Hé !

Nouveau chapitre et celui-là est spécial ! Il est entièrement corrigé par BobMarley07Be !

Donc plus de fautes ! Ou moins si quelques-unes passaient au travers, si ce n'est pas génial ça ?

Bonne lecture à vous !


Harry était au chevet de la petite fille, caressant doucement la petite main immobile qui reposait sur le drap. Elle n'avait pas bougé depuis le transfert du sang de fée dans ses veines, toujours bloquée dans un sommeil profond. Harry avait essayé de trouver des informations sur le sujet, essayant de savoir s'il y avait des traces écrites dans les carnets des anciens gardiens, d'un tel événement, mais rien. D'après les fées, un tel rituel avait déjà été effectué en plusieurs occasions, mais jamais retranscrit. Les fées n'étaient pas ce genre de créatures, elles vivaient simplement, sans chercher à retranscrire quoi que ce soit. La magie était pour elles, instinctive et elles vivaient au jour le jour. Il n'y avait jamais de traces du passé, ne laissant subsister que des oui dires et des légendes.

C'est pourquoi la Reine des fées, Titiana, n'avait pu l'aider. D'après elle, les personnes qui recevaient du sang de fée devenaient particulières. A certaines, il poussait des ailes, d'autres pouvaient voir, ce que Harry comprenait comme une autre façon de voir la magie, d'une manière qu'il ne connaissait pas. Il y avait ceux qui gagnaient aussi une vie longue, prospère et paisible, d'après les récits de la Reine, mais rien de concret, juste des histoires. Cependant, il y avait un point commun dans toutes ces histoires, la personne choisie était toujours magique, jamais quelqu'un dénué de pouvoir n'avait reçu le sang de fée. C'était cela qui effrayait Harry, il ne savait pas ce qui allait arriver.

Il avait peur pour la vie de cette petite fille qui dormait devant lui. C'était un sentiment qu'il avait cru avoir perdu depuis longtemps. Il avait depuis longtemps perdu le fil du temps, s'occupant du Domaine, non comme un fardeau, une tâche ou un devoir, mais comme on entretient un jardin. Il y avait des choses à faire, mais rien de difficile ou de mauvais. Cela aidait que la paix soit la chose primordiale à respecter dans le Domaine. Chaque peuple faisait en sorte que cela soit toujours le cas. Il y avait certes des conflits ou des disputes en certaines occasions, mais jamais sérieuses, ni dangereuses. Il avait depuis longtemps enfermé ses souvenirs dans un coin de son esprit, délaissant son passé pour être en paix.

Et il aimait ça, la paix qu'il avait tant désirée.

Pourtant, le passé était revenu comme une tempête. En un soir, il avait su que sa paix venait de se terminer, qu'il serait à nouveau sous les feux des projecteurs contre son gré. Il voyait déjà les titres : « L'Homme qui a vaincu, l'élu, le survivant retrouvé ! » C'était écœurant, dégoulinant de pensées et joies stupides. Il n'avait jamais aimé les journaux, jamais, sauf le Chicaneur, mais c'était l'exception, comme il aimait à le penser.

Un jour héro, un autre ennemi. C'est ce qu'il avait toujours été pour les journaux, ces derniers modelant l'avis des lecteurs comme le vent change le sens d'une girouette. C'était tellement énervant de voir que les gens refusaient de penser par eux-mêmes, choisissant de croire les journaux sans regarder les faits. Il était parti en étant considéré comme fou, et son retour serait pourtant salué.

C'était un fait. Il avait assez d'expérience pour savoir que c'était ce qui allait arriver. Peut-être pourrait-il conclure un accord avec le Chicaneur pour des droits sur son nom ? Possible, surtout s'il essayait d'avoir l'aide des gobelins pour rédiger un accord solide et sans faille, exploitable pour les autres journalistes. Luna était de son côté, toujours. Elle était restée la même, sans jamais perdre son innocence et sa beauté. Même l'expérience au Manoir Malefoy ne l'avait pas détruite, même si quand elle mentionnait ce moment de captivité, ses yeux se voilaient légèrement. Harry avait rapidement compris que tout le monde avait ses démons, ses secrets. Il s'assurait d'être disponible si elle voulait parler, mais il savait pertinemment que comme Lavande, sans évènement déclencheur il n'apprendrait jamais rien.

Un bruit à la porte le fit se retourner, et dans l'embrasure se trouvait Neville. Neville, un des garçons les plus discret que Harry avait jamais rencontré, mais toujours présent. Il n'avait jamais mesuré la force de caractère de son ami, son courage, sa loyauté. Quand Harry avait compris l'état végétatif dans lequel étaient ses parents, il avait eu la preuve absolue du courage du garçon. Il se souvenait du couloir de l'hôpital, de la chambre et des lits posés près de la fenêtre. Traverser tout ça pour voir ses parents et ne pas être reconnu, le savoir à l'avance et encore et toujours y aller. Voilà un courage qu'il fallait avoir.

Neville avait toujours été là. Il avait accueilli Harry, alors que ce dernier n'avait nulle part où aller. Il l'avait soutenu sans rien dire. Il avait écouté Harry pendant des heures, apportant le soutien qu'Hermione et Ron ne lui donnaient plus. Puis Neville avait parlé, et Harry avait écouté. Le garçon lui avait dit ce que c'était d'être avec Harry, ce qu'il apportait à ceux qui ne voyaient que son dos. Harry, celui qui était un protecteur, celui sur qui on pouvait compter quand il y avait un danger. Il était un homme à chaque moment, restant debout, même seul. Il était un modèle que personne ne pouvait égaler. C'était Harry, celui contre qui le destin s'acharnait sans cesse en espérant qu'il cède. Lui n'était qu'un garçon normal, sans fardeau, dont la seule chose qu'il pouvait faire était de tirer du courage de celui qu'il admirait.

Il en était ressorti changé, de cette discussion. Il n'avait jamais su qu'il était vu ainsi par certains. Luna, Neville, Lavande et sûrement d'autres avaient vécu des horreurs pendant les heures sombres. Par moments, il se disait qu'il avait eu le plus de chance dans tout ça. Ce n'était certes pas son rôle de se battre contre Voldemort, les adultes auraient dû agir et non lui, mais la chasse aux horcruxes lui avait permis d'être en dehors du joug du seigneur des ténèbres. Pendant qu'eux cherchaient à détruire les ancres qui gardaient Voldemort en vie, ils n'étaient pas torturés, pris en otage pour faire plier des familles ou pire.

Même quand Harry avait fini par partir, Neville l'avait retrouvé ainsi que Luna. Pour le premier, il n'avait jamais su comment. Neville était arrivé un jour au portail, un sourire triomphant de l'avoir trouvé. « Tu ne pourras pas te cacher Potter, je te retrouverai toujours. », c'était ce que Neville avait dit avec une arrogance simulée, mais Harry n'avait jamais été aussi heureux à ce moment-là. Il n'était pas oublié. Luna était Luna, elle était juste arrivée dans le jardin. Cela non plus il n'avait su comment elle avait fait. Tout en regardant des plantes entourées de Fées, elle les avait saluées, comme si tout était normal. Même si Harry était oublié du monde sorcier, elle ne l'avait pas fait.

Deux piliers, deux personnes qui ne l'avaient jamais abandonné. Deux amis auxquels il avait appris à faire confiance.

- Bonjour Harry, dit Neville en s'approchant, comment vas-tu ? C'est la petite que tu as recueillie ?

- Neville ! dit Harry en se levant et prenant son ami dans une étreinte féroce. J'avais justement besoin de toi ! Oui, c'est Lily-May.

- Que lui arrive-t-il ? Je me doute que si tu es à son chevet, c'est que son sommeil n'est pas normal, je me trompe ?

- Quand elle s'est réveillée, une fée était là, expliqua Harry. J'ignore comment, mais elle et la fée sont devenues amies et la Reine des fées a versé du sang de fée en Lily-May. Depuis, elle est comme ça.

- Pas d'effet négatif ?

- Rien, juste un sommeil profond. Les sorts de diagnostic que j'ai lancés montrent que la magie en elle essaie de se stabiliser. Cela prend du temps vu qu'elle n'était pas une sorcière. Donc il faut attendre. Sinon, que fais-tu là ?

- J'ai deux nouvelles Harry, dit Neville en devenant sérieux. Une à moitié bonne et l'autre mauvaise.

C'était ce qu'il redoutait, depuis le passage de Ron et Hermione. Il savait que le Domaine serait maintenant la cible du ministère. D'un geste de la main, il invita Neville à sortir, avec lui sur ses pas. Il installa son ami sur un canapé alors qu'il sortait des rafraîchissements. S'installant sur son fauteuil favori en face de son invité, il attendit que ce dernier parle.

- Pour commencer, dit Neville. J'ai le plaisir de t'annoncer la fin définitive des Détraqueurs. Logie Coldstone ne se reproduira plus jamais.

- Co… Comment ? demanda Harry, choqué par la nouvelle.

- La Reine, dit Neville le visage grave. Elle était sérieuse il y a vingt-cinq ans. J'étais là, quand elle a lancée l'ordre. Azkaban n'est plus Harry. Mangemort, fils de mangemorts… ils sont tous partis, Harry.

Harry ne savait pas quoi dire. C'était un choc. C'était une des raisons des conflits qu'il avait eus avant de partir. Pour tous les prisonniers qu'ils avaient attrapés, il avait voulu les jeter au travers du Voile dans lequel était tombé Sirius. Il avait appris qu'il s'agissait d'un moyen de mise à mort « propre » à l'instar du baiser du Détraqueur. Une mort rapide, indolore. Ce moyen avait été abandonné et remplacé par celui du baiser, plus effrayant et visible par le condamné. C'était un moyen de menace et de pression efficace auquel le ministère avait pris goût.

Il avait suggéré, à l'époque, de mettre fin à tous ceux qui portaient la marque des ténèbres. C'étaient des hommes qui par deux fois avaient torturé, tué, voire violé, pour certain. Pour lui, il ne fallait pas laisser ces hommes vivres, ils avaient agi en plus d'une occasion, sans remord, et ils recommenceraient, s'ils retrouvaient la liberté. Il avait été dégoûté de voir que des personnes comme Ombrage, Drago Malefoy et d'autres avaient pu être libérés, grâce à des pots de vin. Deux fois le peuple sorcier avait connu la guerre, pourtant, ils n'apprenaient rien, et recommençaient les mêmes erreurs. Harry avait commencé à s'éloigner à partir de ce moment-là.

La mauvaise nouvelle, continua Neville après un moment, se divise en deux parties. La première le ministre veut la petite fille et par l'occasion saisir le Domaine. La seconde, la Reine veut te voir. Je ne suis chargé de rien sauf de te transmettre un message. Elle veut te voir et finir ce que tu as commencé. Elle a une armée Harry, des espions dans tous les recoins du monde sorcier, elle n'attend que toi.

- Pourquoi ? Demanda Harry en regardant son ami dans les yeux. N'en ai-je pas fait assez ? Dois-je être encore celui qui est devant à mener les combats ? Non Neville, je ne mènerai plus bataille.

- Car…

- Cependant, coupa Harry d'une voix grave et menaçante. J'ai appris. J'ai appris ce qu'a fait le ministère de la magie. Loup garou, vampire, gobelins…tous. Transmet ça à ceux qui me cherchent, je suis le Gardien. Le Domaine est ma responsabilité et chaque peuple qui s'y trouve sera défendu par moi. Qu'ils viennent, je les attends. Mais rappelle-leur Neville, que je suis celui qui a vaincu le seigneur des ténèbres et qu'ils se sont mis les peuples magiques à dos. La colère gronde dans le silence des cœurs. Préviens-les Neville, le Domaine est un sanctuaire. L'attaquer sera une grave erreur.

- Je comprends Harry, dit Neville avec sérieux. Mais rappel toi. Tu es Harry Potter. Ton nom est synonyme de force, de courage, de protection. Voilà pourquoi tu ne seras jamais tranquille. C'est comme ça que la Reine à parlé de moi, un héros qui agit pour les autres et non pour ça. Tu ne peux pas laisser une injustice et des innocents mourir, si tu peux agir. Tu te tiendras debout prêt à défendre les valeurs que tu as choisies. La Reine veut ta présence, non comme fer de lance, mais comme allié dans son combat. Ce n'est pas ta guerre Harry, c'est la sienne et elle te veut à ses côtés, non comme arme, mais comme ami.

Le silence suivit les mots de Neville. Harry était toujours surpris quand Neville parlait. Il y avait un charisme indéniable dans ses mots, une force qui pouvait motiver n'importe qui. Ce n'était pas pour rien qu'il avait dirigé l'armée de Dumbledore lors de la guerre. Neville, pensa Harry en regardant le jeu d'échec, n'était pas un pion, mais une pièce importante de l'échiquier. Le pire était que son ami avait raison, il se battrait s'il le devait, il ne pourrait pas s'en empêcher. L'invitation de la Reine était tentante mais amenait plein de soucis. Rallier les peuples magiques pour leur liberté, son retour sur le devant de la scène, faire face à ceux qu'il ne voulait plus voir…

- Informe-la qu'il me faut du temps, finit par dire Harry. Le Domaine doit discuter avant de prendre une décision.

- Bien sûr, Harry, je comprends, dit Neville en souriant tristement. Je suis désolé.

- Ne le sois pas, dit Harry doucement, cela devait arriver tôt ou tard. C'était une folie de penser que cela ne se produirait jamais. Va Neville, j'ai besoin de temps.

- Au revoir Harry, dit Neville en se levant. A bientôt j'espère.

Harry ne répondit pas, il était perdu dans ses pensées. Il avait tant de chose à faire à présent. Azkaban était une preuve du sérieux de la Reine et son rôle à lui ne serait que secondaire. Mais il n'était plus seul. Derrière lui il y avait le Domaine et de nombreuses personnes sous sa protection. Agir signifiait les faire rentrer dans ce conflit et c'était une décision qu'il ne pouvait pas prendre seul. Il devait sonner la Cloche, c'était la seul chose qui lui permettrait de prendre une décision respectée par tous.

- Gardien ? Dit une voix à l'entrée.

- Nathan ? Je suis désolé, beaucoup de chose à penser. Qu'y a-t-il ?

- Hermione Weasley était au portail et m'a demandé de transmettre un message au Gardien.

- Dis-moi, dit Harry d'une voix fatiguée.

- Je cite : « Je ne referai pas les mêmes erreurs. Je ne peux pas effacer mes actes du passé mais je peux influencer ceux à venir. Il n'aura qu'à m'appeler et je viendrai. »

Hermione. La personne qu'il avait eu le plus de mal à abandonner. C'était avec elle qu'il avait tout traversé, et ce depuis la première année. Elle avait toujours cru en lui, tout le temps. Mais c'était aussi celle qui avait fini par lui faire le plus de mal. Il ne s'y était pas attendu et rien n'avait pu convaincre la jeune fille qu'il n'était pas délirant. Harry s'attendait à son accord, son soutien, une personne solide et intelligente avec qui il pourrait aider à rebâtir un monde sorcier meilleur. Mais non, elle avait suivi Ron dans un monde qui recommençait les mêmes erreurs. Un choix qui avait laissé Harry seul devant un monde qui redoutait les changements et faisait tout pour l'éviter.

Maintenant elle revenait. Elle revenait sur une décision qu'elle avait prise bien des années plus tôt. Il avait fallu la mort d'un village, une petite fille perdue et un geste de la Reine pour qu'elle comprenne enfin qu'il avait toujours eu raison. Elle aurait dû le savoir plus tôt avec les camps de loup garou, elle était une née moldue ! Hitler était dans tous les manuels avec les camps de concentration sur chaque page ! Pourquoi avait-elle laissé passer une telle chose ? C'était énervant et frustrant. Sa tête lui disait de ne pas s'en occuper, qu'elle le trahirait à nouveau. Mais en même temps, la voix de son cœur, petite et cachée au plus profond de sa fatigue et sa colère, disait de faire confiance. Elle lui chuchotait de renouer avec sa compagne, celle avec qui il avait mené toutes les batailles.

Secouant la tête, il chassa ces pensées de sa tête et regarda le vampire.

- Nathan, je pense que je vais sonner la cloche. Je ne peux pas décider de cela tout seul.

- Tu sais que je ne pourrai pas t'aider, dit calmement le Vampire. A ce moment je serai le représentant des vampires, et peut-être pas de ton coté.

- Je le sais, dit Harry avec un petit sourire. Mais je pense que c'est ce que je vais faire. Laisse-moi y réfléchir, s'il te plait.

- Comme tu le souhaites, dit le vampire. Je te laisse alors.

Sur ces mots, le vampire partit, laissant Harry seul sur son fauteuil. En soupirant, il retourna au chevet de Lily-May. C'était devenu une des résidentes du Domaine. Elle était faible en ce moment, la plus faible à vrai dire. Il devait réfléchir, il ne pouvait pas foncer tête baissée, plus maintenant. Trop de gens comptaient sur lui.