant la petite Akui rigolant à gorge déployée. Un peu plus loin, se tenant à l'écart de cette agitation le capitaine des Hearts attendait patiemment avec un sourire. Pour une fois que lui et son équipage ne devraient pas partir en catastrophe, il pouvait bien se laisser aller et se mit à divaguer dans ses pensées avant d'être interrompu par la fille aînée de l'ancien chef de la résistance contre Bob. Cette dernière, toujours un air neutre et dur sur le visage, sortit de la poche de son jean déchiré une feuille pliée en quatre qu'elle tendit à Law s'en emparant.
-Quelques informations sur la prochaine île, déclara Diane.
D'un mouvement de la tête le capitaine des Hearts la remercia. Quant à la brune, elle se détourna du brun pour revenir s'asseoir sur un fauteuil et d'écouter la conversation des autres d'une oreille discrète . Une petite heure plus tard, une question qui brûlait les lèvres de plus d'un fut posée par Anastasie
-Sinon, jeunes gens quand partirez-vous?
A cette instant toutes les têtes présentent se dirigèrent vers Law, dont le regard était dissimulé sous son bonnet. Avec un soupir, le chirurgien se décida à répondre.
-Nous sommes déjà prêts à partir depuis un moment. Certainement durant cette nuit. Nous voulons éviter de prendre de plein fouet une nouvelle tempête se formant.
-Alors vous serez là au moins jusqu'à la fête, s'empressa d'ajouter Akui.
-Quelle fête? demanda Sïa.
-La fête des âmes guerrières! expliqua la fillette en balançant ses pieds avec un sourire accroché aux lèvres, enfin après quatre ans l'île va pouvoir de nouveau la faire. Vous serez là avec votre équipage les z'amoureux ?
Avant que quiconque ne puisse faire quoique ce soit, le chirurgien de la mort prit la parole un brin exaspéré à force d'entendre les propos faussé de la fillette .
-Peut-être.
D'un mouvement de la tête, il fit signe à sa nakama qu'il était grand temps de partir. Cette dernière s'exécuta tout en remerciant les occupants de la charmante chaumière de leur hospitalité. Une fois de nouveau dans les rues de la ville étant toujours aussi bruyante et active, Sïa regarda chaque chose avec mille fois plus d'intérêt.
-Tu veux y aller à ce point, miss?
La dite miss, se stoppa d'un coup dans sa marche. Et dire qu'elle pensait que son capitaine n'avait pas remarqué tout l'engouement pour cette fête s'étant installé en elle depuis que la fillette en avait parlé. Mais,bien trop perspicace, le chirurgien parvint à décrypter le masque du démon.
-Ça se voit à ce point? demanda Moyesïa revenant auprès de Law.
-Non. Alors tu réponds à ma question?
-Oui. Je meurs d'envie d'y aller, avoua la brune dans un soupir de déception dû au fait que le brun puisse aussi bien la mettre à jour, je voudrai me rendre à une fête ou il n'y aura aucun intérêt personnelle pour une fois. A Akuma il n'y a rien si cela n'avantage personne. Enfin, dans l'Akuma ou j'ai grandi!
-Et bien pourquoi ne pas y aller à cette fête des guerriers, déclara le chirurgien affichant un mystérieux sourire.
Le démon qui jusqu'à présent restait maître de ses émotions ne put rien cacher. Ses yeux s'agrandirent par la surprise et sa bouche s'entrouvrit. Sans le savoir Law venait d'enlever un morceau du masque de souffrance de Sïa à jamais.
-Par contre, continua le capitaine pirate, il semble qu'il faut être habillé d'un Yukata, finit-il en pointant du doigt une affiche sur un mur expliquant les règles de la fête. Allons donc t'en acheter un.
Se dirigeant vers un magasin, un sourire ne pouvant être retiré du fin visage de la démone, cette dernière avait des étoiles dans les yeux. Avec entrain, ils rentrèrent dans la boutique. Le chirurgien de la mort s'écarta des allées et resta en retrait après avoir ordonna à Sïa de se dépêcher. Pas à pas, la brune balaya des yeux les yukatas tous plus splendides les uns que les autres. Mais, elle voulait au moins en trouver un qui pourrait plaire à son capitaine vu que c'est lui qui payait.
Sans qu'elle ne trouve réellement ce qui pourrait faire le bonheur de Trafalgar, la démone dirigea son choix vers un yukata blanc. En le soulevant un second tomba. Celui-ci était d'une couleur bien atypique, un jaune canari bien criard et arborait de magnifique motif en fleur. Le hasard faisant bien les choses, le vêtement était parfaitement à la taille de la brune. Dans un rire cristallin, et malicieux Moyesïa le ramassa et déposa le premier.
La détentrice des pouvoirs des chaines fit un signe de la main, bien discret à la vendeuse qui s'empressa de venir voir sa cliente. Devenant complice du coup que la Heart voulait jouer à son capitaine, la vendeuse aida son acheteuse à cacher le Yukata. Ainsi sans savoir le choix que sa nakama avait fait, le capitaine pirate passa à la caisse.
En rentrant au sous-marin, Law informa ses hommes du futur programme et chacun en fut bien heureux de la tournure des évènements. S'éclipsant discrètement en embarquant Shachi, l'unique membre féminin de cet équipage se dirigea vers sa cabine.
Ainsi le mécanicien roux, se retrouva assit une dizaine de minutes sur le lit de Sïa les yeux fermé. Durant ces quelques minutes, où le rouquin se retrouva privé du sens de la vue suite à un ordre de Moyesïa, cette dernière enfilait son yukata tout en prenant grand soin de ne pas rouvrir ses blessures. Une fois son nouvel achat revêtu, le démon se regarda un moment dans le miroir s'assurant une dernière fois que tout était bien fait, avant de donner la permission à son aniki d'ouvrir les yeux.
Shachi en découvrant sa "sœur" revêtu de son yukata, se mit à siffler devant ce magnifique spectacle ravissant ses yeux. Contre toute attente, la couleur canari se mariait parfaitement avec le teint cadavérique du démon. Sans oublier qu'un splendide obi blanc ceinturait la taille de guêpe de la brune. Pour finir, une fine touche de maquillage avait été appliqué sur le doux visage de Sïa.
-T'es splendide sœurette, ajouta Shachi, fais moi penser à ne pas te quitter des yeux de toute la soirée. Pas envie d'être déjà tonton!
-T'es bête!
Débutant une petite chamaillerie fraternelle les deux Hearts ne virent pas le temps passer, si bien que s'est la lourde voix de Jean-Bart qui les appela pour qu'ils viennent rejoindre les autres sur le pont. Pris de cours, ils se dépêchèrent d'habiller Shachi à son tour, puis d'un pas pressé ils arrivèrent à la sortie du navire. Une fois la porte ouverte tous les regards de leurs nakamas se posèrent sur la démone.
A cet instant l'équipage de Trafalgar fit face à un dilemme. Siffler d'admiration leur amie ou rigoler face au choix de la couleur du Yukata. Enfin presque tous, durent faire un choix à l'exception du capitaine se gardant bien de le montrer.
Tous sauf le chirurgien de la mort, qui balayait sans gêne mais discrètement des yeux le corps de sa nakama. Après tout, voir une belle femme dans un magnifique yukata et de plus de sa couleur préférée n'allait certainement pas lui déplaire.
Ce n'est seulement quand le reste de ses hommes se calmèrent enfin, que l'équipage du Heart débarqua sur terre. Avec gaieté, ils découvrirent les rues de la ville remplit de stands en tout genre en cette fin d'après midi. Chacun essaya des jeux différents, comme la pêche au poisson rouge soldé par un échec collectif, ou les douceurs cuisinières de l'île.
L'esprit de Sïa qui devait traiter avec rapidité toute cette agitation se concentra soudainement vers un nouveau jeu. Elle s'y dirigea seule, interpella la personne qui tenait la boutique et puis posa les quelque berry qui lui restait sur le comptoir. Par la suite, la jeune femme se retrouva avec un faux fusil dans les mains. Tentant du mieux qu'elle put, elle se loupa magistralement et ne frôla jamais sa cible. Quand il ne lui restait plus qu'une chance, sur ses doigt fin une seconde main se posa et elle sentit quelqu'un dans son dos. L'inconnu pressa la gâchette et la fausse balle se logea au centre de la cible. Le vendeur bon perdant, leurs donna leur lot gagné avec le sourire. Une peluche ressemblant bien étrangement au second des Heart pirates.
En se retournant, Moyesïa remarqua que celui qui l'avait aidée n'était qu'autre qu'Archer, le sniper de l'équipage. La démone n'avait jamais eu vraiment l'opportunité de lui parler jusqu'à présent, savant simplement que cet homme la dépassant d'une bonne tête était froid et distant. Il aimait la solitude, mais aussi son équipage. Comme la démone sa peau était telle que de la porcelaine et ses cheveux noirs, mi-long étaient coiffés dans une queue de cheval. Sans oublier qu'il avait en sa possession de magnifiques yeux chocolat.
-Merci Archer.
-De rien Sïa. C'est bien lui que tu voulais gagner, demanda le sniper en pointant du doigt la peluche entre les mains de la démone.
-Oui. Il me faisait penser à Bepo. Et en plus, je ne sais pas en quoi il est fait mais c'est super doux.
-Je vois...
Cette courte conversation s'arrêta là. Bien que brève, Sïa se sentit plus proche du lui. La démone appréciait la différence de caractère de chacun au sein de l'équipage et prenait le temps qu'il faudrait pour tisser des liens solides avec eux. Serrant sa peluche, le démon aux magnifiques yeux émeraude continua son bonhomme de chemin jusqu'à arriver au niveau de son capitaine.
-J'ai pas encore vue les Saber et Gun, s'attrista t-elle.
-Cela ne m'étonne pas. Il y a bien trop de monde, mais rassure toi miss ils viendront certainement nous dire au revoir.
-Sans doute. Capitaine je m'en vais un peu plus loin du groupe. A plus.
-Miss si tu n'es pas là quand on lèvera l'ancre, je jure que tu le regratteras. Ne compte pas sur moi pour t'attendre , prévint Law.
-D'accord capitaine! Serai à l'heure! s'écria Sïa en partant au pas de course, après avoir laissé sa peluche dans les mains de son capitaine qui n'avait même pas eu le temps de protester.
Se faufilant dans tous les recoins, Moyesïa fit abstraction de son entourage se dépêchant d'atteindre son objectif. Sa course folle la mena dans les recoins les plus sombres de la ville et bientôt plus aucun passant ne fut dans son champ de vision. Elle ne s'arrêta seulement que quand elle atteint une place où au beau milieu quatre statuts représentant les héros de l'île étaient construites. Le démon ferma les yeux et un fin sourire prit place sur son visage.
- C'est bien ici, murmura t-elle.
Se plaçant au centre de la place, Moyesïa commença à réciter dans une autre langue un long texte qu'elle semblait connaître pas cœur. Au dernier mot qu'elle prononça, autour d'elle quatre présences fantomatiques dégageant une aura blanche et apaisante apparurent. Mais, à leurs pieds des mains appartenant à des êtres en décompositions les retenaient. Sans hésitation, et nullement apeurée par ces présences, Moyesïa se mordit une de ses lèvres jusqu'au sang.
Par la suite, la brune s'approchant de l'une des âmes prisonnière et l'embrassa sur le front. A cet instant, dans un cri grisant l'être ressemblant à un cadavre au pied du héro de l'île disparut. La gravité ne faisant depuis bien longtemps plus effet sur l'âme de l'homme s'étant sacrifié, cette dernière s'envola de quelques mètres au-dessus du sol avant de s'effacer progressivement. Par la suite la démone s'occupa de deux autres. Il ne restait plus qu'une âme à délivrer à présent.
Dans une lumière procurant une agréable chaleur, la dernière âme se matérialisa en ce qu'elle devait être à l'époque où elle avait une enveloppe charnelle. Ainsi, un magnifique jeune homme aux cheveux aussi blond que l'or et aux yeux orangés fit face à Moyesïa.
-Qu'a t-il après? demanda le jeune homme.
-Je ne sais pas, lui répondit sur un ton infiniment doux Moyesïa, mais je pense qu'il est grand temps pour vous de quitter cette terre et de rejoindre vos proches. Vous avez tous assez souffert. Laissez-moi vous offrir le repos.
D'un simple hochement de tête l'âme fit comprendre à la brune de poursuivre. Les lèvres de Sïa, toujours ensanglantées, se posèrent avec une infinie douceur sur le front de l'âme se sentant dans l'instant dépossédée d'un poids posant sur son cœur. Alors qu'il s'en volait, il saisit subitement une manche du Yukata de la brune et se retrouva ainsi tête en bas et les jambes pointant vers les cieux.
-Jeune dame merci, dit-il en pleurant, écoutez bien mon avertissement. Une lame pourpre se dressera sur votre chemin, l'une des dernières. Prenez garde votre futur peut prendre deux tournants dès à présent.
Suite à sa déclaration l'âme lâcha Sïa, puis disparut à son tour l'esprit serin. Quand à la démone contemplant l'astre céleste nocturne, elle brisa le silence.
-Peux-tu arrêter de te cacher?
Sortant de l'ombre d'un bâtiment, l'automate Seb fit son apparition et s'approcha du démon.
-Je suppose qu'il sera préférable pour moi, de tenir ce que j'ai vu secret.
-Exactement. T'es tu remis de tes blessures?
-Peut-on vraiment dire que j'ai été blessé, répondit Seb dans un rire gêné, je ne suis qu'une machine. Je n'ai pas de sentiments et ne ressens pas la douleur.
-Alors pourquoi as-tu changé de camps? Pourquoi n'être pas resté fidèle à Bob?
-Fidèle à lui? Je ne l'ai jamais été. Cet enfoiré avait simplement une télécommande pouvant mon contrôler. Sophia me l'a heureusement rendu, et désormais je peux faire ce que je veux.
-Tu restes quand même bien mystérieux, argumenta Sïa.
Par la suite, dans un dernier regard attristé étant adressé à Seb, la Kagugarami s'en alla en silence avant d'être stoppée par le petit ingénieur lui offrant un bout de papier qu'elle accepta.
-Une vivre carte. Conseil: garde-la. Elle pourrait te servir un jour, et peut-être auras-tu des réponses sur moi...
Comme il était apparu Seb disparu en courant vers une ruelle, laissant Moyesïa plongée dans ses pensées concernant cette carte de vie, Seb et les derniers mots de l'âme. Il reste donc encore des incomplets en ce monde, pensa la démone en regardant de nouveau les cieux en silence tout en affichant un air songeur.
PDV de Moyesïa
N'ayant pas vu le temps passé, il ne me reste plus que cinq minutes pour retourner au sous-marin tout en étant à l'heure. Courant comme une folle dans les rues animées de la ville, je bouscule maladroitement quelques personnes puis m'excuse rapidement avant de reprendre mon sprint.
Egalement, dans une boucle sans fin les dernières paroles de Trafalgar résonne dans ma tête. Serait-il vraiment capable de me laisser ici? Non, n'est-ce pas? Les Hearts pirates ne sont pas comme à Akuma. Nous sommes tous unis tel une famille, qu'il me tarde de retrouver. Puis en arrivant enfin à la dernière ruelle avant le port, je remarque qu'une foule d'habitants certainement venus nous dire au revoir, me bloque la route vers les quais. Me frayant difficilement un passage, j'arrive tout de même à passer et tombe de haut en posant mes yeux là ou devrait être amarré le sous-marin. A la place de trouver le curieux navire voguant sous les eaux, cette merveille technologique, seul un « rien » m'accueille. Pas une trace du navire jaune canari, et pas une trace de mes nakamas.
-Sïa, m'interpelle la voix de Velt, ils sont déjà partis.
Nul doute que derrière moi se trouve la famille Gun et Saber, mais je ne peux leur faire face. L'équipage de Trafalgar est-il comme les autres personnes qui s'occupaient de moi, puis me délaissaient, me laissant croire sans cesse à l'illusion que j'avais une place dans leurs cœurs, même qu'un peu ? Aniki n'as t-il rien fait pour qu'ils ne me délaissent pas?...Je refuse d'y croire.
Prise de pensées sombres, je sursaute en remarquant une sphère bleu recouvrant les environs subitement. Au même instant que l'espace bleuté m'enveloppe, mon chagrin s'envole puis je me retourne une dernière fois vers les deux familles des phares que je connais. Je leurs adresse un dernier sourire puis disparaît devant leurs yeux s'écarquillant sous la surprise. Quant à moi, je me retrouve devant mon capitaine avec toujours cette lueur indéchiffrable dans le regard.
-La prochaine fois, je te laisserai pour de vrai derrière miss.
-Mais oui! Je n'en crois pas un mot, dis-je en sautant à son cou pour lui offrir un câlin.
Trafalgar se crispe en premier temps face à ce contact physique, puis essaye de se dégager de mon étreinte. Mais peine perdue je ne le lâcherai pas, je ne lâcherai ô grand jamais ma nouvelle famille.
