Note de l'Auteur : J'attaque avec ce chapitre la partie la plus difficile de cette histoire. En effet, il ne faut pas que je vous déçois ! Je rentre désormais dans le domaine du psychologique… Peut-être ais-je eu tord d'exploiter cette face-là, mais cela m'a parut presque évident en construisant le scénario de base, aussi n'ais-je pas modifier mes projets. On verra bien ce que a donne au final !

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Chapitre 8

David pénétra dans le bureau du FBI, la mine bien plus réjouie que lorsqu'il l'avait quitté. Megan en le voyant arriver, se leva de son fauteuil et alla à sa rencontre.

« Alors ? demanda t'elle, anxieuse.

- On a retrouvé Charlie, lui dit David, il est blessé mais il ne devrait pas y avoir de conséquences trop graves.

- Dieu soit loué… souffla Megan avec un sourire. Et McAndrew ?

- Il n'a pas pu s'échapper… »

Megan ressentit la tension de ses dernières 48 heures s'envoler soudainement. Elle hocha la tête et demanda, plus comme confirmation qu'autre chose.

« Don est avec Charlie à l'hôpital ?

- Oui… J'espère que tout se passera bien.

- Moi aussi, fit Megan, les yeux dans le vague, Moi aussi. »

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Don se leva de son siège, légèrement impatient. Pourquoi mettaient-ils autant de temps… Etait-ce normal ? Il commença à faire les cents, pas, terriblement inquiet. Les bras croisés derrière le dos, il ne cessait de regarder la porte derrière laquelle le brancard de Charlie avait disparu. Pour passer le temps, il s'approcha du tableau d'affichage du couloir et se mit à survoler les feuilles qui y étaient accrochées du regard. Rien de bien intéressant, mais Don entreprit de toutes les lire. Pendant ce temps-là au moins, les minutes s'écoulaient…

« Je peux faire quelque chose pour vous ? » demanda une voix à quelques mètres.

Don se retourna et vit s'avancer une jeune femme, aux cheveux blonds légèrement bouclés retenu par un élastique, qui portait une blouse blanche. Vraisemblablement une infirmière. Cette dernière observait avec une curiosité non dissimulée, le blouson à l'effigie du FBI que Don avait sur le dos. Elle devait se demander ce que cet agent venait faire là…

« Je… J'attends que mon frère sorte du bloc opératoire, expliqua t'il à la jeune femme.

- Vous êtes le frère de Charles Eppes ? s'enquit-elle en regardant d'un peu plus près les traits de son visage, pour tenter de reconnaître une ressemblance entre les deux hommes.

- Oui… Comment va t'il ? Il s'en sortira ? »

L'infirmière hocha la tête, un sourire rassurant sur les lèvres.

« Il est sorti du bloc il y a… environ 15 minutes. L'opération s'est bien passée, et il est en salle de réveil.

- Je peux aller le voir ?

- Je vous accompagne… »

Don et elle traversèrent un bon nombre de couloirs avant d'arriver à destination. Don leva les yeux sur la porte et lut le chiffre « 125 ». L'infirmière posa la main sur la poignée mais ne l'ouvrit pas. Tournant la tête vers Don, elle le prévint, à voix basse :

« Votre frère n'est pas seul pour l'instant. Il y a un homme atteint d'un cancer qui vient d'être opéré dans un autre lit. Mr Eppes sera transféré dans une autre chambre à son réveil. »

Don acquiesça pour lui montrer qu'il avait bien compris, et enfin la jeune femme poussa la porte. Don aperçut immédiatement Charlie qui, les yeux fermés, semblait dormir paisiblement. Il s'approcha de son lit et détailla son frère du regard. Les cheveux bouclés du mathématicien formait une auréole autour de sa tête. Son épaule était soigneusement bandée par un passement blanc qui courrait le long de son torse. Don remonta alors sur son visage. Charlie était un peu pâle, mais semblait en paix…

« Monsieur Eppes, souffla doucement l'infirmière qui s'était placé derrière lui. Je vous ai installé une chaise… »

Don la remercia et s'installa près de Charlie. Il ne vit pas l'infirmière quitter la salle. Il resta un moment à regarder la poitrine de son frère se soulever au grés de ses respirations. Comment il se retrouva à dormir, la tête posée sur les draps non loin de la main de Charlie… Il n'aurait su le dire. Mais la fatigue eut finalement raison de lui.

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Lorsque Charlie ouvrit les yeux, il resta un moment à fixer le plafond blanc, un peu hébété. Il lui fallut quelques minutes pour resituer tout ce qui lui était arrivé lors de ses dernières 48 heures. Il tourna alors la tête à droite et à gauche. Il regarda un instant le lit près de la fenêtre, curieux, puis s'aperçut de la présence de Don à ses côtés. Il arqua un sourcil mais ne bougea pas.

Il resta dans ses pensées pendant un quart d'heure environ, avant de sentir le lit bouger quelque peu sous les mouvements de Don qui s'éveillait enfin. Quand l'Agent du FBI leva les yeux sur Charlie et qu'il le vit assis, à l'observer tranquillement, il eut un soupire soulagé.

« Charlie… J'ai eu tellement peur pour toi. »

Son frère ne répondit rien. Il aurait voulu trouver quelque chose à dire à Don, mais rien ne venait… Il se contenta donc de hocher la tête.

« Je… Je n'ai pas encore prévenu Papa que l'on t'avais retrouvé. Peut-être aimerais-tu lui dire toi-même ? » proposa Don, hésitant.

Charlie acquiesça de nouveau et se tourna vers la table posé à côté de son lit. Il tendit la main gauche vers le téléphone placé dessus, et composa le numéro de chez lui, en silence.

« Alan Eppes, à l'appareil, lui répondit une voix lasse.

- Papa ? C'est moi, fit Charlie, la voix légèrement enrouée.

- Charlie ? C'est bien toi ? Oh seigneur… Où es-tu ?

- Je suis à l'hôpital, papa. Je n'ai rien de grave, ne t'inquiète pas.

- Don est avec toi ? s'enquit Alan. »

Chralie jeta un coup d'œil à son frère, qui écoutait la conversation à ses côtés.

« Oui, il est là. » répondit-il simplement.

- Bon, je viendrais te voir un peu plus tard. Je suppose que les médecins t'ont dit de te reposer ?

- Je ne sais pas, je ne les ai pas encore vu…

- Et bien moi je veux que tu te reposes. Tu en as besoin Charlie… Allez, je te laisse mon grand. »

Après quelques secondes de silence, Alan Eppes rajouta :

« C'est bon t'entendre de nouveau ta voix.

- Moi aussi Papa, moi aussi… »

Après avoir raccroché, Charlie ferma les yeux et se cala mieux contre ses oreillers. Il ne savait pas réellement pourquoi, mais il n'arrivait pas à parler à Don. Une gène subsistait. Un blocage qu'il n'arrivait pas à briser par la simple force de sa volonté.

« Charlie… ? » murmura Don.

- Hmm…

- Je… Qu'est ce qui s'est passé exactement ?

- Je n'ai pas envie d'en parler pour l'instant… fit Charlie à mi-voix.

- Je comprends… »

Un silence pesant s'installa. Don mal à l'aise gigotait sur sa chaise tout en gardant les yeux posés sur son frère, qui ne semblait pas s'en apercevoir. Ce fut l'infirmière qui les sortit tout les deux de leur gène. Elle ouvrit doucement la porte et pénétra dans la pièce, aussi silencieusement qu'elle l'avait fait une heure plus tôt.

« Mr Eppes… Vous voilà réveiller. C'est parfait. Nous allons procéder à un léger examen post-opératoire puis nous vous transférerons dans une chambre à part. »

Charlie hocha la tête pour lui faire signe qu'il avait entendu et compris ce qu'elle venait de lui dire. La jeune femme se tourna alors vers Don, et lui dit, un léger sourire contrit sur les lèvres :

« Je suis désolé Mr Eppes, mais vous allez devoir sortir. »

Don marmonna un vague « bien sûr » et se dirigea vers la porte. Avant de la franchir il se retourna vers Charlie et lui lança :

« Je repasserais quand tu seras installé dans ta nouvelle chambre. »

Charlie, la tête basse, lui fit signe qu'il avait entendu. Don tourna alors les talons et sortit. Il fut surpris de ressentir autant de soulagement parce qu'il quittait son frère. Soucieux, il quitta l'hôpital, en ayant l'impression que quelque chose de grave était arrivé.

Pourquoi Charlie ne lui avait-il pas parlé ?

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Le médecin braqua une vive lumière dans les yeux de Charlie. Celui-ci sentit les larmes monter lentement et il papillonna pour les chasser.

« Je crois que tout va bien, » déclara le docteur Klaiser –si le badge portant son nom accroché à sa poitrine que Charlie avait pu voir, ne mentait pas.

Charlie passa une main sur son visage, pour enlever les quelques mèches de cheveux qui lui obstruait la vue.

- Comment vous sentez-vous Mr Eppes ?

- Bien, je vais bien » marmonna Charlie qui commençait à en avoir assez de toutes ses simagrées.

Klaiser le scruta longuement, et Charlie, mal à l'aise, se demandait ce qui pouvait bien passer par la tête de cet homme.

« Je crois qu'il est de mon devoir de vous recommander le docteur Lyncher, un brillant psychologue. Peut-être pourra t-il vous…

- Je n'ai pas besoin d'un psy ! lança Charlie, furieux.

-… Peut-être pourra t-il vous aider à faire le point sur ce qui vient de vous arriver » poursuivit Klasier, imperturbable.

Charlie voulut croiser les bras, de façon à montrer son désaccord sur ce sujet, mais une vive douleur se répondit sur son côté droit.

« Attention aux gestes brusques… Pendant quelques jours, il vaudrait mieux que vous n'utilisiez pas votre bras droit. »

Charlie grimaça légèrement mais acquiesça.

« Bien… Marion 1. Vous allez pouvoir transférer Mr Eppes dans la chambre qui lui a été attribuée. »

La jeune femme hocha la tête et s'approcha de Charlie pour commencer la manœuvre…

Le mathématicien n'avait pas vraiment conscience du mouvement qui avait lieu autour de lui. Il s'était de nouveau renfermé su lui-même, totalement accaparé par ses pensées…

1 Petite dédicace… Ma sœur, qui porte ce prénom, fait des études d'infirmières. -