Pour commencer, il faut comprendre que cette époque était bien différente d'aujourd'hui, surtout en Grande Bretagne. La magie était omniprésente, mais jamais considérée comme telle. Les dragons, gobelins, fées, et bien d'autres choses étaient considérés comme naturels, bien que souvent combattus par peur. Ce qui était dit « magique », était quand une personne pouvait s'en servir. Merlin était un magicien, il s'était « approprié » la magie et pouvait s'en servir. Uther Pendragon était pour eux un simple humain, ayant reçu des instructions des Dieux. Ainsi, Uther eut un signe, une vision, qui lui fut donné au plus fort de sa guerre contre les saxons.
La comète en forme de dragon. Encore aujourd'hui, cette vision qu'il a reçue une nuit est considérée comme ce qui lui a inspiré son étendard, ainsi que la mort de son frère, le Roi Ambrosius Aurélianus. La vérité, du moins selon moi, était une image de ce qui allait causer sa chute.
Carduel, tout commence dans cette cité, lors d'une fête de Noël tenue par Uther Pendragon. Y est rassemblée toute la noblesse de Bretagne, dont le Duc de Cornouailles, et surtout sa femme, Ygerne. Uther tomba amoureux instantanément, mais retint sa passion nouvelle, par respect pour le Duc, et surtout, après un moment, tristesse. Car oui, à l'instar des nombreux hommes qui foulaient la terre à cet époque, il ne voulait pas d'une femme soumise, image qu'Ygerne projetait. Il ne se doutait pas que la femme était tout autre, mais devait porter ce masque à cause de son don de Voyance très puissant. Ces yeux pouvaient, d'un simple regard, connaître le futur de chaque homme. En conséquence, elle gardait ses yeux rivés sur le sol, n'osant prédire un futur aussi funeste que celui qu'elle avait prédit à son mari.
Mais, alors que l'histoire aurait pu en rester là, des forces en décidèrent autrement, créant ainsi le début d'une histoire tragique. Trois sorcières, trois sœurs, trois femmes saxonnes dont la vie fut personnellement détruite par Uther, s'unirent dans une sombre forêt. Elles firent en sorte que l'amour d'Uther pour Ygerne grandisse, toujours plus, le poussant à la folie. Averti des pensées qu'Uther avait pour sa femme, le Duc de Cornouailles fit envoyer sa femme à Tintagel, tout en promettant la guerre si Uther ne calmait pas sa folie.
Poussé par la magie des trois sœurs, le Roi, fou d'amour, sauta sur l'occasion pour récupérer celle qu'il voulait comme femme. Ce qui l'empêcha de mourir de folie fut Merlin l'enchanteur, qui, grâce à une potion, donna, le temps d'une nuit, l'apparence du Duc à Uther. En échange, il exigea l'enfant qui naîtrait de cette nuit, connaissant, sans pour pouvoir l'empêcher, le triste sort d'Uther.
L'acte rendit ses esprits à Uther, ayant accompli la volonté des trois sorcières. Mais il était trop tard. Il pensait aimer la femme, mais était contre la façon dont il avait obtenu cette nuit, et aussi de ce qui en découlait, une nouvelle guerre. Ygerne elle, savait, elle l'avait lu dans ces yeux, c'était censé arriver, car cet événement était celui auquel elle était destinée depuis sa naissance. C'était une pensée horrible, qu'Uther refusa en bloc. Il ne voulait pas d'une femme qui était maintenant lié à lui, non par envie, mais parce que « il en avait été décidé ainsi ». En essayant de fuir, il fut surpris et dans les moments qui suivirent, tua le Duc, ce dernier fou de rage.
Cette mort enferma Uther dans un mariage avec Ygerne, désormais veuve. Il n'avait pas le choix, il avait tué le Duc pour l'obtenir, le Royaume entier était au courant, et ne pas le faire aurait eu de graves répercussions. Le temps passa, puis naquit Arthur Pendragon, héritier du trône. Comme promis, le bébé fut donné à Merlin, qui l'emmena loin de la cour. Il fut confié à Antor, un vieux chevalier, qui accepta, sans pour autant connaître l'origine du bébé appelé Arthur.
Les années passèrent, et les terres de Grande-Bretagne tombèrent dans le chaos. Uther, rongé de plus en plus par la colère et la folie, fuyait Ygerne autant qu'il la désirait. Tout cela était bien sûr entretenu par les trois sorcières, faisant de lui un homme instable concernant ses émotions. La seule chose qu'il fit fut de fuir le château et partir en guerre contre les saxons, toujours plus loin, sans jamais s'arrêter. Il mourut empoisonné par l'ennemi, et si sa mort fut douloureuse, il l'accueillit néanmoins avec plaisir, car il put, le temps d'un instant, retrouver un esprit clair.
Cela créa de nouveaux conflits, que ce soit interne ou à l'extérieur du Royaume. Sous terre, les gobelins, depuis trop longtemps repoussés, ressortirent à l'air libre, semant mort et destruction partout où ils passaient. Cette invasion aurait pu être facilement repoussée si les différents seigneurs s'étaient alliés, mais ils étaient plus occupés par le trône sans Roi.
C'est alors que Merlin revint, créant l'épreuve ultime pour désigner le prochain Roi, l'épée dans la pierre. Seul une personne pure, possédant toute les qualités pour devenir un Roi, et voulant l'épée non par cupidité mais pour autrui, pourrait la sortir, et ainsi devenir roi. Nombre de personnes essayèrent, sans succès.
Mais c'est dans l'ombre que la lutte la plus importante se fit. Deux femmes voulaient le trône, toutes deux avec des revendications correctes. La première était Morgane, fille d'Ygerne et du Duc de Cornouailles, dont la magie rivalisait avec celle de Merlin lui-même. Elle vivait sur l'île d'Avalon, entretenant et apprenant la magie par les enchanteresses de l'île. En secret, elle voulait quitter cette île et vivre libre, son affiliation au trône, par sa mère, lui donnait cette possibilité.
La deuxième était Morgause, sœur oubliée d'Ygerne. C'est d'ailleurs à cause de cela qu'elle devint ainsi. Rongée par la jalousie, elle désirait ardemment le trône, pour prouver à tous qu'elle pouvait faire aussi bien que sa sœur. Avide de pouvoir, elle alla dans les profondeurs d'une forêt, cherchant les faveurs de sorcières, afin de mener son plan à bien. Mais les sorcières, qui par un malheureux hasard étaient les trois sœurs saxonnes, ne purent rien faire, car un descendant existait. Tant qu'il vivrait, elle ne pourrait pas accéder au trône, rien ne pouvait changer cela.
Tout cela, Merlin l'avait prédit, et agit en conséquence. Usant de magie puissante, il avait mis des protections sur le Jeune Arthur, avant de disparaître jusqu'au jour où l'épée serait retirée. Seulement pour les humains par contre. Différents récits venant des nains et des elfes, ainsi que plusieurs peuples plus petits, rapportent qu'il est venu à eux, promettant la venue d'un roi qui les protégerait. Ces derniers, pleins d'espérance de vivre sans persécutions, s'unirent le temps d'un travail.
Dans les profondeurs des mines naines, au cœur d'un volcan endormi, fut forgée une épée, une arme digne d'un roi. Dans la grande forêt de Brocéliande, un fourreau digne de porter l'arme du Roi fut fabriqué par les elfes. Fées et Enchanteresse mêlèrent leurs pouvoirs pour enchanter l'ensemble, afin que jamais l'épée ne se brise, ni ne s'émousse, et qu'elle puisse apporter courage et force à son porteur. Le fourreau, quand à lui, gardait l'épée en sécurité, mais apportait aussi chaleur et réconfort.
La délégation, composé de trois nains, deux elfes et de deux fées, amenèrent l'épée à Vivianne, Dame du Lac et protectrice des chevaliers. Cette dernière accepta, et dans son royaume, amena l'épée, attendant celui qui sera digne de protéger les peuples magiques.
Tous attendaient ce moment, alliés comme ennemis. Tous pressentaient, sans savoir quoi exactement, que quelque chose allaient se produire. Et plus les années passaient, plus les regards vers l'horizon se faisait nombreux et long. Sans le savoir, tous regardaient dans la même direction, une vielle forteresse, où vivait Antor et son pupille, le jeune Arthur Pendragon.
Ainsi le temps passa, jusqu'à un certain tournoi, organisé près de l'épée dans le rocher, où un jeune écuyer cherchait désespérément une épée pour son frère, épée qu'il avait oublié d'emporter.
