Disclaimer : Rien d'Harry Potter ne m'appartient, si c'était le cas je serai une femme, je serai plus âgé et bien plus riche. Cette fanfiction est une œuvre originale de White Squirrel du nom de 'The Accidental Animagus' (/9863146/). Merci à lui de me permettre de traduire ses textes!

Les reviews sont très appréciées mais ne sont bien sûr pas obligatoires.

T/N: Certaines parties du chapitre sont directement citées de Harry Potter et la Pierre Philosophale, j'ai donc essayé d'aller les chercher moi aussi dans le livre.

Dans cette histoire, White Squirrel utilise un haut taux d'échange de 51,25 livres contre 1 gallion, une valeur souvent utilisée dans les fanfictions. (Le taux 'officiel' est de 5 livres contre 1 gallion, mais ne sont pas en accord avec la valeur du gallion que suggèrent les livres)


Les Granger arrivèrent à la Gare de Kings Cross tôt le Samedi matin, et fait rare, probablement la seule fois où cela se produirait, ils avaient moins d'informations que les autres familles de Nés-Moldus en avaient. Déjà, cela semblait étrange de se retrouver dans une gare alors que les commerces se trouvaient dans Londres, ce qui avait sûrement été expliqué aux autres.

Ils rejoignirent le Quai Dix tôt. Ils n'étaient pas sûrs de la façon dont ils identifieraient les autres sorcières et sorciers Nés-Moldus avant que McGonagall n'arrive. Harry et Hermione ne pouvaient pas sentir la magie à moins que quelqu'un ne lance un sort – ou si Harry passait à sa forme de chat. Mais ils n'auraient pas dû s'inquiéter. Lorsqu'ils arrivèrent au Quai Dix, ils trouvèrent un couple bien habillé et un grand garçon aux cheveux sombres errants dans la zone, semblant confus.

"Oh mon Dieu," dit Emma, "est-ce qu'il s'agit de Sir William Finch-Fletchley?"

Dan examina attentivement la famille. "Oui, je pense que c'est lui. Qui l'eut cru?"

"Qui est-ce?" demanda Hermione.

"Nous l'avons vu lors de récolte de fonds quelques fois," répondit sa mère. "Les Finch-Fletchley sont très actifs au sein de la société londonienne. Mais ils ont bien cette expression de 'découverte de la magie'."

Dan s'approcha de l'homme en costume et dit, "Excusez-moi, Sir William? Attendez-vous le Professeur McGonagall ici?"

Les Finch-Fletchley se tournèrent vers les nouveaux arrivants avec surprise. "Oui, en effet, Monsieur…"

"Granger. Daniel Granger. Je pense que nous nous sommes rencontrés à l'occasion de quelques réceptions."

"C'est possible. Heureux de vous rencontrer, M. Granger. Voici ma femme, Phyllis, et notre fils Justin."

"De même," dit Dan. "Ma femme, Emma, notre fille, Hermione, et notre fils adoptif, Harry Potter. Ils commenceront tous deux Poudlard cette année."

Les Finch-Fletchley haussèrent un sourcil à la façon dont Dan avait identifié Harry, mais ils furent interrompus avant de pouvoir obtenir une explication.

"Poudlard?" interpella une voix depuis plus loin sur le quai. "Est-ce le groupe de Poudlard?"

"Oui, venez par ici," dit Emma.

Une famille de quatre les approcha, et un garçon aux cheveux châtain clair se présenta à Harry et Hermione sous le nom de Kevin Entwhistle. Sa sœur, Annabel, semblait être quelques années plus jeune, mais dit à qui voulait l'entendre d'un ton excité qu'elle était elle aussi une sorcière.

Quelques minutes plus tard, une mère seule se hâta le long du Quai Dix, trois enfants derrière elle. Ils se présentèrent comme étant la famille Boot; Terry Boot, l'aîné, paraissait excité, mais les deux plus jeunes semblaient agacés que leur mère les ait traînés hors de la maison un Samedi. Ils étaient clairement les plus simplement vêtus sur le quai. Même après toutes ces années, Harry pouvait facilement dire que les trois enfants portaient tous des vêtements de seconde main, mais qui étaient au moins à leurs tailles.

Ils venaient juste d'achever la dernière série de présentations lorsqu'il y eut un craquement bruyant au coin du quai, et le Professeur McGonagall apparut avec un père et sa fille, qui tombèrent promptement au sol juste après.

"Mes excuses," dit McGonagall lorsqu'ils se remirent sur pieds. "Les voyages par Portoloins peuvent être difficiles pour les non-initiés." Elle examina la petite foule qui s'était assemblée autour d'elle. "Bien, il semblerait que nous soyons tous ici. J'aimerai vous présenter Malcolm et Sophie Roper. La Famille Perks n'était pas en mesure de nous rejoindre aujourd'hui. Merci à tous d'être venus. Ceci est une présentation officielle pour tous les élèves Nés-Moldus – ou élevés par des Moldus –" ajouta-t-elle, jetant un coup d'œil à Harry, "commençant à Poudlard cet automne. Bien, en premier à l'ordre du jour se trouve la présentation pour vous tous de comment vos enfants se rendront à l'école.

"Le Poudlard Express part à onze heure précise le 1er Septembre depuis le Quai Neuf Trois-Quarts. J'ai tous vos tickets ici."

Plusieurs têtes se tournèrent de tous les côtés, cherchant des signes de ce Quai Neuf Trois-Quarts. McGonagall donna les tickets aux parents et les guida quelques enjambées plus loin vers la barrière.

"L'entrée au Quai Neuf Trois-Quarts est dissimulée par ce mur ici. Une sorcière ou un sorcier, ou quiconque portant un Charme Anti-Anti-Moldu, peut simplement traverser ce mur pour arriver sur le quai, ainsi." Elle se tourna et s'avança. Il y eût des exclamations stupéfaites lorsqu'elle atteignit le mur et disparut.

Quelques instants plus tard, elle ressortit hors du mur et fit face au groupe. "Je souhaiterai que vous passiez tous la barrière afin de savoir à quoi vous attendre… Beaucoup de personnes préfèrent le faire en courant avant de s'y habituer."

Il y eût quelques regards nerveux au sein du groupe, puisque personne ne voulait se proposer pour essayer, mais Harry et Hermione se regardèrent et haussèrent les épaules. Ce n'était pas comme si c'était la chose la plus bizarre qu'ils aient fait. Ils s'élancèrent et passèrent en coup de vent à travers la barrière avant que qui que ce soit ne puisse dire un mot. Leurs parents levèrent les yeux au ciel et les suivirent à une allure plus modérée.

Ils ressortirent sur un quai spacieux et bien éclairé avec ce qui paraissait être un solide mur de briques dans leurs dos. Il n'y avait pas de train en gare, et la rangée de petits magasins alignés le long du quai était vide, mais ils pouvaient dire que cela serait un sacré spectacle lorsque tous les élèves seraient là, partant pour l'école.

Les Finch-Fletchley leur rentrèrent presque dedans lorsqu'ils émergèrent du mur derrière eux. "Une paire aventureuse que vous avez là, Granger," dit Sir William.

"Oh, vous n'avez pas idée," répondit Dan. "Bien que nous ayons vu plus étrange. Nous avons en fait découvert la magie il y a quelques années au cours d'un, heu, incident particulièrement improbable."

"Vraiment? Ce doit être bien. Le reste d'entre nous ne l'a découvert que Mercredi, en plus de ce que nous avions deviné. J'aurai vraiment souhaité que l'on nous en informe plus tôt. Lorsque votre fils commence à faire s'enflammer les nouveaux vêtements qu'il n'aime pas par la force de l'esprit, la magie représente une réponse bien moins effrayante que ce qu'on pourrait croire. Avez-vous déjà eu un tel évènement?"

Dan haussa un sourcil et envisagea de conseiller à ses enfants de garder une distance de sécurité avec Justin Finch-Fletchley, mais il répondit honnêtement, "Croyez-moi, nous avons vu plus étrange."

"Ahem," dit McGonagall après qu'ils aient tous traversé. "Merci. Le 1er Septembre, vous ne devriez avoir aucun mal à parvenir jusqu'au Poudlard Express. Nous allons maintenant nous diriger vers le Chemin de Traverse, qui est le quartier commerçant magique principal de Londres. Celui-ci ne se trouve que quelques pâtés de maisons vers l'est. Suivez-moi, s'il vous plaît."

"J'aimerai déjà pouvoir faire de la magie," se plaignit Annabel Entwhistle tandis qu'ils sortaient de la gare. "Il faut que j'attende encore deux ans avant de pouvoir avoir une baguette." Les deux plus jeunes Boot hochèrent la tête en assentiment.

Harry et Hermione ralentirent pour marcher avec eux. "En fait," chuchota Harry, "nous avons appris à faire de la magie sans baguettes."

"Vraiment!" chuchota Annabel en retour. "Comment faites-vous?"

"C'est plus facile si vous avez quelques choses de magiques à disposition pour vous entrainer," expliqua Hermione. "Il faut ressentir les sensations de la magie."

"C'est un peu comme si ça picotait et que c'était électrique," ajouta Harry.

"Ou comme lorsque vous utilisez de la magie accidentelle. Une fois que vous pouvez la sentir, vous pouvez essayer de la contrôler, mais ça prend du temps. Ça nous a pris plus d'un an."

"Oh…" dit Annabel, déçue. "Mais je pense que je vais quand même essayer." Les autres acquiescèrent. Harry sourit, se demandant s'ils venaient de lancer une nouvelle mode.

McGonagall les guida le long d'une rue jusqu'à ce qu'ils arrivent à un petit pub qui, même d'un point de vue magique, semblait un tantinet sordide. Hermione et Harry hésitèrent lorsqu'ils furent devant. Ils savaient qu'à partir du moment où ils mettraient un pied dans le pub, Harry réintègrerait le monde magique, et que rien ne serait plus jamais comme avant après ça.

"Voici le Chaudron Baveur," dit le Professeur McGonagall, "où se trouve l'entrée du Chemin de Traverse. M. Potter, je demanderai à ce que vous et votre famille restiez près de moi. Je pense que vous pouvez imaginer ce qu'il va se passer."

"Qu'est-ce qu'elle veut dire?" les interpella Justin derrière eux, tandis que les Granger se préparaient mentalement.

"Oh, ma sœur est très connue," dit Harry par-dessus son épaule.

Hermione lui donna un coup sur le bras. "Idiot. Mon frère est en fait un héros de guerre célèbre," corrigea-t-elle. Cela, bien sûr, parut tout aussi fantasque aux autres, mais ils découvriraient la vérité bien assez tôt, qu'ils le veuillent ou non. Ils entrèrent dans le pub.

L'endroit était tout aussi sombre et miteux à l'intérieur qu'à l'extérieur. Un groupe de vieilles femmes étaient assises pour le déjeuner dans un coin, et un groupe de vieux messieurs se trouvait dans un autre. Un homme avec un haut-de-forme violet familier était assis au comptoir, causant un grognement interne chez les Granger. Plusieurs personnes leur jetèrent un coup d'œil et firent de joyeux signes de la main à la fournée de nouveaux élèves qui était entrée.

Le barman devait avoir au moins une centaine d'années, si Dumbledore et Bathilda Tourdesac pouvait servir de référence. Il était complètement chauve, voûté par-dessus le bar, et il ajustait à ce moment plusieurs de ses dents en bois d'une main tordue que tout le monde espérait qu'il lavait régulièrement. "Bonjour, Minerva," dit le vieil homme. "Vous faites la visite des Nés-Moldus aujourd'hui?'

'Oui, Tom, nous ne faisons que passer," répondit McGonagall, essayant de dissimuler Harry au passage.

Malheureusement, les yeux de Tom s'étaient déjà fixés sur le front du garçon. "Par tous les cieux, ce pourrait-il…" Le pub tout entier tomba dans un silence de plomb. Tom se pencha plus près, plissant les yeux, puis il eut un sursaut et se précipita de sortir de derrière son comptoir. "Mais oui! Harry Potter, finalement de retour. Bon retour parmi nous, monsieur. Bon retour parmi nous." Tom se mit à pleurer tandis qu'il serrait la main d'Harry.

Il y eut un grand bruit de chaises tombant au sol et de pieds se rapprochant tous à la fois et Harry se retrouva soudain assailli par la clientèle toute entière du Chaudron Baveur. Sa famille et McGonagall essayaient de le garder à proximité tandis que les autres familles Nées-Moldues étaient repoussées contre les murs sans ménagement.

"Un honneur de vous rencontrer, M. Potter."

"J'ai toujours rêvé de vous rencontrer, un tel honneur!"

"Doris Crockford, M. Potter. Je peine à croire que vous reveniez enfin."

"Merci de tout cœur, M. Potter."

"Vous nous avez tous sauvés."

"Je suis sûr que ma famille était parmi les cibles suivantes de Vous-Savez-Qui."

"M. Potter, vous nous avez tous redonné espoir."

La foule se pressait tant autour de lui qu'Harry ne pouvait rien faire d'autre que serrer les mains qui parvenaient à se trouver suffisamment proches. Quelques coups de karaté auraient été inutiles face à cet étau, et son père gardait une prise ferme sur son autre bras de toute façon. Il ne remarqua qu'à peine McGonagall crier quelque chose. Il était en danger imminent d'être arraché hors de portée de ses parents et soulevé sur les épaules de la foule lorsqu'elle tira sa baguette.

BANG!

Un flash brillant et une averse d'étincelles surgirent de la baguette de McGonagall, et la foule eut un mouvement de recul. "M. Potter vient tout juste de reprendre contact avec le monde magique," dit-elle d'un ton qui aurait pu trancher de l'acier, "et pourrait sûrement se passer de cette adulation excessive et déplacée pour une victoire qui était, selon toute probabilité, le fait de sa défunte mère. Il a aussi une bonne quantité d'achats à faire aujourd'hui, tout comme, si je puis me permettre d'ajouter, les autres élèves Nés-Moldus que j'accompagne, et il nous faut vraiment nous remettre en chemin."

A ce discours, les clients se rassirent honteusement, même s'ils continuaient à le fixer et à se dévisser le cou pour pouvoir apercevoir le Survivant. Le pub était empli de murmures sur "Harry Potter" et "Vous-Savez-Qui" alors que le groupe se frayait un passage jusqu'à l'arrière.

"Bonté divine, c'était à croire que Paul McCartney venait d'entrer dans la pièce," dit Sir William Finch-Fletchley. "Granger… Harry est-il vraiment vu comme un héros de guerre ici?"

"Malheureusement," répondit Dan, "mais il n'avait qu'un an à l'époque, et il a fait profil bas dans le monde moldu depuis lors. Une longue histoire. Vous trouverez des livres à ce sujet dans la boutique."

Encore plus de sourcils se haussèrent, les autres familles se demandant ce qui avait bien pu arriver à ce garçon. Hermione tremblait alors même qu'elle se trouvait aux côtés de son frère.

"Je vous prie de tous bien vouloir accepter mes excuses," dit McGonagall alors qu'ils se serraient tous dans la petite cour murée à l'arrière du pub. "Les clients du Chaudron Baveur tendent à être… de la sorte la plus excitable, mais je crains d'avoir sous-estimé les réactions qu'ils auraient. Les gens sur le Chemin de Traverse devraient être plus… sobres, au moins. Et M. Potter, je pense réellement que les choses s'amélioreront pour vous une fois que la nouveauté s'estompera. Maintenant, pour accéder au Chemin de Traverse, il vous faut trouver la brique trois briques au-dessus et deux en s'éloignant de la poubelle. Tapoter la brique trois fois avec soit une baguette soit vos colliers enchantés, ainsi."

Un petit trou s'ouvrit dans la brique en question et s'élargit jusqu'à devenir une arche suffisamment grande pour que quatre personnes puissent passer côte à côte. Toutes pensées de l'agitation qui avait précédée furent momentanément mises de côté tandis que le groupe était témoin des splendeurs du Chemin de Traverse.

C'était de loin l'endroit le plus magique que les Granger aient vu. Le long de l'allée aux pavés de travers se trouvaient des boutiques vendant toutes sortes d'objets allant des chaudrons aux télescopes en passant par des balais et des tonneaux d'ailes de chauve-souris et autres choses qu'ils ne parvenaient même pas à reconnaitre. Des chouettes d'apparences diverses volaient à tire d'aile dans les airs, des lettres dans leurs becs. De petits étals extérieurs vendaient de la nourriture et des magazines et toutes sortes de petites babioles enchantées, filant en sifflant au-dessus du sol ou rebondissant en petits cercles sur le sol. Les couleurs étaient éblouissantes, même si un peu trop tapageuses par endroits.

Lorsqu'ils eurent contemplé cette vue tout leur saoul depuis l'arche, le groupe s'avança dans le Chemin afin d'avoir plus de place. L'arche se referma derrière eux.

McGonagall commença à distribuer des feuillets de parchemins à chaque famille. "Voici des cartes du Chemin," expliqua-t-elle. "Je vous conseille à tous de rester sur le Chemin de Traverse et de ne pas vous aventurer dans l'Allée des Embrumes, qui est, en toute honnêteté, ce que vous pourriez appeler le mauvais genre de quartier. J'accompagnerai personnellement M. Potter et sa famille durant l'après-midi. Je suis sûre que vous saurez gérer vos propres achats, mais dans le cas où vous auriez besoin d'aide, la plupart des clients et des commerçants sur le Chemin sont généralement obligeants envers les élèves Nés-Moldus. Il vous faudra, cependant, d'abord nous suivre à Gringotts, la Banque des Sorciers. Certains commerces acceptent la livre, mais vous aurez besoin à un moment ou un autre de les convertir en gallions, et vous pourriez même ouvrir un compte. Pour être sûrs, vous aurez probablement besoin de convertir trente gallions pour les fournitures et tout autre achat que vous souhaiteriez faire. Après cela, nous nous retrouverons à la boutique de glaces de Florian Fortarôme à cinq heures. Y a-t-il d'autres questions? Non? Alors suivez-moi, je vous prie."

Elle guida la troupe de familles Nées-Moldues le long du Chemin. Un certain nombre de personnes remarquèrent Harry et le pointèrent du doigt, mais à le voir flanqué de si près par trois adultes, l'un d'entre eux qu'ils connaissaient comme étant un professeur strict qui brandissait actuellement une baguette avec un air revêche, ils gardèrent leurs distances. Un peu plus loin dans l'allée, ils arrivèrent à un énorme bâtiment en marbre qui ressemblait à quelque chose venant tout droit de la Grèce ancienne. Positionnés près des portes principales se trouvaient deux étranges petites créatures humanoïdes en uniformes pourpre et or. Ces créatures étaient assez peu attrayantes, chauves, avec des têtes pâles en forme de dôme, un nez et des oreilles longs et pointus, et des doigts très longs qui s'achevaient par des griffes jaunies. Ils ne faisaient qu'à peine quatre pieds de haut, mais les énormes haches de combat à l'aura malveillante qu'ils transportaient leur enlevèrent tout doute quant à leur dangerosité. Les nouveaux venus hésitèrent avant de s'approcher.

"Gringotts est gérée par la Nation Gobeline," expliqua McGonagall. "Ils paraissent intimidants, mais si vous les traitez avec politesse, ils feront de même." Elle marcha jusqu'aux portes et s'inclina face aux gardes, qui s'inclinèrent en retour. L'un des gardes fit un geste subtil, et les portes s'ouvrirent par elles-mêmes. Les autres visiteurs s'inclinèrent lorsqu'ils passèrent les gardes. Les Granger commençaient à se questionner silencieusement, cependant. Une Histoire de la Magie parlait bien plus des "Révoltes Gobelines" que du fait que les créatures géraient leur banque.

Une paire de portes d'argent encadrées par une autre paire de gardes les conduisit dans le bâtiment après un court vestibule. Sur les portes était gravé:

Entre ici étranger si tel est ton désir

Mais à l'appât du gain, renonce à obéir,

Car celui qui veut prendre et ne veut pas gagner,

De sa cupidité, le prix devra payer.

Si tu veux t'emparer, en ce lieu souterrain,

D'un trésor convoité qui jamais ne fut tien,

Voleur tu trouveras, en guise de richesse,

Le juste châtiment de ta folle hardiesse.

"Hé, j'aime bien ça," dit Harry. "Je devrai mettre ça sur la porte de ma chambre ou quelque chose du genre."

"Ha! Ta chambre?" rétorqua Hermione. "Tu es celui qui vient tout le temps me prendre mes livres."

"Ce ne sont pas juste tes livres, Mione…"

"Les enfants, pas maintenant," les interrompit Emma.

Ils passèrent par les portes d'argent. Une longue rangée de comptoirs bordait chaque côté de l'immense pièce faiblement éclairée. Des douzaines de gobelins étaient assis derrière eux, comptant, évaluant et soupesant des pièces et des joyaux. Derrière les comptoirs, les guichetiers conduisaient des sorcières et sorciers jusqu'à des portes ouvrant sur des passages de pierre qui devait mener aux coffres. McGonagall s'approcha d'un des guichets, apparemment au hasard.

"Bonjour," dit-elle. "Harry Potter a besoin d'accéder à son coffre, et je suspecte que ses parents adoptifs aimeraient ouvrir un compte pour sa sœur."

Le gobelin jeta un coup d'œil auxdits parents d'un air soupçonneux. Il y avait suffisamment de gens se présentant ici en prétendant être Harry Potter pour avoir accès au Coffre Potter ces derniers temps. "Avez-vous sa clé, madame?" demanda-t-il à McGonagall.

Elle sortit une petit clé dorée hors de son sac à main et la plaça sur le comptoir. Le gobelin la saisit et reconnut sa signature magique immédiatement comme étant celle d'une authentique clé de Gringotts. "Veuillez m'excuser un instant," dit-il.

Les Granger échangèrent des regards confus. Derrière eux, les autres familles s'étaient réparties pour convertir leur argent. Une minute plus tard, le guichetier revint avec une liasse de documents. Dan et Emma furent surpris de voir que celui sur le dessus était une copie des papiers d'adoption moldus d'Harry. Après cela se trouvait ce qui semblait être un relevé de compte rédigé en d'étranges caractères angulaires sur du parchemin.

"Comme c'est intéressant," dit le guichetier en examinant les documents.

"Oui?" dit Dan.

Le guichetier leva les yeux et le fixa de ses yeux noirs. "Il semblerait qu'une portion de la fortune des Potter ait été mise de côté par James et Lily Potter pour les coûts d'éducation – les frais de scolarité et les fournitures – que ce soit pour Harry Potter et tous les frères et sœurs adoptifs qu'il aurait."

Les yeux de Dan et d'Emma s'écarquillèrent. "Vous voulez dire… vous voulez dire que l'éducation d'Hermione est déjà entièrement payée?"

"Puis-je?" intervint McGonagall, regardant Harry en particulier. Lorsqu'il acquiesça, elle examina le relevé. "Il semblerait que ce soit le cas, M. Granger. Cinq mille gallions se trouvent dans cette allocation, largement assez pour que trois élèves fassent toute leur scolarité à Poudlard ou que deux aillent jusqu'à une Maîtrise."

Dan et Emma se regardèrent un moment et commencèrent à rire, causant des grognements irrités de la part des guichetiers. Hermione commença à pleurer et serra son frère dans ses bras. Bien sûr, ils auraient pu subvenir aux besoins de leurs deux enfants pour leur scolarité sans aide s'il l'avait fallu, mais c'était fantastique de voir que les parents biologiques d'Harry avaient été assez prévenants pour payer pour les enfants de toute famille qui l'accueillerait en son sein. Harry se demandait si une partie de cet argent avait un jour était destinée à Dudley… sûrement pas destinée, décida-t-il, mais ils avaient dû considérer la possibilité.

Dan prit le relevé pour le voir de ses propres yeux, et Hermione s'écarta d'Harry et vint se mettre sur la pointe des pieds pour essayer de voir. "Et combien vaut un gallion, exactement?" demanda-t-il.

"Le taux de change actuel est de cinquante-et-une virgule vingt-cinq livres," grogna le gobelin.

Hermione regarda la ligne finale et laissa échapper un couinement. "Quatre-vingt mille gallions! Harry, tu es millionnaire!"

Harry vacilla et dut saisir le comptoir. "Je suis…?"

"Les Potter ont toujours été une famille relativement aisée," expliqua McGonagall, "tout comme la plupart des membres du Magenmagot…"

Un grondement sourd les fit sursauter lorsque le gobelin s'éclaircit la voix. "Si vous êtes enfin prêts, Griphook va vous escorter jusqu'au coffre de M. Potter."

"Suivez-moi, s'il vous plaît," dit une voix bourrue juste à côté d'eux avant qu'ils ne perdent plus de temps. Griphook conduisit les Granger et McGonagall hors du hall de marbre et vers un passage en pierre sombre. Il monta ensuite dans un wagon de mine et fit signe aux autres de le rejoindre. Même McGonagall semblait mal à l'aise lorsqu'ils s'exécutèrent. Ils comprirent bientôt pourquoi, puisque le wagonnet prit rapidement de la vitesse sur les rails, allant aussi vite que n'importe quelles montagnes russes et avec bien moins de sécurité, naviguant à travers un labyrinthe de passages sinueux et une douzaine de croisements différents comme s'il connaissait lui-même le chemin. Ils parvenaient tout juste à distinguer le tunnel puisque celui-ci était éclairé par des torches, et certains des stalactites paraissaient passer dangereusement proche de la tête des passagers. Hermione hurla la majeure partie du trajet, et sa mère n'était guère mieux.

"Quelqu'un devrait vraiment expliquer le concept de Comité de Santé et de Sécurité!" (1) s'écria Dan lorsque le wagon fut brutalement secoué après un virage particulièrement serré. Griphook répondit à cela en laissant échapper un rire rauque et guttural.

(1) "Health and Safety Executive" : l'autorité compétente en matière d'inspection du travail au Royaume-Uni. Je ne sais pas s'il y a un nom pour un organisme équivalent en français.

Le wagon passa au-dessus d'un lac souterrain à l'intérieur d'une caverne gigantesque, et les Granger se calmèrent finalement et contemplèrent avec émerveillement les massives colonnes qui s'élançaient du sol au plafond, et les stalactites et stalagmites d'une taille presque similaire. Peu après le lac, ils arrivèrent finalement à leur arrêt.

"Nous y sommes," dit Griphook. "Coffre Six Cent Quatre-Vingt-Sept." Il déverrouilla la porte, et une fumée verte des plus suspectes s'en échappa brièvement.

Même après avoir vu combien d'argent Harry avait sur le papier, les Granger s'étranglèrent lorsqu'ils virent l'intérieur du coffre. Des pièces d'or étaient empilées presque aussi haut que ne l'était Harry, et il y avait plusieurs piles d'argent et de bronze. Un tas de portraits à taille humaine était appuyé contre un mur. Celui sur le dessus montrait ce qu'ils supposèrent être un ancêtre Potter du dix-septième siècle, dormant dans un fauteuil plaqué d'or devant une baie vitrée. Ce même fauteuil, réalisèrent-ils bientôt, se trouvait dans le coin opposé du coffre avec plusieurs autres pièces de mobiliers antiques. Une penderie faisait face à la porte, laquelle contenait plusieurs robes d'apparences coûteuses et robes d'apparats, y compris une robe de mariage, toute surprenamment bien préservées. Plusieurs grosses boîtes étaient empilées contre un autre mur. Harry ouvrit l'une d'entre elles, sa famille regardant par-dessus son épaule. Ils s'étranglèrent à nouveau lorsqu'ils virent ce qu'elle contenait: l'équivalent de vingt générations de bijoux familiaux, d'or et d'argent et de pierres de toutes les couleurs.

"Wow, Harry, tu as suffisamment de trucs ici pour faire ton propre bal," dit Hermione, avant de crier de joie lorsqu'elle vit le véritable point d'intérêt du coffre: une boîte sous celle des bijoux marquée 'Livres Rares".

La lectrice avide de la famille fut un peu déçue lorsqu'elle découvrit que la majorité de ces livres rares n'étaient pas en anglais, mais ceux qu'ils parvenaient à interpréter étaient intrigants: il y avait une première édition dédicacée des Animaux fantastiques; un tome plus ancien sur le même sujet appelé Faune Esotérique Rare d'Europe Occidentale; des traités d'alchimie par Nicolas Flamel, Paracelse et Judah Loew; quelque chose qui, considérant les images, semblait être une copie en Runes Anciennes des Contes de Beedle le Barde; un livre dans une langue qu'ils ne purent pas identifier qui semblait être au sujet de baguettes; surprenamment, une copie du guide de chasse aux sorcières de James VI, Daemonologie; et, le plus incroyable, un livre du nom de Magicae Lucis et Opticarum par Sir Isaac Newton.

"Hermione, nous avons encore beaucoup d'achats à faire. Nous pourrons toujours revenir une autre fois," dit doucement Emma à sa fille. Hermione s'arracha à contrecœur des livres restants, insistant pour prendre avec elle (avec la permission d'Harry) un simple texte du dix-neuvième siècle du nom de Magie des Cultures du Monde. Pendant ce temps, Emma compta soixante gallions dans les piles et les mit dans son sac à main. "Que valent les autres?" demanda-t-elle.

"Dix-sept mornilles pour le gallion, vingt-neuf noises pour la mornille," dit sèchement Griphook.

"Quoi, des nombres premiers?" dit Dan.

"Oui," répondit le gobelin, comme si c'était parfaitement raisonnable. "Allons-y, si vous avez fini."

Après un autre trajet très agité pour revenir au hall, Dan et Emma ouvrirent un compte pour Hermione, y plaçant la majeure partie de l'argent qu'ils avaient amené pour les fournitures, ne laissant que dix gallions comme argent de poche à dépenser et pour les livres supplémentaires qu'Hermione serait sûre de vouloir, avant d'enfin ressortir, clignant des yeux face à la lumière du soleil.


Les élèves de Première Année nécessiteront:

1. Trois robes de travail simple (noires)

2. Un chapeau pointu simple (noir)

3. Une paire de gants protecteurs (cuir de dragon ou assimilé)

4. Une cape d'hiver (noire, à attaches en argent)

Veuillez noter que tous les vêtements des élèves devraient être étiquetés à leurs noms

Après avoir déjeuné à l'une des boutiques, les Granger se dirigèrent chez Madame Guipure pour leurs uniformes. Madame Guipure, il fallait le reconnaître, était calme et professionnelle, et les fit entrer rapidement sans laisser qui que ce soit approcher Harry. Le fait que le Professeur McGonagall soit restée proche d'elle tout du long avait peut-être aussi contribué à cela.

1 chaudron (en étain, taille standard 2)

1 lot de fioles en verre ou en cristal

1 balance en étain

Quelques-uns des clients du Chaudron Baveur se trouvaient près de la boutique des Chaudrons de Potage, mais ils continuaient à garder leurs distances avec McGonagall. Dan et Emma n'étaient pas très satisfaits des exigences concernant le chaudron en étain. ("Ils ne devraient rien avoir à préparer dans quelque chose qui fonde si facilement," dit Dan) Mais c'était ce qui était demandé, et ils furent assurés que les chaudrons étaient enchantés avec des protections contre la chaleur. Ils choisirent la version pliante, puisqu'ils savaient que tout l'espace libre dans leurs malles serait occupé par des livres.

1 télescope

La famille toute entière avait plus qu'un intérêt passager pour l'espace, donc ils examinèrent toutes leurs options. Harry fut attiré par un modèle haute-qualité avec une lentille de cinq pouces, un trépied, un alignement automatique des étoiles, et une amélioration magique du contraste, mais sur le conseil d'une vendeuse très passionnée, il accepta le modèle étudiant à la lentille de deux pouces qu'il pourrait actuellement transporter jusqu'au sommet de la Tour d'Astronomie.

IL EST RAPPELE AUX PARENTS QUE LES PREMIERES ANNEES NE SONT PAS AUTORISES A AVOIR LEURS PROPRES BALAIS.

"Allez, viens Harry. Débrouilles-toi bien cette année, et nous envisagerons de t'en acheter un l'été prochain."

Les élèves peuvent aussi amener, s'ils le souhaitent, une chouette OU un chat OU un crapaud.

"Allez-vous emmener Rowena avec vous?" demanda Emma.

"Je ne sais pas. Je lui en ai parlé, et je ne pense pas vraiment qu'elle veuille," dit Harry.

"Oh? Et pourquoi?"

"Elle se fait assez vieille. Je pense qu'elle a treize ans, et c'est comme avoir soixante-dix ans en années chats. Je ne crois pas qu'elle veuille autant se déplacer à son âge."

"C'est probablement pour le mieux à cet âge, Harry,' dit le Professeur McGonagall. "Je vous recommande d'acheter une chouette, par contre. Cela vous serait utile pour envoyer des messages, et s'il s'agit de la vôtre, elle fera généralement preuve de plus de loyauté et sera plus fiable que les chouettes de l'école."

"Cela semble être une excellente idée," dit Dan. "Voudriez-vous une chouette, les enfants?"

"Pourquoi pas."

"Oui."

Ils allèrent au Royaume du Hibou, où il faisait trop sombre à l'intérieur pour bien voir, mais cela voulait aussi dire que les chouettes étaient éveillées et actives. Harry s'approcha immédiatement d'une magnifique chouette d'un blanc neigeux, et personne ne trouva rien à redire de son choix, même si elle semblait avoir un air vindicatif (2) lorsqu'elle se trouvait près de lui. Après tout, étant donné l'enfance d'Harry, elle était sûrement le plus grand prédateur des deux.

(2) Une expression qui m'a donné beaucoup de mal ici. "to have a chip on your shoulder", qui veut dire 'être aigri/en vouloir au monde'.

"Comment comptes-tu l'appeler?" demanda son père.

"Qu'est-ce que vous pensez d'Helga?" dit Harry. La chouette lui décocha ce qu'il aurait pu jurer être un regard désapprobateur.

"Je n'ai pas l'impression qu'elle l'aime, Harry," dit Hermione. "Je pense qu'elle ressemble plus à une… Hedwige."

"Qui?"

"Hedwige de Vienne. Ella a inventé le Sortilège Gèle-Flamme pour lutter contre l'Inquisition."

La chouette hulula vers Hermione et… est-ce qu'elle venait de hocher la tête?

"Tu vois, elle l'aime."

"D'accord, c'est toi qui gagnes, Hedwige," dit Harry à la chouette.

1 baguette

Le son d'un carillon annonça leur entrée dans la petite boutique miteuse. Elle ne ressemblait à aucun autre endroit que les enfants aient visité. Elle vibrait littéralement de la magie de milliers de baguettes entassées du sol au plafond, tel les chants d'une grande chorale, dans la distance. Hermione avait l'impression qu'elle pouvait entendre une note en particulier qui s'élevait au-dessus du reste, mais ils avaient tous les deux l'impression qu'ils auraient pu nager dans toute cette magie. Alors qu'ils observaient ce qui les entourait, un vieil homme avec des cheveux blancs ébouriffés et des yeux argentés qui ne cillaient pas se détourna de la pièce de bois qu'il était en train de graver. "Bon après-midi," dit-il.

'Bonjour," répondirent les Granger.

"Ah, oui, je pensais que je vous verrai bientôt, M. Potter," dit-il. "Vous avez les yeux de votre mère, vous savez. C'est comme si c'était hier seulement que je lui ai vendu sa première baguette."

"Vous vous souvenez d'elle?" demanda Harry.

"Oh, je me souviens de chaque baguette que j'ai jamais vendu, M. Potter. Absolument chaque baguette." Il commença à se pencher plus près d'Harry tandis qu'il parlait. Emma resserra inconsciemment sa prise sur ses enfants. Le vieil homme commençait à paraître louche. "La baguette de votre mère faisait dix pouces et un quart, en bois de saule et crin de licorne – souple et rapide, parfaite pour les sortilèges. La baguette de votre père, en revanche, faisait onze pouces, en acajou et ventricule de dragon – flexible et excellente en métamorphose."

Harry s'éloigna de l'homme lorsque celui-ci arriva presque nez à nez avec lui. Il semblait fixer sa cicatrice.

"Ah, mais je suis terriblement désolé," il sembla sortir d'une sorte de transe et se tourna vers le reste de sa famille. "Je ne crois pas vous avoir déjà rencontré."

"M. Ollivander, je vous présente les parents adoptifs d'Harry, Dan et Emma Granger," dit McGonagall. "Leur fille, Hermione, commence aussi Poudlard cette année."

"Je vois. Il est vrai que j'ai vu quelques autres Nés-Moldus passer ici aujourd'hui. Hé bien, alors, commençons par vous, ma chère. Je suspecte que votre… frère, risque d'avoir… des goûts plus particuliers."

'Il n'aide pas avec l'impression louche,' songea Emma.

"Quel est votre bras de baguette, Mlle Granger?"

"Hé bien, heu, celui-ci je suppose," dit Hermione, tendant son bras droit.

"Très bien." M. Ollivander sortit un long mètre ruban, qui jaillit hors de ses mains et commença à mesurer son bras. Le mètre ruban tenait une plume par son autre extrémité, rappelant un peu la queue d'un serpent, et écrivait des nombres dans un carnet.

"Un milieu très complexe, l'artisanat des baguettes," monologua Ollivander de cette étrange voix presque chantante qu'il avait. "C'est la baguette qui choisit la sorcière ou le sorcier, plutôt que l'inverse; du moins si cela est fait convenablement. Le bois de baguette sera sensible à votre tempérament et votre personnalité, nous utilisons des douzaines de types de bois ici. Bien sûr, seul le bois de la plus haute qualité est transformé en baguettes Ollivander, et deux baguettes Ollivander ne sont jamais identiques, tout comme deux arbres ne sont pas identiques."

Le mètre ruban mesura la circonférence de la tête d'Hermione, puis mesura la distance entre ses narines.

"Mais chaque baguette contient aussi un cœur fait d'une puissante substance magique. Nous utilisons les ventricules de dragons, les crins de licornes et les plumes de phénix. C'est le cœur de la baguette qui est sensible à vos talents magiques naturels. Chaque baguette a différents talents magiques qui lui sont propres, et elles souhaiteront trouver quelqu'un qui les partage. Seulement lorsque vous êtes mis en présence d'une baguette vous ayant choisi, serez-vous capable de lancer des sorts à votre plein potentiel, tandis que toute autre baguette résistera votre commande."

Alors que Dan et Emma commençaient sérieusement à se demander si Ollivander était fou, à parler de baguettes ayant leurs propres volontés, il arrêta le mètre ruban d'un claquement de doigts et se dirigea vers les étagères. Il ne regarda même pas les mesures.

Ils n'avaient aucune idée de comment il pouvait choisir une baguette parmi toutes ces possibilités, mais quelques instants plus tard, ils l'entendirent s'exclamer, "Oh! Tiens donc! Se pourrait-il?" Il revint, sortant d'une longue boîte fine une baguette de couleur claire, gravée d'un motif intriqué de feuilles. "Bois de vigne et ventricule de dragon," dit-il avec excitation, la plaçant dans les mains d'Hermione. "Dix pouces de long; allez-y, agitez-la."

Hermione ressentit cette note de magie distinctement aigue s'élever jusqu'à un ton fiévreux. Lorsqu'elle prit la baguette dans sa main, elle eût l'impression que l'entièreté de son bras avait été électrifiée. Elle savait instinctivement, avant même de l'avoir agité, que c'était celle qui lui était destinée. Mais elle fit néanmoins un mouvement hésitant de sa baguette, et un torrent d'étincelles d'un blanc pur jaillirent de son extrémité et s'écartèrent jusqu'à former un anneau dans la pièce. Elle bondit en arrière avec un couinement et faillit lâcher la baguette, mais le visage d'Ollivander rayonnait.

"Oh, merveilleux!" s'exclama-t-il. "Le bois de vigne montrera, de loin, le plus d'enthousiasme de tous les bois, bien qu'il soit très rare d'être témoin d'une telle connexion avant même de l'avoir touchée. Je pouvais déjà l'entendre fredonner sur son étagère, quelque chose que je n'ai ressenti que deux fois auparavant durant toutes mes années dans l'artisanat de baguettes."

"Vraiment, monsieur?" dit Hermione.

"Oh, oui. Vous devez être très en accord avec votre magie pour établir une connexion aussi forte. C'est une baguette puissante, Mlle Granger; une baguette aux profondeurs inconnues et avec de grandes aspirations, sans nul doute comme vous l'êtes. J'attendrai avec impatience d'entendre vos exploits lors des années à venir."

Hermione sourit au compliment, même si ses parents étaient sceptiques. Cette description sonnait un plus comme un horoscope qu'autre chose, bien que le calvaire d'Harry leur montrerait bientôt combien il pouvait être difficile de trouver une correspondance.

"Maintenant… pour M. Potter…" le vieil homme remit son mètre ruban au travail.

Ollivander ne trouva pas la baguette d'Harry du premier coup, ni du deuxième ou du troisième. En fait, la pile grandit rapidement jusqu'à plus de deux douzaines. Chaque baguette qu'Harry essayait donnait un frisson de magie, mais il semblait toujours froid, ou étouffé, ou cuisant, comme un coup sur sa main. Et elles semblaient toutes essayer de s'éloigner de lui, certaines plus que d'autres, comme des aimants qui se repousseraient. Il commençait à comprendre ce qu'Ollivander voulait dire à propos de baguettes non adaptées causant une résistance.

"M. Ollivander, est-ce que votre famille fait vraiment des baguettes depuis 382 avant J-C?" demanda Hermione pour passer le temps.

"Bien sûr," dit le vieil homme sans ralentir sa cadence de tests de baguettes. "Enfin, pas exactement. Les baguettes modernes n'ont été inventées qu'au douzième siècle. Les sorciers de jadis utilisaient de larges bâtons. Mais le premier Ollivander est venu avec les Romains et s'est installé ici pour pouvoir tirer parti de la haute qualité des arbres locaux. Nous sommes l'une des familles les plus anciennes de Grande-Bretagne."

"Attendez, les Romains?" intervint Dan. "La conquête romaine n'a pas commencé avant 43 avant J-C." Ollivander lui jeta un coup d'œil amusé.

Frustré, Harry essaya de forcer sa magie à travers l'une des baguettes. Cela se retourna contre lui, elle fut propulsée hors de sa main avec un léger flash lumineux et en lui cinglant la main. Ollivander se tourna vers lui.

"Un client difficile, commenta M. Ollivander d'un air satisfait. Mais nous finirons bien par trouver celle qui vous convient. Voyons celle-ci. Une combinaison originale: bois de houx et plume de phénix, onze pouces. Facile à manier, très souple."

Harry prit la baguette et sentit aussitôt une étrange chaleur se répandre dans ses doigts. Il la leva au-dessus de sa tête, puis l'abaissa en la faisant siffler dans l'air. Une gerbe d'étincelles rouge et or jaillit alors de l'extrémité de la baguette, projetant sur les murs des lueurs mouvantes.

"Bravo!" s'écria Ollivander. "Très bien, vraiment très bien. Etrange… vraiment étrange…"

"Excusez-moi," dit Harry, "mais qu'est-ce qui est donc si étrange?"

Le vieil homme fixa Harry de ses yeux pâles.

"Je me souviens de chaque baguette que j'ai vendue, M. Potter," répondit-il. "Or, le phénix, sur lequel a été prélevé la plume qui se trouve dans votre baguette a également fourni une autre plume à une autre baguette. Il est très étrange que ce soit précisément cette baguette qui vous ait convenu, car sa sœur n'est autre que celle qui… qui vous a fait cette cicatrice au front."

Harry sauta en arrière et se positionna de profil, de façon très féline, comme il ne le faisait plus que rarement, et fixa ses yeux sur l'artisan en baguettes. Les autres prirent une inspiration étranglée. "Qu'est-ce que cela signifie, monsieur?" demanda-t-il, feulant presque la question.

"C'est à vous de le décider, M. Potter. La baguette choisit le sorcier, souvenez-vous, mais c'est le sorcier qui doit choisir comment l'utiliser. Mais je crois que vous avez un bel avenir, M. Potter… Après tout, Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom a fait de grandes choses, des choses terribles, certes, mais quelle envergure!"

Harry prit sa baguette inconfortablement, se questionnant sur les mots de l'artisan en baguettes, et les Granger payèrent sept gallions la pièce pour chacune. Cela semblait représenter beaucoup pour quelque chose d'aussi délicat qu'un bout de bois, mais Ollivander leur assura qu'elles étaient enchantées pour être considérablement plus résistantes que du bois ordinaire. Ils quittèrent la boutique en silence, même le Professeur McGonagall, songeant aux conséquences possibles qui pourraient découler de l'association unique d'Harry et de sa baguette.

Les élèves de Première Année devront posséder une copie des livres suivants:

Le Livre des Sorts et Enchantements (Niveau 1) de Miranda Goshawk

Une Histoire de la Magie de Bathilda Tourdesac

Théorie Magique d'Adalbert Waffling

Manuel de Métamorphose à l'Usage des Débutants d'Emeric Switch

Mille Herbes et Champignons Magiques de Phyllida Spore

Filtres et Potions Magiques d'Arsenius Jigger

Les Animaux Fantastiques par Norbert Dragonneau

Forces Obscures: Comment s'en Protéger de Quentin Trimble

Ils avaient déjà une copie d'Une Histoire de la Magie, mais les autres étaient tous alignés pour les nouveaux étudiants à l'entrée du magasin. La plupart des livres scolaires étaient assez volumineux, mais ils étaient aussi utilisés sur plusieurs années. Mais même après les avoir pris, Hermione (et les autres, en fait) voulurent jeter un œil au magasin. Elle prit rapidement le Livre des Sorts et Enchantements (Niveau 2), le seul livre additionnel de Deuxième Année, pour "prendre de l'avance", tandis qu'Harry, peut-être influencé par les mots de M. Ollivander, collecta deux autres manuels de Défense utilisaient dans les années supérieures. Dan et Emma, déterminés à approfondir leur connaissance des évènements magiques récents, choisirent Grandeur et décadence de la magie noire et Les Grands Évènements de la sorcellerie du XXe siècle.

Ils découvrirent plus tard Harry se tenant complètement figé devant une étagère de livres pour enfants particulièrement fournie.

"Harry, il faut qu'on y aille," dit sa mère. "Qu'y a-t-il,"

Harry pointa juste le panneau surplombant l'étagère: Les Aventures d'Harry Potter.

"Bonté divine."

Il s'agissait de livres pour enfants, écrits pour des enfants âgés de cinq ou six ans. Il y en avait neuf dans la série, détaillant soi-disant chacune des années depuis 1982 jusqu'à 1990. La couverture de chaque livre montrait un garçon qui ressemblait en fait assez au vrai Harry, moins les lunettes, vivant des aventures magiques dans différents endroits de par le monde.

"Harry Potter au Congo? Harry Potter et le Temple de la Perdition? Harry Potter sur le Rio Bravo?" Hermione lut quelques-uns des titres. "Une Histoire de la Magie Moderne dit qu'il est allé vivre avec des moldus," se plaignit-elle à sa mère. "Est-ce qu'ils ne se rendent pas compte qu'il s'agit d'une pure fiction?"

"Oh, allez, tout le monde sait que c'est juste pour cacher la réalité," dit une petite fille rousse qui venait d'arriver et examiner les étagères. "Ooh, ils ont le nouveau: Harry Potter aux Antipodes." (3)

(3) Ce titre là m'a ait peur un moment! "Harry Potter Down Under". Mais 'Down Under' est en fait une façon informelle de parler de dire l'Australie/la Nouvelle-Zélande et toute cette région.

Elle attrapa une copie, et Harry l'imita rapidement. La couverture montrait un "Harry Potter" de dix ans se tenant dans un désert, coiffé d'un Akubra sur sa tête, portant un ornithorynque sur ses épaules et tenant un tigre de Tasmanie en laisse.

"Okay, ça ne me ressemble même pas," dit-il.

"En fait, si, un peu," répondit Hermione.

"Je ne suis encore jamais allé en Australie."

Ils entendirent la petite fille prendre une vive inspiration. Harry se tourna pour lui faire face, et elle émit un bruit étranglé en vacillant en arrière, serrant le livre contre sa poitrine.

"Ginny, prends ton livre et allons-y. Il faut bientôt que je commence à préparer le dîner." Une femme rondouillarde avec de longs cheveux roux frisés arriva derrière elle, traînant une paire de jumeaux tout aussi roux par les poignets.

"M-M-Maman…" bafouilla Ginny, pointant Harry du doigt.

"Oh ciel," dit la femme.

"Mince alors, est-ce que c'est…" dit l'un des jumeaux.

"C'est lui, pas vrai?" poursuivit l'autre.

"Fred, George, n'allez pas le déranger," les gronda leur mère. "Pardon de vous avoir dérangé, M. Potter. Je suis sûre que vous avez des choses bien plus intéressantes à lire que ces livres."

"Hein? Oh, en fait je comptais justement m'en prendre un lot," dit Harry distraitement, essayant d'ignorer le fait qu'un adulte inconnu venait de l'appeler "M. Potter". Il commença à prendre une copie de chaque livre sur l'étagère.

"Vraiment? Pourquoi?" intervint Emma.

"Hé bien, je voudrai savoir ce que les gens disent de moi."

"Harry Potter qui lit sur…"

"… Harry Potter," dirent les jumeaux.

"Brillant!"

"Meilleure plaisanterie qu'on ait vu de tout l'été."

"Les garçons! Venez!" ordonna leur mère. Elle les tira plus loin. Ginny jeta un dernier coup d'œil appuyé à Harry par-dessus son épaule en les suivant.

"Bon, je pense que c'est assez de livres pour aujourd'hui," dit Emma. "Allons trouver votre père et les payer avant de rejoindre le Professeur McGonagall."

Une demi-heure plus tard, le groupe de Nés-Moldus partageait un bon rire face aux livres Harry Potter en profitant de crèmes glacées, après avoir entendu une version plus tamisée de la véritable histoire. Même Harry éclata de rire face à l'absurdité des histoires qu'il découvrait en parcourant les livres. Mais en-dessous de cette surface d'humour se trouvait une pointe d'inquiétude: qu'attendait au juste le monde magique d'Harry Potter? Et comment réagiraient-ils face à la vérité non altérée?


N/T: Quand on pense que tout va bien, la vie met souvent un grand coup de rappel. Je viens d'avoir ça récemment, d'où (encore) une sortie ayant mis du temps avant d'arriver. Traduire lorsqu'on est pris de crise de panique et que l'on tremble de stress n'est pas vraiment possible. Mais maintenant, alea jacta est, quoi qu'il arrive je serai fixé la semaine qui arrive, donc je me sens un peu mieux. A bientôt pour la suite!

Prochaine parution, un chapitre d'Amalgum! Allez y jeter un coup d'œil, même si l'idée de Lockhart parmi les rôles principaux vous rebute, je vous promets que vous ne le regretterez pas!