Ron n'en pouvait plus. Il tournait en rond dans leur cache sans aucune information sur l'extérieur. Ce qui le dérangeait le plus, c'était qu'il ne pouvait avertir Hermione qu'il allait bien. A l'heure actuelle, le monde sorcier devait connaître les conséquences de l'attaque sur Buckingham. La perte du palais était certes un signe de défaite pour La Reine, contrainte d'abandonner sa position de pouvoir, mais la contrepartie allait semer une peur sans précédent chez ses ennemis.

Grâce à Neville, qui avait testé la première sphère de suppression de magie avec des résultats très positifs, ils avaient continué la fabrication et surtout, de nouveaux prototypes. Quarante sorciers, c'était le nombre d'assaillants présents dans le palais après le départ de La Reine. Le plan, ainsi que les consignes de sécurité avait été suivis à la ligne avant de déclencher le protocole Voldemort.

Le nom n'avait pas été choisi au hasard, loin de là. C'était un rappel du Seigneur des ténèbres qui avait été proche de détruire l'Angleterre magique. Jusque maintenant, La Reine avait joué gentiment, ne montrant que peu le danger qu'elle pouvait représenter. Une personne intelligente aurait vu que l'exemple d'Azkaban, bien qu'impressionnant pour les sorciers, était impossible à reproduire sur des lieux comme le chemin de traverse par exemple. Elle avait détruit une île, remplie des plus grands criminels et serviteurs de Voldemort, ainsi que les créatures les plus dangereuses existantes, mais aucun civil ou innocent. Larguer une bombe en plein Londres était donc impossible. Sa deuxième action, la sphère que Neville avait utilisée, était beaucoup plus dangereuse, parce qu'elle était capable de supprimer de manière définitive la magie d'un sorcier. Plus que le destin d'Azkaban, cela avait effrayé les sorciers. Mais c'était jusqu'alors à usage unique et surtout sur une seule cible, inefficace sur une armée car elle avait beaucoup de défauts. En effet, cette sphère était, tout au plus instable et très fragile. Si quoi que ce soit la touchait, pendant qu'elle aspirait la magie d'une personne, elle se transformait en bombe magique et explosait. Le danger était son fonctionnement, elle prenait en elle la magie d'un sorcier, puis la transformait en magie ambiante. Le processus était plus ou moins long en fonction de la puissance du sorcier, mais efficace en cas de conflit faible.

Maintenant il y avait de quoi totalement effrayer les sorciers, et ce, même les plus confiants. Les scientifiques de La Reine avaient mis au point une version améliorée de cette sphère. Elle était beaucoup, mais beaucoup plus dangereuse. Là où la sphère utilisée par Neville devait être lancée sur une personne précise, la nouvelle version ne se souciait pas de ce genre de problème. Une fois déclenchée, elle aspirait la magie sur une zone entière pouvant être paramétrée à l'avance. Elle était donc conçue comme une arme de destruction massive, capable d'anéantir, en une fraction de seconde, toute la magie d'un lieu.

C'était ce qui s'était passé à Buckingham, du moins le résultat attendu. Le souci auquel ils étaient confrontés était le manque d'information venant de l'extérieur. Le coté non magique était peu important. Un communiqué avait été fait aux médias pour informer que la Reine était toujours en vie et que les dommages n'étaient que matériels. Ce qui les intéressait d'avantage était des informations venant du monde sorcier, et les décisions que ces derniers allaient prendre.

Car même si la confrontation les avait poussé à fuir, ils avaient réussi à attirer la majeure partie de leurs ennemis, du moins la partie troupe. Il était évident que les personnes derrière ce groupe n'allaient pas se présenter ainsi. C'était cela qu'ils visaient, les pousser hors de l'obscurité. Ils avaient présenté l'ultime menace qu'ils pouvaient infliger, la destruction pure et simple de la magie en Angleterre en visant des lieux précis. C'était horrible, car beaucoup de personnes innocentes subiraient l'erreur d'incompétents, mais la Reine était plus que prête à le faire pour protéger son peuple non magique.

Il était évident que lâcher une bombe sur le Chemin de Traverse était impensable, même la Reine n'envisageait pas une telle chose. Le ministère de la magie, en revanche, était une cible certaine. En paralysant l'administration du monde sorcier, elle serait ainsi en mesure de remettre les sorciers dans le droit chemin. Ron avait appris que c'était un de ses hommes, du bureau des Aurors, qui avait été chargé d'isoler les personnes à « épargner », afin d'éviter des pertes innocentes. Il y en avait très peu, affligeant du point de vue de La Reine, fantastique pour ceux responsable de mettre les personnes à l'abri.

L'heure de la dernière confrontation était en vue. La capitulation du monde sorcier, avec les sorciers responsables des différentes attaques, livrés à La Reine, ou l'anéantissement pur et simple du monde magique. C'était les conditions qui seraient exigées une fois qu'ils auraient, en leur possession, la réaction du Ministre de la magie et du Magenmagot. Mais pour cela, il fallait attendre le retour d'Astoria.

Ron aurait pu y aller aussi, puisqu'il était la taupe de la Reine au sein du ministère de la magie. Mais il y avait plusieurs défauts à cette idée. La première, laisser la Reine sans protection, Ron était le seul sorcier connaissant l'emplacement de la Reine. De plus, il était beaucoup plus doué en combat qu'Astoria, un fait clair et non discutable dans ce genre de cas. Mais la principale raison était la façon dont le monde sorcier voyait la femme. Venant d'une famille noble, déshéritée et « vivant dans la rue », elle était parfaite pour connaître les actions commises dans l'ombre. Ce n'était pas pour rien qu'elle était appelée « l'araignée ». Elle était connue de tous, ayant acquis des connaissances sur tout le monde et une réputation plus que douteuse qui faisait d'elle une taupe encore meilleure que Ron.

Cependant, Astoria avait dû les quitter sans préavis, mentionnant dans un souffle une interférence de sa sœur, Daphné. Rien ne les avait préparés à l'intervention de la sœur aînée, elle était totalement hors des calculs et ils en subissaient maintenant les conséquences. Malheureusement pour eux, les familles de sang pur gardaient toujours une trace de leurs membres, même bannis. Cela avait eu pour cause que le descendant d'un banni était revenu pour venger son ancêtre et décimer la famille en vie. Pour éviter cela, diverses méthodes avait été mises en place, plus ou moins sombres selon la famille, mais permettant néanmoins de savoir à chaque instant où se trouvait les membres du même sang, pour soit aller à eux, ou les convoquer à la demande. Pour maintenir secret le rôle d'Astoria, ils avaient dû la laisser partir à l'aveugle, sans savoir à quoi elle allait faire face, ni la raison pour laquelle sa sœur intervenait à ce moment précis.

Tout ce que pouvait faire La Reine, Ron, et Charles Roy étaient d'attendre les nouvelles du monde sorcier.