Chapitre 14 : Une aide
Deidara faisait la moue, réfléchissant, les yeux posés sur Sasori qui s'entraînait avec ses marionnettes un peu à côté du QG. Ils étaient rentrés de leur mission en trio il y a trois jours, et Hidan avait du repartir avec Kakuzu dans la foulée, permettant au marionnettiste de profiter d'une réelle tranquillité. Deidara et Sasori étaient sortis hors du repaire d'Akatsuki pour s'entraîner, mais le blond avait rapidement lâché l'affaire pour ne rien faire et profiter d'un repos bien mérité. Mais il ne se reposait pas vraiment, il était en train de réfléchir à la situation de Sasori, et ça le tracassait grandement, il ne savait pas comment l'aider alors qu'il ne pouvait même pas aborder le sujet avec lui. Les paroles d'Hidan repassaient en boucle dans sa tête, il était effectivement bien plus jeune que le marionnettiste, comment pouvait-il l'aider, ou même faire en sorte qu'il s'intéresse à lui, qu'il estime son opinion, qu'il le laisse intervenir, dans ces conditions. Si ses calculs étaient corrects, Sasori était de novembre, à quelques semaines de ses 34 ans, lui en avait 18 depuis de nombreux mois, c'était une sacrée différence. Il secoua la tête, la priorité n'était pas leur écart, mais de trouver une solution pour le sortir de l'emprise de l'immortel. L'heure de se préoccuper de ses propres sentiments viendrait plus tard, peut être. Il se leva et laissa son aîné poursuivre son entraînement pour rentrer au repaire, il voulait parler avec quelqu'un, il chercha pendant un moment avant de trouver la personne qu'il cherchait dans la salle commune, installée dans le canapé à lire un livre. Après s'être assuré qu'ils étaient seuls, Deidara s'assit à côté.
- Konan ? Je peux te parler ?
La femme reposa son livre.
- Tu as l'air préoccupé, bien sûr, dis moi ?
- Est ce que tu sais des choses, hum, personnelles, sur Sasori ?
- Pourquoi demandes tu ça ?
Deidara chercha ses mots.
- Il a des problèmes, et je ne sais pas comment l'aider, il refuse de me parler.
- Je vois, quelles informations personnelles sur lui tu cherches ?
- Et bien, c'est un peu délicat… Est ce que tu saurais des choses sur son rapport à la sexualité ?
Konan fixa Deidara un moment.
- J'aimerais bien savoir pourquoi tu t'intéresses à la sexualité de Sasori ? C'est étrange comme question, et le connaissant je comprends qu'il ne veuille pas t'en parler, qu'est ce qu'il se passe Deidara ?
- Konan, je vais t'expliquer, mais j'ai besoin de savoir, est ce que tu sais pour Hidan et Sasori ?
Vu l'expression qu'afficha la femme ninja, elle n'en savait rien.
- Il va falloir que tu m'éclaires là. Je ne comprends rien à ce que tu racontes.
Deidara prit une grande inspiration pour se donner du courage.
- Sasori a une hypersensibilité tactile hors du commun, c'est je suppose l'une des raisons qui le pousse à garder ses distances constamment. Je ne sais pas quand, peut être même que ça a commencé avant que je n'intègre Akatsuki, mais Hidan l'a découvert, et il joue avec lui.
- Il joue avec lui ? Avec Sasori tu veux dire ?
Konan semblait surprise, et avec raison, personne n'aurait pu imaginer que quelqu'un puisse manipuler le manipulateur le plus puissant du monde ninja. Deidara hocha la tête.
- Il le touche, et dès qu'il le fait, Sasori perd toute sa lucidité, il est incapable de résister, et il se fait mener à la baguette. Hidan lui fait tout ce qu'il veut, il lui fait faire tout ce qu'il veut. Je ne pourrais même pas compter le nombre de fois où il l'a violé. Et ça me rend dingue de ne rien pouvoir faire, Sasori refuse d'en parler, je sais pas comment l'aider. Je t'en prie, crois moi Konan, je ne mens pas.
- Je te crois Deidara, rassure toi.
- C'est vrai ?
La femme soupira.
- Oui. Déjà ça ne me surprend pas venant d'Hidan, même si je n'aurais pas imaginer une telle situation. Quant à Sasori, je comprends bien qu'il n'en ait pas parlé. Il doit se sentir honteux, mais il n'a pas à l'être, il y a diverses manières de réagir lors de ce genre d'agressions, et la paralysie est une façon courante de réagir, mais je suppose qu'il n'en a pas conscience. Tout comme le fait de réagir involontairement et contre son gré, ça ne le rend pas consentant pour autant. Tu voudrais que je t'aide, Deidara, n'est ce pas ? C'est pour ça que tu viens m'en parler ?
- Oui, est ce que Pain ou toi pouvez faire quelque chose ?
Elle réfléchit un instant.
- Je ne suis pas sûre, Hidan n'est pas aisé à contrôler. Même si nous lui interdisions de voir Sasori, il désobéirait, et nous avons besoin de lui dans le groupe. Pire que ça, si nous tentions une sanction, il pourrait bien être tenté de révéler nos secrets au monde ninja. Hidan n'a aucune estime pour nous, aucun honneur qu'il défend. Pour sortir Sasori de là, il faudrait que le problème se règle de façon personnelle, comme ça a commencé, soit directement par Sasori, soit éventuellement par toi ? Ou alors si les actions d'Hidan mettaient en danger le groupe. Mais c'est difficile de te demander une telle chose. Pour l'instant, continue de gagner la confiance de Sasori, rapproche toi de lui, essaie de pouvoir en discuter avec lui, il faut qu'il comprenne qu'il n'est pas fautif, qu'importe ses réactions, et qu'il peut demander de l'aide. c'est sa fierté qui le pousse au silence. Pour ma part, j'essayerais discrètement de convaincre Kakuzu de gérer Hidan et ses comportements de connard.
- D'accord, merci beaucoup Konan, ça me soulage d'avoir l'aide de quelqu'un.
Deidara était tranquillement assis dans un canapé de la salle commune à lire un livre quand Hidan débarqua et s'installa près de lui.
- Alors, je t'ai manqué pendant ma longue absence ?
- Non, dégage.
- Oh voyons, que tu peux être impoli petite blondinette. Moi qui venais prendre de tes nouvelles.
L'argenté faisait la moue, taquin. Ce qui énerva encore plus Deidara.
- Je vais bien, mais quand tu es là ça gâche tout.
Hidan porta la main à son coeur, mimant une blessure.
- Tu es bien cruel avec moi dis donc.
Un sourire fleurit sur son visage.
- Alors, Sasori va bien ? T'as essayé un peu avec lui, ou t'as toujours pas les couilles de tenter ?
- Mais ferme la putain, j'suis pas aussi con que toi. Il avait besoin d'être tranquille alors je lui ai foutu la paix.
- Ah ouais, donc après tant de temps à être seul, sa libido doit être en feu, trop bien ça, je vais m'en charger tout de suite alors.
Il se leva pour partir du salon, mais Deidara perdit aussitôt son sang froid et il se jeta sur lui.
- Même pas en rêve !
Entraînés par l'élan, les deux hommes roulèrent sur le sol en se battant, jusqu'à ce que Deidara, plus motivé et plus fort grâce à sa fureur, parvienne à plaquer Hidan au sol. mais loin d'être vexé par ça, Hidan commença alors à susurrer.
- Woaw Deidara, j'aurais pas cru que tu me ferais autant d'effet mais en colère et à cheval sur moi, tu vas me foutre la trique. je n'ose même pas imaginer Sasori si tu lui faisais la même, il pourrait jouir rien qu'en sentant tes cuisses serrer sa taille.
Son ton était moqueur, mais dans son regard, il y avait une lueur intéressée, et le blond se sentit dégoûté.
- Putain mais t'es un animal.
Hidan sourit.
- Oh ouais, j'suis un charognard qui profite de chaque opportunité… C'est pour ça que j'aime autant me taper ton équipier, il est tout le temps en chaleur, j'adore ça.
- Ta gueule !
Hidan ricana avant de commencer à rouler des hanches.
- Allezzzz Deidara…. Me dis pas que ça te donne pas envie ? T'as déjà coucher avec des gens ? Avant de venir dans l'organisation ? Je peux te servir de première fois si ce n'est pas déjà fait tu sais.…
Deidara bondit pour se mettre debout et rompre le contact entre eux.
- J'ai pas besoin de toi pour savoir ce que c'est, tu n'auras rien de ma part, ne t'approche pas de moi connard !
Et il partit en courant pour s'éloigner de l'argenté, qu'il détestait de plus en plus.
