Harry ouvrit la porte doucement, et vit que la petite fille était maintenant réveillée. Ce qui l'intrigua est qu'elle suivait des yeux les petites fées qui lui tournaient autour. Elle riait devant ce spectacle, répétant entre deux rires qu'elle ne comprenait rien. Visiblement, elle pouvait les voir, mais pas les comprendre. C'était étonnant, étant une moldue, il ne pensait pas qu'elle pourrait les voir, peut-être avait-elle du sang de sorcier en elle ? Ou bien la rencontre avec les détraqueurs en était responsable ? Il l'ignorait.
Il ne savait pas trop comment l'aborder, cela faisait longtemps qu'il n'avait pas pleinement interagit avec une personne. Il y avait des personnes qui restaient en contact avec lui, comme Luna ou Neville, mais personne d'inconnu. Pour la première fois il vit comment il c'était isolé, tellement que parler avec une enfant lui était maintenant difficile. Il ne savait pas comment agir, surtout dans ces circonstances. L'enfant était maintenant orpheline, et il ne savait pas quoi faire. Il l'avait sauvé des griffes des loups garou, mais cela ne l'aidait pas. Devait-il l'adopter ? Respecter les ordres du Ministère de la magie et l'abandonner ? Tout en sachant qu'elle allait être oublié et lâcher dans un orphelinat ? Il n'aimait pas cette solution, il se souvenait, avant de quitter le monde magique, d'une étude faite par un guérisseur américain, disant que oublier quelqu'un ne supprime pas le souvenir, mais le cache au plus profond de son esprit. Harry imaginait très bien ce que pouvait faire un tel oublie, la petite fille aurait peur de quelque chose, sans savoir pourquoi. Cette peur incompréhensible et qu'elle ne pourrait pas guérir la rongerait et finirai par la tué de folie. Bien sûr, ce n'était qu'une hypothèse, mais une hypothèse qui faisait frissonner Harry.
Ce frisson attira d'ailleurs le regard de la petite fille, qui se tourna directement dans sa direction, et se mit à l'observer. Harry voyait bien l'incompréhension dans les yeux bleue de l'enfant, suivit presque aussitôt du doute, puis de la peur. Harry se maudit en silence, il était évident que de rester immobile à l'observer n'allait pas l'aider. La petite fille était, selon Harry, une version enfant de Luna. Il avait vu et entendu sa joie en présence des fées et la même innocence que dans les yeux de Luna. Elle avait de long cheveux blond qui lui descendait jusqu'en bas du dos. Elle était assez petite, et Harry ne lui donnait pas dix ans.
Il s'approcha doucement, car il avait vu qu'elle était légèrement effrayé par lui. Merlin ! Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas vu d'enfant humain ! Les petits qui naissaient ici, loup garou, fées, gobelins et bien d'autre le connaissaient, et ils n'hésitaient pas à venir le voir. Pour la première fois depuis…toujours s'il y réfléchissait, il se retrouvait face à une personne qui ne savait pas qui il était. Enfant, il était le monstre du quartier, celui dont il fallait écarter les enfants, à Poudlard, le Survivant et après…un héros, ou un futur seigneur des ténèbres selon le jour et l'avis qu'il avait donné sur tel ou tel sujet, ses gestes ou même regard. Ici, au domaine, il était le Gardien, celui qui sert de médiateur entre toutes les espèces présentes. Il n'avait jamais été en présence d'une personne qui ignorait totalement qui il était, et cela était. Magique. La petite fille le regardait, mais comme tout enfant de son âge regarde un inconnu, il n'y avait pas de vénération, de crainte, respect, juste la phrase que tout enfant connaissait « ne t'approche pas d'inconnus », et c'était exactement le regard qu'elle lui lançait, un regard de méfiance, même si, nota Harry, ses yeux partaient souvent en direction des fées qui étaient restés dans la pièce.
- Bonjour, dit doucement Harry en s'agenouillant pour être à la même hauteur que la petite fille. Je suis Harry, et tu es ?
- Lily-May, dit la petite fille d'une voix cristalline, ou je suis ?
- De quoi te souviens-tu ? demanda Harry, se préparant à la suite.
- Je mangeais avec maman et papa et j'ai entendu des cris, et puis il a fait très froid, maman…et papa, ils ont volé…et ils sont tombé…du feu..maman…papa…ils
Harry prit doucement la petite fille dans ses bras alors qu'elle pleurer sur son épaule. Il connaissait mieux qui quiconque l'effet que produisait les détraqueurs. Il laissa la petite fille pleurait, il sentait qu'elle était intelligente pour se rendre compte qu'elle avait perdu ses parents. La lueur qu'il avait vu dans ses yeux était la même que Hermione quand elle réfléchissait.
Penser à Hermione lui fit mal. Cela faisait longtemps qu'il n'y avait pas pensé. Sa meilleur amie, celle qui le comprenait le mieux, celle qui avait toujours été à ses côtés, avant de l'oublier. Poudlard avait fini, lui inoccupé, ne voulant plus devenir auror, même sous l'insistance de son meilleur ami Ron, et elle qui voulait qu'il utilise sa renommée pour faire changer les choses. Il avait essayé au début, mais il a vite été jugée trop violent, fou, dangereux. Même Hermione avait fini par lui dire de ne pas penser comme il le faisait, alors qu'il avait juste dit que Poudlard devrait être ouvert à tous ceux qui voulaient apprendre la magie, qu'ils soient gobelins, elfes, loup garou. Mais non, si Hermione avait vu l'égalité entre chaque race, elle était contre le mélange, jugeant cela dangereux. Si elle voyait ce qui l'entourait tous les jours…la preuve que ce qu'il disait été possible, et réalisable. Alors le temps passait, et il les voyait de moins en moins, avant de finir par apprendre leur mariage dans le journal. A ce moment-là, quelque chose en lui c'était brisé, et il avait décidé de partir. Il n'avait rien dit à personne, ni un au revoir, ni mot. Il avait certes laissé un semblant de testament, disant qu'il ne fallait pas le chercher, ni pleurer. Il avait donné sa part dans le magasin de blague à Georges Weasley, et abandonner tous ces biens. La demeure Black, sans la magie familiale c'était écroulé sur elle-même. Il fit cependant une chose égoïste, mais il assumait son geste. Godric Hollow était sous un fidelitas anti sorcier. Aucun sorcier ne pouvait trouver le village, et depuis la chasse aux horcruxe, le village était devenu totalement moldue avec la mort de Bathilda Tourdesac par Nagini, le serpent de Voldemort. Ainsi, aucun sorcier ne pouvait souiller la maison, la tombe et le mémorial de sa famille. Ses parents et lui avait tout donné pour eux, et ils restaient figé dans leurs tradition, tant pis pour eux, mais ils ne méritaient pas de venir dans ces lieux pour festoyer. Il détestait ça, chaque années, le pays fêtait la chute de Voldemort, mais n'adressait aucun hommage à ceux qui était mort pour que cela puisse arriver.
Cédric.
Sirius, Tonks et Remus.
Dumbledore, même s'il n'aimait pas comment il avait décidé de sa vie et de n'être qu'un pion voué à mourir.
Fred.
Dean et Seamus.
Et tant d'autres.
Tellement de gens était mort, de la main des mangemorts, du ministère de la magie sous le joug raciste de Ombrage, des rafleurs, de la peur de son voisin, qui crée des conflits et mort inutile. Les dommages collatéraux, les actes terroristes dans le Londres Moldue. Tant de mort, tant de personne oublié. Chaque année, il rejointoyait le petit mémorial qu'il avait dressé au milieu du lac du domaine. Avec les fées, il avait fait de cette île une île ou la magie était impossible, et indestructible. Il y allait avec Lavande Brown devenu loup garou suite à la bataille de Poudlard, et qui avait finalement rejoint le Domaine elle aussi. Ils honoraient leurs camarades morts, s'asseyait le temps d'une soirée à se souvenir de ces personnes, à raconter des anecdotes. C'était un moment triste, mais il sentait qu'il avait son importance, et il avait l'impression d'entendre des remerciements. Il les imaginait peut-être, mais il aimait se souvenir de ceux qui été maintenant oublié par tous.
Mais aujourd'hui, ce n'était pas des souvenirs qu'il devait se remémorer, mais des mots qui pouvaient consoler une personne, ici la jeune Lily-May. Il essaya de trouver des mots, mais il finit par abandonner, se contentant de serrer la petite fille dans ses bras pendant qu'elle pleurait. Il savait qu'au fond, aucun mot n'était bon, ça n'allait pas, tout ne vas pas bien aller, qu'il ne faut pas s'inquiéter. Tout ça n'était que des mots vident de sens, alors il attendit qu'elle s'endorme. Il sortit de sa poche une potion de Sommeil sans rêve qu'il versa doucement dans sa bouche avant de la coucher.
Demain était un autre jour, aujourd'hui elle avait pleuré, et continuerai surement dans les jours à venir. Mais il l'aidera, il ne ferait pas comme les adulte lui ont fait, le laisser seul. Pour elle il serait là, à l'aider à se rétablir, à voir ce qu'elle voulait elle, et l'accompagner. Non, il ne la laissera pas seul.
