Il y a ce que l'on sait de l'histoire originale, du point de vue de Harry, et il y a le reste, ce qui se passe pendant ce temps. Voilà la zone d'ombre que je m'amuse à exploiter. Cette histoire est basée à la fois sur les évènements des livres et des films (disons que j'ai triché un peu en récupérant les éléments qui me plaisaient le plus). J'espère tout de même que cela vous plaira, bonne lecture.


Novembre

En compagnie d'Hermione, Neville, Dean et Seamus je me dirige vers le stade de Quidditch. Aujourd'hui, c'est le premier match officiel entre Gryffondor et Serpentard et c'est aussi le tout premier match de Ron comme gardien. On ne pouvait manquer ça pour rien au monde, malgré la tonne de devoirs qui nous attend.

- Vous avez entendu la chanson des Serpentard?

Hermione se tourne vers moi avec une mine consternée. Depuis le déjeuner, les partisans de l'équipe adverse chantent en chœur Weasley est notre roi!

- J'espère vraiment que Ron n'a rien entendu, sinon c'est sûr, Gryffondor perd.

Nous prenons place dans les tribunes, puis la voix de Lee Jordan se fait entendre, le match commence. À chaque bon coup de notre équipe, les Gryffondors et moi tentons de crier le plus fort possible pour enterrer la stupide chanson des Serpentard. Malheureusement, à en juger par le visage de Ron, il est parfaitement au courant de ce qui se passe et il laisse passer deux Souafles. Le match prend fin rapidement, sauvé par Harry qui attrape le Vif d'or. Des acclamations de joie retentissent parmi la foule de spectateurs et Lee annonce notre victoire. Nous nous apprêtons à descendre des gradins pour rejoindre notre salle commune en attendant que l'équipe nous rejoigne pour fêter la victoire, mais j'aperçois Harry et les jumeaux sur le terrain qui discutent avec Malfoy. Ça n'annonce rien de bon. Je ne peux pas entendre ce qu'ils se disent, mais j'aperçois les joueuses de l'équipe tenter de retenir l'un des frères de Ron, puis Harry et l'autre jumeau se précipitent sur Malfoy pour lui coller leurs poings sur la figure. Mme Bibine intervient rapidement et les joueurs retournent dans leur vestiaire. Je n'ai aucune idée de ce qui s'est passé, mais mon petit doigt me dit que c'est probablement la faute de Malfoy et comme ça arrive trop souvent, c'est Harry qui en payera le prix.

Une fois de retour dans la salle commune, Harry nous raconte ce qui s'est passé. Angélina, la nouvelle capitaine de l'équipe est effondrée par la nouvelle, Harry et les jumeaux sont bannis de l'équipe à vie et ce crétin de Malfoy s'en sort avec seulement le nez cassé. Lui, il ne perd rien pour attendre. Ron, qu'on n'avait pas revu de toute la soirée, fait son entrée par le passage de la grosse dame, abattu et frissonnant, je décide donc de laisser le trio seul et je me faufile discrètement vers la sortie. Pas question que je laisse Malfoy s'en tirer comme ça. Je me dirige donc vers l'infirmerie dans l'espoir d'y trouver Draco. J'arrive devant la porte de l'infirmerie et j'y colle mon oreille pour m'assurer que la voie est libre. Je n'entends pas la voix de Mme Pomfresh, je prends donc une chance et j'entrouvre la porte pour voir qui se trouve à l'intérieur de la pièce. Sur le premier lit à ma gauche, j'aperçois une petite fille aux cheveux blonds bouclés avec les yeux et les lèvres très enflés et la peau rouge vif. La pauvre petite semble dormir, je regarde plus loin et seul un autre lit est occupé. J'entre donc dans la pièce d'un pas décidé.

- Espèce de crétin, imbécile. Qu'est-ce que t'as fait encore?

- Warren, qu'est-ce que tu fiches ici?

- C'est moi qui pose les questions. Qu'est-ce qui t'as pris de dire des choses pareilles? Je peux pas croire que tu sois autant sans cœur. Ta chanson sur Ron pour le déstabiliser, parler de ses parents comme ça pour provoquer les gars et mentionner la mère de Harry, vraiment t'es allé trop loin.

- Warren, moins fort.

- Non vraiment, Malfoy tu dépasses les bornes.

- Écoute Warren, je suis sympa avec toi à cause de… tu sais quoi, mais je n'ai jamais dit que je le serais avec tes copains. Et ça fait partie du jeu d'être méchant avec l'équipe adverse pour les déstabiliser, ce n'est pas de ma faute s'ils ne sont pas capables de se contrôler.

- Alors pour toi c'est un jeu, de faire souffrir les gens. Par ta faute Harry et les jumeaux sont bannis de l'équipe, tu dois être très satisfait d'avoir gagné.

- Banni?

- Bin oui, banni, pour toujours.

- Mon but à la base n'était certainement pas ne me faire casser le nez, t'as vu mon visage? Je suis complètement défiguré. Comme je t'ai dit, c'est à eux d'apprendre à se contrôler. Et la chanson sur Weasley, elle n'est pas de moi en fait, c'est Parkinson qui l'a trouvé. Écoute, je t'en dois toujours une, si tu veux, je parle à Ombrage pour qu'elle réintègre tes amis dans leur équipe.

Je m'assois au pied de son lit et reprends mes esprits peu à peu. La colère m'a complètement aveuglé et je me suis mise à hurler sur Draco dans l'infirmerie. Par chance, Mme Pomfresh ne m'a pas entendu. Je fixe au loin la petite blonde boursoufflée qui fait son possible pour avoir l'air endormie. Je devrais m'excuser de l'avoir réveillée, la pauvre doit être trop terrorisée pour nous dire de la fermer. Est-ce que c'est une bonne chose d'utiliser maintenant la faveur que Draco me doit pour tenter de réintégrer dans l'équipe Harry, Fred et George? Je ne comptais pas utiliser ça pour quelqu'un d'autre, mais la situation est critique.

- C'est vrai que j'y suis allé un peu fort. Parfois, les mots sortent de ma bouche sans que je réfléchisse, mais en même temps, si on veut garder secret le fait qu'on se voit le soir, j'ai pas le choix de rester moi-même. Je veux dire par là de continuer à faire ce que j'ai toujours fais et narguer Potter.

Je me tourne vers Draco qui me fixe. Il a vraiment une sale tête : les cheveux en bataille, une grosse ecchymose à l'œil gauche et le nez emballé dans un grand pansement qui fait le tour de sa tête. On dirait une momie.

- Combien de temps tu vas être dans cet état?

- Mme Pomfresh m'a dit que demain tout serait rentré dans l'ordre. Elle m'a donné une potion vraiment dégoutante, mais efficace pour réparer les parties du corps cassées.

- Tout rentrer dans l'ordre en une seule nuit! C'est vraiment injuste que ce soit ta seule conséquence, alors qu'eux…

- La vie est injuste.

- Je dois avouer que j'ai quand même trouvé ça un peu drôle de voir Harry et George te sauter dessus. Pas le fait qu'ils t'aient frappé nécessairement, plutôt le côté très moldu de la situation.

Il me regarde d'un air indigné, mais peu crédible puis nous éclatons de rire.

- Je ne m'étais jamais bagarré à la façon moldue, je dois avouer que c'est légèrement plus brutal qu'un stupéfix.

- Dans le monde moldu, on ne dit pas se bagarrer, mais se faire casser la gueule quand on est le seul à recevoir des coups.

- Hahaha très drôle.

- T'es un vrai tortionnaire Draco.

- Et toi une sadique qui prend plaisir à voir les autres se faire casser le nez. C'est peut-être pour ça qu'on s'entend bien.

- En fait, je crois que ce serait inutile que j'utilise mon passe-droit pour faire réintégrer les gars dans l'équipe. Ombrage est résolument décidée à nuire le plus possible à Harry. Si ce n'est pas maintenant, ce sera demain. Je préfère laisser les choses comme elles sont même si c'est particulièrement frustrant comme situation et attendre d'avoir vraiment besoin d'une faveur.

- C'est comme tu veux.

- Bon, je retourne dans mon dortoir avant de me faire prendre.

Je me dirige vers la porte et m'arrête vis-à-vis le lit de la petite créature au visage déformé « désolé pour le dérangement » puis je repars. Au moment d'atteindre la porte, Draco m'interpelle.

- Vicky! Désolé pour tes amis.