Disclaimers: Nous ne possédons aucun des actes révolutionnaires, nous n'avons pas intenté la révolution française, les personnages utilisés ont aussi été empruntés. Ils viennent de nous ne savons pas qui, mais certainement pas de nous. Seulement, ne volez pas l'histoire.
Titre : Liberté, Égalité, Fraternité
Auteurs : Ephemeris et Black Mirror
Couples : Éventuel 1x2, 3x4, 5xMeiran, 2xHilde (sens unique).
Résumé : Plongez les pilotes de gundam au cœur de la Révolution française et voyez l'intrigue se corser, des amours grandir et des cœurs se briser. Les révolutions, comme les guerres, ne sont jamais de jolies choses.
Type : Historique, Aventure, Drame. Hey, c'est une révolution!
Rating : PG-13 (un peu de violence. C'est la guerre!)
Warnings : YAOI! AU! Le rating risque d'augmenter. Si vous avez une recherche à faire sur la révolution française, ne vous fiez pas sur notre fic, certains détails ont été modifiés ou arrangés à notre façon pour mieux marcher avec notre histoire. Certains personnages risquent de mourir, mais ne vous inquiétez pas, les cinq pilotes resteront en vie.
Liberté, Égalité, Fraternité
Chapitre VI
Paris, le 4 avril 1789
En sortant de chez Robespierre, Duo et Heero reprirent le chemin de la boulangerie, Duo ouvrant la voie et Heero le suivant. Ce dernier était un peu perdu dans ce quartier de Paris où la majorité du peuple vivait, habitué qu'il était de se déplacer dans des quartiers plus aisés. Il était vrai qu'il avait vécu dans cette partie de la ville pendant son enfance, mais en dehors de la petite maison dans laquelle il avait passé les premières années de sa vie, il ne connaissait pas grand chose du monde extérieur.
Tout en marchant, Heero entendait Duo marmonner à mi-voix ses réflexions dont il arrivait à saisir des morceaux.
« Les États généraux... »
Cette rumeur rendait également Heero perplexe. Connaissant le roi et la reine, il lui semblait étrange qu'ils aient accepté cette idée qu'il soupçonnait être une idée de Necker (1), le contrôleur général des finances du royaume, que Heero connaissait bien. Les États géréraux, donnant une partie du pouvoir royal au clergé et au tiers-état, Heero doutait de la possibilité que Louis XVI ait été d'accord de s'y plier.
« Robespierre avait l'air bizarre... comme s'il avait été surpris de me voir... »
Ce Robespierre avait fait une drôle d'impression à Heero. Il en avait entendu parlé par ses hommes, mais l'image qu'il s'était faite à partir des discours de ses gardes ne collait pas du tout à ce qu'il venait de voir. Où était le grand orateur enflammé qu'on lui avait décrit ?
Il arrivèrent bientôt à la boulangerie alors que le soleil se couchait. Assis autour de la table, ils trouvèrent Trowa et Quatre un peu trop près l'un de l'autre pour ne pas laisser les esprits s'égarer vers des pensées condamnables par l'Église, Hilde et Wufei. Ce dernier, lorsqu'il vit Duo, s'empressa de le questionner.
« Alors, qu'est-ce qu'il a dit ? »
Duo le regarda un instant avant de répondre.
« Merci de me saluer de la sorte Wuffy, j'apprécie de plus en plus ta gentillesse. »
« Bonsoir Duo, on est tous contents que tu sois de retour, » essaya de rattraper Quatre, mais Duo n'en fut pas dupe.
« Merci quand même Quatre... »
Il tira deux chaises et en passa une à Heero pour qu'ils puissent s'asseoir.
« En gros, Robespierre m'a parlé de la possibilité d'appel des États généraux. »
Tous restèrent interdis. Apparemment, ils ne comprenaient pas plus que Duo et Heero les raisons d'un tel revirement de situation de la part du roi.
« Et c'est prévu pour quand ? » demanda Hilde.
« Pour l'instant, ce n'est qu'une rumeur, mais si elle est fondée, ça ne devrait pas tarder. Euh, Hilde, tu as vu Robespierre ces derniers temps ? »
La jeune fille fut surprise par la question et rougit légèrement, ce que Heero remarqua.
« Euh, n... non, pas récemment. Pourquoi cette question ? »
« Pourquoi bafouille-t-elle ? » se demanda Heero.
« Non, je te demande ça parce qu'il m'a semblé un peu étrange tout à l'heure. Comme tu le connais bien, je me disais que tu l'aurais su s'il avait quelque chose. Mais c'est pas bien grave. Bon, si vous voulez bien m'excuser, je tombe de sommeil. »
Il se tourna vers Heero et se fit quelque peu menaçant.
« Et je t'avertis, cette nuit, je dors dans MON lit. Si ça te dérange tant que ça de dormir avec moi, t'as qu'à aller dormir dans la grange de la voisine. »
« Non merci, je préfère encore dormir dans le même lit que toi. »
« Duo, n'oublei pas que demain matin, c'est ton tour d'aider Meiran au fourneau, » lança Wufei, un sourire aux lèvres.
Duo se retourna vers Meiran qui ocha la tête pour appuyer les paroles de son mari.
« Meiran, je t'en prie... »
« Tu ne pourras pas y échapper Duo, je ne peux pas continuer à faire passer tes tours sur le dos de Wufei. Il est d'humeur massacrante à chaque fois. »
« Je te demanderai te de passer de commentaire Meiran, » dit Wufei en fronçant les sourcils. « Que Maxwell assume son tour, je... quoi ? Tu fais passer ses tours sur mon dos ? »
Meiran s'approcha de Wufei et lui dit, faussement déçue :
« Comment, tu veux dire que tu n'aimes pas ces moments que nous passons en tête à tête ? »
« Pas à quatre heures du matin, et surtout pas quand je sais que je fais le travail de Maxwell qui dort tranquille là-haut. »
Wufei lança un regard de défi à Duo qui s'avoua vaincu. Si Meiran disait que c'était son tour, il n'avait aucune chance de pouvoir faire la grâce matinée. Il fit un signe de tête à Meiran en signe de résignation et se retourna vers l'escalier pour aller dans sa chambre. Il croisa alors le regard de Heero qui semblait s'amuser de la scène. Irrité, Duo fit volte-face.
« J'ai une idée, comme Heero va vivre avec nous maintenant, il doit aussi apprendre à faire le pain. Comme ça, les tours de chacun seront plus espacés. »
Tous acceptèrent l'idée, forçant Heero à l'accepter aussi, un peu pris qu'il était entre deux feux.
« Et il pourrait commencer demain avec moi, je pourrais donc lui montrer sans trop qu'on perde de retard, » proposa Duo, le ressentiment de sa nuit dans la grange remontant de plus en plus en lui.
Tous les regards se posèrent alors sur Heero qui ne put que donner une réponse positive. Duo souhaita donc la bonne nuit à tout le monde et monta l'escalier. Hilde sourit au comportement de son ami qui n'avait jamais vraiment changé depuis qu'elle le connaissait et, alors qu'elle allait le suivre pour aller se coucher avec lui comme il lui arrivait de le faire, elle fut arrêtée dans son élan en voyant Heero emboîter le pas à Duo en saluant les autres d'un petit signe discret de la main.
Trowa ne vit pas non plus cette image d'un très bon oeil. Il n'arrivait pas à faire confiance à Heero et avait peur de ce qu'une quelconque relation entre lui et Duo pourrait faire sur son ami. Voyant Hilde contrariée et comprenant sa frustration, il s'approcha d'elle et passa son bras autour de ses épaules.
« Tu peux dormir avec moi si tu veux cette nuit. On arrangera mieux les choses demain. D'accord ? »
Mais Hilde n'était pas d'accord. Elle ne voulait pas dormir avec Trowa, pas qu'elle ne l'aimait pas, au contraire, il était un peu son grand frère à elle aussi, mais ce n'était pas ainsi qu'elle considérait Duo. Duo, c'était autre chose, et elle avait l'impression qu'elle était en train de perdre ce quelque chose à cause de l'arrivée soudaine de ce Heero Yuy qui occupait toute l'attention de Duo. Elle voulait être près de Duo, le sentir contre elle, et c'était cet étranger qui allait avoir cette chance. Elle se dégagea de Trowa gentiment.
« Non, de tout façon, je dois sortir. »
« A cette heure ? » questionna Trowa. « Et où vas-tu ? »
« Ne t'en fais pas, je serai prudente. »
Et elle sortit, laissant Trowa perplexe derrière elle. Ce dernier interrogea les autres du regard et ce fut Quatre qui répondit.
« Peut-être qu'elle s'est trouvé un soupirant... »
« Et qu'elle aurait oublié Maxwell ? C'est bizarre. »
« J'espère seulement qu'elle ne fait pas n'importe quoi... » dit doucement Trowa, comme une prière.
Hilde courait dans les rues, le vent fouettant son visage. Elle luttait pour ne pas pleurer et retenait les larmes qui menaçaient de couler, et elle fut plus forte qu'elles. Elle arriva ensuite devant une porte à laquelle elle frappa. Un instant plus tard, la porte s'ouvrit et elle put voir le visage de Robespierre. Celui-ci fut plutôt surpris de la voir.
« Hilde, qu'est-ce que tu... »
La jeune fille entra dans la chambre et, refermant la porte derrière elle, lui dit :
« Tais-toi et embrasse-moi. »
Robespierre la prit dans ses bras et accéda à sa demande sans un mot de plus, l'entraînant vers son lit.
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En entrant dans sa chambre, Duo enleva sa chemise immédiatement et la trempa dans la bassine d'eau posée sur le rebord de la fenêtre. Il frotta quelque peu le tissu et l'accrocha à la pognée de la fenêtre pour le faire sécher pendant la nuit. Heero arriva à ce moment-là et fut surpris de voir le jeune homme agir de la sorte.
Ayant passé plus de dix ans entre la cour de Versailles et la riche demeure de son oncle, il avait vécu avec des domestiques qui s'étaient toujours occupé de ses affaires, et particulièrement son linge qu'il salissait fréquemment, passant la plupart de ses journées à l'extérieur, sur son cheval, pour entraîner ses hommes.
De voir Duo laver sa chemise avec le peu de moyen qu'il avait, l'argent manquant même pour acheter un morceau de savon, lui rappela sa pauvre mère et cette soupe qu'elle faisait cuire le soir où la nouvelle de la mort de son père et de son frère arriva chez eux, cette soupe qu'il n'avait pas mangé en fin de compte, ayant pris soin de sa mère.
Duo se retourna vers son lit et s'y glissa après avoir enlevé ses chaussures. Heero, lui, ne bougea pas. Percevant une certaine gêne chez Heero, Duo, sans rien dire, se plaça sur un côté du lit et tourna le dos à Heero. Ce dernier enleva à son tour ses chaussures, mais il garda sa chemise avant de prendre place dans le lit. Après avoir poussé un faible soupir, il ferma les yeux, mais avant de sombrer dans le sommeil, il perçut une voix :
« Bonne nuit, Heero. »
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Paris, le 5 avril 1789
Meiran, comme tous les matins, se réveilla la première un peu avant quatre heures. Depuis qu'elle tenait le rôle de boulangère, son corps s'était habitué à un autre rythme, plus adapté pour ce nouveau métier. Elle était prête à se lever, mais ne pouvait détourner les yeux de son mari, toujours endormi.
Wufei avait beau s'afficher en tant que colérique, ne montrant pas un grand attachement pour sa femme en public, elle savait qu'il lui retournait l'amour qu'elle éprouvait pour lui. Il lui semblait qu'elle l'avait toujours aimé, même quand son père lui avait annoncé, qu'il avait arrangé une alliance avec la famille Chang.
« Ma fille, j'ai à te parler. Tu as atteint un âge qui me permet de t'entretenir des problèmes de la famille. »
« Que se passe-t-il, père ? »
« Meiran, nous n'avons presque plus d'argent. Ton frère, avec ses extravagances, nous a complètement ruiné. »
Meiran fut très surprise de ce que son père lui disait. Elle regarda autour d'elle, observant les assiettes garnies de charcuterie, de pain et de patisseries sur la table. Comment se pouvait-il que l'argent manquât s'ils avaient encore les moyens de se payer une telle nourriture ?
« C'est pourquoi j'ai décidé qu'il était temps de te marier à l'héritier d'une famille jouissant de tous ses biens. »
La jeune fille retourna son regard vers son père, furieuse. un mariage arrangé ? Il n'en était pas question. Pourquoi devait-elle payer pour les fautes de son frère ? Lui, s'était entiché d'une femme de mauvaise vie qu'il avait rencontré Dieu savait où et qu'il gâtait en lui offrant les plus belles robes et les plus beaux bijoux. Mais elle n'avait pas à se sacrifier pour lui.
« Je ne suis pas d'accord, père. Si André a vidé nos coffres, c'est à lui de réparer ses fautes et pas à moi. Vous voulez me marier à un fils de riche prétentieux et désagréable, eh bien je ne veux pas. C'est André la cause de notre situation, c'est à André de l'épouser ! »
« Meiran, je ne te permets pas de t'adresser à moi de la sorte. De toute façon, je ne te demande pas ton avis. Tu te marieras avec l'héritier des Chang et c'est tout ! »
Meiran eut un choc à l'entente du nom prononcé par son père.
« Qui avez-vous dit ? »
« J'ai dit Chang, Wufei Chang. Je ne veux plus rien entendre Meiran. Va dans ta chambre ! »
Meiran se leva et obéit à son père. Arrivée dans sa chambre, elle ne put s'empêcher de laisser échapper un petit rire en se laissant tomber sur son lit.
« Ne vous inquétez pas père, je ne dirais plus rien. »
Bien avant cette alliance familiale, Wufei et Meiran se connaissaient et, malgré quelques prises de bec, ils s'appréciaient. L'idée de ce mariage n'ayant pas été aussi déplaisante que ce qu'ils auraient pu croire, ils ne montrèrent tout de même pas leur satisfaction, par orgueil.
Wufei avait l'air complètement détendu lorsqu'il dormait et cela, Meiran s'en était rendu compte seulement après son mariage avec lui. Elle pouvait passer de longs moments à le regarder ainsi, le matin, avant de le réveiller lui, ou d'aller quémander l'aide d'un autre. Mais ce matin, elle le laisserait dormir.
Meiran finit par se lever et se dirigea vers la chambre de Duo. Plus que la volonté de commencer son travail rapidement, la jeune fille était curieuse de voir comment leur nouveau compagnon s'était arrangé avec Duo pour la nuit. Elle s'approcha du lit et resta bouche bée devant le spectacle qui s'afficha sous ses yeux.
Heero, couché sur le côté, face à elle, dormait tranquillement alors que Duo, derrière lui, était collé à son dos, un bras passé autour du corps de Heero et la tête enfouie dans son cou, ne laissant voir que ses cheveux.
Meiran posa sa main sur l'épaule de Duo et, le secouant un peu, l'appela doucement.
« Duo, c'est l'heure. »
Ce ne fut pas l'interpellé qui se réveilla à ces mots, mais Heero qui croisa le regard de Meiran. Celle-ci lui fit un petit sourire et, retournant les yeux sur Duo, elle le secoua encore une fois.
« Duo, réveille-toi. »
Cette fois-ci, un grognement parvint aux oreilles des deux autres, grognement que Heero sentit résonner très fort derrière lui.
« Duo. »
Heero sentit alors des cheveux lui chatouiller le cou et, jetant un regard derrière lui, s'aperçut de la position dans laquelle il se trouvait. Duo se releva, les yeux collés par le sommeil. Il prit appui sur Heero pour se relever en bougonnant.
« Ca va, je me lève. »
Et il s'exécuta. Meiran attendit qu'il soit totalement sorti du lit pour tourner les talons et descendre.
« Je vous attends en bas, ne traînez pas. »
Duo répondit par un autre grognement, sous les yeux étonnés de Heero qui suivit tous les gestes du garçon. Celui-ci se traîna jusqu'à la fenêtre et tira vers lui la bassine d'eau pour se mouiller le visage. Il commença par porter ses mains mouillées vers lui, mais il finit par carrément plonger la tête dans la bassine sous les yeux effarés de Heero.
Lorsqu'il émergea de la bassine, il se tourna vers Heero, semblant le voir à peine et lui fit un grand sourire.
« Salut ! Bien dormi ? »
Heero fit un signe de tête affirmatif. L'eau dégoulinait des cheveux de Duo sur son torse et Heero avait tendance à suivre le chemin des gouttes d'eau, mais il se ressaisit, se levant à son tour. Duo mit sa chemise et se dirigea vers la sortie de la chambre.
« Allez, au travail ! »
Duo sortit et Heero le suivit. Ils descendirent l'escalier et Duo guida son nouveau compagnon vers l'arrière boutique où Meiran les attendait. Le jeune fille était déjà en train de porter les sacs de farine qu'elle avait moulue la veille vers le plan de travail.
« La farine est déjà prête, vous pouvez tout de suite préparer la pâte. »
« Bien chef ! »
« Je suis à côté, je m'occupe du four. »
Et elle sortit, laissant les deux garçons seuls. Duo ouvrit un sac de farine et prit deux grands plats creux, en donnant un à Heero.
« Alors Heero, sais-tu faire du pain ? »
L'interpellé le regarda un instant, plutôt surpris.
« Duo, je suis de nature noble. »
Cette réponse mit le jeune homme très en colère.
« Et alors ? C'est pas parce que t'es noble que t'es trop important pour t'abaisser à une tâche si dégradante. »
« Duo... »
« Mais c'est quoi cette mentalité ? Aucun respect pour les artisans ! »
« Duo ! »
« Quoi ! »
« Je voulais dire que je n'ai jamais eu l'occasion dans ma vie de faire du pain et cela, dû au fait que je suis de nature noble. »
Duo se sentit tout penaud et n'osa plus regarder Heero en face.
« Ah... »
Heero s'approcha du plat que lui avait donné Duo et lui dit :
« Alors, tu me montres ? »
Duo releva les yeux et retrouva sa joie en voyant un semblant de sourire sur le visage de Heero. Il se pencha et attrapa le sac de farine qu'il avait ouvert pour le mettre sur la table. Il alla un peu plus loin et revint avec une carafe d'eau pleine.
« Pour faire du pain, on a besoin de deux ingrédients essentiels : de la farine et de l'eau. Pour commencer, il te faut mettre de la farine dans le plat et la mélanger avec de l'eau en la pétrissant. »
Duo faisait les gestes pour accompagner ses explications alors que Heero écoutait et observait. Il fit la même chose et regarda la technique de Duo pour pétrire la pâte et l'imita. Il suivit tout ce que lui disait Duo à la lettre, refaisant du mieux qu'il le pouvait les mouvements. Il croyait avoir compris, mais Duo s'arrêta et plongea ses mains dans le plat de Heero.
« Attends, pas comme ça. »
Et, prenant les mains de Heero dans les siennes, il lui fit faire les mouvements comme il fallait. Heero fut troublé par ce contact, mais n'en laissa rien paraître. Lorsque Duo vit que Heero faisait les choses correctement, il releva les yeux vers lui et croisa son regard pénétrant. Une drôle de senssation le traversa, mais il se ressaisit et retourna sans son propre plat. Ce fut à cet instant que Meiran apparut.
« Alors ? »
Duo, le sourire étant revenu sur son visage et sa précédente gêne ayant disparu, s'exclama :
« Il apprend très vite. Avec un peu de chance, il pourra me remplacer tout le temps, qu'est-ce que tu en penses, Heero ? »
« Pas question que je fasse ton travail. »
« Et voilà, ça fait à peine quelques jours qu'il est là et il réagit déjà comme Wufei. »
Meiran éclata de rire, mais ne manqua pas de voir le regard perturbé de Heero. Elle se calma et revint sur terre.
« Est-ce que c'est bientôt prêt ? »
« Oui, la pâte est prête. Il ne reste plus qu'à la faire reposer et elle est prête à être moulée. »
---
Quelques heures plus tard, Wufei se réveilla à son tour, seul. Il était vrai qu'il détestait les matins où Meiran le réveillait pour travailler avec elle, mais il n'aimait pas non plus se réveiller seul. S'il y avait un point qu'il regrettait de leur vie commune en tant qu'aristocrates, c'était bien ça. Mais le reste de cette vie l'avait tellement déçu qu'il préférait se réveiller seul, en fin de compte.
Wufei se leva et, après s'être habillé, descendit à son tour. Dans la salle à manger, il trouva Meiran qui expliquait quelques petites choses à Heero concernant le fabrication du pain, mais il ne vit pas Duo.
« En fait, pour que le pain soit vraiment réussi, il faudrait y ajouter une pincée de sucre et une pincée de sel, mais on n'a pas les moyens, comme la plupart des boulangers de la ville, de s'en procurer. »
Meiran aperçut Wufei et lui fit un petit sourire en guise de bonjour. Ce dernier lui répondit de la même manière et, regardant à nouveau autour de lui, il dit :
« Où sont les autres ? »
« Quatre sert les clients dans la boutique, Trowa est allé faire le marché et Duo est retourné se coucher. »
A cet instant, ce dernier arriva dans la pièce.
« J'ai besoin de sommeil moi. Quatre heures, c'est cruel. »
Wufei soupira. Il allait demander si Hilde n'était pas revenue quand la jeune fille apparut par la porte et entra dans la pièce à son tour. Un grand sourire s'afficha sur le visage de Duo qui alla à sa rencontre pour la prendre dans ses bras.
« Hilde, j'ai l'impression que ça fait une éternité que je ne t'ai pas vu ! »
La jeune fille passa ses bras autour du cou de Duo, heureuse que son ami lui porte de l'attention. En regardant de l'autre côté de l'épaule de Duo, elle croisa le regard de Heero et le sentit quelque peu contrarié. Elle en sourit mentalement, savourant cette étreinte qu'elle aimait plus que tout.
Presque dans le même temps, Trowa entra à son tour avec un panier de légumes qu'il posa sur la table. Duo alla directement vers le panier et regarda les légumes avec envie.
« Où as-tu trouvé ça ? »
« C'est Rosie qui me les a donné. Elle croit que j'adore ça et elle m'en a gardé même si la récolte n'et pas très bonne. »
« Trowa, je t'adore ! »
Et Duo lui sauta dans les bras.
« Ce n'est pas moi, c'est Rosie. »
« Mais c'est parce qu'elle t'aime bien qu'elle t'en donne. Et comme tu les acceptes pour moi, je t'adore ! »
Trowa sourit face au débordement d'affection de son ami, mais une autre arrivée les fit s'arrêter tous les deux. Sur le pas de la porte se tenait Robespierre, un morceau de papier à la main.
« Bonjour à tous, » dit-il en saluant chacun d'un signe de tête. « Duo, j'ai terminé mon discours hier soir et je voulais que tu me donnes ton avis. »
« Pas de problème. Je viens avec toi. »
Les deux jeunes hommes se dirigèrent vers l'extérieur, Robespierre lançant un regard à Hilde avant de franchir le seuil.
-fin du chapitre 6
(1) Jacques Necker (1732-1804), banquier suisse très populaire, il était le ontrôleur général des finances de louis XVI. Il a restreint les dépenses de la royauté et a rendu public le déficit faramineux du pays. Haï pour cela par la Marie-Antoinette et les nobles, il fut renvoyé.
Notes historiques : Ben il n'y en a pas vraiment pour ce chapitre... Si peut-être pour la fabrication du pain. En fait, je me suis basée sur mes souvenirs de l'époque où mon père faisait le pain à la maison, quand il me montrait comme faire... Oh la la, ça remonte à vraiment très loin ça...
Note de l'auteur : Voilà enfin la suite. Ce chapitre est en fait un genre d'interlude dans les faits historiques servant à développer les personnages. Au prochain chapitre, ce sera les États généraux si tout va bien dans ma tête... Merci de nous lire et à bientôt.
-Ephemeris-
