Chapitre 2
Les secondes puis les minutes s'écoulèrent, et le public avait même fini par se calmer. Malgré la panne de courant, Hyoga était parvenu à rejoindre les autres chevaliers près du ring, seul. La tension montait dans le bâtiment, alors que le cosmos agressif qui les étouffait ne faiblissait pas. C'est alors que toutes les lumières se rallumèrent, révélant le ring, la loge de Saori, les gradins et l'armure d'or, exposée comme un trophée. Une silhouette se tenait là, assise nonchalamment sur l'estrade, adossée à la boîte dorée, les bras croisés, comme s'il était tout à fait normal de se trouver là. Son armure, fort semblable à celle d'Ikki, avait la couleur des flammes, et de longues rangées de plumes tombaient dans son dos. Il regardait les hommes au centre de la pièce, le menton relevé comme pour les prendre de haut, avec un sourire fier. Si, dans les gradins, le public se demandait qui pouvait être cet homme, et comment il s'était retrouvé là, les chevaliers, au centre, restèrent un instant sans voix. Ce n'est que quand il descendit souplement de l'estrade que l'un d'eux eut enfin une réaction.
"C'est le chevalier du Phénix, demanda Shiryu dans un murmure ?
– Si c'est lui, je ne m'attendais pas vraiment à ça, commenta Seiya sur le même ton."
Près d'eux, Ikki n'osa dire un mot, sur le moment. Il s'était imaginé, ces derniers jours, que le seul chevalier manquant devait être Shun. Et maintenant qu'il l'avait en face de lui, quelque chose le dérangeait. Et s'il s'était trompé ? Et si Jabu avait raison ? La question fatidique franchit cependant la barrière de ses lèvres, dans un cri.
"Shun, c'est toi ?"
L'interpellé baissa légèrement la tête, comme pour mieux regarder Ikki. Quand leurs yeux se croisèrent, le temps sembla s'arrêter un instant, et le doute ne fut plus permis. Ils avaient les mêmes yeux. Il était impossible de se tromper : leurs iris bleu clair étaient leur seul point en commun. Et pourtant… L'Oiseau de Paradis ne parvint pas à se réjouir. Il avait toujours ce sentiment dérangeant qui le remuait. Comme une petite alarme dans sa tête. C'était comme si il avait un étranger devant lui, et il s'en voulut de toute son âme de ressentir ça. C'était tout de même son frère, en face de lui ! Celui qui lui avait été arraché, i ans. Alors pourquoi ne ressentait-il rien pour lui ? Il vit le sourire orgueilleux de l'autre homme disparaître et, d'une voix forte et claire, celui-ci annonça.
"Navré, mais Shun est mort."
Quelques regards confus s'échangèrent entre les chevaliers autour du ring. Ce que le Phénix disait n'avait aucun sens, car tous l'avaient reconnu. Même s'il n'avait plus rien du petit garçon sensible et à la larme facile qu'ils avaient tous connu, enfants, ils étaient pourtant persuadés d'être en présence du petit frère d'Ikki.
"Qu'est-ce que tu racontes ?"
Jabu, malhabile sur ses jambes tremblantes, se tenait au bord du ring d'une main, et soutenait ses côtes de l'autre. Son armure violette était fissurée par endroit, suite à son atterrissage violent. Ça ne l'empêcha pas de lancer un regard moqueur au nouveau venu.
"Tu essaies de faire ton intéressant, avec ton entrée et ta tirade ? Tu passes juste pour un idiot.
– Jabu, tais-toi !"
Le Phénix le jaugea un instant, avant qu'un sourire en coin n'étire ses lèvres et qu'il ne se détourne de lui d'un air hautain.
"Dit celui qui faisait le malin avant de se faire envoyer en l'air."
Dans une autre situation, Ikki aurait bien ri de la mine déconfite de Jabu, qui précéda sa grimace indignée. Mais l'heure n'était pas aux plaisanteries. Ça ne changeait rien au fait que les paroles de son frère n'avaient aucun sens. Qu'essayait-il de dire par-là ? Qu'il avait perdu sa douceur ? Qu'il avait changé à tout jamais ? Peut-être bien. Mais il avait cru voir, très brièvement, de la tristesse dans ses yeux quand il avait prononcé le mot "mort", comme s'il avait été profondément affecté. Comme s'il parlait sincèrement d'une autre personne.
Soudainement, il le vit sauter avec grâce, presque comme s'il volait, jusqu'en bas des gradins. Il n'était à présent qu'à quelques mètres d'eux et sembla les analyser du regard. Ses yeux bleus clairs brûlaient d'une haine qui déstabilisa Ikki. Mais il nota tout de même, au-dessus de l'œil gauche, deux petites cicatrices lui barrant l'arcade, à moitié dissimulée par ses cheveux. Il pensa alors brièvement qu'il devait en cacher bien d'autres sous son armure.
"Quoi qu'il en soit… reprit Shun en contournant le ring, lentement, comme un félin tournant autour d'une proie. Je ne suis pas venu jusqu'ici pour prendre part à ce stupide Tournoi. J'étais venu pour régler son compte au vieux Kido, que nous devrions tous tenir pour responsable de notre Enfer…"
Il s'arrêta quelques secondes pour jeter un regard emplis de mépris aux chevaliers l'entourant, avant de lever les yeux vers la loge de Saori, toujours assise sur son trône doré, avec son majordome à ses côtés.
"Sauf que j'apprends, à peine arrivé, qu'il a passé l'arme à gauche et a donné les rênes à sa petite-fille… continua-t-il d'une voix plus forte. Et qu'en plus, vous acceptez de vous battre pour son bon plaisir !"
Son regard méprisant repassa sur chacun d'entre eux. Tous pouvaient y lire du dégoût et de la colère. Il s'arrêta plus longuement sur Seiya et Ikki.
"À moins que certains d'entre vous n'aient une bonne raison de vous donner en spectacle pour sa Majesté."
Les deux derniers mots furent crachés avec un tel mépris que Tatsumi, dans un cri indigné, attira son attention vers la loge.
"Dois-je te rappeler que tu dois le respect à Mademoiselle Kido ?!
– Moi ? s'emporta immédiatement le Phénix. Mais je ne lui dois rien du tout ! Quant à toi, tu devrais apprendre à tenir ta langue !"
Sur ses mots, Shun chargea son cosmos dans son poing et, d'un simple geste, envoya une déflagration vers la loge. L'attaque traversa la vitre pour frapper violemment Tatsumi, l'envoyant heurter le mur derrière lui. Quelques cris surpris et horrifiés fusèrent à travers le Colisée. Le chevalier se retourna en entendant des pas, dans son dos, et remarqua que l'Oiseau de Paradis s'était un peu rapproché de lui.
"Shun… tenta-t-il avec douceur et fermeté. Je ne sais pas ce qu'il t'est arrivé sur cette île, mais c'est terminé, maintenant. Calme-toi, ça ne te ressemble pas.
– Ne m'appelle pas comme ça. répondit le plus jeune, la mâchoire serrée. Et ne t'avises plus jamais de me comparer à lui, je suis… Je suis différent ! Et ne me dis pas non plus comment je devrais me comporter ! Justement, tu ne sais pas ce qu'il s'est passé sur cette île ! Tu n'y étais pas !
– Ne dis pas ça comme si j'étais responsable !
– Ce sont eux, les responsables ! explosa alors le Phénix en désignant la loge. Et ça me dépasse que vous soyez tous là, à sagement leur obéir alors qu'on en a tous bavé !"
Sur le moment, Ikki ne trouva rien à redire, se rendant bien compte qu'il y avait un fond de vérité dans ce qu'il disait. Mais s'il tentait de lui expliquer qu'il avait fait ça pour lui, il prendrait le risque de l'énerver un peu plus. Il devait trouver une autre solution pour le calmer. Ce n'était pas comme si il avait le Shun de son enfance devant lui. C'était tout de même étrange, se dit-il, cette façon qu'avait son frère de renier celui qu'il était, jusqu'à rejeter son propre nom. Comment en était-il arrivé là ?
"Je vous ai bien observés. reprit le jeune homme, avant de se détourner vers l'estrade. C'est l'armure d'or qui vous intéresse ? S'il n'y a que ça qui vous oblige à participer à cette farce, le problème est réglé.
– Comment ça ?"
Alors que Seiya allait s'approcher à son tour, le Phénix leva le bras et claqua des doigts. En réponse à son geste, la boîte dorée contenant l'armure bascula dangereusement vers l'avant, avant de dégringoler en bas de l'estrade. L'urne arrêta sa course près des gradins, le couvercle s'étant détaché tout seul de la structure. Un silence parcourut l'assemblée quelques instants. Dans sa loge, Saori comprit aisément le problème avant qu'un des membres du public ne l'annonce d'une voix blanche.
"Il a volé l'armure.
– Où est-elle ? demanda-t-elle d'une voix impérieuse. Où as-tu caché l'armure d'or ?!"
Le Phénix se tourna alors vers la jeune femme, avec un sourire fier et satisfait.
"Si tu veux récupérer ta précieuse armure, Princesse, il va falloir que tu te débrouilles pour la retrouver, et que tu viennes la chercher. lui dit-il avant d'ajouter en direction des chevaliers. Ou que vous le fassiez à sa place.
– Shun !"
Alors que Ikki et Seiya s'élançaient à toute vitesse vers le Phénix, la lumière s'éteignit à nouveau, brusquement, arrachant de nouveaux cris effrayés au public. Cette fois-ci, cependant, la panne de courant dura à peine quelques secondes : juste le temps que le chevalier solitaire ne s'éclipse. On pouvait encore sentir des traces de son cosmos brûlant là où il se trouvait. De rage, Ikki donna un puissant coup de poing dans le mur le plus proche, qui se fissura sous l'impact, répandant de la poussière de plâtre sur le sol.
"Ça va aller, Ikki, demanda Seiya avec une pointe d'inquiétude ?
– Ça va. répondit-il un peu sèchement. Je ne comprends pas ce qui lui prend.
– Ce qui lui prend, c'est qu'il a deux cases en moins, ton frère. rétorqua Jabu, toujours accroché aux chaînes du ring. Remarque, vu là où il est allé…
– Toi, je te jure que si tu la fermes pas tout de suite, tu voleras dans les écrans avant de manger les gradins !
– Cela suffit ! les interrompit Saori d'une voix forte. Le chevalier Phénix ne doit pas être très loin ! Qu'attendez-vous pour le rattraper ? Vous devez récupérer l'armure d'or !
– Oh, ça va ! s'écria Seiya. On n'a pas d'ordre à recevoir de vous ! Cette disparition nous embête autant que vous !"
"Parle pour toi." songea Ikki, avant de s'élancer vers la sortie la plus proche, suivi de Seiya, Shiryu et Hyoga. Lui n'avait que faire de l'armure, il n'avait jamais été question de vouloir la remporter. Shun avait toujours été son unique but. Et il le retrouverait coûte que coûte.
...
"Ikki ? demanda Seiya une fois sortis. Vu que c'est ton frère… Tu n'aurais pas une petite idée d'où il aurait pu aller ?
– Comment veux-tu que je sache ? On n'a presque rien connu d'autre que les orphelinats et la Fondation.
– Quand bien même, il semble qu'il ait complètement rejeté son passé. renchérit Shiryu. Je le vois mal aller dans un endroit qu'il a connu dans son enfance, dans ces conditions.
– Nous voilà bien avancés. soupira Hyoga. On a un chevalier en colère et en liberté, et il se promène avec une armure d'or. Ça ne devrait pas être bien compliqué, tout de même.
– Tokyo, c'est énorme. Il peut être littéralement n'importe où.
– Pas n'importe où, non. contra le Dragon. On peut retirer les endroits exposés de la liste de cachettes potentielles. Écartons aussi les endroits publics et particulièrement fréquentés. Il a dit qu'il nous avait observé, il doit forcément être dans le coin depuis le début, il devait bien dormir quelque part.
– Pas dans un hôtel, il se serait très vite fait remarquer.
– Je crois que je sais. les interrompit Hyoga, attirant tous les regards. S'il a emprunté le même transport à l'aller qu'au retour, il a dû revenir au Japon en bateau.
– Oui, et ?
– Réfléchis, Seiya. Il y a un tas d'entrepôts, au Port. C'est l'endroit idéal pour cacher quelque chose comme une armure.
– C'est cohérent, oui. Dans ce cas, allons-y."
Sans plus attendre, le petit groupe se dirigea vers le Port, esquivant les passages les plus fréquentés sans pour autant prendre de détours
"Dites… demanda Seiya en cours de route. Comment pensez-vous qu'il a pris l'armure ?
– Tu penses vraiment que c'est la question la plus pertinente, s'agaça Ikki ?
– Non, il a raison. Il a laissé l'urne sur place, ça ne devait pas être pratique à balader. S'il avait eu l'idée de la porter, il se serait vite fait remarquer.
– Et s'il n'était pas tout seul ?"
Les chevaliers s'arrêtèrent un instant pour regarder Hyoga, qui se contenta de hausser les épaules.
"Ça me paraît évident. Il n'a pas pu faire autrement que de la démanteler, pour la transporter facilement. Alors, soit il a fait ça en plusieurs aller-retours, et il se serait fait remarquer à coup sûr, soit ils étaient plusieurs, chacun prenant une ou deux pièces.
– Dans ce cas, on est mal. S'ils sont plus nombreux que nous, la mission "récupération" ne sera pas aussi simple.
– De toute façon, c'est pas comme si on avait un plan d'intervention, à la base. Alors, on y va et on verra sur place."
Sans plus attendre, Ikki s'élança sur le chemin, continuant sa route jusqu'au Port. Il n'avait pas envie de se prendre la tête sur des questions futiles telles que comment ou quand son frère avait volé l'armure d'or. Sa première tentative pour le raisonner avait échoué, et il fallait qu'il trouve un autre moyen de discuter avec lui pour comprendre ce qui lui était arrivé. Il devait savoir comment il était devenu ce garçon colérique qui avait renoncé à son nom et frappé Tatsumi sans hésiter. Alors, certes, le majordome l'avait bien mérité, mais ça ne ressemblait pas au Shun qu'ils avaient connu.
Le petit groupe de chevaliers arrivèrent bien vite aux entrepôts, qui s'élevaient tous en ligne le long du Port. Les environs étaient terriblement calmes, si calmes qu'il ne semblait y avoir personne, au premier abord. Cependant, dans le dernier bâtiment, le plus éloigné d'eux, ils sentaient plusieurs cosmos. Ils y sentaient celui de Shun, bien sûr, et, comme l'avait deviné Hyoga, il n'était pas seul : cinq autres cosmos agressifs l'entouraient, tous inconnus.
"Ils sont plus nombreux que nous, soupira Seiya.
– Non, tu crois ? commenta Ikki avec aigreur. Tu as d'autres évidences à pointer ?
– Vous allez vraiment vous disputer à chaque fois que l'un de vous va ouvrir la bouche ? s'agaça Hyoga. Parce que j'ai pas la patience de vous supporter.
– Je pense qu'on devrait tenter une entrée par le toit… proposa Shiryu sans s'occuper de leurs querelles. Ils nous ont certainement tendu une embuscade au niveau de l'entrée principale, c'est beaucoup trop évident.
– Comment on va faire, à quatre contre six ?
– Ikki pourrait essayer d'y aller pour raisonner son frère ?
– Oh, oui, c'est vrai que ça a tellement bien marché, au premier essai." ironisa Hyoga.
L'Oiseau de Paradis s'élança alors, sans plus les écouter, sautant sur le toit de l'entrepôt le plus proche pour s'avancer jusqu'au dernier. Shiryu le suivit bien vite, pour le garder à l'œil et l'empêcher de foncer bêtement. Les deux autres suivirent le mouvement.
Ils s'arrêtèrent tous autour d'une petite lucarne, dans le plafond, devant sans doute servir à illuminer l'entrepôt, en journée. Par la fenêtre, ils purent voir Shun, assis sur une grosse caisse en bois, semblant attendre quelque chose, ou quelqu'un. Il y avait un coffre, devant lui, et cinq chevaliers, vêtus d'armures noires ressemblant étrangement à celle du Phénix, étaient dispersés çà et là dans le bâtiment, guettant les entrées.
"Et maintenant ?
– Je vais descendre et déployer ma Tempête du Paradis. Ils seront tous immobilisés, j'en profiterai pour récupérer Shun et partir.
– … Et c'est tout ?
– Contrairement à toi, Seiya, j'en ai rien à faire, de l'armure d'or, c'est pas mon problème. Je suis là pour récupérer mon frère, point.
– Mais… On doit récupérer l'armure !
– Rien à foutre."
Ikki explosa subitement la fenêtre et bondit dans l'ouverture, avant d'atterrir au milieu de l'entrepôt. Aussitôt au sol, entouré de débris de verre, il étendit son cosmos autour de lui, qui forma peu à peu des courants d'air s'enroulant autour de chaque chevalier présent dans la pièce. Même Shun, qui s'était levé d'un bond, en garde, fut pris dans l'attaque. Les courants d'air s'intensifièrent bien vite pour former un vent continu les empêchant de bouger, pour la plupart.
"Je te tiens." lança Ikki, regardant fixement son frère. Celui-ci resta un instant incrédule, avant qu'un sourire nerveux ne se forme aux coins de ses lèvres. Puis, à la surprise de l'Oiseau du Paradis, il explosa de rire.
"Tu pensais vraiment que ça serait aussi facile ?
– Je te demande pardon ?
– J'admets que tu as été plus rapide que prévu, je ne vous attendais pas si tôt.
– Phénix !"
Shun regarda un petit instant vers un des chevaliers en armure noir, qui semblait se débattre contre le vent qui l'immobilisait. Puis, avec une aisance surprenante, il leva le bras, faisant brûler son cosmos, avant de balayer le début de Tempête du Paradis d'un simple geste, comme s'il rejetait un simple insecte devant lui.
"Mais comment as-tu-...
– Oh, je t'en prie, j'étais là quand tu as fait valser la Licorne. rétorqua Shun sur le ton de l'évidence. J'ai bien vu ta technique, elle ne peut rien contre moi. Du coup, que comptes-tu faire ? Tu es tout seul face à six. Si tu voulais te battre, tu n'aurais aucune chance.
– Parce que tu crois que je vais me laisser impressionner par des chevaliers factices ?"
Comme pour confirmer ses dires, lorsqu'un chevalier en noir se précipita sur lui pour l'attaquer, Ikki riposta d'un coup chargé de cosmos en plein visage, l'envoyant au sol sans grande difficulté. Face à cela, Shun resta de marbre, nullement impressionné par le sang coulant sur le menton de l'homme à terre. Il eut un soupir, comme s'il était tout simplement las de ce qu'il se passait, ou bien il s'en moquait éperdument.
"Écoute, Ikki, j'ai autre chose à faire. J'ai moyennement envie de gaspiller mon énergie et mes hommes. Je suis de bonne humeur, pour l'instant et je n'ai pas tant envie de te tuer. Tu comptais beaucoup pour Shun, ça lui aurait fait trop de mal que je te tue. Sois gentil, va-t-en. Je crois que tu te moques de l'armure d'or, et tu ne tireras aucune satisfaction à m'emmener avec toi. Je te le garantis.
– Mais pourquoi tu parles comme ça ? s'impatienta Ikki. Qu'est-ce qui te prend, à te faire passer pour un autre ?!
– Je ne me fais pas pass-?"
Soudainement, la porte principale de l'entrepôt fut brusquement ouverte, dans un énorme fracas, et Seiya, Hyoga et Shiryu pénétrèrent dans le bâtiment. La température baissa drastiquement, alors que le Pégase envoya une salve de météore sur le premier chevalier noir qui se trouva devant lui. Un autre chevalier subit, dans le même temps, la colère du Dragon, qui le propulsa dans les airs, l'envoyant frôler le plafond, avant d'atterrir lourdement aux côtés des deux frères en pleine querelle.
"La cavalerie arrive, à ce que je vois." commenta Shun, se détournant de son frère, avant de s'emparer d'un grand sac de sport, dans le coffre. Ikki put rapidement voir, à travers l'ouverture du sac, un éclat doré, avant que le garçon ne saute sur une pile de caisses, et ordonne d'une voix forte.
"Phénix Noirs, rendez-vous à l'endroit prévu ! Ne les laissez pas prendre l'armure d'or !"
D'un autre bond, il passa par la fenêtre brisée, dans le plafond, et disparut sur les toits. Au même moment, les chevaliers noirs bondirent sur les chevaliers de bronze pour les attaquer. Même Ikki, alors qu'il s'apprêtait à suivre son frère, fut assailli par celui qu'il avait mis au tapis, avant l'arrivée de ses camarades. Le combat s'engagea aussitôt entre les deux camps. Les attaques s'enchainèrent, le cosmos brûla et s'enflamma, se matérialisant tantôt en dragons en colère, ou en cristaux de glace tranchants. Les chevaliers noirs ne tinrent pas longtemps, et tombèrent bien vite face aux coups de leurs adversaires, gelés ou couverts d'ecchymoses. Dans le bâtiment à l'air saturé de poussière des caisses et de l'odeur de sang, un éclat doré brilla au sol. Seiya se pencha et ramassa, sous le corps d'un de leurs ennemis, une pièce d'armure qu'ils reconnurent aussitôt.
"C'est l'armure d'or.
– Ne t'emballe pas, c'est juste le bras droit. soupira Shiryu, avec un air de déception. Je doute que Saori soit ravie.
– Avec un peu de chance, ils ont chacun un morceau. contra Hyoga. Fouillons-les.
– Ikki, tu viens nous aider ?"
Au milieu de l'entrepôt, l'Oiseau de Paradis n'eut aucune réaction, fixant la fenêtre du plafond, les poings serrés.
Hello, you !
Je sais, j'avais dit que je ne mettrais pas trop vite le chapitre suivant en ligne... Mais j'ai craqué. Je voulais absolument vous mettre la suite en ligne – très risqué alors que je n'ai même pas encore fini le chapitre 4. Et, aussi, je voulais avoir vos avis sur le vrai début de l'histoire et expliquer le pourquoi du comment de l'Oiseau de Paradis :
comme je l'ai dit à une autre lectrice, je n'ai pas laissé Andromède à Ikki parce qu'il n'a, selon moi, absolument pas l'esprit Andromède. Il est trop fonceur et, en plus, les chaînes, qui sont plus défensives qu'offensives, ne reflètent pas du tout sa façon de combattre. Elles vont bien à Shun car elles le brident dans ses combats – il n'attaque sérieusement que désarmé – ce qui, encore une fois, ne sied pas du tout à Ikki, qui se bat toujours à fond. C'est pourquoi, avec un ami fin connaisseur, nous avons choisi de lui donner l'armure de l'Oiseau de Paradis.
J'espère que ces petits explications sont satisfaisantes. J'attends vos commentaires et avis sur ce début d'histoire dans les reviews et vous dit à la prochaine (je ne sais pas quand).
Bonne journée !
