Note de l'Auteur : Héhé ! Me revoilà avec un nouveau chapitre en plus ! Si vous êtes pas gâtés… ' Merki beaucoup pour vos reviews, ça me motive à un point ! Vous ne pouvez pas imaginer… Bon, cette fois-ci j'abrège les bavardages. De toutes manières, j'suis sûre que vous lisez pas tout c'que j'dis --'
.Oo+oO.
Chapitre 4
Alan Eppes alternait agitation extrême et abattement profond depuis le coup de téléphone passé à son fils, Don. Pour l'instant, il avait renoncé à faire les cent pas, et s'était avachi sur le fauteuil le plus proche, le regard vide d'expression. La tête soutenue d'une main, il ferma les yeux, et laissa échapper un soupire tremblotant.
Charlie… Son petit Charlie. Lorsque sa femme les avait quitté, elle lui avait fait promettre de bien s'occuper de leurs deux grands garçons. Et voilà que Charlie s'était fait kidnapper. Et il ne pouvait rien faire pour le sortir de là. Rien du tout.
Avoir un fils comme Charlie n'était pas évident tout les jours. Alan avait vite compris quelle type de vie serait la leur avec un fils pareil. Son plus grand souci avait été de faire que son garçon grandisse au milieu des autres, le plus longtemps possible. Il ne tenait pas à ce qu'il devienne associable. Il devait avouer qu'il était plutôt fier du résultat. Brillant, certes, Charlie faisait preuve d'un naturel que l'on ne voyait pas toujours chez les gens qualifiés de surdoués.
Alan retint un nouveau soupire et se leva de son fauteuil pour la troisième fois en une heure à peine. Il ne tenait pas en place. Comment pouvait-il rester assis tranquillement alors que Charlie était en danger ? C'était tout simplement trop lui demander. Il savait, bien entendu, que Don faisait tout ce qu'il pouvait pour sauver son frère cadet, mais Alan avait bien perçu l'appréhension dans la voix de son fils aîné. Et cela l'inquiétait terriblement…
Il s'approcha du mur et se mit à regarder une énième fois les photos accrochées au mur.
Charlie, sur le dos de Don, alors qu'il étaient âgés respectivement de 7 et 12 ans… Charlie, un livre en main, couvrant du regard son frère qui jouait au baseball, avec l'équipe de son lycée. Don et Charlie, riant joyeusement autour d'une bière, assis sur les fauteuils du salon, quelques mois avant la mort de leur mère…
Alan continua de fixer les clichés, le cœur lourd. Ses fils… Ses fils à lui.
Si proches… Et si différents.
.oO+Oo.
Charlie n'avait pas senti la fatigue lui tomber dessus. Aussi quand il s'éveilla au bruit de pas qui s'approchaient, il fut surpris d'être parvenu à dormir. Se remettant sur son séant, il se frotta l'arrière de la tête en grimaçant. Dormir à même le sol n'était pas réellement recommander… Charlie avait le dos en compote, et éprouva de vives difficultés à se mettre debout.
Il venait juste de se stabiliser sur ses jambes quand la porte s'ouvrit sur McAndrews.
« Bonjour… Ou peut-être Bonsoir. Excusez-moi mais je suis quelque peu… déboussolé ! » fit Charlie, sur un ton légèrement narquois.
Il en avait assez. Il voulait rentrer chez lui, retrouver Don, son père, et ses maths… La seule réponse de McAndrews fut un léger rire. Charlie se retint de lui sauter à la gorge. Quand cela allait-il cesser ?
« Nous sommes en fin après-midi…, » le renseigna finalement son ravisseur d'une voix neutre.
Il déposa le plateau repas qu'il avait apporté pour Charlie dans un coin de sa cellule improvisée puis se recula légèrement , les bras croisés.
« On dirait que tu te lasses déjà de ma compagnie. Cela ne fait cependant qu'une petite journée que tu es là… Il va falloir être patient, cela pourrait durer plus longtemps que prévu. Tout cela va dépendre de la coopération de ton frère. »
Il commença à reculer vers la porte, puis lâcha finalement, comme si ça le peinait sincèrement :
« Et je pense que tu devras attendre quelques jours avant que je te relâche –si je le fais. Quand j'ai appelé ton frère ce matin, il m'a dit que Mickaël n'arriverait que demain. S'il était réellement soucieux de te ramener chez toi, il se serait débrouiller pour le faire transférer plus rapidement. »
Il s'éloigna encore de quelque pas, et, la main sur la poignée de la porte, il conclut :
« Ce n'est pas bien gentil de sa part. Enfin, je peux le comprendre aisément… Allez, bon appétit Charles. »
La porte émit un grincement et se referma sur le pauvre Charlie. Ce dernier tomba soudainement sur les genoux et se mit à chercher à tâtons, le plateau laissé par McAndrews. Il ne s'était pas aperçu à quel point son estomac le tiraillait auparavant. Mais à présent… Il se rendait compte qu'il n'avait rien mangé depuis hier midi, et il avait ce qu'on pouvait appeler une faim de loup.
Ses doigts percutèrent la planche de plastique. Avec précaution, il se saisit du verre posé dessus et le porta à ses lèvres pour boire une gorgée d'eau. Il trouva ensuite une cuillère et la plongea dans l'assiette pour y prélever un peu de la mixture qui s'y trouvait. Charlie n'avait aucune idée de quoi était composée cette espèce de purée de légumes, mais il ne fit pas la fine bouche et termina rapidement son frugal repas.
Alors qu'il s'adossait au mur, les paroles de McAndrews lui revinrent. Il mentait. Ce n'était pas possible autrement… Don était son frère ! Il ferait tout pour qu'il soit libéré… Non ?
Charlie se sentait mal, si mal… Et ce mal de tête persistant n'arrangeait rien. Sortirait-il jamais de cet endroit !
.oO+Oo.
Don but la dernière gorgée du café amère que fournissait le distributeur en face de son bureau, puis écrasa rageusement le gobelet en plastique entre ses doigts. Se retournant brusquement, il cria à travers la salle, pour la deuxième fois en quelques minutes seulement :
« Alors ? Il n'est toujours pas là, McAndrews ? »
Megan, assise en face de son écran d'ordinateur, leva les yeux vers l'agent du FBI et secoua légèrement la tête, dépitée par le comportement de son collègue. Il devrait songer à se calmer un peu…
« Non il n'est pas encore arrivé, lui répondit-elle pour la seconde fois, et boire autant de café ne le fera pas arriver plus vite, Don, » ajouta t-elle en le voyant pianoter sur les touches pour obtenir une nouvelle boisson caféinée.
Don ne prit pas la peine de lui répondre et retourna s'asseoir, café en main. Megan soupira et après avoir échangé un regard significatif avec David, replongea dans son travail.
Don, tapotait la surface de son bureau avec ses doigts, d'un mouvement impatient. Megan releva la tête au bout de quelques minutes, prête à dire quelque chose. Elle sembla finalement se raviser et baissa de nouveau la tête vers son écran.
« Don ! »appela David quelques minutes plus tard.
Sautant sur ses jambes, le frère de Charlie, s'empressa de le rejoindre.
« Tu as trouvé quelque chose ?
- J'ignore si c'est réellement important mais… j'ai ici la liste des emplois qu'a occupé John McAndrews ses 5 dernières années. Tout tourne autour de travails manuels, sur des chantiers principalement… Cela peut être intéressant, je ne sais pas.
- Continue de te renseigner, on verra bien ce qu'il en ressort », approuva Don.
Au même instant, quelqu'un s'approcha de lui et l'interpella :
« Agent Eppes ? Je suis le responsable du transfert de Mickaël Eppes. On vous le met en cellule ?
- A vous voilà enfin ! Non, pas en cellule. La salle d'interrogatoire… »
…
Lorsque Don pénétra dans la pièce, il ignora volontairement son unique occupant pour aller s'installer tranquillement à la place qui était sienne, et pour sortir le dossier le concernant. Il daigna enfin lever les yeux et observa un moment l'individu en face de lui.
Mickaël McAndrews était plus petit que son frère. Moins corpulent, il possédait des cheveux bruns plutôt clairs et des yeux bleus dans lesquels brillaient une lueur d'incompréhension et de méfiance mêlée.
« Je m'appelle Don Eppes, et je suis chargé de l'affaire concernant votre frère. » commença Don, attendant de voir comment allait réagir le jeune McAndrews.
Ce dernier fronça les sourcils, ne semblant pas comprendre à quelle affaire Don faisait allusion.
« Mais… Johnny m'avait dit qu'il en avait fini avec Amberson, dit-il finalement.
- Je ne parle pas de cette affaire là, Mr McAndrews. Mais de l'enlèvement que votre frère a orchestré hier, en fin d'après-midi.
- Un enlèvement ? Mais je ne comprends pas pourquoi il aurait fait ça…, s'étonna Mickaël.
Don resta un instant silencieux. Visiblement, John McAndrews n'avait pas prévu son frère de ses plans. Ou alors celui-ci jouait remarquablement bien la comédie !
« Nous devons arrêter votre frère avant qu'il n'ait fait une bêtise, » déclara finalement Don, en omettant de préciser pour quelle raison son frère avait enlevé Charlie.
Mickaël ne dit rien. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres. Il se mit à se balancer négligemment sur sa chaise en regardant ses mains.
« Et bien sûr… Vous comptez sur moi pour vous dire où il pourrait être…
- En effet. Je ne nie pas que j'espérais un peu de collaboration de votre part.
- Je crois que vous ne saisissez pas très bien toute les subtilités de la situation, Agent Eppes, fit McAndrews en levant les yeux, toujours souriant.
- Eclairez-moi dans ce cas ! proposa Don qui sentait l'impatience le gagner.
- Je suis condamné à rester en prison un certain temps. Et je ne souhaite pas que Johnny vive la même chose que moi. Il s'agit de mon frère… (il réalisa un petit signe navré de la tête), je ne crois pas pouvoir vous aider. Si vous aviez un frère vous aussi, vous comprendriez facilement pour quoi je…
McAndrews ne put terminer sa phrase. Don, tel un ressort, s'était levé et se saisissant du jeune homme par le col de sa chemise, le projeta avec violence dos au mur.
« Mais j'ai un frère ! hurla t'il, et j'essaie justement de le sauver des sales pattes de ton ordure de 'Johnny' !
- Je comprends mieux, » murmura alors Mickaël, une lueur de méchanceté brillant au fond de ses yeux.
Don perdit alors le contrôle et leva le poing pour frapper McAndrews. Comment osait-il parler ainsi ! Mais il ne put jamais achever son geste. Son bras fut arrêté et il se sentit lui-même tiré en arrière par des bras puissants.
« Lâche-moi, David ! » cria t'il.
Lorsque celui-ci obéit, Don quitta la pièce après avoir lancer au préalable un regard mauvais à Mickaël, qui en retour lui adressa un sourire plein de provocation.
Une fois en dehors de la pièce, Don laissa libre court à sa colère. Shootant violement dans une poubelle qui traînait là, il débita un chapelais de jurons impressionnants. Megan et David, attendaient que la crise de fureur de leur ami passe un peu avant de lui parler. Don finit par se laisser glisser le long du mur, haletant. Il prit sa tête entre les mains et souffla bruyamment. Après s'être consultés du regard, Megan et David vinrent à ses côtés.
« Don…
- Ca ira, tu verras…
- S'il arrive quelque chose à Charlie, je ne me le pardonnerais jamais… » murmura t-il, la voix douloureuse. « Jamais. »
