Disclaimer : Rien d'Harry Potter ne m'appartient, si c'était le cas je serai une femme, je serai plus âgé et bien plus riche. Cette fanfiction est une œuvre originale de White Squirrel du nom de 'The Accidental Animagus' (/9863146/). Merci à lui de me permettre de traduire ses textes!
Les reviews sont très appréciées mais ne sont bien sûr pas obligatoires.
A/N: La tempête qui est décrite dans ce chapitre est la 'Grande Tempête' (Great Storm) de 1987 qui s'est déroulée durant la nuit du 15 au 16 Octobre, tuant 22 personnes et causant l'équivalent de 2 milliard de livres de dégâts rien qu'en Grande-Bretagne.
T/N: Il est frustrant de ne pas toujours parvenir à trouver de bons équivalents pour certains mots anglais. 'Wandless' est un de ces mots. Devoir le traduire par 'sans baguette' me laisse insatisfait car je ne trouve pas que cela ait autant d'impact que le terme anglais…
Décembre 1986
Tout le monde était bien à l'abri au fond de son lit, ou du moins, était censé l'être. Cependant, un chaton noir et blanc se faufilait dans les ombres du salon, son regard fixé sur le Sapin de Noël. Harry avait attendu jusqu'à ce que toutes les lumières aient été éteintes avant de se glisser hors de son lit et d'aisément descendre les escaliers sans faire le moindre bruit sur ses quatre pattes.
Harry monta la garde depuis un coin discret du salon duquel il avait une vue directe sur le sapin et la cheminée. Sa vision nocturne de félin lui donnait une vision claire de la pièce et de ce qui aurait été pratiquement invisible pour un humain. C'était l'endroit parfait pour voir ce qui se passait vraiment lorsque les cadeaux du Père Noël arrivaient.
Il avait sommeil, mais il n'eut pas à attendre aussi longtemps qu'il le craignait. Il n'était même pas encore minuit lorsqu'il entendit quelqu'un bouger, se déplaçant précautionneusement à travers la maison obscure. Ils enjambèrent Rowena, mais ne remarquèrent en revanche pas les yeux verts brillants au coin opposé de la pièce. Bientôt, plusieurs nouveaux cadeaux se trouvèrent sous le sapin.
Il le savait!
Février 1987
"Tu sais, Harry n'est jamais vraiment parti en vacances," dit Dan. "On devrait aller quelque part cet été."
"Ça me paraît une excellente idée," répondit Emma. "Où voudrais-tu aller?"
"Hé bien, nous n'avons plus été en Espagne depuis qu'Hermione est née."
"Envie d'un soleil d'été sur la plage?"
"Je ne m'en plaindrai sûrement pas. Et ça ferait du bien à Hermione de sortir quelques temps de la bibliothèque."
"Ça m'a l'air très bien. On pourrait en parler aux enfants dans quelques temps pour – "
"Aaah!"
"Hermione!" s'écrièrent Dan et Emma. Ils s'élancèrent en direction du cri et trouvèrent leur fille debout sur le sofa et pointant du doigt le sol près de la télévision.
"Il y a une souris là-bas!"
C'est alors qu'ils aperçurent le petit rongeur qui pointait le bout de son museau au coin du tapis. Mais avant qu'ils puissent réagir, Harry dévala les escaliers quatre à quatre.
"Une souris? Je m'en occupe!"
"Harry, attends," dit Emma, mais Harry s'était déjà transformé en chat et était parti à sa poursuite. La souris fuit le long du mur. Harry courut autour de la télé et essaya de la bloquer près de la table basse, mais elle l'évita. Bientôt, le chaton commença à slalomer entre les pieds des meubles dans sa course, n'évitant de faire tomber deux lampes et un vase que de justesse.
"Harry, stop!" dit Dan.
La souris fila vers le vestibule avec le chaton le poursuivant dans une course effrénée. Il miaula à Rowena de l'aider, mais la chatte adulte se contenta de sortir du chemin et de laisser la jeune génération s'en occuper.
Un moment plus tard, la famille entendit un bruit sourd et un miaulement victorieux et se précipita dans la cuisine, seulement pour trouver un chaton à l'air satisfait qui vint poser une souris immobile sur le sol devant eux.
"Berk! Harry!" s'écria Hermione en protestation.
Harry reprit sa forme humaine et dit. "Je vous avais bien dit que je l'aurai."
Emma semblait un peu verte à cette vue, comme sa fille. Dan prit sur lui de se débarrasser de la créature, heureux qu'Harry n'ait au moins pas essayé de la manger. "Harry, nous pouvons voir que tu es doué pour ça," dit-il à son fils, "mais à l'avenir, je pense que nous devrions utiliser des pièges pour nous débarrasser des souris… Et va te brosser les dents tout de suite, s'il te plaît. Dieu seul sait où cette chose a pu aller."
Septembre 1987
Le Quibbler
Harry Potter Repéré à Barcelone?
Par Xenophilius Lovegood
Une famille de sorciers Britanniques qui passait ses vacances en Espagne le mois dernier affirme avoir vu un garçon correspondant à la description du Survivant en train de visiter la Cathédrale de Barcelone le 17 Août. La famille, qui a demandé à ne pas être nommée, rapporte avoir vu un garçon parlant Anglais d'environ six ans arborant les cheveux noirs hirsutes que l'on attribue à James Potter et les yeux verts de Lily Potter sur ce site moldu populaire et sur la partie réservée aux touristes magiques, accompagné par une famille inconnue.
Harry Potter n'a plus été vu en public depuis la nuit de la défaite de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom il y a presque six ans, et la Ministre de la Magie Millicent Bagnold et le Président Sorcier Albus Dumbledore ont tous deux invariablement refusé de répondre à quelques questions que ce soit au sujet du garçon, ne disant seulement qu'il se trouvait en sécurité en un endroit confidentiel.
Bien que la plupart des experts aient ignoré ce signalement en citant une simple coïncidence, refusant de croire que Potter puisse même faire une apparition dans un pays étranger, d'autant plus en public et avec une famille inconnue, votre fidèle journaliste pense qu'une menace extrêmement possible a été omise: qu'Harry Potter ait pu être délibérément sorti du pays par des agents de la Conspiration de Rancecroc (1) afin d'empêcher qu'il ne s'oppose plus tard à leurs efforts pour faire chuter le Ministère de l'intérieur grâce à leurs Magie Noire et maladie dentaires.
Nous appelons le Ministère à mener une enquête au plus vite afin de purger les éléments indésirables du Bureau des Aurors et de confirmer que le jeune M. Potter se trouve bien en sécurité. En effet, il en va de l'intégrité même du gouvernement de la Ministre Bagnold de prendre une action immédiate…
SUITE DE L'ARTICLE PAGE 3
PLUS D'INFORMATION SUR LA CONSPIRATION DE RANCECROC PAGE 5
(1) 'the Rotfang Conspiracy'
Octobre 1987
Rowena fut la première à réagir cette nuit-là, n'étant jamais partie dormir à cause des fortes pluies et du tonnerre. Aussitôt que la tempête prit de l'ampleur, elle prit refuge sous un fauteuil. Harry, ayant été bordé quelques heures avant que les problèmes ne commencent, fut le suivant, mais alors que le rugissement du vent et les claquements et craquements des branches s'amplifiaient durant l'heure suivant minuit, la famille toute entière suivit bientôt. Au début, il fut dit à Harry et Hermione de ne pas s'inquiéter et de retourner dormir. Mais le sixième sens félin d'Harry, même diminué par sa forme humaine, lui disait qu'il ne s'agissait pas d'une tempête ordinaire.
Un choc bruyant se fit entendre lorsqu'une large branche tomba contre la maison. Les enfants crièrent dans leurs chambres. A ce stade, Dan et Emma décidèrent que les envoyer à nouveau au lit serait une action futile, alors ils prirent une couverture afin que tous les quatre puissent se blottir sur le sofa ensemble. Ils écoutèrent la radio tandis que les rapports météo devenaient de plus en plus inquiétants, et que ce qui avait été annoncé à l'origine comme un orage d'automne typique se transformait en ce qui serait plus tard connu comme la tempête la plus forte des derniers 200 ans.
La famille se pelotonna sur le canapé alors que le vent se faisait plus bruyant. Avec chaque coup de vent, un vacarme de branches frappait le toit. Par moments, ils pouvaient entendre des tuiles s'envoler. La tempête continua un long moment, mais même au beau milieu de la nuit, personne ne parvenait plus qu'à somnoler. D'ici deux heures, ils l'apprendraient plus tard, les vents avaient atteints la force d'un ouragan. La rangée d'arbres derrière la maison grognait et craquait sous la pression. Harry commença à gémir et se cacha la tête sous la couverture.
Le craquement des branches sembla s'interrompre. Il y eût un flash lumineux et un son d'explosion venant de l'autre côté de la rue, et les lumières s'éteignirent. Parmi les cris, elles se rallumèrent soudain, brillant d'une lumière trois fois plus vive que d'habitude avant de se couper à nouveau.
Avec un son retentissant, une branche fracassa la baie vitrée, faisant pleuvoir du verre brisé au sol. Les rideaux s'ouvrirent à la volée, et la pluie et le vent s'engouffrèrent par le cadre de la fenêtre.
"Il faut qu'on parte d'ici," cria Dan. "Je vais couvrir la fenêtre."
"Dans la cave," dit Emma, essayant de mettre les enfants debout et de les trainer hors de la pièce. Harry et Hermione ressentirent un étrange picotement dans leurs nerfs, qui était dirigé vers le chaos de la pièce. C'était un picotement qu'Harry ressentait légèrement à chaque fois qu'il se transformait, mais qui n'était pratiquement jamais tourné vers l'extérieur.
"Attention à vos pieds," dit Dan en marchant par-dessus le verre. "Il y a beaucoup de – qu'est-ce que – "
Les quatre Granger observèrent avec stupéfaction les éclats de verre s'élever dans les airs. Les enfants sentaient l'étrange énergie qui s'écoulait à travers l'entièreté de la pièce, et, soudainement, les éclats filèrent vers la fenêtre et se réarrangèrent dans le cadre. Les fissures se réduisirent à de fines craquelures et puis disparurent complètement. La pluie et le vent cognèrent contre la fenêtre réparée, mais elle tint bon, ne laissant qu'une large branche et une bonne quantité d'eau dans le salon.
"Wow…" dit Dan.
"Est-ce que c'est vous qui avez fait ça?" demanda Emma aux enfants.
"Je… je crois que oui," dit Harry.
"Uh huh," acquiesça Hermione.
Il y eut un terrible bruit de craquement derrière la maison lorsqu'un arbre céda finalement. Les enfants hurlèrent encore une fois, et avant que quiconque n'ait eu le temps de réaliser, le sofa s'était renversé sur lui-même et les recouvrait tous les deux. Leurs parents furent frappés sous le menton et envoyés au sol. Lorsqu'ils se remirent sur pied, tous leurs efforts pour remettre le sofa debout échouèrent, il semblait être collé au tapis.
"Est-ce que vous allez bien?" demanda Emma.
Un visage presque complètement caché par des cheveux broussailleux jeta un coup d'œil sous le bras du sofa. "Je vais bien," dit-elle.
Une frimousse pointa sa moustache par l'autre côté et miaula une seule fois avant de retourner en-dessous. Incapable de redresser le canapé ou de convaincre les enfants de sortir de là-dessous, Dan et Emma n'eurent d'autre choix que de s'asseoir sur le sol avec eux jusqu'à ce que la tempête se calme.
La maison avait été éraflée par la chute de l'arbre, mais ils apprendraient plus tard qu'elle était majoritairement intacte. L'arbre était apparemment tombé contre un autre arbre, manquant d'une bonne marge le toit. Au cours de l'heure suivante, la rangée d'arbre toute entière derrière la maison fut soufflée un par un comme une rangée de dominos, manquant miraculeusement toutes les maisons de la rue.
Il était quatre heures passées lorsque le vent finit enfin par se calmer. Ce ne fut seulement que lorsque les sons de l'extérieur réduits au calme clapotis de la pluie, Harry et Hermione sortirent-ils de sous le sofa. Lorsque ce fut enfin le cas, leur père remarqua rapidement qu'il n'était plus du tout fixé au sol.
Un chat gris rayé descendit la rue en ruine cet après-midi là. Des branches jonchaient toujours le sol. La rue était à peine assez dégagée pour être praticable. Minerva était soulagée d'avoir eu assez de temps pour sortir de l'école pendant un court moment un Vendredi. Albus ne semblait pas penser que la tempête ait été une source d'inquiétude, mais un hibou rapide au Ministère avait confirmé que l'Escouade d'Inversion de Magie Accidentelle (2) avait dû courir aux quatre coins de l'Angleterre pour gérer les cas causés par des enfants magiques terrifiés par la tempête. Puisque les Granger ne se trouvaient pas dans leur banque de données officielle, elle avait pris sur elle d'aller voir s'ils allaient bien.
(2)'Accidental Magic Reversal Squad'
Alors qu'elle faisait le tour de la maison dans sa forme de chat, Minerva put sentir l'odeur de magie résiduelle des évènements de la nuit précédente, principalement dans le salon. Après s'être transformée dans un endroit discret, elle se dirigea vers la porte.
"Bonjour, Professeur," dit Emma après avoir ouvert la porte. Une lettre ce matin-là l'avait prévenue de s'attendre de la visite. "Merci d'être venue voir si tout allait bien."
"Je suis heureuse de pouvoir aider, Mme Granger. Je crains cependant de n'avoir que quelques minutes de libres, mais après avoir entendu parler de cette tempête, je voulais vérifier moi-même que les enfants allaient bien et offrir toute l'aide que je puisse fournir."
"Cela est très prévenant de votre part. Je vous en prie, entrez. Les enfants, le Professeur McGonagall est là," appela-t-elle dans les escaliers. L'école des enfants avait bien évidemment été fermée pour la journée.
Deux enfants fatigués, mais sinon en bonne santé, descendirent les escaliers, ayant leurs chaussures en intérieur contrairement à leur habitude. Minerva avait remarqué le sol humide.
"Bonjour, Professeur," dirent les enfants.
"Bonjour, Harry. Bonjour, Hermione. Je suis heureuse de voir que vous allez bien. J'ai entendu des rumeurs sur cette tempête, et après avoir vu votre rue, je peux voir qu'elles n'étaient pas exagérées."
"Non, elles ne l'étaient pas," confirma Emma. "Ils disent déjà que c'est la pire de mémoire d'homme."
"Oui, certes, j'ai cru comprendre qu'elle avait été des plus effrayantes. Mes contacts au sein du Ministère disent que pratiquement tous les enfants magiques d'Angleterre ont expérimenté une forme ou une autre de magie accidentelle la nuit dernière. Ai-je raison de croire que la même chose s'est produite ici?"
Les enfants rougirent et baissèrent les yeux vers leurs pieds. "Oui, Professeur," marmonna Hermione.
"Il n'y a aucune raison d'avoir honte," les rassura Minerva. "Ces choses arrivent fréquemment en temps de stress. Je dois dire que je connais certains adultes qui perdraient sûrement le contrôle de leur magie face à ce niveau de destruction. Nous oublions trop souvent que la magie fait pâle figure face aux puissances naturelles. Normalement, l'Escouade d'Inversion de Magie Accidentelle réparerait tout ce qui a été endommagé par une décharge magique, mais étant donné vos circonstances, cela n'est pas possible, je suis donc venue m'en occuper personnellement. Si vous avez quoi que ce soit nécessitant d'être réparé…" Elle s'attarda sur les derniers mots, remarquant qu'un certain nombre de choses nécessitaient d'être réparées, mais pas nécessairement par des moyens magiques.
"En fait, Professeur, les enfants n'ont rien cassé avec leur magie," dit Emma. Elle décrivit ce dont elle et son mari avaient été témoins la nuit d'avant, et Minerva fut soulagée que toutes leurs formes de magie accidentelle aient été parfaitement normales. La dernière chose dont elle avait besoin était d'une autre chose impossible se produisant autour d'Harry Potter.
"Au final, si cela ne vous dérange pas, nous vous serions reconnaissants si vous pouviez nous aider pour quelques dégâts dus à la tempête," conclut Emma.
"Malheureusement, je ne peux rien faire pour l'extérieur de la maison, puisque cela éveillerait des soupçons. Cependant, je pense que je dois être capable de vous aider pour votre salon." Et en effet, quelques sortilèges de séchage et de nettoyage plus tard, et le salon était comme neuf.
"Merci, Professeur. Vous nous avez épargné bien des problèmes." Minerva hocha la tête.
"Professeur?" demanda une petite voix.
"Oui, Hermione?"
"Y a-t-il une façon de contrôler sa magie sans baguette?"
Minerva fut surprise par la question, mais elle supposait qu'elle aurait dû s'y attendre étant donné le bagage de la fillette. Il s'agissait encore d'une question qu'un Sang-Pur n'aurait jamais songé à poser. "Si vous voulez dire la magie accidentelle, alors oui," expliqua-t-elle. "Plus le temps passe, plus vous trouverez facile de contrôler votre magie lorsque vous ressentez des émotions fortes… Cependant, si vous impliquez de le contrôler afin de l'utiliser, il s'agit d'un talent rare, et qui ne fait pas partie de mon champ d'expertise. Le Professeur Dumbledore doit avoir de l'expérience personnelle avec cela, mais peu d'autres en auraient." Elle s'arrêta un instant lorsqu'elle vit Harry écouter avec intérêt, et elle se souvint qu'Albus avait dit que les règles normales ne s'appliquaient pas au garçon. "Néanmoins, je suppose que si quelqu'un pouvait y parvenir, ce serait le garçon ayant maîtrisé la transformation en animagus à l'âge de cinq ans et sa sœur particulièrement douée," dit-elle en souriant intérieurement. "Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, il me faut retourner à mes cours. Bon après-midi." Elle partit sur ces entrefaites et transplana jusqu'au portail de Poudlard, se demandant si elle venait juste de se créer plus de difficultés pour le futur.
Au même moment, Hermione avait traîné Harry à l'étage avec enthousiasme. Il se prépara mentalement, puisqu'il avait reconnu l'expression qu'avait sa sœur lorsqu'elle décidait quelque chose.
"Harry, qu'as-tu ressenti lors de notre magie accidentelle?" demanda-t-elle lorsqu'ils furent de retour dans l'intimité de sa chambre.
"Je ne sais pas," lui dit son frère. "Je dirais… une sorte de… picotement, dans mes bras."
"Comme une sorte se sensation électrique?"
"Ouais."
"C'est aussi ce que j'ai ressenti. Je parie que si nous pouvons trouver une façon de contrôler cette sensation, nous serons capable de faire de la magie sans baguette."
Harry prit le temps d'y penser. "Peut-être…" dit-il, "mais le Professeur McGonagall dit que c'est difficile."
"Et alors? Elle ne comprend pas non plus comment tu peux te transformer en chat."
"Mais je ne le sais pas non plus."
"Mais ça reste de la magie," insista Hermione. "Est-ce que tu ressens la même chose lorsque tu te transformes?"
Il n'y avait pas vraiment prêté attention avant ça. "Heu, un peu, je suppose, mais plus au niveau de mon torse, et c'est… comme si c'était… enfoui, comme si je devais aller le chercher. Et ensuite il faut que je me concentre sur ma forme de chat…"
"Je pense que nous devrions essayer de l'apprendre," insista-t-elle, d'un ton décidé. "Peut-être que c'est plus facile que ce que le Professeur McGonagall pense. Et ça pourrait être utile plus tard."
Harry savait que cela ne servirait à rien de la contredire maintenant.
Novembre 1987
Harry grimpa rapidement jusqu'au sommet de la cage à écureuils. Grimper était devenu comme une seconde nature pour lui, et son père avait même suggéré qu'il essaye l'escalade, bien que personne d'autre dans la famille n'ait eu les capacités pour ça. Hermione, Paul et Tiffany le suivirent. Ils étaient tous devenus décents pour grimper sur les barres en métal afin d'essayer de le suivre, même si aucun d'eux n'y parvenait.
Certains jours, le quatuor montait et descendait à répétition de la cage à écureuils, ou se rendait aux balançoires, ou allait plus loin et rejoignait les parties de foot sur le terrain vague. D'autres jours, comme celui-ci, ils s'asseyaient juste au sommet de la cage et discutaient.
Paul les régalait d'histoires sur le mariage de sa cousine, qui, de toute évidence, avait été un chaos à peine contrôlé. Tout d'abord, le matériel musical n'avait absolument pas fonctionné, ensuite le marié avait manqué de peu de vomir à l'autel, et l'organiste avait inversé toutes les musiques. Il y avait aussi eu, bien sûr, le fait que le gâteau de mariage s'était effondré à cause de ce que sa tante furieuse avait qualifié de "putain de défaut de conception".
Mais lorsqu'il leur raconta comment son oncle un peu fou avait fini ivre et avait commencé à beugler à tue-tête des chansons devant toute la réception, ils ne purent plus se retenir. Harry et Hermione étaient appuyés l'un contre l'autre, mais Tiffany commença à rire si fort qu'elle perdit l'équilibre et tomba de sa barre.
Paul s'écria "Tiffany!" et fut immédiatement suivi par Hermione s'exclamant "Harry!" lorsque son frère se jeta vers leur amie à un angle où il semblait sûr qu'il tomberait lui aussi. Paul et Hermione tendirent les bras vers eux, et la surveillante de la cour accourut pour aider, mais aucun d'eux ne put s'approcher suffisamment à cause des barres. Mais tous ceux à proximité s'arrêtèrent et restèrent bouche bée lorsqu'ils virent ce qui se passa ensuite.
Harry était pendu la tête en bas, ses genoux entourant une barre, Tiffany pendant en sécurité au bout de ses bras dans ce que n'importe quel fan de Quidditch aurait reconnu comme étant une Saisie de Serafini (3) parfaitement exécutée (et extrêmement difficile).
(3) "Serafini Snatch" Ce mouvement semble avoir été inventé par White Squirrel puisque je n'ai pas pu le trouver mentionné ailleurs.
"Whoa!" s'exclama Tiffany, levant les yeux vers le visage d'Harry. "M-m-merci, Harry," balbutia-t-elle. Elle passa un bras et une jambe autour des barres et commença à descendre lentement, ayant eu suffisamment de hauteur pour ce jour-là. "Comment as-tu fait ça?" demanda-t-elle lorsqu'elle fut de retour sur la terre ferme.
"Oui, c'est quelque chose que j'aimerai aussi savoir," dit la surveillante en vérifiant qu'ils n'étaient pas blessés.
"Je ne sais pas. Je l'ai juste fait par réflexe." dit Harry penaudement.
"Hé bien ce sont de sacrés réflexes que tu as, petit. Tu devrais envisager de faire du tennis ou un truc du genre."
Harry acquiesça, songeant que, de ce qu'il savait du monde des sorciers, il serait plus intéressé par "truc du genre".
Avril 1988
La famille Granger était en sortie shopping pour de nouveaux vêtements d'été lorsqu'ils croisèrent un individu à l'apparence étrange. Ils remarquèrent immédiatement deux traits inhabituels à propos de ce petit homme. Premièrement, il était vêtu entièrement de violet et faisait montre d'une ressemblance plus que frappante avec le Chapelier Fou. Et deuxièmement, il était actuellement en train de s'incliner devant Harry. Ne serait-ce que l'un de ces deux points par lui-même aurait suffi pour crier "sorcier".
"Hum, excusez-moi, nous connaissons-vous, monsieur?" dit Dan, s'approchant de l'homme.
"Oh, non, cela serait impossible, bien sûr. Mon nom est Diggle, Dedalus Diggle," dit l'homme excité. Il serra la main de Dan avant de retourner son attention sur Harry. "Un plaisir, M. Potter, je ne peux pas vous dire à quel point je…" Il serrait la main du garçon de sept ans avec tant de vigueur qu'Harry envisagea d'utiliser l'une de ses techniques de karaté pour s'en tirer, avant que sa mère lui vienne en aide.
"Heu-heureux de vous rencontrer, monsieur," marmonna Harry, un peu secoué.
"Oui, nous apprécions le sentiment, M. Diggle, mais nous essayons de rester discrets," dit Emma.
"Oh, bien sûr, bien sûr. Personne n'entendra quoi que ce soit venant de moi, mes lèvres sont scellées."
"Je vous remercie," dit-elle sèchement. Ils décidèrent de se rendre dans un autre magasin, loin de ce fan bien intentionné mais si étouffant. 'Dieu merci, ils ne sont pas tous comme ça', pensèrent-ils.
Août 1988
Hermione fixait la lampe torche qu'elle avait posé sur sa table de nuit, essayant de ressentir l'énergie qui circulait autour d'elle. Après avoir confronté ses impressions avec Harry, ils avaient déterminé que l'effet le plus courant de magie accidentelle qu'ils avaient expérimenté était un vacillement des sources de lumière, et ils savaient aussi qu'une magie puissante interférait avec l'électricité, donc c'était une idée logique. Elle avait décidé de commencer petit, et sa première expérience dans le contrôle de la magie sans baguette était d'essayer d'allumer et d'éteindre une lampe torche à répétition.
Elle avait commencé à travailler là-dessus durant l'année scolaire – et avait harcelé Harry jusqu'à ce qu'il fasse de même – mais elle avait vraiment commencé à se focaliser dessus durant l'été. Souvent, elle ne parvenait même pas à éteindre la lampe torche, elle se concentrait à la place sur le fait de sentir sa propre magie. C'était un travail difficile, puisque sa magie était normalement enfouie si profondément qu'elle ne pouvait sentir quoi que ce soit, mis à part lorsqu'elle était trop contrariée pour y prêter attention. Harry, même avec son contrôle de ses capacités d'animagus, ne faisait pas beaucoup mieux. Mais grâce à des méditations appliquées, qui lui avaient permis de se souvenir de comment elle s'était sentie lors de la Grande Tempête, elle l'avait peu à peu fait remonter à la surface.
Ils avaient reçu une aide inattendue de la part des protections qui entouraient la maison. Depuis qu'ils avaient commencé à leur prêter attention, les deux enfants avaient rapidement découvert qu'ils pouvaient sentir un léger picotement de magie chaque fois qu'ils les passaient. Cela leur avait été d'une grande aide pour être capable d'identifier la sensation de leur propre magie.
Même si cela restait difficile, Hermione pensait à présent être capable de sentir la sensation subtile de magie qui circulait à travers son corps, s'étendant du bout de ses doigts et enveloppant la lampe torche dans de fins filaments. Elle se saisit de cette sensation et essaya d'y faire passer plus de puissance. Elle sentit la magie trembler, elle manqua de perdre son emprise, mais elle se renforça, et après avoir prudemment augmenté la pression, sans toucher au bouton, l'ampoule dans la lampe torche s'éteignit.
"OUI!"
Malheureusement, avec le flot de sa magie ouvert de force, l'excitation d'Hermione eut un effet plus fort qu'elle ne s'y était attendue. L'ampoule de la lampe torche explosa avec un petit bruit sec, et les lumières au plafond clignotèrent à travers tout l'étage.
"Hermione?" sa mère frappa à la porte. "Que se passe-t-il?"
"Hermione?" dit Harry derrière elle. "J'ai pu sentir ça depuis ma chambre."
"Sentir quoi?" demanda Emma d'un ton soupçonneux.
'Oups, ça risque d'être gênant', pensèrent-ils.
Juillet 1989
"Hé, Maman, regarde un peu!" Harry leva ses mains, l'une au-dessus de l'autre, avec une pièce d'une livre flottant et tournoyant entre elles. Après pratiquement une année de travail intensif, lui et Hermione étaient parvenus à apprendre par eux-mêmes à libérer leur magie sans détruire quoi que ce soit – le plus souvent – et ils avaient rapidement tourné leur attention vers la lévitation, la chose suivante la plus évidente qu'Hermione avait suggérée. Ils avaient commencé par de petites choses comme des bouts de papiers, des trombones et des plumes, avant de passer à des choses légèrement plus grosses telles que des stylos et des pièces. Les résultats n'étaient pas encore complètement fiables, et cela leur prenait généralement un peu de temps pour être lancés, mais ils faisaient de gros progrès, avec Hermione gardant constamment une petite longueur d'avance, ce qui n'avait surpris qu'elle.
Leurs parents avaient tolérés ces "études", malgré les maux de têtes supplémentaires que cela avait parfois pu leur causer, puisqu'ils savaient que cela leur serait utile plus tard, mais ce n'était pas vraiment le bon moment.
"Harry, arrête de faire l'idiot. Les Tonks vont bientôt arriver," ordonna Emma.
"Désolé, Maman." Il attrapa la pièce au vol et l'empocha avant de retourner à son nettoyage. Il se dit une nouvelle fois qu'il était regrettable qu'ils n'aient pas pu trouver une façon de nettoyer le salon par magie. Les efforts d'Hermione pour accélérer le récurage de la cuisine par magie avaient également échoués. Heureusement, les méthodes conventionnelles fonctionnaient déjà très bien.
A l'extérieur, Ted et Andromeda Tonks approchaient de la maison des Granger suivis de leur fille confuse, une adolescente aux cheveux roses. Dora Tonks n'avait pas été sûre d'à quoi s'attendre lorsque sa mère avait dit que, en récompense pour avoir passé ses BUSEs et s'être "en grande partie" tenue à carreau au cours de la dernière année (bien que cela ait surtout était dû au fait d'avoir été trop occupée à étudier pour ses BUSEs), "je pense que tu es prête à voir ce qui se cache derrière les rencontres secrètes auxquels je suis allée au cours de dernières années".
Dora était un peu agacée; puisqu'elle envisageait une carrière d'Auror depuis des années, elle avait appris à garder des secrets. Mais elle était surtout déchirée entre curiosité pour le genre de rencontres secrètes auxquels ses parents auraient bien pu se rendre, et l'inquiétude que, aussi secrètes qu'elles aient pu être, les rencontres politiques de sa mère soient surement profondément ennuyeuses.
Mais tout cela fut remplacé par une totale confusion lorsque ses parents la transplanèrent jusqu'à un quartier moldu au sud de Londres. Cela ne semblait pas politique; peu de politiciens auraient été prêts à s'abaisser à cela, même parmi les libéraux. De plus, ils semblaient s'approcher d'une maison avec une boîte aux lettres marquée "Granger", qui ne correspondait à aucune famille magique dont elle ait jamais entendu parler. Et puis, elle franchit la limite de la propriété et se figea instantanément sous le choc.
"Whoa, aucun de mes amis n'a de barrières aussi puissantes sur leurs maisons," dit-elle en ressentant les protections. "Même Jason Denbright." Les Denbright étaient l'une des familles les plus riches qui avaient résisté à l'appel de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom durant la guerre, et ils s'étaient repliés derrière ce qu'elle avait cru être de plutôt bonnes barrières, mais rien qui ne soit comparable à ça.
Elle aurait pu jurer avoir vu sa mère avoir un sourire narquois. Quel était cet endroit? Toute cette installation criait "sous couverture", probablement quelqu'un qui avait besoin de se cacher puisqu'ils étaient si éloignés des n'importe quel autre sorcier. Etonnamment, la réponse évidente, étant donnée la position de sa mère, lui échappa, surtout parce qu'elle ne prêtait pas suffisamment attention à la carrière politique de sa mère, et pour ce qu'elle en savait, elle ne lui connaissait aucune personne qu'elle consultait régulièrement.
Sa mère frappa à la porte, et un homme à peu près de l'âge de ses parents vint ouvrir, vêtu d'habits moldus.
"Bonjour, Andi, Ted," dit l'homme chaleureusement.
'Andi?' Personne n'appelait la mère de Dora Andi. Pas même son père n'appelait sa mère Andi, et Tante Narcissa avait aussi perdu cette habitude. La seule personne vivante qui l'appelait ainsi était censée croupir à Azkaban.
"Bon après-midi, Dan," dit Andi, ne semblant pas dérangée. "Voici notre fille, Nymphadora."
Dan lui jeta un regard étrange lorsqu'elle sentit ses cheveux blanchir de surprise. Elle les fit revenir à leur couleur chewing-gum habituelle tout en balbutiant, "J-j-juste Dora, s'il vous plaît. Hum, coucou, M. Granger." Elle s'avança et lui serra la main.
"Il est bon d'enfin pouvoir te rencontrer, Dora," répondit-il. "Je vous en prie, entrez." Il les mena jusqu'au salon, où le reste de la famille attendait. "Dora, j'aimerai te présenter ma femme, Emma, notre fille, Hermione, et tu peux probablement reconnaître notre fils adoptif…"
Elle remarqua la cicatrice immédiatement. "Bordel de merde, c'est Harry Potter!" s'écria-t-elle, manquant d'en tomber à la renverse.
Les yeux d'Harry s'écarquillèrent tandis qu'il la fixait, et le reste de sa famille tressaillit. "Bordel de merde, tes cheveux sont devenus verts!" s'écria-t-il en retour.
"Langage!" dirent toutes les autres représentantes du sexe féminin présentes dans la pièce à l'unisson.
Les cheveux de Dora n'étaient pas juste passés à un vert électrique brillant, mais ils s'étaient aussi hérissés dans toutes les directions comme s'ils avaient aussi étaient chargés électriquement. Avec difficulté, elle les força à reprendre leur aspect normal. Puis elle éclata de rire. Elle avait réussi à surprendre Harry Potter autant qu'il l'avait surprise. Cette rencontre promettait déjà.
"Dora est une métamorphomage," expliqua sa mère. "Elle est née avec une capacité rare de transformer son apparence à volonté. Elle peut un peu perdre le contrôle lorsqu'elle est surprise, par contre."
Elle leva les yeux au ciel et assortit ses cheveux au châtain clair de ceux de sa mère. Puis elle fit quelque chose d'un peu plus difficile et copia les cheveux noirs en bataille d'Harry et ses traits faciaux. Elle lui fit un clin d'œil avant de reprendre son apparence de base.
Harry rit à cela. "Est-ce que tu peux ressembler à un chat?" demanda-t-il.
"Harry!" le gronda Emma.
Mais Dora était plus qu'heureuse de faire face à ce challenge – et c'était toujours mieux que ce que les garçons à l'école lui demandaient. "Un chat, hein, c'est assez difficile," dit-elle. Il lui fallait procéder étape par étape pour y parvenir, d'abord faire pousser une fourrure brune sur toute sa figure, ensuite changer son nez et sa bouche en un museau de chat. Puis le plus compliqué: elle fit remonter ses oreilles vers le haut de son crâne tout en leur faisant prendre une apparence triangulaire et transforma ses yeux afin d'avoir des pupilles verticales. Elle tint l'apparence pendant un moment avant de la relâcher, son visage reprenant son aspect habituel comme s'il était fait de caoutchouc. Elle prit une profonde inspiration de soulagement et secoua la tête pour s'éclaircir les idées.
"Wow, cool…" dit Harry. "J'ai fait repousser mes cheveux une fois, mais je crois que c'était juste de la magie accidentelle."
"Probablement," répondit Andi. "Les cheveux de Dora prenaient la couleur de tout ce qu'elle regardait durant les huit mois après sa naissance." (4)
(4) Déformation professionnelle oblige, il me faut signaler qu'en vérité un bébé a une extrêmement mauvaise vue lors de ses premiers mois de vie et elle ne finit de se développer que vers un an. Le bébé ne commence à distinguer les couleurs les plus basiques (vert et rouge en particulier) que vers 3 mois. La vue est le seul sens à ne pas finir de se développer avant la naissance.
Dora changea rapidement de sujet. "Sinon, Harry…" dit-elle, se penchant vers le garçon et rassemblant son courage pour sa prochaine question. "Comment t'es-tu retrouvé ainsi, dans le monde des moldus?"
Harry lui raconta l'histoire, avec juste un peu d'aide de ses… parents, réalisa-t-elle avec un brin de surprise. C'était inattendu. Il lui expliqua comment il avait été placé avec sa tante et son oncle moldus qui avaient été si cruels qu'il s'était enfui, se retrouvant un jour chez les Granger où il avait rencontré sa sœur adoptive qui était une sorcière Née-Moldue. Dora était sûre qu'il devait y avoir plus que ça, mais les pièces du puzzle coïncidaient néanmoins toutes ensemble. Elle avait entendu des rumeurs selon lesquelles Harry avait été placé avec une famille moldue, donc il avait dû grandir avec assez peu de connaissances du monde magique – même s'il était certain qu'il devait en avoir: il s'agissait d'Harry Potter après tout. En tant que sa mandataire, sa mère était probablement son contact principal. Et bien sûr, elle laisserait un petit garçon célèbre l'appeler Cousine Andi.
"Hé bien, on dirait que tu t'en es plutôt bien sorti," lui dit-elle. "Fichtre, est-ce que tu te rends compte de l'importance que ces nouvelles prendront lorsque tu commenceras Poudlard?"
"Malheureusement," grogna Emma.
"Oh… désolé."
"C'est pour cela que Dumbledore le voulait dans le monde moldu en premier lieu," dit Andi. "Ce n'est plus vraiment juste afin de se cacher mais plutôt de lui laisser un peu d'espace."
"Dumbledore a mis en place les protections, pas vrai?"
Dan et Emma semblèrent surpris qu'elle ait fait la connexion aussi rapidement, mais les enfants se contentèrent d'acquiescer, sachant qu'elle avait dû les sentir lorsqu'elle était entrée.
"Alors, quelles nouvelles de l'autre côté?" Dan changea de sujet.
'L'autre côté?' songea Dora. Voilà qui était nouveau.
"Hé bien, la nouvelle la plus importante est que la Ministre Bagnold a annoncé qu'elle prenait sa retraite, alors il y aura une élection organisée au printemps prochain," dit sa mère. "A moins que Dumbledore ne surprenne tout le monde et décide de participer cette fois-ci, on dirait que les candidats favoris sont Barty Croupton, le directeur de la Justice Magique, et Cornelius Fudge, le directeur des Accidents et Catastrophes Magiques… il est difficile de dire qui gagnera pour l'instant, et je ne suis pas sûre de savoir pour qui je vais voter non plus. Croupton a prit une position dure face aux Mangemorts durant la guerre, mais il a aussi envoyé son propre fils mourir à Azkaban sur ce qui était, en toute honnêteté, des preuves très minces. Il s'est fait connaître comme étant téméraire et belliqueux. Mais Fudge, de l'avis général, est inefficace, sans consistance, et un politicien parmi les politiciens. Il recherche la faveur des modérés du Magenmagot pour le moment, mais il semble du genre à être facilement acheté par Lucius Malfoy."
"Hmm, il semble que les deux candidats seraient un cran en-dessous de l'ancienne Ministre," observa Dan.
"Malheureusement, oui. Bagnold a fait un assez bon travail. J'ai essayé de proposer à Amelia Bones – il s'agit de l'Auror-en-Chef – à Augusta Londubat et Elphias Doge de se présenter, mais aucun d'entre eux ne semble vouloir considérer cette option, de près comme de loin." (5)
(5) "none of them will touch it with a ten foot pole" : en gros, l'idée les répugne tant qu'ils auraient peur d'attraper une maladie louche s'ils l'envisageaient.
"Hé bien, comme tu dis toujours, si tu veux que quelque chose soit bien fait, fais-le toi-même," dit Dora, en levant les yeux au ciel. Sa mère s'était plainte de ces élections tout le mois.
Andi lui jeta un regard noir. "Et alors Harry aurait besoin d'un nouveau mandataire. Nous avons besoin qu'Enid Croaker continue à occuper le Siège des Black, alors le prochain dans l'ordre serait Arthur Weasley, et, franchement, aussi bon qu'il soit dans les coulisses, il se ferait manger tout cru dans la Chambre." Dora nota qu'elle avait comme par hasard évité de dire qu'elle non plus ne voulait absolument pas considérer l'option de devenir Ministre. Elle entendit Dan murmurer quelque chose à propos de "politique de bourgade" dans sa barbe.
"Dans tous les cas, il y a quelques initiatives que j'aimerai essayer de faire passer avec les élections, mais vous pourrez lire ça plus tard," dit Andi en leur tendant une liasse de papiers. "Alors, avez-vous prévu quelque chose pour le reste de l'été?"
"Oui, nous allons en Italie le mois prochain," lui dit Emma.
"Oh, fantastique," répondit Andi. "Je n'y suis plus allée depuis mon enfance. J'ai particulièrement aimé le Naples magique, mais les sites moldus sont aussi magnifiques."
Dora eut rapidement du mal à suivre la conversation lorsque ses parents posèrent des questions aux Granger sur leurs plans et sur le temps à l'école des enfants et sur leurs divers exploits. N'étant pas allée à l'école primaire moldue, elle n'était pas familière avec une partie du jargon, mais elle comprit vite qu'Hermione était la studieuse silencieuse tandis qu'Harry était le plus extraverti. ('C'est bien, il va en avoir besoin,' songea-t-elle.) Mais tous les deux étaient très brillants de l'avis général et… surprenamment normaux. Elle ne s'était pas vraiment attendue à ce qu'Harry Potter soit comme les livres le décrivaient, mais c'était difficile de ne pas imaginer un grand sorcier vivant coupé du monde jusqu'au moment où on avait besoin de lui, un peu comme Merlin.
Dora fut interrompue dans le fil de ses pensées lorsqu'Hermione commença à lui demander comment était Poudlard.
"Hé bien, c'est l'endroit le plus magique de toute l'Europe Occidentale," dit-elle. "Tout en tours et en escaliers mouvants. Et en chandelles flottantes et en fantômes et… en peintures parlantes."
"Des peintures qui parlent? Wow."
C'était trop facile avec les Nés-Moldus. "Je parie que vous êtes excités à l'idée de commencer à apprendre de la magie lorsque vous en aurez l'âge, pas vrai?"
Hermione rougit inconfortablement à cela. Harry avait un large sourire nerveux et dit finalement, "Peut-on leur montrer ce sur quoi nous avons travaillé, Maman? S'il te plaît?"
Leurs parents échangèrent un regard, et Emma répondit, "Oh, je suppose que vous pouvez. Ce n'est pas vraiment un secret."
Harry sourit de toutes ses dents. Il prit une pièce de sa poche et la plaça dans sa paume. Il passa son autre main au-dessus et commença à chuchoter pour lui-même, "Allez, allez, allez…" Dora observait, se demandant s'il allait vraiment faire ce qu'il semblait essayer de faire. Mais à force d'efforts, la pièce s'éleva dans les airs.
"Bordel de merde!" s'écria Dora.
"Doux Merlin!" s'exclama sa mère.
Son mari retomba quant à lui dans ses habitudes moldues avec son "Mon dieu!"
Dan et Emma commencèrent à rire à la réaction des Tonks, ce qui les surprit presque autant. Hermione fixa intensément la pièce et puis, en étendant deux doigts, la fit léviter lentement vers elle. Leurs visiteurs regardèrent encore et encore entre les deux enfants, bouches bées.
"Vraiment?" dit Dan. "Vous êtes ceux qui vivent dans le monde magique, et vous trouvez ça impressionnant?"
"Sans baguette?" réagit Andi. "Et à même pas encore neuf et dix ans? Oui. La plupart des gens ne prennent même pas la peine de tenter de faire de la magie sans baguette, et pratiquement personne ne parvient à y devenir décent."
"Mais ne serait-ce pas utile?" demanda Hermione. "Si jamais vous perdiez votre baguette?"
"Perdre votre baguette est vraiment sérieux… ou du moins, de la façon dont la plupart des gens le voient, ça l'est. Cela veut basiquement dire que vous avez perdu."
"Mais, si vous pouvez faire léviter votre baguette jusqu'à vous, vous n'auriez pas perdu."
Dora prit un intérêt immédiat à cette possibilité. Elle commençait rapidement à comprendre la capacité des enfants Nés-Moldus à pointer l'évidence. Elle était prête à parier que Maugrey Fol Œil pouvait très bien faire de la magie sans baguette. "Mais comment pouvez-vous faire ça? Est-ce que vous n'avez pas eu un avertissement pour avoir fait de la magie en tant que mineurs?"
Andi secoua la tête. "Non, c'est de la magie sans baguette. Elle sera reconnue comme de la magie accidentelle au Ministère."
"Oh, et c'est maintenant que tu me dis ça, Maman. Alors, comment est-ce que vous l'avez appris? Vous avez trouvé un livre ou quelque chose?"
"Oh, non, ils ont appris tous seuls," répondit Emma.
"Vraiment?"
"Mm hmm," acquiesça Hermione. "Ça nous a pris presque deux ans pour arriver à ce stade, mais ça devient plus facile. Il faut ressentir la magie et… en quelque sorte, la modeler pour qu'elle fasse ce que tu veux."
"On s'est entraîné en sentant les barrières de la maison," ajouta Harry.
"Bon, hé bien je sais ce que je vais faire pour mon projet d'ASPIC en Sortilèges, maintenant," dit Dora. "Je n'arrive pas à croire que des petits comme vous apprennent de la magie avant même d'avoir commencé l'école."
"Enfin, nous avons quand même besoin de nous entraîner," dit fermement Hermione.
"Vous entraîner?"
"Nous voulons qu'ils soient aussi entraînés en auto-défense que possible," expliqua simplement Dan. "Juste au cas où Voldemort déciderait un jour de revenir."
Dora laissa échapper un glapissement et tomba de sa chaise.
"L'influence de Dumbledore," dit sa mère avant qu'elle ne puisse causer une plus grosse scène.
"Mince, Maman, préviens-moi la prochaine fois." Les Granger réprimèrent un ricanement à ses dépens tandis qu'elle reprenait place dans sa chaise.
"Enfin bref, c'est pour cela qu'ils prennent aussi des cours de karaté depuis que nous avons adopté Harry," continua Dan.
"Qu'est-ce que du 'karaté'?"
Lorsque la démonstration fut terminée, Dora avait décidé qu'au rythme où ces enfants allaient, elle risquait de recevoir des cours de leur part un jour. Tous les deux étaient à présent ceintures marrons, pour ce que cela pouvait vouloir dire. (6) Harry était quelques mois en tête par rapport à Hermione, mais la vitesse et la force avec lesquelles ils bougeaient tous les deux étaient éblouissantes. Puis Harry parvint à convaincre leur père de les laisser utiliser des planches. Lorsque les deux enfants brisèrent des planches de bois épaisses de deux centimètres nettement en deux avec des coups que Dora était sûre aurait aussi aisément brisé ses bras, elle retomba de sa chaise. Aucun doute: si elle se retrouvait à faire face à l'un d'eux sans baguette, elle se ferait à coup sûr botter les fesses. Le monde magique allait avoir une grosse surprise d'ici deux ans.
(6) Ordre des ceintures: blanche, jaune, orange, verte, bleue, marron, noire, blanche et rouge, rouge et enfin blanche large. (Rare au-delà de noire.)
T/N: BONNE ANNEE A TOUS! Quelle soit remplie de plein de bonnes choses pour vous tous (et, espérons, pour moi aussi). Stages et rapports achevés, plus que l'oral final vers le 18/19 Janvier et normalement je serai diplômé!
Allez jeter un coup d'œil à mes autres traductions, j'en ai commencé une autre que je ferai en alternance avec celle-ci, Amalgum – L'Extravagance de Lockhart, je vous garantie qu'elle est hilarante! Je devrai en publier le second chapitre d'ici quelques heures!
T/N 2: La formidable qualité orthographique vous ait à nouveau offerte grâce aux efforts de Harry-Sterek-1968!
