- Installe-toi, dit Hermione, guidant Anna, la baguette pointée sur la nuque de la femme. Toi et moi allons avoir une longue discussion.

- Ne sois pas idiote, siffla Anna, tu ne sais rien de ce qui se passe.

- Mais je vais avoir des réponses, n'est-ce pas ? gloussa sinistrement Hermione. Bois ceci, je te prie. Quoique, laisse-moi faire. Pour ta gouverne, tu as dans ce verre un mélange spécialement conçu pour toi. La seule chose que tu pourras bouger dans l'heure sera ta bouche. Tu devines facilement que tu vas aussi boire du Veritaserum, je ne t'imagine pas me livrer tes secrets poliment.

Sur ces mots, Hermione fit ce qu'elle venait de dire. Après un rapide Incarcerem, elle fit boire les deux potions avant de s'installer à son bureau. Elle regarda, attendant que les deux potions fassent effet, la femme de son beau-frère. Anna et Percy, le couple politique. Leur mariage n'avait rien eu de beau, juste une tâche qui leur avait permis de gravir les échelons. Elle pouvait compter sur les doigts de la main le nombre de fois où elle avait vu le couple ensemble au Terrier. Merlin ! Elle avait eu plus d'interaction avec leurs enfants qu'avec eux. Combien de secrets avaient-ils en eux ? Quels autres crimes avaient-ils commis ? De combien de lois injuste étaient-ils responsable.

- Le café, dit Hermione après un moment. Mon péché favori. Je peux en boire en grande quantité. Pourtant, j'ai abandonné celui que je buvais pour celui que vous m'offrez régulièrement. Il est bon, ce fut une surprise de découvrir que les sorciers pouvaient faire un si bon café, encore plus quand on découvre qu'il s'agit de ta famille qui le produit. Combien de fois vous ai-je remercié d'en laisser une réserve au Terrier pour moi ? Et de rendre mon pot intarissable ? Dites-moi, est ce que vous m'avez sous-estimé à ce point, pour ne droguer que cela ?

- Cela a plutôt bien marché jusque maintenant, répondit Anna d'une voix morne.

- Oh ? fit Hermione arquant un sourcil. Tu arrives à maintenir une attitude hautaine même en ce moment ? Dis-moi pourquoi, pourquoi m'as-tu fait ça ?

- Tu étais trop proche de Harry Potter, répondit Anna difficilement, luttant contre les effets de la potion de vérité. Il devenait trop fort et venait de détruire tous nos plans. Il fallait l'isoler.

- Harry a détruit vos plans ? Lesquels ?

- Jedusor ! Siffla Anna.

- Jedusor est un produit des sangs purs, cria Hermione en colère. Si les discriminations envers les enfants nés moldus n'étaient pas si grandes, il serait devenu un homme ambitieux certes, mais pas aussi mauvais. De plus, il aurait fallu le sortir de son orphelinat dès les premiers signes de magie! Rien que pour ça, il ne serait pas devenu un seigneur des ténèbres ! Comment peux-tu t'attribuer ce qu'il est ?

- Nous sommes derrière sa haine, fit Anna. Quand nous avons vu sa puissance et son contrôle de la magie, enfant, nous l'avons aidé à devenir plus. Nous avons augmenté sa haine envers les autres enfants et inversement. Nous l'avons nourri de douleur et murmuré la nuit dans ses oreilles. Nous l'avons guidé vers les bons livres, les bonnes personnes, tout pour qu'il devienne un seigneur des ténèbres.

- Pourquoi ?

- Pour qu'il détruise le monde sorcier, répondit Anna d'une voix morne. Puis une fois fait, le monde moldu.

- Pourquoi ? Pourquoi les deux mondes ?

- Car la magie doit être détruite, continua Anna. Remettre la véritable Royauté sur le trône. Ce sont nos buts, notre raison de vivre.

- Pourquoi ? Répéta encore Hermione. Qui est la véritable Royauté ? Pourquoi détruire le monde magique ?

- Car le monde sorcier est la cause de tout. Sans la magie, Mordred serait monté sur le trône et aurait anéanti la magie. Merlin l'en a empêché grâce à la magie. Nous poursuivons sa vengeance et le moment est venu. La Reine détruira le monde sorcier et nous la tuerons ensuite pour remettre le vrai Roi sur le Trône.

- Mordred ? Le fils du Roi Arthur ? demanda Hermione dans un souffle.

- Oui.

- La Reine nous tuera tous idiote, cria Hermione en colère. Et vous n'avez aucune chance de la vaincre ! Avec ou sans magie ! Regarde sa puissance à l'heure actuelle ! Cinquante sorciers sont entrés dans le palais et tous sont devenus des Cracmols !

- La magie doit mourir et nous avec, continua Anna. Nous avons d'autre moyen de la détruire.

- Comme ? demanda Hermione avec peur.

- Je l'ignore, répondit Anna. Je ne suis pas au courant de ces informations.

- Qui est à la tête de votre organisation ? et où vous cachez-vous ?

- Je l'ignore, c'est Percy qui reçoit les ordres. Il est Anglais, ils lui font plus confiance qu'à moi. Nous recevons les ordres à la maison tous les vendredis soir, s'il y a de nouveaux ordres.

- Qu'est-ce que vous deviez faire en ce moment ?

- Trouver Harry Potter, empêcher le progrès et l'égalité dans le monde sorcier. Attiser les tensions entre le monde magique et l'Usurpatrice au trône.

- Tu sais ce que tu vas devenir ? demanda finalement Hermione

- Tu vas me faire subir le sort Oubliette, répondit Anna d'une voix morne. Pour que je ne puisse pas me souvenir de ce qu'il s'est passé.

- Presque, répondit Hermione les yeux froids. J'ai travaillé dur pour me venger de toi. Tu peux être fière, tu vas avoir l'honneur de subir le fruit de mes expériences. Dis-moi, connais-tu la déesse Hécate ?

- Non.

- Elle nous vient de la mythologie grecque, répondit Hermione. Elle a eu beaucoup de rôles, d'attributs, d'affiliations, mais ce qui nous intéresse est son apparence. Elle était représentée comme une déesse tricéphale. On lui attribuait une tête de lion, une de chien et une de cheval ou de jument. Mais elle était aussi représentée comme trois femmes, dont l'apparence évolue avec le temps, enfant le matin, adulte à midi et vieille le soir. C'est ce qui va t'arriver Anna, en une journée tu vieilliras totalement, pour recommencer le lendemain. Mais j'y ai ajouté autre chose, le sortilège d'oubli bien sûr ! A minuit, tu sauras tout ce que tu sais maintenant, pour oublier au fur et à mesure toute ton existence à partir de maintenant. Cela veut dire que lorsque tu seras en Age de parler, tu auras oublié notre discussion. Et le cycle recommencera éternellement. Le rituel est lié à mon sang, seul un de mes descendants pourra te libérer de ce sort, mais j'ai l'intention d'emmener ce secret dans ma tombe.

- Non ! s'écria Anna effrayé, les effets des potions dissipés. Tu… Tu ne peux pas faire ça !

- Tu as volé ma vie, fit Hermione d'une voix froide. Je vole la tienne. Adieu Anna !

Sur ces mots, elle appuya sur une rune de son bureau, déclenchant tout un ensemble de runes positionné autour de la chaise sur laquelle Anna était assise. Anna cria alors que la magie opérait, surveillée par Hermione toujours assise sur sa chaise. Elle savait que ce qu'elle faisait était horrible, mais comme disait le proverbe, œil pour œil, dent pour dent. Une vie pour une vie, voilà la vengeance d'Hermione. Elle n'avait pas voulu se résoudre à tuer Anna, elle ne voulait pas s'abaisser à cela. Peut-être que la femme trouverait une faille pour la dénoncer, mais d'ici là, le danger serait passé, ou ils seraient tous morts. Quelques minutes passèrent, jusqu'à ce qu'enfin, un bébé repose sur la chaise, regardant Hermione d'un œil noir.

- Oui, fit Hermione en regardant l'heure, c'est en effet la forme que tu dois avoir. A ton regard, tu te souviens de moi.

Se levant, Hermione ramassa le bébé et se dirigea vers la cheminée. Jetant de la poudre de Cheminette, elle se dirigea dans le feu pour aller le déposer à Saint Mangouste. Elle n'était pas cruelle, Anna serait soignée, là-bas. Une fois arrivée, elle se dirigea vers l'accueil et attira le regard de la femme assise derrière le comptoir.

- Bonjour, dit Hermione d'un ton soucieux. J'ai trouvé ce bébé dans le hall du ministère de la magie. Il n'y avait personne, j'en ai déduit qu'il a été abandonné.

- Pauvre petite ! s'écria la femme. Donnez-la-moi, je vais la remettre au service des enfants. J'ai bien peur qu'avec les derniers évènements nous en voyions, des choses comme ça. Abandonner son enfant, j'imagine que la mère avait trop peur pour la garder, et qu'elle essayait de lui offrir une vie meilleure. Merci Madame Weasley, nous nous en occuperons maintenant. Voulez-vous être informée si l'on retrouve sa mère ou des informations sur le bébé ?

- S'il vous plait, dit Hermione avec un sourire. Je voudrais m'assurer qu'elle est soit traitée.

C'était un mensonge bien sûr, elle voulait juste s'assurer que le rituel fonctionnait bien. L'hôpital comprendrait rapidement que le bébé n'était pas normal et qu'il s'agissait d'une malédiction. Le tout était de vérifier qu'un contre sort n'était pas trouvé, quitte à venir personnellement supprimer les informations des guérisseurs.

Retournant à son bureau, elle envoya un message Patronus à Ron, l'informant qu'elle avait fini de son côté. Elle allait attendre les informations que lui ramènerait Ron, puis un voyage au Domaine serait planifié, quoiqu'il advienne.