Note de l'Auteur : Voilà donc le premier chapitre de cette fic. En espérant que j'aurais quelques lecteurs ! ;)

-Frères de Sang-

Chapitre 1

Charles Eppes, mathématicien de son état, se tenait debout, face à un gigantesque tableau noir couvert d'équations et d'algorithmes de toutes sortes. Une main posée à plat sur la surface sombre et froide, il semblait réfléchir, la craie suspendue à quelques centimètres à peine du tableau. Soudain, sa main reprit vie, tel un ressort, et se mit à parcourir le tableau à une vitesse incroyable – ce mot n'étant valable que pour les non habitués.

Il continua à remplir l'espace jusqu'à ce qu'il arrive en bas. Là, il s'arrêta, se redressant doucement et abaissa sa main, un léger sourire satisfait planant sur ses lèvres. Il relut en diagonal ce qu'il venait d'écrire avant de poser le morceau de craie sur la table derrière lui, à tâtons, les yeux toujours rivés sur le tableau noir.

« C'est un travail pour ton frère ? » demanda une voix non loin de lui.

Le jeune mathématicien se retourna vivement, pour faire face à… Larry. Totalement plongé dans son travail, Charlie n'avait pas entendu entrer son ami qui, en le voyait si afféré s'était installé près du mur, les bras croisés, attendant qu'il ait terminé. Charlie lui adressa un signe de tête, agrémenté d'un sourire en guise de salut, puis se tourna vers l'objet de son travail.

« Oui… Don m'a demandé d'élaborer un algorithme susceptible de définir le taux de probabilité d'attaque d'un criminel dans certains lieux, expliqua t'il en réalisant un geste vague de la main en direction de ce qu'il venait d'achever.

- Et tu y es parvenu ? s'enquit Larry en s'approchant.

- Oui, répondit Charlie en hochant la tête, en me basant sur les lieux de ses autres crimes, ainsi que sur quelques traits de sa personnalité qui le poussaient à aller dans certains endroits, mais à en éviter d'autres…

- Intéressant… » fit Larry d'une voix à peine audible.

Charlie acquiesça pour la forme et se tourna vers le Physicien.

« Tu es venu me voir avec un but précis ou…

- Ais-je besoin d'une raison pour rendre visite à mon ami ? se défendit Larry.

- Non, bien entendu, mais si jamais tu avais besoin de moi… »

Larry resta silencieux un moment, semblant très absorbé dans la contemplation du tableau noir. Charles, connaissant son ami, attendait tranquillement que celui-ci se décide à parler.

« Bon d'accord, il n'est pas impossible que j'ai besoin de ton aide..., » reconnut-il en se tournant vers lui, j'ai un léger problème. « Oh tout petit rassure toi ! » fit-il en voyant le regard que Charlie posait sur lui.

« De quoi s'agit-il ?

- Je… Je crois que je suis amoureux Charles, » déclara Larry d'une traite.

Charlie arqua un sourcil. Larry amoureux ? Toutes les relations qu'il entreprenait se soldaient par une rupture - souhaitée par les deux parties. Jamais, il n'arrivait à garder intacte la flamme des premiers jours. Et la seule relation réellement durable et sincère que Charlie lui connaissait se trouvait être avec sa voiture de collection, achetée il y avait de cela près de 8 mois.

« Et… ? fit-il, attendant plus d'informations, avant de se prononcer.

- Je sais ce que tu penses… commença Larry en fuyant quelque peu son regard, je penserais la même chose si j'étais à ta place, mais cette fois-ci c'est différent, je le sais ! Enfin, je le sens plutôt… Tu comprends ? »

Il fit une pause et plongea ses yeux dans ceux de Charles. Ce dernier y lut une certaine détresse.

« J'ai besoin de toi et des conseils que tu pourrais m'apporter, Charles… »

Le Mathématicien comprit que Larry avait réellement besoin de lui. Il se saisit de sa veste qu'il avait posé sur le dos d'une chaise en arrivant et l'enfila.

« Et si on allait au Café de l'Universaité ? On y serra bien pour parler qu'en penses-tu ? J'ai dit à mon père que je ne savais pas à quelle heure je rentrerais ce soir de toute manière…»

Larry passa le pas de la porte rapidement, sans prendre la peine de répondre ni de remercier son ami. Il pensait sans doute qu'il aurait le temps… plus tard… un autre jour…

Il se trompait lourdement.

.oO+Oo.

Ce n'est qu'à 22 heures 30 passées que Don Eppes passa la porte de la maison de son frère. Enlevant son manteau avec les gestes las et saccadés d'une longue et dure journée, il ouvrit la bouche et cria, comme à son habitude, à travers la maison :

« Papa ? Charlie ?

- Je suis dans le salon Don, ton repas est sur la table » lui répondit une voix sur sa droite.

L'agent du FBI prit donc la direction de la cuisine, où il aperçut effectivement une assiette remplie de pâtes qui l'attendaient. Il la fit réchauffer quelques minutes et, se munissant de couverts et d'une serviette, il partit rejoindre son père au salon.

« Tu as passé une bonne journée ? demanda Alan Eppes en levant les yeux de son journal.

- Epuisante… répondit Don, en se laissant tomber sur un fauteuil en face de lui.

Lorsque son père lui demanda sur quoi il travaillait actuellement. Don entreprit de lui expliquer les grandes lignes de l'affaire qui occupait ses journées. Une histoire d'homme qui tuait des femmes toujours de la même manière. Le patriarche de la famille Eppes l'écouta, ponctuant les pauses de son fils par de simples approbations. Don conclut en disant que ce n'était qu'une question de temps avant que le meurtrier ne se retrouve derrière les barreaux.

« Et bien tant mieux !

- Charlie n'est pas là ? s'étonna Don en regardant autour de lui, comme s'il s'attendait à voir surgir son jeune frère devant lui, brusquement.

- Il m'a téléphoné en milieu d'après-midi pour me dire qu'il rentrerait tard. Il travaillait sur… je n'ai pas bien compris, quelque chose que tu lui avais demandé.

- Oh ? Il aurait pu attendre demain… Je ne lui avais pas mis la pression pourtant, dit Don en se passant une main dans les cheveux, songeur.

- Tu sais comment est ton frère ! » répliqua simplement son père.

Don acquiesça légèrement et planta sa fourchette dans ses pâtes. Après avoir mangé la moitié de son plat, il leva les yeux vers la pendule accrochée au mur. Déjà 23 heures. Son front se plissa, faisant apparaître une ride anxieuse.

« Il est tout de même bien tard. Charlie ne rentre jamais à ces heures-là d'habitude, même quand il travaille… fit-il remarquer.

- Je dois admettre que je commence à me faire un peu de souci aussi, reconnut Alan en posant son journal.

- Je l'appelle… » déclara Don en posant son assiette sur la table et se dirigea vers le téléphone sous l'œil attentif de son père.

Il composa la numéro de Charlie sur le cadran et porta le téléphone à son oreille. Il attendit une bonne minute, silencieux, avant de raccrocher.

« Il ne répond pas…

- Où penses-tu qu'il soit ? demanda son père qui commençait à s'inquiéter réellement.

- Peut-être à l'Université, je vais aller jeter un coup d'œil à son bureau… » répondit Don, en allant récupérer sa veste dans l'entrée.

Son père le suivit et ouvrit la porte. Dehors, la nuit était tombée depuis bien longtemps. Don embrassa rapidement son père avant de sortir. Alan Eppes le regarda s'éloigner puis referma la porte en soupirant. Un mauvais pressentiment le laissait inquiet et tendu. Il retourna s'asseoir sur son fauteuil mais laissa son journal sur la table. Les yeux rivés sur la pendule, il se mit à attendre le retour de son fils.

Don revint trois quart d'heure après son départ. Son père se leva vivement pour le rejoindre dans l'entrée. Charlie n'était malheureusement pas avec lui. Il leva les yeux vers le visage tiré de son fils.

« Il n'était pas là-bas ? »

Don hocha négativement la tête et sortit de sa poche un objet qu'il montra à son père. Le portable de Charles.

« Mais où peut-il être ?

- J'ai croisé Larry dans les couloirs, il rentrait chez lui. D'après lui, Charlie et lui sont allés boire une bière au café de la fac, jusqu'à 20 heures environ. Ils se sont séparés sur le trottoirs. Charlie prenait le chemin du retour, m'a t'il dit. »

Don passa une main dans ses cheveux, les sourcils froncés.

« Que faut-il faire, Don ? » demanda Alan, incertain sur la démarche à suivre, « tu penses qu'il a pu lui arriver quelque chose ?

- Je ne sais pas… répondit Don, je ne sais pas, mais je commence à croire que c'est une possibilité.

- Alors ? Qu'est ce qu'on fait ? fit son père, réetirant sa question.

- Je crois que pour l'instant, la meilleure des choses est d'attendre demain matin. En espérant qu'il ne s'agisse que d'une fausse alerte… »

Alan Eppes soupira mais acquiesça néanmoins.

« C'est d'accord… »

Tout deux se dirigèrent vers le salon. Ils s'installèrent dans leurs fauteuils respectifs. L'attente commençait…

Très peu de paroles furent échangées. Don et son père, anxieux, jetaient des regards fréquents sur l'horloge, poussant des soupires impatients. Vers 3 heures du matin, Alan Eppes finit par sombrer dans le sommeil. Don parvint à tenir jusqu'à 4 heures mais Morphée eut raison de lui et il se laissa aller dans ses bras.

A quelques kilomètres delà, l'enfer qu'allait devoir supporter Charlie commençait…