Disclaimer : Rien d'Harry Potter ne m'appartient, si c'était le cas je serai une femme, je serai plus âgé et bien plus riche. Cette fanfiction est une œuvre originale de White Squirrel du nom de 'The Accidental Animagus' (/9863146/). Merci à lui de me permettre de traduire ses textes!
Les reviews sont très appréciées mais ne sont bien sûr pas obligatoires.
T/N: Reprise officielle pour moi demain, je voulais au moins vous donner quelques choses avant ça! Ou alors peut-être que c'est juste que je me souvenais de ce chapitre et que je savais qu'il serait amusant à traduire? Qui sait!
Minerva McGonagall localisa l'adresse qu'Albus lui avait donnée. Cela semblait certainement mieux que les accommodations précédentes du garçon. Celles-ci n'avaient pas été dans un mauvais voisinage, mais les maisons ici étaient un peu plus espacées, avec plus d'arbres et d'espace verts entre eux. La maison en elle-même semblait un peu plus grande, également, mais bien sûr, comme elle le savait bien, c'était les gens dans la maison qui importaient. De ce qu'Albus lui avait dit, les Granger avaient l'air d'être une bonne famille, mais elle s'assurerait de faire ses propres recherches sur eux avec un maximum d'attention.
Elle arriva dans le quartier tôt ce matin-là, avant même le petit-déjeuner, et prit immédiatement position à côté de chez eux en tant qu'un grand tigré gris, observant par les fenêtres. Elle ne festoierait clairement pas d'un repas luxueux cette matinée, mais elle était prête à faire bien plus pour Harry Potter. Dans un acte qu'elle n'aurait jamais laissé ses étudiants voir (ni, d'ailleurs, nombre de ses collègues), elle attrapa rapidement un campagnol pour se sustenter. Elle était devenue assez douée pour ça durant ses jours plus jeunes et aventureux, mais il s'agissait difficilement d'un acte digne d'un professeur.
Même selon le standard des chats, Minerva pouvait avoir un regard particulièrement fixe et pénétrant. Elle passa la majeure partie du matin à observer la famille Granger depuis le dessus d'une chaise grâce à laquelle elle pouvait voir par la fenêtre de la cuisine. Bien qu'ils aient su qu'elle viendrait plus tard, ils ne semblaient donner aucune indication de l'avoir remarquée. Elle fut soulagée de voir que les choses semblaient parfaitement normales, du moins pour tout ce qu'elle pouvait voir depuis son perchoir. Il était difficile d'avoir une vue claire du garçon, et il semblait en effet petit et silencieux, mais elle pouvait voir en détail la mère préparer le petit-déjeuner et les deux chatons – ah, les deux enfants - assis à la table, parlant et riant. Elle n'avait pas besoin du rapport d'Albus pour savoir que ce n'était surement pas quelque chose qui avait dû se produire souvent à la résidence des Dursley, encore moins lorsque le père entra et fit un câlin à chacun d'eux.
La famille passa le reste de la matinée à réaliser des activités ordinaires: faire quelques corvées, les enfants jouant et regardant la "télé" moldue. Rien ne semblait clocher, et Minerva tira un peu de réconfort à l'idée qu'Albus ait finalement pris la bonne décision – ou avait peut-être laissé la bonne décision se prendre.
Elle attendit jusqu'après le déjeuner (une souris fraîche pour elle et un plat de sandwiches pour la famille) et, à l'heure convenue, fila le long de quelques maisons plus bas dans la rue où elle put se retransformer sans être vue. Elle remonta la rue dans la froideur de Novembre dans ses robes noires et un chapeau qu'elle espérait étaient suffisamment discrets. Arrivant au niveau de la maison comme si c'était la première fois qu'elle la voyait, elle sonna à la porte (une façon si étrange de s'annoncer, songea-t-elle).
Un homme grand aux cheveux bruns répondit à la porte et la regarda des pieds à la tête, jaugeant Minerva, elle pouvait le dire, en tant que seconde personne magique qu'il lui ait été donné de rencontrer mis à part les enfants – bonté divine, et Albus avec son sens excentrique de la mode en matière de robes avait été le premier.
"Bon après-midi. M. Granger, je présume?" dit-elle.
"En effet. Vous devez le Professeur McGonagall," répondit chaleureusement Dan, en lui serrant la main. A ce stade, il était heureux de voir que tous les gens du monde magique n'avaient pas une apparence aussi absurde qu'Albus Dumbledore, bien que les robes de la sorcière aient difficilement pu être considérées comme le summum de la haute couture. "Je vous en prie, entrez."
Il la conduisit jusqu'au salon, où Minerva fut présentée à une mère et une fille très semblables, et au fils nouvellement adopté de la famille. Elle ne put s'empêcher de fixer le garçon. Même à son âge, il était le portait craché d'un autre garçon qui avait été son meilleur élève durant bon nombre d'années moins d'une décennie plus tôt – à l'exception des yeux, bien sûr. Lorsqu'elle le vit la fixer en retour, elle cligna lentement des yeux vers lui, et il retourna le geste. Elle sourit, et le garçon sourit nerveusement en retour. Il était bien trop rare de rencontrer quelqu'un qui savait véritablement comment communiquer avec un chat. Après tout, les chats des étudiants restaient majoritairement dans les dortoirs, et aucuns de ceux de Rusard n'avaient jamais été très loquaces; la plupart de ses camarades humains en étaient complètement inconscient, mais peut-être que cela pourrait changer à présent.
"Prenez un siège," dit Emma Granger lorsqu'ils furent tous présentés. "Voudriez-vous un peu de thé?"
"Oui, s'il vous plaît – du lait, pas de sucre," répondit-elle. De retour en forme humaine, elle sentait le besoin de se débarrasser du goût des rongeurs.
Emma amena le thé, et Minerva le sirota pensivement et dit, "M. et Mme Granger, avant que nous commencions, je dois m'excuser dans mon rôle concernant la maltraitance qu'a subie Harry. J'avais prévenu le Professeur Dumbledore que ses proches étaient totalement inadéquats en tant que tuteurs, mais à l'époque, j'avais fait confiance à son jugement. Je comprends à présent que j'aurai dû être plus ferme sur ma position, ou bien que j'aurai pu vérifier comment Harry allait après coup."
Les Granger s'assirent et réfléchirent à cela un moment. Elle pouvait dire qu'ils étaient mécontents; et à raison, avec cette information, mais Emma lui dit, "Hé bien, au moins vous avez essayé de faire ce qui était le mieux pour lui. Il y a clairement eu un grand nombre d'erreurs qui ont été faites, pas juste la vôtre."
Intérieurement, elle était soulagée, mais elle hocha la tête et tourna son attention vers le garçon. "Harry," dit-elle avec ce qui, pour elle, était un sourire chaleureux, "J'ai cru comprendre que tu as récemment passé un certain temps à vivre en tant que chat."
"Oui, madame."
"Devenir un animagus est habituellement extrêmement difficile. Je n'ai jamais entendu parler d'un sorcier ou d'une sorcière ayant complété la transformation en moins d'un an d'étude intensive. Je comprendrais que tu ne souhaites pas faire remonter des souvenirs déplaisants, mais je me demandais si tu serais capable de me dire comment exactement tu as été capable de te transformer en chat pour la première fois."
Harry regarda ses nouveaux parents, qui lui firent un signe de tête affirmatif, et il commença nerveusement à lui raconter. Minerva lutta pour contrôler sa colère face à la description de ses proches et l'écouta avec un calme d'apparence. Si elle avait espéré avoir de nouvelles perspectives quant à la transformation en animagus, elle fut déçue. Son explication était la description typique de la magie accidentelle: une peur intense et un désir écrasant de s'échapper. La forme précise que la magie avait prise aurait dû être impossible… mais l'était-ce vraiment? Il n'y avait que peu de limites réelles à la magie accidentelle. Elle n'aurait pas sourcillé si sa fuite avait pris la pris la forme d'un transplanage ou d'une Désillusion, toutes deux des compétences très avancées. Le garçon était juste tombé sur une rare variante.
Non, la véritable énigme était comment il était capable de répliquer cet exploit. "Il est très impressionnant que vous ayez pu accomplir une telle prouesse magique à votre âge, M. Potter," dit-elle. "Pourriez-vous maintenant me montrer cette capacité?"
Harry se tourna et Dan acquiesça à nouveau. Il baissa les yeux et fronça les sourcils en concentration pendant quelques secondes, et puis sa silhouette fut remplacée par un petit chaton noir.
Minerva était choquée. Albus lui avait dit qu'il l'avait vu se transformer, mais elle avait supposé que cela lui prendrait quelques minutes de méditation. Le garçon n'avait rien d'un novice; il semblait avoir l'habitude, et d'ici à ce qu'il vienne à Poudlard, il serait probablement capable de changer de forme instantanément sur commande.
"Plus rapide que je ne m'y attendais, Harry," dit-elle. "Pardonnez-moi, M. et Mme Granger, mais puisque nous en sommes déjà là, je pense qu'il serait mieux si Harry et moi continuions cette conversation sans la barrière des langues."
"Vous voulez dire que vous allez – ?" commença Dan.
"En effet." Sur cela, Minerva se transforma en un chat gris tigré avec des marques noirs bien reconnaissables autour des yeux Elle nota que la forme d'Harry n'avait aucunes marques pour ses lunettes et se demanda si c'était parce qu'il s'était transformé pour la première fois avant d'avoir ses lunettes. Ou peut-être était-ce juste qu'elles étaient de la même couleur que son poil.
Elle détendit sa posture habituellement raide et prit une position corporelle plus neutre, mais Harry commença malgré tout à reculer et à se plaquer au sol, l'observant avec prudence avec ses oreilles dressées et sa queue baissée. En tant que chaton errant seul, elle savait qu'il n'avait probablement pas dû avoir beaucoup de bonnes expériences avec les autres chats. Elle abaissa sa propre posture un petit peu, et ils échangèrent des clignements d'yeux à nouveau pour le rassurer que tout allait toujours bien.
A présent, il était temps de vraiment mener l'enquête. Elle avait en partie utilisé Harry en tant qu'excuse pour se changer en sa forme de chat, puisque ce n'était que l'une des nombreuses choses qu'elle voulait vérifier. Utilisant son sixième sens félin bien affûté, elle observa la famille avec attention. Elle avait remarqué que le matou et la chatte (1) – ah, voilà qu'elle recommençait, il était si facile de retomber dans les modèles de pensée du chat – que Dan et Emma, qui s'étaient contentés de regarder Harry se transformer, avaient tout de même tressailli légèrement lorsqu'une femme adulte en avait fait de même, tandis qu'Hermione avait éclaté d'un rire guilleret et l'avait applaudi quelques fois. Ils étaient clairement nouveaux à la magie, mais ils faisaient un travail admirable sur eux pour s'y ajuster aussi rapidement, et si Albus était à croire, ils apprenaient tout ce qu'ils pouvaient afin de ne pas être pris au dépourvu plus tard. En effet, elle n'avait que rarement vu des parents moldus prendre les nouvelles aussi bien, et c'était sans compter ceux qui auraient eu à s'inquiéter de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom.
(1) Il faut croire qu'il y a beaucoup de termes qui se rapportent aux chats en anglais. Ici, McGonagall dit "the tom and the queen". Alors, 'tom' est un mot désignant le chat mâle, généralement sauvage et non castré; tandis que 'queen' a l'une de ses signification comme étant la femelle du chat.
Ce que Minerva suspectait en tant qu'humaine, elle pouvait à présent le confirmer en tant que chat. Elle ne sentait aucune duplicité de la part des Granger, rien qui ne déclenche son sens félin pour détecter les gens peu dignes de confiance. Harry leur importait vraiment, et ils pensaient déjà à lui comme à leur propre fils. Cela était évident à voir pour elle dans la façon dont ils se tenaient: bien qu'à peine visible aux humains, les chats pouvaient relever une quantité fantastique d'information du langage corporel. Et de l'odeur. La maison des Granger sentait… une odeur de famille. Passant outre les odeurs de nourritures et quelques odeurs stériles qui auraient pu être associés aux soins dentaires, de la joie, du confort, et de l'amour imprégnaient l'air. Il y avait une certaine quantité d'anxiété, aussi, mais aucun ressentiment, aucun désaccord sérieux.
Un autre point était d'examiner Harry lui-même. La communication verbale était relativement rudimentaire pour les chats, mais elle était utilisable. Minerva miaula quelque chose qui pouvait grossièrement être traduite par 'Enfant-Chaton, suis,' avant de descendre de son fauteuil.
Harry prit encore une position défensive en surprise pendant un moment lorsqu'il l'entendit "parler". Apparemment, les autres chats qu'il avait rencontrés n'avaient guère été loquaces, non plus. Mais il la suivit et descendit du sofa.
Juste quelques pas plus loin, juste assez loin pour avoir de l'espace, les deux chats tournèrent l'un autour de l'autre. Minerva irradiait un air de bienveillance de par son langage corporel, ce qu'Harry fut surpris de pouvoir remarquer. Il la laissa s'approcher suffisamment pour qu'elle puisse le sentir clairement. Il était un garçon très anxieux, d'après l'odeur, ce qui n'avait rien de surprenant, mais il avait aussi une odeur authentiquement heureuse, curieuse, et confortable dans son nouveau foyer.
Harry put aussi sentir une odeur claire de Minerva, mais il recula en essayant de la comprendre. Il fit entendre un miaulement qui se traduisait par 'je ne comprends pas odeurs'.
'Odeurs sont difficiles,' miaula-t-elle en retour. 'Tu apprendras avec entraînement. Comment vivais-tu dehors?' C'était un aussi bon moment qu'un autre pour avoir sa version de l'histoire sans filtre. Après tout, il était difficile de mentir en tant que chat, et encore plus dur de mentir à un chat.
'Mangeais souris et nourritures humains voulaient pas. Dormais là où il faisait chaud. Essayé de trouver un humain-servant, mais trouvé famille à la place.'
Minerva sourit, autant qu'un chat en était capable, à l'utilisation naturelle de chaton du mot félin pour "propriétaire". Elle avait oublié combien il était facile de parler à un confrère animagus. Cette simple explication transmettait bien plus à propos de ses ressentis de sa vie sur la route, et même quelques détails, que les mots seuls le pouvaient. 'Faire attention dehors,' le prévint-elle. 'Trucs-roulants-bruyants sont les pires prédateurs.'
Harry hocha la tête à cela, causant un éclat de rire d'Hermione et même un petit gloussement de ses parents face à ce qui semblait être une conversation parfaitement normale réalisée entièrement par miaulements.
'Comment est ta nouvelle famille?' continua-t-elle.
Harry se redressa, et sa queue se courba en un arc descendant dû à son excitation. 'Sieur et Dame (2) sont très gentils. Feulent pas ni griffent comme anciens parents méchants Compagnons-de-Portée. Aident à toiletter et nourrir et nouvelle Fille-Compagne-de-Portée. Fille-Compagne-de-Portée est intelligente. Elle est timide et aime mots-papiers humains, mais nous avons fait amis ensemble. Elle aime chats, aussi.'
(2) Les mots utilisés ici sont "Sire and Dam", qui peuvent être traduits en fait par "Père et Mère" mais comme si c'était dit de façon formelle ou en vieux français (je pense).
N'importe quel humain aurait pu voir cette dernière information. Quant à Minerva, elle pouvait sentir la joie qui émanait du chaton. Le garçon aimait vraiment cet endroit, et il aimait sa nouvelle famille. Elle pouvait le sentir aussi clairement que si elle avait pu lui parler tout l'après-midi en forme humaine. Elle fit tressaillir sa queue face au soulagement que le problème de ses dernières années désastreuses se soient résolues aussi bien. Maintenant, quant à l'autre problème. 'Vieux Sorcier est gentil avec toi?' demanda-t-elle.
'Vieux Sorcier cache beaucoup. Pense à beaucoup d'autres choses. Mais désolé de son erreur et nous protège du Méchant Sorcier. Donné images-souvenirs d'anciens parents.'
Minerva hocha la tête. Elle se demanda si Albus avait conscience de combien le garçon avait pu comprendre de lui. 'Je reviendrai autres fois. Dis-moi si Vieux Sorcier cause problèmes.' Harry hésita, mais opina à son tour. Elle revint à sa forme humaine et se tourna vers les autres. "Bien," dit-elle, "Je suis heureuse de voir que M. Potter ait trouvé une famille aimante et accueillante."
Même s'ils avaient observé la conversation entre eux, Dan et Emma étaient surpris qu'elle ait eu tant de fond. Hermione débordait clairement de questions. Ils regardèrent Harry, mais le chaton était toujours là et avait commencé à ses lécher les pattes. Minerva prit note de leur donner quelques conseils sur comment éviter les boules de poils.
"Harry," appela Emma. Le chaton se retransforma en sa forme humaine. "Il fait souvent ça," dit-elle. "Il ne se retransforme pas tant que nous ne l'appelons pas."
"Il se réveille dans sa forme de chat régulièrement, aussi," ajouta Dan.
"Hmm, voilà qui est inhabituel," dit Minerva. "Harry, pourrais-tu me montrer là où tu dors?"
"Oui madame." Il la conduisit à la chambre d'amis qui était progressivement en train de devenir une chambre de petit garçon. Elle ne semblait pas encore vraiment personnelle, pour le moment, mais elle ne sortait pas non plus de l'ordinaire.
Minerva suspectait que cela ne venait pas de la chambre. "Peux-tu me montrer comment tu dors?" demanda-t-elle tandis que les Granger se rassemblaient derrière elle dans le couloir.
"Hm-hmm." Le garçon se laissa tomber sur le lit, ajusta ses membres un petit peu, puis s'immobilisa sur son ventre.
"Ah, c'est très simple, vraiment," dit-elle. "Tu continues à dormir comme un chat." Il se redressa partiellement et la regarda. "Harry, je sais que cela sera plus inconfortable pour toi, mais tu devrais essayer de dormir sur ton dos. Cela t'aidera à te réhabituer à ta forme humaine."
Harry roula sur son dos et essaya de rester couché ainsi pendant un moment, mais se rassit rapidement.
"Tout va bien, Harry, cela te prendra un peu de temps pour t'ajuster." Elle se tourna vers Dan et Emma lorsqu'ils furent revenus dans le salon: "Je ne suis pas surprise de voir des comportement typiquement félins après avoir passé autant de temps dans cette forme. Certains traits animaux persisteront toujours, mais vous souhaiterez peut-être aider Harry à réprimer les plus évidents." Et elle expliqua les bases de comment les chats interagissaient avec ceux qui les entouraient: l'association de contact oculaire prolongé avec l'agression, un clignement d'yeux ou toute autre façon de montrer de la vulnérabilité comme signe de confiance, se pelotonner dans un endroit confiné pour se sentir plus en sécurité, et, bien sûr, caresser et gratter en signe d'affection. Il y en avait bien plus, mais il y aurait beaucoup moins de mal de crâne et de détresse émotionnelle s'ils comprenaient ces quelques premiers éléments, et elle fut satisfaite de voir que la famille les assimilait bien.
Les Granger expliquèrent en retour quelques-unes des idiosyncrasies d'Harry qu'ils avaient pu observer: prendre des bains de soleil derrière la fenêtre, se déplacer occasionnellement dans la maison à quatre pattes, se lécher les mains lorsqu'il s'ennuyait ou qu'il était distrait. Tout cela était parfaitement normal pour un chat, mais paraissait des plus étranges chez un humain. Ils avaient remarqué sa propension à dormir beaucoup, aussi, mais il était difficile de savoir si cela venait de son côté félin ou si Harry n'était juste pas du matin. Minerva était d'accord que les comportements les plus évidents nécessitaient quelques rectifications actives, et ils devraient se concentrer sur ça, tandis que les choses mineures pouvaient être ignorées sans trop de problèmes. Bien sûr, ils devraient observer attentivement comment Harry se comportait près d'autres gens, car la frontière était mince entre excentricité et folie pure et simple.
Une fois qu'ils eurent réglé tous les points concernant le chat-animagus, Hermione eut finalement une chance de poser sa question: "Professeur, est-ce que vous pouvez m'apprendre à me transformer en chat?"
Minerva fut prise au dépourvu pendant un moment, et il lui fallut quelques instants de plus pour comprendre vraiment pourquoi. Aucun enfant, même de l'âge d'Hermione, ne songerait à poser une telle question dans le monde magique, mais celle-ci était parfaitement logique venant d'une Née-Moldue qui n'en avait jamais entendu parler auparavant. "J'ai bien peur que non, Hermione," dit-elle. "Tout d'abord, ta forme d'animagus est déterminée par ta personnalité et ta nature animale, et ce si tu as la capacité innée d'y parvenir. La tienne ne serait probablement pas un chat. Mais plus important, apprendre cette capacité de la façon normale est très difficile et peut être dangereux… je pourrais peut-être considérer cette possibilité si tu as une très bonne raison." Après tout, James et Sirius n'avaient pas vraiment été très discret avec toutes leurs questions. "Mais certainement pas avant que tu ne devienne élève à Poudlard."
"Oh…" dit Hermione avec déception.
"La Transformation est une capacité très rare," expliqua Minerva. "Très peu de sorciers et sorcières prennent la peine de l'acquérir. Je ne l'ai fait moi-même que dans le cadre de mes études en Métamorphose. Vous aurez un grand nombre de magies plus utiles à apprendre lorsque vous serez à l'école."
Hermione sembla partiellement apaisée par cela, et Minerva se retourna vers ses parents. "Sinon, le Professeur Dumbledore me dit qu'Harry s'en sort bien à l'école?" dit-elle. "Qu'il rattrape son retard sur les autres enfant et qu'il se fait des amis?"
"Il se débrouille surprenamment bien, compte tenu qu'il a manqué deux mois," dit Emma. "Il est encore en train de s'adapter, bien sûr, mais Hermione l'a bien aidé pour apprendre à lire, cela compte beaucoup; et de ce que nous pouvons voir, il a aussi l'air de s'amuser."
"Voilà qui fait plaisir à entendre, Mme Granger. Avez-vous eu des problèmes le concernant pour l'instant?"
"Hé bien… ce n'est pas un problème en soi, juste quelque chose d'inhabituel," dit Dan. "Harry est probablement le seul petit garçon qui n'aime pas les sucreries. Nous ne consommons pas vraiment beaucoup de sucre chez nous, Professeur, mais Harry affirme que beaucoup des choses que nous mangeons ont un goût sucré pour lui. Je ne sais pas vraiment si cela est dû au fait qu'il n'ait rien eu de sucré chez ses proches, ou…"
Minerva leur adressa une expression à mi-chemin entre sourire et froncement de sourcils. "Etant donné ce que l'on m'a raconté, cela pourrait être possible," dit-elle, "mais je pense qu'il y a une explication bien plus simple."
"Quelle est-elle?"
"Les chats ne sentent pas le sucré."
"Vraiment? Je ne savais pas."
"C'est le cas, M. Granger, et les goûts d'un animagus influencent souvent ceux de leur forme humaine. Je trouve généralement qu'un diner typique est bien assez sucré à mon goût, les desserts ne m'attirent pas. A l'âge d'Harry, cela sera différent, mais néanmoins, ai-je raison de croire qu'Harry a aussi montré une préférence pour la viande?"
"Sans aucun doute," confirma Emma. "La viande rouge en particulier."
"Comme je m'y attendais. Les chats sont pratiquement entièrement carnivores, encore plus que les chiens. Vous aurez peut-être quelques… défis uniques pour parvenir à lui faire conserver une alimentation équilibrée."
Parce qu'avoir un fils qui peut se transformer en chat n'est pas déjà unique en soi, pensèrent-ils. "Merci de nous avoir prévenus," dit Emma. "Y a-t-il une façon par laquelle nous pourrions vous contacter si nous avons plus de questions?"
"Une lettre m'étant adressée à Poudlard et envoyé par le système postal moldu me parviendra, bien que cela ne soit pas aussi rapide qu'une chouette. N'hésitez pas à me contacter quand vous le souhaitez. Je serai heureuse de pouvoir aider Harry pour tout problème qu'il pourrait rencontrer, particulièrement s'ils sont en lien avec son côté félin."
"Nous vous en sommes reconnaissants, Professeur," répéta Dan.
"A présent, il reste encore un autre point." Elle marqua un temps d'arrêt pour s'assurer que tous les quatre l'écoutaient. "Il est très important que personne ne découvre qu'Harry est un animagus, même dans le monde magique. Tous les animagi sont requis par la loi de s'enregistrer au Ministère de la Magie, mais le Professeur Dumbledore et moi sommes d'avis qu'avec les risques uniques le concernant, il serait plus en sûreté si cela n'était pas connu. Il devra aussi être prudent lorsqu'il l'utilisera afin de ne pas causer de troubles. La pénalité en cas de défaut de déclaration n'est qu'une amende, mais le Ministère se montre sévère pour tous crimes commis par un animagus, déclaré ou non. Nous le soutiendrons dans l'éventualité où cela se produirait, mais il y a des limites à ce que nous pouvons faire."
Dan et Emma pâlirent un peu au fait d'être conseillés de défier activement la loi, et par un professeur respecté, rien de moins, même s'ils pouvaient en voir la sagesse. Ils voulaient inculquer à leurs enfants un certain respect pour l'autorité, mais encore une fois, de ce qu'ils avaient entendu de la politique des sorciers, peut-être qu'un certain scepticisme serait mieux. Ils s'éloignèrent de quelques pas et chuchotèrent entre eux une minute. Il était difficile d'entendre, mais Minerva pouvait dire qu'ils étaient inconfortables à cette idée, et non sans raison. Elle releva quelque chose à propos d'avoir cinq ans pour y réfléchir.
"Professeur, nous ne prévoyons aucuns problèmes avec cela si c'est ainsi que les choses sont prévues," dit prudemment Dan lorsqu'ils conclurent. "Et nous apprendrons bien évidemment à Harry à être discret quant à l'utilisation de sa capacité."
"Très bien, M. Granger. Harry, j'aime beaucoup ta nouvelle famille. Je sais qu'ils prendront bien soin de toi. J'espère entendre pleins de bonnes choses à ton sujet au cours des prochaines années." Harry lui sourit. "Et Hermione?"
"Oui, madame?"
"Tu es la grande sœur d'Harry, maintenant, et en tant que telle, je m'attends à ce que tu l'empêches de s'attirer des ennuis."
"Oui, madame," dit la fillette avec un large sourire.
"Bien, il est temps pour moi de retourner à l'école," dit Minerva, serrant les mains des Granger en sortant. "Bon après-midi."
"Bon après-midi," répondit Harry d'une voix forte en lui faisant de grands signes, à la surprise de sa famille. Avoir rencontré un autre chat semblait avoir fait des miracles sur sa timidité.
Minerva partit de cette rencontre avec un rare, bien que subtil, sourire sur son visage. L'année avait été difficile, entre la perte de son époux au printemps dernier à cause d'une Tentacula Vénéneuse et puis Albus qui avait signalé la disparition d'Harry Potter, mais au moins le garçon était à présent dans une bien meilleure situation. Elle fredonna pour elle-même tout le long du chemin vers le château.
T/N: Une review de la motivation pour mes stages...?
T/N 2: Un grand, TRES grand merci aux corrections d'Harry-Sterek-1968 sur ce chapitre! J'ai cru avoir une syncope en voyant le nombre de fautes d'orthographe que j'avais fait sur ce chapitre!
