Disclaimer : Rien d'Harry Potter ne m'appartient, si c'était le cas je serai une femme, je serai plus âgé et bien plus riche. Cette fanfiction est une œuvre originale de White Squirrel du nom de 'The Accidental Animagus' (/9863146/). Merci à lui de me permettre de traduire ses textes!

Les reviews sont très appréciées mais ne sont bien sûr pas obligatoires.

T/N: Je suis impressionné par le support qui est déjà montré pour cette traduction. Plus de 20 reviews et 1500 vues pour seulement 3 chapitres, c'est bien plus que sur mes autres histoires au même stade! Ça me motive d'autant plus!


L'après-midi d'Harry fut un tourbillon de nouvelles expériences. Mme Granger commença par lui faire prendre un bain. Il était inconfortable avec le fait qu'elle le frictionne, à part dans sa forme de chat – même si Tante Pétunia l'avait fait jusqu'à ce qu'il soit assez grand, elle n'avait jamais était du genre douce – mais Emma savait qu'un garçon de son âge ne devrait pas être laissé seul dans son bain. Après ça, ils s'étaient entassés dans la voiture et étaient allés à un magasin. C'était à peine si Harry avait déjà vu l'intérieur d'un aussi grand magasin auparavant, et surement pas pour que quelqu'un achète des vêtements pour lui, mais ils ne partirent pas avant d'avoir trois sets complets de vêtements pour lui et une nouvelle paire de baskets. De retour chez eux, il quitta les vieux habits de Dudley qui lui étaient bien trop grands et fut stupéfait par combien sa nouvelle tenue était confortable maintenant qu'il portait quelque chose à sa taille.

Son ébahissement se poursuivit lorsque les Granger l'autorisèrent à s'asseoir sur le sofa et à regarder la télévision avec eux jusqu'au retour de M. Dumbledore. Il attendait toujours à ce que l'inéluctable se produise, mais cela n'arriva pas. Les Granger semblait vraiment être de bonnes personnes – pas juste gentils comme Oncle Vernon et Tante Pétunia l'étaient avec Dudley, mais bons d'une façon dont il n'avait jamais personnellement était témoin et avait à peine entendu parler lors de son exposition limitée à des gens extérieurs à sa famille. Cela lui prendrait un bon moment avant de comprendre que c'était simplement parce qu'ils étaient une famille normale – plus "normale", en fait, que l'archétype dont les Dursley étaient si fiers. Pour le moment, il était trop occupé à essayer de comprendre tous les changements de sa vie. Il était presque tenté de juste se retransformer en chat pour que les choses soient plus simples – presque. Cette maison chaleureuse était définitivement mieux à ce stade.

Précisément trois heures après qu'Albus Dumbledore ait disparu de leur salon, la sonnette se fit entendre. Dan se leva pour aller répondre, tandis qu'Emma saisissait un carnet sur lequel elle avait écrit des questions tout l'après-midi.

"Merci d'être revenu, M. Dumbledore," dit froidement Dan lorsqu'il vit que leur visiteur était revenu dans ses mêmes robes absurdes.

"Je vous en prie, M. Granger. Comment se porte le jeune Harry?"

"Bien mieux maintenant qu'il est propre et dans de vrais vêtements. Mais si vous le permettez, ma femme et moi voudrions discuter avec vous en privé avant que vous ne lui parliez."

Dumbledore réprima un soupir. Il était clair que les Granger ne comptaient pas faire preuve d'indulgence envers lui. Oh, et puis, il était trop tard pour faire marche arrière à présent, et qui plus est, ils étaient censés être du même côté dans ce cas. Il opina face à eux et les laissa ouvrir le chemin.

Emma dit aux enfants de monter encore une fois, ce qui commençait à particulièrement agacer Hermione, mais plutôt que d'occuper le salon, ils escortèrent Dumbledore jusqu'à la cuisine. Il les observa tandis qu'ils prenaient leurs places: tous deux assis du côté opposé de la table de la cuisine par rapport à lui, essayant clairement d'affirmer leur position de pouvoir. Il remarqua également qu'Emma avait un carnet moldu ouvert comprenant une liste substantielle de questions écrites sur tout la page.

"Très bien, commençons par le commencement," dit Dan, ne laissant aucun doute qu'il y aurait beaucoup de choses qui suivraient ce "commencement". "Quelles sont vos intentions envers Harry?" Emma étouffa un petit rire à cela, mais se retint de pointer qu'il était censé demander ça à propos d'Hermione. "Vous avez dit que vous avez quelques idées sur où le placer. Vous nous pardonnerez de ne pas immédiatement avoir confiance en votre jugement."

"Cela est tout à fait compréhensible." Dumbledore n'était pas habitué à être mis dans la position de celui interrogé, mais cette journée avait été une expérience d'humilité s'il en est. "Je peux vous dire que je souhaite placer Harry avec une famille de sorciers. Les quelques familles que j'ai à l'esprit pour l'instant sont de mes amis et connaissances, ayant leurs propres enfants qu'ils traitent convenablement, et chacune d'elles seraient heureuses d'accueillir Harry."

"Cela est bien beau qu'ils soient vos amis. Mais nous avons vu à quel point vous avez pu vous tromper auparavant. Comment pouvez-vous être sûr qu'ils accepteraient d'adopter un enfant?"

"M. Granger, je peux vous assurer que pratiquement n'importe quelle famille de sorciers dans le pays sauterait sur l'occasion d'adopter Harry et, à mon avis, elle le gâterait surement."

"Qu'est-ce qui vous rend si sûr de ça?" demanda Emma.

"Parce qu'Harry Potter est très probablement la personne la plus célèbre de toute la Grande-Bretagne magique." Dumbledore lui-même étant le candidat le plus proche à ce titre, mais cela était hors de propos ici.

Dan et Emma clignèrent des yeux quelques fois à cela, ne sachant pas comment répondre. "Célèbre…? Comment ça?"

"Dans notre société, Harry est salué comme étant le Survivant. Il est considéré comme étant un héros ayant vaincu Voldemort, même s'il n'est pas celui l'ayant fait. Des poupées Harry Potter sont vendues dans des magasins magiques, et une série de livres pour enfants assez fructueuse a été écrite à propos de lui, qui n'est bien sûr que pure fiction."

"Est-ce que vous vous payez notre tête?" dit Dan. "Ce garçon a cinq ans. A vous en croire, il n'a plus été vu dans 'votre société' depuis ses un an. Les sorciers sont-ils vraiment aussi dérangés, ou est-ce une sorte de farce de mauvais goût?"

"Je souhaiterai que ce le soit, M. Granger," dit Dumbledore avec un soupir. "Je crains que cela n'ait été inévitable compte tenue de l'euphorie causée par la fin de la guerre. J'avais espéré qu'avoir cet enfant élevé dans le monde des moldus, c'est-à-dire, la société non-magique, lui permettrait de garder les pieds sur terre. Malheureusement, ce plan semble avoir eu des ratés imprévisibles."

"Alors maintenant, vous l'enverriez sans réel support dans un monde où il est déjà célèbre et dont il ne sait rien?"

"Comme je le disais, il y a des familles dans notre société au sein desquelles j'ai confiance que le jeune Harry serait géré de façon appropriée. En fait, il possède une seconde cousine du côté de son père qui serait des plus adéquate. Et dans le monde magique, je serai en mesure de vérifier que tout va bien de façon régulière pour m'assurer qu'il n'ait pas de difficultés à s'ajuster."

"Comme vous auriez pu et auriez déjà dû l'avoir fait pour lui?"

Il baissa les yeux, disant, "J'admets m'être trop reposé sur la chance. Malheureusement, les Dursley étaient la seule option non-magique sérieuse. Il n'y a que peu de familles connaissant notre existence hors de notre monde."

Les deux Granger lancèrent un regard sévère au vieil homme, mais Emma dit, "Cela nous suffira… pour l'instant."

Son mari prit le relais pour la question suivante: "Ensuite, si notre fille doit un jour se joindre à votre monde magique – ce que nous essayons encore de vraiment accepter – alors nous voulons en savoir plus à ce sujet. Parlez-nous plus de ce V… Vol…"

"Voldemort?"

"Oui, le terroriste. Il semblait être du genre assez inquiétant. Est-il toujours une menace?"

"Je vous assure qu'il n'y a plus rien à craindre de Voldemort."

"S'il vous plaît, ne nous prenez pas pour des imbéciles, M. Dumbledore," dit Dan. "Vous avez dit que la plupart des gens le croit mort. Je ne pense pas que vous y croyez."

Il aurait dû se douter qu'une approche évasive ne fonctionnerait pas avec ces deux-là. Les soigneurs moldus étaient extrêmement bien éduqués et avaient l'habitude de lire entre les lignes. "Non," répondit-il, son expression sombre. "Voldemort n'a plus été vu depuis cette nuit-là, mais je suis persuadé que ce qui s'est produit il y a quatre ans ne l'a qu'affaibli. Cela a dû pratiquement le tuer, et l'a certainement incapacité de façon permanente, ou alors il aurait été vu après coup. Mais même dans ce cas-là, il existe des rituels noirs par lesquels il pourrait retrouver son ancienne puissance."

Dan passa à la question évidente qui devait suivre, "Et vous croyez que s'il y parvient, il cherchera à se venger d'Harry?"

"J'en suis certain. La seule chose que Voldemort n'a jamais pu tolérer est de ne pas être le meilleur." C'était vrai, mais pas la vérité complète.

"Mais un garçon de cinq ans…?" dit Emma

"L'âge n'a aucune importance à ses yeux, j'en ai peur. Il a attaqué un enfant d'un an par revanche et pour empêcher que revanche soit un jour prise contre lui. Il ne tolèrera pas de ne pas clore cette affaire. Cela n'est tout simplement pas dans sa nature. Mais cela n'est possible que s'il trouve une façon de revenir, ce qui pourrait prendre des années ou plus, si cela arrive un jour."

Ils ne parurent guère persuadés par ses mots. "Et ses partisans que vous avez mentionné? Vous avez dit qu'ils cherchaient également à se venger?"

"En effet, bien que la menace qu'ils représentent ait diminué, à présent. La plupart d'entre eux ont été capturés et envoyés à la Prison d'Azkaban. Malheureusement, certains sont parvenus à y échapper par des pots-de-vin et en clamant avoir été sous sorts de contrôle mental. Mais avec une absence d'attaques en quatre ans, je suspecte qu'ils ne souhaitent pas risquer leur pouvoir politique sur la possibilité qu'un jour leur Maître revienne."

"Pouvoir politique? Vous voulez dire qu'il y a des terroristes connus dans votre gouvernement?" s'écria Dan. "Comment diable pouvez-vous autoriser cela?" Il fit mine de se lever de la table, mais sa femme posa une main sur son bras pour le calmer, bien qu'elle ait été en train de prendre des notes furieuses sur ces dernières révélations.

Dumbledore frissonna intérieurement à l'accusation (hélas avérée). Après tant d'années dans le Magenmagot, il oubliait parfois combien les politiques des sorciers et des moldus étaient différentes. "M. et Mme Granger, je ne souhaite pas accabler votre famille du poids d'évènements passés – "

"Tout cela ne me paraît pas être du passé," l'interrompit Emma, "et nous apprendrons ce qu'il en est tôt ou tard. Vous ne pouvez pas empêcher Hermione de lire des livres d'histoire."

"Vous ne pouvez pas empêcher Hermione de lire quelque livre que ce soit," ajouta Dan.

"Il s'agit apparemment de notre monde aussi, que nous l'aimions ou non," poursuivit Emma. "Ne serait-il pas mieux de nous mettre au courant maintenant?"

"Très bien," dit le vieil homme solennellement. Il supposait qu'ils l'apprendraient dans tous les cas, tôt ou tard. "Je vous prie de comprendre que ce que vous qualifiez de terrorisme était pour nous considéré comme une guerre civile." Les sourcils des deux Granger se haussèrent à cela, mais ils ne dirent rien. "Il existe une petite minorité particulièrement vocale de notre société qui croit que la pureté du sang magique est d'une importance capitale. Selon eux, les personnes descendant des anciennes familles magiques sont supérieures aux sorcières et sorciers d'origine moldue… comme votre fille… et à un moindre degré, supérieur aux Sang-Mêlés – ceux n'ayant qu'un parent avec un héritage magique. Néanmoins, Harry et moi-même sommes tous deux des Sang-Mêlés, et (si son talent unique nous sert d'indication) nous sommes tous deux des sorciers compétents, en toute modestie. Et au-delà de cela, les registres scolaires montrent que les sorciers Sang-Purs ne sont pas plus compétents que les autres. Les préjudices persistent, cependant, car les personnes ayant ces préjudicies sont les mêmes pouvant clamer être eux-mêmes de Sang-Pur, descendant d'anciennes familles magiques fortunées et politiquement influentes."

Emma continuait à prendre des notes, mais ils ne l'interrompirent toujours pas.

"Dans les années 60, un sorcier fanatique qui se renomma lui-même 'Lord Voldemort' commença à recruter des partisans parmi les suprémacistes Sang-Purs. Voldemort pensait que les sorcières et sorciers Né-Moldus ne devraient pas juste être traités comme inférieurs, mais même tués." En tant qu'enfants de parents ayant vécu durant la Seconde Guerre Mondiale, Dan et Emma frissonnèrent à cette déclaration. "Ses partisans étaient appelés les Mangemorts, et parmi eux – bien qu'ils le dénient dans les dossiers officiels – se trouvaient au moins deux des cinquante Lords et Ladies du Magenmagot – notre Parlement – et un bon nombre de fonctionnaires du Ministère. Voldemort était connu pour s'impliquer dans la magie noire, mais il n'était pas considéré comme une menace sérieuse à cette époque, ce qui lui a permis de consolider ses forces.

"En 1970, cependant, les Mangemorts commencèrent à attaquer ouvertement diverses cibles auxquelles ils s'opposaient, tels que des commerces appartenant à des Né-Moldus. Ils continuèrent à recruter, et la violence se répandit. Ils attaquaient les Sang-Purs qui s'associaient trop aux Né-Moldus, qu'ils condamnaient comme étant des 'Traîtres à leur sang', et ils attaquèrent aussi des cibles moldues. La plupart des attaques terroristes rapportées dans les îles de Grande-Bretagne entre 1970 et 1981 étaient en réalité l'œuvre de Mangemorts. Les Mangemorts portaient des masques pour dissimuler leurs identités, alors avec tant d'accusations volant de tous côtés après la guerre et si peu de preuves, les individus les plus influents échappèrent malheureusement aux poursuites judiciaires qui s'ensuivirent. L'état de notre gouvernement à cette époque-là n'aida pas non plus."

"Que voulez-vous dire?" dit Dan.

"En 1980, la situation avait escaladé en une véritable guerre civile. A son apogée, Voldemort avait amassé une armée se comptant par centaines se lança dans un règne de terreur qui menaçait le Ministère de la Magie lui-même, et menaçait de se répandre sur le Continent."

"Attendez une minute, un armée de quelques centaines menaçait votre gouvernement?" réagit Dan, ses yeux écarquillés d'horreur. "Mais combien de sorciers y a-t-il au juste?"

"La population magique de Grande-Bretagne est d'un peu moins de dix-mille."

Dan dut réévaluer sa vision du monde magique. Si dix-mille sorciers étaient un pays, alors il y en avait probablement environ un million dans le monde. Et dans une nation aussi petite, une force de police et un groupe terroriste de taille moyenne étaient des armées. Les efforts anti-terrorisme devenaient une guerre civile. Quelques centaines d'ennemis devenaient une menace existentielle. Et une seule école magique pour la globalité des îles de Grande-Bretagne, peu importe combien cet arrangement était nécessaire, lui donnait la sensation déplaisante de mettre tous ses œufs dans le même panier.

"Alors votre nation était sur le point de tomber entre leurs mains…" Il fit rapidement les calculs, et ses mains devinrent des poings lorsqu'il réalisa qu'Hermione était déjà née à cette époque-là. "Et un génocide de ces… Né-Moldus aurait été l'étape suivante… mais c'est à ce moment-là que Voldemort a essayé de tuer Harry et a été vaincu. La situation était aussi mauvaise que ça, n'est-ce pas?"

"Oui, M. Granger, j'ai bien peur que la situation était aussi mauvaise que cela."

"Et s'il revient?" demanda Emma dans un murmure.

"De par son idéologie, même si ce n'est pas ouvertement, il reste puissant et influent. Malheureusement, la même chose risque à nouveau de se produire à moins qu'il ne soit rapidement stoppé."

"Pourrions-nous lui échapper, alors? Fuir le pays? Ou est-ce que tous les sorciers ont le même problème?" réagit rapidement Dan.

"A moins que la Grande-Bretagne magique ne tombe, oui, la plupart des autres pays seront sûrs. A l'exception de la Scandinavie Magique, aucun autre pays du Premier Monde (1) n'ont été sous l'influence de dirigeants des Ténèbres depuis de nombreuses années. Vous et votre famille pourriez vous enfuir pratiquement où vous le voulez."

(1) "Le Premier Monde est l'ensemble des pays démocratiques, avancés du point de vue technologique et dont les citoyens ont un niveau de vie élevé." Soit, à l'époque de l'histoire, majoritairement l'Europe. On entend souvent parlé du Tiers Monde, mais il y a en fait aussi le Premier et le Deuxième. On en apprend tous les jours.

Emma posa alors la question finale sur ce sujet, celle qu'elle avait espéré ne pas avoir à poser: "Mais Harry ne le peut pas?"

Le souffle de Dumbledore se bloqua dans sa gorge tandis qu'il considérait les possibles implications qu'avaient le fait qu'elle ait posé cette question. Pourraient-ils être en train d'envisager - ? songea-t-il. Cela serait une solution des plus fortunées pour lui. Malheureusement, la réponse la rendrait probablement irréalisable. "Non," répondit-il honnêtement. "Comme je le disais, Voldemort ne peut pas accepter la défaite. S'il revient, il poursuivra Harry Potter jusqu'au confins de la Terre."


Les questions se poursuivirent pendant un long moment après cela. Il y en avait beaucoup à propos de Poudlard et des alternatives à Poudlard, puisqu'il semblait qu'Hermione nécessiterait une éducation magique. Cela entraîna encore plus de questions à propos de choses telles que le manque flagrant de sujets moldus dans le programme scolaire de Poudlard et les raisons pour lesquelles les Né-Moldus n'étaient normalement pas contactés avant leurs onze ans. Les Granger s'enquirent aussi sur comment le monde magique s'organisait, et Dumbledore leur expliqua le Code du Secret Magique en détails, entre autres choses, et ils admirent à contrecœur qu'il s'agissait probablement d'une bonne idée. Finalement, ils avaient aussi un bon nombre de questions sur ce dont la magie était capable, ce que Dumbledore comprit comme étant une façon subtile de demander à quoi d'autre la magie pouvait servir à part à se faire assassiner par un cinglé.

Le fait qu'avec sa constitution magique et la médecine magique Hermione pourrait possiblement vivre jusqu'à 150 ans était définitivement un plus, mais ils semblaient clairement se demander dans quel pays elle les vivrait. A la fin de leur conversation, Emma avait des pages et des pages de notes, et la voix de Dumbledore commençait à être rauque. Il était presque l'heure du dîner.

"M. Dumbledore, merci pour votre patience et votre honnêteté," conclut Dan lorsqu'ils se levèrent de table, lui tendant sa main à serrer pour la première fois. "Nous apprécions vraiment le fait que vous ayez été si direct avec nous."

Dumbledore serra la main des deux Granger. Il était heureux d'avoir pu, selon toute évidence, leur faire accepter l'idée de la magie de façon générale, malgré les nombreuses vérités inconfortables de la société magique dont il avait dû leur parler. Même les parents de Né-Moldus en âge d'être à l'école n'en savaient que rarement autant, ou réagissaient aussi bien. Cela le ramena à nouveau sur leurs intentions concernant Harry. Il était tentant – tellement tentant – d'exercer une petite influence extérieure de son cru, mais il se força à leur permettre de prendre leur propre décision sur ce sujet.

"Je suis heureux que nous ayons pu discuter de ces affaires civilement," répondit-il. "A présent, il me faudrait vraiment parler à Harry, mais étant donné l'heure, je m'efforcerai à écourter mes questions. Vous pouvez bien entendu vous joindre à nous si vous le souhaitez."

"Je pense que nous allons vous prendre aux mots." Dan préférait rester prudent avec le vieil homme.

Ils retournèrent dans le salon, et Emma rappela les enfants au rez-de-chaussée. Elle nota qu'Harry semblait toujours être le premier à venir quand elle les appelait, étant très prompt à obéir aux ordres.

"Comment a été votre après-midi, tous les deux?" demanda-t-elle.

Hermione ne semblait vraiment pas aussi contente qu'elle l'aurait espéré avec la présence d'un autre enfant de son âge dans la maison, mais ses inquiétudes furent apaisées lorsque sa fille dit, "Harry n'est pas bons aux jeux, Maman."

Harry baissa la tête et marmonna quelque chose à propos de son cousin voulant toujours gagner.

"Hum, ce n'est pas très grave, ma chérie. Il peut apprendre et s'améliorer. Venez par ici. M. Dumbledore veut te parler, Harry."

"Oui, madame."

Harry s'assit très rigidement sur le sofa, ses mains crispées devant lui. Dan et Emma avaient déjà remarqué son léger strabisme et espérait qu'il pourrait voir un ophtalmologue au plus vite.

"Harry," dit Dumbledore, affichant sa meilleure expression de gentil grand-père, "Je souhaiterai m'excuser auprès de toi pour ce que as souffert au cours des quatre dernières années. J'ai eu tort de te confier à ton oncle et ta tante, et je ferai tout mon possible pour me rattraper. J'espère que, avec le temps, tu pourras me pardonner mon erreur."

Harry fixa le vieil homme, sans ciller. Le pardon, dans un sens ou dans l'autre, n'était pas quelque chose de vraiment mis en pratique chez les Dursley. Encore plus qu'à aucun autre moment de cette journée, Harry ne savait ni ce qu'il voulait dire en réponse, ni ce qu'il était "supposé" dire. Heureusement, Dumbledore ne s'attarda pas sur ce point et poursuivit.

"Lundi, j'essaierai de trouver une famille qui prendrait soin de toi. Il s'agira surement d'une famille magique. Je te promets qu'ils te traiteront bien et ne seront pas du tout comme tes proches."

Harry baissa la tête et chuchota, "Merci, monsieur."

"Si tu te sens suffisamment confortable pour en parler, j'aimerai savoir ce qui s'est passé lorsque tu t'es échappé de la maison de ton oncle."

La tête d'Harry se redressa soudain, et il tressaillit de cette étrange façon, tournant son corps dans une autre direction tout en conservant ses yeux fixés sur Dumbledore. Ce comportement sembla familier au Directeur, mais il n'arrivait pas à le replacer. Il n'avait certainement jamais vu chez James ou Lily faire cela.

Dumbledore détourna le regard un instant, dans ses pensées, et Harry sembla se détendre. Il commença alors à raconter son histoire, même s'il la marmonnait autant qu'il ne parlait. A la demande de Dumbledore, il expliqua l'étrange clignotement des lumières et le bruit d'explosion bruyant qui avait distrait sa famille, ainsi que la façon dont il s'était enfui par la porte avant de vraiment réaliser qu'il s'était transformé. Il expliqua alors comment il avait trouvé nourriture et eau et des endroits chauds où dormir à l'extérieur.

Pour Dumbledore, chaque pièce venait prendre sa place. Il lui faudrait vérifier auprès des Oubliators pour avoir l'histoire complète, mais il était clair qu'Harry avait réalisé un impressionnant cas de magie accidentelle en plus de débloquer ses capacités d'animagus. Il était impressionné par la ressource dont le garçon avait fait preuve pour survivre à son âge et se demanda quelle part de cela venait de l'instinct animal. Il lui faudrait consulter Minerva à ce sujet.

Hermione était assise aux côtés d'Harry pendant la majeure partie de l'histoire. Lorsqu'il tressaillit, elle essaya de lui prendre la main, mais il la retira avant qu'elle y parvienne. Néanmoins, il la laissa lui frotter le dos de la main, puisque cela était très semblable au fait d'être caresser, comme avaient fait les gens qui lui avaient parfois donné à manger. Lorsqu'il mentionna attraper des souris pour se nourrir, cependant, Hermione devint un peu verte et se leva pour s'asseoir avec sa mère.

Lorsqu'Harry finit son histoire par sa rencontre avec Hermione au matin, Emma lui posa la question que tout le monde se posait: "Alors, si vous ne saviez pas ce qui s'est passé, comment l'avez-vous retrouvé?"

Dumbledore fronça les sourcils. Il avait espéré éviter ce problème, mais il sentait qu'il lui fallait être honnête. "J'ai certaines façons me permettant de localiser Harry en utilisant la magie," expliqua-t-il. "Cela est simplement pour sa sécurité au cas où quelque chose se produirait. Cependant, ces sorts ne pouvaient apparemment pas le suivre sous sa forme de chat. Mais cela serait facilement modifiable…" Hé bien, il n'avait pas vraiment d'autres choix. "Harry, si tu voulais bien te transformer en chat, j'aimerai corriger les sorts. Je t'assure qu'ils ne sont là que pour que je puisse te venir en aide si tu te retrouvais quelque part où tu n'es pas censé être." Enfin, c'était à ça que son sortilège de pistage servait.

Dan et Emma songèrent à l'en empêcher, mais si les sorts étaient déjà là, il n'y avait pas grand-chose qu'ils puissent dire. De leur conversation, il semblait que ce genre de sorts étaient loin d'être rares.

Harry fixa à nouveau le vieil homme, puis baissa la tête. "Oui, monsieur," murmura-t-il. Il sembla se concentrer pendant un instant, puis son corps rapetissa, et il y avait à sa place un chaton noir et blanc assis sur le divan.

Dumbledore tira sa baguette et marmonna une incantation interminable. Les Granger ne pouvaient pas l'interpréter clairement, mais ils comprenaient suffisamment de Latin pour en comprendre le sens. Lorsqu'il finit, une aura bleue entoura le chaton un moment avant de se dissiper.

"Voilà, c'est fait."

Le chaton resta assis là, semblant indifférent.

"Hé bien… très bien, alors," dit Dumbledore. Il se remit debout, étirant subtilement ses jambes après une journée aussi longue. "Je ne vous dérangerai pas plus longtemps, M. et Mme Granger. Je vous remercie pour votre coopération aujourd'hui. Je reviendrai Lundi pour parler à Mlle Wilkins et au garçon concernant son placement. Je réitère que le monde magique doit rester un secret même de vos amis et associés. Et je souhaiterais garder les capacités d'animagus d'Harry particulièrement confidentielles étant donné leur caractère… inhabituel, dans l'éventualité où vous seriez approchés par quelqu'un d'autre du monde magique."

"Bien sûr," dit Dan. "Nous comprenons."

"M. Dumbledore," ajouta Emma, "beaucoup de choses se sont produites aujourd'hui, et il nous faudra du temps pour arriver à les comprendre… mais pourriez-vous possiblement revenir demain après-midi – hum, au cas où nous aurions davantage de questions?" Dan eut l'air un petit peu agacé par cette idée mais ne dit rien.

Dumbledore haussa un sourcil et se demanda juste quel type de questions ils pourraient bien avoir qu'ils voudraient lui reparler aussi vite, mais il essaya de répondre de façon décontractée: "Puisque vous avez été assez généreux pour vous occuper du garçon ce weekend, je pense que je pourrai arranger une autre visite demain, disons, à treize heures, peut-être?"

"Cela serait parfait. Merci."

"Bien. Je vous dis donc à demain…" Dumbledore disparut à nouveau avec un craquement bruyant.

"Est-ce qu'ils font tous ça?" se demanda Dan.

Après que Dumbledore ait disparu, Hermione se leva de sa place et se rassit à côté d'Harry. Le chaton n'avait pas pris la peine de se retransformer en garçon. Hermione l'observa pendant un moment, puis tendit la main et commença à le gratter derrière les oreilles.

"Hermione!" s'exclama sa mère. Quelque chose à propos de cette action la mettait mal à l'aise. Ce chaton restait un garçon, non? Cela ne semblait pas correct de le traiter comme un chat.

Le chaton se tendit sous les doigts d'Hermione, mais après quelques instants, il sembla en fait se relâcher. Ce ne fut que lorsqu'elle essaya de le soulever qu'il miaula et descendit souplement du sofa.

Emma sentait qu'elle ne parviendrait pas à gérer un chat intelligent se baladant dans la maison en plus de tout le reste, alors elle essaya de faire revenir le garçon grâce au dîner. "Harry, je vais commander des pizzas pour le dîner," dit-elle. "Est-ce que tu voudrais bien… heu, te retransformer en humain pour que tu puisses me dire ce que tu veux dessus?"

"Pas des souris!" s'écria Hermione. Harry s'arrêta devant les pieds d'Emma et annula sa transformation, mais ne dit rien.

"Non, pas des souris," dit Emma. "Est-ce que tu aimes les anchois, Harry?"

"Beeeurk!" objecta sa fille

Lorsqu'il expliqua d'un air désolé qu'il n'avait jamais mangé de pizza auparavant, Emma décida de juste de prendre des pepperoni.


Harry Potter était allongé dans le lit double de la chambre d'ami des Granger et se demandait à nouveau comment il s'était retrouvé ici. Cela semblait incroyablement luxueux d'avoir juste une pièce où il puisse se tenir debout et étendre ses bras, et aussi d'avoir un petit peu trop chaud après des semaines à dormir dehors et des années avant ça avec uniquement une couverture élimé. C'était un endroit fantastique pour dormir, mais cela le mettait tout de même mal à l'aise. Il y avait quelque chose de profondément déroutant dans le fait qu'il soit mieux traité par les Granger, qu'il venait juste de rencontrer, que par sa propre famille, même s'il était trop jeune pour comprendre pleinement pourquoi. Il se remémora la journée, comment ils l'avaient invité à manger avec eux, pris dans leurs bras lorsqu'il avait pleuré, acheté des vêtements, laissé regardé la télévision, et enfin comment Mme Granger l'avait bordé dans ce lit.

Cela avait été le meilleur jour de sa vie, sauf que cela ne faisait pas le moindre sens pour un enfant de cinq ans confus comme il l'était. Il avait l'impression que d'être capable de sa transformer en chat était la chose la plus normale qui se soit produite ce jour-là, et même lui pouvait dire que c'était ce point en particulier que les Granger n'arrivaient pas vraiment à appréhender, bien qu'ils s'en étaient bien mieux tirés que ses proches n'en auraient jamais capables. Et puis il y avait M. Dumbledore. Le vieil homme était étrange, mais au moins il semblait savoir ce qui se passait. Apprendre la vérité sur ses parents avait été un choc, mais la magie et les méchants, aussi horrifiant que cela soit, il pouvait comprendre.

Il n'avait pas vraiment encore réalisé le fait qu'il n'aurait pas à retourner chez son oncle et sa tante. Il n'avait jamais vraiment eu de raisons de croire ce que les gens lui disaient, et il ne voulait pas avoir trop d'espoirs. La possibilité que les choses puissent avoir autant changé le mettait mal à l'aise. Il ne semblait même pas parvenir à dormir dans un lit aussi agréable. Finalement, il fit quelque chose qu'il n'avait jamais fait avant en tant qu'humain: il se tourna pour dormir sur son ventre. Instantanément, il se sentit plus à l'aise – plus sécurisé, d'une certaine façon. Harry s'assoupit progressivement, espérant comme chaque nuit qu'il ne se réveillerait pas dans son placard au matin, mais aussi cette fois-ci, il se surprit aussi à espérer qu'il ne se réveillerait pas roulé en boule dans le froid non plus.


Alors qu'Hermione et Harry étaient tous les deux au lit, Dan et Emma n'étaient pas prêts à dormir. Par un accord tacite, ils s'étaient retrouvés assis à la table de la cuisine, puisque leur discussion serait particulièrement sérieuse, prenant en plus une tasse de thé nocturne pour faire bonne mesure.

"Que penses-tu de tout ça, Dan?" commença Emma.

"Sur quelle partie? Notre fille a des pouvoirs magiques, elle est amie avec un garçon qui peut se transformer en chat, un vieux cabri dans des habits ridicules se montre à notre porte, et nous nous retrouvons apparemment embarqués dans une sorte de stupide guerre raciale comme dans un pays du Tiers-Monde, sans parler du fait que les méchants ont toujours leur propre parti politique."

"Oui, je sais que tout ça est assez fou. Mais qu'en est-il d'Harry?"

Dan soupira et leva les yeux vers le plafond. "Je ne sais pas. Pendant un moment, j'ai cru, j'ai espéré que nous pourrions l'aider, mais…"

"Après tout, nous avons toujours voulu avoir un autre enfant."

"Oui, nous voulions un autre enfant qui ne serait pas la cible de terroristes."

Emma se mordit la lèvre et songea à laisser tomber ce sujet, mais elle insista. "Alors que penses-tu que nous devrions faire?"

"La chose intelligente à faire serait de laisser Dumbledore s'occuper d'Harry, de garder nos distances, et de fuir le pays aux premiers signes de problèmes."

"Mais…?"

Dan posa sa tasse de thé avec un cliquetis. "Emma, je suis désolé, mais pourquoi envisageons-nous même cette idée? Pourquoi avons-nous même besoin de l'envisager?"

"Je – je sais qu'il regrette son erreur, mais fais-tu vraiment confiance à Dumbledore pour placer Harry dans une bonne famille?"

Il secoua sa tête négativement sans la moindre hésitation. "Pas vraiment, non. Une mieux, peut-être, mais je ne pense pas que je pourrai lui faire confiance pour une bonne, pas pour l'instant."

"Exactement. Et il y a ce problème comme quoi il est célèbre dans le monde magique."

"Mais, Emma, ce n'est pas notre problème." Il leva une main. "Je n'écarte juste pas cette possibilité. C'est un sérieux danger dont nous parlons ici, et que nous ne comprenons même pas vraiment pour le moment. Ma préoccupation principale est de vous garder toi et Hermione en sécurité. Ce garçon n'est pas notre problème, et cette guerre n'est pas la notre."

"Je sais. Je suis inquiète pour notre fille, moi aussi, mais à l'avenir, cela pourrait aussi être sa guerre. Même si nous l'emmenons à l'étranger, cela reste son pays, et si elle va à cette école… Poudlard, ce sont ses amis qui s'y trouveront impliqués.

"Raison de plus pour partir tant que nous le pouvons."

"Tout cela est bien beau, mais Harry n'a pas cette option."

"Et il ne l'aura pas s'il reste avec nous non plus." Dan s'arrêta et prit une profonde respiration. Il ne voulait pas s'emporter face à sa femme, surtout à cette heure-là. "Je te demande juste, comment cela va-t-il aider qui que ce soit que nous soyons bloqués ici avec lui?"

Emma appuya son front contre sa main. "Si on y pense ainsi, j'admet que cela n'aiderait probablement en rien," dit-elle. Elle chercha à nouveau les yeux de son mari. "Mais pour le moment, Harry est juste un petit garçon qui a été profondément blessé, qui a besoin d'aide, et qui n'a personne dans sa vie qui puisse la lui apporter. De plus, Hermione est enfin parvenue à trouver un ami, ce dont, tu dois bien l'admettre, elle a désespérément besoin. Et je suis prête à parier qu'elle est aussi sa première amie."

Une lumière se fit dans l'esprit de Dan, il dirigea un faible sourire vers sa femme. "Mon Dieu, tu t'es vraiment attachée à ce garçon, pas vrai?"

Emma rougit. Serrant ses lèvres l'une contre l'autre, elle répondit, "Je suppose que oui – l'instinct maternel, tout ça… mais Dan, combien de fois avons-nous dit ces dernières années que nous voulions adopter, et qu'au final rien n'en est jamais ressorti?"

"Mais nous pouvons toujours, Emma, cela ne doit pas forcément être Harry."

"Mais c'est bien plus que ça. Je ne sais pas…" Elle prit une lente inspiration et essaya de comprendre ce qu'elle ressentait. "Tu sais, ma mère m'a toujours dit que, parfois, il faut savoir faire un choix entre ce qui est juste et ce qui est facile. (2) Et j'ai ce sentiment qu'adopter Harry est la chose juste à faire."

(2) "Sometimes you have to make a choice between doing what's right and what's easy." Dumbledore dit quelque chose de très similaire à la fin de Harry Potter et la Coupe de Feu mais au lieu de 'juste', la traduction disait 'le bien'. Je préfère 'juste', mais pas dans le sens de la Justice, dans le sens de ce qui nous semble juste en tant que personne. Je ne sais pas si je suis très clair…

Un air sombre traversa le visage de Dan. "Emma, es-tu sûre que Dumbledore n'a pas, tu sais, fait quelque chose? Ne t'a pas lancé un sort"

"Je… j'en doute. Sinon pourquoi n'aurait-il pas fait la même chose pour toi? Je ne sais pas d'où cela vient, mais… je pense tout de même que c'est juste."

Son mari se contenta de la fixer, à court de mots face à sa conviction soudaine. Il pouvait voir dans ses yeux combien cela était important pour elle. Et il devait bien admettre qu'elle avait raison quant au jugement – ou plutôt au manque de jugement – de Dumbledore.

"Tu sais, je pense que nous devons beaucoup à Harry," ajouta-t-elle.

"Que veux-tu dire?"

"S'il ne s'était pas montré aujourd'hui, Hermione serait entrée dans ce monde à l'aveugle dans six ans, et peut-être qu'on ne nous aurait pas expliqué autant de choses. Au moins maintenant, elle sera mieux préparée si quelque chose arrive."

Il y avait du vrai là-dedans. "Tu réalises que tu parles de rejoindre une guerre, quand même, n'est-ce pas? Ou au moins une force anti-terroriste?" insista Dan.

"Je sais."

"Contre des gens qui peuvent utiliser de la magie. Tout ce qu'on a est un fusil."

"Je sais. Ne crois pas que je n'ai pas pensé à tout ça; j'ai presque l'impression que j'ai perdu la tête. Mais nous ne savons même pas s'il y aura une guerre. Et s'il y en a une, cela ne sera peut-être pas avant que les enfants soient grands. Nous savons qu'Harry a besoin d'une famille, et peu importe ce qu'il dit, je n'ai aucune confiance en M. Dumbledore pour lui trouver une famille qui l'aidera vraiment."

"Et tu penses que nous le pouvons? C'est à peine si nous savons quoi que ce soit de son monde."

"Nous pouvons faire mieux que des proches abusifs ou un groupe de fans avec des pouvoirs magiques, Dan. De ça, je suis sûre."

Dan se prit la tête dans les mains et essaya de rassembler ses pensées. Aussi catégorique que sa femme ait été, il reconnaissait lui-même qu'il y avait peu de failles dans sa logique. Ils avaient voulu un autre enfant, et il y avait peu de chance que cela arrive pour Emma. Mince, il avait aussi aimé Harry jusqu'à ce qu'il apprenne tous les problèmes qui le suivaient. Il n'avait aucune envie d'abandonner le garçon, loin de là, mais l'histoire de ce cinglé de Voldemort était trop pour lui. Et pourtant, pout tout ce qu'il voulait se rassurer que Dumbledore avait les choses sous contrôle concernant Harry, il n'arrivait pas à y croire. Il détestait devoir l'admettre, mais la chose juste à faire était d'au moins garder le garçon à proximité – comme le laisser être ami avec Hermione s'ils le voulaient. Emma avait raison sur ça aussi, d'ailleurs. Un ami était quelque chose dont les deux avaient besoin. Il prit une résolution et leva à nouveau les yeux.

""Alors, qu'en penses-tu?" demanda-t-elle.

"Je… je pense qu'il est tard. Je pense que la nuit porte conseil… Ecoute, je ne vais pas juste dire non. Mais je ne veux pas commencer à l'envisager tant que nous ne savons pas comment nous pouvons rester en sécurité."

"Bien sûr. Je pensais aussi à la même chose. C'est pourquoi je voulais parler à M. Dumbledore."

"Oui, bien sûr…" Ce n'est qu'à ce moment que Dan réalisa combien de coups d'avance sa femme avait sur lui. "Quoi que, est-il vraiment la personne a qui demander?"

"Il a dit après tout avoir combattu contre Voldemort. Nous pourrions lui poser des questions sur ça aussi."

"Il n'a apparemment pas réussi à garder les parents d'Harry en sécurité, cependant."

"Nous ne savons pas exactement ce qui est arrivé aux parents d'Harry… Je ferai mieux de noter tout ça."

Emma commença une nouvelle liste de questions, dont elle était sûre qu'elle grossirait d'une bonne taille d'ici à ce que le vieil homme ne revienne les voir.

"Et… aussi difficile que cela soit, si nous voulons vraiment faire ça, il nous faut en parler à Hermione, voir si elle est aussi d'accord avec ça," dit Dan.

Emma ferma les yeux, refoulant quelques larmes. "Je sais. Ce sera la partie la plus difficile de tout ça."

"Allez, nous ferions mieux d'aller dormir. Je sens que demain va être une autre très longue journée."

"Ha, seulement demain?"

Ils interrompirent leur discussion et montèrent silencieusement les escaliers. Ils étaient juste devant la porte de leur chambre lorsque Dan s'arrêta soudain.

"Emma," dit-il. "Est-ce que tu te souviens combien les goûts vestimentaires de ta mère étaient étranges?"

"Oui, mais… non, tu ne crois pas que…?"

"Hé bien, ça ne figurerait même pas parmi le top dix des choses les plus étranges qui se sont produites aujourd'hui… et tes parents sont tous les deux morts dans des circonstances mystérieuses peu de temps avant la naissance d'Hermione."

"Encore autre chose dont il faudra parler à Dumbledore."

Toutes sortes de possibilités continuant à tourner dans leurs esprits, ils s'allongèrent pour ce qui se révèlerait être une nuit de sommeil des plus difficile.


T/N: Ne JAMAIS sous-estimer l'instinct maternel. JAMAIS!

D'ailleurs l'instinct maternel n'est ni limité aux femmes, ni à l'âge. Si vous avez déjà vu un enfant seul en pleur et que vous vous êtes immédiatement arrêté, alors vous savez de quoi je parle.

Sinon, la conversation finale entre Dan et Emma était particulièrement difficile à bien traduire. J'espère que cela ne rend pas trop mal. Comme toujours, je suis ouvert aux conseils, critiques constructives et autres corrections! Et sinon... Et bien dites-moi juste vos pronostics sur la suite, je suis curieux de voir ce que vous pensez!

T/N 2: Encore un grand merci à Harry-Sterek-1968 pour avoir pointé un certain nombre d'erreur de frappe et d'oublis de mots!