Note : Rahlalalalalala j'ai mis un temps à pouvoir le commencer celui-là (c'est pas facile, la vie !)… donc, dans ce chapitre : James/Lily (on y prend goût quand même) et le début de l'intrigue principale (il était temps) ! Bon ben j'ai rien d'autre à dire, ça me change, mdr… so let's go ! Ah oui et je tiendrais à préciser que le rating M se justifie en fin de chapitre (et je vous dis même pas avec qui… z'avez qu'à lire, NA) !
Chapitre 5 : Sous la pluie
Cela faisait une semaine que Shan et Sirius sortaient ensemble. Par conséquent, cela faisait une semaine que Lily passait un temps impressionnant à la bibliothèque, dans le simple but de s'éloigner d'eux. De même que pour Pétunia, n'allez surtout pas imaginer que le poids qui menaçait de broyer son cœur chaque fois qu'elle les voyait ensemble était celui de la jalousie, si vous tenez à la vie.
Présentement, Lily était en train de faire son devoir d'histoire de la magie, bien que Binns oubliait perpétuellement qu'il donnait des devoirs à ses élèves. Tout le monde s'entendait pour dire que noircir les énormes quantités de parchemin qu'il demandait de sa voix absente et éthérée représentait un gaspillage, et ce, pour bien des aspects : temps, énergie, parchemin et encre, notamment.
Le travail que Lily était en train de faire portait sur les écoles de magie dans le monde. Le fantôme avait demandé à ses élèves de trouver une école (autre que Poudlard, bien sûr) et d'écrire tout ce qu'ils trouveraient sur l'école qu'ils auraient choisis : son histoire, sa position géographique, les cours qu'elle dispensait, tout. La jeune fille était donc en train d'éplucher une longue liste de noms d'établissements scolaires (dont la quasi-totalité ne lui évoquait rien du tout), lorsque son regard s'arrêta sur un nom connu. Mâh-Pao. Elle demeura un instant immobile, figée. Pourquoi n'y avait-elle pas songé plus tôt ? L'ancienne école de son amie serait parfaite pour ce travail, d'autant plus qu'elle en savait un tout petit peu sur Mâh-Pao. De plus, d'un point de vue strictement personnel, il serait intéressant d'en apprendre un peu plus sur l'école qu'avait fréquentée Shan avant son arrivée ici.
Néanmoins, la Gryffondor hésitait. Sans savoir pourquoi, elle avait l'impression que ce serait une espèce de violation de l'intimité de la préfète-en-chef. Comme si elle s'autorisait, sous le couvert d'un devoir, à fouiller une partie du passé de l'Asiatique. Lily Evans secoua la tête. C'était ridicule. Shan ne lui en voudrait jamais pour ça, d'autant plus qu'elle ne le saurait probablement jamais. Lily se leva et se lança dans des recherches de documentation. Après deux heures, elle n'avait trouvé qu'un livre, intitulé simplement « Mâh-Pao », et dut se résigner à utiliser ce grimoire comme unique source d'information. Lily alla se rasseoir et entama sa lecture, tout en prenant des notes :
« Mâh-Pao fut fondée il y a environ 800 ans, dans les montagnes les plus reculées de Chine, par un homme et une femme. L'homme portait le nom de Ling Pao, et la femme répondait au nom de Mayu Mâh. Ils avaient pour ambition d'élever le plus grand lieu de savoir magique de toute l'Asie. Leur vœu fut exaucé : la bibliothèque de l'école devint, au fil du temps, la plus importante du continent.
Un jour, donc, ils décidèrent de passer des paroles aux actes et utilisèrent leurs puissants pouvoirs magiques pour construire une école. De l'extérieur comme de l'intérieur, le bâtiment avait des allures de temple. Ils lui donnèrent le nom de Mâh-Pao. Il fallait maintenant décider de la manière qu'il conviendrait de dispenser le savoir.
Sages, Ling et Mayu avaient appris des erreurs des quatre fondateurs d'une école anglaise du nom de Collège Poudlard, dont les élèves paraissaient avoir pour seul dessein de creuser chaque jour davantage le fossé séparant ce qu'ils appelaient leurs maisons. Les quatre fondateurs de Poudlard, selon Ling et Mayu, avaient commis l'erreur de se baser sur trop de valeurs différentes, divisant les élèves comme aucun instructeur décent ne devrait le faire. Ils refusèrent donc toute division et se concertèrent à propos des valeurs qu'ils souhaitaient transmettre à leurs futurs disciples. Savoir, courage, discipline et adresse, voilà ce que l'homme et la femme décidèrent que tous devaient apprendre à posséder.
Les premiers disciples arrivèrent bientôt. Peu nombreux d'abord, ils affluèrent de plus en plus au fur et à mesure que Mâh-Pao gagnait en popularité et en renommée. Les enfants étaient recrutés à l'âge de onze ans, et c'est à vingt ans qu'ils sortaient de leur école. Selon Ling Pao et Mayu Mâh, c'était le temps nécessaire pour une formation complète et approfondie. En plus des cours classiques de magie que l'on retrouve à Poudlard, Mâh-Pao dispensait des cours de discipline, d'arts martiaux, de géographie et de culture. Ces cours, particuliers à cette école, avaient pour but d'approfondir la connaissance de soi et celle du monde. De plus, Mâh-Pao était la seule école au monde à dispenser des cours d'ancienne magie.
Mâh-Pao fut malheureusement attaquée et détruite l'année dernière par des mages noirs, et peu de personnes ont survécu au désastre. »
Lily mit un point final à son travail et s'autorisa un petit sourire satisfait. Le dernier point venait de sa culture personnelle, le grimoire étant trop vieux pour faire mention d'un événement aussi récent. Une réalité la frappa soudain. Mayu Mâh. Shan-Rhâ Mâh-Nee. Son amie pouvait-elle être une descendante de la co-fondatrice de Mâh-Pao ?
Ses pensées furent interrompues par un murmure :
- Lily ?
La rouquine se retourna brusquement. Derrière elle, Shan était assise sur une chaise, les jambes repliées sous elle, l'observant de ses yeux magnifiques. Depuis combien de temps était-elle là ?
- Quoi ? demanda-t-elle d'un ton plus abrupt qu'elle ne l'aurait souhaité.
Shan encaissa et continua de la scruter avec attention.
- Lily, est-ce que ça va ?
- Superbement, répliqua Lily avec raideur.
L'Asiatique secoua la tête pour signaler qu'elle n'en croyait pas un mot.
- Lily, viens faire un tour avec moi à Pré-au-Lard.
- Tu n'y vas pas avec Sirius ?
Encore une fois, le ton était abrupt, mais là, c'était volontaire.
- Non, il y va avec ses amis et j'ai pensé…
- Que je serais un excellent bouche-trou ?
- … que ce serait bien qu'on y aille toutes les deux. Enfin, Lily, qu'est-ce qui se passe au juste ?
- Rien, absolument rien.
C'était vrai. Et c'était bien ça le problème. James avait tenu sa promesse, il ne la regardait même plus. Et il était inutile de tenter de prétendre que ses regards, ses tentatives de l'inviter à sortir avec lui ne lui manquaient pas. En vérité, c'était là la raison de son irritabilité. Elle s'en moquait éperdument, que Shan sorte avec Sirius. Ce qui l'embêtait, c'était qu'elle le fasse alors qu'elle-même avait été trop bête pour saisir l'occasion.
- Quoi ? demanda Lily en voyant que Shan la dévisageait en secouant légèrement la tête.
- Sors avec James, Lily, dit simplement la jeune fille en se levant. Il est temps.
Sans lui accorder une autre parole ou un regard, Shan-Rhâ quitta la bibliothèque, laissant une Lily abasourdie devant son devoir d'histoire de la magie. « Sors avec James ». D'abord Remus, et maintenant, Shan. Était-ce une conspiration ? Combien James les payait-il pour lui répéter ça aussi inlassablement ? Brusquement, la jeune fille fourra ses affaires dans son sac et sortit de la bibliothèque. Elle avait besoin d'air. La sorcière fila dans son dortoir, le temps de jeter son sac sur son lit et de prendre une veste, puis sortit dans le parc.
Elle marcha seule dans l'herbe verte du parc de Poudlard, sa longue chevelure de feu qu'elle avait mis des années à domestiquer dansant dans la brise rafraîchissante de l'automne anglais. Lily réprima un grognement en voyant, au loin, un couple occupé à communiquer d'amygdales à amygdales. Un brun et une rousse, en plus. Le hasard semblait prendre un malin plaisir à la narguer en lui montrant ce couple qui aurait très bien pu être James et elle si elle n'avait pas une telle tête de mule.
Le sang de la préfète se glaça soudainement dans ses veines lorsqu'elle reconnut le garçon. Elle reconnaîtrait ces cheveux de jais perpétuellement décoiffés entre mille. James. Elle croisa les bras pour retenir un frisson qui n'avait rien à voir avec la température ambiante. Tentant désespérément d'oublier l'horrible nœud qui s'était douloureusement formé dans ses entrailles, Lily Evans tourna les talons et repartit d'un pas vif dans l'autre direction.
L'attrapeur faisait courir ses mains sur le dos fin de la rouquine, qui eut un léger sourire avant de laisser ses lèvres s'égarer dans le cou du jeune homme.
- Lily… laissa-t-il échapper en un murmure.
Le nom s'était imposé de lui-même dans sa bouche, comme animé par une volonté propre, faisant fi de son esprit pour passer sans permission la barrière de sa bouche. En réalité, il n'eut conscience d'avoir commis une bévue uniquement parce que la fille s'était arrêtée brusquement en entendant le nom, le regardant avec des yeux ronds… et noisette. James secoua la tête. Cette fille n'était pas Lily. Elle ne le serait jamais… Lily était unique. En dépit de ses efforts pour faire une croix sur Lily Evans, il en revenait donc au point de départ : il l'aimait. Il se leva.
- Où est-ce que tu vas ?
James ne répondit pas et s'en alla, laissant seule sur le banc la fille complètement ahurie. (NdA : Oué… elle est molle, la fille, mdr ! Un mec me ferait un coup pareil, il se prendrait une baffe)
Il passa devant le banc où Lily avait fini par s'asseoir, les bras et les jambes croisés, ses yeux d'émeraude fixant le sol avec une telle intensité qu'on aurait dit qu'elle tentait de le transpercer avec son regard d'acier. Le jeune homme avait fait d'honorables efforts pour ne pas la regarder, mais une question lancée dans son dos réduit tous ses efforts à néant :
- C'était comment ?
Le ton était amer, haineux, avec une pointe de déception et de tristesse, sans que James puisse comprendre pourquoi. Il se retourna lentement, les sourcils froncés.
- De quoi tu parles ?
- La fille, répliqua Lily d'un ton cinglant. Tu devrais y retourner, je ne suis pas sûre qu'elle puisse respirer par elle-même.
Il réprima un léger sourire. C'était donc ça.
- Lily Evans serait-elle jalouse ?
- Dans tes rêves.
Mais son regard la trahissait. « Et elle est menteuse en plus », se dit le préfet.
- Bon. Puisque tu n'as rien d'autre à me dire…
Il lui fit un signe de la main avec un sourire légèrement narquois et commença à s'éloigner.
- James !
Il sentit une main chaude et douce sur sa peau. Lily s'était levée du banc de pierre et l'avait attrapé par le poignet pour le retenir. James se retourna avec une lenteur calculée vers elle, une lueur d'interrogation dans les yeux, ignorant superbement la pluie qui commençait à tomber avec intensité. Le menton de Lily tremblait, sans qu'on puisse savoir si c'était un effet de la pluie froide ou d'une forte émotion.
- Je t'aime, dit-elle dans un souffle.
Le cœur du jeune homme s'arrêta de battre un court instant avant de se mettre à battre avec une telle force qu'il était persuadé que Lily pouvait l'entendre.
- Pardon ? demanda-t-il en clignant des yeux.
Qu'essayait-elle de communiquer ? Était-ce là sa nouvelle manière de dire « Dégage, tête d'œuf pourri » ?
- Ça m'aura pris presque deux ans, beaucoup de remarques extérieures et une tirade comme quoi tu laissais tomber pour m'en rendre compte parce que je suis vraiment mais alors là vraiment bête, mais je t'aime, James.
Silencieusement, James leva une main pour écarter les mèches longues humides qui collaient sur le visage pâle de la jeune fille. Avec lenteur, comme s'il avait peur qu'elle disparaisse s'il faisait un mouvement trop brusque, il déposa ses lèvres sur les siennes.
Lily sentit son cœur fondre à ce contact. Elle avait toujours imaginé que, si un jour, par une « terrible malchance », James venait à l'embrasser, ce serait sauvage, qu'il la dévorerait littéralement. Au contraire, c'était doux et tendre. Il semblait prendre un malin plaisir à étirer le moment, savourant chaque seconde, comme un enfant déballant avec soin et méticulosité un cadeau attendu depuis fort longtemps. Après un temps indéterminé, il sépara sa bouche de la sienne pour la détailler avec soin, puis ferma les yeux.
Il voulait graver cette image à jamais dans son esprit : Lily Evans, aussi trempée par la pluie qu'il devait l'être, le regardant de ses magnifiques yeux vert brillant remplis d'amour. Enfin. Juste au moment où il avait cessé d'espérer. C'était sans aucun doute possible la plus belle vision que James Potter puisse avoir dans toute sa vie. Elle se glissa dans ses bras, collant sa joue contre son torse. Il l'embrassa sur le dessus de la tête, humant au passage son parfum enivrant de vanille. Les jours de pluie étaient décidément les meilleurs de tous.
Plus tard, en rentrant dans la salle commune, ils virent Shan et Sirius en compagnie de Remus qui discutaient près du feu. Le trio tourna la tête vers les deux personnes qui venaient d'entrer dans la pièce. Les trois Gryffondor assis devant l'âtre de la cheminée eurent une pensée commune en voyant les doigts de James et de Lily entremêlés : « Enfin ! ». Le couple de préfets eut un léger sourire devant les expressions faciales des autres personnes présentes dans la salle.
- Et bien… dit James.
- C'est affirmatif, renchérit Lily.
- Oui ? demanda le trio, pendus à leurs lèvres.
James et Lily se regardèrent, leurs sourires s'élargirent et ils dirent :
- Il pleut.
Les quelques personnes présentes dans la pièce émirent des rires étouffés. Shan, assise sur le bras du fauteuil de Sirius, regardait son propre petit ami avec un léger sourire, réservant son « Je te l'avais bien dit » pour plus tard, jugeant que ce n'était guère le moment. Patmol leva légèrement les yeux au ciel, prêt à recevoir la remarque de Shan à n'importe quel moment. Lunard avait les yeux rivés sur les flammes. Le lycanthrope était heureux pour son ami, bien entendu, mais ressentait une pointe de tristesse en songeant à son propre amour, pour lequel le terme « impossible » semblait encore trop gentil.
Lily monta l'escalier qui menait au dortoir des filles pour se changer. Son amie se leva et la suivit dans le dortoir, refermant la porte derrière elle avec un immense sourire.
- Alors, on suit enfin mes conseils ? Hé !
Lily venait de lui lancer à la figure sa veste noire, alourdie par la pluie.
- Non, vraiment, Lily, dit Shan en s'amusant visiblement à la provoquer. Tu devrais m'écouter plus souv…
Elle s'interrompit, et ce, pour une excellente raison : Lily, feignant d'être vexée, lui avait jeté son t-shirt écarlate avec un regard noir. L'Asiatique s'inquiéta un temps : son amie était-elle vraiment énervée ? Elle perdit tout doute en la voyant éclater de rire.
- Tu devrais voir la tête que tu fais ! s'exclama Lily en riant.
- Tu ferais la même à ma place ! rétorqua Shan.
- Je croyais que Sirius devait aller à Pré-au-Lard, fit remarquer la rousse en enfilant une longue jupe noire.
- Et il y est allé, avec Remus, répondit Shan-Rhâ. Le blanc, dit-elle en voyant son amie hésiter entre deux chemisiers. Mais ils sont revenus plus tôt que prévu.
- À cause de la pluie ?
- Non, la pluie, ça n'embête pas les Maraudeurs, dit Shan avec un sourire taquin.
Les joues de Lily virèrent au rose et elle s'appliqua à sécher ses cheveux avec sa baguette, dans le simple but de s'occuper.
- Le fait est que tout le monde a été obligé de revenir, continua la jeune fille aux cheveux noirs. Je crois que… enfin, Sirius m'a dit qu'il a entendu deux professeurs dire qu'il y avait eu une attaque, au village. Mais même les professeurs n'avaient pas trop l'air de savoir ce qui s'était vraiment passé.
- Étrange, dit Lily en fronçant les sourcils.
- Je ne te le fais pas dire.
Elles sortirent du dortoir en parlant du curieux événement. Les cinq Gryffondor discutèrent pendant un moment, de l'attaque et d'autres choses, jusqu'à être si affamés qu'ils décidèrent de descendre dîner. La petite bande était à mi-chemin lorsque la voix magiquement amplifiée d'Albus Dumbledore s'éleva dans l'école et le parc :
- Tous les élèves doivent se rendre immédiatement dans leur salle commune et y rester jusqu'à nouvel ordre.
Les gens dans les couloirs commencèrent à se regarder avec nervosité, l'inquiétude montait.
- Demeurez groupés autant que possible, et je ne veux surtout pas de panique ! Les membres du personnel et les préfets-en-chef sont attendus dans mon bureau tout de suite !
Shan et Sirius prirent la direction du bureau du directeur.
- Qu'est-ce qui se passe ? demanda le préfet-en-chef en avançant à contre-courant dans une mare d'élèves plus ou moins paniqués.
- Aucune idée ! répondit son homologue féminin.
- Peut-être une autre attaque ?
- Deux dans la même journée ? Dans ce cas, ça ne pourrait pas être du hasard. Ils doivent chercher quelque chose qu'ils n'ont pas trouvé à Pré-au-Lard.
La jeune fille était nerveuse, fait qu'elle tentait de cacher de toutes ses forces. Tout ça lui rappelait beaucoup trop l'attaque de Mâh-Pao. Le seul lien entre les trois événements, si lien il y avait, c'était elle.
- WARRINGTON, MALEFOY ! cria-t-elle. Dans votre salle commune, et plus vite que ça !
Elle venait de voir les deux Serpentard prendre une direction qui n'était certainement pas celle des cachots. Et puis, il fallait bien passer ses nerfs quelque part. Warrington prit la bonne direction, mais Lucius Malefoy ne se soucia pas de l'ordre de Shan.
- MALEFOY ! hurla-t-elle en sortant sa baguette pour amplifier sa voix, manquant de défoncer les tympans de ceux qui l'entouraient. DEUX FOIS ! VA DANS TA FICHUE SALLE COMMUNE SI TU NE VEUX PAS QUE ÇA SE FINISSE À L'INFIRMERIE ! Et ça vaut pour vous deux aussi ! ajouta-t-elle à l'adresse de Bellatrix Black et de Rodolphus Lestrange qui semblaient se croire tout permis au même titre que Malefoy.
- Shan, laisse tomber, dit Sirius en l'attrapant par le poignet pour l'entraîner derrière lui. Qu'ils aillent se faire tuer si ça leur chante, on s'en moque !
Ils finirent par se trouver dans un couloir vide, non loin du bureau de Dumbledore. En fait, lorsqu'ils tournèrent un coin et virent la statue qui en marquait l'entrée, ils virent aussi les cinq hommes vêtus de noir qui la gardait. L'un deux cria quelque chose dans une langue étrangère à Sirius en pointant Shan avec sa baguette.
- Incarcerem !
- Protego ! s'écria Sirius en se plaçant devant Shan qui n'avait pas sa baguette.
Nouvel ordre lancé dans la même langue. Les cinq hommes braquèrent leur baguette vers Sirius.
- Avada Kedavra !
Cinq rayons de lumière verte se dirigèrent vers Sirius, qui fut sauvé par l'intervention de Shan : l'Asiatique le saisit par la taille et le tira violemment vers elle. Ils s'écrasèrent lourdement sur le sol, mais, au moins, tout le monde était vivant.
- Va-t'en, dit-elle en un souffle. Ils vont te tuer, ce n'est pas toi qu'ils veulent.
- Je vais les retenir, dans ce cas. Transforme-toi et fuis !
- Non, pas cette fois.
- Quoi ?
- SIRIUS, VA-T'EN !
Un maléfice frappa le plafond de pierre au-dessus d'eux. Shan roula pour éviter les morceaux qui tombaient, mais Sirius n'eut pas le même réflexe et reçut plusieurs morceaux sur lui.
- Sirius !
Elle s'élança vers lui et vit, à sa respiration faible, qu'il était simplement inconscient. Shan chercha la baguette de Sirius du regard. Elle la trouva rapidement, mais constata aussi rapidement qu'elle était parfaitement inutilisable : un morceau de pierre l'avait cassée en deux.
- Attrapez-la ! hurla un des hommes dans sa langue.
Shan s'accroupit pour éviter le sortilège qu'on lui lançait. Le rayon lumineux finit dans une armure, qui se fracassa sous le choc. Quelque chose tomba devant Shan. Une lance. Du moins, ça avait du en être une, même si la pointe métallique ne s'y trouvait plus. Shan attrapa le long bâton et se redressa. Il était temps que ses cours d'arts martiaux de Mâh-Pao servent à quelque chose.
- Toi et moi, dit-elle en mandarin à celui qui semblait être le chef. Pas de baguette. À l'ancienne.
- Et quand j'aurai gagné, on t'emmène ? demanda l'homme dans la même langue.
- Quand je t'aurai écrasé, vous me laisserez tranquille pour toujours.
Sans se laisser démonter, l'homme acquiesça d'un signe de tête et tendit sa baguette à l'un des autres hommes avant de se saisir d'une lance, qu'il débarassa de sa pointe de métal en la frappant sur le mur d'un geste rapide et précis. Il ne fallait pas risquer de la tuer. De toute manière, ce n'était jamais qu'une gamine dont l'enseignement était incomplet. Elle serait facile à neutraliser.
Ils se tournèrent autour, bâton en main, tentant de faire céder l'autre avec la seule force d'un regard menaçant. Puis, sans crier gare, l'homme vêtu de noir attaqua. Shan para le coup avec son bâton, mais l'attaque était si forte que son bâton se cassa en deux. Elle se retrouva donc avec deux bâtons dans les mains. Shan amorça un geste pour le frapper au visage avec l'un d'eux, mais, impassible, son adversaire saisit le bâton dans sa main droite et, d'une poussée, l'envoya sur le sol, où elle s'écrasa avec bruit, le souffle coupé. Il s'approcha lentement de l'Asiatique, qui eut un réflexe typiquement féminin : elle replia une jambe et lui donna un coup de pied dans l'entrejambes. Le maître d'arts martiaux de Mâh-Pao avait beau dire que les talons hauts étaient le pire ennemi de l'équilibre d'une femme au combat, ils faisaient mal lorsqu'on frappait avec. (NdA : Et là, j'entends tous les mecs faire « Ouch », mdr !)
- Je ne verrai plus jamais cette petite de la même manière, commenta le chevalier du Catogan, qui s'était déplacé pour voir le combat.
Shan profita de la courte pause accordée par la douleur de son adversaire pour se relever d'un bond souple. Toutes les cellules de son corps lui criaient de fuir. De se transformer et de déguerpir. Même son orgueil avait cédé, s'inclinant devant sa raison. Ces hommes seraient bien embêtés de courir derrière un chat dans ce château immense, après tout. Mais si elle le faisait, elle savait que ça finirait comme à Mâh-Pao. Ils tueraient plein de gens avant de se décider à abandonner, et elle ne pouvait pas accepter qu'un second massacre ait lieu à cause d'elle.
L'ennemi eut un mouvement si rapide pour se placer derrière la jeune fille que Shan n'eut conscience qu'il avait bougé uniquement parce qu'il lui avait attrapé le poignet, qu'il tordait cruellement. Elle cria, les larmes aux yeux.
- Tu abandonnes ? suggéra l'homme.
Shan serrait les dents si fort qu'elle avait peur qu'elles se cassent. Il la projeta contre un mur, et elle perdit contact avec la réalité. Elle eut tout juste le temps d'entendre des pas de course avant de sombrer dans l'inconscience…
Lorsqu'elle se réveilla, elle était allongée sur un lit à l'infirmerie. Le poignet que l'homme avait maltraité était entouré d'une attelle de poignet (NdA : un truc comme ça : http/www.rehbandshop.ch/deutsch/images/artikel/7010.jpg). Apparemment, on n'avait pas jugé son état préoccupant, puisque personne ne surveillait son réveil. À côté d'elle, l'infirmière s'affairait entre deux lits. Elle était sûre que la personne allongée sur le lit le plus près d'elle était Sirius. Qui était l'autre ? Elle se leva pour s'approcher. C'est alors qu'elle remarqua James, assis sur une chaise entre les deux lits, la tête entre les mains, atterré. La préfète-en-chef leva les yeux vers le second lit pour avoir la confirmation de ce qu'elle appréhendait.
Lily. Ses yeux étaient clos, sa respiration était désespérément faible et elle était pâle comme la mort.
- Ah, vous êtes réveillée, dit l'infirmière d'un ton un peu brusque en la voyant. Prenez ça.
Elle lança un pot d'onguent que Shan-Rhâ attrapa de sa main valide.
- Montrez-vous plus utile que Potter et appliquez ça sur les blessures de Black.
Elle avait l'air franchement de mauvaise humeur. L'Asiatique jugea préférable de ne pas protester et entreprit de faire ce que la femme lui avait demandé. Lorsque l'infirmière eut fini ce qu'elle avait à faire, les deux élèves étaient toujours inconscients. Elle voulut donc renvoyer Shan et James, mais le regard on ne peut plus meurtrier de Shan-Rhâ Mâh-Nee la fit changer d'idée et elle alla s'enfermer dans son bureau.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? murmura Shan en prenant la main froide de Sirius entre les siennes. Vous n'étiez pourtant pas loin de la salle commune.
James releva la tête, le regard lointain, les yeux rouges et brûlants à force de retenir ses larmes.
- C'est ma faute, dit-il d'une voix étrangement basse. Je l'ai emmenée dans un passage secret, pour arriver plus tôt à la salle commune. En sortant du passage, on est tombé sur quelques hommes habillés en noir. Ils ont jeté un drôle de sort…
Il ferma les yeux derrière ses lunettes et une larme, unique et silencieuse, glissa lentement le long de sa joue.
- On s'est effondrés tout les deux, mais je sais pas pourquoi, on dirait que Lily a été plus touchée que moi. Je ne sais pas après combien de temps je me suis réveillé, mais ça n'a pas dû être bien long, et quand je me suis réveillé, elle était toujours comme ça… alors je l'ai emmenée. L'infirmière a dit qu'elle n'avait jamais vu un truc pareil. Alors, elle ne sait pas comment réveiller Lily…
Il enfouit son visage dans ses mains.
- Ni même si elle va se réveiller.
La porte s'ouvrit avec fracas.
- MADAME SMITTERS ! cria une voix masculine.
Les deux Gryffondor se retournèrent brusquement vers la porte. Deux garçons venaient d'entrer, tenant tous les deux une fille sans connaissance dans leurs bras. L'infirmière sortit en coup de vent de son bureau.
- Merlin Tout-Puissant ! s'écria-t-elle en voyant l'état des deux filles. Allongez-les sur un lit, Messieurs Lestrange et Malefoy !
Lucius déposa Narcissa sur un lit, pendant que Rodolphus faisait de même avec Bellatrix.
- Laissez-moi deviner, dit-elle avec humeur en commençant à examiner Narcissa, qui était plus blême que jamais. Un ou plusieurs des intrus vous a jeté un enchantement inconnu, vous vous êtes effondrés tous les quatre, mais seulement vous, Monsieur Malefoy, et vous, Monsieur Lestrange, vous êtes réveillés après ?
- On peut dire ça comme ça, répondit Lucius en étirant le coup pour voir Sirius. Black a la même chose ? Il aurait la constitution d'une femme ?
- Qui a la constitution d'une femme ? grogna Sirius, qui venait de s'éveiller et qui clignait des yeux en regardant autour de lui.
Il vit alors les trois jeunes filles inconscientes : une amie et deux cousines. Des explications s'imposaient.
- Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-il en se redressant brusquement.
Patmol retint un grognement de douleur lorsque Madame Smitters l'écrasa d'une main ferme sur son lit.
- Repos ! aboya-t-elle.
Elle regarda les quatre personnes de l'infirmerie n'étant pas blessées.
- Vous, dehors.
- Mais ! protestèrent les deux Gryffondor et les deux Serpentard d'une même voix.
- J'ai quatre patients sur les bras, alors : DEHORS !
Elle les fit sortir sans ménagement et claqua la porte derrière eux pour retourner à son travail. Shan et James marchaient silencieusement dans les couloirs, ne sachant quoi dire pour meubler le silence. Ils passèrent devant le bureau de Dumbledore. La préfète-en-chef s'arrêta.
- Il faut que je voie Dumbledore, dit-elle. Ça ne te gêne pas ?
- Non, c'est bon, vas-y.
Elle le remercia, dit le mot de passe (« Cognard à l'orange »), monta l'escalier et cogna à la porte.
- Entrez, dit une voix à l'intérieur.
Shan entra.
- Mademoiselle Mâh-Nee, dit-il sans paraître s'étonner. Asseyez-vous.
- Professeur, dit-elle à la seconde où ce fut fait, je dois vous parler.
- Je m'en doute, répondit le directeur avec un léger sourire amusé.
- Il faut que je quitte cette école, c'est extrêmement important.
- Voilà qui est surprenant, dit-il sans pourtant sembler étonné le moins du monde. Pourquoi cela ?
- Si je reste, il va y avoir plein d'autres attaques comme celles d'aujourd'hui. Plein de gens à Mâh-Pao sont morts à cause de moi. Aujourd'hui, Sirius a failli y passer et il y a trois filles à l'infirmerie inconscientes sans qu'on sache ce qui les a mis dans cet état. C'est MOI qu'ils veulent, ils veulent la dernière descendante de Mayu Mâh pour… pour je ne sais quoi ! Et arrêtez de me regarder comme ça !
En effet, Albus Dumbledore l'observa, légèrement souriant, sans se départir de son calme habituel, malgré l'état d'énervement frôlant la panique de la jeune fille qui lui faisait face.
- Croyez-vous que j'ignore les légendes qui entourent l'histoire de Mâh-Pao, Mademoiselle Mâh-Nee ? Je vais vous épargner un silence embarrassant : je suis au courant. Sans vouloir me vanter, peut-être que j'en sais même plus que vous-même. Un comble, quand on y pense.
Désarmée par l'attitude calme et quasi-désinvolte du directeur, Shan ne sut quoi dire.
- Si vous savez le danger que je représente…
- Vous ne représentez pas un danger, répondit-il avec sagesse. Ces hommes en représentent un. Pour les autres et pour vous. Par conséquent, vous resterez ici, où vous serez le mieux protégée.
Le regard d'Albus Dumbledore était si décidé que même Shan-Rhâ Mâh-Nee ne discuta pas. La préfète-en-chef prit congé et revint dans sa salle commune. Un bref regard à ses vêtements, déchirés en quelques endroits à cause du combat qu'elle avait mené (et, disons-le, de la raclée qu'elle s'était mangée). La jeune fille soupira et alla dans sa chambre.
La sorcière retira ses vêtements et les jeta sur le sol. Elle les réparerait plus tard. Shan se retourna dans l'intention d'aller chercher d'autres vêtements dans sa garde-robe et se figea tout d'un coup. Se croyant seule, elle avait négligé de refermer la porte derrière elle. Le hic, c'était qu'apparemment, Sirius avait eu son congé de l'infirmerie. Il était donc debout dans l'embrasure de la porte, aussi tétanisé que Shan l'était. Lentement, elle s'approcha de lui et, avant qu'il ait pu faire le moindre mouvement, le serra dans ses bras. C'était idiot, mais en le voyant à l'infirmerie, elle avait eu peur de le perdre…
- Shan, dit Sirius, légèrement embarrassé.
Si elle ne le lâchait pas tout de suite, la situation avait toutes les chances du monde de… dégénérer. Elle recula son visage et plongea son regard dans le sien. D'instinct, Sirius avait passé ses mains autour de sa taille. Il se pencha légèrement et captura sa bouche en un baiser passionné. Shan frissonna légèrement en sentant la langue de Sirius jouer avec la sienne, malgré la chaleur qui envahissait son corps à ce simple contact. Ils reculèrent jusqu'à tomber sur le lit de Shan. La jeune fille eut tôt fait d'envoyer la chemise du Maraudeur sur le sol, dénudant un torse musclé qu'elle couvrit de baisers.
Sirius la débarrassa de son soutien-gorge et fit glisser sa langue brûlante jusqu'à un mamelon de la Gryffondor, qui gémit légèrement en arquant le dos. Elle lui retira son pantalon et le força à rouler sur le côté, se retrouvant au-dessus de lui. Shan adressa à Sirius un sourire indéfinissable avant de commencer à frotter son bassin contre le sien, lui arrachant des gémissements sourds. Elle se pencha pour l'embrasser et il la fit basculer, inversant leurs positions. Ce qui leur restait comme sous-vêtements alla rapidement rejoindre le sol. Le Maraudeur commença à aller et venir en elle, augmentant leur plaisir à chaque mouvement, jusqu'à ce qu'ils soient emportés tous les deux par une puissante vague de plaisir…
Et le mot de la fin : PFUI ! Surtout, ne jamais sous-estimer le coefficient de difficulté d'une scène pareille, c'est hyper dur à écrire ! Vos commentaires en reviews s'il vous plaîîîît, donnez signe de vie ! Ne serait-ce que pour me dire que c'est complètement nul et que je devrais imprimer ma fic pour mieux la brûler !
