Chapitre 3 : Le secret du marionnettiste

Sasori et Deidara étaient de nouveau en train de s'entraîner. Quelques mois étaient maintenant passés depuis l'arrivée du blond dans l'organisation, et celui ci avait pris ses marques. Les deux artistes avaient réalisé leur première mission il y a peu, et si celle ci avait été un succès, le marionnettiste, perfectionniste, n'avait pas été satisfait de leur coordination, il estimait qu'ils pouvaient améliorer la combinaison de leurs techniques, aussi avait-il exigé qu'ils s'entraînent régulièrement en attendant leur prochaine tâche. Deidara lui, ne disait rien, mais il était impressionné par son aîné. Voir sa technique quand ils s'exerçaient était une chose, mais après l'avoir vue en contexte réel, il ne pouvait qu'admirer l'homme avec lequel il faisait équipe. Il avait appris sa renommée depuis son arrivée, les autres membres d'Akatsuki lui avaient raconté ce qu'ils savaient sur Sasori. Et le blond était fasciné. Il comprenait mieux pourquoi son aîné était à l'origine de la troisième guerre ninja. Il possédait un pouvoir monstrueux. Les deux shinobis firent une pause. Deidara était essoufflé, il prit sa gourde pour se désaltérer, son aîné était intransigeant avec lui, et il le poussait dans ses retranchements, mais il savait qu'il voulait juste l'aider à développer son potentiel, alors il ne lui en tenait pas rigueur. D'autant plus que le blond avait découvert avec surprise que si Sasori était continuellement d'une humeur désagréable avec ses paroles cassantes, il prenait aussi soin de veiller sur lui. Le jeune ninja d'Iwa avait facilement tendance à se laisser submerger par ses émotions et à vouloir atteindre ses objectifs sans faire attention aux conséquences, notamment vis à vis de sa propre survie. Pendant leur mission, il avait failli faire exploser une superficie bien plus importante qu'il n'en avait l'habitude, sans prendre gare au fait qu'il se situait lui aussi dans la zone en question. Sasori, attentif, l'avait vivement saisi par la taille avec sa queue métallique de scorpion pour l'éloigner avant qu'il ne se tue tout seul. Deidara avait été surpris par son geste, il avait cru que son partenaire n'avait rien à faire de sa vie, et que s'il mourait en mission, il n'en serait pas affecté, et pourtant le plus âgé s'était assuré de sa sécurité sans faire le moindre commentaire. Grâce à lui, l'inconscient avait pu fêter ses dix-huit ans il y a quelques jours, et atteindre sa majorité sans mourir bêtement avant. Une fois qu'il eut vidé sa gourde, le blond regarda son partenaire, dont les petits yeux sombres observaient l'horizon. Il avait fini par s'habituer à sa présence, à son caractère glacial, à son ton cassant, à ses silences parfois interminables, et même à son apparence. Il le trouvait toujours affreux et repoussant, mais il avait développé un respect trop important pour lui pour s'en soucier. Le marionnettiste restait si mystérieux, et il attisait sa curiosité.
- Danna ?
La tête de Sasori se tourna vers lui.
- Quoi ?
- Je me demandais pourquoi vous aviez rejoint l'Akatsuki ? Je n'ai pas l'impression que les objectifs de l'organisation vous intéressent vraiment, vous êtes comme moi, un artiste qui veut simplement étendre sa pratique.
L'homme le fixa un instant.
- Et bien, comme toi, je n'ai pas eu le choix. J'ai perdu un combat, et ma défaite a entraîné mon recrutement.
- Ah bon ?
Deidara ne s'était pas attendu à cette réponse, il n'avait pas l'impression que quiconque puisse battre son aîné, du peu qu'il avait vu de ses capacités.
-Qui donc a bien pu réussir à vous battre ? Vous ne semblez pas pouvoir perdre un combat entre vos pantins et vos poisons. J'ai du mal à l'imaginer.
- A ce moment là, dit lentement Sasori, j'étais loin d'avoir autant développé ma technique. J'étais bien plus faible, et plus jeune. C'est Konan qui m'a affronté, et qui m'a battu. Aujourd'hui, je ne sais pas trop ce qu'un combat donnerait entre nous.
- Oh, je comprends mieux. Mais alors, vous avez rejoint l'Akatsuki jeune ?
- J'avais quinze ans, c'est pas tellement différent de ton âge.
Deidara fronça les sourcils.
- Hey, protesta-t-il, j'ai 18 ans moi, je suis majeur ! Arrêtez de me traiter comme un gamin !
Sasori sentit la colère de son jeune interlocuteur, et il se contenta de répondre avec flegme.
- Si tu le dis.


Deidara marchait dans les couloirs en direction des bains, mais avant qu'il n'arrive à la porte, il entendit des voix s'élever de la salle. Il attendit pour écouter.
- Je ne te crois pas, disait la première voix qu'il identifia comme celle de Kisame, qui parlait d'un ton railleur.
- Il ne ment pas, affirma tranquillement un second homme, que Deidara n'eut aucun mal à reconnaître, puisqu'il le haïssait.
Le rire qui leur répondit était facile à distinguer, c'était celui d'Hidan. Le blond n'aurait pas trouvé dérangeant d'être dans le bassin en même temps qu'Hidan ainsi que Kisame, en revanche, il refusait de partager la moindre parcelle de son temps avec Itachi, il n'entra donc pas et attendit derrière la porte. Kisame reprit.
- Comment ça il ne ment pas ? On parle de Sasori là quand même.
- Je suis autant surpris que toi, répondit Itachi qui n'avait pourtant pas l'air d'avoir une quelconque réaction, mais je suis certain qu'il ne ment pas, ça se voit.
Deidara, qui s'apprêtait à partir, se figea. Ils parlaient de Sasori, cela l'intriguait. Hidan ricana une nouvelle fois.
- Nan mais c'est juste qu'il cache bien son jeu le bougre. Il a une sensibilité démentielle, tu le touches, il vibre. Je vous laisse imaginer comment il est facile à allumer du coup.
Kisame eut un rire amusé à son tour, tandis que le blond affichait une grimace dégoûtée. Est ce qu'il comprenait bien cette discussion ? Non, cela ne pouvait pas être possible. Mais Hidan avait des goûts si étranges que l'idée ne résonnait pas si incohérente que ça.
- Et donc tu déconnes vraiment pas, railla Kisame, tu te le tapes vraiment ? C'est bien ?
- Oh putain t'imagines même pas. Le contraste entre son attitude générale et celle qu'il a quand ses pulsions ressortent, je vous jure, c'est une dinguerie. Et il a aucune limites, je peux réaliser sur lui absolument tous mes fantasmes !
- Mais comment t'en es arrivé là ? Je veux dire, comment il a bien pu accepter que tu lui fasses ça ?
Hidan rigola de nouveau, visiblement très fier de lui.
- Je l'ai surpris en entrant dans sa chambre sans frapper, à la base je voulais lui demander un truc, mais en le voyant, en voyant ce qu'il cachait depuis tout ce temps, je sais pas, y'a un truc en moi qui s'est éveillé, sûrement parce que j'avais rien fait depuis longtemps et que j'étais en manque. Et j'ai foncé, en sachant qu'il allait me tuer après ça, mais dès que je l'ai touché, il a vrillé, du coup j'en ai profité, et depuis, je sais très bien comment faire. Je crois qu'il a la rage, mais il me le fait pas payer parce que je garde son secret, en public du moins. Il arrive juste pas à se maîtriser quand quelqu'un pose ses mains sur lui. C'est genre un nymphomane mais d'une telle puissance qu'il perd toute lucidité. J'adore ça, sérieux. Et en plus malgré sa petite taille, je vous assure que c'est pas proportionnel, elle est impressionnante !
- Bah putain, compléta Kisame en rigolant, on en apprend tous les jours. Le pauvre, si tu lui fais subir tous tes travers de pur débauché obscène.
- Hey, protesta l'immortel, le plains pas, il kiffe ça. Mais il ne l'admettra jamais.
- Tout ? Même tes dingueries de fanatique BDSM. Non je peux pas te croire là.
- Mais si je te dis !
- Il ne ment toujours pas, affirma Itachi.
- Par contre lui dites pas que j'vous ai tout dit, sinon j'vais vraiment mourir hein.
Le rire de Kisame succéda à sa phrase, comme s'il gardait l'information pour plus tard, dans le cas ou l'immortel l'emmerderait. Deidara lui en avait assez entendu, il repartit avant de se faire surprendre, il trouvait cela immonde. Il retourna dans sa chambre en essayant d'empêcher son esprit d'imaginer ce qu'il venait d'apprendre.