Disclaimer : Rien d'Harry Potter ne m'appartient, si c'était le cas je serai une femme, je serai plus âgé et bien plus riche. Cette fanfiction est une œuvre originale de White Squirrel du nom de 'The Accidental Animagus' (/9863146/). Merci à lui de me permettre de traduire ses textes!
Les reviews sont très appréciées mais ne sont bien sûr pas obligatoires.
T/N: Vous vous souvenez ce travail que je prépare depuis des mois? Vous y croyez si je vous dis que j'ai fait une erreur lors de l'inscription en session et n'ai pas eu le droit de le rendre? Hahaha Haaa
Des semaines passèrent. Albus Dumbledore et Minerva McGonagall enquêtèrent avec minutie, mais ne trouvèrent rien. Il n'y avait aucun mouvement d'aucun des anciens Mangemorts connus. Severus Rogue avait rapporté n'avoir rien entendu. Amelia Bones, quoiqu'elle n'ait eu accès qu'à une fraction de leurs informations, n'avait entendu aucun indice indiquant une interférence du Ministère, et aucunes rumeurs ne semblaient parcourir les milieux criminels magiques. Il semblait qu'Harry Potter avait disparu sans laisser la moindre trace.
Harry lui-même, bien sûr, était ignorant de tout cela. Il passait ses jours à essayer d'apprendre comment se comporter en véritable chat. Cela lui avait pris du temps pour assimiler les nouvelles odeurs et les nouveaux goûts. Il était un peu agacé de ne plus pouvoir distinguer la couleur rouge, et les autres couleurs étaient étrangement pâles, mais il ne voyait d'autres choix que d'accepter cela. Il errait dans les rues, suivant souvent d'autres chats, fouillait les poubelles pour trouver de la nourriture, et dormait énormément. Après quelques jours, il réalisa qu'il s'était aventuré hors de la ville. Il y avait peu de poubelles par là, mais il pouvait tout de même sentir une odeur alléchante. Il suivit la piste juste à temps pour entendre l'un de ces couinements très aigus et voir une taupe s'enfouir dans ses galeries. Il fit immédiatement volte-face et se jura de se contenter des poubelles (après tout, quel enfant de cinq ans, même un garçon, voudrait manger un rongeur vivant?), mais après plusieurs jours dans la campagne, il réalisa combien il était difficile de trouver de la nourriture et décida de réessayer. Cela lui prit quelques jours de plus avant de parvenir à attraper quelque chose et deux ou trois heures avant d'arriver à se résoudre à la manger, mais lorsqu'il le fit, il fut surpris d'à quel point une souris pouvait avoir bon goût. Il se demanda si elle avait meilleure goût parce qu'il était un chat ou si les humains passaient juste à côté de quelque chose.
Il continua à errer de ville en ville, sans vraiment se préoccuper d'où il allait. D'ici Novembre, il était devenu suffisamment bon à la chasse pour subvenir à ses besoins et il avait même commencé à toiletter sa fourrure avec sa langue, comme un véritable chat (bien qu'il détesta vraiment les boules de poils). Chasser se révélait amusant lorsqu'il était le chasseur, et non pas celui chassé par la bande de Dudley. Harry ne chasserait jamais des gens, cependant, juste de petits oiseaux et rongeurs. Oui, il appréciait sa vie en tant chat plus qu'il ne l'avait en tant qu'humain, à l'exception d'une seule chose: les nuits se faisaient de plus en plus froides. Il n'avait aucune envie de passer l'hiver entier en pleine nature, il avait donc rassemblé son courage pour essayer de trouver un humain prêt à l'accueillir.
Quelques jours de recherches lui avaient rapporté un bol de crème et un petit peu de foie, mais pas d'entrée dans la maison de qui que ce soit. Il venait juste d'entamer une nouvelle fois ses recherches lors du troisième matin lorsqu'il remarqua une petite fille avec des cheveux bruns en broussaille qui lisait un livre, assise sur un banc balançoire dans son jardin. Le vent souffla dans sa direction, et il saisit une odeur venant d'elle – une odeur étrange, mais étonnamment familière. Il s'approcha plus près pour l'examiner, ressentant soudain quelque chose qu'il n'avait plus ressenti depuis des semaines et ne sachant pas présentement comment l'accomplir: le désir de parler à quelqu'un.
Hermione Granger était la seule fille dans sa classe de CP (1) qui était déjà au stade des livres à chapitres. Quelques-uns d'entre était même encore en train d'apprendre à lire en fait. Les autres enfants la regardaient bizarrement parce qu'elle lisait des livres sans images, mais elle ne s'en préoccupait pas… trop. Les histoires étaient juste trop intéressantes pour se contenter des courtes avec pleins d'images.
(1) Les classes pour les Anglais s'organisent en 'Year 1', 'Year 2' etc… 'Year 1' correspondant à la première année de primaire, soit le CP en France. Pour donner une idée, l'année de fin d'étude secondaire (Terminale en France, Rhéto pour les Belges) correspond au 'Year 12'.
Elle était totalement absorbée par la lecture de l'un de ses romans lorsqu'elle entendit un petit miaulement et baissa les yeux pour voir un adorable chaton noir et blanc qui la fixait également en levant la tête avec les yeux les plus verts qu'elle ait jamais vu.
"Coucou, toi," dit la petite fille.
Le chaton se contenta de la fixer, miaulant une fois de plus.
"Est-ce que tu veux t'asseoir avec moi?" Elle tapota le banc à côté d'elle. A sa surprise, le chaton bondit sur le banc. Peut-être avait-il été dressé. Mais il n'avait pas de collier. Elle se demanda momentanément si ses parents la laisseraient avoir un chat. Elle tendit la main pour gratter le chaton derrière les oreilles, mais il eût un mouvement de recul à son mouvement.
"Oh, je suis désolé." Le chat recula un peu et miaula encore.
Hermione considéra retourner à son livre, mais un chaton était bien plus intéressant, même s'il ne se laissait pas trop approcher. "Alors… qu'est-ce que tu fais ici?" lui demanda-t-elle.
Le chaton fit un pas en avant et posa précautionneusement une patte sur sa jambe.
Elle était sûre que le chaton avait fait cela sans vraie raison, mais elle décida de jouer le jeu. Sans s'attendre à aucune réponse, elle dit, "Tu es venue me voir?"
Le chaton hocha la tête.
Les yeux d'Hermione s'écarquillèrent. Elle se pencha plus près, mais il recula un pas plus loin. "Est-ce que tu… me comprends?" demanda-t-elle.
Le chaton acquiesça encore.
"Wow… c'est fou!" elle tendit une main comme pour lui serrer la patte. "Je m'appelle Hermione. Et toi?"
Le chaton la fixa pendant un long moment, penchant sa tête sur le côté. Puis, un évènement se produisit auquel elle ne se serait jamais attendue. En un clin d'œil, le chaton grandit et se changea en un petit garçon aux vêtements en lambeaux, accroupi sur le banc et la fixant de ces mêmes yeux verts. Puis le garçon dit, "Harry."
"Ahhhh!" Hermione lâcha son livre et courut jusqu'à la maison.
Emma Granger entendit le cri de sa fille et leva les yeux de ses préparations pour le déjeuner juste à temps pour la voir se précipiter par la porte de la cuisine.
"Hermione - ?"
"Maman, maman, il y a un minou dehors qui s'est transformé en garçon!"
Cela comptait probablement parmi les choses les plus étranges que sa fille ait jamais dit, et il y avait pourtant eu quelques évènements particulièrement curieux auparavant. "Quoi, est-ce que c'est arrivé dans ton livre?" demanda Emma.
"Non, Maman, il est vraiment là! Viens voir!" Sa fille la prit par la main et la tira pratiquement à l'extérieur avec le même enthousiasme qu'elle réservait généralement pour la bibliothèque. Peu de choses l'arrêteraient dans cet état, mais le fait que ce n'était pas en lien avec un livre – et que c'était impossible – était un peu étrange, même avec son imagination.
"Hermione, il faut que je prépare le déjeuner, et…" Emma essaya de repartir, mais elle s'arrêta net lorsqu'elle passa par la porte et vit la petite forme accroupie sur le banc balançoire. Il avait l'air d'avoir peut-être quatre ou cinq ans, mais il était petit et maigre. Les connaissances médicales générales d'Emma acquises en école dentaire lui disaient qu'il était clairement en sous-poids. Pire, il était sale, vêtu d'habits à peine mieux que des haillons, et tremblait dans l'air froid du matin, comme s'il avait erré à l'extérieur des jours durant si ce n'est plus. Il avait aussi une méchante cicatrice sur le front et air hagard dans les yeux.
"Il a dit qu'il s'appelle Harry," dit Hermione, mais aucune des deux n'y prêta vraiment attention.
Le garçon croisa les yeux d'Emma et se rua vers le fond du jardin.
"Attends!" s'exclama-t-elle.
Harry voulait s'enfuir, mais quatre années de conditionnement à faire ce qu'on lui disait de faire combiné au souvenir que c'était lui qui avait voulu trouver quelqu'un qui puisse l'aider l'arrêtèrent. Il se retourna et attendit, tremblant face à la femme et la petite fille aux cheveux bruns assortis qui l'approchaient.
"Est-ce que ta maman et ton papa sont par ici?" demanda Emma.
Le garçon la fixa, puis baissa les yeux au sol. Après un moment, il secoua la tête tristement.
Hé bien, ça ne servait à rien d'attendre dehors alors. "Tu dois être gelé à rester dehors. Je t'en prie, entre; viens te réchauffer."
Le garçon fit un pas en arrière et son regard passa de l'une à l'autre, de toute évidence à la limite de s'enfuir à nouveau.
"Il a peur, Maman," dit Hermione, à la surprise de sa mère. Emma détestait devoir l'admettre, mais les capacités sociales de sa fille n'étaient pas vraiment au niveau de ses capacités académiques. Mais à présent, elle approchait le garçon lentement, le traitant toujours plus comme un chaton qu'un garçon sans qu'Emma le sache, et lui tendit lentement la main une fois de plus. "Tout va bien, on ne te fera pas de mal… Est-ce que tu as faim? Nous allions bientôt manger le déjeuner. Maman peut te faire un sandwich de plus."
A ce stade, Harry ne comprenait plus du tout ce qui se passait. Il ne se souvenait pas que quelqu'un lui ait jamais offert un sandwich. Il songea encore à s'enfuir. Mais cette fille, Hermione, semblait être vraiment gentille – juste assez gentille pour lui donner un peu d'espoir. Il hocha la tête et fit entendre un faible "mm-hmm" avant de lui prendre la main.
Emma observa la scène se déroulait avec une fascination croissante – et de l'inquiétude. Le petit garçon n'avait pas seulement une apparence terrible, mais il semblait aussi terrifié par elle et même nerveux à l'idée de tenir la main d'une fille de son âge, et ce n'était pas juste l'habituelle aversion envers les étrangers (2). Selon elle, c'était un très mauvais signe.
(2) Alors ici j'ai dû improviser un peu. En Anglais il était écrit 'and it wasn't because of cooties'. 'Cooties' désigne les poux, mais cela fait aussi référence à une aversion imaginaire sans raison d'un enfant envers un autre dans de l'argot américain (c'est du moins ce que j'ai trouvé).
Le fait qu'Hermione semblait être instinctivement capable de le gérer de façon à ne pas l'alarmer, hé bien, voilà qui était vraiment inhabituel.
Emma les précéda rapidement à l'intérieur de la maison et appela vers l'étage, "Dan, pourrais-tu me descendre une couverture s'il te plaît?" Elle se retourna pour voir le garçon se tenir sur le seuil et trembler tandis qu'Hermione essayait de le tirer par le poignet pour le faire entrer. Elle avait, bien sûr, pensé à ramasser son livre sur le chemin. "Tout va bien, tu peux entrer," dit Emma. Elle tenta de lui offrir l'une de ses mains elle aussi, mais il ne la prit pas. "Par ici." Elle leur fit signe de la suivre et les fit s'asseoir tous les deux sur le sofa du salon.
"Emma, voilà la couverture. Qu'est-ce qui ne – Qui est-ce?" Daniel Granger s'arrêta sur la dernière marche de l'escalier lorsqu'il vit le petit garçon sale et inconnu assis dans le sofa. Lorsque le garçon le vit, il se crispa et commença à faire mine de s'éloigner, se tournant de côté tout en gardant ses yeux fixaient sur lui.
Harry observa l'homme avec circonspection. Il n'était pas aussi large et gras qu'Oncle Vernon, mais il était grand et intimidant, et il avait l'air quelques années plus jeune avec ses cheveux bruns sombres, et en meilleure condition physique, aussi. Il ne semblait pas être le genre de personnes qu'Harry voulait énerver, pas plus que son Oncle Vernon.
"Tout va bien, c'est juste mon Papa," dit Hermione. "Papa, voici Harry. C'est un chat."
"Quoi?"
Emma lui prit la couverture et baissa la voix pour lui dire, "Je ne comprends pas non plus, mais il a besoin d'aide. Il donne l'impression d'être perdu depuis des jours, et il a l'air d'avoir peur des gens." Elle se retourna vers le sofa et l'enveloppa doucement autour du garçon, lui appuyant légèrement sur l'épaule. "Mieux?" demanda-t-elle.
Il ne répondit pas.
"Reste là. Je vais aller vous chercher quelque chose à manger."
"Il lui faut du lait, Maman, puisque c'est un chat," l'interpella sa fille.
Dan s'assit sur ne chaise faisant face aux deux enfants. "Un chat, Hermione?"
"Je l'ai vu. C'était un chat, et puis il s'est transformé en garçon." Elle avait l'air absolument sérieuse. Le garçon se contenta de le fixer.
"Et je crois que notre fille a finalement perdu la tête," chuchota-t-il pour lui-même. Cela avait déjà été assez difficile cette fois-là où elle avait eu un cauchemar et que, pour une raison ou une autre, toutes les sources de lumière de la maison s'étaient soudain allumées. Cela lui avait pris une journée entière pour toutes les trouver, y compris quelques-unes dont il avait complètement oublié l'existence et une en particulier sont il avait été certain qu'elle avait grillé. Et maintenant, elle semblait juste se perdre peu à peu dans son petit monde imaginaire.
Il essaya de tourner son attention sur le garçon. "Alors, quel est ton nom, fiston?" demanda-t-il.
Le garçon le fixa et frissonna. Sa voix était à peine audible, et il buta sur les sons, mais il répondit, "Harry… monsieur…" et après y avoir réfléchi un peu plus, "Harry P-P-Potter."
"Heureux de te rencontrer, Harry Potter. Je m'appelle Daniel Granger, et je crois que tu as déjà rencontré ma femme, Emma, et ma fille, Hermione."
Le garçon continuait à le fixer. Dan n'était pas sûr qu'il ait cligné des yeux une seule fois. "En-En-Enchanté de vous rencontrer, monsieur," dit-il, comme s'il n'y croyait pas un seul instant.
Dan pouvait voir ce que sa femme voulait dire comme quoi Harry aurait été perdu depuis des jours. Il semblait avoir peur de son ombre, son visage était crasseux, ses mains étaient couvertes d'égratignures, et il sentait… hé bien, de façon troublante, comme de la fourrure humide. Pourquoi il était soudain apparu de cette façon était un mystère. Dan n'avait entendu parler d'aucun enfant porté disparu dans Crawley. En fait, il y aurait surement eu un avertissement diffusé pour un cas majeur comme celui-là dans tout le Sussex de l'Ouest. Et le garçon ne donnait pas l'impression d'être vraiment disposé à leur fournir des informations.
Néanmoins, Dan essaya d'engager une légère conversation. "Alors, Harry, que viens-tu faire par ici?" demanda-t-il.
Harry se tourna et fixa Hermione. Il soutint son regard sans rien dire jusqu'à ce qu'elle réponde pour lui: "Il voulait me parler."
"Oh? Et-ce que tu le connais?"
"Non, mais c'est ce qu'il a dit."
"Alors, pourquoi voulais-tu parler à Hermione, Harry? Es-tu tombé amoureux d'elle?" plaisanta Dan.
"Papa!"
Mais le sourire sur le visage de Dan disparut lorsqu'il vit Harry baisser les yeux sur ses pieds nus avec un air honteux. "Je suis désolé, Harry. C'était juste une plaisanterie," dit-il, essayant de se rattraper.
Les yeux d'Harry fusèrent vers le haut et observèrent Dan avec confusion. Il était incapable de se souvenir de la dernière fois que quelqu'un s'était excusé auprès de lui. Encore une fois, il ne comprenait pas du tout ce qui se passait.
Juste à ce moment-là, Emma revint de la cuisine avec un plateau de sandwichs et quelques boissons, y compris du lait pour les enfants. Elle déposa le plateau sur la table basse et mit un point d'honneur à servir Harry en premier.
Harry se contenta de regarder son assiette comme s'il ne comprenait pas ce qu'il devait en faire. Même à cinq ans, il pouvait compter quatre sandwichs et quatre personnes, ce qui faisait à peu près sens, mais tout son conditionnement lui disait qu'il devait surement y avoir une erreur quelque part.
"Vas-y, tu peux manger," lui dit la femme du nom d'Emma. Les trois autres avaient déjà commencé à attaquer leurs sandwichs.
Bougeant lentement, Harry saisit son sandwich à deux mains, s'attendant à ce que quelqu'un le réprimande, mais rien ne vint. Lorsqu'il le porta à sa bouche, il se mit en mouvement et commença à manger aussi vite qu'il le pouvait. Il remarqua vaguement que le sandwich avait un goût bien plus sucré que ce dont il avait l'habitude (en fait, il n'arrivait pas à se souvenir d'avoir goûté quelque chose de sucré depuis un bon moment), mais il ne s'arrêta pas pour y payer attention.
Il ne remarqua pas non plus Dan et Emma observer sa façon de manger avec des sourcils haussés, ni le fait qu'Hermione le regardait avec une expression variant de l'amusement à un air vaguement dégoûté. Mais il finit cependant par l'entendre rire et dire, "Tu es censé mâcher, tu sais?" C'était le genre de commentaire que ne pouvait venir que de l'enfant de dentistes. Harry devint rouge comme une pivoine d'embarras et reposa le sandwich. Il prit son verre et essaya de laper le lait, causant un nouveau gloussement d'Hermione et un reniflement mi-amusé mi-surpris de ses parents. Mais Harry se souvint rapidement que les verres n'avaient pas une forme adaptée au fait de laper et prit un longue gorgée à la façon humaine, avant de retourner à sa nourriture, faisant attention à ne prendre qu'une bouchée à la fois.
"Hum… alors, Harry," dit Dan, plus doucement cette fois-ci, "pourrais-tu nous parler de ce que tu voulais dire à Hermione?"
Harry posa son sandwich et avala. Le regard toujours posé sur son assiette, il dit, "J'ai… J'ai senti quelque chose."
"Pardon?" dit Hermione.
Il se tourna pour lui faire face. Il hésita avant de continuer, mais c'était la raison pour laquelle il était là: "Tu sens comme moi."
"Je ne sens pas!" se rebiffa la fillette, posant ses mains sur ses hanches. "Tu sens le chat – et tu as besoin d'un bain, d'ailleurs."
"Hermione, sois gentille," la gronda sa mère alors qu'Harry reportait juste son regard sur son assiette. Il ne pouvait plus sentir ce qu'il avait senti auparavant en tant qu'humain. Il pouvait dire qu'il sentait toujours le chat, mais il savait que ce n'était pas ça.
Ce qu'Emma voulait vraiment était de connaître l'histoire d'Harry – d'où il venait et pourquoi il s'était montré dans un tel état – mais elle entait qu'il ne voulait pas trop révéler d'informations, alors elle tenta une méthode légèrement plus indirecte. Même cela était difficile, puisqu'il hésitait avant chaque réponse, les murmurait à moitié, et était réticent à croiser leurs yeux. "Comment es-tu arrivé ici, Harry," demanda-t-elle nonchalamment.
"En marchant."
"Où vis-tu?"
Il sembla beaucoup réfléchir pour celle-là. "Dehors."
"Vivais-tu quelque part avant de vivre dehors?"
Le garçon frissonna sans rien dire. Emma décida d'éviter ce sujet pour le moment. "Depuis combien de temps vis-tu dehors?"
Harry dut à nouveau réfléchir. "Longtemps."
"Étais-tu déjà dehors hier?"
Il acquiesça sans hésitation.
"Étais-tu déjà dehors… étais-tu déjà dehors durant Halloween?"
Il acquiesça à nouveau. Cela voulait dire quelques jours, au moins.
Elle ne savait pas à quel point il connaissait les dates, ou même s'il les aurait connu dans de meilleures conditions, mais elle avait un mauvais pressentiment sur là où tout ça les menait. "Étais-tu… quel était… te souviens-tu de quel temps il faisait lorsque tu as commencé à vivre dehors?"
Il prit le temps d'y réfléchir. "Plus chaud."
"Te souviens-tu de quand cela était?"
Harry commença à avoir l'air mal à l'aise alors qu'il se souvenait de comment ses aventures avaient commencé. Il n'avait aucune idée du jour où cela s'était produit et n'avait pas pris la peine de compter, mais il savait cependant que la saison changeait et… l'école! "J-Je ne sais pas…" bafouilla-t-il. "L'école venait juste de commencer."
Hermione eut une exclamation, et ses parents réprimèrent une réaction similaire. "Tu veux dire que tu vis dehors depuis Septembre?" dit la petite fille.
Harry reporta son regard sur elle et hocha la tête, très lentement.
"Oh non, c'est terrible! Comment est-ce arrivé?" Elle se pencha vers lui et lui fit un câlin, mais il se débattit, criant à gorge déployée, se reculant comme il pouvait et finalement la frappant à l'aveugle pour lui échapper.
Les deux parents bondirent sur leurs pieds. Ils manquèrent de peu de se heurter l'un l'autre tandis qu'Emma cherchait à s'interposer entre Harry et son mari. Dan essaya de consoler sa fille en pleur, mais Harry était le plus audible des deux.
"Je suis désolé! Je suis désolé! Je suis désolé!" criait-il, encore et encore, tout en s'efforçant de s'éloigner. Autour d'eux, les lumières commencèrent à vacillèrent.
Emma le tint aussi doucement qu'elle le put par le haut des bras. "Harry! Harry, tout va bien. Du calme. Tout va bien." Elle essaya d'éviter ses coups de pieds. "Tout va bien, je ne vais pas te faire de mal." Elle le tint ainsi, rigide, sanglotant, et puis au bout d'un moment juste reniflant, tandis que les lumières retournaient à la normale.
"Il ne voulait pas être méchant envers toi, Hermione. Tu lui as juste fait peur," chuchotait Dan à sa fille, essayant d'apaiser sa colère. Elle se calma également, mais elle jetait es coups d'œil plus prudent au garçon.
Emma changea de position dans le sofa, essayant toujours de limiter le contact avec le garçon autant que nécessaire, afin qu'il n'ait pas l'impression qu'elle le restreignait trop, mais elle l'enveloppa à nouveau dans la couverture qu'il avait jeté à terre et passa un bras autour de ses épaules. "Ecoute, Harry, nous voulons t'aider. Si tu nous dis ce qui ne va pas, nous pouvons t'aider à l'arranger. Pourrais-tu nous dire pourquoi tu as commencé à vivre dehors?"
Elle sentit ses muscles se tendre; puis ils se relâchèrent, et il frissonna. Puis ce cycle se répéta, et avec un air déterminé, il commença à parler, d'un ton haché.
Dans le cas présent, c'était probablement une bonne chose qu'Harry soit si jeune. L'Oncle Vernon n'avait pas tout à fait réussi à lui faire intégrer le fait qu'il ne devait pas parler de ce qui se passait dans sa vie de famille. Et donc, à part pour sa nervosité globale, il n'était pas complètement hostile au fait de raconter son histoire.
"Je… heu, Oncle Vernon était en colère parce que je ne suis pas resté dans mon placard," commença-t-il.
"Ton placard?" l'interrompit Emma.
"Oui… heu… où je dors," murmura-t-il.
"Tu dormais dans un placard?" demanda Hermione avec surprise.
Ses parents tournèrent leur attention vers elle. "Hermione, monte dans ta chambre, s'il te plaît," lui dit son père d'une voix qui ne laissait place à aucunes protestations. "Maman et moi devons parler à Harry seul." Avec réticence, elle prit le reste de son sandwich et son livre et commença à gravir les escaliers tandis que son père allait chercher un stylo et du papier et commençait à prendre des notes fébrilement.
A travers ses larmes, et avec un bonne dose de cajoleries de la part d'Emma, Harry expliqua comment son oncle l'avait frappé à deux reprises et avait laissé son cousin le frapper de nombreuses fois, comment il avait été traité par les Dursley et comment ils lui avaient dit de façon répétée qu'ils ne voulaient pas de lui. Etant donné son âge, son comportement et son état physique, et ayant déjà travaillé avec des enfants dans des circonstances difficiles dans leur cabinet, ils ne trouvaient aucune raison de douter ses mots. Emma était au bord des larmes elle-même sur la fin, tandis que Dan avait l'air tout bonnement enragé. Avec quelques mots, il s'éloigna vers la cuisine pour appeler la police.
Harry n'était pas sûr de comment interpréter les réactions des adultes. Ils étaient tristes et en colère, mais ils ne semblaient pas être triste ou en colère contre lui. Durant la conversation, il s'était appuyé un peu plus proche d'Emma et l'avait finalement autorisée à le serrer dans ses bras. C'était une sensation étrange. Il se souvenait avoir reçu des câlins de Mme Figg à deux reprises, de son institutrice une fois, et même de Tante Pétunia une seule fois – un long, très long temps auparavant – mais aucuns d'eux n'avaient semblait aussi chaleureux et réconfortant que celui-ci, en particulier lorsqu'Emma commença à passer ses doigts dans ses cheveux en bataille. Il n'aimait toujours pas le fait de ne pas être libre de ses mouvements, mais pour une fois dans sa vie, il ne sentait pas activement menacé par un contact.
Emma se recula et le regarda dans les yeux avant de dire, "Harry, voilà ce que nous allons faire pour toi. Mon mari et moi allons t'aider à trouver une nouvelle maison afin que tu n'aies plus à vivre dehors, et que tu n'aies plus à vivre avec tes méchants oncle et tante non plus. Si tout ce que tu nous as dit est vrai, je pense que cela ne prendra pas longtemps."
Les yeux d'Harry s'écarquillèrent. Personne n'avait jamais décrit Oncle Vernon et Tante Pétunia comme étant méchants – à voix haute, du moins. Et il ne parvenait pas à en croire ses oreilles quant au reste. Il se demanda à nouveau s'il s'agissait d'une sorte de farce cruelle.
Il fallut encore quelques minutes supplémentaires avant que Dan ne revienne dans la pièce. "La police est sur l'affaire," dit-il. "Ils ont dit qu'un Harry Potter correspondant à sa description avait été signalé disparu par une famille du Surrey il y a sept semaines. Ils envoient quelqu'un à l'adresse pour enquêter un assistant social ici dès que l'un d'eux est disponible. Je leur ai dit que nous pouvons nous occuper de lui pour l'après-midi."
"C'est bien. Tu penses qu'ils prendront des mesures?"
"Tu rigoles j'espère? S'ils trouvent ne serait-ce que la moitié des trucs que je leur ai dit, ces monstres seront révélés pour les enc – "
"Dan, langage," le coupa sa femme. "Hermione, tu peux redescendre maintenant," appela-t-elle.
Sa fille descendit les escaliers en vitesse et vint s'asseoir à la place à côté d'Harry sur le divan.
"Hermione, Harry n'a nulle part où aller pour le moment, alors il va rester ici pour l'après-midi jusqu'à ce que quelqu'un puisse venir l'aider," expliqua Emma.
"Okay." La fillette se tourna vers Harry et demanda, "Est-ce que tu vas te retransformer en chat?"
"Hermione, Harry n'est pas – " Emma fut coupée par la sonnerie de la porte. "Ça ne peut pas déjà être l'assistant social."
Elle quitta la pièce et ouvrit la porte d'entrée. Puis, elle dit un pas en arrière. Se tenant là sur le seuil se trouvait l'homme le plus bizarre qu'elle ait jamais vu. Il avait une longue barbe blanche et longs cheveux blancs, tous descendants jusqu'à sa taille. Il portait aussi une large robe violette évasée avec des étoiles dorées dessus, et un chapeau qui ressemblait à un bonnet de nuit.
"Bonne après-midi à vous, Madame," dit l'homme d'une voix aimable, semblant inconscient de la façon dont elle le fixait. "Mon nom est Albus Dumbledore. Je suis à la recherche d'un jeune garçon du nom d'Harry Potter. L'auriez-vous vu par ici?"
Emma tiqua à l'étrange question de l'homme et à son nom encore plus étrange. "Êtes-vous l'assistant social?" demanda-t-elle.
Dumbledore passe de la sérénité à la confusion en un instant. "Hum, non, je ne crois pas. Je suis un ami de la famille du garçon."
"Alors vous pouvez dire à sa soi-disant famille d'aller se faire voir," cracha-t-elle. "Il ne retournera pas là-bas."
Les sourcils de Dumbledore grimpèrent jusqu'à passer sous le rebord de son chapeau. Ses doigts se crispèrent sur sa baguette, au cas où la situation deviendrait hostile. Il ne s'était attendu à aucune opposition dans un voisinage Moldu, mais cela aurait pu être un bon camouflage pour des personnes peu recommandables. "J'ai peur qu'il n'y ait eu un malentendu, Mlle…"
"Granger. Emma Granger, et ce n'est très certainement pas le cas. Je ne laisserai pas ce garçon être renvoyé à ce foyer infernal – "
A ce moment-là, elle fut interrompue par deux exclamations bruyantes provenant du salon. La première était son mari qui criait, "Oh mon Dieu – Emma!", et la seconde, avant qu'elle ne puisse réagir, fut le cri triomphant de sa fille disant, "Vous voyez, je vous avais dit que c'était un chat."
Albus Dumbledore entendit les exclamations et présuma que quelque chose de magique venait tout juste de se produire, quoique l'explication la plus évidente était tout bonnement impossible. Il suivit de près Emma Granger jusqu'au salon, où il vit un homme extrêmement troublé s'éloigner d'une petite fille qui jouait avec un chaton noir et blanc sur le sofa.
"Dan?" dit Emma.
"Ce… ce garçon, il vient juste… il s'est transformé en chat!"
"Quoi?" Emma et Dumbledore s'exclamèrent à l'unisson.
A ce moment-là, Hermione regarda dans leur direction et poussa un cri de joie avant de courir tout droit vers le vieil homme. "Père Noël!" s'écria-t-elle, entourant ses jambes de ses bras avant que sa mère ne puisse l'en empêcher.
A n'importe quel autre moment, Dumbledore aurait ri face à cette réaction. Il travaillait rarement avec des enfants assez jeunes pour faire cette erreur, mais pour le moment il était trop préoccupé par l'idée de trouver Harry. "J'ai bien peur que non, ma chère," dit-il à la fillette. "Mon nom est Albus Dumbledore." Les parents parurent tous deux déchirés par l'envie de poser une demi-douzaine de questions différentes, alors il décida de tenter sa chance avec la petite fille. "Qu'est-ce donc que j'entends à propos d'un chat?"
"La fille retourna au sofa en courant et lui montra fièrement le chaton. "Voici Harry," dit-elle. "C'est un chaton qui peut se transformer en garçon… ou un garçon qui peut se transformer en chaton."
Tandis que les parents se chuchotaient rapidement quelques choses entre eux, Dumbledore approcha le sofa et se pencha suffisamment pour avoir une bonne vue du chaton, qui semblât renifler la main d'Hermione, et puis la sienne. Il était noir avec des pattes blanches, des yeux verts brillants et une marque blanche sur la tête – une marque blanche qui ressemblait fort à un éclair.
"Ha – Harry Potter?" murmura-t-il.
Le chaton pencha la tête sur le côté comme s'il réfléchissait, puis sa silhouette se brouilla et grandit et se reforma en celle d'un petit garçon sale à l'air effrayé, avec des yeux verts et une cicatrice au front. Puis, le garçon dit, "Oui, monsieur."
Un cri derrière eux provint d'Emma Granger.
"Stupéfiant," dit Dumbledore, "un animagus à cet âge. Comment as-tu accompli cela, Harry?"
"Je… je ne sais pas, monsieur," répondit-il, son esprit moulinant déjà face à cet étrange vieil homme qui semblait en savoir plus que lui.
"Monsieur D – D – Dumbledore," balbutia Daniel Granger, à présent appuyé contre le mur. "Que faits-vous ici, et… comment diable cela est-il possible?"
Dumbledore se retourna avec un éclat pétillant dans les yeux tandis que les pièces du puzzle commençaient à se mettre en place. "Ceci, M. et Mme Granger, est de la magie."
T/N: J'ai passé la journée à traduire ce chapitre, je vous le mets en ligne tout de suite. J'espère que mon humeur un peu sombre ne se ressent pas trop ou qu'elle n'a pas affecté mon orthographe. N'hésitez pas à me signaler des erreurs. Il est possible que d'autres chapitres apparaissent à intervalles irréguliers dans les prochains jours puisqu'il s'agit d'une bonne façon de me changer les idées.
Update: Merci Harry-Sterek-1968 pour les signalements de quelques erreurs et tes suggestions!
