Chapitre 9

"C'est le Colisée de la Fondation !?"

Ikki leva les yeux sur Shiryu, qui venait de parler, avant de suivre son regard, les sourcils froncés. Devant eux, l'immense Colisée qui avait servi pour le Tournoi Intergalactique était complètement en ruine. La nuit avait beau être tombée pendant leur trajet, ils pouvaient nettement distinguer le bâtiment et tous les dégâts qu'il avait encaissés.

Seiya fut le premier à s'élancer à l'intérieur, et ses amis ne tardèrent pas à le suivre. Les couloirs portaient des traces de lutte, ils découvrirent les vestiaires dévastés, en passant devant les portes grandes ouvertes, et, dans la salle principale, le ring avait été détruit, de même que les gradins. Le promontoire qui accueillait, plus tôt, l'armure d'or, était aussi en morceaux et ce qui fut la loge de Saori avait les vitres explosées, et pas seulement du fait de Shun.

"Que s'est-il passé, pendant que nous nous battions au Mont Fuji ? demanda Seiya dans le silence. Les chevaliers d'argent seraient venus ici ?
– Je ne vois pas d'autres explications. répondit Shiryu. Restons sur nos gardes, l'un d'eux peut être encore dans les parages."

Restant groupés, ils firent silencieusement le tour du bâtiment, restant alertes. Ils passèrent dans chaque couloir, vérifièrent chaque pièce, chaque entrée et sortie, avant de trouver un escalier, au bout d'un corridor, qui menait au toit. Ils le grimpèrent au pas de course : si le responsable de ce massacre était encore sur place, il devait forcément les attendre là-haut. Ils gravirent les marches quatre à quatre pour trouver, au sommet du Colisée, une silhouette toute vêtue de blanc qu'ils ne connaissaient que trop bien.

"Saori… C'est la petite fille de Kido. souffla Seiya. Qu'est-ce qu'elle fait là ? Elle ne nous a pas attendus pendant tout ce temps, quand même !?"

Semblant enfin se rendre compte de leur présence, la jeune fille se tourna vers eux. Elle eut un soupir soulagé, relâchant un peu la pression sur son sceptre, qu'elle serrait dans sa main jusqu'à présent, avant de s'adresser à eux.

"Vous êtes tous là sains et saufs !
– Nous ne sommes pas venus pour une visite de courtoisie… répondit Seiya. Mais pour mettre un terme à tout ça !"

Sur ses mots, chacun des chevaliers de bronze s'avança, avant de laisser nonchalamment tomber les pièces d'armure d'or qu'ils tenaient dans leurs bras, sous le regard surpris et scandalisé de la jeune femme. Ils tournèrent ensuite les talons et, sans lui adresser un regard de plus, s'éloignèrent vers les escaliers.

"Tiens ! Comme promis, nous t'avons ramené l'armure d'or.
– Eh, mais où allez-vous, les interpela-t-elle alors ?
– Je crois que ça ne te concerne plus ! Nous avons pris la décision de vivre libres, à partir de maintenant.
– Je n'accepterai pas une chose pareille !"

Aussitôt, Ikki se tourna pour lui répondre vertement. Il ne supportait plus son petit air supérieur… Il ne LA supportait plus. Tout était de la faute de son grand-père, tout ce qu'ils avaient subi, et, elle aussi, avait sa part de responsabilité. Il voulut hurler, frapper, l'insulter, mais fut retenu par Shiryu, qui saisit son bras, et secoua la tête lentement. Le message était clair : il était inutile de gaspiller son énergie sur elle. Il le savait, oui, il était impulsif mais loin d'être stupide. Il avait juste envie de passer ses nerfs sur quelqu'un, et la petite Kido l'avait amplement mérité, d'après lui. Cependant, il se contenta de le repousser brusquement, et de se détourner vers les escaliers, continuant son chemin. Au même instant, Seiya haussa un sourcil et regarda Saori, avant de rétorquer.

""Tu n'accepteras pas une chose pareille" ? Ah bon ?
– Oui ! Vous êtes les élus de la chevalerie ! répondit-elle, l'air grave. La véritable bataille ne fait que commencer !
– Encore !? s'écria Seiya. C'est quoi, votre projet, cette fois, après le Tournoi Intergalactique ?! Si ça t'amuse tant que ça, tu n'as qu'à t'inscrire à des cours de catch féminin !"

Le pied sur la première marche, Ikki s'arrêta pour regarder le Pégase, et son petit sourire satisfait. Si la situation s'y prêtait, il aurait bien ri à sa remarque – et à la tête déconfite de Saori – mais se contenta d'attendre la suite. La jeune fille rougit quelque peu de colère, avant de répliquer.

"Tais-toi ! Je ne te laisserai pas proférer de telles insultes à mon égard ! Et aies un peu plus de respect pour l'œuvre de mon grand-père !
– Tu plaisantes, j'espère… ! Tu voudrais que je respecte un homme qui a fait des enfants dans le monde entier et qui les a utilisés comme de vulgaires jouets ?!"

Le silence s'abattit sur le toit. Saori se mordit la lèvre et ajusta sa prise sur son sceptre. Ses yeux bleus se posèrent lentement sur chacun d'eux avant qu'elle ne les ferme, soupirant un petit instant.

"Je vois… vous connaissez la vérité sur votre naissance… oui, c'est mieux ainsi."

Curieux, les garçons échangèrent un regard. La jeune femme semblait presque soulagée.

"Il est temps que vous appreniez la vérité. continua-t-elle. Sur mon grand-père, sur vous, sur moi… !"

À cet instant, quelque chose les ébranla tous. Même Ikki avait fait demi-tour, sous le choc quand il sentit, comme ses frères, le cosmos qui émana du corps de Saori. Qui aurait cru que cette jeune fille pouvait avoir un tel cosmos enfoui en elle ? Il semblait vouloir résonner avec le leur, alors qu'ils se sentaient baigner dedans malgré eux. Comment pouvait-elle avoir un cosmos aussi puissant ? Plus puissant que le leur, qui étaient chevaliers ?

"Tout a commencé il y a environ treize ans… commença-t-elle, une fois leur attention captée. Lorsqu'au cours d'un voyage en Grèce, Mitsumasa Kido rencontra un chevalier dans les ruines d'Athènes. Ce jour-là, il apprit l'existence des chevaliers sacrés. Il s'agissait de Aioros, chevalier d'or du Sagittaire. Il était blessé et à bout de force. Il tenait dans ses bras un bébé et une urne renfermant une armure."

La jeune fille posa les yeux sur l'armure d'or à ses pieds, se taisant pendant quelques secondes. Devant elle, les garçons semblaient attendre la suite, dans un silence étrangement respectueux, malgré leur colère – légitime, elle devait bien l'admettre.

"Le chevalier rassembla ses dernières forces pour expliquer à Mitsumasa Kido que le mal s'était emparé du Sanctuaire, et que le bébé était en danger, qu'il avait tout tenté pour la protéger, mais qu'il n'en était plus capable. Il demanda à Mitsumasa Kido d'emmener l'enfant avec lui et de la protéger… car ce n'était autre que la réincarnation de la déesse Athéna, qui ne revient sur Terre que tous les deux cents ou trois cents ans, lorsque les forces du mal se réveillent."

Son regard s'égara sur chacun des garçons. Shiryu semblait avoir déjà compris où elle voulait en venir, les yeux écarquillés sur la surprise, alors que Ikki, derrière ses frères, fronçait les sourcils, semblant douter de ses paroles.

"Aioros lui confia également l'armure du Sagittaire, lui disant qu'un jour, des garçons courageux se rassembleraient auprès d'elle pour combattre le mal et défendre la justice. Mitsumasa Kido devrait alors donner l'armure à celui d'entre eux qui aura su se conduire en véritable chevalier."

Elle se tut encore, laissant les garçons tirer leur propre conclusion d'abord. Elle regarda chaque visage se décomposer, alors que les regards oscillaient entre elle et l'armure jetée nonchalamment à ses pieds, comme s'ils peinaient à y croire. Comment les blâmer ?

"Ce bébé, qui fut confié à Mitsumasa Kido, c'est moi." confirma-t-elle.

Seiya la regarda encore un instant. Le cosmos qui les entourait il y a quelques instants s'était estompé, remplacé par la fraîcheur de la nuit, et il réalisa que toute cette histoire… c'était trop gros pour être vrai, n'est-ce pas ? Il se tourna vers ses camarades et vit encore leur regard ébahi – et plutôt choqué, pour Ikki. Il soupira, avant qu'un léger sourire ironique ne prenne place.

"Arrêtez de la regarder comme ça ! Vous ne voyez pas qu'elle a inventé toute cette histoire uniquement pour ne pas que nous la laissions toute seule ?"

Il releva les yeux sur elle et ajouta.

"Tu voudrais nous faire croire qu'Athéna serait une jeune fille capricieuse et égoïste ?"

Saori baissa légèrement la tête. Elle était déçue, certes, mais, encore une fois, comment les blâmer ? Elle devait admettre qu'elle n'avait pas été très tendre, avec eux. Mais elle n'avait eu le choix…

"Assez plaisanté ! reprit Seiya, pointant un doigt accusateur sur elle. Si une fille comme toi était le symbole de la réincarnation d'une déesse, le monde basculerait dans le chaos !
– Ça suffit, maintenant !"

S'étant surprise toute seule à lever la voix, elle soupira pour se calmer : Seiya ne lui facilitait vraiment pas la tâche. Elle qui pensait qu'elle se disputerait plutôt avec Ikki, elle devait admettre que Seiya avait bien plus de caractère qu'elle ne l'imaginait. Ses yeux se relevèrent vers l'Oiseau de Paradis, toujours à l'écart. Il écoutait tout ce qu'il se disait sans intervenir, se contentant d'être attentif, même s'il était visiblement en colère. Elle regarda à nouveau Seiya et reprit calmement.

"Je vous ai dit la vérité, et l'armure d'or est là pour le prouver.
– Pff… C'est n'importe quoi, les chevaliers d'argent eux-mêmes ne s'y sont pas intéressés !
– Peut-être, mais un vrai chevalier devrait sentir qu'il s'en dégage quelque chose…"

Sur le moment, Seiya ne trouva que dire. Il était vrai, au mont Fuji, que l'armure s'était dressée entre lui et Phénix… ou Shun pour le protéger. Aussi, malgré l'écart de puissance qu'il y avait entre eux, Seiya avait gagné, et avait affirmé devant lui que l'armure l'y avait aidé… à moins que l'état mental de Shun n'ait eu trop d'impact sur le combat, et qu'il se soit alors fait des idées ? Ça n'était pas impossible…

"Eh bien, Seiya ?"

Le Pégase croisa le regard interrogatif de Shiryu. Il se tourna ensuite vers Hyoga et Ikki, qui le regardaient aussi. Se fiaient-ils silencieusement à son jugement ? Il baissa les yeux, réfléchissant encore un instant, rassemblant ses idées. Tout collait à son histoire, c'était vrai… mais quelque chose le dérangeait encore, dans tout ça.

"Non ! dit-il enfin. Je ne me ferai pas encore avoir ! Je ne veux plus rien avoir à faire avec elle ! Dès le départ, je n'aurais pas dû compter sur la Fondation Graad."

Il se détourna et s'avança vers les escaliers.

"À partir de maintenant, je chercherai ma sœur seul. Même si ça doit prendre des années, même si elle est à l'autre bout du monde, je la retrouverai !"

Saori le regarda repartir, gagnée par la déception. Elle baissa alors les yeux sur les trois autres garçons, qui ne bougeaient pas.

"Shiryu… Hyoga… Ikki… Vous êtes d'accord avec lui ? Personne ne veut se battre à mes côtés ?"

Shiryu et Ikki la regardèrent à nouveau. Ils semblaient toujours en colère, comme s'ils se sentaient trahis ou abusés. Hyoga ne prit même pas la peine de lui adresser un regard.

"Ça sera sans moi, déclara finalement Ikki.
– Moi non-plus, désolé, confirma Shiryu.
– Très bien ! s'écria-t-elle alors. De toute façon, je n'ai rien à faire avec une bande de lâches ! S'il faut défendre la justice, je me battrai seule !"

Se faisant violence pour garder le silence, Ikki se dirigea vers les escaliers sans plus la regarder, suivant Seiya et les autres. Il était las de tout ça, fatigué d'elle, de cette armure inutile, de ces combats fratricides… il avait juste envie de partir loin de ce Colisée, de dormir, et d'oublier tout ça. C'était trop pour lui.

...

Ça sentait la pierre humide et la poussière en même temps. En se concentrant, il pouvait aussi sentir une odeur ferreuse, à laquelle il s'était tant habitué pendant plus de six ans. Elle emplissait l'obscurité autour de lui… du moins pensait-il être dans l'obscurité, car ses paupières étaient si lourdes. Lourdes, comme le poid qu'il sentait sur sa poitrine. Pas au sens figuré, non : il sentait littéralement une masse lui écraser la cage thoracique, si bien que la douleur du reste de son corps n'était qu'une gêne, un inconfort, à côté. Même respirer lui demandait un tel effort qu'il se sentait presque s'épuiser, à s'efforcer de faire une chose aussi banale et vitale qu'inspirer de l'air… c'était à peu près tout ce qu'il connaissait de son environnement : l'odeur désagréable et ce poids terrible.

"Qu'attends-tu pour bouger ça ?! Tu veux crever, espèce de lâche ?!"

Sans qu'il ne le contrôle, son bras droit se releva lentement, envoyant une vague de douleur dans tout son dos et ses côtes, mais aucun son ne franchit ses lèvres. Même pas un petit gémissement de douleur. Il voulut l'arrêter, le laisser retomber sur le sol, inerte, mais sa main se posa sur une surface irrégulière, rugueuse et froide, avant de forcer dessus pour la pousser. Une pierre ? Était-ce ça, qui l'étouffait ? Avec une force qui le surprit, il fit glisser la masse à côté de son corps et son bras gauche se leva à son tour, se dégageant du tas de petites pierres sous lequel il se trouvait, et ses yeux s'ouvrirent, avant de se refermer aussitôt. Irrités par la poussière, il dû les frotter, avant de pouvoir y voir quelque chose. C'est alors qu'il vit, au-dessus de sa tête, que deux pierres, tombées de part et d'autre de son visage, en retenaient une troisième qui aurait pu faire de gros dégâts si elle n'avait pas été arrêtée. C'est alors qu'il s'entendit s'esclaffer, sans qu'il ne puisse s'en empêcher, d'un rire soulagé qu'il ne put contrôler et qui sembla faire un écho autour de lui. Prudemment, il rampa hors de cette cavité, le corps encore douloureux, et s'assit sur le sol couvert de poussières et de débris de pierres. Son regard se posa alors sur ses jambes : elles avaient été touchées, certes, mais malgré le peu de protections qu'elles arboraient, elles se portaient bien, si bien qu'il fût capable de se relever.

Sans qu'il n'ait toujours le moindre contrôle sur son propre corps, il regarda autour de lui, puis épousseta son corps avant de tousser quelques fois, la gorge douloureuse et sans doute pleine de poussières. Il reconnut sans peine la grotte qui s'était effondrée… Seiya avait mentionné le Mont Fuji. Était-il dedans ?

"Crétin… entendit-il résonner dans la grotte. On a bien failli crever, à cause de toi.
– Je sais… répondit-il, sans que sa voix n'eut le moindre écho. Je suis désolé.
– Ça me fait une belle jambe !"

Il se vit marcher jusqu'à la sortie la plus proche : un trou dans la paroi de la grotte, menant à un long couloir. Sa main se posa sur la paroi, et rencontra la pierre froide et humide, lissée par les années.

"On a bien de la chance que les galeries ne se soient pas toutes effondrées."

Ne contrôlant toujours rien, il se laissa guider à travers les couloirs et les salles de la grotte. L'autre lui semblait savoir où il allait, car ils ne croisèrent pas deux fois la même salle, et passaient de couloir en couloir sans hésiter. Le silence entre eux n'était ponctué que du bruit de ses bras, des gouttes d'eau tombant des plafonds, et, aussi, des commentaires acerbes qui résonnaient dans la grotte.

Après de longues minutes à arpenter les galeries, il vit enfin, au bout d'un couloir, le trou menant enfin à l'extérieur. Il pouvait voir le ciel, sombre, constellé d'étoiles brillantes. Aussitôt qu'il mit dehors, il leva la tête vers la voûte céleste pour admirer la lune. Belle, ronde, blanche, elle brillait dans la nuit. D'aussi loin qu'il se souvienne, il avait toujours aimé la nuit. Salvatrice, elle lui offrait ses seuls moments de répit. Ni Tatsumi, ni Jabu et ses camarades, ni son Maître, à son grand étonnement, ne venait jamais s'en prendre à lui, la nuit. Voir le ciel s'assombrir et se couvrir d'étoiles brillantes était un soulagement pour lui tous les soirs. Esmeralda s'en était trouvé fort surprise en l'apprenant, d'ailleurs…

"Esmeralda…"

Il baissa les yeux sur son poignet gauche : son bracelet de vieux cuir tressé était toujours là. Il avait résisté à tous ses combats, à toute la violence qui s'était déchaînée dans cette grotte. Il passa ses doigts sur le bijou avec un sourire triste. Contrairement à beaucoup de choses, il se souvenait parfaitement du jour où, toute timide et les joues rouges, la jeune fille lui avait tendu ce bracelet, s'excusant de lui offrir un cadeau aussi minable alors qu'il lui avait sauvé la vie – et, ça, il ne s'en souvenait pas. Elle l'avait tressé de ses mains, et il n'avait eu que plus de valeur à ses yeux. C'était le tout premier présent qu'il n'eût jamais reçu, et ne l'avait plus jamais retiré.

"Tu allais encore trahir ta promesse. T'en rends-tu seulement compte ?"

La voix grave et accusatrice s'était élevée dans sa tête si brutalement qu'il eut un sursaut, avant de sentir la culpabilité serrer son cœur. Oui… il avait bien failli y arriver, cette fois. Il avait pourtant juré à Esmeralda qu'il ne recommencerait plus, qu'il ne se laisserait plus mourir volontairement. Et pourtant, c'était déjà la deuxième fois… ou la troisième fois ? Il ne savait plus trop.

"Je suis désolé…
– Parle plus fort, elle ne t'entends pas, là où elle est.
– Je suis désolé !"

Il soupira, passant une main sur son visage. Il était fatigué des remontrances de cet autre lui… Phénix. De ses moqueries, de ses insultes, parfois, de son langage grossier et de ses cris. Il n'arrivait jamais à le faire taire, et encore moins à l'empêcher de le contrôler, de prendre possession de lui pour agir à sa guise, souvent avec une telle violence qu'il préférait s'effacer, fermer les yeux et boucher ses oreilles pour se soustraire à ces horreurs.

Il releva les yeux et ôta sa main quand, soudain, plusieurs cosmos s'agitèrent. Ils étaient loin, si loin qu'il peina à les reconnaître et les percevoir… cela ressemblait à ceux qui entouraient Seiya, quand Phénix et lui s'étaient affrontés. Était-ce ses frères ? Shiryu, Hyoga… Ikki ? Étaient-ils en danger ?

"S'ils se battent, tu ferais mieux d'y aller ! s'écria la voix dans sa tête. Dépêche-toi !
– Il ne faut pas me le dire deux fois."

Il courut alors, à toute vitesse jusqu'au bord de la falaise où il se trouvait et sauta souplement vers la forêt d'Aokigahara, comme s'il s'envolait, afin de la traverser au pas de course. Il fallait rejoindre ses amis au plus vite.

...

Ikki leva les yeux vers le ciel, avant de les rabaisser vers sol dallé. Le toit du Colisée était jonché de corbeaux, morts ou assommés, et de plumes noires. Parmi cette hécatombe volatile, les pièces de l'armure d'or brillaient, reflétant la lumière de la lune. Un soupir désabusé lui échappa : personne ne voudrait donc les laisser en paix, ne serait-ce qu'une journée, ou même une nuit ?

"Mais pourquoi ces corbeaux ont-ils voulu voler l'armure d'or ? Et pourquoi enlever Saori ?"

Le regard d'Ikki se perdit alors sur l'horizon, là où ils avaient vu la jeune femme disparaître, inconsciente, emmenée par des cordeaux qui la portaient, attachée. Il leur avait fallu une seconde pour comprendre et réagir : Shiryu avait envoyé Seiya secourir Saori, pendant qu'eux s'occupaient des oiseaux noirs restés sur place, qui tentaient de dérober l'armure d'or.

"J'avais entendu qu'un des chevaliers d'argent était placé sous la constellation du corbeau. annonça Hyoga. Il paraît que les commander fait partie de ses pouvoirs.
– Mais alors, il y aurait d'autres chevaliers d'argents qui seraient venus au Japon, demanda Shiryu ?
– Je ne sais pas. Mais comment expliques-tu que le Colisée ait été si rapidement mis en pièces ?
– Oui. Il est certain que pour quelques chevaliers unissant leurs forces, c'est un jeu d'enfant…"

Ikki fronça les sourcils, et regarda à nouveau l'horizon. Mais alors, si c'était effectivement l'œuvre d'un chevalier d'argent, Seiya était en danger ! Sans réfléchir davantage, il s'élança vers le bord du toit et sauta pour voler à son secours, créant des courants d'air pour amortir sa chute et se propulser en avant pour rejoindre le Pégase. Derrière lui, il sentit les cosmos de Hyoga et Shiryu le suivre. À quatre, ils ne seraient pas de trop, pour affronter un chevalier d'argent… en espérant que leur ennemi était effectivement seul.


Après un mois – voire un petit peu plus – me voici enfin de retour avec une suite !

J'aimerais vous présenter une vraie bonne excuse mais… je n'en ai pas. J'aurais pu bosser sérieusement sur mes fanfictions pendant mon arrêt maladie mais j'ai été assez peu productif en écriture, mais beaucoup plus en dessins… Désolé. Je vais tâcher de m'améliorer en profitant de mes trajets en train pour écrire (car, oui, j'ai repris le travail, et heureusement).

D'ailleurs, bonne nouvelle, le chapitre 10 est presque fini ! Il ne manque plus qu'une grosse correction et je pourrai vous le partager dans deux semaines ! J'ai charbonné de dingue pour essayer de me faire pardonner, cette semaine. Shun m'inspire énormément et la perspective d'écrire sur lui et d'étoffer son petit monde me motive vraiment – c'est aussi ça qui m'a remotivé à bosser sur la fanfiction : savoir qu'il reviendrait vite.

J'espère que vous ne m'en voulez pas trop trop pour cette absence. Je vous jure que vous aurez votre chapitre 10 le dimanche 22 aout !

On se dit alors à très vite !