Soif de vie
Disclaimer : Tout l'imaginaire de JK Rowling lui appartient, sauf Sophia et son entourage.
Merci pour vos reviews et bonne lecture !
---------------------
Chapitre IV : Mais peut-on seulement vivre ?
Plus de Poudlard… Si quelqu'un m'avait dit un jour que je regretterai cette vieille bâtisse, pleine de vieux croulants, je crois que je lui aurais ri au nez.
Dumbledore, dans sa grande bonté, a bien essayé de m'aider… Mais que pourrait-il faire ? Ce n'est pas Merlin non plus ! En plus la nouvelle de ma "maladie" a filtré, alors même avec toute sa bonne volonté, il n'y a aucune chance. Aucun parent ne voudra que je revienne à Poudlard.
Il a quand même tout fait pour que je me sente "bien". Il est venu me voir, il m'a envoyé Remus Lupin – oui, l'un des maraudeurs ! Il a dupé tout le monde pendant sept ans : c'est un loup-garou ! Mais même toutes les conversations de Lupin ne m'ont pas aidé… Un loup-garou, ce n'est dangereux qu'une fois par mois. Pas moi. Je ne suis pas un loup-garou. Je suis bien pire.
Un loup-garou, ça peut se promener en plein jour sans problème. Pas moi. Et ça m'enrage. Je n'en peux plus. Tout ce sang que j'avale, que mon corps réclame, mon esprit le vomit. Je ne me suis pas encore habituée à ma condition, d'après les médicomages. Dans quelques temps, ça ne me posera plus de problèmes. Mais je ne veux pas m'y habituer ! Rien que cette seule pensée me dégoûte…
Et pire que tout, les souvenirs reviennent, ils forcent les barrières de mon esprit que j'avais érigées pour limiter la douleur. Ils reviennent…
Et je me souviens de cet été où je nageais avec mon cousin William près des côtes sauvages de l'Espagne. On se séchait au soleil en discutant de tout et de rien, des potins de l'école. Je me souviens des promenades dans le parc de Poudlard avec Ann et Beth. Je me souviens des siestes de mai, près du lac. Je me souviens du soleil, des étés, des printemps. De mes amis. De mes projets. De mes rêves.
Et je pleure. Je pleure sur ce futur que je n'aurai jamais. Sur ce présent qui me fait horreur. Sur ce passé à jamais révolu.
Des larmes salées brûlent mes joues désormais plus pâles que les bougies qui m'entourent. Des larmes amères. Des larmes au goût de désespoir.
Qui a prétendu qu'un vampire ça ne pleurait pas ?
Un vampire.
Je me rends compte que c'est la première fois que je prononce ce mot.
Vampire.
Rien à faire, je ne l'aime pas. Et pourtant… pourtant c'est… moi.
Comment vit-on avec un corps, une âme que l'on n'aime pas ?
"Au moins, elle est vivante"Je vis, oui. Mais peut-on seulement vivre ? Peut-on vivre sans rêves, sans futur, sans projets, sans sorties, mais avec ces envies, ces redoutables envies qui vous rongent à l'intérieur, le cœur, l'âme, l'esprit et tous les sens, ces envies de soleil, de chaleur humaine, d'amour, ces envies de vie.
J'ai l'impression de me retrouver engagée dans une rue moldue, coincée par un panneau "voie sans issue".
J'ai atteint de bout de l'impasse. Il n'y a rien qu'un mur sombre, sans aucune ouverture, sans sortie.
Ah si, un minuscule trou, la lumière qui filtre au travers m'appelle. Et je sais alors ce que je dois faire…
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Le matin, une femme au visage fatigué entra dans la chambre de sa fille, sa petite fille qu'elle chérissait tant malgré le drame… Mais ce matin-là, la chambre était vide, baignée de la lumière matinale. La lumière ? La jeune femme se précipita dans la pièce, scrutant chaque recoin de peur de découvrir ce qu'elle redoutait. Et là, sur le bureau en bois clair, elle la trouva…
Maman, papa,
Je n'en peux plus. J'ai essayé, j'ai fait tout ce que j'ai pu, j'ai écouté tous les conseils, j'ai pris toutes les potions… mais je n'en peux plus. Je veux partir. Ne cherchez pas une autre raison, je suis simplement épuisée. Epuisée des regards de pitié, épuisée de mes pensées d'évasion qui emplissent mon esprit, quitte à le faire éclater, épuisée de chercher en vain une solution impossible.
Je vais encore partir sans votre autorisation, mais cette fois je sais ce que je fais. Je m'en veux de ne pas savoir vous remercier assez, de partir avant vous, de vous laisser. Mais non, pour ça je ne m'en veux pas. C'est mieux ainsi. Gardez l'image de la Sophia qui riait, qui jouait, qui criait… trop peut-être mais cette Sophia, c'est la vôtre. Oubliez le reste.
Ne vous en veuillez pas, c'est mon choix. Je veux au moins choisir cela. Je veux au moins que la maigre liberté qui me reste serve à cela.
Je vous aime. Adieu. Je vais réaliser le seul désir que je peux encore exécuter : accueillir l'Aurore.
Adieu.
Sophia
Le parchemin glissa de ses mains et retomba doucement sur le bureau. Des larmes s'écrasèrent bientôt sur lui, doucement, silencieusement. La jeune femme releva les yeux et son regard, à travers le rideau de larmes, tomba sur une photo, mise en évidence sur une étagère. Un cliché de Sophia. La jeune fille riait et souriait à l'appareil en agitant la main. Eternellement heureuse.
---------------------
Voilà, c'était le dernier chapitre... Merci d'avoir suivi cette histoire !
n'oubliez pas de me dire ce que vous en avez pensé !
