- Donc c'est un échec.

La conclusion impassible de La Reine était ce à quoi ils s'attendaient. Ron, Charles et Astoria étaient assis dans leur salle de réunion, en conférence avec la Reine. Bien que trois jours s'étaient écoulés depuis la fin du rassemblement, ils avaient monté un rapport avant de le présenter. S'il n'y avait pas grand-chose à dire, mis à part souligner encore et encore l'échec, se rappeler, et surtout l'écrire, leur avait mis un goût amer en bouche.

Mais le fait est, qu'ils avaient vu leurs rêves tomber. Bien sûr, ils savaient que cela allait être compliqué, qu'ils n'obtiendraient probablement pas tout ce qu'ils voulaient, mais au moins quelque chose. Ils savaient maintenant qu'ils allaient devoir se préparer à des années difficiles. Car c'était ce futur qu'ils voulaient obtenir lors du rassemblement. Prendre le contrôle du monde magique était simple, dérisoire même. Ils en avaient les moyens, les informations, et un entraînement parfait pour. Cependant, le problème avec une prise de pouvoir militaire, était de maintenir le contrôle. Plus que ça, les relations avec des territoires comme Gringott's commenceraient avec de la méfiance.

Et il n'y avait pas que les gobelins qu'ils allaient devoir prendre des pincettes. Ils allaient devoir convaincre les autres pays magiques, comme la France par exemple. Les convaincre que la Reine ne cherchait pas à déclarer une guerre au Monde Sorcier, mais juste à remettre son pays sur de bons rails. Pour cela, même s'ils s'attendaient à de longues discussions, promesses et avis défavorables sur leurs actes, ils étaient confiants. Du moins pour les pays comme la France, l'Espagne ou encore l'Italie, qui étaient beaucoup plus ouvert d'esprit et tolérants que les pays de l'Est.

C'était la raison de la carte du monde, fixée au mur derrière eux. Cette dernière était colorée selon l'attitude à laquelle ils s'attendaient, après le coup d'état. Les pays du Sud de l'Europe avaient adopté des mesures efficaces dans plusieurs domaines, comme la tolérance envers les sorciers de première génération, les étrangers, ou encore des choses minimes comme les loups garous. Justin était devenu, peu avant le début du Rassemblement, un ambassadeur pour la Reine. Il revenait tout juste d'Espagne, où il avait pu voir une différence flagrante avec l'Angleterre. D'après lui, il fallait le voir pour comprendre, et, monter un dossier pour expliquer les différences serait, d'après lui, impossible. Chaque petite chose, même anodine était différente. Tout était fait pour que chaque personne vive au mieux de ses capacités, voire compenser, s'il le fallait. Il avait présenté le cas d'une librairie, tenue par un loup garou. Ce dernier vivait mal ses transformations, même avec l'aide de la potion tue loup, censée l'aider. Chaque jour précédent la pleine lune, l'homme était irritable et peu aimable, pour devenir extrêmement fatigué et peu efficace les jours suivants la nuit fatidique. Ainsi, le gouvernement lui allouait une compensation financière pour les jours où il ne gagnait pas assez, tout en lui offrant une aide pour travailler à sa place les jours ou il était trop irrité pour travailler correctement. Pour le gouvernement, l'homme était atteint d'une maladie, c'était tout. Ce n'était qu'un exemple parmi tant d'autres et Justin attendait avec impatience son départ pour la France pour voir ce qu'elle avait à offrir.

Bien sûr, tout n'était pas rose. Sur l'échelle des pays à prendre en exemple, les pays de l'est étaient les pires. Ils avaient, sur une idée de Ron, pris contact avec Victor Krum pour essayer de comprendre pourquoi ces pays refusaient de changer. L'ancien champion de Quidditch était maintenant entraîneur, et se fit une joie de répondre. Avec l'aide d'Hermione, maintenant dans le secret concernant le rôle de Ron, il avait envoyé une lettre demandant des explications, donnant pour prétexte un projet de livre sur L'Histoire de l'Europe magique.

Tout avait pour raison, du moins une telle animosité envers les non magiques, la connaissance du monde magique par ces derniers. C'était déjà arrivé, mais rien de vraiment difficile à cacher et supprimer les souvenirs de ces hommes, mais pas à ce moment-là. Les hommes qui avaient découvert le monde sorcier s'étaient retrouvés face à Gellert Grindelwald, réussissant à fuir par des moyens inconnus avant de faire un rapport à l'armée. Car là était le problème, ces hommes n'étaient pas de simples passants, mais des hommes chargés de découvrir la raison derrières les attaques incompréhensibles que subissait le pays. Les pistes les avaient menés aux mondes magiques, qu'ils avaient découverts grâce au mage noir. Ils avaient alors conclu, faute d'information, que ces « sorciers » cherchaient à prendre le contrôle du pays et avaient tenté de les exterminer. Ils avaient raison, du moins en partie, mais n'avaient pas cherché plus loin. Des troupes avaient été créées et ce fut un massacre. La nuit décisive, l'Allemagne Magique perdit plus de la moitié de sa population et cela fut comparé à une deuxième chasse aux sorcières. Depuis, ils s'étaient retranchés dans le secret et craignaient par-dessus tout, les non magiques.

Cela avait refroidi leurs plans. Il n'y avait aucune autre méthode qu'un coup d'état, mais il ne fallait pas que celui-ci soit considéré comme l'Allemagne. Ils avaient cependant la chance que l'Angleterre magique soit entre les deux, ni progressiste, ni conservatrice, mais plutôt un entre deux, variant selon le dirigeant. Ils allaient devoir agir avec prudence et délicatesse pour ne pas paraître comme les méchants de l'histoire.

Tandis que La Reine allait se mettre à parler, l'image se brouilla et une alarme sonore retentit. Ce n'était pas de leur côté, c'était Buckingham qui avait des ennuis. Alors qu'ils se levaient, ils entendirent la Reine parler à un homme avant de regarder à nouveau l'écran.

- Le Palais est attaqué. On vient de m'informer que les protections sont tombées et une vingtaine de sorciers sont entrés. L'ordre est le suivant, faites d'eux des prisonniers et si ce n'est pas possible, abattez-les.

- Oui Majesté, firent Ron, Charles, Astoria et le soldat près de la Reine.

C'était une chose que Charles avait accomplie avec le temps. Tout le personnel du palais, du personnel d'entretien aux soldats, tous étaient soit des sorciers ou des Cracmols. Tous savaient quoi faire en cas d'attaque et ils allaient, aujourd'hui, voir l'efficacité de ces préparatifs. Saisissant un crayon sur la table, Ron le transforma en Portoloin et tous le saisirent. Les protections étant tombées, Ron les emmena directement dans la Salle du Trône, devant la Reine. Cette dernière ne perdit pas de temps en salutation inutiles, il y avait plus important.

Ron enfila son déguisement de fantôme et partit vers le front, tandis que Charles et Astoria restaient en défense. Le plan était simple, le personnel, en contact avec un officier supérieur, ouvrait ou fermait différentes portes pour diriger les intrus vers un lieu défini. Les soldats eux, avaient comme rôle d'offrir une défense faible, reculant de manière à mettre l'ennemi en confiance et les inciter à poursuivre leur route. Prenant une oreillette qu'il fixa, Ron prit contact avec la personne responsable charge, puis se mit en route.

Il n'avait pas les mêmes ordres, son but à lui était d'éliminer la menace, il était le Fantôme. Dans la poche qu'il avait à la ceinture, il y avait plusieurs potions et sphères anti-magie. Ces dernières étaient à utiliser en dernier recours, car ils avaient découvert que le drainage total de la magie nuisait à l'interrogatoire sous Veritaserum. Heureusement, il avait son lot de potions somnifères et autres, plus sa baguette si nécessaire. L'important était de faire des prisonniers, chose qu'il allait faire, s'il le pouvait. D'eux tous, un seul serait libéré. Ses souvenirs effacés, avec comme seul souvenirs ses camarades tués par un homme appelé le Fantôme, qui avait pour but de protéger la Reine.

(*_*)

Neville sentit sa poche chauffer. Il n'y avait qu'une chose pouvant faire cela, son Gallion de l'AD. Sur le côté face, un blaireau tenant un J, était affiché. Sur le côté pile, il y avait un appel à l'aide. Prévenant sa femme, et lui demandant d'avertir Harry qu'il aurait peut-être de nouveaux réfugiés, il saisit la pièce et activa la fonction Portoloin intégrée, l'amenant directement chez Justin Finch Fletchley.