Chapitre 6
La descente était longue et fastidieuse : Ikki ne pouvait pas se permettre de descendre à l'aveuglette, et prendre le risque de tomber à son tour au fond du précipice. Qui sait ce qu'il se trouvait dans l'obscurité ? Il n'était pas un expert en spéléologie, mais il était à peu près certain qu'il devait y avoir quelques stalagmites, tout au fond, toutes prêtes à l'accueillir s'il avait le malheur de glisser. En y repensant, il souhaita de toutes ses forces que Seiya n'ait pas connu le sort funeste que lui-même craignait, tout ça à cause de sa brutalité. Mais avait-il eu vraiment le choix ?
Son pied se posa sur une plateforme et, tout en restant accroché à la paroi humide, il risqua un coup d'oeil dans le noir. Plus bas, il y avait une autre plateforme, un peu plus large, et, plus bas encore, une autre. Sur cette dernière, cependant, Ikki crut discerner une forme, vêtue de l'habit blanc qu'ils portaient tous sous leur armure.
"Seiya, c'est toi ?!"
Aucune réponse ne lui parvint. Cependant, en se concentrant bien, il put sentir, faible mais bien présent, son cosmos luttant pour sa survie. Il eut un soupir, soulagé, et reprit sa descente avec prudence, renonçant à sauter sur la plateforme, au cas où elle serait plus fragile qu'elle en avait l'air. Il pesta un moment, se disant que son frère avait eu une idée bien cruelle, pour les faire venir dans un endroit pareil, mais finit par poser le pied sur une surface solide et résistante. Il se pencha pour constater qu'il se trouvait tout juste au-dessus du Pégase, qui restait obstinément immobile.
"J'arrive, Seiya."
Répétant l'opération, il s'agrippa à la paroi humide et descendit prudemment jusqu'à son camarade de bronze. En quelques secondes, il avait réussi à atteindre sa hauteur et, de là où il se trouvait, il put voir le fond du ravin, en contrebas. Comme il s'en était douté, les fractures causées par la chute auraient été le cadet de ses soucis s'il était tombé : l'empalement sur les stalagmites qui semblaient le narguer aurait été bien plus mortel. Écartant ses pensées sordides, il s'accroupit près de Seiya et posa ses doigts sur son cou, à la recherche d'un pouls. Semblable à son cosmos, il était faible, mais il était là. Un juron lui échappa, cependant : la descente avait été si longue et, si les estimations de l'Oiseau noir étaient exactes, il avait perdu un temps précieux. Pour combien de temps le Pégase en avait-il encore ? Il l'ignorait, mais il devait le faire remonter très vite. Se relevant, son regard se perdit sur la paroi glissante et dangereuse de la falaise : impraticable, avec un poids mort sur le dos, et il n'avait pas de temps à perdre. Il ne pouvait pas non plus sauter d'une plateforme à l'autre, c'était trop risqué.
Il en était là de ses réflexions quand, soudain, le calme le frappa. Il n'entendait plus les coups s'échanger entre les deux Dragons. Shiryu avait-il réussi ? Il pouvait sentir sa présence, tout en haut, sur la falaise, alors il ne devait en être autrement. Il repensa alors à son propre combat contre son alter ego noir. Il s'était aussi fini assez rapidement… et il se souvint d'un détail. L'Oiseau de Paradis noir avait utilisé ses courants d'air pour se propulser vers lui rapidement, alors…
Sans perdre un instant, Ikki se pencha sur Seiya pour le charger sur son dos. L'air circula un instant, délicatement tout autour de lui alors qu'il assurait sa prise sur son ami, le tenant bien pour ne pas le lâcher. Il n'avait jamais essayé ses propres techniques sur lui-même, alors il n'avait aucune idée de comment il y réagirait. Étant sûr de bien le tenir, il regarda le plafond de la grotte et le courant d'air se fit subitement plus violent.
"Tempête du Paradis !"
Violemment, il se sentit propulsé en l'air, et vit la paroi qu'il avait mis tant de temps à descendre défiler devant ses yeux à une vitesse folle. Après à peine deux secondes, c'est le visage ébahi et choqué de Shiryu qu'il vit passer rapidement devant lui, avant qu'il ne se sente frôler le plafond. Puis il retomba, avec tout le contrôle dont il était capable après un tel envol, sur la plateforme principale de la salle.
"Ikki ?! Tout va bien ?
– J'aimerais te dire oui… répondit-il en se stabilisant, avant de déposer sa charge au sol. Mais regarde un peu dans quel état il est…"
Le voyant désormais plus clairement que dans le ravin, Ikki sentit un frisson remonter sa colonne. La peau de Seiya, autrefois bronzée par le soleil de Grèce, avait entièrement noirci. Il avait beau regarder, il ne put voir aucune tache claire, même infime. Était-il déjà trop tard ?
"L'Oiseau noir a dit qu'il n'en avait plus pour très longtemps. C'est à cause du Météore noir.
– J'ai une idée. annonça soudainement Shiryu. Recule-toi."
Sans vraiment comprendre, l'Oiseau de Paradis s'éloigna d'un pas. C'est alors que, choqué, il vit Shiryu prendre son élan, et frapper Seiya de toutes ses forces, en pleine poitrine. Le sang noir j'aillit brutalement de la blessure et, comme s'il revenait brusquement à la réalité, Ikki repoussa brutalement le Dragon.
"Ça ne va pas, non ?! Je peux savoir ce qu'il te prend ?!
– Calme-toi ! J'essaie de le sauver !
– Ce que je vois, moi, c'est que tu vas l'achever !"
Il baissa les yeux vers Seiya, suivant du regard le sang coulant abondamment sur son buste, jusqu'au sol froid de la grotte.
"Je n'étais pas en train de l'achever, Ikki. Je frappais les points vitaux de sa constellation.
– Je te demande pardon ? demanda-t-il sèchement, le regardant à nouveau. Pourquoi faire ?
– Tu n'es pas sans savoir quelle importance notre constellation a, pour nous, chevaliers. Chaque étoile de notre constellation représente un point vital.
– Oui, je le sais, ça, et alors ?
– Pégase comprend treize étoiles. continua Shiryu, s'agenouillant aux côtés de Seiya. Pour le sauver, il faut le débarrasser du sang contaminé et, pour y arriver, il faut frapper ses treize points vitaux. La noirceur de sa peau est due à un sang impur dont il faut à tout prix le débarrasser."
Après un silence tendu, Ikki finit par s'écarter à nouveau, laissant Shiryu faire ce qu'il voulait. Il le regarda se concentrer un instant, avant de frapper à nouveau Seiya, de l'autre côté du torse, puis à l'abdomen, deux fois, puis ses bras, ses jambes… Et au bout de longues et interminables secondes, treize plaies béantes et dégoulinantes d'un sang noir et épais couvraient le corps de Seiya. L'odeur ferreuse lui donna presque mal à la tête tant elle envahissait toute la salle de la grotte. Le Dragon se releva ensuite, paraissant à bout de souffle.
"Normalement, quand tout le sang contaminé aura fini de couler, l'hémorragie s'arrêtera d'elle-même. Au point où il en est, sa survie ne dépend que de lui, et de la force de son cosmos.
– Il est têtu. Il ne va pas abandonner la vie comme ça, le connaissant."
Ikki eut un soupir, avant que son regard ne vagabonde sur les parois de la grotte, à la recherche d'une sortie. Si tout s'était passé comme il l'estimait, il ne devait plus y avoir un seul chevalier noir, dans ces galeries : il ne restait donc plus que Shun à trouver. Il sentait son cosmos brûlant, pas très loin. Il n'étaient qu'à quelques couloirs de le retrouver.
"Réflexe !"
Surpris, il se retourna juste à temps pour rattraper les trois fragments de l'armure d'or que Shiryu venait de lui lancer, après avoir remis sa propre armure. Il regarda un peu bêtement les jambes et le buste doré qu'il avait dans les mains, pendant que le Dragon ramassait les trois autres pièces en leur possession, avant de grimacer. "Vous y tenez vraiment, à cette armure." gronda-t-il pour la forme. Puis, ignorant le petit sourire moqueur que son camarade lui adressa, il ouvrit la marche en direction de la sortie la plus proche, regardant une dernière fois le Pégase qui saignait encore abondamment derrière eux.
...
Il avait l'impression de marcher dans ces galeries froides depuis des heures. Au début, le cosmos de Shun fluctuait légèrement, comme s'il luttait, tantôt brûlant, tantôt plus délicat. C'était étrange, mais au moins ça leur avait permis de s'orienter, pour le retrouver facilement dans ce dédale naturel. Depuis quelques minutes, cependant, ça s'était arrêté, et ils étaient à présent un peu perdus dans la grotte, passant d'un couloir à l'autre sans trop savoir où ils allaient. Pendant ce temps, Shiryu avait bien tenté de faire la conversation, mais Ikki était resté muet, tout plongé dans ses réflexions.
Jusqu'à présent, chacune de ses tentatives pour discuter avec son frère avait été un échec. Il l'avait à chaque fois repoussé… la seule fois où il avait semblé enclin au dialogue, c'était dans la forêt de leur enfance. Qu'est-ce qui avait été différent, cette fois... ?
"Ikki !"
L'Oiseau de Paradis se retourna vers Shiryu dans un sursaut. Celui-ci regardait devant eux, les yeux légèrement levés vers le plafond. Il suivit son regard et il le vit, bras croisés, les regardant de haut dans son armure de feu. Il souriait en coin, de cet insupportable sourire qu'il n'avait jamais imaginé voir sur ce visage, il y a encore quelques jours.
"C'est gentil de m'apporter les pièces manquantes." commenta le Phénix d'un air moqueur, et Ikki reconnut aisément l'attitude qu'il avait eue au Colisée. Il lâcha les fragments d'armure qu'il avait dans les mains, les laissant tomber au sol sans plus s'en préoccuper.
"Ikki… tenta Shiryu. Je ne vais pas t'obliger à te battre contre ton frère. alors laisse-moi m'occuper de lui.
– N'y pense même pas."
Sans lui laisser le temps de réagir, Ikki se tourna vers le Dragon à ses côtés et, brandissant son poing, il l'abattit sur son camarade pour l'assommer. Pendant une seconde, le choc déforma ses traits, avant qu'il ne s'écroule, murmurant un "pourquoi ?" à peine audible.
"Désolé, l'ami, mais il est hors de question que tu lui fasses du mal." répondit calmement l'Oiseau de Paradis, avant de se tourner vers le Phénix. Il le vit alors retenir tant bien que mal un fou rire, visiblement amusé par la situation.
"C'est bon. lui dit-il alors, plantant ses yeux bleus dans les siens. On est seuls, maintenant, tu peux arrêter de faire semblant.
– De faire semblant ? demanda le Phénix, visiblement confus malgré son sourire. Faire semblant de quoi ?
– Tu le sais bien, me prends pas pour un idiot. J'ai bien cerné ton petit jeu : tu joues un rôle quand les chevaliers noirs sont là. C'est pour te donner de l'autorité, c'est ça ? C'est ta nouvelle technique pour ne plus te faire victimiser ?"
Un court silence s'installa, durant lequel le cadet, ayant perdu tout sourire, sembla hésiter entre céder à l'hilarité et faire un scandale – ses lèvres tremblantes et ses poings serrés en témoignaient. Ces deux sentiments opposés luttaient en lui, le laissant là, immobile, à regarder fixement son aîné comme s'il cherchait une trace de plaisanterie sur son visage... Mais il n'en était rien. Finalement, le Phénix eut un bref rire jaune, détournant le regard.
"Sérieusement ? demanda-t-il, l'air vexé. C'est l'explication que tu as trouvée ? C'est vraiment ce que tu penses de moi ?
– Je ne vois pas d'autres explications à ton comportement de petit con prétentieux."
Le regard noir qui se tourna subitement vers lui lui fit presque regretter ses paroles. Il vit alors son petit frère sauter de son promontoire pour le rejoindre et tenter de le frapper, le poing chargé de cosmos. Ikki se décala prestement, et saisit la main brûlante brandie à quelques centimètres de son visage. Le chevalier devant lui semblait proche de l'implosion : il ne pensait pas le mettre dans un tel état en seulement quelques mots.
"Si ce n'est pas ça, alors c'est quoi, ton problème ? demanda plus calmement l'Oiseau de Paradis, tentant de l'amadouer. Explique-moi.
– Comme si tu allais avoir tes réponses après m'avoir insulté !"
Soudain, un autre poing brûlant s'abattit sur ses côtes, sans qu'il ne le voie venir, le faisant reculer sur plusieurs mètres. Serrant les dents, sourcils froncés, il porta une main à son flan douloureux, vérifiant si son frère n'avait rien cassé avec son coup. Levant les yeux, il le regarda s'avancer vers lui, drapé dans son cosmos bouillonnant. C'était un spectacle à la fois fascinant et terrifiant, de voir cette aura orangée caresser sa peau et son armure telles des flammes dansantes. Les plumes dans son dos dansaient avec harmonie et légèreté, comme portées par une brise imperceptible. L'Oiseau rouge recula d'un pas.
"Je veux juste t'aider, Shun. murmura-t-il, levant prestement une main quand il vit sa colère prendre de l'ampleur. Je le vois bien, que tu es en colère… Contre la Fondation, contre nous… contre toi-même, aussi, peut-être.
– La ferme, cracha le Phénix !
– Je veux juste t'aider. répéta Ikki avec douceur. Il est inutile d'en arriver à de telles extrémités, tu ne crois pas ?
– Je t'ai dit de la fermer !"
D'un bond, le Phénix réduisit la distance qui les séparait, puis asséna un puissant coup de poing dans son abdomen, que Ikki para tant bien que mal avec sa main. Le cadet enchaîna directement avec un coup de pied visant la tête, également paré par le bras de son adversaire, qui le repoussa – non sans brutalité – avant de s'écarter également.
"Tu veux m'aider ?! Dans ce cas, va-t-en d'ici ! Prends Shiryu avec toi et allez vous-en !
– Je ne te laisserai plus tout seul, Shun. Tu as ma parole.
– … Puisque c'est comme ça, meurs."
Alors que le Phénix brandissait le poing, prêt à frapper à nouveau, la température de la salle – pourtant haute due au cosmos de feu qui l'envahissait – chuta d'un coup, figeant les deux chevaliers dans leur échange. Il fit soudainement si froid que des flocons de neige tombèrent délicatement tout autour d'eux, tandis qu'une voix s'éleva dans l'obscurité.
"Frapper à mort son propre frère, qui ne se défend même pas… Ta cruauté n'a donc aucune limite, Shun ?"
L'interpelé pâlit soudainement, puis se tourna vers la voix. Derrière lui, Hyoga était apparu, encore tout couvert de sang, une main sur sa poitrine, l'armure percée d'un trou béant à l'emplacement du cœur. Malgré sa blessure, il se tenait debout, l'air bien vivant.
"Mais… Comment est-ce possible ?! Je t'avais transpercé le cœur, tu devrais être mort !
– Il n'est pas le seul, dans ce cas !" ajouta une autre voix, attirant l'attention des deux frères. D'un autre côté de la salle, Seiya se tenait également debout, plusieurs plaies saillant son corps, sa peau à nouveau claire. Il semblait essoufflé mais, lui aussi, bien vivant malgré ses blessures.
"Nous sommes donc au complet…" annonça Shiryu en se relevant à quelques mètres d'eux. Il adressa un bref regard à Ikki, qui le lui rendit avec une petite grimace, avant de prendre à nouveau la parole.
"Rends-toi, Shun. Seul contre nous quatre, tu n'as aucune chance."
Ainsi debout, seul au milieu des chevaliers qui le regardaient, le Phénix serra les poings. Il échangea un regard avec son frère, puis ferma les yeux, serrant fortement les paupières, comme s'il voulait les faire disparaître. Il secoua rapidement la tête, avant d'écarter les bras, dans un geste un peu théâtral, relevant les yeux sur les garçons autour de lui.
"Eh bien, qu'attendez-vous ? demanda-t-il d'une voix forte. Allez-y, jetez-vous tous sur moi ! Comme quand on était enfants !"
Face à sa réaction, aucun des chevaliers ne sembla savoir que faire. Cependant, juste en face de lui, Ikki remarqua un détail qui le troubla : ses mains tremblaient, et il dissimulait tant bien que mal une grimace douloureuse. En étant plus attentif encore, il vit qu'il semblait… fatigué.
"Cette folie a assez duré, Shun… Regarde-toi, tu n'es pas en meilleur état que Seiya ou Hyoga. Renonce à tout ça, je te promets qu'on trouvera une solution à tout ça sans devoir s'entretuer. C'est ton truc, de trouver des compromis, non ?
– Tais-toi ! Tais-toi, tais-toi ! Tu seras le premier à mourir !"
Alors qu'il s'apprêtait à frapper, poing levé et tout cosmos dehors, Hyoga apparut entre les deux frères, plongeant ses yeux de glace dans ceux, brûlants de colère, du Phénix.
"Si tu espérais avoir recours à l'illusion du Phénix, c'est peine perdue. Tu m'as assez répété qu'une même attaque ne marche qu'une fois sur un chevalier."
Le Phénix se figea un petit moment, ses yeux se perdant sur le visage de celui qu'il pensait avoir tué, avant que son sourire satisfait n'apparaisse à nouveau au coin de ses lèvres. Il se redressa, semblant un peu calmé même si, nota Ikki, ses mains tremblaient encore légèrement.
"Tu penses être capable de parer mon attaque ? Vraiment ?
– Mieux que ça : je vais même la retourner contre toi.
– Ah, oui ? On va voir si tu y arrives.
– Je t'interdis de faire ça, Hyoga !
– Ne te mêle pas de ça, Ikki. répondit sèchement le Phénix. De toute façon, il n'a aucune chance…"
Leurs deux cosmos s'élevèrent, et semblèrent s'emmêler. L'un brûlant comme les flammes, l'autre froid comme la glace. Le Phénix leva le poing, prêt à frapper et, alors que Ikki voulut tout arrêter, tout se passa trop vite.
"Par l'Illusion du Phénix !"
Au moment où il allait porter son coup, Hyoga réagit à une vitesse dépassant l'entendement. Il invoqua la poussière de diamant, qui s'éleva devant lui tel un bouclier de glace, lisse et étincelant. Ne pouvant interrompre son assaut, le Phénix frappa ce bouclier qui, tel un miroir, bloqua non seulement le rayon de cosmos… mais le renvoya également à l'assaillant qui ne put l'éviter, le prenant de plein fouet entre les deux yeux.
"Shun !"
D'un geste brutal, Ikki écarta Hyoga de son chemin pour se précipiter vers son petit frère, le saisissant par les épaules. Figé, le garçon ne bougeait plus, les bras ballants, sa tête ayant basculé vers l'avant. Ses yeux clairs, grands ouverts, fixaient le sol et les cicatrices qui barraient son sourcil gauche s'étaient ouvertes aussi, laissant le sang s'en échapper abondamment, coulant sur le sol de la grotte. Entre ses mains, l'Oiseau de Paradis le sentait trembler.
"Qu'est-ce que tu lui as fait ?! cria-t-il en direction du Cygne. Qu'est-ce qui lui arrive ?!
– Je suis désolé, mais nous n'avions pas le choix, c'était le seul moyen de l'arrêter, répondit-il froidement.
– Hyoga, c'est quoi, cette attaque ? demanda calmement Seiya. Dis-nous au moins ce qu'il se passe.
– Il est en train de vivre son pire cauchemar. C'est une attaque qui vise directement le système nerveux et que j'ai moi-même subie.
– Tu crois vraiment que c'était la meilleure chose à faire ?! hurla de nouveau le grand frère. Il n'était déjà pas dans son état normal !
– Tu devrais me remercier de t'avoir sauvé la vie, il allait te tuer !
– Regardez ça !" les interrompit Shiryu.
Tous les regards se tournèrent vers le Phénix. Ses traits, figés quelques secondes auparavant dans un masque apathique, étaient à présent marqués par la tristesse. De grosses larmes coulaient sur ses joues, tombant de son visage pour s'échouer sur son armure. Délicatement, Ikki passa ses doigts sous son menton pour lui relever la tête. Il le regarda, sans comprendre, cligner plusieurs fois des yeux, comme il le ferait à la lumière trop forte du soleil, comme si sa vision le gênait… puis il bougea enfin, écartant maladroitement les mains de son frère sur ses épaules avant de reculer de deux pas. Clignant toujours des yeux, Shun fit voguer son regard tout autour de lui, regardant le sol, les parois de la grotte, le plafond, puis son frère. Ils s'échangèrent un regard d'incompréhension, puis le cadet se remit à trembler, serrant ses bras contre lui, l'air effrayé, et sa voix, plus claire et douce mais aussi tremblante, passa la barrière de ses lèvres.
"Où… où suis-je… ?"
Salut, salut !
J'avais trop trop hâte d'arriver à cette scène, quand j'écrivais les autres chapitres ! Le combat Phénix VS Bronzes était LE truc que je voulais absolument partager... sauf que j'ai été obligé de m'arrêter au moment le plus intéressant (oups ^^), sinon le chapitre aurait été deux à trois fois plus long.
Avant de venir me défoncer en MP et reviews à ce sujet sachez que, pour me faire pardonner, le chapitre 7 sera un peu plus long (je m'en suis rendu compte quand je le clôturais, mais pas moyen de le couper donc, voilà).
J'attends énormément de retours sur ce chapitre et le suivant. J'aimerais beaucoup connaître votre avis sur l'échange entre Shun et Ikki (j'adore les scènes entre les frangins, je les aime trop).
Je vous dis à dans deux semaines pour le chapitre 7 ! Bye !
