Disclaimer : Rien d'Harry Potter ne m'appartient, si c'était le cas je serai une femme, je serai plus âgé et bien plus riche. Cette fanfiction est une œuvre originale de White Squirrel du nom de 'The Accidental Animagus' (/9863146/). Merci à lui de me permettre de traduire ses textes!
Les reviews sont très appréciées mais ne sont bien sûr pas obligatoires.
T/N: Salut à tous! Oui, oui je sais, j'ai mis vraiment longtemps avant de mettre en ligne ce chapitre, je suis désolé! Mais dites-vous qu'une fois mes stages finis (y a encore un moment hélas…) j'aurai bien plus de temps libre (et d'énergie) pour traduire!
Décembre 1985
Une petite Austin Metro rouge se rangea dans l'allée de la résidence des Granger, la banquette arrière emplie de bagages et de paquets enveloppés dans des couleurs chatoyantes. Un couple âgé en descendit et dans les secondes qui suivirent fut percuté par un petit missile aux cheveux bruns s'écriant, "Mamie! Papi!" Papi Granger était prêt, cependant, et souleva Hermione dans ses bras lorsqu'elle l'atteignit – enfin, en grande partie prêt, elle commençait à être trop grande pour cela, à en croire les protestations de son dos.
"Hé bonjour, Princesse," dit-il, la faisant tournoyer une fois avant de la reposer par terre.
"Comment va ma petite-fille préférée?" dit Mamie en faisant un câlin à la petite fille.
"Je suis ta seule petite-fille, Mamie," rétorqua Hermione, complétant leur échange habituel.
Tous les trois regardèrent alors la porte d'entrée, où Dan et Emma se tenaient, Emma posant une main rassurante sur l'épaule d'Harry.
"Et ce doit sûrement être notre petit Harry," dit Mamie tandis qu'ils s'approchaient.
"Oui, madame – Mamie," dit Harry avant qu'elle ne le saisisse fermement par les épaules. Il essayait de ne pas trop la fixer, mais cela était difficile lorsqu'il rencontrait des gens pour la première fois et encore plus difficile lorsqu'ils l'attrapaient ainsi. Il reconnaissait Mamie et Papi des photos, bien sûr, mais c'était une chose totalement différente de les rencontrer en personne.
Mamie le détailla de haut en bas, notant combien il paraissait petit pour son âge. Elle fronça légèrement les sourcils face aux cheveux hirsutes et à la cicatrice sur son front, mais elle se détendit et le prit dans ses bras avec une grande douceur. "Hé bien, je suis heureuse de te rencontrer, Harry. A présent, j'ai aussi un petit-fils préféré."
"Viens par là, Petit," dit Papi avant de passer un bras autour d'Harry. Il lutta contre son envie de le repousser. Même après un mois et demi en tant qu'humain, il préférait toujours une petite gratouille derrière les oreilles à un câlin trop enthousiaste, mais il ne recevait généralement ceux-là que de Maman.
C'était étrange d'avoir des grands-parents, songea-t-il. Aucun de ses grands-parents biologiques n'étaient encore en vie, ni les parents d'Oncle Vernon. Il était étrange de pouvoir ajouter deux visages amicaux supplémentaires à sa nouvelle famille, du moins lors des quelques fois où ils pouvaient descendre de Manchester.
"Alors, tu t'es finalement décidé à avoir un autre enfant, Dan?" dit Papi à son fils tout en ébouriffant les cheveux d'Harry.
Dan sourit. "Oui, enfin, tu sais comment c'est. Il s'est montré sur notre porche un beau jour comme un chaton perdu, et nous avons décidé de le garder."
Le reste des Granger réprimèrent un rire à cela. Ils avaient dit aux parents de Dan une partie des abus qu'Harry avait subi, mais rien du reste de l'histoire. Ils avaient été agacés d'apprendre que les grands-parents étaient une sorte de zone grise en regard au Code du Secret. Ils n'étaient pas vraiment censés être mis au courant de l'existence de la magie, mais le Ministère détournerait le regard si personne d'autre ne la découvrait. Mais puisque la seule magie qu'ils pouvaient actuellement montrer était la capacité d'animagus d'Harry, laquelle était supposée être encore plus secrète, Dan et Emma avaient admis avec réticence que cela ne serait pas une bonne idée de leur dire. Lorsque les enfants iraient à Poudlard, cela pourrait changer, cependant.
"Allez, commençons à décharger la voiture," dit Dan.
Mamie et Papi portèrent leurs bagages à l'intérieur tandis que Dan et Emma les aidaient avec le reste, en s'assurant que les cadeaux soient placés sous le Sapin de Noël en préparation des festivités qui auraient lieu deux jours plus tard.
La famille Dursley ne passait pas une joyeuse période de Noël. Harry avait eu de la chance que le magistrat lui permette d'être interrogé par vidéo sans comparaître devant la cour de justice pour le procès. Il n'avait pas revu ses proches une seule fois depuis qu'il s'était enfui et semblait apparemment ne plus jamais avoir l'intention de les revoir. C'était l'unique point positif de leur calvaire.
Malgré leurs protestations d'innocence, avec le témoignage d'Harry et le rapport du docteur à disposition, le dossier à l'encontre de Vernon et Pétunia Dursley fut rapidement clos. Leur insistance continue qu'ils étaient "très inquiets parce que leur neveu avait fugué", courtoisie du sortilège de manipulation des souvenirs de Dumbledore, donna l'impression, qui n'était pas inexacte, d'être un mensonge éhonté. Même le magistrat exprima son dégoût personnel face à leur comportement. Il avait été témoin de cas bien pires d'abus auparavant en toute objectivité, mais garder le garçon dans un placard était une nouveauté, même pour lui. Au final, Pétunia fut condamnée à neuf ans de prison pour négligence parentale, et Vernon fut condamné au maximum de dix ans pour négligence et maltraitances physiques, recevant tous les deux de longues sentences pour s'en être pris à Harry en particulier et l'avoir caché aux autorités. Les gardiens de prisons s'assurèrent de faire passer le mot rapidement dans leurs établissements respectifs de pourquoi ils se trouvaient là.
Dudley avait été envoyé vivre avec sa Tante Marge, qui le mit au travail en le faisant aider à élever ses chiens et en prenant une attitude bien plus stricte avec lui que son frère, croyant qu'il avait besoin d'être "corrigé" des erreurs de ses parents. (Tout cela venait de la mauvaise influence de Pétunia, bien sûr. Elle aurait dû s'y attendre vu la façon dont sa sœur avait tourné.) Marge vendit le Numéro 4 Privet Drive à un vieux couple sans enfants qui, tous les voisins convinrent, étaient bien plus respectables que les précédents résidents. Pratiquement personne ne remarqua que la vieille dame aux chats, Arabella Figg, vendit sa maison pour retourner vivre à la campagne.
Harry fut réveillé le 25 Décembre par son exubérante sœur qui sautait sur son lit.
"Réveille-toi, marmotte, c'est Noël!"
Il l'entendit courir hors de la chambre et le long du couloir pour aller réveiller leurs parents et grands-parents. Harry grogna et tâtonna sur sa table de chevet pour trouver ses lunettes. Noël n'avait jamais été très joyeux pour lui, mais il se souvenait avoir vu quelques cadeaux avec son nom sous le sapin, donc c'était déjà une amélioration par rapport à l'année précédente. En fait, il avait déjà passé un bien meilleur moment que l'année d'avant. Tout le monde dans la famille se démenait pour rattraper les quatre dernières années et lui faire vivre un Noël véritablement mémorable. Ils avaient commencé peu après que Mamie et Papi soient arrivés, cuisinant la "recette secrète" des cookies de Noël de Mamie. Le soir précédent avait inclus un splendide réveillon de Noël, beaucoup de rires en chantant très faux les chants de Noël, et une messe à la lueur des bougies qu'Harry avait bien plus apprécié que ce qu'il aurait cru. Les quelques fois où les Dursleys l'avaient emmené à l'église avaient toujours semblé inclure des commentaires méprisants à propos des "tordus" comme lui qui se faisaient frapper par la foudre.
Il roula sur son ventre et s'étira. A présent, cela était généralement la fraction la plus féline de sa journée – non sans quelques efforts, mais au moins il se réveillait en forme humaine la plupart des jours. Cela aurait été gênant avec Mamie et Papi présents.
Il jeta un coup d'œil à l'horloge, maintenant qu'il savait lire l'heure. Il était 6:43, ce que Maman et Papa dirait plus tard montrait une admirable retenue de la part d'Hermione. Enfin, il pouvait dire que sa sœur ne se découragerait pas, alors il sortit d'un pas vacillant et les yeux vitreux de sa chambre.
Mamie et Papi étaient déjà debout et ricanaient en regardant Hermione traîner Maman et Papa, qui avaient également un regard trouble, hors de leur chambre. Papa lança un regard compatissant à son fils lorsqu'il vit que l'excitation du garçon était pour lui aussi tempérée par l'heure matinale. Harry s'améliorait, mais il était loin d'avoir retrouvé un rythme de sommeil humain.
"Joyeux Noël, tout le monde!" s'exclama Hermione.
"Hmm… Joyeux Noël," répondit Maman, le reste de la famille répétant la phrase de façon désordonnée.
"Allez, allons ouvrir nos cadeaux!" Hermione descendit les escaliers à toute vitesse. Une énergie inépuisable, celle-là, songèrent-ils. Chacun des parents blâmait l'autre côté de la famille pour ce trait.
Harry suivit Hermione dans les escaliers, s'attendant à moitié pour une raison quelconque à voir Albus Dumbledore déguisé en Père Noël dans le salon, mais ce ne fut pas le cas. Il remarqua vite, cependant, qu'il y avait plus de paquets sous le sapin qu'il n'y en avait le soir d'avant. A y regarder de plus près, il remarqua aussi que certains des cadeaux avaient son nom dessus, ce qui le rendait honnêtement plus méfiant qu'autre chose. Ou bien il y avait quelques problèmes avec les listes des enfants sages et méchants du Père Noël, ou alors il y avait quelque chose d'autres.
Mais quand même, des cadeaux! C'était quelque chose qu'il pouvait apprécier – qu'il aurait probablement déjà s'il avait été plus réveillé. Oncle Vernon lui avait donné une chaussette l'année dernière – une chaussette, pour le gag – donc il ne pouvait pas techniquement dire qu'il n'avait jamais reçu de cadeaux de Noël avant, mais ce Noël était déjà bien mieux que les quatre précédents rassemblés.
Heureusement, les adultes ne les firent pas attendre jusqu'après le petit-déjeuner, bien que Maman ait tout de même amené une assiette de toast pour la famille. Assis autour du sapin de Noël, ils persuadèrent Hermione de passer les cadeaux à tout le monde, avec Harry l'aidant un peu, bien qu'il soit distrait par combien sa pile était en train de devenir grande. Au final, les enfants avaient une pile substantielle de cadeaux, à peu près égales, et tous les adultes en avaient quelques-uns.
Pourquoi n'en ouvres-tu pas un en premier, Harry?" dit Maman.
Harry hocha la tête, les yeux écarquillés, et examina sa pile. Il attrapa l'un des paquets du dessus, l'un de ceux qui étaient mystérieusement apparus durant la nuit, et déchira avec précaution l'emballage. Selon les standards de Dudley, cela aurait été plutôt sans-intérêts – un simple camion jouet. En fait, il ne se serait surement pas démarqué parmi les jouets que Maman et Papa lui avaient achetés lorsqu'il était arrivé un mois plus tôt, mais il s'agissait de son premier vrai cadeau, et il rit avec joie parce qu'il ne trouvait rien d'autre à faire tandis qu'il le tenait en l'air.
Il y eu un clic, puis un flash lumineux, et il regarda autour de lui pour voir Papa rembobiner la pellicule de la caméra. Il vit des sourires tout autour de lui, comme si sa famille entière était aussi heureuse qu'il l'était de cette situation et il remercia silencieusement les puissances qui l'avaient mené ici.
"Hé bien, on dirait que quelqu'un aime son cadeau," dit Mamie alors qu'Harry commençait à faire rouler le camion sur le tapis.
"Rien de mieux que les classiques, pas vrai?" ajouta Papi.
"Okay, Hermione, à ton tour," dit Dan, évitant à Harry de se demander ce qui devait se passer à présent.
Hermione prit un petit paquet rectangulaire dans sa pile et le déballa avec précaution pour révéler une copie de l'un des vieux exemplaires de Winnie l'Ourson. Elle lut le titre et le plaça ensuite à ses pieds, débutant ce qui serait clairement toute une pile d'entre eux.
Maman, Papa, Mamie et Papi ouvrirent chacun leur tour l'un des cadeaux offert par les autres, bien qu'Hermione leur ait aussi trouvé de petites babioles. Harry, étant nouveau dans la famille et moins expérimenté avec le fait d'offrir des cadeaux, avait été laissé tranquille quant à ça. Quelques cadeaux plus tard, il s'avéra que le Père Noël avait apporté à Harry de nombreux jouets et avait amené à Hermione des livres et des jeux. Mais lorsqu'Harry atteint un cadeau étiqueté 'de Mamie et Papi', les choses commencèrent à changer.
C'était une boîte relativement grande, facilement assez large pour qu'il puisse y entrer sous sa forme de chat, mais elle était légère, et lorsqu'il l'ouvrit, il découvrit un grand ours en peluche brun. Ce qui vraiment son regard, cependant, était que le l'ours avait son nom brodé en rouge en travers du torse. Il n'y avait nul doute que c'était sa peluche. La sienne. Après tous les soucis que Dudley lui avait donné en s'accaparant les jouets, cela signifiait plus pour Harry que ses grands-parents ne l'imaginaient.
"Nous ne savions pas quel genre de jouets tu aimais," expliqua Mamie, "mais nous avons pensé que tout petit garçon a besoin d'un ours en peluche."
"Il est génial!" dit Harry. "Merci, Mamie. Merci, Papi." Et dans une action qui choqua tout le monde, il se leva et alla donner un câlin à chacun de ses grands-parents de façon spontanée.
"Oh, mais je t'en prie, mon chéri," dit Mamie en le serrant dans ses bras en retour.
Harry se rassit, tenant toujours son ours. Pendant ce temps, Hermione arriva à l'un de ses cadeaux qui avait la mauvaise taille et forme pour être un livre, et lorsqu'elle l'ouvrit, tout ce qu'elle put dire fut, "Oh, wow, ça fait beaucoup de couleurs…" Après tout, ce n'est pas tous les jours que l'on reçoit une boîte de 72 crayons de couleurs.
Ils continuèrent, et lorsqu'ils arrivèrent vers la fin de leurs piles, Harry arriva lui aussi que un cadeau rectangulaire qui n'avait pas la bonne taille ni la forme d'un livre, mais dans son cas, il s'avéra qu'il s'agissait d'une cassette vidéo comme celles que Dudley aimait et que sa tante et son oncle ne le laissaient jamais regarder. "Merlin l'Enchanteur," Harry eut un large sourire lorsqu'il parvint à lire le titre.
"C'est sur le Roi Arthur," dit Dan. "Nous avons le livre quelque part, mais il te faudra peut-être encore quelques années avant d'être prêt à le lire."
Harry hocha la tête tout en examinant la boîte. Il ne put s'empêcher de remarquer que l'image sur le dessus comprenait un petit garçon maigre, un hibou et un vieil homme qui ressemblait surprenamment à…
"Il ressemble à M. Dumbledore."
"Laisse-moi voir," ordonna Hermione, se penchant pour regarder la boîte. "C'est vrai!" appuya-t-elle.
"Oui, Maman et moi trouvions aussi. Il faudra lui demander s'il y a un lien," dit Papa avec un clin d'œil.
"Qui est M. Dumbledore?" demanda Papi.
"L'assistant social d'Harry, aussi surprenant que cela puisse paraître," lui répondit Papa. "De longs cheveux blancs et une longue barbe blanche, et vous n'en croiriez pas vos yeux la façon dont l'homme s'habille. Je l'ai vu, et je n'arrive toujours pas à y croire."
"Haa…" De ce que Papi avait entendu du passé d'Harry, il se demanda sérieusement si cela expliquait certaines choses, mais il garda cette pensée pour lui-même.
"Est-ce qu'on peut le regarder aujourd'hui?" demanda Hermione avec entrain.
"Bien sûr. Nous le regarderons cet après-midi," dit Papa. "Et si tu continuais et en ouvrais un de plus, maintenant?"
"Oh, oui." Hermione prit le plus gros cadeau, et il pesait un bon poids pour sa taille. Elle retira l'emballage et eut une exclamation de surprise en voyant non pas un livre, mais sept, qui étaient tous plus épais que ceux qu'elle avait lu jusqu'à présent. Elle regarda le dessus du paquet et identifia le cadeau: un coffret complet des Mondes de Narnia. Il y avait eu, sans réelle surprise, un certain penchant vers le thème de la fantaisie dans les cadeaux des enfants de cette année. Hermione fit un câlin à Maman et Papa pour les remercier et posa la boîte près de son tas d'autres livres.
"Ça devrait la garder occupée pendant un bon mois," dit Maman, compte tenu que c'était même probablement au-dessus des prodigieuses facultés de lecture d'Hermione.
"Ha, si on a de la chance," dit Papa.
Maman eut un faux froncement de sourcil. "Nous avons créé un monstre, pas vrai?"
"Tu ne le réalises que maintenant?"
Maman craqua et éclata de rire à cela avant de dire, "Vas-y Harry, ouvres-en un autre."
Harry souleva une boîte cubique grossièrement emballée. Elle était très légère pour sa taille, et il vit sur une étiquette qu'il venait d'Hermione. Du moins il en était pratiquement sûr – il n'était toujours pas sûr à cent pour cent de comment son nom s'écrivait. Se demandant ce que sa sœur pouvait bien lui avoir trouvé – peut-être une autre peluche – il déchira le papier et ouvrit la boîte, et lorsqu'il le fit, il éclata soudain de rire.
Dans la boîte se trouvait une énorme pelote de laine multicolore. Il l'en sortit, les yeux ronds, et commença à donner de petits coups dedans avec ses mains tout en souriant avant de se souvenir que de la compagnie était présente. Hermione et Maman lui sourirent toutes les deux. Elles semblaient être les seules à avoir été au courant de la plaisanterie à l'avance, cependant, puisque Papa cachait son visage dans ses mains, et Mamie et Papi semblaient juste être confus.
"Une pelote de laine?" demanda Mamie.
Heureusement, Maman se doutait que cela arriverait, alors elle avait préparé une réponse: "Hermione est convaincue que Harry a été élevé par des chats. Et Harry fait toujours tout pour l'encourager, donc on s'est dit que ce serait un cadeau parfait."
"Merci, Hermione," dit Harry. Sa sœur lui fit un large sourire.
"Élevé par des chats, hein?" plaisanta Papi. "Comment t'en sors-tu pour attraper des souris?"
Harry ne remarqua pas ses parents se tendre à cela. Ne saisissant pas vraiment la plaisanterie ni ne réalisant combien il était proche d'un sujet interdit, il sourit juste et dit, "Je suis plutôt bon."
Hermione grimaça un peu, sachant que son frère était complètement sérieux, mais la tension se dissipa lorsque papi rugit de rire. "Dan, tu ne nous avais jamais dit qu'il était si vif d'esprit," dit-il.
"Hé bien, il… a ses moments, c'est vrai."
Maman et Papa fut silencieusement soulagés lorsqu'Hermione arriva à son cadeau suivant, un de ses grands-parents, mais la situation se développa encore lorsqu'elle l'ouvrit et révéla un Terrier Écossais en peluche. Il avait un ruban rouge noué autour du cou brodé à son nom.
"Merci, Mamie. Merci, Papi… Regarde, Harry." Elle agita le chien vers lui et commença à aboyer; "Wouf! Wouf! Wouf wouf wouf!"
Après la dernière blague, tout le monde éclata de rire à celle-là. Harry donna un petit coup joueur au chien. Sa sœur persista, espérant qu'elle pourrait le faire feuler contre lui, mais Harry découvrit que le chien ne le dérangeait pas vraiment, étrangement. Il était vrai que les chiens tendaient à causer des problèmes aux chats, mais celui-ci était assez petit, même en faisant preuve d'imagination. Ou peut-être qu'il avait juste un petit faible pour les chiens noirs.
Mais à présent, Harry en était arrivé à son dernier paquet, et sa Maman réprima un grognement en se souvenant ce que le cadeau était. Et ça avait semblé une si bonne idée à ce moment-là. Harry n'avait pas reçu beaucoup de livres. Après tout, il en était toujours aux livres d'image, et Hermione en avait déjà une bibliothèque entière qu'il pouvait rire, mais c'était un nouveau titre qui s'appelait…"
"Si Tu Donnes un Cookie à une Souris," (1) lut Harry à haute voix, déclenchant des ricanements de sa sœur et de ses grands-parents. Il marqua une pause et y réfléchit un moment tout en regardant l'image de la souris mangeant des cookies et du lait. "Est-ce qu'elle aura meilleur goût?" demanda-t-il innocemment.
(1) J'ai fait une traduction littérale du titre "If You Give a Mouse a Cookie" pour que la plaisanterie soit claire. Le nom français est en fait "Souris, tu veux un biscuit?". Et il est vraiment sorti en 1985. Il y en a eu toute une série après ça, il me semble (16 autres en fait).
C'était trop. Même Maman et Papa éclatèrent de rire à celle-là. Hermione s'en roulait littéralement au sol, malgré son dégoût habituel à la pensée de manger des souris, Mamie en tomba presque de son siège, et Papi riait si fort qu'il en avait du mal à respirer. Harry n'était pas sûr de ce qui était si drôle. Après tout, il savait que la souris n'aurait pas meilleur goût puisque les chats ne pouvaient pas sentir le sucre. Mais l'hilarité était si contagieuse qu'il fut rapidement happé par l'humeur générale. En fait, il ne pouvait pas se souvenir avoir jamais rit aussi fort auparavant. Il fallut un long moment avant que la famille ne se calme suffisamment pour qu'Hermione ouvre son cadeau final.
Le cadeau d'Harry pour Hermione, le seul cadeau qu'il ait offert, avait évidemment était emballé par leur mère, mais il avait aidé à le choisir au magasin. Il était bien plus petit que sa pelote de laine – petit et rectangulaire et d'une forme qui n'était pas sans rappeler nombre de ses autres cadeaux, mais ce n'était pas encore un autre roman.
C'était un petit livre rouge relié en simili cuir. Les pages étaient vierges, et sur la couverture, le mot "Journal" était écrit en relief colorié d'or, et au-dessous les mots "D'HERMIONE" était écrit à l'aide de d'autocollants dorés relativement jolis. Pour une enfant de six ans, il s'agissait d'un journal d'une assez haute qualité, et ses yeux s'éclairèrent lorsqu'elle le vit.
"Harry, c'est magnifique! Merci!" s'exclama Hermione. Sans avertissements, elle lui sauta dessus et lui fit un câlin. Il essaya de se faufiler hors de sa prise, mais comme elle avait appris à le faire surprenamment vite, elle leva une main et le gratta juste derrière l'oreille droite, ce qui l'apaisa un moment. Le geste ne fut pas manqué par leurs grands-parents qui recommencèrent à rire.
"Heu, de rien, Hermione," marmonna Harry, essayant de se souvenir de ses manières. Heureusement, sa sœur le relâcha avant qu'il ne cause une scène.
Après un somptueux dîner de Noël qui était surement le plus qu'Harry ait jamais mangé en un repas et un moment véritablement fascinant à regarder Merlin l'Enchanteur, sans parler de moments de jeu avec ses nouveaux jouets et commencer à lire de nouveaux livres, Harry s'allongea avec son ours en peluche pour la meilleure nuit qu'il avait eu depuis qu'il avait rejoint la Famille Granger.
Chers M. et Mme Granger,
Au sujet de vos plus récentes questions, je crois qu'il serait plus pratique si nous parlions par Cheminette, j'espère que vous serez disponible pour me rencontrer à quatre heures ce Samedi 28 après-midi afin que nous nous occupions de cela. Envoyez une réponse avec la chouette s'il y a quelques problèmes que ce soit.
Joyeux Noël,
Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore
Et donc la famille Granger se rassembla devant l'âtre ce Samedi après-midi, attendant l'apparition toujours aussi inhabituelle d'un certain M. Dumbledore. Les enfants attendaient avec une impatience excitée, venant juste d'appendre récemment ce sur quoi porterait l'entretien. Personne ne cria cette fois lorsque les flammes virèrent au vert et qu'un visage à la barbe grise apparut en son sein, mais l'expression sur les visages des Granger restaient clairement mal à l'aise face à l'apparition.
"Bon après-midi," dit Albus Dumbledore. "J'espère que votre Noël fut plaisant."
Emma sourit faiblement. "J'aimerai dire 'magique', mais cela pourrait porter à confusion."
Cela lui valut un petit rire. "En effet. Harry, je suis heureux de voir que tu te sois bien intégré au sein de ta nouvelle famille." Le garçon était présentement assis aux pieds de sa mère, portait un nouveau chandail, et, le plus amusant, jouait avec une pelote de laine. Il lui faudrait le dire à Minerva. Peut-être même rirait-elle à cela.
Harry leva les yeux et dit, "Oui, monsieur."
"M. Dumbledore?" dit Hermione depuis son fauteuil qui lui était bien trop grand, mettant de côté son livre. Elle était très intéressée d'en apprendre plus sur Harry, mais c'était quelque chose qui la préoccupait depuis Noël.
"Oui, Hermione?"
"Est-ce que Merlin a vraiment changé Arthur en tous ces animaux?"
Même avec le splendide intellect de Dumbledore, cela lui prit un moment pour ne serait-ce que réagir à une question si étrange. "Pardon?"
"L'un de nos films," expliqua Dan. "Merlin l'Enchanteur – "
"Ah…" Le titre fit tilt. Il se souvenait de l'occasionnel jeune Né-Moldu lui ayant posé la même question dans les années soixante, et maintenant qu'il y songé dans les années quarante aussi, lorsque le livre avait été publié. "Non, j'en ai bien peur. Cela n'était simplement qu'une invention d'un écrivain moldu."
"Est-ce qu'il a découvert les Bermudes?" demanda Harry.
"Quoi? Je ne crois pas, bien qu'il me faudrait peut-être consulter une biographie de Merlin sur ce point-ci. M. et Mme Granger, dans votre lettre, vous m'avez demandé quel était le statut d'Harry dans notre monde – "
"Pas exactement," clarifia Dan. "Nous vous avons questionné sur ce que vous avez dit le mois dernier: Harry a hérité un siège dans votre… Magenmagot – vos, quoi, Lords magiques? Cela signifie-t-il qu'Harry est un Lord dans votre monde?"
"La terminologie ne correspond pas exactement, mais oui. En tant que dernier Potter vivant, Harry est le Chef de la Maison des Potter et un Lord du Magenmagot. Cependant, contrairement à vos Lords moldus, le titre n'est usuellement utilisé qu'au sein des Chambres du Magenmagot et dans les correspondances officielles."
Hermione poussa un bref cri aigu. Usuellement utilisé ou non, son frère était un Lord, et rien ne pourrait gâcher cela pour elle.
"Et ce siège, est-il vacant pour l'instant?" continua Dan.
"Non, nul besoin de vous inquiéter de cela. En tant que tuteur magique d'Harry, j'ai nommé sa cousine au second degré, Andromeda Tonks, en tant que mandataire pour lui jusqu'à ce qu'il atteigne sa majorité. Elle était sa parente vivante la plus proche qui soit… convenable."
"J'ai des cousins?" Harry se redressa.
"Holà, holà, holà, vous allez devoir revenir en arrière d'une minute," intervint Emma. Elle avait recommencé à écrire dans son fameux carnet. "Tuteur magique? Qu'est-ce que c'est que ça?"
Dumbledore sembla un peu contrarié par cette digression, mais répondit calmement. "Parce que les parents moldus n'ont – d'habitude – qu'une connaissance ou une implication très limitée au sein du monde magique, tout enfant d'origine moldu se voit attribué un Tuteur en Affaires Magiques pour superviser son éducation. Pour les étudiants inscrits à Poudlard, ce rôle échoie au Directeur, à moins qu'il n'y ait des circonstances particulières."
"C'est-à-dire vous," dit sombrement Dan, grognant intérieurement à la pensée que le vieux sorcier était personnellement responsable de l'éducation de plus d'enfants.
"En effet. Dans le cas d'Harry, il était orphelin, et son parrain était… indisponible, il a donc incombé au Sorcier Président du Magenmagot (2) de désigner un tuteur pour lui."
(2) J'avais vraiment jamais eu à traduire 'Chief Warlock' auparavant? Je n'ai pas trouvé d'autre mention à ce titre autre que 'Président' par rapport à ça
"Et il vous a désigné vous?"
"Hé bien… pour ainsi dire. Je suis, moi-même, le Sorcier Président."
"Et, bien sûr, vous vous êtes désignés vous-même," dit Emma, se retenant de justesse de ne pas ajouter, Pourquoi n'en suis-je pas surprise? "Et que fait d'autre le Sorcier Président?"
"Il préside simplement le Magenmagot," dit Dumbledore, restant plus que vague. "Je crois que l'équivalent le plus proche dans le gouvernement moldu serait le Lord Chancelier."
"Quoi!" Dan, Emma et Hermione s'écrièrent tous simultanément. Harry se contenta de regarder autour de lui, confus.
"Vous êtes un Ministre?" demanda Dan sous le choc avant de se forcer à se souvenir de la petite taille du monde magique.
"Cela ne serait pas vraiment possible, M. Granger, puisque le Ministère de la Magie ne comprend pas de Ministères." (3)
(3) Un peu compliqué ici. Le terme anglais est 'Cabinet Minister' qui se traduit littéralement par Ministre. Le 'Cabinet' de 'Cabinet Minister' n'a pas vraiment de traduction en français, donc j'ai dû un peu faire avec ce que je pouvais. Dans d'autres cas, cela correspondrait à un 'Conseil' ou l'américanisme 'Cabinet' qui est identique.
"Mais tout de même, vous dites que vous êtes dans les faits le Lord Chancelier… et le Secrétaire d'Etat à l'Education, ou peu s'en faut, et le directeur du MI-5. Est-ce que vous avez d'autres titres que nous ferions mieux de connaître?"
"Hé bien, je ne l'avais jamais entendu présenté comme cela, mais il y en a un autre. Je siège aussi en tant que Manitou Suprême de la Confédération Internationale des Sorciers, bien que cela soit considérablement moins impressionnant que cela ne semble en terme de véritable influence."
Dan et Emma pâlirent à celui-ci. "Confédération Internationale des Sorciers?" dit Emma, notant le nom. "Et c'est comme, quoi, le Secrétaire Général de l'ONU ou quelque chose?" Elle osait à peine songer à quelle sorte de position de encore plus puissante cela pouvait signifier dans le monde magique. De là à penser qu'ils avaient accueilli la royauté sans le savoir, il n'y avait qu'un pas.
Heureusement, Dumbledore réprima cette idée, du moins en partie: 'Cela serait une interprétation charitable, de ce que je comprends de la politique moldue. En toute honnêteté, la seule chose pour laquelle la CIS ait jamais fait front commun est le Code du Secret Magique."
"Tout de même, vous êtes basiquement le sorcier le plus politiquement puissant au monde, et vous gérez aussi une école sur le côté?" dit Dan. Quelque chose le dérangeait sérieusement à ce sujet. Il semblait que plus ils en apprenaient sur la vie professionnelle de Dumbledore, moins cela faisait de sens. Que se passait-il vraiment avec tout ça?
"Non, non, vous m'avez mal compris," dit le vieux sorcier. "Je suis le Directeur de Poudlard avant tout. Je ne modère simplement les fascinant débats politiques qui surviennent dans notre monde que par hobby."
"Mais comment avez-vous obtenu tous ces titres en premier lieu?"
Contre toute attente, il sourit à cela, et ses yeux scintillèrent lorsqu'il répondit, "Lorsque vous avez vécu aussi longtemps que je ne l'ai, M. Granger, vous avez tendance à accumuler une certaine quantité de choses inhabituelles."
Dan et Emma ne purent s'empêcher de se fixer l'un l'autre à cette dérobade flagrante. Par un accord silencieux, ils abandonnèrent le sujet. Quelque chose leur disait que continuer sur cette voie serait improductif, ou pire. Les enfants les fixaient eux aussi, à présent, à la recherche d'un indice sur ce qu'il se passait.
"Okay, alors…" Emma consulta ses notes à nouveau. "Revenons sur les tuteurs magiques. Y aurait-il moyen que nous puissions prendre la charge de nos enfants?"
"Malheureusement non," dit Dumbledore. "Vous avez bien sûr de larges droits en tant que tuteurs légaux dans le monde magique, mais la loi requiert que tout enfant magique doit aussi avoir une sorcière ou un sorcier supervisant leurs affaires."
"Je vois," dit sombrement Emma. Elle retourna son carnet où elle avait commencé une liste de choses à faire, sur laquelle elle ajouta, Travailler à changer les lois anti-moldues, et Examiner les options de tuteurs magiques autres que Dumbledore. Le sorcier en question montra un soupçon de nervosité tandis qu'il se demandait ce qu'elle venait d'écrire. "Voilà. Maintenant, vous avez dit qu'Harry avait une cousine que vous avez nommé en tant que mandataire." Elle fit signe à Harry de se lever du sol et de s'asseoir près d'elle. "Je ne crois pas que vous nous ayez dit quoi que ce soit à propos de parents vivants d'Harry. Comment sont-ils?"
L'expression de Dumbledore s'affaissa. "Du mauvais genre, je le crains," dit-il d'un air grave, se tournant pour faire face à son fils. "Harry, ta grand-mère, Dorea Potter, était née au sein de la famille Black, et bien que ta grand-mère fut une femme vertueuse, la plupart des Black étaient connus pour être des sorciers noirs qui n'appréciaient pas les Moldus et Né-Moldus."
"Pourquoi, monsieur?" demanda Harry.
"Parce que de nombreuses vieilles familles se soucient plus de maintenir leur pouvoir que de quoi que ce soit d'autre. Elles n'aiment pas les nouvelles familles intégrant le monde magique. Il se trouve que tu as quatre cousins au second degré vivants par la famille de ta grand-mère, mais je suis navré de dire que trois d'entre eux ont travaillé pour Voldemort d'une façon ou d'une autre." Harry prit une vive inspiration à l'idée que tant de membre de sa propre famille se soient retournés contre lui – ou du moins contre ses parents biologiques – et aient été de mauvaises personnes. Hermione ne semblait pas bien mieux. "Mais la quatrième, Andromeda, est une femme bonne," continua-t-il. "Elle a quitté sa famille et épousé un sorcier d'origine moldue du nom de Ted Tonks. Elle préconise un traitement juste des Moldus comme tes parents biologiques, ce qui est la raison pour laquelle je l'ai choisie pour te représenter au Magenmagot."
"Pensez-vous que nous pourrions la rencontrer?" demanda Emma. "Nous aimerions rencontrer toute famille qui pourrait lui rester." Harry acquiesça avec enthousiasme. "Et peut-être qu'elle pourra apprendre à Harry quelques petites choses sur comment naviguer parmi les politiques des sorciers avant qu'il ne réintègre votre monde."
"Oh, je ne pense pas qu'il y ait vraiment besoin de préoccuper Harry avec de telles choses à son âge, Mme Granger."
"Non, je crois que c'est en fait une excellente idée," la défendit Dan.
"J'ai une confiance totale en la capacité de Madame Tonks à gérer ses affaires jusqu'à ce qu'il soit majeur. Il n'y a vraiment aucun besoin de – "
C'est bien ça qui nous inquiète, pensa Dan. "M. Dumbledore," le coupa-t-il, "vous vouliez éviter à Harry d'être trop exposé à sa célébrité, ce qui est une bonne chose, mais votre plan lui causerait de ne rien apprendre de son héritage, et cela semble assez important. En particulier puisqu'il détient un titre de noblesse et aura à traiter avec ces politiques Sang-Pur dont vous nous avez parlé."
Harry regardait toujours les adultes avec confusion, sa tête faisant des va-et-vient entre eux, mais les yeux d'Hermione se plissèrent. Leurs parents n'avaient pas beaucoup parlé de ce qu'ils voulaient discuter avec M. Dumbledore mis à part la menace qu'était Voldemort, mais elle commençait à saisir le fait qu'il y avait des problèmes plus subtils au sein du monde magique.
"N'est-ce pas mieux s'il apprend cela tôt?" poursuivit Dan. "Et ai-je raison de croire que ces riches familles Sang-Pur dont j'ai tant entendu parler apprenne cela tôt à leurs enfants?" L'expression sur le visage de Dumbledore rendait évident que la réponse était oui.
"Et puis, nous voulons la rencontrer dans tous les cas," Emma lui offrit une échappatoire. "Elle est la seule parente respectable d'Harry, après tout."
"Sa plus proche parente magique, pour être plus précis – toutes les vieilles familles sont liées entre elles – mais, oui, je peux comprendre ce sentiment," dit-il. "Je proposerai à Mme Tonks de venir vous visiter, même si peut-être que durant l'été prochain serait pour le mieux, lorsque vous aurez plus de temps à disposition."
Après un coup d'œil et un hochement de tête de son mari, Emma dit, "Cela serait acceptable. Merci."
"Merci, monsieur," ajouta Harry.
"Mais je t'en prie, mon garçon. Y a-t-il autre chose que vous souhaitiez discuter? Non? Alors il me faut vraiment retourner à mes préparations pour le trimestre de printemps. Bonne année!"
"Bonne année," répondit la famille.
L'image du visage de Dumbledore disparut de l'âtre, et les flammes retrouvèrent leur couleur orange coutumière.
"Je viens juste d'avoir un autre de ces moments 'Bordel, qu'est-ce qui vient de se passer'," dit Dan après un silence. Cela le perturbait de penser qu'une conversation par cheminées interposées puisse paraître presque normale. Lui et Emma se levèrent rapidement et se dirigèrent vers la cuisine pour revenir sur ce qu'ils avaient appris.
Dès qu'ils furent partis, Hermione se glissa hors de sa chaise et chuchota à Harry, "Ils font toujours ça quand quelque chose ne va pas. Je vais aller jeter un coup d'œil." Elle s'approcha sur la pointe des pieds de la porte de la cuisine – mais pas assez silencieusement.
"Hermione," interpella sa mère.
"Pardon, Maman." Elle revint à sa chaise d'un air embarrassé et rouvrit son livre, mais après environ une minute, elle eut une idée. Elle leva les yeux et fit un large sourire à son frère. "Harry, transforme-toi en chat et écoute ce qu'ils disent," chuchota-t-elle.
Harry sourit en retour en comprenant son intention. "Okay," répondit-il. Après quelques secondes de concentration, il fut à quatre pattes et se faufila par la porte de la cuisine. Avec son ouïe féline aiguisée, il pouvait entendre le moindre mot.
"Tu parles d'un apprentissage sur le tas," dit Maman, se versant une tasse de thé. Harry pouvait le sentir depuis l'extérieur – de l'Earl Grey.
"Je sais," répondit Dan. "Je pensais déjà qu'il y avait quelque chose à propos de Dumbledore, mais ça… Je n'arrive même pas à l'appréhender. C'est comme s'il contrôlait tout. Comment est-ce possible?"
"Je ne sais pas. Et il ne semblait par vouloir en parler non plus. Il semble être quelqu'un de relativement respectable et tout, mais cela te fait questionner ce qu'il peut bien faire en coulisses."
"J'ai le sentiment que nous manquons quelque chose. Le plus j'y pense, moins cela semble faire sens."
"Enfin, peut-être que cette Mme Tonks pourra expliquer ça. Ou nous pourrions écrire au Professeur McGonagall – "
"Nous pouvons demander, mais ils travaillent tous les deux pour Dumbledore."
"Je sais, mais – " Elle s'interrompit lorsque quelque chose attira son regard. A y regarder de plus près, elle aperçut une petite oreille noire dépassant de derrière la porte. "Harry."
Il y eut un miaulement et un bruit de pattes précipitées sur le parquet lorsque le chaton battit en retraite.
"Ils sont tous les deux dans le coup, Dan," dit Emma avec un petit rire. "Donne à notre adorable et innocente petite fille un frère, et regarde ce qu'il se passe."
"Hé, c'était ton idée."
"Oh, allez, tu sais que tu voulais le garder tout autant que moi."
"Oui, je sais, ma chérie… Et qu'en est-il de ces gars de Gringotts? Ils semblent relativement indépendant."
"Peut-être, mais ils ne semblent pas être du genre à parler politique, en particulier avec leurs clients."
"Peut-être pas," dit Dan. "C'est bizarre, quand même. Cette structure paraît vraiment assez familier. C'est juste si difficile à placer avec la magie et tout. C'est… c'est comme… de la politique de bourgade," réalisa-t-il avec un claquement de doigts. "Tu te souviens qu'il n'y a que dix-mille sorciers en Grande-Bretagne? Leur Ministère doit être géré comme un conseil municipal – et on dirait qu'il y a tous ses pires aspects, d'ailleurs. Tous les conseillers sont amis, ils s'entre-aident toujours et se sortent de problèmes entre eux, ils ont tous des emplois principaux importants dans la ville, certains occupent de multiples postes, tout est géré selon des intentions personnelles…"
"Mon Dieu, tu as raison," dit Emma. "Tout ce que nous savons à propos de leur guerre civile fait plus de sens ainsi. Y compris Dumbledore."
"En particulier Dumbledore. Comment aurait-il pu s'en tirer autrement avec ce qu'il a fait à Harry? C'est vraiment comme s'ils le laissaient être l'Autorité Locale chargé de l'Enseignement, le Commissaire en Chef, le Président du Conseil, et l'un des Députés." (4)
(4) "the Local Education Officer, the Chief Constable, the Council Chairman, and an MP" Oui, cette phrase seule m'a pris BEAUCOUP de temps.
"Je pense que nous devrions parcourir une nouvelle fois Une Histoire de la Magie depuis le début. Si cela tient plus de l'histoire d'une ville que d'un pays… je me demande à quel point ils y pensent ainsi."
"Difficile à dire. C'est comme ça qu'ils vivent. La façon de le dire peut bien être différente, mais il semble vraiment qu'ils font les choses de cette façon."
"La question est comment Dumbledore a obtenu autant de titres sur une échelle internationale."
"C'est la question, pas vrai," conclut Dan. "A moins que ce ne soit dans les livres, je pense que tout ce que nous pouvons faire est de poser des questions lorsque nous en avons l'occasion."
Albus Dumbledore s'assit à son bureau, se demandant comment ses plans pour Harry Potter avaient pu tant changer. Le garçon était sûr de développer une fameuse tendance indépendante avec sa nouvelle famille si les parents pouvaient servir d'indication. Il supposait que c'était une bonne chose, tout bien considéré, mais cela changeait certainement ses calculs.
Il s'était attendu à ce qu'Harry Potter arrive à Poudlard d'ici cinq ans et demi, peut-être pas après avoir eu la meilleure enfance – certainement pas une où il aurait été couvé – mais une décente. Il s'était attendu à un garçon timide, avide d'apprendre, prêt à incarner son rôle en tant qu'Élu lorsqu'il serait suffisamment âgé pour pouvoir le gérer. En lieu de cela, il avait déjà échappé à une maison abusive et appris une capacité magique quasi-intraçable qui tenait de l'impossible. Peut-être se révèlerait-il tout de même du genre timide, comme sa nouvelle sœur, mais Albus en doutait.
Il pouvait voir comment iraient les choses à partir de maintenant. Sous la guidance des Granger, Harry rejoindrait le monde magique en ayant autant de doigté politique que James Potter, avec une touche bien développée de Lily Evans pour tenir tête aux gens. Toutes deux étaient de bonnes qualités pour le préparer à faire face à Voldemort et aux Mangemorts, mais si le garçon héritait aussi le penchant de son père pour bousculer les conventions établies, hé bien, il espérait que le monde magique serait prêt pour lui.
Albus décida de se diriger vers La Tête de Sanglier. Etrangement, il lui semblait qu'une conversation avec Abe serait la partie la moins stressante de sa journée.
Janvier 1986
Les deux enfants étaient silencieux tandis que leurs parents les conduisaient à travers les rues de la ville après l'école. Un Décembre chaud avait laissé place à un hiver d'un froid glacial, et c'était sous un ciel gris et froid qu'ils se dirigeaient vers leur destination.
Les Granger avaient eu la chance de trouver un dojo dans la zone de Crawley qui étaient hautement estimé et respecté – et cela, bien qu'ils soient très réticents à le présenter ainsi, avait de bonnes chances d'amener les enfants jusqu'à un niveau crédible de ceinture noire (même sans la force physique) avant qu'ils ne partent pour leur "internat" dans cinq ans.
La plupart des enfants auraient été excités de commencer leurs cours de karaté – enfin, peut-être que les jeunes rats de bibliothèques non – mais Harry Potter et Hermione Granger étaient mortellement sérieux. Aux yeux du monde, ils n'étaient juste que deux enfants de plus apprenant le karaté tôt en tant qu'atout utile, mais en secret, ils connaissaient la vérité. Aujourd'hui était le jour où ils commenceraient à apprendre comment se défendre de Voldemort.
Le dojo était l'un des clubs à l'aspect les plus traditionnels, où les instructeurs portaient des gis et se faisaient appeler "sensei". Une classe avancée étaient juste en train de s'achever, réalisant quelques mouvements qui, du moins pour les enfants, semblaient assez impressionnant avant de sortir progressivement. Au premier abord, le club semblait tout aussi sérieux que les deux enfants, mais il se révéla bientôt un peu plus léger. Les instructeurs étaient amicaux et engagèrent la conversation avec les enfants au fur et à mesure de leur arrivée. Harry et Hermione se retrouvèrent bientôt en ligne avec environ une douzaine d'autres enfants allant de neuf à quatre ans, tous portant un simple gi blanc, et la plupart d'entre eux apparaissant plus joyeux que la paire, à l'exception d'un ou deux qui ne voulaient juste clairement pas être là.
Tandis que Dan et Emma observaient de plus loin avec quelques autres parents, l'instructeur principal se présenta sous le nom de Sensei John et commença immédiatement, apprenant d'abord aux élèves à se tenir en position d'attention (5) et de saluer.
(5) "To stand at attention" Dans un jargon militaire, cela signifierait "se tenir au garde-à-vous". Mais nous sommes ici dans un cas qui en est loin. Nous parlons d'enfants après tout.
"Okay, mais cette fois, tout le monde le fait ensemble. Tout le monde s'incline et dit, 'Bonjour, Sensei John'."
"Bonjour, Sensei John." La plupart des enfants le marmonnèrent, ou bien les plus petits étaient trop timides pour parler, mais la voix d'Hermione sonna haute et claire. Elle n'était peut-être pas du genre le plus sociable, mais elle était à cheval sur le fait de suivre des instructions.
"Très bien. Savez-vous pourquoi nous faisons ça…? C'est pour montrer politesse et respect. Si les autres professeurs et moi vous traitons bien, comment allez-vous nous traiter?"
"Bien," dirent quelques enfants.
"C'est bien ça. Maintenant, politesse et respect signifient que lorsque je vous enseigne le karaté, vous devez utiliser le karaté d'une bonne façon. Et cela veut dire qu'on ne frappe pas sa mère, son père, son frère, sa sœur. Ce n'est pas bien, pas vrai?"
"Non," répondirent quelques voix.
"Dites, 'Non, Sensei John'."
"Non, Sensei John."
"Bien. Si jamais il vous est nécessaire d'utiliser le karaté en-dehors des cours, ne l'utilisez seulement que pour stopper les gens de vous blesser, okay?"
Emma se demanda si certains des autres enfants auraient jamais une raison pour utiliser le karaté mis à part les occasionnelles brutes de cours de récré. En attendant, ses propres enfants avaient à s'inquiéter légitimement de terroristes assoiffés de sang. Elle détestait devoir l'admettre, mais Dumbledore avait raison à propos d'une chose: ils étaient bien trop jeunes pour avoir à gérer ça – pas que les terroristes s'en soucient.
Après les présentations, les instructeurs enseignèrent aux enfants quelques postures et mouvements de base. Sensei John était un bon professeur, décidèrent les parents. Il était doué pour transformer la leçon en une sorte de jeu, mais tout en faisant comprendre ses intentions, et il était d'une grande aide pour faire apprendre aux enfants les mouvements correctement. Les plus petits étaient assez mal coordonnés. Mais ils s'améliorèrent tous de façon notable au cours de la leçon. Harry commença aussi à imiter l'habitude de sa sœur de répondre de façon claire aux instructeurs.
Le moment le plus marquant de la leçon fut une mini-course d'obstacle conçue pour les aider avec leur vitesse et agilité. Les enfants se trouvèrent bientôt en train de s'encourager mutuellement autant que les instructeurs tandis qu'ils faisaient la course les uns contre les autres, et ils finirent tous par beaucoup s'amuser avec ça, même Harry et, au propre étonnement de l'avide lectrice, Hermione.
A la fin de la leçon, chaque enfant se vit présenter une ceinture blanche pour ses efforts et son respect, et Dan et Emma furent heureux de voir leurs enfants sourire tout autant que les autres. S'inquiéter des sorciers noirs pourrait attendre un peu plus longtemps.
Mars 1986
La famille Granger prenait son petit-déjeuner avant l'école lorsqu'ils entendirent le cliquetis du battant de la boîte aux lettres et le froissement des lettres sur le paillasson.
"Va chercher le courrier, Hermione," dit Dan de derrière son journal.
"Demande Harry d'y aller," dit Hermione de sa meilleure voix de grande sœur autoritaire.
Dan leva les yeux et, voyant qu'Harry était plus proche d'avoir fini de manger, s'exécuta. "Va chercher le courrier, Harry."
"Demande à Hermione d'y aller."
"Hermione est encore en train de manger, Harry. On lui demandera d'y aller la prochaine fois."
Harry prit rapidement les dernières bouchées de son petit-déjeuner et courut chercher le courrier. Il le ramena, lisant tranquillement les noms des expéditeurs. Il n'en reconnu aucun, mais Dan en remarqua une en particulier et l'ouvrit prestement. Il lut la première ligne et appela, "Emma, viens voir ça."
"Qu'y a-t-il, Dan?" dit sa femme.
"Les papiers d'adoption viennent d'arriver."
"Vraiment?"
"Vraiment?" fit échos Hermione.
Tous les quatre se regroupèrent pour voir la lettre, et Dan pointa la ligne qui les intéressait.
Harry James Potter est par la présente reconnut en tant que fils de Daniel Mark Granger et Emma Julia Granger. Après de longues discussions, ils avaient décidé en famille qu'Harry garderait son nom de famille en l'honneur du sacrifice de ses parents biologiques, mais Harry aurait pris n'importe quel nom s'il l'avait fallu.
"Félicitations, Harry, tu fais officiellement partie de notre famille, à présent," dit Dan. Des étreintes et bisous furent échangés de tout côté ce matin-là, et Harry arriva à l'école ce jour-là avec un sourire inébranlable sur le visage. C'était maintenant officiel. Il avait une vraie famille.
T/N: Je ne sais pas si vous avez trouvé que quelque chose était différent dans ce chapitre, mais pour la première moitié j'ai eu quelqu'un qui m'a relu et fait part de son avis sur certaines façons dont j'avais traduit. Je pense que cela aide encore pour améliorer la qualité de traduction! Un grand merci à elle, et j'espère qu'elle va bien puisque je n'ai plus eu de réponses de sa part depuis quelques temps…
T/N 2: Encore un grand merci à Harry-Sterek-1968 pour ses corrections de mes fautes (qui étaient heureusement bien moins nombreuses dans ce chapitre que le précédent!)
