- Neville ? Où sommes-nous ? demanda Alicia en regardant autour d'elle.
Neville se redressa et vérifia d'un coup d'œil, si tout le monde était là et s'il n'y avait pas de blessé. Il ne l'avouerait pas, à voix haute, mais il était soulagé que le Portoloin ait fonctionné. Non qu'il y ait un risque que le Portoloin échoue, mais à cause des personnes qui l'accompagnaient. En fait, pénétrer dans le Domaine de cette manière était très différent d'un Portoloin ordinaire. La prière, qui l'activait, était exactement cela, une demande faite au Domaine d'abaisser ses défenses pour laisser passer la personne qui le demandait. Il y avait des personnes acceptées immédiatement, comme les peuples magiques, les enfants et ceux qui y résidaient, ne l'utilisant que pour revenir rapidement.
Ici, il y avait deux inconnues dans les chances de réussites. La première, était le fait qu'ils étaient tous des humains « normaux », dans le sens qu'ils n'avaient rien de mauvais comme être loup garou, vampire ou autre chose qui ferait qu'ils aient besoin d'un refuge. La seconde était l'examen du Domaine. Si une personne avait de mauvaises intentions, le Domaine le sentait au moment de passer ses barrières et Neville ne savait pas comment ces dernières réagiraient.
Mais laissant ses réflexions de côté, il se concentra sur le groupe qui était toujours en train de regarder autour d'eux. La plupart du temps, le Portoloin d'urgence amenait directement chez Harry. En fait la maison du Gardien était le véritable lieu d'arrivée, depuis la création du Portoloin. Quand une personne arrivait blessée, elle était ainsi directement prise en charge. Cependant il avait fait en sorte d'arriver au portail, afin de discuter avec l'AD avant qu'ils ne voient Harry.
Pour être honnête, il aurait bien aimé prévenir Harry de ce qui allait arriver, car sa réaction allait être… une autre inconnue. Comment allait-il réagir, face à Ginny et George après ce qui s'était passé avec Ron et Hermione ? Mais aussi l'AD en général ? Et même envers lui, qui avait ramené du monde à lui. Des personnes qu'il ne voulait pas revoir.
- Dans l'endroit le plus sûr d'Angleterre, répondit Neville en se tournant vers eux. Mais avant de continuer, on doit parler. Premièrement, tous les préjugés que vous pourriez avoir, mettez-les de coté. Et par là, j'entends les préjugés contre les loups garous, les vampires, etc.
- Neville, calme-toi, dit Ginny en l'interrompant. Tu parles à l'AD, un groupe qui considère toujours que Remus a été notre meilleur professeur de défense officiel. J'admets cependant que la mention des vampires, me met mal à l'aise, mais plus parce que je n'en ai jamais rencontré, que par peur. La seule question importante est : est-ce qu'on est en danger ici ?
- Non ! Rien ne peut vous arriver tant que vous êtes polis et ne cherchez pas d'ennuis. Vous êtes au Domaine, un lieu qui sert de refuge pour ceux qui ont subi la domination des sorciers. Il y a de tout ici, et tous vivent en paix, cherchant à la maintenir le plus possible. Ne vous étonnez pas de recevoir un peu d'hostilité cependant, beaucoup de ceux qui sont ici n'ont pas un passé joyeux, la plupart du temps à cause des sorciers.
- Donc, résuma Angelica. On est dans un endroit où on risque de recevoir de mauvais regards, non à cause de qui nous sommes mais parce qu'on est des sorciers. Tant qu'on ne cherche pas d'ennuis, on ne risque rien, c'est ça ? Si le pire arrive, qu'est-ce qui se passe ? Et y a-t-il autre chose à savoir ?
- Exactement, dit Neville en hochant la tête. Le pire serait juste d'être expulsé. Pas de mort ou bêtise du genre, c'est une zone de paix. Hé oui, il reste une chose à savoir.
- Harry est ici, dit George en souriant. Et vu Ron et Hermione, j'imagine que notre accueil ne sera pas très chaleureux. Personnellement je mise sur une fuite, suivie plus tard d'une colère. Une contre offre ?
- La colère d'abord, la fuite ensuite et plus tard des excuses, intervint Ginny. On parle de Harry, il est incapable de garder ses émotions.
- Arrêtez vos bêtises ! fit Angelica en mettant une tape sur la tête de George. Personnellement j'ai l'intention d'emprisonner Harry dans un câlin féroce comme à Poudlard, puis de lui apprendre à ne pas disparaître, comme il l'a fait !
- Je ne suis pas sûr que lui faire la leçon soit très productif chérie, dit Justin. On est chez lui, après tout. Je pense qu'il aura mûri et qu'on pourra avoir une discussion efficace.
- Justin, je t'aime bien tu sais, dit Dean. Mais tu es trop Poufsouffle, vraiment. Leçon numéro un, rien n'est facile avec Harry. Peu importe le sujet, l'équation part en vrille dès que tu y insères la variable Harry Potter.
- Je n'ai absolument rien compris de ta dernière phrase mon chéri, dit Ginny. Comme la plupart d'entre nous ici, j'imagine. Mais je suis d'accord avec toi, rien n'est facile avec Harry.
- C'est bon ? Vous avez fini vos paris ? demanda Neville. Sérieusement, vous trouvez ça amusant de parier sur la réaction de Harry ?
- OUI ! fut la réaction collective.
- Neville, dit George en s'avançant vers lui. Nous sommes tous nerveux de le revoir, surtout moi et Ginny après ce qu'il s'est passé avec Ron et Hermione. Mais rire est la meilleure manière de calmer cela. Et ça ! C'est Harry qui me l'a appris.
- Et si nous y allions ? proposa Parvati. Rester ici, ne vas résoudre nos soucis. Et Neville ? Est-ce qu'elle…
- Oui, elle est là, Parvati, répondit Neville en lui souriant. Mais elle a changé tu sais ?
- Vu ce qu'on a appris depuis notre retour au pays, ce n'est pas étonnant, dit Padma.
- Je veux la voir, dit Parvati. Et rapidement ! Harry est important, mais Lavande est ma meilleure amie. Elle a besoin de moi ! Allons-y !
Sur ces mots, Neville prit la tête du groupe et les dirigea vers la maison de Harry. Il y avait peu à dire, chacun découvrant l'endroit et les seules qui parlaient étaient les filles de Justin, posant mille et une questions. Bien sûr, elles remarquèrent vite que c'était Neville qui avait les réponses à ces questions et se souvenant de l'homme qui était venu voir leur papa, c'est à lui qu'elles posèrent leurs questions. Il ne pouvait pas les ignorer, surtout quand elles lui rappelèrent la promesse qu'il avait faite, la dernière fois. Alors il répondit du mieux qu'il pouvait, ce qui était facile puisque la principale chose qui les intéressait était de savoir, si oui ou non il y avait des licornes.
Trop occupé à essayer d'en trouver une pour satisfaire le désir des filles, ce qui devait être relativement facile puisqu'elles vivaient en liberté, il ne vit pas tout de suite que le groupe s'était arrêté net. Ce fut le son du rire de sa fille aînée, mélangé à plein d'autres, qui le fit s'arrêter net. Mais dedans, il y en avait un qu'il n'avait pas entendu depuis des années, un qu'il avait espéré entendre une nouvelle fois.
Devant la maison se tenait un tableau magnifique. Une scène qu'il avait rêvée depuis longtemps. Harry riait. Il était debout, tenant la main de Lily-May qui essayait de voler, visiblement. Autour d'eux il y avait sa femme et ses filles, des licornes et des fées. De ce qu'il pouvait voir, une fée tentait d'expliquer à Lily-May, comment voler tandis que la petite fille essayait de suivre les instructions. Sa fille Alice jouait avec d'autres fées à proximité tandis que sa benjamine, Henriette, caressait une licorne pendant que deux fées la coiffaient. Claire elle, surveillait le tout, assise sur les marches du perron, plongée dans une discussion avec Luna.
- Des licornes ! Des fées ! Crièrent les filles de Justin en se mettant à courir.
Évidemment, cela attira l'attention de tout le monde sur eux. Les enfants cependant ignorèrent tout cela, trop concentrés à s'émerveiller, pour prêter attention au reste. Harry lui, perdit son sourire, son visage devenant grave et sérieux. Il murmura quelque chose à Lily-May et prit la direction de la maison, serrant l'épaule de Luna au passage. Cette dernière se leva, et suivit Harry dans la maison, non sans d'abord inviter Neville et les autres à la suivre.
