Disclaimers: Nous ne possédons aucun des actes révolutionnaires, nous n'avons pas intenté la révolution française, les personnages utilisés ont aussi été empruntés. Ils viennent de nous ne savons pas qui, mais certainement pas de nous. Seulement, ne volez pas l'histoire.

Titre: Liberté, Égalité, Fraternité

Auteurs: Ephemeris, Black Mirror et Little WingZ

Couples : Éventuel 1x2, 3x4, 5xMeiran, 2xHilde (sens unique).

Résumé : Plongez les pilotes de gundam au cœur de la révolution française et voyez l'intrigue se corser, des amours grandir et des cœurs se briser. Les révolutions, comme les guerres, ne sont jamais de jolies choses.

Type : Historique, Aventure, Drame. Hey, c'est une révolution!

Rating : PG-13 (un peu de violence. C'est la guerre!)

Statut : travail en progression

Warnings : YAOI! AU! Le rating risque d'augmenter. Si vous avez une recherche à faire sur la révolution française, ne vous fiez pas sur notre fic, certains détails ont été modifiés ou arrangés à notre façon pour mieux marcher avec notre histoire. Certains personnages risquent de mourir, mais ne vous inquiétez pas, les cinq pilotes resteront en vie.

Liberté, Égalité, Fraternité

Chapitre III

Paris, le 3 avril 1789

Se frayant un chemin pour s'extraire de l'attroupement dont il était le centre, Duo tomba face à face avec Trowa qui le regardait fixement, une lueur amusée dans le regard. Il fallait bien entendu avoir vécu des années avec le jeune homme pour pouvoir discerner ce petit éclat et seul Duo savait l'interpréter. Côtoyant le garçon depuis sa plus tendre enfance et ayant été son seul véritable ami confident pendant si longtemps, bien que Trowa n'avait su lui confer que très peu, Duo avait pu percer la coquille qu'il s'était faite à force de solitude. Mais en contre partie et comme Duo n'avait jamais tout à fait grandi, Trowa le surveillait, le maternait même, lui évitant les ennuis et faisant son possible pour tempérer ses ardeurs et tenter de le résonner, ce qui n'était pas une simple tâche.

Ils restèrent donc un moment à se fixer alors que la foule se dispersait, ayant commencé à perdre l'intérêt au moment où l'aristocrate était sorti du jeu en s'écroulant au sol.

Duo souriait à pleine bouche, tout fier de son exploit. Il attendait de son ami un compliment, une réprimande, un mot, sachant pertinemment que le jeune homme ne desserrerait guère les lèvres. Mais cette lueur qu'il aperçut lui fit plaisir. Même s'il était un adepte de la parole et qu'il adorait en faire usage, il savait que ce n'était pas le cas de tout le monde, encore moins de Trowa et qu'il ne pourrait rien lui arracher de plus que cet éclat. Continuant à sourire comme un imbécile, comme le disait si bien Wufei, Duo reprit sa marche aux côtés du brun. Après quelques pas, ce dernier demanda à son compagnon :

« Et maintenant, que comptes-tu faire de lui ? » demanda Trowa d'une voix monotone alors qu'il pointa le corps inerte logés dans les bras infatigables de Duo d'un simple mouvement de tête.

Duo sembla étonné un instant. La réponse lui paraissait évidente pourtant.

« Qu'est-ce que tu veux que j'en fasse ? Je l'amène à la boulangerie. »

Trowa s'arrêta net sous le coup de la déclaration. Était-il complètement inconscient ou s'était-il pris une pierre sur la tête dans l'échauffourée qu'il avait provoquée ?

« Duo, tu ne peux pas l'amener chez nous. »

Les yeux de Duo s'agrandirent d'un coup.

« Pourquoi ? » demanda-t-il plein d'appréhension.

« Parce que c'est trop risqué. »

Duo le regardait comme un enfant qui venait de trouver un nouveau chien qu'on lui interdisait de ramener chez lui. S'il avait été cet enfant, il aurait sans doute fait une crise de larmes. Il posa ensuite son regard sur le jeune homme qui était toujours endormi dans ses bras et fut saisi en remarquant toutes les coupures qui marquaient son visage. Il ne pouvait pas l'abandonner comme ça. De toute façon, il ne le voulait pas. Il releva la tête vers Trowa qui n'avait pas bougé, et s'exclama d'une voix qui ne laissait pas place à la discussion :

« C'est à moi de juger de ce qui est risqué ou pas. Je l'emmène si ça me chante. »

Duo tourna les talons et continua sa route vers la boulangerie, légèrement exaspéré de tout le temps se faire dire qu'il n'agissait pas correctement. Sans même se retourner, il s'adressa une dernière fois à Trowa qui était resté en arrière.

« De toute façon, Wufei sera d'accord avec moi, tu verras. »


« Mais t'es complètement fous ! »

« Wuffy… »

« Tu n'as donc pensé à rien, comme d'habitude. »

« Mais pourquoi tu me cries dessus ? »

Wufei, qui s'agitait comme quelqu'un soudainement pris de démence, se retourna vers Duo qui venait de raconter son exploit et qui tenait toujours Heero dans ses bras. Il approcha son visage à quelques centimètres de celui de Duo et lui dit, le regardant dans le blanc des yeux :

« Sais-tu qui es cette personne ? »

« Heu… est-ce que c'est important ? »

« Ce jeune homme s'appelle Heero Yuy- »

« Oui, je sais ça. »

« Et tu l'as amené ici quand même ? »

Wufei était rouge de rage et avait repris ses allées et retours dans la cuisine. La sueur commençait à perler sur ses tempes tellement la situation le stressait. Il hurlait si fort que Quatre arriva pris de panique.

« Qu'est-ce qui se passe ? Quelqu'un est blessé ? »

Le jeune homme se calma un peu en apercevant Trowa appuyé sur le mur, mais Wufei, tentant de reprendre une certaine contenance, répondit à le question du blond.

« Oui, Maxwell risque de frôler la mort s'il continue ses imbécillités. »

« Wuffy, je comprends rien à rien, tu pourrais m'expliquer- »

« Ce que j'essaie de te dire, Maxwell, c'est que Heero Yuy est, ou plutôt était, le capitaine de la garde royale. Il a pris la place de son oncle, Odin Lowe et, d'après les dernières nouvelles, il était très proche du roi. Et toi, tu l'amènes chez nous comme si c'était la chose la plus naturelle du monde ! »

Duo était dépité. Tout ce qu'il avait retenu du discours de cet aristocrate détestable était qu'il avait tenté d'assassiner le roi et donc, qu'il n'était pas tout à fait mauvais. Il est vrai que certaine personne pourrait être contre l'idée d'abriter un meurtrier, mais c'était chose quasi coutumière dans cette période de misère et Duo et la bande n'avaient pas des mains immaculées eux non plus.

Et puis, maintenant qu'il savait qui était Heero Yuy, le jeune homme était encore plus intrigué par lui. Pourquoi un noble voudrait tuer le roi ? Cette pensée lui redonna du courage.

« De toute façon, amoché comme il est, il ne pourra faire de mal à personne. Ni au roi, ni à nous. » Il se dirigea vers l'escalier qui menait aux chambres, cherchant ses mots. « Je…je vais aller le nettoyer un peu. Il…il serait pas content de se réveillé comme ça. Étant noble et tout, je suis certain que cet- heu… cet état le désenchanterait. »

Et il disparut emportant le corps qu'il serrait très fort contre lui, comme pour empêcher quiconque de le lui arracher. Meiran, qui avait assisté en retrait à toute la scène observait Duo d'un air amusé. Elle se mit à rire doucement, attirant alors l'attention sur elle.

« Et toi tu trouves ça drôle, » lui lança Wufei, agacé.

« C'est toi qui me fait rire, » lui répondit-elle. « Tu fais du bruit mais tu ne vois rien. Pourquoi, d'après toi, Duo a pris tant de risques pour sauver un inconnu ? »

« Parce qu'il est complètement idiot. »

« C'est toi qui est idiot. »

Wufei se raidit à cette réplique. Il n'allait pas laisser cette femme lui marcher sur les pieds, même si c'était la sienne. De plus, il n'appréciait guère ce qu'elle insinuait.

« Répète un peu pour voir… »

« Je dis que c'est toi qui est idiot. Va te laver les oreilles si tu entends mal. »

Cette fois, c'en était trop. Wufei voyait rouge. Il réfléchissait à quelque chose à lui répondre pour lui clouer le bec, mais l'expression qu'il affichait devait être très comique car elle fit éclater de rire Meiran qui repartit à ses occupations interrompues par l'arrivée fracassante du natté. Et encore un point pour elle. Wufei en avait par dessus la tête de toujours se faire supplanter par cette femme, sa femme. Tendu au maximum et le visage commençant à reprendre ses teintes habituelles, il lança à Trowa un regard presque désespéré.

« Dis-moi au moins que tu es d'accord avec moi. »

Trowa se contenta de hocher la tête. Évidemment qu'il ne faisait pas confiance à cet étranger, mais que pouvait-il faire contre Duo qui semblait déjà s'y être attaché. Il avait toujours eu beaucoup de mal à lui refuser ce qu'il demandait et n'avait pas grande autorité sur lui.

« Pour l'instant, nous ne pouvons rien faire, » lui dit Trowa. « Nous verrons les intentions de ce personnage à son réveil. »

« Les intentions de qui ? » fit Hilde qui venait de rentrer dans la pièce. « Non, en fait, je veux pas le savoir. Où est mon petit Duo ? »

« Il est à l'étage, » lui répondit Meiran, sortie de sa cuisine. « Mais à ta place, je n'irai pas le déranger. » Elle saisit son sac en paille et se retourna vers son époux. « Wufei, je vais au marché, ne fais pas de bêtise pendant mon absence. »

« Qu'est-ce que ça veut dire exactement ? » s'énerva celui à qui elle s'adressait. Mais elle ne répondit rien et sortit, un sourire aux lèvres et un panier au bras.

« C'est vrai, Wuffy, tu agis comme un enfant, » lui dit Hilde, empruntant le merveilleux surnom que son ami avait donné au Chinois. Mais celui-ci n'était pas tout à fait d'accord.

« Toi, ne m'appelle surtout pas Wuffy. Il n'y a que cet idiot de Maxwell qui a le droit de m'appeler comme ça, et encore, il n'a même pas le droit. »

« Ah, la, la, quel rabat-joie ! Enfin, trêve de plaisanterie, qu'est-ce qu'il fait Duo ? »


Arrivé dans sa chambre, Duo avait d'abord déposé son précieux paquet sur son lit. Il entreprit de lui nettoyer le visage couvert du sang de ses blessures mélangé à de la terre et du sable qui empêchait de discerner la couleur de sa peau. Il trempa un morceau de tissu dans une bassine, l'imbibant bien d'eau, et le fit glisser sur le front du jeune homme, révélant partiellement une surface lisse hâlée. N'ayant pas accès à une cuisinière pour réchauffer son eau, Duo dû se résoudre à utiliser de l'eau de température ambiante.

« Un peu d'eau tiède n'a jamais tué personne à ce que je sache, » expliqua-t-il en haussant les épaules de manière caricaturale, marchant vers le garçon pour le défaire de ses vêtements.

Lorsqu'il arriva à la hauteur de son lit, un léger malaise le prit. Il allait déshabiller et nettoyer un autre garçon alors qu'il était seul dans sa chambre. N'était-ce pas un brin immoral ?

Il secoua la tête et se convainquit, autrement :

« Ce n'est pas comme si ça me plaisait. C'est un service que je lui rends. Oui! On s'entraide entre révolutionnaire. »

Alors que ses mains se dirigèrent vers la chemise de Heero, Duo fut surpris de constater que lorsqu'il s'approchait un peu trop du jeune homme, lorsque ses mains le frôlaient, une chaleur vive s'emparait de son visage.

« Bon, allons d'abord dans un endroit plus sûr. »

Il s'empara du blessé et se dirigea vers la salle de bain, où il s'enferma après avoir déposé son paquet contre la grande bassine de bois. Il ferma la porte à clef, tentant de la fermée à double tour mais n'y parvenant pas.

Duo commença par lui enlever ses chaussures de ses mains hésitantes qui progressaient par coups secs. Ensuite, il déboutonna sa chemise et ainsi, il découvrit son torse qui laissait déduire que le corps avait subi un entraînement de plusieurs années, mais qui montrait aussi des marques de maltraitance d'où s'écoulaient des filets de sang. Doucement, le natté retira la chemise, la faisant glisser sur un bras, puis sur l'autre. Il se figea alors qu'il allait passer à l'étape suivante : le pantalon. Duo n'était pas quelqu'un de très pudique, mais ce qu'il redoutait était la réaction du jeune homme s'il se réveillait nu dans les bras d'un étranger. Il choisit donc de retrousser le bas du pantalon le plus haut possible pour ainsi être en mesure de soigner aussi les jambes.

Duo se dirigea ensuite vers la fenêtre où, à l'extérieur, était situé une bassine accrochée à la fenêtre remplie d'eau de pluie : leur réserve. Il y trempa un autre linge relativement propre. L'eau était d'une tiédeur parfaite ; le soleil qui plombait sur Paris depuis quelques jours atteignait son zénith, meurtrier.

Le brun retourna bientôt auprès de Heero, plaçant le linge humide contre une des multiples lacérations qui lui couvraient le torse. L'eau coula contre les muscles comme elle l'aurait fait d'une falaise, moulant les formes, les caressant. Les rayons de lumière qui parvenaient à percer la mince couche de poussière couvrant la fenêtre épaisse se heurtaient aux gouttelettes et les transformaient en cristaux. Ils s'amalgamaient parfois à de fines perles de sang et prenaient des teintes rosacées avant de finir leur descente.

Alors que Duo souleva les bras du blessé, il remarqua les énormes ecchymoses qui enveloppaient le haut de ses bras. Elles avaient probablement été causées par les gardes lorsqu'ils tentaient de traîner Heero sur la scène de la place publique. Perplexe et curieux, le natté pressa légèrement son linge contre les larges décolorations. Le blessé ne broncha pas. Son sommeil était si profond qu'il commençait a inquiéter Duo. Il valait mieux ne pas paresser et en finir au plus vite de cette opération de nettoyage. Quatre pourrait ensuite vérifier l'état de santé globale du soldat. Pourtant, rien ne se ferait rapidement s'il continuait ainsi avec un simple fragment de tissu trempé.

C'est ainsi, torse nu, que Heero fut plongé dans l'eau du bain par Duo. Déjà, de cette façon, ce dernier avait moins de mal à s'exécuter dans la tâche qu'il s'était donné, mais les bords du bac le gênaient et rendaient ses mouvements moins efficaces, surtout que Duo devait tenir la tête de Heero pour la garder hors de l'eau. Une seule solution s'imposa à lui et il sauta dans le bac tout habillé.

Cela ne faisait que quelques minutes qu'il avait plongé que Duo entendit des pas dans l'escalier et quelqu'un cogner à la porte de sa chambre. Il se figea et n'osa pas répondre de peur de se faire surprendre ainsi. C'est alors qu'il entendit la voix de sa meilleure amie à travers la porte.

« Duo, t'es là ? Qu'est-ce que tu fais ? »

« Je… je m'occupe du garçon que j'ai ramené ici. Les autres ne te l'ont pas dit ? »

« Oui, oui. Tu veux que je t'aide ? »

Les yeux violets du garçon agrandirent de peur. Si elle le prenait dans le bain avec un homme, enlacé dans une caresse quasi protectrice, qui sait ce qu'elle irait s'imaginer. Mais il se détendit lorsqu'il vit que Hilde essayait d'ouvrir la porte et que celle-ci ne bougeait pas. Heureusement qu'il avait fermé la porte à clé, comment aurait-il pu aller la bloquer de là où il était ? Mais Hilde insistait.

« Allez Duo, je veux le voir. Laisse-moi entrer. »

« Non, retourne en bas, je viendrais te chercher quand j'aurais terminé de le soigner. »

« Mais, tu peux pas me donner un petit aperçu ? S'il te plaît. »

« Non Hilde, va-t-en ! »

Après une dernière tentative sur la porte qui refusa de céder, elle s'en alla en maugréant. Espérant avoir enfin la paix, Duo expira bruyamment en se grattant la tête. Il l'avait échappé belle. Pourtant, son soulagement fut de courte durée parce qu'il entendit bientôt des pas obstinés revenir vers la porte de la salle de bain.

« Mais qu'est-ce qui te prend autant de temps ? »

C'était de nouveau Hilde et, vu le ton de sa voix, elle avait l'air de mauvaise humeur, un peu boudeuse. Duo se creusa les méninges pour trouver une raison à peu prêt valable.

« Je- euh… J'essais de retirer toute la boue qui est coincée dans les cavités de ses oreilles. Si elle sèche là, qui sait ce que ça pourrait faire à son audition. »

Bon, ce n'était pas la meilleure des excuses, mais pour l'instant ça allait.

« Je suis certain, » reprit la voix tout à fait masculine de Wufei, « que ce n'est pas simplement parce que tu le trouves absolument magnifique. »

Ne sachant que répondre, Duo se mordit les lèvres. Il fallait bien qu'il se défende puisque de toute manière, c'était tout à fait faux. Alors, pourquoi avait-il tant de difficulté à l'admettre ?

« Au moins il y a quelqu'un ici qui l'est. »

Meiran à la rescousse.

« Et qu'est-ce que tu prétends vouloir dire par-là exactement ? »

Les pas de Meiran et ceux de Wufei s'éloignèrent alors qu'une autre dispute s'était enclenchée, leurs voix s'éteignant de plus en plus. Hilde devait les avoir suivis aussi parce qu'elle ne prononça pas la moindre parole après cela.

« Si tu avais la moitié de sa beauté, peut-être que ça compenserait avec le fait que tu n'es qu'un macho égoïste. »

Duo, les entendant redescendre l'escalier, se sentit soulagé et se remit à l'ouvrage. Reprenant le morceau de tissu d'une main tandis que l'autre tenait la nuque de Heero, il continua son travail en essuyant le sang des blessures qui maculaient ce corps totalement abandonné à lui, s'attardant de temps en temps à regarder les gouttes d'eau rouler sur sa peau.

Quand Duo eut bien nettoyé chaque parcelle du corps de Heero et que l'eau commença à perdre de sa chaleur, il se saisit du blessé et sortit du bac pour le coucher sur le drap qu'il avait pris le soin d'étendre au sol avant de baigner le jeune homme. Une fois par terre, il le frictionna le plus doucement possible pour ne pas lui faire mal et, une fois bien sec, il alla le reposer sur le lit. Alors qu'il le contemplait, il se gifla mentalement et se précipita à l'étage inférieur.

« Quatre, Quatre, mon petit médecin préféré. Tu n'aurais pas un truc pour guérir les blessures. »

« Sur le buffet de la cuisine, je t'ai sorti un onguent très efficace. Mais tu sais, je ne suis pas tout à fait médecin. Tu es sûr que tu n'as pas besoin de mon aide ?»

« Ah non, surtout pas ! Mais merci pour l'onguent, » ajouta Duo en lui sautant au coup. « Ne me regarde pas comme ça Trowa, je vais pas te le voler. » Et il retourna en courant vers les escaliers avant d'avoir fait escale dans la cuisine.

Aux dernières paroles de Duo, Quatre rougit légèrement en lançant un regard à Trowa qui ne semblait pas très heureux de ces marques d'affections du jeune homme envers le blond.

De retour dans sa chambre, Duo se hâta au chevet de Heero de peur que celui-ci n'ait disparu. Un soupir de soulagement passa ses lèvres en retrouvant le jeune homme comme il l'avait laissé.

« Mais t'es complètement idiot ou quoi, » se dit-il. « Où veux-tu qu'il aille dans cet état ? »

Il ouvrit alors le petit pot de Quatre et y plongea deux doigts pour en sortir une pâte verdâtre qu'il étendit sur une longue coupure qui barrait le torse de Heero. Au contact du produit, il crut percevoir un léger froncement de sourcil de la part de son patient dont le visage repris son expression première après quelques secondes. Le produit de Quatre avait l'air de faire de l'effet. Duo, heureux de ce résultat, en répandit partout sur son corps meurtri et le recouvrit de pansements.

Duo se dirigea ensuite vers l'armoire qui contenait tout ce qu'il possédait et en sortit une chemise propre qu'il passa à Heero.

« Ne va pas m'attraper une pneumonie alors que je suis donné tant de mal à te soigner, » lui dit Duo, même si Heero ne pouvait l'entendre.

Après avoir glissé Heero dans les draps de son lit, il se recula pour contempler son œuvre. Un grand sourire illumina son visage et il sortit de la chambre. Descendant calmement les marches qui menaient à l'étage inférieur, il pénétra dans la salle à manger le menton haut, le torse bombé et alla se planter devant Trowa, Quatre, Wufei et Hilde, affichant un petit sourire dédaigneux. Hilde ne tenant plus tant la curiosité la démangeait se leva de sa chaise d'un bond pour dire quelque chose mais Wufei la précéda.

« Alors, il est mort ? »

Pour le coup, Duo laissa tomber son air supérieur et répondit exaspéré :

« Mais non ! Pourquoi tu veux qu'il meure ? »

« Parce que je ne lui fait pas confiance, et Barton est d'accord avec moi. »

Duo se retourna vers Trowa et lui lança un regard faussement choqué.

« Quoi ? Toi, mon frère, tu es d'accords avec cet imbécile qui se fait mener par le bout du nez par sa femme ? »

« Maxwell ! »

Duo, dans un éclat de rire, partit dans à toute vitesse vers la cuisine suivi de près par Wufei qui était prêt à l'étrangler. S'il y avait une chose qu'il ne fallait pas rappeler au Chinois, il s'agissait bien de sa relation avec Meiran, qui était plutôt confuse, et de son sentiment d'infériorité face à elle. Leur course folle fut arrêtée par Hilde, toujours sur les nerfs qui les intercepta alors qu'ils revenaient dans la salle à manger.

« Vous allez arrêter, gamins ? Bon Duo, ça suffit tes pitreries, on peut le voir ? »

Elle trépignait comme dans leur enfance, quand Duo lui racontait les mauvais coups qu'il faisait à l'orphelinat et tout ce qu'il infligeait à Martincompétent. La nouveauté du jour était un jeune homme rebelle que Duo avait sauvé de la mort. Elle voulait le voir.

« Vous voulez pas plutôt que je vous raconte comment j'ai terrassé cet aristocrate prétentieux -» Tous lui lancèrent un regard plein d'impatience. « Il est dans ma chambre, vous pouvez aller le voir. » Tous les quatre se dirigèrent vers les marches. « Mais ne faites pas trop de bruit, il dort. »

La première à s'engager dans l'escalier fut bien entendu Hilde qui fut suivie de près par Wufei toujours en colère, lui-même suivi par Quatre qui tentait de le calmer pour éviter un massacre et de Trowa qui n'était jamais bien loin du blond. Duo s'apprêtait à monter lui aussi quand Meiran reparut, les bras chargés de paquets. Le jeune homme s'approcha d'elle et l'aida à tout transporter dans la cuisine.

« Alors, » lui dit-elle. « Qu'est-ce qu'il advient de notre invité ? »

« Eh bien, Wufei veut l'assassiner, Trowa n'en pense pas moins, Hilde le prend pour une bête curieuse et Quatre, ben, c'est Quatre, un peu réticent mais prêt à donner sa confiance. Sinon, je l'ai réparé et il reprend des forces. »

Meiran sourit à la description de la situation du natté. Il avait le don de plaisanter même dans des situations pas toujours très amusantes.

« Et toi, que penses-tu de tout ça ? » lui demanda Duo.

« Je ne sais pas Duo. Ça dépendra de ce qu'il va dire. Mais, et ne répète ça à personne, je pense que Wufei a un peu raison. Un noble qui tente d'assassiner le roi reste un noble. »

« Et alors, Wufei et toi, à la base, vous êtes nobles. »

« Écoute, je ne veux pas me prononcer pour l'instant, on verra quand la situation sera plus claire. »

« Bon, d'accord. Au fait, tu pourrais préparer quelque chose à manger pour lui ? Je peux même t'aider si tu veux.»

« Non, c'est bon. Je lui monterai quelque chose tout à l'heure. Mais j'aurais bien besoin de toi par contre. »

Duo la regardait avec une pointe de désespoir dans les yeux et Meiran savait très bien pourquoi.

« Je plaisante, va le rejoindre. »

Un immense sourire illumina le visage du garçon et il s'engagea dans l'escalier. Le voyant réagir ainsi, Meiran ne put s'empêcher de soupirer. Il donnait trop facilement sa confiance aux gens et s'attachait trop vite. Il en souffrirait un jour, elle en était certaine. Il n'avait même pas parlé à cet étranger que déjà, il était à ses pieds. Elle sentait que cette histoire finirait mal.

Chassant ces pensées de son esprit, elle se mit au travail et prépara un petit dîné pour leur invité. Mais ce dîné était bien simple ; une soupe de légume accompagnée de pain frais du jour. Facile quand on tient une boulangerie. Le tout posé sur un plateau, elle monta à la chambre de son ami. Dans ces temps où on manquait de tout, même les boulangers avaient parfois du mal à contrer la faim.

Quand elle arriva dans la pièce, elle vit Hilde penchée sur le lit qui regardait Heero sous toutes les coutures, Trowa et Wufei un peu en retrait, l'air suspicieux tandis que Duo était assis sur une chaise près du lit. Meiran déposa le plateau sur la table de nuit à côté de Duo et observa la scène. Personne ne parlait et le natté semblait plutôt nerveux, attendant les commentaires de ses amis sur l'étranger qui occupait son lit, toujours inconscient. Ce fut Wufei qui rompit le silence.

« Je lui fait vraiment pas confiance. »

« Tu le connais même pas Wuffy, comment tu peux dire ça ? »

Le dit Wuffy se contenta de lancer à son interlocuteur un regard mortel. Avant qu'il ait pus répondre quoi que ce soit, Meiran le tira par le bras pour le faire sortir de la chambre.

« Bon, c'est pas en le regardant comme ça qu'il va se réveiller plus vite. On sort. »

Elle attrapa Hilde au passage et la fit sortir avec son mari, Trowa et Quatre, moins indisciplinés, suivant derrière. Duo se retrouva donc seul avec Heero attendant que celui-ci se réveille.

- fin du chapitre 3


Notes historiques :

A cette époque, les gens ne portaient pas de sous-vêtements. Les riches portaient un pantalon court qu'ils appelaient la culotte avec des bas qui montaient jusqu'aux genoux pour faire la jonction avec la culotte alors que les pauvres ne portaient qu'un simple pantalon en toile. On les appelait d'ailleurs les "sans-culottes".

Note de l'auteur : Je tiens à m'excuser pour ce retard, mais on a eu de petits problèmes techniques et on a coincé sur une scène, ce qui nous a fait perdre pas mal de temps. On essaiera de faire des efforts pour la prochaine fois.

Réponses aux reviews :

Lu : merci pour ton review et je suis bien contente que ça te plaise, en espérant que tu n'ais pas changé d'avis pour ce qui est de la suite...

Shima-chan : alors toi aussi tu aimes la révolution française, on était pas sûre que le sujet allait plaire surtout chez le public français dans le sens où les français en ont peut-être marre d'entendre parler de la révolution, mais je vois qu'on s'était trompé et j'en suis très heureuse. Bon, dans ce chapitre, il n'y a pas trop de grands événements se rapportant à la révolution mais plutôt qui concernent les personnages eux-même. Merci pour les deux reviews que tu nous as laissés et j'espère que tu auras autant aimé la suite. Merci aussi pour tes encouragements.

Hanako32 : Eh bien ça me fait très plaisir de voir que tu apprécies notre histoire et j'espère que ton enthousiasme continuera jusqu'à la fin de l'histoire. Merci de nous lire.

Yami Aku : Et voilà le troisième chapitre ! Je me trouve vraiment affreuse de devoir te faire attendre alors que toi, tu mets tes chapitres assez régulièrement. Mais c'est absolument involontaire je te jure. Enfin, j'espère que ça t'aura plu et je te dis à la prochaine.

-Ephemeris-