Disclaimer : Rien d'Harry Potter ne m'appartient, si c'était le cas je serai une femme, je serai plus âgé et bien plus riche. Cette fanfiction est une œuvre originale de White Squirrel du nom de 'The Accidental Animagus' (/9863146/). Merci à lui de me permettre de traduire ses textes!
Les reviews sont très appréciées mais ne sont bien sûr pas obligatoires.
"De la Magie?" dit Dan Granger.
"Oui."
"De la Magie?" répéta sa femme.
"Oui."
"… Okay, je suppose que cela fait plus de sens que quoi que ce soit d'autre," dit Dan, jetant des coups d'œil au vieil homme aux habits ridicules avec une suspicion qu'il ne cherchait pas à cacher. "Je présume que vous pouvez aussi faire de la Magie?"
"Je le peux, M. Granger. Je suis un sorcier, tout comme le jeune Harry ici présent, bien que sa capacité pour se transformer en animal ne soit l'un de mes talents."
"Est-ce pour ça que vous sentez comme moi, monsieur?"
Tous les yeux se tournèrent vers Harry. C'était la phrase la plus longue qu'il ait dit de façon spontanée de tout l'après-midi.
"Que veux-tu dire, Harry?"
Harry se poussa contre le dossier du sofa pour essayer de garder ses distances avec l'étrange homme qui était apparemment magique. La Magie expliquait certainement le truc du chat, mais il pensait qu'il y avait surement plus que ça. "J'ai pu vous sentir… vous sentez comme moi… monsieur… Hermione sentait comme moi, aussi… mais je ne sens plus maintenant."
"Hmm, je me demande…" murmura Dumbledore pour lui-même. Les chats avaient en effet un bon sens de l'odorat, presque aussi bon que celui des chiens. Et il y avait une raison pour laquelle ils étaient des familiers aussi populaires. Il se retourna pensivement et tira lentement sa baguette de sa manche. "M. et Mme Granger, me permettriez-vous de lancer un sortilège de détection de magie? Il n'est pas dangereux. Il identifiera tout simplement toutes sources de magie dans la pièce."
Les Granger pouvaient voir où cela allait, même s'ils ne voulaient pas y croire. Néanmoins, leur journée avait déjà été bien assez bizarre, et si la magie pouvait transformer un petit garçon en chat, ils ne pouvaient surement pas l'arrêter. Dan croisa les yeux de sa femme, haussa les épaules, et puis ils hochèrent la tête en direction de Dumbledore.
Le vieil homme agita son bâton gravé dans les airs et marmonna une incantation complexe. Un moment plus tard, une aura dorée l'entoura, une aura plus faible enveloppa Harry… et une autre Hermione.
"Extraordinaire," dit-il. "Je me dois de vous féliciter, M. et Mme Granger. Votre fille est une sorcière."
Ses parents frémirent à cet étrange choix de mots, mais ils ne dirent rien tandis qu'ils assimilaient l'information.
"Cool!" s'exclama Hermione.
"Est-ce que tu peux te transformer en chat toi aussi?" lui demanda Harry.
"Je… je ne crois pas…"
"Non, Mlle Granger, j'en ai peur," dit Dumbledore. "Cela prend normalement des nombreuses années d'entraînement pour y parvenir. Je n'ai jamais auparavant entendu parler de quelqu'un pouvant le faire naturellement comme Harry. Harry, je suppose que lorsque tu étais en chat, tu as eu l'occasion de sentir la magie d'Hermione, tout comme tu as pu sentir la mienne. Est-ce pour cela que tu es venu ici?"
Cela semblait effectivement faire sens pour Harry. C'était beaucoup à intégrer, mais alors qu'il prenait le temps d'y penser, cela expliquait beaucoup de chose, et même les cheveux bleus. Et l'étrange odeur avait surement été la Magie. Il opina face à Dumbledore.
"Alors, attendez juste une minute," dit Dan, brisant finalement son état de choc. "Comment est-ce que cela marche? Comme Hermione peut-elle être magique si nous ne le sommes pas? Cela doit être rare, n'est-ce pas?"
"Oui, M. Granger," expliqua Dumbledore. "Il est vrai que la magie est généralement transmise au sein d'une famille. Cependant, votre fille est ce que nous appelons une 'Née-Moldue" – un enfant magique né de parents non-magiques. Et oui, cela est assez rare, seulement quelques Nés-Moldus naissent chaque année en Angleterre. Mais, surement, vous avez dû remarquer des choses inhabituelles qui se sont déroulées autour d'elle? Particulièrement lorsqu'elle se trouve dans un état émotionnel?"
"Oui…" confirma Emma. "Mais alors, qu'est-ce que cela implique?"
"Cela implique que votre fille a un don extraordinaire. Et que lorsqu'elle atteindra l'âge de onze ans, elle sera en mesure de s'inscrire à Poudlard, Ecole de Magie et de Sorcellerie, aux côtés d'Harry et d'autres enfants magiques des Îles Britanniques."
" Poudlard… Ecole de Magie et de Sorcellerie?"
Dumbledore acquiesça. "J'en suis, moi-même, le Directeur."
Cela fit hausser des sourcils. Sans une compréhension complète de la petite taille de la société magique, les moldus étaient souvent confus quant aux nombreux rôles qu'occupait Albus Dumbledore, et la visite actuelle était en plus en dehors de ceux-ci.
"Alors, si cela est vrai, que faites-vous ici?"
"Comme je le disais, je suis un ami de la famille de M. Potter – "
Les yeux d'Emma étincelèrent comme des flammes, et une expression furieuse traversa le visage de son mari. "Et je vous dis que nous ne voulons rien avoir à faire avec les horribles oncle et tante de ce garçon," dit-elle.
"Comm - ? Je vous prie de m'excuser, Mme Granger. Je ne me suis pas montré suffisamment clair. Je voulais dire que j'étais un ami des parents de M. Potter." Les rouages de l'esprit de Dumbledore moulinaient à toute vitesse face au dernier commentaire d'Emma, mais il n'eut pas le temps de la questionner plus en détails avant d'entendre la voix d'un petit garçon murmurer, "Vous connaissiez mes parents?"
Tous les yeux se retournèrent vers Harry. Dumbledore se conjura distraitement un tabouret et s'y assit pour lui faire face directement, causant un tressaillement chez toutes les autres personnes présentes. "En effet, Harry," dit-il gentiment. "Tes parents étaient des gens biens, et les perdre fut un coup dur pour nous tous."
Les yeux d'Harry s'écarquillèrent de surprise – et de confusion. "Mais… mais… mais Tante Pétunia a dit que mes parents étaient…" Il plissa le nez en concentration, essayant de se rappeler les mots exacts. "Qu'ils étaient des ivrognes bons à rien et qu'ils étaient morts dans un accident de voiture."
"Comment?" s'exclama Dumbledore, se levant immédiatement de sur son tabouret. "Tu veux dire qu'ils ne t'ont pas dit?"
"Dit quoi, monsieur?"
"Pourquoi lui auraient-ils dit quoi que ce soit?" dit sèchement Emma. "C'est à peine s'ils le nourrissaient."
"Je vous demande pardon?"
"C'est vrai, et si vous étiez vraiment de si bons amis, pourquoi n'être jamais venu voir comment il allait?" ajouta Dan.
"Je…"
"Ils le faisaient dormir dans un placard, aussi!" dit la petite fille. Elle tenait la main d'Harry qui venait de se mettre à pleurer.
"Assez!" Une pulsation d'énergie jaillit de la baguette de Dumbledore, forçant tout le monde à s'asseoir. Les Granger furent choqués par cette démonstration de pouvoir, aussi petite était-elle selon les standards des sorciers. Il leva sa baguette dans leur direction, puis hésita juste un instant. Il aurait préféré ne pas avoir à faire ça à encore une autre famille, mais il n'y avait plus vraiment d'autres possibilités. Il devait découvrir ce qui s'était passé et évaluer les risques pour le garçon. Il glanerait toute information utile de leurs esprits, effacerait leurs souvenirs de la matinée, et ramènerait Harry chez lui.
Mais alors qu'il regardait des yeux de l'un des Granger à l'autre, il fut perturbé par ce qu'il vit, ou plutôt par ce qu'Harry leur avait dit. Même en sachant ce qu'il savait de Pétunia Dursley et par son contact avec elle en Septembre, les histoires du garçon sur ses proches étaient choquantes. N'était-ce vraiment pas le sortilège de mémoire qui les avait fait se comporter aussi durement deux mois plus tôt? Cela semblait incroyable, mais il ne trouvait aucun signe de tromperie ou se sortilège de mémoire dans l'esprit des Granger, et même leur fille en avait entendu une partie. Quel genre d'être humain pouvait faire cela à leur propre neveu?
Avec une appréhension grandissante, il entra dans l'esprit d'Harry. C'était un risque sérieux, puisque tout contact via Legilimancie mettait en péril ses propres secrets, mais si les choses avaient dégénéré à ce point, il lui fallait le savoir, et il fut atterré par ce qu'il découvrit. Il chercha la nuit où Harry avait fuit les Dursley, et les pièces du puzzle finirent de s'assembler: les mauvais traitements à la maison, les deux rossées, la magie accidentel (c'était surement les Oubliators du Ministère qui l'avait couverte), et se rendre compte qu'il était devenu un chat et la fuite. Il lui faudrait avoir une longue conversation avec ces gens.
"Il semblerait qu'il y ait certains problèmes dans la vie de famille de M. Potter nécessitant quelques ajustements," dit-il, ses hôtes fulminant silencieusement à la profondeur de son euphémisme. "Bien qu'il n'y ait sans nul doute des frictions au sein de la famille, et qu'il est peut-être vrai que celle-ci ait été inadéquatement surveillée, je suis certain que… une vérification de ses conditions de vie là-bas pourra…"
Il s'arrêta tandis que son fil de pensées logiques s'effilochait et qu'une horrible réalisation lui apparaissait soudain. Si l'amour était effectivement le pouvoir que Voldemort ignorait, comme il le suspectait, il pourrait bien avoir ruiné leurs chances en plaçant Harry dans un tel environnement dépourvu d'amour. Une discussion ferait que ses proches le traiteraient décemment, mais cela ne résoudrait pas le problème. Il lui faudrait prendre des mesures plus dras – Non!
Non, ce n'était pas quelque chose qu'il pouvait faire. Dumbledore s'assit une nouvelle fois sur le tabouret, sa confiance en soi ayant pris un coup. Était-il réellement devenu un manipulateur après toutes ces années? Juste en se posant la question, il sut qu'il était allé un pas trop loin. Les sortilèges de compulsion et les potions d'altération d'esprit pour garder le garçon sous ce toit étaient la façon de faire de Gellert. Il lui faudrait réaliser de nouveaux plans pour garder le garçon en sécurité, et vite. D'ici là, il supposait que les Granger semblaient être des gens suffisamment bons pour s'occuper de lui… du moins pour le moment… enfin, il pourrait toujours les oublietter plus tard, même si le sort commençait soudain à lui paraître moins attrayant.
Il lança un léger Sortilège de Confusion pour couvrir le fait qu'il avait passé les quelques dernières minutes à les fixer et avait commencé à formuler une mauvaise ligne de conduite, et alors il recommença à parler: "M. Et Mme Granger, je ne fais pas souvent d'erreurs, mais je crains en avoir fait une très grave au sujet du jeune M. Potter. Je sens que pour m'expliquer, il me faut commencer par le début. C'est une histoire très sombre que j'aurai préféré ne pas avoir à évoquer, mais puisque cela concerne sa famille, je suppose qu'il a le droit d'entendre au moins une partie de qui est arrivé."
Plus sombre que de mourir dans un accident de voiture en étant ivre? Songèrent les Granger. Dan jeta un coup à Harry, puis à Hermione, puis de nouveau à Harry. "Allez-y," dit-il prudemment.
Dumbledore avait à présent reporté son attention sur le garçon et lui dit, en des termes qu'un enfant de cinq ans pouvait comprendre, "Harry, je suis vraiment désolé que tu apprennes cela ainsi, et d'un étranger, mais tes parents ne sont pas morts dans un accident de voiture… ils ont tous deux étaient tués par un très méchant sorcier." Les deux enfants eurent une exclamation de surprise. "Le nom de ce sorcier était Voldemort, et il avait déjà tué un grand nombre de personnes. Tes parents l'avaient déjà affronté, à mes côtés et celui de nombre de leurs amis, et à cause de cela, Voldemort avait décidé de tuer ta famille toute entière… même toi, Harry."
"Quoi!" s'exclamèrent Dan et Emma. Hermione laissa échapper un cri et saisit à nouveau la main d'Harry.
"Que – que s'est-il passé après, monsieur?" murmura Harry avec une grimace de peur.
"Il a soudainement disparu. Même ses propres partisans ne savent pas ce qui lui est arrivé. La plupart des gens le croit mort. Personne ne sait avec certitude comment tu as survécu, Harry. Je ne peux qu'imaginer que cela est dû à l'amour de ta mère pour toi lors de sa mort en essayant de te protéger – l'amour est la plus puissante magie qui existe et aurait bien pu te sauver du maléfice de Voldemort. C'était le maléfice que Voldemort a lancé qui t'a donné cette cicatrice."
Les yeux d'Harry s'écarquillèrent encore un peu plus, et il suivit lentement le tracé de la marque sur son front d'un doigt.
"Mais même après la disparition de Voldemort, tu étais toujours en danger car ses partisans aurait pu chercher à s'en prendre à toi pour se venger. Etant l'un des derniers amis fiables de tes parents, il était de mon devoir de te protéger. Les seuls proches encore en vie de ta mère étaient ta tante et ton cousin. Je t'ai confié à eux car il y avait de très puissantes protections que j'étais en mesure d'utiliser pour te garder en sécurité si tu vivais avec un parent partageant son sang. Tant que tu vivais dans le foyer de ta tante, nulle personne te voulant du mal n'était capable de les traverser."
"Ça n'a pas marché," dit sèchement Dan. "Ça l'a certainement pas protégé des gens qui se trouvaient déjà là."
"Non," dit Dumbledore, baissant la tête. "J'avoue n'avoir jamais considéré cette possibilité. De ce que vous m'avez dit, je commence à voir mon erreur. Pourtant, j'avais bien quelqu'un devant garder un œil sur le garçon… Harry, connais-tu Arabella Figg?"
"Mme Figg…? Elle est méchante." Harry se surprit lui-même d'avoir trouvé le courage de dire cela tout haut. Il avait peur de comment cet homme étrange réagirait, mais il haussa juste un sourcil.
Dumbledore ajouta une discussion avec Arabella dans sa liste des choses à faire. Dans tous les cas, il semblait qu'elle ait échoué à voir les signes de danger. Peut-être aurait-il dû trouver un Cracmol avec des enfants pour le surveiller. Il était sur le point de répondre au reste des accusations des Granger lorsque la sonnette de la porte se fit entendre.
Emma cligna lentement des yeux et dit, "Il s'agit surement de l'assistant social." Elle se leva pour aller ouvrir.
"Mme Granger," appela Dumbledore. Elle regarda en arrière vers lui. "Je me dois de vous rappeler de ne faire aucune mention de la magie auprès des autorités non-magiques."
Emma lui envoya un regard noir et dit, "Nous verrons."
"Oui, comme si ces habits n'étaient pas suffisants," dit Dan.
Dumbledore considéra cette opinion et tira sa baguette. Après quelques secondes, il avait métamorphosé ses robes en un costume d'affaire moldu.
Dan tressaillit encore. "Est-ce que vous faites ça tout le temps?" demanda-t-il.
"Seulement lorsque cela est nécessaire," répondit le vieil homme en utilisant un sortilège rapide pour rassembler ses cheveux en une natte, mais en laissant cependant sa barbe telle quelle, avant de bouger son tabouret à côté du fauteuil de Dan. Les yeux d'Hermione s'élargirent de curiosité face au sort coiffant. Le costume était une amélioration, mais Dan trouvait qu'il avait toujours l'air aussi ridicule avec sa barbe.
Emma conduisit l'assistante sociale, une femme âgée aux airs de matrone portant un classeur de papiers, et disait "Oui, Mlle Wilkins, il est juste ici – " avant de s'interrompre soudain en apercevant la nouvelle apparence du vieil homme.
"M. Granger, Mlle Granger, je présume, et M. Potter," elle fit un signe de tête vers chacun d'eux à tour de rôle, puis tourna son attention vers Dumbledore. "Et vous êtes…?"
Il se leva et serra la main de l'assistante sociale. Un coup d'œil rapide avec sa Legilimancie (et il commençait à avoir des doutes sur ce sort-là aussi), et il fabriqua une histoire qu'il espérait que cette femme trouverait crédible. "Mon nom est Albus Dumbledore, Madame. Je gérais le cas de M. Potter lors de son placement. J'ai eu la chance de me trouver dans le voisinage lorsque le bureau m'a informé qu'il avait été retrouvé, alors je suis venu ici pour essayer de mieux comprendre ce qui s'était produit."
"Dumbledore?" dit la femme. Elle n'avait jamais entendu parler de qui que ce soit avec un tel nom auparavant, que ce soit dans leur milieu ou non, sans compter le fait qu'elle n'avait pas été prévenu qu'il serait là. "Avez-vous la documentation de cet évènement?" Elle ne remarqua pas les regards surpris des Granger face à la facilité que Dumbledore avait eue pour se glisser dans son rôle.
Il passa une main dans sa veste et toucha du bout des doigts sa baguette pour conjurer une carte de visite appropriée et des documents de garde moldus. Heureusement, la femme avait en tête une image claire de ce à quoi elle s'attendait. Il les lui fournit, et la femme les parcourut d'un air sceptique, mais sembla les accepter. "Très bien, M. … Dumbledore," dit-elle, puis à tous les adultes, "Serait-il possible de parler avec les trois d'entre vous quelques minutes sans que les enfants soient présents?"
Emma se tourna vers sa fille et dit, "Hermione, pourrais-tu emmener Harry dans ta chambre s'il te plaît?" La fillette voulait clairement rester et écouter, mais elle hocha la tête à contrecœur et guida Harry vers les escaliers en le tenant par la main.
Dan ricana malgré lui. Lorsqu'il vit que sa femme lui lançait un regard interrogateur, il expliqua, "Tu viens juste de dire à notre fille d'emmener un garçon dans sa chambre."
Elle leva les yeux au ciel. "Elle a six ans, Dan. Maintenant, Mlle Wilkins," elle s'adressa à l'assistante sociale, "que se passe-t-il exactement?"
Mlle Wilkins vérifia ses notes et commença à parler, lançant un regard légèrement irrité à Dumbledore: "Je peux vous informer, M. et Mme Granger, que Vernon et Pétunia Dursley, les tuteurs d'Harry Potter, ont été arrêtés pour maltraitance sur enfant et négligence. L'enquête est encore en cours, mais la police a trouvé un matelas d'enfant installé dans le placard sous l'escalier. Il y avait des traces de sang dans le placard, et ce qui semblait être les mots "Chambre d'Harry" écrit maladroitement sur le mur. Il semble que seulement deux chambres dans la maison étaient utilisées pour dormir, alors qu'il s'agit d'une maison à quatre chambres. Le fils des Dursley a été placé sous garde provisoire. Apparemment, il serait en un surpoids considérable." Comme les Granger, elle avait immédiatement remarqué combien Harry semblait petit.
"Les Dursley prétendent être 'très inquiets car le neveu a fugué', mais ils ont aussi exprimé leur déplaisir d'avoir à s'occuper de lui. Je ne sais rien de vraiment définitif, mais je suspecte qu'ils le placeront volontairement au sein de notre système de familles d'accueil," conclut-elle.
Dumbledore était silencieux tandis qu'il intégrait tous ces éléments. Il semblait que l'environnement où il avait placé le garçon était en effet aussi mauvais que ses souvenirs l'avaient montré. Oh, pourquoi n'avait-il pas écouté Minerva quatre ans plus tôt? Non, si le garçon retournait là-bas, il y aurait plus de mal que de bien, et ce dans si il parvenait à l'y faire retourner. Mais envoyer Harry dans le système de familles d'accueil serait aussi désastreux. Il se souvenait d'un autre garçon qui avait été profondément blessé par ce système, bien des années plus tôt. Il lui faudrait trouver une maison permanente pour le garçon, une comprenant à la fois une famille aimante et une maison qui pouvait être protégée, et il lui faudrait convaincre les autorités moldues d'aller en son sens. Il pouvait penser à plusieurs familles en qui il avait confiance et qui seraient heureuses de l'accueillir. Malheureusement, elles étaient toutes au sein du monde magique, mais il ne lui restait que peu d'options à ce stade.
Il fut soudain tiré de ses réflexions lorsque, à sa surprise, Mlle Wilkins s'adressa directement à lui: "M. Dumbledore, pouvez-vous me parler des évènements entourant le placement initial de ce garçon?"
Dumbledore soupira. Avec un peu de chance, son explication ne causerait pas trop de problèmes. "Les parents d'Harry Potter ont été… tués lors d'un attaque terroriste lorsqu'il avait quinze mois. Les Dursley étaient sa seule famille vivante, et j'ai cru qu'il serait pour le mieux pour lui s'ils l'accueillaient chez eux. J'admets que certaines inquiétudes ont été soulevées lors du placement, mais il n'y avait rien de suffisamment sérieux pour le contre-indiquer. J'ai peur à présent d'avoir commis une grave erreur par ces actions."
"Il aurait dû y avoir au moins une visite de contrôle une année plus tard," continua Mlle Wilkins avec un accent de suspicion. "Que s'est passé à ce moment-là?"
"Elle a eu lieu." Enfin, c'était presque vrai, pensa-t-il, puisqu'Arabella avait visité une ou deux fois. "Encore une fois, aucunes inquiétudes sérieuses n'ont été soulevées."
"Hmm…" Elle se retourna vers les Granger. "Et le garçon affirme qu'il n'avait été frappé que récemment?"
"Par son oncle," clarifia Dan. "Apparemment, il s'est retrouvé dans des bagarres avec son cousin à de nombreuses occasions. Mais il a toujours été dans ce placard d'aussi loin qu'il s'en souvienne."
"Je vois." Elle avait pris le temps d'écrire quelque chose sur son carnet tandis qu'ils parlaient et avait passé en revue une liste de contrôle. "Alors, Harry Potter a été signalé disparu par Vernon Dursley de la soirée du Vendredi 13 Septembre. A-t-il donné des indications sur l'endroit où il aurait pu se trouver au cours des sept dernières semaines?"
"Il affirme avoir vécu dans les rues," dit Emma. L'avoir vu dans sa forme de chat rendait cela beaucoup plus crédible, mais elle se rendait compte que Dumbledore avait raison – elle n'aurait jamais pu dire quelque chose comme ça. "Je suis surprise qu'il ait l'air en si bonne santé après tant de temps. Il ne l'a pas vraiment dit, mais je pense qu'il trouvait de quoi manger dans les poubelles." Ou en attrapant des souris? songea-t-elle, réprimant un frisson à cette pensée.
"Il lui faut passer un bilan de santé auprès d'un docteur immédiatement," dit Mlle Wilkins d'un ton tranchant. "Il a eu de la chance de ne pas être mort de froid avec les nuits que nous avons eu. Vous êtes tous les deux dentistes?" Ils acquiescèrent. "Il faudra vérifier ses dents, et je serai prête à parier qu'il n'a jamais été chez un ophtalmologue non plus… Pas que vous ayez besoin de vous impliquer davantage, bien sûr, je comptais l'amenais à un centre d'hébergement cet après-midi afin qu'il puisse passer ses examens Lundi."
Dan et Emma échangèrent un long regard interrogateur, mais Dumbledore ne le remarqua pas, puisqu'il choisit ce moment pour passer à l'action. "Mlle Wilkins," dit-il, "après ce qu'il s'est produit, je pense qu'il serait mieux pour ce garçon de lui trouver rapidement un placement permanent. J'ai quelques possibilités pour cette éventualité – d'autres connaissances distantes de ses parents – et je peux vous assurer qu'ils seront vérifiés de façon minutieuse cette fois-ci."
La femme l'examina d'un air soupçonneux. Ça n'allait pas être facile. "Si vous complétez la paperasse appropriée, je prendrai certainement en compte vos recommandations, M. Dumbledore," dit-elle.
Mlle Wilkins posa quelques questions supplémentaires sur comment les Granger avaient rencontré Harry ce matin-là, "juste pour le rapport officiel", ce qu'ils gérèrent surprenamment bien, et sur ce qu'Harry leur avait dit, avant de leur demander de rappeler les enfants en bas.
"Je vais aller les chercher," dit Emma avant que quiconque n'ait pu dire quoi que ce soit.
La porte d'Hermione était ouverte, mais aucun des enfants ne remarqua Emma lorsqu'elle entra. A sa surprise, Hermione et Harry s'étaient lancés dans un jeu de plateau assez simple plutôt que de lire des livres, bien qu'elle se demanda immédiatement si Harry pouvait même lire. Et d'un autre côté, savait-il même jouer à des jeux de plateau? Hermione le battait clairement à plate couture.
"Les enfants…" Ils levèrent tous les deux les yeux vers elle. "Mlle Wilkins a fini de discuter avec nous, et elle aimerait maintenant parler à Harry. Elle aura probablement quelques questions pour toi aussi, Hermione." Elle se pencha pour être plus proche du visage d'Harry. "Harry, la femme en bas va te poser quelques questions sur comment tes proches te traitaient et à propos du temps que tu as passé à vivre dehors. Elle voudra peut-être parler avec toi tout seul, mais tout va bien. Elle ne te fera pas de mal. Dis-lui juste la vérité sur tes proches. Tu n'auras plus à retourner chez eux, surement plus jamais, alors tu peux lui tout dire sur eux… mais… mais ne lui parle pas de la magie ou que tu es un chat parce que… hé bien, elle ne te croirait pas. Nous reparlerons de ça un peu plus, mais plus tard, avec M. Dumbledore. Est-ce que tu comprends?"
"Oui, madame," répondit-il un peu trop facilement. Elle se souvint qu'il avait mentionné quelque chose à propos de devoir agir "normalement" avec ses proches.
Avec un hochement de tête, Emma conduisit les enfants au rez-de-chaussée.
Mlle Wilkins questionna Hermione la première, l'interrogeant sur sa rencontre avec Harry au matin, et ce dont ils avaient parlé depuis. Elle répondit à ces questions assez sagement sous l'œil vigilant de ses parents. La femme posa ensuite à Harry juste quelques questions avant de lui demander de la rejoindre dans la cuisine.
Dan et Emma prirent cela comme leur signal, hochèrent la tête dans la direction de l'autre, et se levèrent. "Harry, M. Granger et moi allons monter à l'étage pour parler un peu," dit Emma, ses yeux filant brièvement vers Dumbledore, qui était à présent assis silencieusement en train de lire un magazine. "Quand vous aurez fini, Mlle Wilkins pourra nous appeler depuis les escaliers si nous ne sommes pas redescendu, d'accord?"
"Oui, madame."
"Bien. Viens, Hermione," ajouta-t-elle, ne voulant pas laisser sa fille seule avec le vieil homme. Les Granger montèrent les escaliers, mais se séparèrent pour aller dans leurs chambres respectives.
Albus Dumbledore restait silencieux, et ne lisait définitivement pas le magazine qui se trouvait dans ses mains. Il n'avait pas arrêté de passer en revue ce qui s'était produit au cours des dernières heures dans sa tête. Il était certainement soulagé que le garçon soit sain et sauf, mais horrifié par les circonstances qui l'avaient amené jusqu'ici, et stupéfait par la détermination des Granger de l'aider, même après avoir été jetés tête la première dans l'inconnu que constituait le monde magique. Maintenant qu'il y pensait, il lui faudrait signaler avoir retrouvé le garçon – et ô combien redoutait-il de devoir faire face à Minerva lorsqu'il retournerait à l'école – et lui trouver un nouveau foyer, probablement en faisant des heures supplémentaires pour expédier les procédures du côté moldu.
Il n'écoutait qu'à moitié les sortilèges d'Ecoute qu'il avait silencieusement lancés sur Harry. Ce n'était techniquement pas inconvenant, puisqu'il était le tuteur magique du garçon, mais il s'assurerait tout de même de garder cet état de fait pour lui seul. Mlle Wilkins repassait en détail tous les incidents d'abus dont Harry pouvait se souvenir. Il répondait avec un calme surprenant, et l'assistante sociale le redirigeait habilement chaque fois qu'il semblait être sur le point de s'effondrer en larmes. Les questions se poursuivirent pendant un bon moment, et les Granger revinrent de l'étage avant que ce ne soit fini, bien qu'ils aient eu l'air étrangement sombres.
Finalement, Mlle Wilkins finit et sortit de la cuisine avec un Harry visiblement secoué qui vint s'asseoir sur le sofa près d'Hermione en tremblant légèrement. La femme se tint au milieu de la pièce et s'adressa au groupe. "M. et Mme Granger, je souhaite vous remercier pour nous avoir reporté cela aujourd'hui. Je sais que vous avez rendu au jeune Harry ici présent un grand service. Pour ce qu'il va se passer à présent, je vais l'emmener dans un centre d'hébergement pour le weekend en attendant un placement à plus longue durée. Dans le cas peu probable où ses proches contesteraient la perte de leurs droits de garde, vous pourriez être appelés en tant que témoins, et dans le cas bien plus probable où il y ait un procès, vous pourriez également être appelés pour cela. M. Dumbledore, pourriez-vous m'envoyer par courrier les documents concernant Harry? Je vous contacterai si j'ai besoin d'une déclaration plus formelle de votre part.
Dumbledore acquiesça, soulagé qu'elle n'ait pas commencé à poser des questions auxquelles il ne puisse pas répondre. Cela lui donnait au moins le temps de fabriquer quelque chose de réaliste pour les autorités moldues.
"Bien. A présent, s'il n'y a rien de plus, nous serons sur le départ. Je vous remercie pour votre temps."
"Actuellement, Mlle Wilkins," la coupa Emma, "nous pourrions accueillir Harry ici jusqu'à Lundi."
La femme se retourna vers elle avec surprise. "Oh, je suis désolé, Mme Granger," dit-elle, "mais même pour un placement de courte durée, il vous faut avoir être agréé."
"Oh, mais nous sommes agréés," dit Dan en se levant et en se dirigeant vers le bureau où il commença à remplir des papiers. "Nous sommes agréés depuis quelques années, mais nous n'avons jamais été recontacté depuis. Ils devraient encore être valide… ah, les voilà." Il lui tendit les papiers.
Mlle Wilkins les parcourut et vit que la licence de famille d'accueil était, en effet, toujours valide. Elle fut agréablement surprise par cette tournure des évènements. Cela rendrait sans nul doute sa tâche plus aisée, et ce serait surement mieux pour le garçon, aussi. Elle ouvrit son propre classeur et en tira le bon formulaire. Elle le remplit rapidement avec le nom d'Harry et ses informations. "C'est très généreux de votre part," dit-elle, leur tendant le formulaire. "Si vous êtes tous les deux sûrs, signez juste ici." Lorsqu'elle reprit le papier, elle se tourna vers Harry pour lui dire, "Harry, tu resteras avec M. et Mme Granger pour le weekend. Je viendrai te voir Lundi, et nous verrons où tu iras après ça."
"Oui, madame," dit Harry, d'une voix qui ne laissait entrevoir ni joie ni déception. Il était étourdi par toutes les révélations étranges et toutes les questions sur son oncle et sa tante. Il était très certainement heureux de ne pas avoir à retourner là-bas et de pouvoir rester avec ce qui lui semblait être des personnes gentilles, mais il était bien trop habitué à cacher sa joie par peur que cela ne lui cause des problèmes.
Se tournant vers les Granger une dernière fois, Mlle Wilkins leur dit, "Tous mes remerciements. Et essayez de faire prendre un bain à ce petit, de lui trouver quelques habits décents et lui faire prendre un repas chaud. Je ne pense pas qu'il ait eu aucunes de ces choses depuis longtemps. Bonne fin d'après-midi."
Dès que la femme fut partie, Dumbledore tira sa baguette et retransforma ses habits en leur apparence "normale".
Emma en resta bouché bée pendant quelques secondes tandis qu'elle hésitait entre plusieurs questions. Elle se décida pour, "Pourquoi diable vous habillez-vous ainsi M. Dumbledore?" Sa fille gloussa.
Semblant légèrement vexé, le vieil homme lui répondit, "J'ai toujours trouvé que les couleurs vives étaient assez élégantes."
Emma secoua juste la tête à cette réponse, tandis que Dan prenait Dumbledore à partie: "Je suis sûr que vous pouvez comprendre que nous avons encore de nombreuses questions, et pas juste à propos d'Harry, mais pour l'instant, il semble que nous ayons quelques courses à faire. Serait-il possible que vous reveniez un peu plus tard, disons dans deux ou trois heures?"
Dumbledore était réticent à l'idée d'autant impliquer une famille moldue dans les affaires du monde magique autant de temps avant que leur propre fille n'aille à Poudlard, mais il était vrai qu'ils accueillaient Harry pour le weekend – et cela était surement une bonne chose pour lui d'ailleurs, pensa-t-il en plus. Il pouvait aller faire un compte rendu des évènements au château et revenir ici plus tard sans aucuns soucis.
"M. Granger," dit-il avec un sourire légèrement forcé, "pour Harry Potter, je serai heureux de libérer du temps sur mon planning. J'irai signaler à d'autres sorciers et sorcières qui sont à la recherche d'Harry qu'il a été retrouvé et reviendrai dans trois heures."
"Serons-nous approchés par qui que ce soit d'autre?" demanda Dan.
"Je leur demanderai de s'en abstenir. Harry, je suis heureux de voir que tu es en sécurité ici. Nous reparlerons plus tard. Bon après-midi." Avec un craquement bruyant, Albus Dumbledore disparut comme s'il n'avait jamais existé.
"Whaa!" s'exclamèrent Dan et Emma.
"Tu ne crois pas qu'il va réapparaître ici… juste ici?" dit Emma.
"S'il fait ça, je lui apprendrai les bonnes manières. C'était déjà suffisant qu'il soit arrivé ici comme une fleur sans prévenir. Allez, nous avons trois heures. Allons nettoyer Harry."
Albus transplana jusqu'aux portes de Poudlard et se fraya rapidement un chemin jusqu'au château puis jusqu'à son bureau, s'assurant de convoquer Minerva sur le chemin. C'était probablement mieux de régler ça immédiatement.
Minerva McGonagall arriva au Bureau du Directeur quelques minutes plus tard, et elle se trouvait des plus perturbée par l'expression de son visage. Il s'agissait de cette expression tendue et abattue qui signifiait toujours que quelque chose avait horriblement mal tournée. Une douzaine de scénario terrifiant traversèrent son esprit avant qu'elle n'ait pu dire un mot. "Abus, que ce passe-t-il?" s'exclama-t-elle. "Avez-vous trouvé le garçon? Est-il sauf?"
Albus leva les yeux vers elle, mais ne se leva pas de son fauteuil. "Minerva, j'ai, en effet, trouvé Harry Potter, et il se trouve, pour le moment, en sécurité. Mais je crains vous devoir des excuses."
"Pour quoi, Albus," dit-elle, plus soulagée à cette nouvelle qu'autre chose.
"J'aurai dû vous écouter il y a quatre ans. Vous aviez entièrement raison. Harry n'aurait jamais du être laissé avec son oncle et sa tante."
Son soulagement vira à la colère tandis qu'elle fondait sur le Directeur, se dressant de toute sa taille et le fixant par-dessus le rebord de ses lunettes. "Et ce n'est que maintenant que vous le réalisez? Cela aurait dû être évident cette nuit-là. Qu'est-ce que ces horribles personnes ont fait à cet enfant?"
"Rien d'irréversible, je pense, mais nous avons été immensément fortunés qu'il se soit enfui quand il l'a fait. Pour une famille moldue, j'ai été des plus choqué par combien ils ont traité le jeune Harry tel un Elfe de Maison."
"Elfe de Maison? Enfui?" Minerva s'assit finalement. "Albus, je pense que vous feriez mieux d'expliquer toute l'histoire."
Tandis qu'Albus expliquait comment les moldus avaient traité leur propre neveu, le sang de Minerva commença à bouillir. Elle se surprit même à grogner. Elle avait presque eu envie de voler jusqu'à Little Whinging pour leur lancer quelques sorts de son cru jusqu'à ce qu'elle soit un peu calmée par le fait qu'ils avaient été arrêtés par les autorités moldues.
"Hé bien, il semble que vous ayez bel et bien gaffé cette fois-ci, Albus. Vous avez beaucoup de chance que votre erreur puisse être corrigée. Mais rien de tout cela n'explique pourquoi vous n'avez pas été en mesure e retrouver le garçon au cours des sept dernières semaines."
Inexplicablement, un léger sourire passa sur le visage du Directeur, et le scintillement revint dans ses yeux. "Ah, voilà une partie des plus intéressantes," dit-il. "J'étais assez déconcerté par comment il avait pu disparaître et réapparaître ainsi, mais il semble que j'ai négligé une certaine méthode de camouflage lorsque j'ai lancé les sortilèges de pistage."
"Quelle méthode de camouflage? Où se trouvait le garçon?"
"Il semble qu'Harry Potter ait passé les sept dernières semaines à errer les rues d'Angleterre… en tant que chat."
"En chat!"
"Je l'ai vu se transformer de mes propres yeux, Minerva. Un chaton noir avec des yeux verts, des pattes blanches, et une marque blanche en forme d'éclair sur la tête. Il semble être un animagus, et il semble avoir achevé cela purement par magie accidentelle. C'est de cette façon qu'il s'est enfui de la maison de son oncle. "
Minerva en resta sans voix. Elle considéra ce que cela pouvait signifier – tout ce qu'elle savait sur la transformation en animagus – mais rien n'avait jamais indiqué que cela était possible durant l'enfance ou que cela puisse être une aptitude innée. "Je n'ai jamais entendu parler d'une telle chose," conclut-elle. "Cela devrait être impossible."
"Comme l'est le fait de survivre au maléfice de mort," dit solennellement Albus. Cela pourrait-il être le pouvoir qu'ignore Voldemort? songea-t-il. Aurai-je pu avoir tort sur cela aussi? Ce n'était ni la première fois, et ce ne serait surement pas la dernière, mais il hésita à confier la prophétie à Minerva, mais une fois encore décida de s'en abstenir. Le moins de personnes étaient au courant de ce fragment d'information, le mieux ce serait. "Je commence à suspecter que les concepts normaux de ce qui est possible ne s'appliquent pas à Harry Potter. Mais je ne pense pas que cette information devrait être mentionnée à n'importe qui. Même Severus, je pense, n'a aucun besoin particulier de savoir cela."
Minerva approuva cela. Elle n'avait jamais dit à Severus ou ses rivaux qu'elle était au courant de leur petit incident en sixième année ou qu'elle connaissait les capacités d'animagus des Maraudeurs, et elle savait que c'était le genre d'information que Severus ne prendrait pas bien.
"Harry est réapparu ce matin car il s'est avéré qu'il a croisé la route d'une sorcière d'origine moldue d'à peu près son âge et s'est apparemment détransformé devant elle," continua-t-il. "J'ai rencontré sa famille. Il affirmait qu'il pouvait sentir sa magie ainsi que la mienne lorsque je lui ai parlé. Savez-vous quelque chose à ce propos?"
Maintenant voilà quelque chose pour quoi elle pouvait répondre. "Bien sûr. Les chats sont très bons pour percevoir la magie. Je crois même qu'ils sont meilleurs à cela que n'importe quel autre animal non-magique car tous les chats ont au moins un petit peu de sang de Fléreur en eux. C'est pour cela qu'ils sont des familiers si populaires. C'est une capacité très utile à avoir, bien que je n'en ai eu que rarement le besoin."
"Ah, cela résout une partie du puzzle, alors. Je modifierai, bien sûr, mon sortilège de pistage pour suivre le garçon dans sa forme de chat."
Minerva avait un jour remis en question le fait de mettre un second sortilège de pistage sur l'enfant en addition de la Trace du Ministère, mais les évènements de ces deux derniers mois l'avaient convaincue de sa nécessité. Malgré ses erreurs, Albus savait généralement ce qu'il faisait. "Qu'arrivera-t-il au garçon à présent?" demanda-t-elle.
"L'assistante sociale moldue souhaite transférer Harry en maison d'accueil, ce que je ne peux pas permettre. Bien que cela serait une grande amélioration, je crains que ce ne soit pas suffisant pour réparer les dégâts. Le garçon a besoin d'une famille permanente, et au plus tôt – très probablement une famille magique afin que nous soyons sûrs que l'on prenne soin de lui comme il faut. Andromeda Tonks est sa cousine au second degré, et elle et son époux serait probablement prêt à l'accueillir. Si cela n'est pas possible, les Diggory ou les Weasley seraient surement d'accord."
Harry Potter dans le chaos que représentait la famille Weasley? Voilà qui pourrait être… intéressant.
"J'ai eu la chance que la famille moldue l'ayant trouvé se soit portée volontaire pour le garder ce weekend. J'irai leur parler un peu plus d'ici deux heures. Ah, une fois que l'enfant sera placé avec sa famille, Minerva, je pourrais vous arranger une rencontre avec lui à propos de ses capacités d'animagus."
"Oui… merci, Albus. Je pense que ce serait une bonne idée." Et cela lui permettrait de garder un œil sur le garçon elle-même à partir de maintenant.
"Très bien, Minerva, c'est tout ce que je vous demande pour le moment. Il faut que j'aille prévenir Severus que le garçon a été retrouvé."
"Bien sûr." Alors qu'elle s'éloignait, elle se demanda si le maître des potions serait plus soulagé ou agacé par la nouvelle.
T/N: Je retrouve un peu mon calme donc il est peu probable que je garde ce rythme de mise en ligne longtemps. N'hésitez pas à laisser une review, cela montre qu'il y a de l'intérêt pour l'histoire et ça motive!
T/N 2: Un grand merci à Harry-Sterek-1968 pour avoir pointé un certain nombre d'erreur de frappe et d'oublis de mots!
