Disclaimers: Nous ne possédons aucun des actes révolutionnaires, nous n'avons pas intenté la révolution française, les personnages utilisés ont aussi été empruntés. Ils viennent de nous ne savons pas qui, mais certainement pas de nous. Seulement, ne volez pas l'histoire.

Titre : Liberté, Égalité, Fraternité

Auteurs : Ephemeris et Black Mirror

Couples : Éventuel 1x2, 3x4, 5xMeiran, 2xHilde (sens unique).

Résumé : Plongez les pilotes de gundam au cœur de la Révolution française et voyez l'intrigue se corser, des amours grandir et des cœurs se briser. Les révolutions, comme les guerres, ne sont jamais de jolies choses.

Type : Historique, Aventure, Drame. Hey, c'est une révolution!

Rating : PG-13 (un peu de violence. C'est la guerre!)

Warnings : YAOI! AU! Le rating risque d'augmenter. Si vous avez une recherche à faire sur la révolution française, ne vous fiez pas sur notre fic, certains détails ont été modifiés ou arrangés à notre façon pour mieux marcher avec notre histoire. Certains personnages risquent de mourir, mais ne vous inquiétez pas, les cinq pilotes resteront en vie.

Liberté, Égalité, Fraternité

Chapitre IV

Paris, le 3 janvier 1789

Le soleil avait commencé sa descente dans le ciel de Paris depuis un bon moment et disparaissait lentement à l'horizon, la lumière quittant peu à peu la chambre de Duo. Le jeune homme n'était pas sorti de cette pièce depuis qu'il s'était occupé de soigner le garçon qu'il avait ramené chez lui et qui était toujours inconscient dans son lit. Il faisait aller son regard de la fenêtre au visage de Heero, commençant à perdre patience. Allait-il se réveiller ou pas ?

« Si t'es mort mon gars, dis-le moi tout de suite, que j'aille faire autre chose, » dit Duo à haute voix sur un ton quelque peu exaspéré.

Comme en réponse à ces paroles, Duo perçut un froissement du drap et se redressa. Mais les mouvements s'arrêtèrent au grand désespoir du jeune homme. N'en pouvant plus d'attendre, il quitta sa chaise et grimpa sur le lit, plaçant son visage juste au-dessus de celui du blessé.

« Allez, t'es pas drôle ! Réveille-toi, j'en ai assez d'attendre ! »

Heero, de son profond sommeil, entendit vaguement ces mots sans en comprendre vraiment leur sens. Se sentant agressé par ces sons, il bougea un peu malgré une douleur de fond présente dans tout son corps. Après plusieurs tentatives, il réussit à ouvrir les yeux, se plongeant dans un regard violet qui le fit sursauter, ne s'attendant pas à avoir quelqu'un en face de lui.

En voyant que son blessé s'était enfin réveillé, Duo afficha un grand sourire et allait dire quelque chose, mais en fut empêché par une des mains de Heero qui lui enserra la gorge, exerçant une pression suffisante pour lui imposer le silence.

« Je ne veux rien entendre. Sors-moi d'ici. »

Recevant ces paroles comme une gifle, Duo se fâcha et donna un coup sur la main autour de son cou, la faisant lâcher prise.

« Ça va pas ? La reconnaissance, tu connais pas ? Et il est hors de question que tu t'en ailles, surtout avec tout le mal que je me suis donné pour te ramener ici et pour te soigner. »

Heero le fusilla du regard et, comme pour le défier, tenta de se lever en poussant Duo. Ce dernier ne le laissa pas faire et le plaqua sur le lit, son avant-bras en travers de la gorge. Très désappointé qu'on lui résiste de la sorte, le soldat tenta de se dégager du mieux qu'il put, essayant de passer outre la douleur. Mais étant en position de faiblesse due au fait qu'il était blessé et que Duo le retenait de tout son poids, il n'arriva pas à grand chose. Dans un accès d'impatience, sentant la colère monter de plus en plus en lui, il déclara :

« Je fais ce que je veux ! »

Sans prendre le temps de réfléchir à ce qui lui passait par la tête, Duo répliqua :

« Non, tu es ma chose ! »

Sur le coup, Heero arrêta de se débattre et fixa Duo d'un regard qui passa de l'incompréhension à la rage. Duo comprit ce regard et s'en inquiéta un instant, se rendant compte de l'impact qu'avaient pu causer ses paroles.

« Euh… c'est pas ce que je voulais dire… »

Duo lâcha sa prise et se recula, ne sachant pas trop comment expliquer à un étranger, parce que c'était bien un étranger qu'il avait en face de lui, qu'il le considérait un peu comme un jouet. Cherchant donc quelque chose à dire pour se justifier sans trouver, il restait là, penaud, tel un enfant que l'on venait de prendre en flagrant délit. Heero vit cela comme une possibilité de s'enfuir et tenta de sortir rapidement des draps, opération qui s'avéra un peu boiteuse et qui n'eut pas le résultat escompté.

Assez rapidement, Duo reprit ses esprits et stoppa Heero en pleine action, le plaquant à nouveau sur le lit.

« Non, tu restes là je t'ai dit ! »

À ce moment-là, la porte de la chambre s'ouvrit et vint battre contre le mur, laissant ainsi passer Wufei qui n'avait pas l'air de bonne humeur, encore une fois.

« C'est quoi ce boucan, Maxwell ? T'as vu l'heure ? »

Il s'arrêta quand il croisa le regard de Heero et qu'il se rendit compte de la position dans laquelle se trouvaient les deux garçons. Il tourna alors vivement les talons, repassa la porte qu'il claqua derrière lui une fois à l'extérieur. Heero retourna son regard vers le jeune homme qui le retenait d'un air mauvais, montrant bien à quel point la situation ne lui plaisait pas. Mais son attention fut distraite par les cris de l'autre côté de la porte.

« Il s'est réveillé, il est pas mort. On est perdu. »

« Wufei, calme-toi. »

« Me calmer ? Je t'interdis de me parler comme ça, Meiran ! Et je serai calme lorsque ce sale fils de riche sera mort. »

« Mais c'est pas possible d'avoir de telles réactions ! Tu t'es vu ? Tu es tout rouge et tu t'en prends à un blessé qu'on n'a même pas encore interrogé. »

« Tu vas te taire, je ne veux pas t'entendre ! Le général de l'armée royale est forcément du côté du roi. Je n'ai rien d'autre à dire. »

« Wufei… »

« Non ! »

L'escalier trembla sous le poids des pas furieux du jeune homme qui sortit en trombe de la maison sans en avertir personne. Meiran ouvrit à son tour la porte de la chambre de Duo et, entrant dans la pièce, elle déclara :

« Si mon mari ne revient pas, tu vas avoir affaire à moi Duo. »

La jeune femme détailla alors la scène que lui offraient les deux garçons et demanda, d'un air quelque peu inquiet :

« Qu'est-ce que vous faites ? »

Duo descendit alors du lit, se grattant la tête tout en affichant un petit sourire embarrassé.

« Eh bien, tu comprends, j'attendais qu'il se réveille et, comme tu peux le voir, il s'est réveillé… »

Mais Meiran n'avait pas la patience qu'elle avait d'ordinaire et avait besoin d'une bonne explication pour ne pas s'énerver à son tour. Duo, s'indignant de voir que la colère que Wufei avait déversée sur sa femme allait retomber sur lui, s'emporta.

« Ben en fait, il voulait se sauver, alors je l'en ai empêché, voilà. Et si Wufei est pas content, c'est pas de ma faute. Il se fâche tout le temps pour rien en plus, c'est pas facile à gérer tout ça à force. »

Meiran fixa Duo un instant, analysant tout ce que venait de dire le jeune homme sans être sûre d'avoir compris lorsqu'elle fut sortie de ses pensées par de nouveaux mouvements de la part de Heero qui tentait encore une fois de s'enfuir. Duo, comme il l'avait fait auparavant, se jeta sur lui et le plaqua contre le lit.

« Tu vois, il arrête pas depuis qu'il est réveillé. Il comprend rien. »

« Mais qui êtes-vous et que me voulez-vous ? » s'énerva Heero qui n'aimait pas du tout la situation dans laquelle il se trouvait.

Duo, comme si c'était parfaitement évident, s'exclama :

« On veut connaître tes intentions au sujet du roi. »

« Duo ! »

L'interpellé sursauta à ce cri et se tourna vers Meiran qui l'avait poussé. La jeune femme se dirigea vers la fenêtre et en ferma les volets d'un geste nerveux. S'assurant que Heero ne pourrait pas s'enfuir par là, elle refit face à Duo et l'entraîna à l'écart, lui jetant un regard mauvais.

« Pas si fort. Tu veux donc nous conduire à notre perte ! »

Il se contenta de baisser les yeux tout en marmonnant :

« De toute façon, les voisins dorment déjà, c'est pas comme nous. »

« Je ne te parle pas que des voisins. On ne connaît pas ses intentions, on ne peut pas lui faire confiance tant qu'on n'en sait pas plus sur lui. Si ça se trouve, cette histoire d'exécution n'était qu'une ruse pour en découvrir plus sur les rebelles et sur ce qui se prépare. Je sais que parfois, Wufei exagère à ton sujet, mais là, tu as agi très inconsciemment. »

Duo releva la tête, un air embêté sur le visage.

« Mais, si on ne dit rien en attendant de le laisser parler pour toutes les bonnes raisons que tu viens de donner, qu'est-ce qui te dit qu'il ne va pas faire pareil, hein ? Parce que si c'est ce qui se produit, ça risque d'être long. »

Sans attendre de réponse, il se rapprocha du lit et fit face à Heero, ce qui permit au blessé de bien l'observer. Ce qu'il remarqua en premier chez le jeune homme fut ses cheveux plus longs que chez la majorité des gens, mais aussi attachés d'une drôle de façon. La longue tresse qu'ils formaient reposait sur l'épaule du jeune homme de façon très naturelle. C'était la première fois qu'il voyait quelque chose de semblable. Pour le reste, il était vêtu d'une chemise blanche modeste et d'un simple pantalon en toile noir qui lui descendait jusqu'aux chevilles, remarquant par là la différence de classe sociale qui existait entre ce garçon, sans doute fils de paysans, et lui-même, noble de naissance.

« Laisse-moi me présenter, je suis Duo Maxwell. Je ne sais pas si tu te rappelles que tu devais être exécuté, mais je me suis arrangé pour qu'il n'y ait plus exécution et je t'ai amené ici pour te soigner. Voilà pourquoi tu es dans mon lit avec ma deuxième chemise sur le dos. »

Tout en faisant son petit discours, les trois personnes présentes avaient entendu résonner des pas dans l'escalier qui ne présageaient rien de bon. En effet, Duo venait juste de terminer sa phrase que Wufei entra, rouge de colère, dans la chambre.

« Mais t'es complètement inconscient ! Révèle-lui nos plans tant que tu y es ! Et qu'est-ce qu'il fait encore dans ton lit comme ça ? Pourquoi tu ne l'as pas attaché ? »

« Wufei, » intervint, Meiran. « On ne va pas l'attacher, il est blessé. »

« Et depuis quand es-tu rentré ? » demanda Duo, complètement hors sujet.

Wufei, sans répondre à la dernière question qui lui avait été adressée, se mit à faire les cent pas dans la chambre, cherchant un autre argument pour convaincre son ami qui donnait beaucoup trop facilement sa confiance et qui ne voyait pas la réalité comme elle l'était. Il finit par s'arrêter pour faire face à Duo.

« Tu devrais faire attention Maxwell, un jour tu vas mal finir. »

Il jeta un coup d'œil mauvais à Heero avant de reprendre.

« Il n'en vaut pas la peine, ce n'est qu'un noble et les nobles, ça ne vaut rien. Et si ça se trouve, c'est un espion du roi pour démasquer les révolutionnaires. »

Duo tourna son regard vers Meiran qui était restée très sérieuse.

« En tout cas, ça se voit que vous avez été élevé ensemble, vous résonnez de la même façon. Mais ça ne change pas mon opinion sur lui. S'il a été condamné, c'est bien pour quelque chose, et je ne crois pas notre cher Louis assez intelligent pour penser à de tels stratagèmes. »

« Bande d'imbéciles ! » lança une voix dans le couloir sur un ton calme, sans émotion. « Vous rendez-vous compte que vous venez de tout lui révéler et cela parce que vous avez eu une conversation devant lui que vous auriez dû avoir en privé ? »

« Trowa, je ne te permets pas de me traiter d'imbécile, » lui répondit Duo, faisant fi de la constatation écrasante qu'on venait d'exposer.

Trowa jeta un coup d'œil dans la chambre et croisa le regard de Heero.

« Je ne m'en mêle pas, je n'étais pas d'accord avec l'idée dès le départ. Vous me ferez un compte rendu quand l'affaire sera réglée. »

« Vous vous inquiétez vraiment pour rien. Au pire, si c'est un espion du roi, on le tuera, » dit Duo.

Tous les yeux se braquèrent alors sur le jeune homme, ses amis surpris et Heero sentant la colère s'intensifier. Wufei porta la main à son front en fermant les yeux :

« Comment peut-il être si enfantin et, par moments, tenir des propos froids et cruels comme ça ? »

Dans le couloir, Trowa s'éloigna, un sourire très discret aux lèvres. En redescendant, il croisa Quatre qui l'interrogea du regard, mais n'obtint pas grande information de la part du jeune homme qui se contenta de dire :

« Je ne veux rien savoir. »

Par curiosité, le blond continua son chemin et entra discrètement dans la chambre de Duo au moment où Heero essayait de se lever sans grand succès, arrêté par la douleur et par Duo qui le retenait fermement contre le matelas tout en se disputant avec Wufei qui préférait se débarrasser tout de suite de la source de problème qu'allait devenir le blessé.

« Je refuse de le tuer tant qu'on ne sait pas s'il pourrait nous être utile, » s'exclamait Duo.

« Et moi je te dis qu'on se portera mieux une fois qu'il sera mort, » insistait Wufei.

C'en fut trop pour Heero qui s'écria :

« Mais vous n'avez aucun droit sur moi. Je vous ordonne de me lâcher ! »

« Il a raison, » prononça la voix de Quatre qui s'était faufilé derrière eux. « Nous n'avons pas de droit sur sa vie. De plus, il est blessé, ce qui nous donne un avantage déloyal sur lui. »

Quatre s'avança vers le lit et fit signe à Duo de lâcher le jeune homme, ce qu'il fit sans hésitation. Duo voyait bien que son ami savait ce qu'il faisait et qu'ayant la situation en main, elle ne pouvait pas dégénérer. Heero se sentit en confiance avec le nouveau venu dès le premier regard qu'ils échangèrent, chose qui ne lui arrivait que rarement, pour ne pas dire jamais. Il se calma donc et attendit de savoir ce que le jeune homme blond avait à dire.

« Écoutez, la raison de votre exécution a mis la puce à l'oreille de Duo qui vous a amené ici pour connaître vos véritables intentions au sujet du roi, Vous avez sans doute compris que nous ne partageons pas les mêmes idées que ces gens qui vous ont condamné et que vous ne risquez rien à nous dire la vérité sur vos convictions, même si elles ne sont pas en faveur du roi de France. »

Heero regarda Quatre dans les yeux, tentant de discerner quelque chose qui aurait pu trahir ces paroles, mais il ne trouva rien. Alors qu'il hésitait toujours, Duo se pencha à l'oreille de Wufei et lui murmura :

« En tout cas, lui, il a une diplomatie qui ne t'est pas trop familière, Wuffy. »

« M'appelle pas comme ça ! » répliqua Wufei en grognant.

« Qu'est-ce qui me dit que je peux vraiment vous faire confiance ? » demanda Heero, seulement pour se rassurer, sachant déjà qu'il n'avait rien à craindre.

Quatre chercha une réponse, mais ne trouva rien à répliquer. Il se tourna donc vers Duo, se disant que lui, saurait quoi répondre à une telle question. Comprenant cet appel, le garçon s'avança donc vers Heero et, le regardant droit dans les yeux, il lui dit :

« Même si tu ne connais absolument rien de moi à part mon nom, je peux te jurer que toute l'aide que je pourrais ramasser en ce qui concerne un complot contre le roi ou le gouvernement en vigueur sera la bienvenue, même si elle vient d'un noble. »

Les témoins de cette scène en furent profondément émus. Heero acquiesça doucement, organisant sa pensée alors que c'était au tour de Meiran de se pencher à l'oreille de son mari, un sourire aux lèvres.

« Et lui, il a cette passion dans ses discours qui ne t'effleure que lorsque tu essaies d'avoir raison dans nos disputes. »

« Fous-moi la paix, femme ! » répondit le jeune homme en croisant les bras, se sentant froissé dans sa virilité.

Heero ne bougeait pas, se contentant de fixer Duo dans les yeux. Il ne savait pas trop comment formuler sa pensée pour qu'elle soit bien exprimée. Mais, se fatigant de chercher, il finit par lâcher :

« Vous voulez connaître mes intentions au sujet du roi ? Eh bien, je voudrais que ce porc crève étouffé par ses étoffes en soie et le gras de ses repas. »

Tous le regardèrent interloqués avant que Duo n'éclate de rire et s'exclame :

« Au moins, c'est clair. Bienvenue dans l'équipe ! »

« Maxwell, je proteste ! » s'écria Wufei comme à chaque fois que le jeune homme prenait une décision sans consulter les autres.

« Je veux rien savoir Wuffy, sur ce coup, c'est moi qui décide. »

Wufei fut complètement arrêté dans son élan, grandement surpris de voir Duo lui tenir tête malgré son insistance. Il baissa alors les yeux sous le regard dominant de Duo, se promettant de se venger d'un tel revirement de situation à la première occasion. Mais se connaissant et connaissant Duo, cette occasion pourrait prendre bien du temps avant de se présenter. Il prit donc la décision de se venger sur sa chère femme à la première parole qu'elle lui adresserait.

« Bon, je crois qu'il ne serait pas une mauvaise idée d'aller dormir, » dit Quatre qui commençait à sentir la fatigue prendre le dessus sur lui. « Nous serons en meilleure forme demain matin pour parler de tout ça. Wufei, n'oublie pas, c'est toi qui te lèves à quatre heures demain matin pour faire le pain avec Meiran. »

« Quoi ? Pourquoi c'est encore moi ? » s'exclama-t-il dans un sentiment d'injustice.

« Ce n'est pas encore toi. C'est tout simplement ton tour. Ce matin, c'était moi et après moi, c'est toi, » lui répondit calmement Quatre.

Le blond sortit de la chambre, suivi de Meiran et de Wufei qui se plaignait encore à sa femme.

« C'est vraiment pas juste. Ça fait au moins deux fois de suite que Duo passe son tour alors que moi, on ne m'oublie jamais. Tu trouves ça normal toi ? »

« C'est pas de ma faute à moi si l'énergie de Duo est sollicitée ailleurs que dans la farine. Il faut que tu l'acceptes, c'est tout, » lui répondit-elle calmement.

« Dis donc, tu n'es pas censée être de mon côté au lieu de défendre Duo tout le temps ? À ce que je sache, c'est moi et non lui ton mari. »

Meiran rit doucement avant de reprendre :

« Mais dis-toi que dès que Heero sera rétabli et qu'il sera bien intégré à notre équipe, il pourra nous aider de ce côté-là aussi. »

Elle se remit à rire alors que Wufei qui continuait de murmurer des choses incompréhensibles, se dirigeant vers leur chambre. Restés dans l'autre pièce, Duo et Heero avaient écouté cette petite conversation jusqu'à ce que la porte de la chambre fut refermée. Duo regarda alors le lit qui hébergeait toujours Heero, petit lit où l'on dormait très bien seul, où un adulte et un enfant pouvaient sommeiller sans trop se gêner, mais où deux adultes ne pourraient être vraiment confortable, à moins de se serrer.

« Bon, à la guerre comme à la guerre. Je sais qu'on va être un peu serré, mais on s'arrangera mieux demain. Allez, pousse-toi un peu. »

Duo s'approcha à ces paroles, mais le jeune homme dans son lit ne bougea pas, se contentant de le fixer d'un air de défi.

« Ne pense même pas à faire ce que tu veux faire. Il est absolument hors de question que je dorme dans le même lit que toi. Tu n'as qu'à aller ailleurs. »

« Hey ! Je te signale que c'est quand même mon lit. Pourquoi ce ne serait pas toi qui irais ailleurs, hein ? » répliqua Duo.

« D'abord, je suis ton invité et en plus, je suis blessé. Si tu n'as pas un autre lit à me proposer, je reste ici. »

Duo le regarda d'un air de mépris. Se tournant vers la porte, il jeta un dernier coup d'œil au jeune homme et lâcha :

« Ah oui, c'est vrai. J'avais oublié qu'on avait affaire à un noble. Alors bonne nuit, Monseigneur. »

Et la porte se referma avant que Heero n'ait eu le temps de dire quoi que ce soit. La dernière phrase de Duo lui avait fait l'effet d'un coup de poignard en plein cœur. Ce garçon du peuple, ce garçon si mal élevé ne connaissait rien de sa vie, il ne savait pas comment, pendant des années, il avait vécu dans la misère. Mais peut-être que les dernières années de sa vie, parmi les nobles, dans la garde royale, l'avaient changé.

Ces gens de la noblesse qu'il trouvait si prétentieux et qu'il méprisait tant… Serait-il, au fil des années, à force de les côtoyer, devenu comme eux ? Il s'endormit sur cette pensée gênante, revoyant le regard que lui avait lancé Duo avant de sortir.

A suivre…

Note de l'auteur : Je sais que vous n'en revenez pas, mais c'est pourtant la réalité. Alors voilà la suite qui, je l'espère, vous aura plu. Nous allons être plus dans l'action à partir de maintenant. Avec l'espoir de vous retrouver au prochain chapitre qui, je l'espère, ne sera pas aussi long à sortir !

-Ephemeris et Black Mirror-