Hey !

Nouveau chapitre avec une petite préface suite à certains commentaires. J'aimerais apporter des précisions par rapport au dernier chapitre.

Ron a subi le sortilège « Oubliette », il ne sait pas la vérité concernant le temps qu'il a passé à la tour de Londres, il agit comme ILS veulent qu'il agisse. A l'heure actuelle, et ce depuis le début, il a toujours eu à cœur le monde sorcier pour le protéger. Il a certes échoué avec Harry mais tout ce qu'il fait est pour le monde sorcier.


Luna était assise derrière son bureau les yeux dans le vide. Elle aimait projeter l'image de quelqu'un qui est toujours ailleurs, cela lui permettait de toujours entendre des choses qu'elle ne devrait pas. C'était ce qui lui avait permis d'obtenir de nombreuses informations à Poudlard lors de sa sixième année et elle n'avait jamais été soupçonnée. Elle était Luna Lovegood après tout.

Mais non, aujourd'hui son esprit était préoccupé par son journal et la une de ce matin. Il était intéressant de constater que le Chicaneur, le journal qu'elle avait hérité de son père, était parvenu à se hisser au même niveau de vente que La gazette du sorcier. Cependant les deux journaux étaient totalement différents, et ce en tout point de vue. Dire que La Gazette était aux ordres du ministère de la magie était fort, il était plus poli et acceptable de le décrire comme « fortement influencé par le ministère ». Le journal était l'image parfaite de la paix et de la tranquillité du monde sorcier, ne parlant que du positif. Par exemple, Logie Coldstone et par extension l'attaque des Détraqueurs n'avaient pas été diffusée. Par contre, la destruction d'Azkaban, décrite comme une attaque non justifié de la Reine, l'était.

Cela semait la terreur parmi le peuple sorcier, parce qu'ils n'étaient pas informés de ce qui se passait autour d'eux. C'était un défaut et une habitude qui leur était propre, se contentant de vivre et de laisser les autres faire, reflétant à la perfection le dicton « si je ne le fais pas quelqu'un le fera pour moi ». Phrase horrible mais néanmoins parfaite, pour décrire la communauté sorcière d'Angleterre. Luna n'avait que trop d'exemples à fournir dont un qui ne souffrait aucun avis contraire, Harry Potter.

C'était à lui qu'elle pensait en ce moment, assise dans son fauteuil. Dans sa main elle tournait et retournait son Gallion de L'AD. Ce n'était pas seulement une pièce pour elle, c'était un symbole d'amitié. Sa quatrième année avait été la meilleure année qu'elle avait passée dans le château. Elle avait eu des amis, elle n'était plus isolée et sans défense. Harry avait pris soin d'elle, il lui avait appris à se défendre, à s'améliorer, à faire confiance. Elle n'était plus seule, elle faisait partie d'un groupe soudé. Autour de son cou, était cette ultime preuve, le nouveau Gallion, celui de L'AD reformée. Elle l'avait trouvé sur son bureau un matin après l'attaque des Détraqueurs et même si la nouvelle était horrible, elle n'avait pas cessé de sourire ce jour-là, car sa famille l'appelait.

Pour elle l'AD était une famille, une famille qui prenait soin d'elle. Une nouvelle menace se profilait à l'horizon et tout le monde répondait présent. Elle rit doucement en regardant le mur à sa droite, rempli d'écussons. C'était une invention de George, caché sous un sortilège de Fidelitas, chaque blason représentait une personne et sa présence. Quand le jumeau était venu l'installer, elle avait été la première à activer le système et c'était avec les yeux brillant qu'elle avait vu un lapin blanc s'allumer avec son prénom. Plus les jours passaient et plus il y en avait, George, Ginny, Angelica, Alicia, Lee… Elle avait souri jusqu'aux oreilles en voyant l'Ours de Neville s'allumer, il était là ! Il manquait Harry encore. C'était le plus gros des écussons. Ce dernier était à peine visible, mais les bois du Cerf entouraient tous les autres. Pour Luna, Harry était la personne qui comptait le plus, depuis que son père était mort. C'était lui qui avait fourni l'argent nécessaire pour qu'elle puisse relancer le journal, un don qu'elle avait utilisé à bon escient, aujourd'hui en était la preuve.

Elle était fière de son journal. C'était un journal qui avait su défier la Gazette et son monopole. Le Chicaneur n'avait plus rien à voir avec celui qu'il était sous la direction de son père, même s'il y avait toujours des traces de ce qu'il était. En mémoire de son père, Luna avait laissé les deux dernières pages en lien avec les créatures fantastiques, réelles ou dont on n'avait pas encore prouvé l'existence. Le reste était libre, totalement libre. Elle avait une équipe chargée de la mise en page des articles selon l'importance, les liens entre eux, le sujet, tout y était abordé sans tabou. C'était peut-être la raison pour laquelle le journal marchait si bien. La une n'était jamais la même, un jour c'était du Quidditch, le jour d'après de la botanique, ou une étude quelconque, c'était varié. Et les sujets n'étaient pas limités à l'Angleterre ! Il parlait du monde et de qui s'y passait, de ce qui était fait et découvert ! C'était fascinant à lire et elle pouvait plonger dans des articles passionnants rédigés avec passion et connaissance. C'était la seule règle que chaque auteur d'article devait suivre, rien de faux, seulement la vérité. Et aujourd'hui…

Aujourd'hui était le jour qu'elle attendait avec impatience, celui qui allait bouleverser l'Angleterre magique. Le titre était accrocheur, l'auteure passionnée et douée, le tout prenant l'ensemble de la Une. Prenant le journal dans ses mains, elle s'installa confortablement et se mit à lire. Elle savait que le moment allait arriver maintenant. La première pierre avait commencé à rouler, amenant d'autres dans son sillage jusqu'à aboutir à une seule chose, un évènement qu'elle attendait avec impatience, le retour de Harry.

Vers la Fin de l'Angleterre Magique ?

Par D.P

Alors que notre pays se prépare à une nouvelle ère sombre, il est bon de se demander pourquoi ? Moins de cinquante ans séparent Grindelwald et Tom Jedusor, alias Vous-Savez-Qui, et moins de trente ans séparent ce dernier, d'aujourd'hui. Plus le temps passe, plus les crises que nous rencontrons sont rapprochées et meurtrières pour notre monde. Il est temps de comprendre pourquoi.

J'ai fait mes recherches, écouté, investigué et même payé pour obtenir certaines informations. L'attaque de la Reine d'Angleterre n'est pas anodine, mais l'accomplissement d'un serment fait il y a maintenant vingt-cinq ans, juste après la mort du Seigneur des ténèbres. Vous rappelez-vous de cette déclaration qu'elle avait publiquement faite à notre ministère ? « Si vos conflits touchent encore une fois mon peuple, j'agirai. »

Et c'est à cela qu'est due son attaque. Un village portant le nom de Logie Coldstone fut massacré par les gardiens d'Azkaban, ces derniers infligeant le baiser à tous les habitants qu'ils pouvaient attraper. Pas un n'a survécu, excepté une enfant aujourd'hui disparue. La Reine a fait ce qu'elle avait déclaré à l'époque. Mais alors, qui est en tort ?

La réponse facile est le ministère de la magie… Après tout, les Détraqueurs étaient sous sa responsabilité me direz-vous, mais moi je vois plus loin, plus profondément au cœur du problème. Et si la faute n'était pas liée à une personne, mais à nous ?

Regardons les faits. Tous les postes importants sont tenus par des personnes de « Sang pur ». Le Poste de ministre, le Bureau des Aurors, de la Justice et j'en passe. La seule exception est celui de la réglementation des créatures magiques tenue par Hermione Weasley, mais son poste est-il important à l'heure actuelle ? Plus précisément dans l'importance que nous portons à tous ceux qui ne sont pas « humains », mais c'est un sujet pour plus tard. Regardons encore plus loin. Poudlard. Notre grande institution, notre seule et unique école, est elle aussi gouvernée par une « Sang Pur ».

Si nous regardons les chiffres, le nombre de « Sang pur » diminue de plus en plus. C'est un fait car la grande majorité de ces familles ne font qu'un seul héritier. Pour ceux qui l'ignorent, il faut engendrer deux enfants par couple pour maintenir une population à l'état neutre, c'est-à-dire qui ne monte pas ni ne descend. Aujourd'hui ce nombre baisse drastiquement pour cette population précise, devenant presque infime par rapport au nombre de nouvelles générations (enfants issus du monde moldu) arrivant dans notre monde. Ces derniers arrivent à Poudlard de plus en plus nombreux, cette année le ratio était de trente enfants nés moldus pour deux « Sang pur ».

Pourtant, avec un tel écart, notre mode de vie reste identique depuis l'époque des parents de nos parents. Regardons par exemple le Chemin de traverse. Depuis la victoire de Harry Potter sur Tom Jedusor, deux boutiques ont ouvert dans l'allée. Oui, j'ai bien dit deux ! Le premier, qui annonce sous peu l'ouverture d'une succursale en France, est « Weasley, Farces pour sorciers facétieux », ouvert pour la première fois deux ans avant la mort du Seigneur des ténèbres avant d'être détruit par ce dernier, puis rouvert après sa mort. Le second est le journal que vous tenez dans vos mains, le Chicaneur. D'abord imprimé chez le propriétaire, il a finalement créé ses locaux dans notre rue marchande sous la direction de Luna Lovegood.

Mais pourquoi seulement deux, me demanderez-vous ? Après tout, nous devrions ouvrir plus de magasin avec la population née moldue entrant chaque année de plus en plus dans notre monde. Mais c'est impossible et ce à cause des lois en place. Le saviez-vous ? Seule une personne descendant de dix générations de sorciers au minimum peut ouvrir sa boutique. Une loi injuste qui pénalise la majorité du monde sorcier. Les nés moldus n'ont pas besoin du monde magique pour vivre, c'est un fait. Notre Chemin de Traverse ne vit que grâce à quelques familles et lors des achats pour Poudlard.

Une enquête à Gringott's fut éclairante quand j'ai posé des questions aux personnes connaissant l'argent mieux que quiconque. Les gobelins m'ont dit ceci : « Si cela continue, Gringott's devra fermer les trois quarts de ses coffres car ils ne servent pas. Les Sangs purs nous font vivre mais nous craignons de les voir disparaître à leur tour. Si ces prévisions s'annoncent vraies, nous devrons fermer à ce moment-là ». Quant à la question sur l'argent versé par les nés moldus, le gobelin me faisant face rigola tristement. « Ils versent de l'argent pour leurs années à Poudlard afin d'éviter d'être surtaxé lors de la conversion de la Livre vers le Gallion. A la fin de leur scolarité, ils vident leurs coffres. Nous ne sommes pas rentables face aux banques moldues qui sont plus rentables. Nous ne pouvons pas rivaliser avec les taxes imposées par le ministère ».

Rappelons-le encore une fois, le ministère est tenu par des « Sangs Purs ». Ces derniers sont de moins en moins nombreux, mais gardent le pouvoir grâce aux lois en place. Il n'y a aucune amélioration dans notre monde. Le même nombre de magasin, de structures, de population. Le statut du secret disparaît peu à peu, car si on regarde bien, pour chaque né moldu entrant à Poudlard, deux moldus apprennent l'existence de notre monde, sans compter les frères et sœur du nouveau sorcier. A combien de moldus connaissant la magie faisons-nous face ? Une fois Poudlard fini, les sorciers issus de ce monde ne restent pas. Le sectarisme, l'injustice, le racisme, tout cela les fait fuir et chacun d'eux est une source d'information pour la Reine, ils iront vers elle plutôt que de nous être fidèle.

Un jour, un homme que nous connaissons tous au moins de nom a voulu tout détruire pour rebâtir. Il a été ignoré, humilié, hué à ce moment-là. Ces intentions n'ont jamais été mauvaises, radicales peut-être, mais je vous pose la question, n'avait-il pas raison ? Cet homme est né dans la terreur, a vécu dedans et y a mis un terme. Je n'ai pas besoin de raconter son histoire, tout le monde la connaît.

Harry Potter.

Son nom a été longtemps murmuré mais aujourd'hui il est crié. Crié pour obtenir de l'aide, mais quelle aide ? Une aide pour maintenir notre monde tel qu'il est ? Pour sauver notre peau ? Pour agir à notre place ? Posez-vous cette question dans ce cas, le voudra-t-il ? Rappelez-vous tous comment vous l'avez traité et regardez-vous dans une glace, posez-vous cette unique question. Le feriez-vous à sa place ?

Harry Potter pourrait très bien s'allier avec la Reine pour accomplir ce qu'il voulait faire il y a de cela vingt-cinq ans. C'est une nouvelle ère qui arrive. Une ère conte laquelle nous ne pouvons pas lutter contre la Reine. Nous sommes voués à choisir entre deux choix inéluctables.

Changer.

Ou disparaître.