Merci à Cora-hearts pour sa review ^^. Une lectrice toujours au poste ;)
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Shachi et Penguin souhaitèrent prendre leurs jambes à leurs cous. Le visage habituellement si indéchiffrable de leur capitaine transmit en un instant l'exaspération et la colère de ce dernier, si bien que les deux hearts glapirent, pâlirent dangereusement et finirent dans les bras de l'un de l'autre.
Mais malheureusement pour eux, la fuite qu'ils espéraient tant leur était inaccessible, pour la simple et bonne raison qu'ils étaient paralysés par la peur. Les deux hommes toujours enlacés sursautèrent à l'entente de la voix de leur capitaine.
-Venez.
Ils hochèrent leurs têtes, et sans poser la moindre question se contentèrent d'obéir. C'est pourquoi, ils suivirent leur capitaine leur ordonnant d'aller récupérer leurs manteaux. Une fois cela fait, les deux mécaniciens allèrent sur le pont du navire où les jumeaux de l'équipage, Charle et Chorle étaient déjà présents.
-Il est où le capitaine ? Demanda d'une petite voix Penguin.
-Dans ton dos.
Une main sur sa poitrine, ayant manqué de peu une crise cardiaque, Shachi comme Penguin se retournèrent. Adossé à son navire, Law referma la porte, puis passa devant les deux cardiaques de l'instant tentant de se remettre de cette énième frayeur.
Passant devant eux, l'un des jumeaux roux offrit un sourire de compassion aux deux mécaniciens, alors que son frère gloussa, se moquant ouvertement de ses deux nakamas. Le bon frère, allons nous dire, retourna son attention sur l'escargot phone qu'il avait en main, puis dans un soupire arrêta la communication qu'il tentait d'avoir depuis de bonnes minutes.
-Elle répond pas, capitaine.
Bien sûr ! Cela aurait été trop beau qu'elle ne décroche, songea le capitaine pirate au bord de l'implosion. Sans oublier, qu'avec toute la neige tombée la veille l'espoir de trouver sa piste était bien naïf. Dans un soupir, le ténébreux en compagnie de son petit groupe de nakamas posa pieds à terre et se dirigea vers la ville, dans l'espoir que sa nakama eut assez de jugeote pour s'y être réfugiée.
Aux portes du village repéré la veille, l'escargot phone tenu par Chorle retentit. Shachi eut l'espace d'un instant la pensée que cela puisse être « sa sœur », mais déchanta bien vite en entendant la voix inquiète du second des hearts.
-Désolé! Le prisonnier n'est plus là non plus! s'écria l'ours en panique.
Le calme avant la tempête...
Le chirurgien donna quelques directives à son second, d'une voix plus froide que le climat de l'île, puis en termina avec cette communication téléphonique l'ayant mit hors de lui. Accélérant le pas, il conduit ses hommes faisant tout pour se faire oublier, à peine respiraient-ils, dans une taverne pour se réchauffer.
Tous accoudés à une table, Law repensa aux derniers événements. Donc, durant la nuit, sa nakama disparaît ainsi que leur prisonnier. Aucun signe d'effraction, ni de lutte au seing de son navire. L'hypothèse qu'elle se soit carapatée pour explorer l'île malgré son interdiction lui plut. Le toubib était quasiment certain que cette idée soit vraie vu le caractère de sa nakama, qu'il savait bien têtue.
Et maintenant que le chirurgien avait la cause du départ de la miss, il cherchait le lien avec le prisonnier. Pourquoi cette sombre idiote de démone avait-elle filé en compagnie de l'albinos ? Quelques idées lui traversèrent l'esprit, mais Law avait le pressentiment d'être loin de la vérité. A coup sûr, cette partie de l'histoire devait trouver une raison dans l'esprit farfelu de la brune ayant sans nul doute pondut un plan peu crédible.
Se pinçant l'arrête du nez, Trafalgar pensa qu'il manquait un bouton off à sa nakama. Ou pire, trouver le bouton reset serait bien plus utile. Ne jamais avoir sauvé cette brune ayant atterrit sur son navire, lui traversait parfois l'esprit lors des journées les plus pénibles, comme aujourd'hui.
Mais alors que ses pensées le turlupinaient, soudainement, des gardes originaires de l'île envahirent la taverne. Le lieutenant dirigeant la section des autorités de l'île s'éclaircit la voix, toussota, puis débuta son annonce.
Et quelle surprise pour les pirates d'entendre parler de leur ancien captif. Apprenant du soldat que ce dernier était prince de l'île, un prince déchu ayant froidement prémédité la mort de la famille royale pour monter sur le trône.
La garde s'en alla peu après, promettant une affolante récompense pour la tête du prince. Quant aux pirates, ils tournèrent leurs têtes vers leur capitaine dont la priorité restait tout de même les recherches de leur camarade. Cependant, ces informations supplémentaires emmenées par les gardes, une nouvelle piste à creuser, permit à un nouveau plan de germer dans la caboche bien pleine du ténébreux.
-Appelez le reste de l'équipage, cherchez tous ceux étant du côté de ce prince. Peut-être a t'il trouvé refuge chez un « ami », tout en embarquant notre nakama.
Hochant leurs têtes les pirates obéirent aux ordres clairs et précis de leur capitaine, qui se sépara d'eux. Peut-être qu'une petite visite à la famille royale ferait avancer les choses.
Au seing du palais royal
Elise se tenait fièrement dans le dos de sa sœur aînée, miraculeusement remise sur pieds. Cette dernière, sceptre à la main, récitait un discourt visant à motiver ses troupes. Ses soldats, ses conseillers et serviteurs, tous, regardaient avec peur leurs princesses. Leurs souveraines aux regards à jamais perdus, enfin sauf Nina ayant gardé un œil valide, avaient après tout offert leurs vues à un démon.
-Je n'irai pas par quatre chemins. Mon but est simple. Braves soldats, je n'ai qu'une demande à vous formuler. Traquez mon frère, ramenez-le ici pour qu'il soit jugé pour ses crimes.
Ils gobèrent les paroles de leur lady prête à sacrifier un membre de sa famille pour eux. Otitie était aussi bonne que ses défunts parents, et la sagesse lui était acquise malgré son peu d'expérience et son jeune âge. Sans hésitation ils crurent en elle. La salle se vida, le temps passant lentement fut rythmé par les patrouilles s'en allant du château.
Otitie soupira, et finit par s'affaler sur le trône derrière elle. Sa plus jeune sœur en larmes vint à ses côtés, et s'effondra sur son épaule.
Quant à Elise, un coup d'œil d'Otitie dans sa direction, et l'ancienne malade s'inquiéta. Avec une curiosité macabre, de nouveau Elise s'exerçait à ses nouveaux dons. Jouant avec un fil d'or lévitant dans l'air, sa sœur tentait de lire le futur d'une quelque qu'once personne.
Venant d'acquérir leurs nouvelles capacités, leur talent de tisseuse était sommaire et interagir sur la vie d'humain hors de leur portée. Sans oublier que la cadette sentit bien vite les effets secondaires de ses talents. Ses doigts s'engourdirent, et la forcèrent à cesser sa lecture, laissant la vie d'un de ses soldats comportant ses secrets en paix.
Exténuée la jeune tisseuse s'assit sur une banquette encastrée dans un mur. Non loin d'une fenêtre, l'albinos s'y adossa et y observa le paysage. La constante question où pouvait donc se terrer son rat de frère la pourchassait. Où pouvait-il bien être ? Que mijotait-il ? Quand pourrait-elle prendre sa revanche?
Mais, ce n'était pas tout. Aussi, Elise aurait tout donné pour savoir où se trouvait la démone venue à elles, leurs bienfaitrices selon la princesse. Après tout, des questions traitant de ses nouveaux pouvoirs lui brûlaient les lèvres ! Malheureusement, pour l'heure, d'autres préoccupations se pointaient. La porte du hall s'ouvrit sans que personne ne se soit annoncé, les pas calmes annonçant aux trois soeurs que quelqu'un s'approchait.
-Qui va là? demanda Ottiti sur ses gardes.
-Trafalgar Law.
Le sang de l'aînée ne fit qu'un tour. Que pouvait bien chercher ici un pirate de ce calibre?! Se redressant, la jeune femme s'assit dignement sur son trône, et diriger par sa cadette Nina sut approximativement où tourner sa tête pour faire face au pirate.
-Que voulez vous? De l'or?
-La tête du prince, déclara le chirurgien considérant l'état des trois femmes.
Leurs visages aux paupières cousues grossièrement intriguaient au plus haut point le ténébreux. De son côté, Elise serra les poings. Alors ainsi, leur frère leur avait dégoté des problèmes avec la piraterie?! Songea la princesse se consumant dans la colère et la haine, ne prêtant que peu d'attention à l'entretien entre sa sœur et le rooki.
Le chirurgien resta à parlementer une bonne demi-heure avec les princesses, en apprenant le plus possible sur son fugitif. Car après tout connaître son ennemi est la base pour toute victoire, une base à ne jamais négliger selon le chirurgien emboîtant ses informations reçus de la part de la princesse résignée, à celles qu'il possédait déjà.
Repensant son plan, le chirurgien put avancer, et sut où aller après avoir quitter le château à l'aide de sa room. S'enfonçant dans les quartiers malfamés de la ville pour passer inaperçu, par mégarde, il percuta là-bas une jeune femme coiffée de dreadlocks.
La femme à terre ayant percuté le pirate se releva bien vite, regarda son vis-à-vis et pâlit. Le tortionnaire de son fiancé Molono ! Et merde... La poisse devait définitivement lui coller au popotin.
Tentant d'avoir l'air le plus naturel possible, Emy tira une drôle de grimace, regarda tout sauf le chirurgien, et se mit à siffloter. Lançant la phrase : quelle belle journée n'est ce pas, elle tourna les talons et d'une démarche robotique tenta de s'en aller.
Chose qu'elle n'eut pas le loisir de faire. Sans gêne, Law lui empoigna l'avant bras, la retenant fermement. Il connaissait cette miss. Comment? Revenant d'à peine quelques minutes de son entrevue avec les princesse du royaume, et se doutant qu'il n'avait pas tant de miss du style arpentant les ruelles sombres et peu fréquentable, Law déduit sans peine que la chance était de son côté, et qu'il avait affaire à la fiancée du prince. Un sourire sadique s'étira sur ses lèvres alors qu'il se pencha à son oreille.
-Tu as exactement une minute pour me dire ton choix. Coopération, ou mort?
Du retour auprès de Moyesïa.
La démone souffla par le nez, puis avec ce qui lui restait de force leva sa main. Cette dernière immergea de son tombeau de neige, puis l'aida à se redresser. Près d'elle, alors que la tempête ne s'apaisa pas, les empreintes de son ancien captif ne seraient bientôt plus que de l'histoire ancienne. Se relevant, Kagugarami eut la pensée véridique que Trafalgar la disséquerait si elle laissait filer Molono. Donc, ne souhaitant pas subir pareil sort, la jeune femme se remit en route.
Mais le temps de l'île en décida autrement. Les pas de Molono s'effacèrent alors que dans ce désert blanchâtre la démone finit par se perdre pour de bon. Quel chemin emprunter? Allait-elle mourir ici? Une mort bien bête, une mort causée par son entêtement, et sa résistance face à l'autorité.
Souriant, la brune se traita d'idiote mentalement. Elle était frigorifiée, et ne ressentait plus depuis longtemps les bouts de ses doigts ainsi que ceux de ses orteils. Ses pas étaient ridiculement petits, et son corps était malmené tel une tige affrontant le vent. Pourtant, elle tenta de s'en sortir, de trouver au moins un abri.
Sa marche fut soudainement moins ardue, ses pieds sortant miraculeusement des centimètres de neige la ralentissant. Mais brusquement, elle glissa. La surface sous ses pieds était lisse.
Se relevant de nouveau, Moyesïa fit un pas et le regretta. Un sinistre craquement la fit se tendre, et elle comprit dans quelle galère se trouvait-elle. Un lac gelé. Autour d'elle, la couche de glace recouvrant la surface de l'eau craqua, chaque fissure se rejoignant tôt ou tard.
Moyesïa retint son souffle, ferma les yeux, sourit tristement, puis l'instant d'après tout se brisa. La glace lâcha sous son poids, son corps plongea dans l'eau glacée. De suite elle battit énergiquement des bras, et des jambes, et s'accrocha à un morceau de glace flottant près d'elle.
Désormais dans l'eau, le froid qu'elle ressentait sur la terre ferme ne lui semblait plus qu'une mise en bouche. Ses paupières déjà bien lourdes s'alourdirent doublement, ses membres déjà engourdis rejetèrent tout ordre venant d'elle. Il y avait comme une grève intérieure, plus personne n'acceptait d'accomplir son travail.
Un soupir, de dernières tendres pensées dirigées vers ses camarades, et la démone chavira sur le côté sombrant dans l'eau. Sïa s'endormait paisiblement, ses souvenirs défilant lui semblèrent bien lointains.
Malheureusement, il semblerait que le sort s'acharne et cette douce fin l'appelant lui fut brusquement retirée. Sans un signe annonciateur, elle sentit une vive douleur lui transpercer le pied droit.
Puis, elle fut comme happée vers la surface, son pied embroché tiré. Une fois à la surface, se fut bien à contre coeur qu'elle reprit sa respiration, la douleur la tiraillant lui fit serrer des dents. Apportant l'une de ses mains à son pied, ses doigts rencontrèrent l'harpon incrusté dans sa chair. La démone releva les yeux, et tomba nez à nez avec son agresseur/sauveur.
Grand, mince, et élancé. Il devait facilement atteindre les un mètre quatre-vingt quinze. Il portait un chapeau feutre noir sur ses cheveux noir, et une barbe de trois jours durcissait ses traits. Il s'approcha de la heart, qui ne trouva nullement la force de le repousser. Se laissant ainsi faire, se fut sans sourciller que cet inconnu arracha violemment l'harpon planté dans le pieds de la heart hurlant sous l'effet de la douleur. Sans plus attendre, l'homme hissa sa victime sur son épaule.
Ballottée de droite à gauche, la respiration sifflante, pour vivre la brune se raccrocha à ce contact la réchauffant tout de même. L'inquiétude était présente, que lui voulait son « sauveur ».
« Sauveur » qui semblait savoir où se diriger. Bien vite il conduit Kagugarami dans une cabane de chasseur, où il y alimenta le foyer d'un feu en fin de vie. Le ténébreux déposa Moyesïa auprès de cette cheminée après l'avoir dévêtu de ses habits trempés, la laissant en sous vêtement sous une mince couverture. Posait dans un coin de la pièce, regardant avec fatigue son sauveur, la démone blessée grimaça en voyant l'état de son pied.
Quant à l'inconnu, il s'assit sur une chaise en bois, enleva son manteau noir le laissant ainsi dans une tenue dès plus classique et sobre. Chemise noire, pantalon noir, et chaussures à talonnettes également noire. Le « sauveur » de Sïa s'alluma une nouvelle cigarette et sortit de la poche de son manteau un escargot phone ainsi que quelques avis de recherches et brochures de journaux récents.
A voix haute, il en lut deux.
-Kagugarami Otake Moyesïa, surnommée L'entrave. Ce sont pas foulés pour ton surnom dis donc. Prime 75 000 000 berry, p'tite dernière au seing de l'équipage d'une racaille en vogue. J'ai nommé Trafalgar Law. Présente lors de l'attaque du port Rooky dont le monde des affaires a dut mal à se remettre. Ben dit donc, pas mal, pas mal.
Très bien, donc ce petit discourt avait eut le mérite de mettre les points sur les i. Les données actuelles présentaient cet homme comme un ennemi.
Le trentenaire passa un main dans sa tignasse grisonnante par endroit, puis s'équipa d'un escargot phone possédant quelques plumes roses sur le dos, ainsi qu'une paire de lunette teintée. Il composa un numéro, et le gastéropode se mit en route. Il ne fallut que quelques secondes d'attente avant que la voix d'un autre homme ne résonne dans la pièce.
-Fufufu. Mark, ça fait un bail.
-Joker. J'ai quelques informations intéressantes pour toi. Sur tes affaires avec le pays de Stokens, et sur le rooki Trafalgar Law. D'après mes informateurs, tu sembles te pencher sur le cas de ce gamin avec insistance depuis qu'il est dans le nouveau monde.
L'animal mimant les réactions de l'autre homme perdit avec lenteur son sourire. Un air inexpressif, peut-être un peu froid tout compte fait, remplaça la facette joyeuse. Le dénommé Joker de l'autre côté du fil entouré de femmes au bord d'une piscine scandaleusement magnifiques envoya ailleurs toute cette charmante compagnie. Une fois seul le roi de Dressrosa reprit d'un ton sérieux poursuivit la conversation.
-Mark, ne me dérange pas inutilement.
-Comme si c'était dans mes habitudes. Il se trouve qu'actuellement Trafalgar met des bâtons dans les roues dans ta nouvelle petite affaire. Mais chance, j'ai réussi à dégoter sa nouvelle subordonnée. Qu'en fais-je?
De longues secondes s'écoulèrent où seul le vent hurlant dehors se fit entendre. Les cimes des sapins pliaient face aux éléments déchaînés, et Sïa contre le mur tenta d'y prendre appui pour se relever. Ignorant son pied douloureux la démone captive, une fois de plus, parvint à se relever mais éternua, attirant ainsi l'attention de Mark.
Escargot phone à la main, ce dernier tout en poursuivant sa conversation avec Doffy s'approcha de Moyesïa et marcha sur son pied blessé, avant de s'acharner dessus jusqu'à se que sa captive capitule, retournant se vautrer au sol tout en tenant son membre blessé. D'ordinaire, elle aurait put montrer bien plus de résistance, mais sa précédente balade ayant chaviré au désastre l'avait tout bonnement épuisée, et Sïa craignait de couver la grippe.
Son souffle sifflant, ses joues rougies par la fièvre, et de la sueur perlant sur son front n'étaient que preuves de cette supposition. Le démon à terre scruta haineusement son tortionnaire achevant sa communication par escargot phone.
-Très bien...ce petit aristocrate fut bien décevant. Ramène-moi L'entrave.
-Comme tu veux Joker, déclara le mercenaire alors que le « catcha » de fin lui signala que son interlocuteur venait de raccrocher.
Maintenant en tête à tête avec sa victime, le trentenaire pouvait aviser de son état alarmant. N'ayant pas sur lui de quoi la soigner, il se détourna et s'assit de nouveau sur sa chaise. Jambes écartées, mains sur les cuisses, il toisa froidement Sïa. Il espérait qu'elle ne trépasse pas, cette nouvelle n'enchanterait guère son employeur ayant visiblement des projets pour la brune.
En réalité, Mark attendait simplement que les éléments se déchaînant à l'extérieur s'apaisent pour pouvoir rejoindre la ville côtière la plus proche, et embarquer sur un navire spécifique l'ayant déjà accueilli. De là, il conclurait avec Joker un lieu où laisser la brune. Et vous vous doutez bien que Mark ne connaissait pas d'un iota le visage, ou le nom réel de son employeur. Seule sa paye l'intéressait.
Au bout d'un moment, la démone ne tint plus. Son accès de fièvre, sa perte de sang, et la fatigue la contraignirent à rejoindre les bras d'un sommeil forcé. Sa main qui jusqu'à présent retenait le drap la couvrant lâcha sa prise, dévoilant l'une de ses épaules. Tête appuyée contre le mur, elle se laissa aller.
Satisfait, Mark s'alluma une nouvelle cigarette, puis souffla un nuage de fumée tout en s'affalant. Cette satanée chaise n'était en rien agréable. Le dossier bien trop petit pour lui étant bien trop grand.
Quelque heures durent s'écouler jusqu'à ce que Mark ne jugea que le temps ne lui permette de sortir. Reprenant en main les vêtements de la demoiselle, il fit le choix de les abandonner là, les jetant au feu crépitant dans la cheminée.
Approchant du démon assoupi, il la prit dans ses bras, puis la posa sur son épaule. Il ajusta le drap la couvrant, puis sortit. Ses pas s'enfoncèrent directement dans la neige fraîche le gênant. Jurant, Mark s'approcha d'une moto neige qu'il délivra de la tonne de neige s'étant entassée dessus. Il enfourcha sa moto neige et posa le corps inerte qu'il transportait sur ses cuisses.
Mark actionna l'engin ne demandant qu'à ronronner, puis posa sur son nez une paire de lunettes de soleil. Baillant de lassitude avant de faire gronder le moteur, il débuta son trajet dans le paysage immaculé. Arrivant à une petite ville portuaire il redonna la moto des neiges au loueur auquel il l'avait prise.
Kagugarami sortant avec difficulté de son sommeil sur l'épaule, il alla au port. Le trentenaire y retrouva un marchand d'esclaves qu'il pouvait d'une certaine manière qualifier « d'associé », qu'il salua avant de demander une place pour lui et son « colis » à bord.
Un large sourire aux lèvres, l'esclavagiste ne le lui refusa pas cela, surtout contraint par deux ou trois marchandises de très bonne qualité que son « ami » lui avait apporté. Mark se contenta de cela pour embarquer sur le navire, alors que dans son dos il sentit le regard de fouine de son « associé » s'attarder sur sa captive. Aucun doute, le mercenaire devrait garder un oeil sur lui pour ne pas se faire chaparder Moyesïa.
Les marins à bords du cargo obéirent aux ordres qu'on leur hurlait, alors qu'un conduit Mark aux calles pour qu'il puisse y déposer sa marchandise avec les leurs. Délaissant Sïa là-bas, mais à part des autres futurs esclaves, Mark s'en alla sans un regard en arrière. Quant à Sïa, elle finit par ouvrir les yeux.
Bougeant légèrement, elle remarqua que ses poignets étaient enchaînés au dessus de sa tête. Son regard terne considéra ses entraves, tandis que son pied blessé refit des siennes. La couverture qu'elle portait jusqu'à présent avait glissé au sol, la laissant en sous-vêtement aux yeux de tous.
La 10ème Otake avait du mal à suivre le fil de ses souvenirs. Les idées et derniers événements s'entremêlaient, et bien vite des hallucinations s'ajoutèrent à l'équation. Sa fièvre la faisant délirer, sa bouche était pâteuse. Devant elle, l'espace d'un instant elle vit un fantôme du passé traverser la pièce et se cacher derrière des caisses. Moyesïa ayant suivit du regard ce spectre attira l'attention des autres occupants des cellules. Avec un faible sourire, elle l'appela:
-Shu?
Son hallucination réapparut. Sorti de sa cachette, un jeune homme de 16 ans s'approcha de la brune. Son visage lui était flou, ne lui permettant pas à son plus grand désespoir de revoir ses traits. Malgré tout, un sourire illumina le visage de Sïa. Elle y croyait. C'était Shu, réellement lui...
Un rire lui échappa, alors que d'une voix rauque la brune poursuivit.
-Pars. Tu sais, c'est dangereux de me côtoyer. J'ai cru t'avoir perdu. Tu peux t'en aller. Maintenant a-
Sïa se stoppa. Son « rêve » devenait cauchemar. Le kimono de ce Shu se rougit de son sang, alors que le jeune homme tomba à genoux, son corps partant en avant et allant buter celui de la brune. Moyesïa tenta d'emmener ses mains vers son ami, mais les chaînes la retenant l'en empêchèrent. Sa lèvre inférieure trembla, ses larmes menacèrent de couler alors que sa respiration devint plus rapide.
Plus rien à part ce poids ne comptait. Un poids pesant des tonnes au seing de sa poitrine. Les battements de son cœur étaient horribles à supporter. Ne pouvait-il pas cesser de battre? Lui, ce coeur si lourd, lui donnant la sensation de tomber dans son estomac. Les chaînes la retenant ne pouvaient-elles pas s'envoler pour que Moyesïa puisse enfin apporter ses mains à sa poitrine et qu'elle s'arrache cette pompe!
S'agitant en vain, les flashs d'un passé sombre et sanglant lui revinrent. Le corps de son ami au dessus d'elle la maculait de sang, tandis que les coins sombres de la pièce engloutirent de leurs ténèbres les lieux.
Et enfin, la voix faible de son ami parvint à ses oreilles. L'hallucination releva la tête, une main tremblante se posa sur la joue du démon, et les paroles les plus dures qu'elle n'eut jamais dû supporter s'imposèrent une nouvelle fois.
-Je t'aime Moyesïa, déclara son ami trépassant alors que la brune laissa ses sanglots s'exprimer.
