Ban, je résiste pas à l'envie de mettre le second chapitre. Alors, quelle est donc cette créature qui commet tant de carnages ?
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" Encore une piste qui n'a mené à rien. J'espère que la suivante est plus prometteuse." pensa Roy en arrivant au bureau.
La piste des chimères était fausse, comme les précédentes. Et la population s'impatientait, pestant contre les militaires qui n'arrivaient à rien. Le colonel s'assit pour examiner une fois de plus la photo de l'empreinte trouvée la veille.
Les soldats devaient à présent rechercher un canidé de grande taille. Un peu vague comme description, mais ils n'avaient que ça. Le colonel décida d'appeler la population de Central à l'aide. Quiconque apercevrait un chien anormalement grand devrait en avertir les militaires.
" Colonel." fit Riza en se plantant devant lui.
" Oui lieutenant ?"
" J'ai trouvé ce détail qui me chiffonnait hier." annonça Riza.
" Ah oui ? " reprit Roy en levant la tête vers elle.
" Oui. Si c'était des chimères, elles auraient attaqué dans la journée aussi. Or, nous n'avons retrouvé les corps que les jours suivants, et les rapports des médecins-légistes mentionnent que les décès ont eu lieu la nuit. Donc, nos créatures sont nocturnes." expliqua Hawkeye.
" Effectivement ça remet tout en cause comme vous l'aviez dit." remarqua Roy.
" Oui, les gens de Central ne remarqueront probablement rien d'anormal durant la journée." ajouta Riza.
" Mais voilà qui est contrariant savez-vous."
" Oui je sais. Seulement maintenant que nous savons cela, nous aurons davantage de chances de capturer ces bestiaux."
" Espérons. En tout cas, nous avons intérêt à prévoir de bonnes muselières." continua Roy.
" Et de bonnes cages."
Durant les jours qui suivirent, le Q.G reçut pas mal d'appels concernant des chiens suspects. Hélas, comme Roy s'en doutait c'était souvent pour des broutilles : des gens voulant se débarrasser du chien de leur voisins, des qui n'existaient pas ... rien de sérieux en gros. Sept mois. Sept mois que les carnages avaient commencé, et les pistes étaient tout aussi rares qu'invraisemblables.
Riza avait raison : les habitants de la cité du Centre ne remarquaient rien d'anormal la journée. Les militaires devaient donc patrouiller la nuit. Les gens, eux, ne sortaient plus. Les rues étaient aussi désertes que le désert de Gobi. Ca facilitait la tâche des soldats mine de rien.
" Aaaaaah ! Toujours rien !" soupira Havoc au bout d'une semaine de patrouille.
" Ouais. C'est à se demander si ces créatures ne sont pas invisibles." ajouta Breda.
" Manquerait plus que ça !" s'exclama Fuery.
Dans une ruelle assez loin, un clochard fouillait les poubelles avec un compagnon. Les soldats ne s'en occupaient pas, et chacun s'ignorait superbement. Le groupe chargé de la surveillance de ce secteur partit. Il ne resta que le silence. Les deux hommes continuèrent tranquillement leur quête de nourriture, sans remarquer la paire d'yeux brillants qui épiaient leur mouvements.
Puis brutalement, le propriétaire de ses yeux s'élança hors de sa cachette. Droit sur le clochard le plus près. Un hurlement retentit. Le second clochard resta pétrifié devant ce spectacle sanglant. Il reprit ses esprits, et partit à toutes jambes. La seule chose qu'il pouvait faire contre une créature de cette taille, c'était aller chercher les militaires. Eux ils étaient armés.
" AU SECOURS ! A L'AIDE ! AU SECOURS !" hurla-t-il dans les rues.
Roy et son équipe sortirent de l'hôtel réquisitionné. Ils virent le clochard courir vers eux en hurlant comme un dément.
" Qu'est-ce qui vous arrive ?" demanda Roy en l'arrêtant.
" Là ... là-bas ... une grande chose toute velue ... tuer mon compagnon." bredouilla le malheureux en tremblant comme une machine en plein essorage.
" Montrez-nous !" reprit Roy.
Le SDF les amena à l'endroit où avait eu lieu l'attaque. Hélas, la créature avaient quitté les lieux, ne laissant qu'un cadavre sans coeur derrière elle.
" Vous avez vu à quoi ressemblait cette chose ?" questionna Jean.
" Oui. Elle était énorme, plus grande qu'un humain. On ... on aurait dit ... un loup." répondit le clochard, blanc comme un linge.
" Un loup ? Mais il n'y a pas de loup à Central." releva Falman.
" Je sais ce que j'ai vu ! C'était horrible, cette chose s'est jeté sur lui et ... et ..." reprit le SDF.
Roy reporta ses yeux noirs sur le cadavre. Même style que les autres : grandes griffures, et trou béant dans la poitrine. Ses subordonnés examinèrent les lieux. Pas d'empreinte cette fois. Mais un témoin. Roy vit qu'il y avait de la lumière.
" Vous avez dit que ça ressemblait à un loup géant." dit-il en se tournant ver sle témoin.
" Oui, un long museau, une fourrure noire, de grands crocs. L'avait pas de queue en revanche. Mais ça ressemblait plus à un loup qu'à un chien comme vous l'avez signalé." raconta l'homme.
" Ca collerait davantage avec l'empreinte qu'on a trouvée, colonel." intervint Riza.
" D'où ça sort ce truc encore ?" murmura Roy.
Allez savoir. L'équipe de Roy rentra à l'hôtel, escortant le clochard. On lui offrit un repas chaud et une chambre. Pendant qu'il mangeait, les soldats faisaient le point. La bête avait frappé, mais elle était seule. Or, les fois précédentes plusieurs corps avaient été retrouvé. A moins que ce loup aie plus d'appétit qu'ils ne le pensaient.
La nuit s'acheva sans autre massacre. Les militaires étaient exténués. Chacun rentra pour se reposer. Lorsqu'ils revinrent, ils apprirent que le clochard tué avait été le seul corps trouvé. La bête aurait-elle moins d'appétit ? Non. Durant trois jours, d'autres rivières de sang furent signalées, rajoutant à la panique de la population et l'exaspération des militaires. Ces derniers étaient toutefois sûrs qu'il y avaient plusieurs animaux en cause. Combien était la question.
Roy repassa les évènements de ces derniers mois : Janvier : une quinzaine de cadavres découverts un peu partout dans la ville, tous le coeur arraché. Février : vingt. Mars : dix-sept, Avril : quinze, Mai : pareil, Juin : vingt et un, Juillet : treize, enfin dix-huit avec ceux des derniers jours. La seule piste qu'ils avaient était celle d'un loup agissant la nuit. Un ou des loups."
" Pas de constance dans le nombre de victimes, si ce n'est que ça dépasse la dizaine à chaque fois." pensa le brun.
Les zoos des environs avaient été contactés. Aucun des loups qu'ils avaient ne dépassaient la taille standard. Tous se trouvaient aussi solidement enfermés. Alors quoi ? Une nouvelle espèce ? Un nouveau genre de chimères ? Non non, les chimères étaient blanches comme neige. Du moins dans cette affaire. Tiens à ce propos, toujours pas de nouvelles de Tucker. L'homme-chimère aurait pu les renseigner sur ses créatures. Roy passa sur les photos des corps. Il les avait assez vues. Le colonel arriva au protrait de la créature, réalisé par Armstrong se basant sur les indications du seul témoin des carnages.
Ca ressemblait bien à un loup. Enorme, et franchement effrayant.
" La tête cependant, est quand même différente de celle d'un loup ordinaire. Elle a l'air plus ronde. Le museau est moins fin." remarqua Roy.
Sans parler de l'absence de queue. Sûrement une nouvelle branche de loup. Qui paraissait ne chasser que des proies humaines, même si elle ne prenait que le coeur. Au fait, pourquoi seulement le coeur ? Les carnassiers ordinaires dévoraient une bonne partie de leur proie.
" Etrange tout de même. Une bête de cette taille doit pourtant avoir besoin de pas mal de kilos de viande. Un coeur c'est bien léger comparé à son poids."
Serait-ce la raison de la variation du nombre de victimes ? Cela reviendrait à penser qu'il n'y a qu'un seul loup au final. Mais qu'il aurait besoin de beaucoup de coeurs.
" Je vais finir par me payer un mal de tête carabiné à force de cogiter comme ça. Je ne sais plus ou j'en suis, un coup c'est blanc un coup c'est noir ! Merde à la fin !"
Roy referma l'épais dossier d'un mouvement brusque, assortit d'un profond soupir. Il se passa ensuite les mains sur le visage. Ce foutu dossier n'en finissait pas de prendre du poids. Et quelque chose disait à Roy que ce n'était pas demain la veille que ça allait s'arrêter.
" Désirez-vous un peu de café monsieur ?" demanda Riza.
" Un bon cachet d'acide salicylique serait préférable." marmonna Roy.
" Du quoi ?" s'étonna Riza.
" De l'aspirine."
" Oh. Vous en voulez vraiment ?"
" Oui et non."
Riza le regarda avec les yeux en billes. On fait pas plus précis comme réponse.
" Je crois qu'en fin de compte je vais vous apporter une tasse de café. Vous y mettrez votre cachet d'acide silyque si ça vous chante." décida Riza en se levant.
Elle revint quelques instants plus tard avec une tasse fumante. Roy contemple la fumée qui s'échappe de la tasse, la motivation même peinte sur le visage.
" Il attends quoi pour boire ? Que la tasse lévite jusqu'à sa bouche ? " se demanda Riza en lui jetant un coup d'oeil.
Ses yeux se portèrent donc sur la bouche de son supérieur. Grave erreur que d'y avoir pensé. Le lieutenant s'étonna ensuite de ressentir un instant l'envie d'être une tasse. Elle regarda ladite tasse être portée aux lèvres du colonel. Lequel remarqua l'arrêt sur image que faisait Riza sur lui.
" Vous en voulez Hawkeye ?" demanda-t-il.
" De quoi ?"
" Du café. Vous êtes en train de fixer ma tasse depuis au moins cinq minutes." exliqua-t-il en reposant la sienne.
" Euh ... non merci."
Roy haussa un sourcil. Riza avait de nouveau piqué du nez dans ses dossiers, les pommettes un brin teintées. Il secoua légèrement la tête avant de reprendre une gorgée. La nuit suivante, nos chers soldats repartirent pour une folle soirée à patrouiller dans les rues de Central. Les heures passèrent, sans qu'une bestiole à fourrure ne se pointe. Ca ne voulait pas dire qu'ils n'allaient pas devoir remettre ça les autres nuits. Un mois s'écoula sans tuerie.
" Ca survient par cycle on dirait, vous ne trouvez pas ? " fit Breda un soir de ronde.
" Si. Tous les mois on a droit à notre petite rivière de sang." répondit Havoc.
" Dans ce cas, patrouiller les autres nuits devient inutile." intervint Fuery.
" Vous n'avez pas tort sergent. Maintenant que vous le dites." dit Roy.
Tout à coup, ils entendirent un hurlement à congeler le sang. Puis d'un même mouvement ils se mirent à courir vers le lieu de provenance de ce cri. Ils découvrirent une bête fauve en train d'attaquer une jeune femme.
" FEU !" s'exclama Roy.
Tous tirèrent une salve de semonce. La bête les regarda, puis délaissa sa proie pour s'enfuir. Les soldats la poursuivirent. L'animal était rapide en dépit de sa masse corporelle. Ils eurent juste le temps de la voir s'échapper par une bouche d'égoût. Naturellement, ils y allèrent aussi. La créature courait vers le fond, les militaires à ses trousses.
" Où est-elle passée ?" demanda Falman quand il arrivèrent dans un couloir désert.
Un grognement leur servit de réponse. Puis la bête surgit, les séparant et se jeta sur le colonel et Riza. Le lieutenant fit feu. Mais les balles n'avaient pas l'air de la stopper. Roy claqua des doigts. Le loup s'enflamma aussitôt. Il couina, recula et tomba dans l'eau. Comme il se roula dedans, les flammes disparurent. Roy allait à nouveau lui mettre le feu, quand dans coup de patte rageur le loup projeta une gerbe d'eau sur lui. Roy fut trempé. La bête fauve bondit à nouveau sur lui.
Ses subordonnés lui prêtèrent assistance en canardant l'animal, qui ne semblait même pas remarquer qu'on lui tirait dessus. Il se concentrait sur le colonel, qui avait fort à faire pour éviter ses terribles coups de griffes.
" AÏE !" s'exclama le colonel.
Il venait de se faire zébrer la cuisse. Une patte griffue passa à ras de son visage.
Le loup le frappa et l'envoya bouler au loin. Roy tomba lourdement. Il remarqua une grille aux pointes acérées. Attrapant son arme de service, il parvint à en détacher une. Il l'arracha, et retourna la pointe contre le fauve qui se jetait sur lui.
La pointe s'enfonça dans l'épaule. Le loup couina de douleur et recula. Il retira la barre de fer. Roy lui tira dessus. La bête se résolut à abandonner la partie et s'enfuit.
" Mon colonel !" entendit Roy.
Riza se prépicitait vers lui, suivie des autres.
" Vous êtes blessé !" reprit-elle en remarquant les cinq rayures assez profondes sur la cuisse gauche de son supérieur.
" Ce n'est rien, de simples égratignures." répondit Roy en grimaçant de douleur.
Havoc et Falman l'aidèrent à se relever, et le conduisirent à la surface. Ils rentèrent au Q.G, où Roy put se faire soigner à l'infirmerie. Après quoi, son pansement fait il se fit ramener chez lui par Riza.
" Ca va aller colonel ?" demanda-t-elle en le raccompagnant à sa porte.
" Oui oui, ne vous en faites pas. Moi au moins j'ai toujours mon coeur." répondit-il.
" Vous l'avez échappé belle en effet."
Roy ouvrit sa porte, et souhaita bonne nuit à son lieutenant. Puis il se traîna jusqu'à sa chambre. Là, il se prépara pour dormir.
