Disclaimers: Nous ne possédons aucun des actes révolutionnaires, nous n'avons pas intenté la révolution française, les personnages utilisés ont aussi été empruntés. Ils viennent de nous ne savons pas qui, mais certainement pas de nous. Seulement, ne volez pas l'histoire.
Titre : Liberté, Égalité, Fraternité
Auteurs : Ephemeris et Black Mirror
Couples : Éventuel 1x2, 3x4, 5xMeiran, 2xHilde (sens unique).
Résumé : Plongez les pilotes de gundam au cœur de la Révolution française et voyez l'intrigue se corser, des amours grandir et des cœurs se briser. Les révolutions, comme les guerres, ne sont jamais de jolies choses.
Type : Historique, Aventure, Drame. Hey, c'est une révolution!
Rating : PG-13 (un peu de violence. C'est la guerre!)
Warnings : YAOI! AU! Le rating risque d'augmenter. Si vous avez une recherche à faire sur la révolution française, ne vous fiez pas sur notre fic, certains détails ont été modifiés ou arrangés à notre façon pour mieux marcher avec notre histoire. Certains personnages risquent de mourir, mais ne vous inquiétez pas, les cinq pilotes resteront en vie.
Liberté, Égalité, Fraternité
Chapitre VII
Versailles, le 5 mai 1789
Au palais des Menus Plaisirs, le roi avait convoqué les représentants des trois ordres qui formaient ses sujets : la noblesse, le clergé et le tiers-état. La raison pour laquelle les trois ordres étaient réunis était que le roi avait décidé de faire appel aux Etats généraux, donnant ainsi raison à la rumeur. Egalement présents à cette assemblée, le roi et la reine ainsi que Necker qui s'adressait à l'assemblée, expliquant que le royaume avait besoin de l'aide de tous les ordres pour se remettre sur pied.
Dans les députés du tiers-état se trouvait évidemment Robespierre, mais également Duo qui, même s'il n'était pas député, avait réussi, grâce à son ami qui l'était, de s'asseoir parmi les représentants du peuple. Mais Duo n'était pas venu seul. Un peu plus loin, debout, se trouvaient Wufei, Trowa et Heero qui étaient restés à l'écart, ne bénéficiant pas des privilèges de Duo.
Mais la place de Duo n'était pas tant à envier qu'il y paraissait. A côté de lui se trouvait un noble qui s'était rallié à la cause du peuple, le Comte Mirabeau qui, même si ses intentions pouvaient paraître bonnes, n'inspirait aucune confiance à Duo. Mais s'il s'était seulement agi du manque de confiance qu'il lui portait, il aurait pu supporter la situation. Cependant, le comte avait la fâcheuse tendance de laisser ses mains vagabonder sur la cuisse du jeune homme, ce qui le gênait profondément.
A l'écart, Heero ne quittait pas Duo des yeux et cette main le dérangeait énormément. Il ne savait pas pourquoi, mais de voir quelqu'un toucher si intimement le jeune homme ne lui plaisait pas du tout. Il voyait Duo tenter de retirer cette main sans pour autant paraître impolie par rapport à cet homme à qui, logiquement, il devait du respect, mais la chose n'était pas aisée.
L'attention de Heero fut déviée lorsqu'un jeune homme s'approcha de lui, ou plutôt de Trowa qui était à ses côtés. Ce dernier observa un moment le nouvel arrivant qui lui offrait un merveilleux sourire, apparemment ravi. Après observation, Trowa sembla reconnaître le garçon et serra la main qu'on lui présentait. Doucement, il murmura :
"Desmoulins, ça fait un bail."
"Ravi de te revoir Trowa. Tu es venu seul ?"
Trowa fit alors un signe de tête dans la direction des députés. Desmoulins regarda vers l'assemblée et un sourire encore plus grand apparut sur son visage. Il s'approcha un peu et lança en chuchotant :
"Hey, Duo !"
L'interpelé se retourna vers celui qui l'appelait et, le reconnaissant, lui rendit son sourire. Puis, le jeune homme recula et vint se replacer à côté de Trowa, attendant la fin du discours de Necker qui prit rapidement fin. Le roi et la reine se retirèrent avec leur cour et furent imités par les députés.
Hilde attendait ses amis à l'extérieur, les femmes n'étant pas admises dans ce genre de réunion, et soupira de soulagement en voyant la foule commencer à sortir de la salle, la patience n'étant pas son fort. Trowa fut le premier à apparaître dans son champ de vision. Elle vit ensuite Wufei et Heero qui étaient suivis par quelqu'un d'autre. En le voyant s'approcher, elle le reconnut et son sourire s'agrandit alors qu'il venait vers elle.
"Non, c'est toi ?"
"Hilde, comment vas-tu ?"
Elle lui prit la main, heureuse de le revoir après tant d'années de séparation.
"Tu n'as pas changé, excepté que tu ne bégayes plus."
Il lui sourit, mais se retourna en entendant une voix derrière lui l'appeler.
"J'y crois pas ! Camille Desmoulins en personne après tant de temps !"
Et Duo le prit fraternellement dans ses bras avant de se détacher de lui pour l'observer des pieds à la tête. Il n'avait pas eu l'occasion de le revoir depuis qu'il était parti de Nanterre avec Trowa et Hilde, quelques années plus tôt. Il était parti avec les deux êtres qui lui étaient le plus cher après la mort du père Maxwell, mais avait dû laissé le troisième sur place. Et maintenant, ils étaient à nouveau réunis. C'est alors que la voix de Trowa s'éleva.
"Comme Duo semble trop occupé pour faire les présentations, je prends sur moi de les faire. Camille, je te présente Wufei Chang et Heero Yuy qui travaillent avec nous. Wufei et Heero, je vous présente Camille Desmoulins, un ancien camarade de classe et un ami."
Ils se serrèrent la main et prirent le chemin de l'auberge où ils avaient rendez-vous avec Robespierre qui était occupé à discuter avec d'autres députés. Il irait les rejoindre dès qu'il le pourrait. Mais ce délai permit aux anciens camarades de se remémorer des souvenirs, évoquant le père Martin qui avait tant maudit Duo pour tous les coups qu'il lui avait fait.
"Mais on peut dire qu'il s'est bien vengé avec cette histoire de compliment pour le roi," avait dit Duo. "Avec ça, j'ai le droit de me moquer de lui pour le reste de ma vie."
"Vraiment, je suis désolé Duo," lui répondit Desmoulins. "Mais je peux te jurer qu'une telle situation ne se reproduira pas. Tu n'auras plus jamais à parler pour moi."
"Je l'espère bien. En tout cas, tu n'as plus d'excuse. La prochaine fois, c'est toi qui te mettra à genoux dans ma boue."
Peu de temps après, Robespierre arriva et, ayant salué le petit groupe, vit s'asseoir à côté de Hilde sans pour autant se laisser aller à des gestes intimes dont il avait grandement envie. Il se contentait de regarder Duo directement, ne se sentant pas tout à fait à l'aise avec les autres qu'il connaissait moins. C'est alors que Duo arrêta le babillage de ses amis pour parler de ce qui les intéressait.
"Alors Robespierre, qu'as-tu pensé du discours de Necker ?"
"Franchement, je me demande comment j'ai fait pour comprendre de quoi il s'agissait. Tu as bougé pendant tout le discours."
Duo souffla, fronçant les sourcils.
"Ca te va bien de dire ça. Tu essaieras de rester de marbre alors que ce gros balourd de Mirabeau te fait des avances. Je suis sûr que tu l'as fait exprès."
"Et de quoi ?"
"De me faire asseoir à côté de lui. Toi, tu es tranquille comme ça."
Robespierre sourit alors qu'une pensée fleurissait dans son esprit.
"De toute façon, je n'ai rien à craindre de lui. Il sait que je ne suis pas disposé comme toi à la so..."(1)
Il ne put terminer sa phrase car il reçut un coup de coude dans les côtes de Hilde qui lui offrit en prime un regard noir qui lui coupa toute envie de continuer sa pensée. Mais tous avaient compris l'allusion et Duo rougit violemment, baissant la tête pour tenter de le cacher.
Heero, qui était là un peu en tant qu'observateur, avait été très surpris de ce qu'il venait de voir. Robespierre avait ouvertement laissé entendre que Duo avait des tendances plutôt douteuses et Hilde semblait avoir très mal pris la chose. Mais même s'il aurait dû être choqué par ce qu'il venait d'apprendre sur Duo, il ne l'était pas. Un sentiment étrange s'étendait en lui sans qu'il n'arrive à le comprendre.
Un silence plutôt désagréable s'était installé à la table alors que la discussion n'avait pas encore abordé le point essentiel de cette réunion. Ce fut Desmoulins qui remit de l'ordre dans l'esprit de ses camarades.
"Alors, quoi penser de cette histoire des Etats généraux ? Vous ne croyez pas à une manigance du roi ?"
Les autres semblèrent se réveiller et Duo reprit la parole, sa précédente gêne ayant totalement disparut de son visage.
"En fait, je soupçonne que le roi, sous des airs de donner du pouvoir aux trois ordres, n'utilise ce prétexte seulement pour nous demander plus d'argent pour renflouer les caisses que la Marie-Antoinette a détroussé."
"J'avoue en penser la même chose," continua Robespierre. "Cette histoire ne me semble pas très nette et je vois mal le roi vouloir sincèrement faire participer le peuple dans le gouvernement du royaume. Même si Necker a une certaine influence, je ne crois pas qu'elle soit suffisante pour dissuader le roi d'une quelconque escroquerie envers le peuple. Je vais parler avec mes confrères députés pour trouver une solution à tout cela."
Sur ces paroles, il se leva et proposa au reste du groupe de les ramener à Paris grâce à sa voiture. Ils acceptèrent et se descendirent aux portes de la capitale, prenant ensuite le chemin de la boulangerie où les attendaient Meiran et Quatre. Pendant tout le trajet de retour, Heero ne parvint pas à faire dévier son regard de Duo alors que ce dernier semblait le fuir. Mais Heero mit la chose sur le compte des retrouvailles entre Duo et Desmoulins.
Lorsqu'ils arrivèrent à la boulangerie, Quatre les salua, voyant Wufei entrer le premier, suivi de Camille et de Trowa, Heero et Duo fermant la marche. Saluant distraitement les nouveaux arrivants, Meiran se dirigea directement vers Duo, ne remarquant pas Heero à ses côtés tant elle semblait perturbée.
"Duo," dit-elle à voix basse. "Notre réserve de blé diminue dangereusement. Si on continue à ce rythme, on n'aura bientôt plus de quoi faire le pain. Qu'est-ce que je fais ? Est-ce que je nous en garde en réserve ?"
Le jeune homme réfléchit un instant avant de répondre, déterminé.
"Non. Tu sais à peu près combien tu dois en utiliser par jour, je te fais confiance pour ne pas en faire plus, mais n'en garde pas pour nous."
"Je te rappelle que nous n'aurons pas les moyens de nous en procurer lorsqu'il n'y en aura plus."
Duo hocha de la tête.
"N'en garde pas de côté pour nous. Il n'y a pas de raison que nous ayons du pain si le peuple meurt de faim. Lorsqu'il n'y aura plus rien à manger, nous seront dans la même situation que les autres."
Meiran acquiesça, lui faisant un petit sourire de compréhension. Elle repartit ensuite vers le reste du groupe alors que Duo se retournait vers Heero. Celui-ci ne put que ressentir du respect pour cet homme qui n'hésitait pas à se priver de nourriture pour être sur le même pied d'égalité que ses compatriotes. Au fil du temps, Heero apprenait à le connaître et en venait à ne pas regretter de s'être fait sauver par lui. Il sentait que cet homme, entouré comme il l'était, pouvait faire de grandes choses pour le peuple et cette pensée lui était douce.
Par la suite, ceux qui avaient été présents à l'assemblée firent un compte rendu à ceux qui n'y avaient pas assisté. Le reste de la journée se passa plutôt calmement jusqu'au moment où tout le monde partit se coucher.
Suite à l'arrivée de Heero, ils avaient dû apporter de petites modifications à leur installation. La maison dans laquelle ils vivaient possédait trois chambres. L'une d'entre elles était occupée par Wufei et Meiran qui dormaient dans un grand lit, une autre possédait un petit lit et un autre un peu plus grand dans lesquels dormaient respectivement Quatre et Trowa et la dernière chambre était occupée par Duo. Pour ce qui était de Hilde, elle n'avait pas de chambre désignée parce qu'elle ne rentrait pas tous les soirs et que lorsqu'elle y restait, elle dormait une fois avec Trowa, une fois avec Duo.
Bien qu'elle aurait pu partager le lit de Duo définitivement et que cette idée ne lui aurait pas du tout déplue, comme elle rentrait parfois tard ou pas du tout, il était préférable qu'elle ait sa propre chambre. Le groupe prit donc la décision de déplacer le lit de Quatre dans une petite remise qui deviendrait la chambre de Hilde alors que le blond partagerait le lit de Trowa et Heero celui de Duo. Cette dernière décision ne plut pas du tout à Hilde, mais elle ne trouva rien à redire, la chose étant un peu de sa faute et à celle de Robespierre à qui elle faisait des visites nocturnes.
Les choses allaient ainsi depuis près d'un mois et Hilde sentait toujours son coeur se serrer lorsqu'elle voyait Heero suivre Duo dans sa chambre alors que la place aurait dû lui revenir à elle. Mais elle n'y pouvait rien et tenta de se faire à l'idée. Ce soir-là, comme les précédents, elle alla se coucher dans la remise, seule. Mais elle ne put supporter d'entendre la voix de Duo parlant à Heero s'éloigner et la porte de leur chambre se refermer. Elle se releva et sortit, ayant besoin soudainement de la présence de Robespierre. Cette nuit-là, comme tant d'autres, Hilde ne rentra pas.
-§-§-
Paris, le 6 mai 1789
Lorsque Heero se réveilla le lendemain matin, ce fut pour se rendre compte qu'il était seul. Il ne devait pas être très tôt, mais le silence qui régnait dans la maison l'en fit douter. Il se leva et descendit après s'être habillé et avoir fait un brin de toilette. Il retrouva Meiran qui était assise sur une botte de foin, un livre à la main. En entendant des pas, elle releva la tête pour apercevoir Heero qu'elle salua d'un gentil sourire.
"Tu es seule ?"
Elle fit un signe affirmatif de la tête.
"Ils sont tous partis tôt ce matin. Je crois qu'ils devaient aller retrouver Desmoulins quelque part. Duo trouvait que tu dormais trop bien et n'a pas voulu te réveiller."
Heero ne montra rien, mais une certaine chaleur l'envahit à ces mots. Il vint s'asseoir à côté de la jeune femme qui lui tendit un morceau de pain. Mis à part Duo, depuis qu'il était arrivé dans leur groupe, Heero s'était lié d'amitié avec cette femme plus qu'avec quiconque. Malheureusement, ils n'avaient pas souvent l'occasion de discuter dans le calme, vivant à sept dans cette boulangerie, mais c'était le cas à cet instant et Heero en était heureux.
Il faut dire qu'il n'avait pas été très bien accepté dans le groupe. Trowa ne lui parlait presque pas et le regardait toujours d'un air suspicieux. Wufei, lui, se laissait un peu amadouer, mais il avait beaucoup de retenue avec lui, phénomène sans doute dû à son éducation rigide. Mais c'était Hilde qui lui posait le plus gros problème. Pas qu'il tentât tout ce qu'il pouvait pour se lier avec cette jeune fille, en fait, elle le laissait plutôt indifférent, mais il n'aimait pas les regards qu'elle lui lançait et sa façon de toujours se coller à Duo, surtout en sa présence.
Mais d'un autre côté, Quatre semblait l'apprécier sans parler de Duo qui l'avait complètement adopté et qui agissait avec lui comme s'il l'avait toujours connu. Et bien sûr, il y avait Meiran. Cette jeune femme l'intriguait beaucoup. Heero avait cru comprendre qu'elle était noble, mais ne saisissait pas bien les raisons qu'elle avait eu de quitter ce monde doré pour vivre dans la misère. Il hésita, mais finit par lui poser la question.
"Mon père m'a marié à Wufei sous prétexte que nous étions ruinés alors que nous avions encore de quoi acheter de la viande, et des plus beaux morceaux. Je me suis laissé faire, mais je me suis vite rendu compte que cette vie d'aristocrate était totalement pourrie et que ces gens qui vivaient dans l'opulence ne méritaient que de perdre leur statut."
"Et tu as réussi à convaincre ton mari de partir avec toi ?"
A cette pensée, Meiran sourit en hochant la tête.
"Je ne me serai pas permis de parler ainsi à Wufei, jamais. Mais il s'est trouvé que c'est lui qui est venu m'en parler. Il m'a exposé sa vision de cette vie qui était, en fait, très similaire à la mienne et m'a dit qu'il voulait la quitter. Il m'a demandé si je voulais le suivre et je l'ai suivi. En fait, j'ai eu de la chance que ce soit lui que l'on m'ait choisi."
"Tu es heureuse ainsi ?"
Meiran sourit. Il était clair que cette vie de boulangère lui convenait totalement. A l'entendre parler, on voyait bien qu'elle ne regrettait rien de sa précédente vie, ce qui faisait plaisir à Heero. Mais il fut détourné de ses pensées par un bruit provenant du dehors. Lui et Meiran sortirent et virent au loin un carrosse orné de décorations extrêmement raffinées, montrant ainsi toute la richesse du propriétaire. Et ce carrosse passait tranquillement dans un des quartiers les plus pauvres de Paris sans sembler se soucier du peuple qui mourrait de faim dans ces rues.
Le sang de Meiran ne fit qu'un tour. Le carrosse était encore loin, mais elle le distinguait parfaitement. Elle se pencha, ramassa au sol plusieurs cailloux et, courant vers le carrosse, se mit à lui lancer les pierres en hurlant.
"Saleté de nobles ! Retournez chez vous ! Partez !"
Au fur et à mesure qu'elle lançait ses cailloux, elle en prenait d'autres au sol pour continuer. Mais bientôt, des cailloux lancés par les gens du voisinage vinrent rejoindre les siens sur le carrosse qui transportait deux femmes et un homme appartenant à l'aristocratie qui s'étaient sans doute perdus dans ce quartier.
Heero aussi se joignit à Meiran et à la horde de gens qui la suivaient et qui brandissaient des pierres de plus en plus grosses pour les jeter sur le carrosse alors que le cocher faisait tout ce qu'il pouvait pour garder les chevaux sous son contrôle. Mais la chose n'était pas aisée et l'une des deux bêtes qui tiraient le véhicule se redressa juste devant Heero qui s'était retrouvé, dans l'agitation, face au carrosse.
Heero se sentait paralysé, voyant les sabots du cheval juste au-dessus de sa tête, et il sentit que son heure était arrivée. Mais alors que les sabots descendaient à une vitesse folle sur lui, il se sentit projeté sur le côté, quelque chose l'ayant percuté de plein fouet. Ne comprenant rien à ce qui venait de se passer, il tenta de se relever et son regard se perdit dans des yeux violets qui ne pouvaient appartenir qu'à Duo.
Heero vit ensuite le carrosse suivre sa route, la foule s'étant un peu écartée. Il vit ensuite Wufei courir vers Meiran qui bouillonnait, des larmes de rage s'écoulant sur son visage. Dès qu'elle le vit, elle se jeta dans les bras de son mari qui la serra avec une certaine force, tentant de la calmer. Mais sa colère était telle qu'elle avait du mal à respirer.
"C'en est obscène !" dit-elle entre ses dents, tentant elle-même de se maîtriser.
"Je sais Meiran, je sais," lui répondit Wufei qui comprenait parfaitement la réaction de sa femme.
Voyant qu'ils se donnaient en spectacle, le jeune homme fit entrer sa femme dans la boulangerie et l'emmena directement dans leur chambre. Heero, qui n'avait pas quitté Meiran des yeux, se sentit soudainement soulevé de terre et, une fois debout, fit face à Duo qui semblait très en colère. Ce dernier le tira ensuite dans la boulangerie, mais l'emmena dans la remise.
"Tu es vraiment inconscient, tu aurais pu y rester !" s'exclama Duo.
Heero plongea son regard froid dans celui de son vis-à-vis. La réaction de Duo lui semblait complètement démesurée.
"Tu m'en veux ?" demanda Heero. "C'est la guerre, Duo. C'est la guerre et il est normal, même attendu, que des gens soient blessés."
"Mais tu... tu ne penses donc jamais à ceux que tu laisses derrière, à ceux qui s'en font..."
Mais il ne termina pas sa phrase, ses lèvres se retrouvant scellées à celles de Heero dans une étreinte passionnelle alors qu'il s'accrochait à son cou désespérément. Alors que la première impression de Heero fut une grande surprise, il se laissa faire et répondit même à ce baiser contenant toute la passion de Duo. Mais celui-ci ne tint pas très longtemps, se sentant tomber. Par chance, il fut rattrapé par les bras de Heero qui l'avaient entouré alors que lui aussi avait été pris par la passion.
Duo était exténué, sans doute à cause de tout le stress des derniers jours, entre le voyage à Versailles et les réunions avec des députés dans le but de faire avancer leurs projets. Heero passa alors un bras sous les jambes de Duo et se dirigea vers la chambre qu'ils partageaient sans une explication pour les autres qui virent Heero sortir de la remise avec un Duo évanoui dans les bras.
Lorsqu'il le glissa dans le lit, Heero se rendit compte que la main de Duo tenait fermement sa chemise, l'empêchant ainsi de se défaire de lui. Il se coucha alors aux côtés du jeune homme, se collant à lui et s'enveloppant ainsi de cette chaleur qu'il aimait tant depuis qu'il était arrivé ici. Bercé par la respiration régulière de Duo, Heero finit par s'endormir.
-§-§-
Un rayon de soleil qui déclinait réveilla Heero qui ne put ouvrir les yeux de peur d'être complètement ébloui. Doucement, il tourna la tête et s'aperçut que Duo était réveillé, la tête posée sur son torse et l'oreille au niveau de son coeur. En se rendant compte que Heero était sorti de son sommeil, Duo se serra un peu plus à lui et, voyant que l'autre ne le repoussait pas, il lui dit :
"Promets-moi de ne jamais me laisser tout seul."
"Je ne peux pas te promettre ça," répondit Heero, sachant très bien qu'il ne pouvait prévoir le jour de sa mort que Duo ressentirait comme un abandon.
Duo posa alors sa main sur le torse de Heero, sentant les battements de son coeur.
"Alors, au moins, promets-moi que ce coeur, aussi longtemps qu'il battra, ne battra jamais que pour moi."
Heero posa sa main sur celle de Duo et, le regardant dans les yeux, répondit :
"Ca, je peux essayer."
Il vit faire suite à ses mots un merveilleux sourire sur le visage de Duo qui eut pour effet de faire remonter un drôle de sentiment au fond de lui. Il détourna la tête, un peu troublé. C'est alors que Duo se leva et sortit du lit.
"Je crois qu'on a assez traîné. Je descends prendre des nouvelles de Meiran."
Il se pencha vers le lit et, timidement, approcha son visage de celui de Heero. Doucement, il déposa un baiser sur les lèvres du jeune homme qui se laissa faire. Duo se releva et, ne voyant dans le regard de son vis-à-vis aucun signe de colère, mais plutôt d'un sentiment contraire, il sourit et sortit de la chambre, laissant le jeune homme seul dans la petite pièce. Un peu perplexe face à ce qui l'envahissait peu à peu, il n'était plus sûr d'avoir le total contrôle de son esprit.
"Pourquoi je ressens ça pour toi ? Pourquoi je ressens quelque chose ?"
-§-§-
Arrivé à l'étage inférieur, Duo retrouva ses compagnons en train de préparer le repas du soir. Quatre était penché sur un chaudron au-dessus du feu, surveillant la soupe alors que Trowa alimentait la source de chaleur. Un peu plus loin, Hilde plaçait sur la table les assiettes et les cuillères et Duo vit Wufei revenir dans la pièce avec une miche de pain qui n'avait pas été vendue. Lorsque ce dernier aperçut Duo, il lui demanda :
"Ca va mieux ?"
"Moi ça va, j'ai seulement eu un petit coup de fatigue. Et Meiran ?"
Wufei baissa la tête.
"Elle est un peu choquée encore. Elle n'a pas supporté ces nobles et leur carrosse flamboyant. Mais quelle idée ils ont eu, ces aristocrates, de passer par là ?"
Duo s'approcha de Wufei et lui posa la main sur l'épaule pour lui faire comprendre qu'il le soutenait.
"Normalement, c'était moi qui devait aider Meiran pour le pain demain matin," dit Duo. "Est-ce que tu veux bien la remplacer ou tu préfères rester avec elle ?"
"Personne ne me remplacera."
Ils se retournèrent tous vers Meiran qu'ils n'avaient pas entendu arriver. Elle se tenait droite, la tête haute, comme si ses origines nobles avaient repris le dessus. Elle était resplendissante ainsi. Heero était juste derrière elle.
"Si vous m'empêchez de m'occuper du pain, je ne sers plus à rien. Ne m'enlevez pas la seule chose qui me permette de rester dans le groupe, je vous en prie."
"Meiran, tu dois te reposer," tenta Wufei pour convaincre sa femme.
"Alors j'y vais de ce pas. Duo, j'irai te réveiller à la même heure que d'habitude."
"Tu ne veux pas une assiette de soupe avant d'aller te coucher ?" demanda Quatre avant qu'elle ne se soit engagée dans l'escalier.
La jeune fille sourit et se laissa entraîner vers la table où tous s'installèrent, servis pas Hilde. Mais lorsque la jeune fille dut servir Heero, elle eut brusquement envie de lui déverser le potage sur les genoux, mais le sourire dont Duo gratifiait le jeune homme l'en dissuada. Non, ce n'était pas un bon moyen de gagner l'amour de Duo. Elle trouverait une autre solution.
Mais ce qu'elle ne savait pas, ce qu'elle ne pouvais pas voir, c'était que, sous la table, Duo avait attrapé la main de Heero lorsqu'il avait choisi de s'asseoir à côté de lui et la serrait de façon plutôt possessive. Il se sentait si bien lorsqu'il était avec lui qu'il aurait voulu toujours garder cette main dans la sienne qui lui répondait d'une étreinte aussi passionnelle que celle qu'il avait eu en s'en emparant.
"Bon appétit tout le monde !"
-fin du chapitre 7
(1) Au cas où vous n'auriez pas compris l'allusion (puisque vous ne voyez pas dans ma tête...), le mot que Robespierre n'a pas eu le temps de dire c'est "sodomie".
Notes historiques : Le Comte Mirabeau est un noble qui s'est rallié à la cause du peuple tout en restant en contact avec la famille royale. En fait, c'était un homme qui recherchait son propre intérêt.
Egalement, je rappelle que la cour était installée à Versailles et que les députés devaient faire le voyage de Paris jusque là pour pouvoir assister aux réunions. Mais c'est pas tout à fait la porte à côté, je crois qu'il y a 25 kilomètres entre les deux villes. Il faudrait que je vérifie.
Note de l'auteur : Et voici donc la suite. Je me suis arrêtée là parce que selon mon plan, ce chapitre aurait été interminable. Ainsi, vous aurez la suite sans doute plus rapidement que d'ordinaire. Ca tourne dans la tête à une vitesse fulgurante... Enfin, j'espère que ce chapitre vous aura plu. Petite note pour Black Mirror : comme tu le vois, j'ai commencé à intégrer les notes qu'on avait prises. J'espère que la façon dont je les ai incorporé au texte est à la hauteur de tes espérances...
Merci d'avoir pris le temps de lire ce chapitre et à bientôt !
-Ephemeris-
