Décembre

Je cours aussi vite que je peux, je suis déjà en retard pour mon tutorat avec Draco. Par chance, les cuisines du château ne sont pas trop loin du local de potion. J'entre dans la salle de classe, il est déjà là, assis à une table, le chaudron sur le feu, son livre ouvert, quel bon élève!

- EXCUSE-MOI DRACO! Je suis …

Il saute de son banc et vient à ma rencontre l'air inquiet.

- Qu'est-ce qui t'es arrivé? Ta robe est pleine de poussière, t'es jamais en retard d'habitude, ça va?

- Oh ça, c'est rien, juste un peu de cocaïne.

- De la cocaïne?

Petite déception de ma part puisqu'il n'a pas compris ma blague.

- Laisse, c'est une blague de moldu… C'est seulement de la farine. Ça va très bien, merci de t'inquiéter, j'étais juste absorbée par quelque chose, rien de grave.

- Comment ça de la farine?

- Eee... Eh bien… j'ai fait des biscuits.

- T'as fait des biscuits?

- Oui! Des biscuits aux pépites de chocolat blanc et framboise. Un elfe m'a proposé de les sortir du four une fois la cuisson terminée, mais j'ai préféré attendre et m'assurer moi-même qu'ils soient à point.

- Attends, t'es allée dans les cuisines du château pour cuisiner des biscuits!

- Oui… Je lui dis ça avec un petit sourire gêné.

- C'est tout toi ça! Non seulement la quasi-totalité des élèves ne sait même pas où sont les cuisines de Poudlard, moi compris, mais en plus toi tu y vas à ta guise et tu cuisines des biscuits!

- Je sais qu'en temps normal les élèves ne sont pas censés y aller, sinon ils passeraient leur temps à importuner les elfes pour leur demander mille et une choses, mais moi j'y vais pas pour ça. Ils me laissent venir parce qu'ils savent que j'aime cuisiner. Je ne leur demande rien, je fais mes choses de mon côté.

- Je… je ne sais vraiment pas quoi dire!

- Tu veux y goûter?

- Aux biscuits?

- Bin non voyons, aux elfes! … Bien sûr aux biscuits.

- Tu en as apporté?

- Non, viens.

Je le prends par le poignet sans attendre de réponse (qui refuserait de goûter des biscuits?) et l'entraîne avec moi. Nous nous dirigeons discrètement vers les cuisines en nous assurant que personne ne nous voit. Puis nous entrons dans la vaste pièce remplie d'elfes de maison qui s'affairent à leurs tâches habituelles.

- Vos biscuits ont l'air réussis, mademoiselle Warren, me dit l'un d'entre eux.

- Vicky s'il te plait, je te l'ai déjà dit, j'aimerais que tu m'appelle par mon nom.

- Oui, mademoiselle Victoria, Potiron est vraiment désolé. Vos biscuits ont l'air très bons, peut-être un jour, accepteriez-vous de révéler à Potiron votre recette?

- Bien sûr pas de problème!

Je prends place à une table où se trouve une jarre à biscuit et invite Draco à me rejoindre. Visiblement, il est à la fois agréablement surpris par cette pièce qu'il n'avait encore jamais vue et mal à l'aise sachant qu'il ne devrait pas être ici, encore moins en compagnie d'elfes et d'une née moldue. J'ouvre la jarre et une douce odeur s'en échappe. Il prend enfin place à côté de moi. Je brise un biscuit en deux et lui en tant une moitié.

- Wooo, es uper on!

- Merci

- C'est vrai que tu te débrouilles plutôt pas mal en cuisine. Je serais incapable d'allumer un four alors…

- C'est sûr que tu as toujours eu quelqu'un pour le faire à ta place. C'est dur la vie de riche.

- Un jour, peut-être, j'apprendrai. Quand je serai très vieux et que mes parents ne seront plus de ce monde.

- Hahaha! Ça, c'est dans très TRÈS longtemps!

Nous rions ensemble puis pendant quelques secondes nos regards se croisent. Tout d'un coup, une très drôle d'impression s'empare de moi. C'est comme si je venais de le voir pour la première fois et que j'avais oublié qui il est. Cette phrase que ma grand-mère m'a dite un jour me vient à l'esprit : - on séduit un homme par le ventre et j'ai soudain très envie qu'il aime mes biscuits. Gênée, je détourne le regard et me sens rougir. Où ai-je la tête, tu parles de Draco là, pas de n'importe qui d'autre.

- Ça va? il me demande. À quoi tu penses?

- Je me dis que (je cherche rapidement une réponse), depuis le match entre Gryffondor et Serpentard j'ai l'impression que tu t'en prends un peu moins à Harry. Je me fais des idées?

- C'est vrai, je fais un peu attention, mais pas trop non plus. Quand tu es débarquée à l'infirmerie, t'étais tellement en colère, j'ai cru que j'allais y rester. J'ai compris que si je faisais pas attention, tu allais surement m'étriper et arrêter de m'aider en potion.

- T'es plus sympa que ce que tu veux laisser paraitre. C'est dommage qu'il y ait seulement moi qui le sache. On pourrait presque être ami, dans une autre vie.

- J'ai pas vraiment le choix d'être sympa, c'était le seul moyen pour continuer à te voir…Pour le tutorat je veux dire.

- Peut-être, mais tu aurais pu mettre fin à notre tutorat il y a un petit moment.

C'est à son tour de détourner les yeux et je constate que ses joues blanches prennent une teinte rose.

- Je crois vraiment que t'as plus besoin de cours particulier en potion, tu t'en sors plutôt bien maintenant.

- Miss Victoria, un portrait m'a informé que Mme Ombrage, la grande inquisitrice, va venir inspecter les cuisines, vous et votre camarade, monsieur Malfoy, devriez quitter immédiatement, vous savez que les élèves n'ont pas le droit de venir ici.

- Merde Ombrage! Merci Potiron. Allez viens Draco il faut qu'on parte.

Nous nous dirigeons en vitesse en direction de la classe de potion, mais entendons des pas pressés marcher dans notre direction. Nous n'aurons pas le temps d'atteindre la salle de classe. Je sens une main ferme m'empoigner le bas et me tirer vers la gauche et je me retrouve dans l'obscurité d'un petit placard à balais coincée entre Draco et la porte.

- On a eu chaud, un peu plus et…

Draco pose sa main sur ma bouche et me fait signe de garder le silence. Nous entendons la voix d'Ombrage se rapprocher puis s'éloigner. Je trouve cette situation particulièrement hilarante.

- On est passée proche de la catastrophe. Heureusement ce placard à balais se trouvait pile-poil au bon endroit pour nous éviter des problèmes.

- Merci placard.

Je lève la tête vers lui et la seule chose que je peux discerner dans l'obscurité du placard est un faible trait de lumière qui illumine une petite partie de son visage. Seul l'un de ses yeux est éclairé et celui-ci me fixe. Nous entendons une deuxième personne se rapprocher dans le corridor. J'ai très envie de rire. Pour éviter de nous faire démasquer, je ferme les yeux et tente de garder mon calme, une respiration à la fois. C'est alors que je sens une douce odeur me chatouiller les narines. Une odeur que je n'avais pas encore décelée et qui n'est pas celle des biscuits choco-framboises ni celle de l'humidité qui règne dans notre cachette. Au contraire, je distingue un mélange de bergamote, de thé des bois et d'air frais. Draco sent terriblement bon et je souris davantage. Encore une fois, je sens mes joues se réchauffer, mais heureusement pour moi, Draco ne peut pas le voir, la pièce est beaucoup trop sombre. C'est alors que je sens sa main se poser sur ma joue, puis glisser dans mes cheveux. Je sursaute légèrement après ce contact inattendu et j'ouvre les yeux. Mon cœur se met à battre très vite et je lui dis la première chose qui me passe par la tête:

- La prochaine fois, ce sera des muffins aux bananes.

Il sourit et retient un rire, il ne s'attendait pas à ce que je dise quelque chose d'aussi hors contexte.

- Je t'ai jamais demandé pourquoi t'as dansé avec moi à la soirée d'Halloween.

- En effet.

- …

- Eh bien, j'avais envie de danser et tu étais seul alors...

- Et Parkinson ?

- C'est un camouflage.

- Qu'est-ce que tu fais, Draco?

- J'avais envie de voir à quel point tes joues étaient chaudes.

- Chaudes?

- Bin oui. Je sais quel effet j'ai sur les gens, personne ne peut résister à mon charme. Tu rougis si près de moi, j'en suis sûr.

- Personne ne résiste sauf Harry, Hermione, toute la famille Weasley, Luna Lovegood …

- Qui?

La situation me gêne terriblement alors je ne peux m'empêcher de plaisanter pour détendre l'atmosphère et apaiser mon cœur qui se débat dans ma cage thoracique.

- Tu trouves pas la situation un peu invraisemblable. On s'entend bien, même que…

- Que?

- Tu me plais bien, plus que tu le devrais, pour un Malfoy.

- Tu me plais aussi pour, une née moldue. Si mes parents savaient ça, ils m'enverraient à Ste Mangouste pour me… guérir.

- TE GUÉRIR!

- Shttttt! Moins fort. Oui, pour eux les moldus sont une sous-race d'humain, une abomination à fuir comme la peste. Sérieusement, mon père serait… j'ai pas de mots pour dire à quel point il serait furieux, à quel point je lui ferais honte.

La situation prend une tournure que mon propre cerveau a de la difficulté à saisir. Il n'y a pas si longtemps, je n'aurais pas cru me retrouver ainsi à espérer secrètement que Draco Malfoy veuille de moi. Qu'est-ce qui a changé depuis?

- Dans ce cas, peut-être devrions-nous, ne plus nous voir, mettre un terme au tutorat et retourner chacun dans nos propres univers.

- C'est ce que tu veux, Vicky?

- Je…je ne sais pas. Non, en fais, je veux continuer à te voir, mais…c'est comme si ça nous était interdit.

- Je n'ai rien contre défier les règles et j'aimerais bien qu'on le face ensemble.

Couchée dans mon lit à baldaquin je repense à ce qui s'est passé il y a quelques heures. Après ce qu'il m'a dit, je me suis jetée dans ses bras sans même y penser et je l'ai serré très fort, comme si je tentais de retenir quelque chose d'éphémère, un petit bonheur précaire. Je lui ai dit quelque chose qu'une sorcière de descendance moldue ne devrait jamais dire à un Malfoy : « tu veux être mon copain? ». Je ne suis pas certaine que nous ayons pris la meilleure décision en décidant d'être ensemble, mais pourtant une part de moi refuse d'être ailleurs sans lui. C'est surréaliste, invraisemblable, improbable et je suis pris d'un fou rire face à cette drôle de dualité. Impossible pour moi de m'endormir, j'écoute donc quelques chansons le temps que mon cœur se remettre de ces émotions.

An angel's smile is what you sell

You promise me Heaven, then put me through hell

Chains of love got a hold on me

When passion's a prison, you can't break free

Oh, you're a loaded gun, yeah

Oh, there's nowhere to run

No one can save me

The damage is done

- You Give Love A Bad Name, Bon Jovi

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Vivre entre deux mondes, c'est la chose la plus compliquée que j'ai eue à faire de ma vie : 90% du temps j'écoute mon entourage se plaindre de Malfoy, le sale vantard riche et égoïste et le petit 10% qui reste, je dois inventer toutes sortes d'histoire à mes amis pour qu'ils ne découvrent pas où je suis passée entre les cours et où je suis sortie le soir. Ils ne sont pas dupes, je suis certaine qu'ils se rendent compte que je leur mens, mais pour le moment, ça passe toujours. Afin de communiquer subtilement, Draco et moi avons trouvé une façon de se parler sans que personne ne se doute de rien, justement les hiboux arrivent.

- Encore une lettre de ta mère Vicky?

- Yes Sir!

- Sir Potter, ça sonne bien!

Harry et moi nous nous mettons à rire très fort. Un bon fou rire le matin ça commence bien la journée.

- Depuis que ta mère a compris comment le système de poste sorcier fonctionne, elle abuse un peu des lettres!

- Oui, mais que veux-tu, c'est ça les mères.

Harry sourit tristement, je crois que je n'aurais pas dû dire ça. J'ouvre ma lettre discrètement pour qu'Harry ne puisse pas la lire. Heureusement, Ron arrive, ce qui détourne son attention.

Bon matin M. J'ai rêvé à toi cette nuit. On volait sur le dos d'un hippogriffe et j'avais super peur. Tu m'avais donné un ours en peluche pour me réconforter et l'hippogriffe s'est mis à parler. Il a dit : retire cette sale bestiole de sur mon dos, je suis allergique aux poils!

Ridicule non?

J'ai hâte de te voir tu sais où et tu sais quand. Bonne journée!

Maman qui t'aime -L

Nous nous sommes donné des petits noms de code, au cas où quelqu'un tomberait sur nos lettres par hasard. M c'est pour Mercredi et L pour Loup, nos costumes à la soirée d'Halloween et comme ma mère s'appelle Liza, l'illusion est parfaite.

La journée est passée très lentement, mais l'heure que j'attendais avec impatience est arrivée, 20h00. Je vais rejoindre Draco dans notre petite cachette habituelle, derrière les serres. Là où jamais personne ne vient à cette heure de la journée.

Comme toujours, je suis la première arrivée. Je commence par faire une ronde pour m'assurer que je suis seule et je sors l'artillerie : ma cape que j'étends au sol pour en faire une couverture de pique-nique, des muffins aux bleuets fraîchement sortis du four et mon Walkman, car j'aime bien faire découvrir à Draco un peu de mon deuxième monde. Je m'installe sur ma cape et sors quelques-unes de mes compilations de musiques préférées. Je veux trouver la musique parfaite pour ce moment et quelque chose de nouveau à lui faire écouter.

- Van Halen peut-être? Ou Queen. Oui Queen! Non… il n'est pas prêt pour ça.

- Salut! Je ne suis pas prêt pour quoi?

- Allo! Pour un certain groupe qui fait de la musique plutôt particulière.

- C'est-à-dire?

- Un mélange de rock et de classique. De la guitare électrique et de l'opéra en même temps.

Il fronce les sourcils et vient s'assoir à côté de moi.

- C'est ça que je dis, t'es pas prêt.

- Je lui tends l'un des deux écouteurs.

- Ce soir c'est Guns N' Roses.

- Des machines à tuer moldues et des fleurs, pourquoi pas?

Assis sur ma cape pour éviter de nous mouiller dû à la neige qui tapisse le sol et emmitouflés dans la sienne pour nous garder au chaud, je dépose ma tête sur son épaule et nous partageons ce moment le temps d'une chanson. J'ai l'impression que nous sommes deux ados ordinaires, dans un monde dépourvu de magie. Il dépose un baiser sur ma tête et me prend la main.

When I look into your eyes
I can see a love restrained
But darlin' when I hold you
Don't you know I feel the same

- November Rain, Guns N' Roses

C'est tout pour ce soir, nous n'avions que quelques minutes à nous accorder sans éveiller les soupçons et en plein mois de décembre, il fait beaucoup trop froid pour rester là plusieurs heures. C'est tout de même mieux que rien, non? Il faudra trouver une meilleure cachette à l'avenir, car je ne sens plus mes orteils.

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Rogue considère que Drago a fait suffisamment de progrès pour rester dans l'équipe de Quidditch et que les cours particuliers de potion ne seront plus nécessaires au retour du congé de Noël.

- Te rends-tu compte, c'est la dernière fois qu'on va pouvoir utiliser le prétexte du tutorat pour se voir le soir. En plus, demain on quitte chacun de notre côté pour aller dans nos familles. On ne se verra pas pendant deux semaines.

- T'inquiètes pas, je suis sûr que ça va passer vite. Et on va faire comme on a dit. Tu vas te servir du nom de Pansy Parkinson pour m'écrire au cas où quelqu'un tomberait sur nos lettres par hasard.

- N'empêche, le château à nous tous seul pour les fêtes, ça aurait été chouette.

Il me prend dans ses bars puis me donne un baisé sur le front. Je relève ma tête pour tenter de l'embrasser, il se penche alors pour me donner un bisou sur la joue. Exaspérée, je me dégage de ses bras et le regarde déçue.

- Est-ce que ça va toujours être comme ça entre nous?

- Comment?

- Comme deux enfants qui se tiennent la main pour la première fois.

Visiblement, il ne comprend pas où je veux en venir. Depuis le départ, c'est comme ça entre nous. On est ensemble, mais on se comporte comme deux enfants : un câlin par-ci, un bisou sur la joue par-là. Je décide donc de prendre les choses en main et j'avance une deuxième fois vers lui jusqu'à ce que nos lèvres soient à quelques centimètres l'une de l'autre. Il comprend où je veux en venir et il recule.

- Pourquoi? Ça fait un mois environ qu'on est ensemble, et tu ne m'as toujours pas embrassé. Je comprends pas où est le problème. On est ensemble ou pas?

- Il me regarde sans rien dire.

- Draco!

Je sens ma gorge se serrer.

- S'il te plait, dis-moi que ce n'est pas moi qui me suis fait des idées.

Toujours pas de réponse de sa part, il détourne son regard.

- Victoria. Nous deux, c'est tellement improbable.

- Effectivement, c'est drôle non?

Un long silence s'installe entre nous. Il regarde dans le vide et semble chercher ses mots.

- Je ne comprends pas, qu'est-ce que tu veux dire? Tu préférais qu'on ne se voit plus?

Mon cerveau se met à aller très vite et à envisager toutes les possibilités. Nous deux, c'est improbable oui et alors? Je dois lui faire comprendre que je n'en ai rien à faire des probabilités.

- Peu importe qui est ta famille ou que tu sois un Serpentard, je t'aime Draco, c'est tout ce qui compte.

Tout d'un coup, c'est comme s'il venait de s'apercevoir de ma présence. Ses yeux se détournent du vide pour me fixer très surpris, mais il reste muet. Des larmes commencent à couler sur mes joues. Notre relation vient à peine de commencer et déjà je sens que la fin approche. Toujours sans rien dire, il dépose sa main droite sur ma joue et essuie délicatement mes larmes avec son pouce.

- Je suis désolé, je ne voulais surtout pas te faire pleurer. C'est vrai, j'ai toujours pris soin de garder une certaine distance entre nous. C'est le moyen que j'ai trouvé pour pas avoir le cœur brisé. Malgré les apparences, ma vie c'est plutôt difficile ces derniers temps. Être avec toi c'est la seule bonne chose qui me soit arrivée cette année et j'ai peur que ça s'arrête. Est-ce que, c'est trop demander qu'on prenne juste un peu plus notre temps? Tout ça est arrivé très vite et ça ne tient qu'à un fils.

- Moi non plus je n'ai pas envie d'avoir le cœur brisé. Je trouve ça difficile de mentir à tout le monde, je suis tannée qu'on se voie toujours en cachette, de pas pouvoir dire aux autres que je t'aime et à quel point, malgré les apparences t'es une bonne personne. Mais je le supporte quand même parce que, ce qui compte pour moi, c'est qu'on puisse être ensemble malgré tout. On ne va quand même pas se marier demain, je veux juste qu'on soit ensemble pour vrai.

Il me regarde sans me voir et ne répond rien. Je ne parviens pas à deviner le fond de sa pensée, mais j'ai l'impression que quelque chose le torture de l'intérieur.

- Je ne sais pas ce qui te préoccupe à ce point. Est-ce que c'est une question de pureté du sang? Est-ce que c'est parce que je suis amie avec ton pire ennemi? Ou est-ce une toute autre histoire dont tu refuses de me donner les détails? Demain, on quitte chacun de notre côté pour les vacances de Noël. Profite de ce temps pour penser à ça peu importe les épreuves qu'on aura à traverser, je veux qu'on les affronte ensemble. Je me fiche bien que tu sois un Malfoy ou non. Alors tu as le choix, on est ensemble à 100% ou on ne l'est pas du tout. À toi de voir.

La soirée s'est terminée abruptement. Je ne lui ai pas laissé le temps de réfléchir à ce que je lui ai dit et je suis partie. J'étais trop bouleversée pour rester et j'avais terriblement peur qu'il me réponde tout de suite et que ce ne soit pas la réponse que j'espère. Seule dans la salle commune de Gryffondor, je n'ai pas la tête à aller me coucher. Je repense à ce qu'on s'est dit et les larmes me montent aux yeux. Je me fais la plus petite possible dans mon fauteuil et je serre un coussin contre moi pour tenter de ne pas pleurer. Si au moins j'avais pu parler de tout ça à quelqu'un.

Never cared for what they say
Never cared for games they play
Never cared for what they do
Never cared for what they know
And I know

So close no matter how far
Couldn't be much more from the heart
Forever trusting who we are
No nothing else matters

- Nothing else matters, Metallica