- Bonjour Percy.

Percy regarda tout autour de lui, essayant de voir d'où venait la voix de son frère. Il ne savait absolument pas comment il était arrivé là où il était, ni combien de temps s'était écoulé. Il ne pouvait rien voir cependant, la pièce était entièrement plongée dans l'obscurité.

- Quand tu nous as rejoints lors de la bataille de Poudlard, continua la voix de Ron. Je pensais que tu avais compris tes erreurs et que tu avais compris que la famille était plus importante. Puis le temps a passé. J'ai ignoré ton obsession politique, tu n'as jamais eu que ça en tête après tout, et ce depuis autant de temps que je m'en souvienne. Dis-moi Perce, à quel moment as-tu pensé que droguer un membre de la famille était correct ? Quelle stupidité t'est passée par la tête pour imaginer une telle chose ? REPONDS-MOI !

D'un coup, le visage de Ron, plein de fureur non contenue, apparut à quelques centimètres de celui de Percy. Plusieurs fois, au fil des années, Percy avait vu son frère se battre contre des criminels. Pour la première fois, il avait en face de lui ce même regard qu'il adressait à ses adversaires. Percy sut qu'il n'avait aucune chance de calmer Ron, alors il essaya autre chose.

- C'est pour le plus grand bien Ronald, dit Percy d'un ton condescendant. Libère-moi et je t'expliquerai tout.

- Ne la joue pas Dumbledore, Percy. Tu es cent ans trop jeune pour que cela ait un quelconque effet. Et non, je ne vais pas te libérer, mais je vais te donner un conseil, parle.

- Et si je ne le fais pas ? demanda Percy d'un ton qui se voulait courageux.

- Par l'autorité même de la Reine, je suis sous immunité totale pour connaitre tout ce qu'i savoir sur les ennemis du Royaume. Et tu sais quoi, Percy ? En ce moment même j'éprouve tellement de haine envers toi. Une haine si forte que je n'ai même pas besoin de me concentrer pour pouvoir le lancer. Endoloris!

A peine le sort jeté que Percy se mit à hurler de douleur avant que le sort ne sois coupé brusquement, laissant Percy agonisant sur sa chaise. Un rire sinistre retentit, un rire qu'il ne pensait pas pouvoir entendre de la bouche de Ron.

- Mon amie, dit Ron comme si de rien n'était, va s'assurer que ta santé reste correcte. Il serait dommage que tu nous lâches avant que j'obtienne les réponses à mes questions.

- Ron, siffla Percy douloureusement. Je suis ton frère.

- Non, dit Ron en revenant devant Percy. Mon frère est mort, mort à l'instant ou il a tourné le dos à sa famille. Une seconde fois.

Le ton, et surtout le visage neutre de Ron firent trembler Percy. Il n'y avait aucune douleur ni de souffrance dans le ton de Ron, juste un constat. Percy avait peur, il n'était pas un combattant, il était un politicien.

- Le monde est fou Perce, dit Ron en le fixant dans les yeux. Qui est qui, qui est l'ennemi, qui est le vrai danger ? Dans tout ce mélange, on va de révélation en révélation, de cauchemar en cauchemar, où passé, présent et futur se croisent et recroisent en permanence. Personne ne tient le coup, tout le monde craque, moi le premier. Je ne suis pas un exemple loin de là, j'ai fait des choses dont j'ai honte et je me dégoute moi-même, sur beaucoup de chose, mais il n'y a rien de plus que je hais en ce moment que toi. Alors je te repose la question Percy, pourquoi avoir drogué Hermione ?

- Parce qu'elle est dangereuse, répondit Percy après un moment. Comme tous ces rats de nés moldus ! Il en vient par dizaines chaque année, toujours à vouloir changer notre monde ! En la faisant devenir plus laxiste, nous l'empêchons de pervertir nos pensées. Et puis la rendre ainsi a fait partir Harry Potter, c'était un bonus appréciable.

- Que vient faire Harry là-dedans ? demanda Ron.

- Tout Ronald ! Regarde-le ! Regarde combien de fois notre famille a été proche de la mort à cause de lui ! Fred en est mort !

- Harry nous a sauvé, espèce d'abruti, cria Ron à son tour. C'est Malefoy, sang pur au passage, qui a donné le journal de Jedusor à Ginny ! Sans Harry elle serait morte. Sans Harry, Fred et George n'aurait jamais pu monter leur boutique. Il a sauvé papa en cinquième année et moi l'année d'après ! Et ce sont les mangemorts qui ont tué Fred, pas Harry.

- Et ne vois-tu pas Ronald ? Tout cela à cause de deux nés moldu ! Potter et Voldemort ! Ils nous tuerons tous à ce rythme !

- L'un voulait nous anéantir tous et l'autre nous a sauvé, Percy ! fit Ron en fureur. Je suis loin d'être un génie, mais je peux au moins comprendre cela.

- Tu ne comprends pas Ron, fit avec tristesse Percy. Tu es trop aveuglé pour comprendre l'ensemble des choses. Nous les sangs purs, devons régner, nous savons ce qui est bon pour notre monde. Les né moldus ne savent rien et n'amènent que les conflits, ne le vois-tu pas ?

- Que peux-tu me dire sur l'organisation dans laquelle tu es ? demanda Ron en changeant de sujet.

- De... de quoi parles-tu ? essaya Percy.

- Vraiment ? Soit, fit Ron en coupant la manche droite de Percy, laissant apparaitre le tatouage du sablier. Cette organisation.

- Ron... je…

- Endoloris, fit simplement Ron. Des réponses, Percy.

- Je ne sais rien, Ron, pitié, fit Percy en se mettant à pleurer. Je ne suis qu'en bas de l'échelle. J'avais juste à tenir Hermione à l'œil et écouter s'il y avait des informations sur Harry Potter. S'il te plait épargne-moi.

- A qui rends-tu comptes ? Continua Ron, imperturbable.

- A personne ! Je laisse les rapports dans le deuxième tiroir de mon bureau tous les jeudis soirs, et le lendemain ils ne sont plus là.

- Et des noms Percy ? Tu as des noms ?

- Le ministre ! lâcha Percy rapidement, je suis persuadé qu'il en est. Je n'ai aucune idée de plus.

- Il dit la vérité ? demanda Ron en levant les yeux au-dessus de Percy.

- A chaque instant, fit une voix que Percy ne reconnut pas.

Avant que Ron ai pu répondre, un patronus en forme de loutre entra dans la pièce, patronus que Percy reconnut comme celui d'Hermione, la femme de Ron.

- J'en ai fini avec Anna, fit la voix fantomatique d'Hermione. Rejoins-moi vite.

- Qu'a-t-elle fait, Ron ? s'écria Percy, ayant peur pour sa femme. Qu'a-t-elle fait ? Dis-moi ! JE t'en supplie !

- Je l'ignore, dit Ron d'une voix triste. Elle a refusé de me le dire et s'est plongée dans des bouquins pendant des jours avant de se trouver prête pour sa vengeance. Elle la désirait tellement, Percy, elle te voulait aussi tu sais ? Mais je lui ai dit que c'était une histoire de Weasley, je lui ai demandé de me faire confiance.

- Ron, s'il te plait ! Supplia Percy, tout honneur disparu. Rends-moi ma femme et je partirai ! Tu n'entendras plus jamais parler de nous.

- Ca ! C'est certain, continua Ron. Ta femme est perdue. Hermione m'a promis qu'elle aurait la vie sauve, mais c'est tout. Je dois être trop bon aussi, car peu importe combien je te hais, je ne peux pas me résoudre à te tuer. Je vais te supprimer la mémoire, je vais te renvoyer à la fin de ta septième année, mais pour être sûr que tu ne reprennes pas la même route, Sigillum potestates !

Sur ces mots, Percy cria alors que ses pouvoirs magiques étaient scellés à jamais. Il n'était même pas un Cracmol, le monde magique n'était plus accessible pour lui.

- Avant de finir, dit Ron en s'abaissant pour chuchoter à son oreille. Je vais te révéler un dernier secret, ce sont tes fils qui t'ont mené ici. Ils travaillent pour la Reine. Oubliette.

Cela brisa Percy plus que tout, et il entendit à peine la personne derrière lui lancer le sort d'oubli. La dernière chose qu'il vit fut une larme couler le long de la joue de Ron, puis il tomba évanoui.

- Au revoir Percy, fit Ron à son frère. Je garderai pour moi tes actions. Maman et papa n'ont pas besoin de souffrir à cause de toi. J'y vais Astoria, continua-t-il en s'adressant à la femme qui se tenait derrière Percy. Je dois annoncer sa disparition.

- Je te vois au QG, répondit Astoria en mettant un portoloin sur Percy. Je l'envoie dans une allée de Pré au Lard. On ne le retrouvera facilement.

- N'oublie pas de faire en sorte que cela passe pour une attaque, dit Ron avant de transplaner.