Disclaimer : Rien d'Harry Potter ne m'appartient, si c'était le cas je serai une femme, je serai plus âgé et bien plus riche. Cette fanfiction est une œuvre originale de White Squirrel du nom de 'The Accidental Animagus' (/9863146/). Merci à lui de me permettre de traduire ses textes!
Les reviews sont très appréciées mais ne sont bien sûr pas obligatoires.
T/N: Je ne l'ai pas dit plus tôt dans les chapitres, mais cette traduction est la première à atteindre plus de 100 reviews pour moi! La plus proche jusqu'à présent était Comme des Grains de Sable dans le Sablier avec 97 reviews actuellement! Et nous approchons aussi des 10000 vues pour l'Animagus, le plaçant en second sur mes histoires les plus vues, derrière ma toute première traduction, Sept années normales pour Harry le Poufsouffle, avec ses presque 50000 vues!
C'est fou quand on y pense… Merci de tout cœur à vous tous qui me lisez!
"Bonsoir, Minerva. J'imagine que l'orientation s'est bien passée," dit Albus tandis que Minerva s'asseyait lourdement de l'autre côté de son bureau.
"Aussi bien que l'on pouvait s'y attendre, je suppose, Albus," dit-elle. "J'ai été forcée de repousser des admirateurs d'Harry Potter à plusieurs occasions. Le garçon est naturellement très mal à l'aise vis-à-vis de sa célébrité."
"Mieux vaut cela plutôt qu'il ne s'en réjouisse, je dois l'avouer," dit Albus. "J'en ai vu bien trop suivre cette voie. Je suis sûr qu'il finira par s'y habituer. Bien que je me demande si cela aurait peut-être aidé qu'Hagrid l'escorte."
Minerva leva les yeux au ciel. Hagrid était imposant, mais il n'était pas exactement le genre à savoir quand il fallait se montrer ferme. "Quoi qu'il en soit, il y a une chose qui m'inquiète grandement."
"Oh? Et quoi donc?"
"Lorsque nous avons acheté la baguette d'Harry, Albus, Ollivander nous a dit que la baguette qui l'a choisi est la sœur de celle de Vous-Savez-Qui."
Le Directeur haussa un sourcil et jeta un coup d'œil à Fumseck, qui hocha la tête et émit quelques notes douces. Bien sûr, il fallait que quelque chose comme ça arrive, avec cette prophétie et tout. Il connaissait très bien cette baguette. Il avait lui-même posé des questions à Ollivander à son sujet. Mais à ses yeux, cependant, c'était le choix de bois qui l'inquiétait plus que les cœurs jumeaux. Le bois de houx instable, impétueux, et soupe au lait, des traits dont il avait espérés qu'ils seraient apaisés par la vie du garçon avec les Granger. Et pourtant, la plume de phénix portait en son sein le calme et le détachement de son donneur. Ensemble, s'ils pouvaient être contrôlés, ils donnaient une baguette unique (1), et puissante qui plus est. Voilà un trait dont le jeune Harry aurait besoin.
(1) "they made a quester's wand" : impossible de trouver un sens à 'quester', donc il s'agit ici de la façon dont je l'interprète.
"Je ne pense pas que cela soit si surprenant," dit-il prudemment. "Pour diverses raisons. Nous avons déjà pu constater que le destin d'Harry et celui de Voldemort, malheureusement, sont inextricablement liés. Que cette baguette l'ait choisi n'en est qu'un signe supplémentaire. Je ne vois aucun besoin de s'en inquiéter davantage pour l'instant; nous devrions simplement continuer à garder un œil sur le garçon."
Minerva le regarda d'un air austère, mais elle sembla accepter cela pour le moment.
"Qu'en est-il de la baguette de sa sœur?" demanda-t-il curieusement. "Il sera intéressant de voir comment ces deux-là s'en sorte ensemble, magicalement parlant."
"Ah, bois de vigne et ventricule de dragon," répondit-elle. "Ollivander a ressenti leur connexion avant même qu'elle ne la touche."
"Comme c'est intéressant…" C'était plus surprenant que la baguette d'Harry, songea Albus. Une autre puissante combinaison peu commune, s'il se souvenait correctement de ses connaissances en baguette. La vigne était connue pour symboliser les meneurs et les initiateurs (2), et combinée à une connexion aussi forte, et particulièrement avec un cœur provenant d'un dragon, cela indiquait un grand talent. Avec Hermione Granger aux côtés de son frère, il représenteraient vraiment une force qu'on ne pourrait ignorer. Albus avait le sentiment que les sept prochaines années seraient particulièrement mouvementées.
(2) "movers and shakers" : basiquement, ceux qui ont pouvoir et influence. Familièrement, on pourrait dire 'les grand pontes' par exemple.
Les Granger furent surpris lorsque Cousine Andi arriva sans prévenir le Lundi matin, et le furent encore plus lorsque, quand ils lui demandèrent pourquoi elle était là, elle leur tendit un journal avec une photo mouvante à la une, certes floue, mais qui les montrait tous les quatre marchant sur le Chemin de Traverse avec le Professeur McGonagall.
"Je pense que vous feriez mieux de lire ça," dit-elle.
Le Daily Prophet
Lundi 29 Juillet 1991
HARRY POTTER DE RETOUR!
Par Rita Skeeter
Harry Potter, le Survivant et Sauveur du Monde Magique, n'avait plus été vu en public depuis son éblouissante victoire sur Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom il y a de cela dix ans. Tout cela a changé ce Samedi lorsque le jeune M. Potter a fait son retour tant attendu parmi la Grande-Bretagne Magique, s'aventurant sur le Chemin de Traverse pour acquérir ses fournitures scolaires pour sa première année à Poudlard.
Il semble que le Survivant ira bien à Poudlard, Ecole de Magie et de Sorcellerie, cette année, satisfaisant les espoirs de beaucoup, bien que la sécurité l'entourant demeure très stricte. Nous pouvons déduire ces divers faits de plusieurs témoignages rapportant que Potter était étroitement gardé cette journée toute entière par la Directrice Adjointe Minerva McGonagall, qui a été vue jeter des sorts à tout admirateur osant s'approcher de lui.
Le Directeur de Poudlard et Président Sorcier Albus Dumbledore a refusé, au cours des dix dernières années, de révéler quoi que ce soit sur la localisation de Potter, amenant beaucoup parmi notre communauté, y compris le Prophet, à se demander pourquoi. L'activité des Mangemorts est devenu virtuellement inexistante depuis la chute de celui Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, et l'insistance continue de Dumbledore à dire que le Seigneur des Ténèbres puisse ne pas être mort est une vue qui n'est à présent partagée que par un petit nombre. Potter ne semble plus être si menacé que cela justifie une sécurité aussi stricte, comme le prétend Dumbledore. Dumbledore a-t-il des desseins cachés à garder le garçon si isolé? Prépare-t-il peut-être un successeur partageant ses vues politiques ou un allié lui permettant d'étendre son réseau d'influence déjà si étendu dans le monde des sorciers? Nous autres, au Prophet, demandons à ce que les actions de Dumbledore soient justifiées.
Pour le moment, nous n'avons que peu d'indices sur le véritable emplacement de Potter. Des sources internes au Ministère de la Magie ont affirmé que, peu de temps après la mort de ses parents biologiques, Potter a été placé chez une famille moldue, probablement des proches de sa mère Née-Moldue, Lily Potter, née Evans. Cependant, de nombreux autres spéculent que Potter a voyagé de par le monde et appris des arcanes magiques, et que cette série de livres pour enfants populaires, Les Aventures d'Harry Potter, contiendrait plus que quelques fragments de vérité, quelque chose que l'auteur de la série, Wendell Somerlad, n'a jamais nié explicitement.
Mais une nouvelle piste intrigante s'est révélée ce Samedi, puisque de multiples témoins ont vu le Survivant réaliser ses achats en compagnie de la famille d'une sorcière Née-Moldue inconnue qui débutera elle aussi à Poudlard cette année. (L'orientation pour les élèves Nés-Moldus de Poudlard avait aussi lieu ce Samedi.) Malheureusement, la sécurité autour du garçon voulait dire que cette famille ne pouvait pas être approchée pour répondre à des questions, mais votre journaliste a été capable d'obtenir un commentaire exclusif du fameux artisan en baguettes, Garrick Ollivander, qui a vendu leurs premières baguettes à Potter et la jeune fille qui l'accompagnait. "Oh, oui, il s'agissait sans nul doute d'un Née-Moldue. J'aurais reconnu ses parents dans le cas contraire. Et une jeune sorcière des plus prometteuses, qui plus est. Je pouvais dire qu'elle sera très talentueuse simplement en la voyant. Oui, je pense que nous pouvons attendre de grandes choses des deux," a dit Ollivander.
Harry Potter a-t-il vraiment été élevé par des moldus, comme les sources du Ministère le soutiennent? Est-ce simplement une coïncidence qu'ils semblent également avoir une sorcière dans leur famille? Ou le Survivant est-il déjà parvenu à trouver une petite-amie avant même son onzième anniversaire, brisant le cœur de nombre de sorcières à travers le pays? Ni M. Potter ni sa mandataire auprès du Magenmagot, Andromeda Tonks, qui est présumée être son point de contact avec le monde magique, n'ont pu être contactés à temps pour cette édition.
Nous, au Prophet, souhaitons à M. Potter un joyeux onzième anniversaire ce Mercredi, peu importe où il se trouve, et une première année pleine de réussite à Poudlard. Et nous aimerions aussi transmettre une invitation à M. Potter et Madame Tonks pour une interview, pour transmettre aux esprits curieux les récits de la vie excitante du Survivant.
"Beeurk! Ils pensent que je suis ta petite-amie?" s'exclama Hermione lorsqu'ils eurent fini de lire.
"Attendez une minute, le Professeur McGonagall n'a 'jeté des sorts' sur personne," remarqua Dan.
"C'est Rita Skeeter," expliqua Andi. "Elle est connue pour ses spéculations et son sensationnalisme. Nous avons de la chance que cet article soit aussi fidèle qu'il l'est, et nous avons encore plus de chance qu'elle ne soit pas parvenue à découvrir le reste de vos noms. Ollivander est peut-être… excentrique, mais il est plus intelligent qu'il n'y paraît. Malheureusement, beaucoup croient quand même tout ce qu'elle dit."
"Hé bien, si ce n'est pas magnifique," dit Dan. "Non seulement Harry est célèbre, mais la presse peut juste inventer ce qu'elle veut sur lui."
"Y a-t-il quoi que ce soit que nous puissions faire à propos d'elle?" demanda Harry.
"Pas vraiment, hélas. Skeeter peut être exaspérante, mais elle est aussi diaboliquement maline. Elle s'arrête toujours juste à la limite de dire quoi que ce soit de prouvablement diffamatoire, du moins sur le moment. Et elle s'arrête aussi toujours juste à la limite de ce qui pourrait lui causer d'être défiée en duel."
"Hein? Vous avez toujours des duels d'honneur?" demanda Emma inconfortablement.
"Les vieilles familles en font encore de temps en temps. Bien que personne n'ait lutté dans un duel d'honneur à mort depuis des décennies, si ce que vous vous demandez. Dans tous les cas, il y a pire."
"Pire? Comment?" réagit Harry.
"Harry, ils viennent juste de dire au monde quand est ton anniversaire, et que je suis ton point de contact. J'ai déjà plus d'une centaine de lettres de fans qui te sont adressées."
Les yeux d'Harry s'écarquillèrent. "J'ai des lettres de fans?"
"Il a des lettres de fans?" fit échos Hermione.
Andi secoua la tête avec agacement. "Tu ne veux même pas savoir combien exactement. Souviens-toi, tu es connu à l'échelle mondiale pour avoir survécu au Maléfice de Mort, bien que la Grande-Bretagne soit vraiment le pire. Il y a des lettres te complimentant pour tes soi-disant talents de duelliste. Des gens qui espèrent juste avoir un autographe. Des gens qui te demandent de faire des apparitions publiques sur chaque continent, y compris en Antarctique. Des appels à aider à combattre des Seigneurs des Ténèbres en devenir au Rwanda, en Somalie, en Iraq et en Colombie. Honnêtement, tu ferais mieux de ne pas les voir ni même d'y penser." Harry avait l'air authentiquement choqué par ces révélations et fut forcé d'hocher la tête en accord. S'il s'agissait du genre de lettres qu'il recevait, il valait sûrement mieux pour lui ne pas savoir. "Oh, et tu as une lettre d'acceptation pour littéralement chaque école de magie au monde à l'exception du camp d'entraînement de Corée du Nord," ajouta Andi. "Je peux vous montrer celles-ci si vous voulez, mais…"
"Nous avons déjà discuté de nos options avec le Professeur Dumbledore," confirma Emma. "Mais pourquoi est-ce que les chouettes ne nous atteignent pas, alors?"
"Tout va à mon bureau au Ministère. C'est une pratique commune pour les membres du Magenmagot. Je vous montrerai comment vous arranger pour avoir les lettres de vos amis et de votre famille livrées directement."
"Merci," dit Harry.
"Le point important, cependant, est que nous devons décider comment répondre à tout ça. Les lettres de fans: le plus simple serait de faire des donations de tout ce que l'on nous envoie. Mais pour l'article, mon plan était d'écrire une lettre à l'éditeur demandant à ce que les gens respectent la vie privée d'Harry. La question est combien vous souhaitez révéler dans cette lettre. Ma recommandation serait d'en dire le moins possible."
"Vraiment?" dit Dan.
"Même pas la partie sur la petite-amie?" protesta Hermione.
"Non, et pour deux raisons. Premièrement, cela montrera que vous êtes sérieux par rapport à votre vie privée. Et deuxièmement, je sais que cela parait contre-intuitif, mais nous obtiendrons un meilleur effet si nous laissons quelques semaines passer et faisons publier la vérité comme un scoop, plutôt que juste une lettre à l'éditeur maintenant.
"Hmm…" Dan considéra cela. "Je suppose que nous pouvons avoir confiance en ton jugement pour le moment. Tu connais plus la presse des sorciers que nous. Mais s'il te plaît, laisse-nous savoir s'ils écrivent davantage d'histoires sur Harry."
"Je vais faire encore mieux. Harry, je comptais te le dire pour ton anniversaire, mais je vous ai payés deux abonnements au Daily Prophet, un pour l'école et l'autre pour tes parents à la maison. Que tu le veuilles ou non, il vous faudra rester au fait de ce qu'il se passe dans le monde magique, à partir de maintenant."
"Merci."
"Il y a encore autre chose." Andi se tourna vers Dan et Emma. "Je sais que c'est au dernier moment, mais Ted et moi aimerions vous inviter tous les quatre chez nous à partir de Samedi prochain et pour une semaine."
Dan et Emma furent assez estomaqués à cela. "Une semaine!" dit Emma. "C'est… c'est généreux de votre part. Je suppose que nous pourrions arranger quelque chose pour notre cabinet, mais… pourquoi si soudainement, si je puis me permettre?"
"C'est simple. Harry est le chef d'une Maison Noble, et bien que les gens se montreront généralement compréhensifs étant donné son éducation moldue, lui et Hermione auront tous les deux besoins de savoir comment naviguer dans ces eaux. Harry, Hermione, vous irez à l'école avec des enfants de Mangemorts présumés; ils n'ont pas causé trop de problèmes ces dernières années, mais il vous faudra quand même être prudents avec eux. Vous serez aussi avec des enfants de familles Nobles, et la plupart des élèves seront plus familiers avec le monde magique que vous ne l'êtes. Alors Ted et moi aimerions que vous passiez une semaine avec nous pour apprendre sur la vie dans un foyer magique et sur comment interagir avec les gens dans cet environnement. Je doute que la politique soit plus intéressante pour vous qu'elle ne l'est pour moi, mais c'est quelque chose qu'il vous faut connaître. Alors, qu'en dites-vous?"
"Je pense que tu as convaincu Hermione au mot 'apprendre'," dit Harry avec un sourire taquin.
Hermione lui jeta un regard agacé. "Passer du temps dans une maison magique? Bien sûr! Est-ce qu'on peut y aller, Maman et Papa? S'il vous plaît?"
"Hé bien, cela semble être assez important," dit Dan. "Andi, c'est vraiment très généreux de votre part, et nous serions ravis de nous joindre à vous pour une semaine."
"Parfait," dit Andi, souriant pour la première fois de la matinée. Elle leur donna une carte. "Voici notre adresse. Nous sommes dans le Londres moldu, donc vous ne devriez pas avoir de mal à trouver. Il y a juste une dernière chose."
"Oui?"
"Vous vous souvenez, il y a quelques années, lorsque nous avons parlé des tuteurs magiques?"
Ils s'en souvenaient. Ils avaient voulu retirer Dumbledore de ces papiers dès le début, mais Andi leur avait conseillé de ne pas causer d'activité dans le dossier d'Harry, pour éviter l'attention non voulue.
"Bien sûr," dit Emma.
Elle sortit quelques papiers. "Hé bien, maintenant qu'Harry a été révélé au monde magique, il n'y a plus besoin de cacher nos arrangements. Si vous le voulez toujours, je serais heureuse de prendre le relais en tant que tutrice magique d'Harry et Hermione."
Dan et Emma eurent de large sourire. "Nous serions honorés si tu le faisais," dit Dan. "Je suis heureux qu'Harry ait une famille aussi bonne sur laquelle il puisse compter dans votre monde."
"Hé bien, cela a pu être déformé au fil des ans, mais la famille est très importante dans notre monde… dans nos deux mondes, en fait. Ce n'est pas juste un truc de sorcier ou de sorcière; c'est ainsi que les choses devraient être."
"Je suis absolument d'accord."
Ils remplirent rapidement la paperasse et discutèrent des arrangements de la semaine qui viendrait. Mais alors qu'Andi se tournait pour partir, cependant, Emma l'arrêta.
"Qu'y a-t-il?"
"Quelque chose dans cet article," dit Emma. "Je comprends qu'il s'agit de journalisme à sensations, mais tout de même… Tout ce temps, nous avons surtout vu les choses du point de vue de Dumbledore… Penses-tu qu'il soit possible que Voldemort soit vraiment mort?"
Une ombre passa sur le visage d'Andi, et elle ne dit rien pendant une minute. "Je pense qu'il vaut mieux prévenir que guérir," dit-elle finalement. "Je sais que même la plupart des fans de Dumbledore ne le croient plus, mais néanmoins, s'il est mort, le pire qu'il puisse arriver dans tout ça serait qu'Harry et Hermione seraient mieux préparés à se défendre que dix-neuf sorciers sur vingt de notre monde… Mais si tu me demandes si je pense qu'il est toujours là, quelque part… alors probablement, oui. Je ne suis juste pas encore prête à croire que c'est fini." Sur ces mots, elle partit de son côté.
Le Daily Prophet
Lettre à l'Editeur d'Andromeda Tonks
Le Prophet est correct en supposant que je suis – ou plutôt, que mon bureau au Ministère est – le point de contact d'Harry Potter avec notre monde. En tant que sa mandataire et sa plus proche parente n'étant pas à Azkaban, il s'agissait d'un choix naturel, et mon bureau lui sert d'adresse de redirection d'Hibou Postal pour quiconque ne fait pas partie de ses contacts personnels.
M. Potter souhaiterait remercier l'intégralité du monde des sorciers pour leurs vœux d'anniversaire et voudrait annoncer qu'il donnera tout don monétaire et autres cadeaux envoyés à mon bureau à l'Orphelinat Magique St. Jérôme. A tous ceux ayant envoyé des lettres contenant des farces, des charmes, des pièges et/ou des maléfices, celles-ci ont, bien sûr, étaient interceptées, et nous trouverons qui vous êtes.
Cela étant dit, M. Potter et ses tuteurs accordent de l'importance à leur vie privée et leur sécurité, et nous demandons au monde des sorciers de respecter leurs souhaits. Ni lui ni moi ne donnerons d'interviews pour le moment. M. Potter est très occupé par sa reprise de contact avec la Grande-Bretagne magique et ses préparatifs pour ses études à Poudlard, et ne voit aucun intérêt à s'adresser à la presse pour les temps à venir.
Nous souhaiterions aussi clarifier le fait que le Professeur Minerva McGonagall n'a jeté de sorts à personne en présence de M. Potter, bien qu'il est vrai qu'elle soit restée proche de lui pour prévenir toute perturbation lors de ses achats scolaires. Nous espérons que les articles du Prophet sur les affaires de M. Potter seront plus exacts à l'avenir, et nous serons attentifs à cela.
"Joyeux anniversaire, Harry!" s'exclamèrent les deux meilleurs amis des enfants.
"Merci, les gars. Entrez."
"Tu as fait quelque chose à tes cheveux," observa Tiffany.
"Heu, ouais…" Après son incident au Chaudron Baveur, Harry avait commencé à peigner ses cheveux plus attentivement afin de couvrir sa cicatrice. Après tout, ce qui était à peine intéressant dans le monde des moldus attirait beaucoup de coups d'œil mal à l'aise, au mieux, dans le monde magique. "Qu'en penses-tu?"
"Aussi ridicule que d'habitude," répondit-elle. De façon prévisible, mèches ou non, il semblait toujours qu'il ne les avait pas du tout peignés.
Avec toute l'affaire de Poudlard, il avait été décidé de faire du onzième anniversaire d'Harry quelque chose de calme, avec seulement sa famille et ses amis les plus proches présents. Il guida Paul et Tiffany vers la cuisine, où le déjeuner avait été servi façon buffet, et ils passèrent ensuite dans le salon pour discuter. Il s'agissait surtout de bavardages, mais cela ne prit pas longtemps avant que le sujet sensible ne soit abordé.
"Alors, vous partez vraiment tous les deux à cet internat en Ecosse?" demanda Paul en engloutissant sa deuxième part de pizza.
"Uh huh," répondit prudemment Hermione. "Harry y a une place de naissance par ses parents biologiques (3), alors nous avons tous les deux eu une bourse."
(3) Ce qui est dit exactement est "Harry is a legacy student". Pour ce que j'en comprends, c'est un système qui existe dans les pays anglo-saxons où les étudiants ayant des ancêtres (mais généralement au moins l'un de ses parents) dans cette même école y ont un accès favorisé.
"Wow, c'est génial," dit Tiffany. Elle avait posé son assiette un moment pour caresser Rowena, qui avait appris à l'apprécier au fil des ans. "Et comment elle s'appelle encore?"
"Poudlard, Ecole pour Jeunes Surdoués," Harry répéta l'histoire de couverture qu'ils avaient préparée.
Leur amie blonde gloussa, et Paul éclata de rire. "Sérieusement? Il leur faut un meilleur nom. Ça ressemble juste à une version foireuse des X-Men."
Hermione leva les yeux au ciel. "Je sais qu'il paraît un peu étrange, mais ils sont censés être vraiment bons."
"Hé bien, c'est génial pour vous. C'est vraiment dommage qu'on ne puisse plus être tous dans la même école, par contre." Ils n'avaient déjà pas beaucoup vu Paul cette année-là, puisqu'il était l'année supérieure à la leur et avait commencé l'école secondaire cette année-là. "Est-ce que vous savez s'ils acceptent les transferts entre école?"
"Non, désolé," dit Hermione. "Ils sont vraiment sélectifs. Je n'ai pu y aller que grâce à la place de naissance d'Harry."
"J'en doute," rétorqua Paul. "Notre Hermione pourrait intégrer n'importe quelle école au monde." Hermione rougit à cela. Pour les écoles magiques, Harry se fit la réflexion que ce n'était pas très loin de la vérité. "Enfin, bonne chance, là-bas," dit Paul. "Ce ne sera juste plus la même chose sans vous, les gars."
"Ouais, pareil pour nous," admit Harry. "Mais, hé, on peut toujours s'écrire."
"Et puis, Paul, au moins tu m'as toujours moi," dit Tiffany. Elle s'appuya malicieusement contre son épaule, et Harry et Hermione notèrent avec intérêt que, pour la première fois dont ils pouvaient se souvenir, il ne la repoussa pas immédiatement.
Une fois que la pizza eut disparu, ils passèrent rapidement au gâteau et à l'ouverture des cadeaux. Paul avait offert quelques jeux vidéos à Harry, qu'il ne serait bien sûr pas en mesure d'utiliser à Poudlard, mais il ne le lui dit pas. Tiffany lui avait offert un coffret combinant un jeu d'échec, de dames et de backgammon miniatures, qui serait une meilleure façon de laisser parler son côté stratégique. Le cadeau d'Hermione était une copie de Jurassic Park, pour lequel elle ne parvenait pas à comprendre l'intérêt des garçons, mais avait été heureuse de trouver pour son frère. Mais le cadeau de ses parents était plus pratique: une très belle montre mécanique plaquée or (et ils révélèrent plus tard qu'ils en avaient acheté une similaire pour Hermione comme cadeau d'avance pour elle) pour pouvoir dire l'heure malgré l'absence d'électricité.
Ils restèrent ensemble et discutèrent la majeure partie de l'après-midi, mais les Granger étaient en partie heureux que la fête se finisse. Ils avaient encore beaucoup de préparatifs à faire pour la semaine à venir.
"Non, espèce d'imbécile! Bégayer comme ça ne fera qu'éveiller les soupçons. En particulier ceux de Rogue."
"Mes excuses, Maître."
"Il te faudra au moins paraître accomplir ton travail d'une façon convenable. Je suis sûr que tu peux te montrer d'un niveau de compétence similaire aux sots qu'avait engagés Dumbledore."
"Oui, Maître."
Les Granger eurent à peine le temps de jeter un coup d'œil aux journaux le matin suivant, avant d'entendre le souffle de flammes venant de l'âtre, et se levèrent précipitamment de leur petit-déjeuner pour voir un visage barbu encadré de langues de feu vertes.
"Professeur Dumbledore! Qu'y a-t-il?" s'écria Emma. Au cours des six dernières années, le réseau de Cheminette du salon n'avait pas une seule fois été utilisé sans que Dumbledore ne les en informe plus tôt.
"Je vous prie de m'excuser pour vous appeler si soudainement, M. et Mme Granger," dit un Albus Dumbledore à l'apparence fatiguée. "Et non, je ne pense pas qu'il y ait cause à des craintes immédiates."
Personne ne manqua l'utilisation prudente du mot 'immédiat' du Directeur. "Que se passe-t-il?" dit Dan.
Avec un soupir, Dumbledore continua, "Il y a quelques années, j'ai accepté de vous informer immédiatement s'il y avait la moindre suspicion d'activités Mangemorts."
Les Granger firent le rapprochement. Harry pâlit un peu, et Hermione saisit la main de sa mère pour la soutenir. "L'intrusion à Gringotts," dit sombrement Dan. "Vous pensez qu'ils sont impliqués?"
"Je le pense. Cependant, comme l'article le rapporte, rien n'a été volé. Cela est strictement confidentiel, sachez-le, mais il y avait déjà quelques inquiétudes quant à l'objet que contenait le coffre qui a été fracturé, et celui-ci a été déplacé dans un endroit plus sûr, plus tôt hier. Je pense que cela a déjoué tout plan que les Mangemorts aient pu avoir, mais le fait qu'ils aient été suffisamment téméraires pour mettre en place un cambriolage comme il n'en a jamais été vu auparavant à la banque des sorciers indique que le problème pourrait être bien plus profond."
"Y a-t-il quoi que ce soit que nous puissions faire?" dit Emma.
"Non, non. Il n'y a nul besoin de s'inquiéter de votre côté. J'ai pris des mesures pour m'assurer que votre adresse dans le monde moldu ne devienne pas connue du grand public, et vos enfants seront en sécurité à Poudlard. Après tout, il s'agit de la plus ancienne et puissante place forte magique de Grande-Bretagne. Soyez simplement attentifs, et je vous ferai parvenir toutes les nouvelles."
Emma pinça ses lèvres, d'une façon très similaire à ce que le Professeur McGonagall faisait fréquemment, mais Dan dit, "Très bien. Merci pour nous avoir tenus informés."
"Mais je vous en prie." Sur ce, le visage de Dumbledore disparut des flammes.
"Forcément," dit Emma. "Six ans sans rien, et puis même pas une semaine après qu'Harry réapparaisse chez eux et ça arrive."
"Je sais, ma chérie," dit Dan avec un soupir. "Mais il semble maîtriser la situation pour le moment. Je pense que tout ce que nous pouvons faire est d'observer et d'attendre."
La semaine chez les Tonks passa rapidement, malgré les cours intensifs sur tout ce qui concernait la politique et l'étiquette parmi les Maisons Nobles jusqu'à une vision interne de ce qui se passait à Poudlard, principalement courtoisie de Dora. Harry et Hermione n'étaient pas très contents de devoir se soucier sur la façon dont ils approchaient certains élèves – et certains professeurs, d'ailleurs – mais ils se disaient que chaque école était un peu comme ça.
Ils organisèrent une petite fête cette semaine-là, en l'honneur de Dora qui avait eu des scores suffisamment hauts à ses ASPICs pour intégrer l'entraînement des Aurors. Elle avait même reçu une mention spéciale pour avoir réussi à attirer sa baguette jusque dans sa main lors d'un moment critique de son examen de Défense, ce pour quoi elle remercia avec profusion Harry et Hermione. Cela avait été suffisant pour que Maugrey Fol Œil la choisisse comme sa protégée personnelle, la dernière avant qu'il ne prenne sa retraite. ('Si tu apprends un sort sans baguette," avait dit sa lettre, "tu es celle qu'il me faut.")
Les Granger appréciaient tous être dans une maison magique. Même comparés à la technologie moderne, les enchantements variés partout dans la maison rendaient tout de même la cuisine et le nettoyage plus faciles. Harry et Hermione étaient fascinés par l'assortiment de bibelots enchantés, les vieux jouets magiques de Dora et les plantes magiques du jardin. Dora était plus qu'heureuse de leur faire une démonstration de magie et de leur donner un aperçu de leurs futurs cours. Elle leur fit aussi visiter la propriété afin qu'ils puissent ressentir les protections et les comparer aux leurs, ce qu'elle avait reconnu être une compétence utile dans de nombreux domaines.
Ils restèrent majoritairement près de la maison, mais ils firent cependant un trajet jusqu'au Chemin de Traverse. Hermione voulait toujours faire un inventaire complet de ce que contenait le coffre d'Harry à Gringotts, en particulier les livres, et un moment où les Tonks pouvaient venir pour ajouter trois baguettes autour d'Harry était aussi bon qu'un autre.
"Vous savez, je ne comprends toujours pas pourquoi les Révoltes Gobelines ont une telle importance chez les sorciers," dit Dan alors qu'ils descendaient le long du Chemin. "Vous confiez aux gobelins votre système financier, actuellement, et il me semble qu'ils font un travail décent."
"Une meilleure question serait: pourquoi les suprémacistes Sang-Purs laissent-ils les gobelins s'occuper de la banque?" contra Andi à voix basse. "Les révoltes sont de l'histoire ancienne. La dernière a été menée par Urg l'Impur en 1724. Le problème est que la plupart des Sang-Purs voient toujours les gobelins comme inférieurs, mais qu'ils sont fainéants, alors ils poussent le travail financier sur eux, tout comme ils poussent les travaux domestiques sur les elfes de maison."
"Les elfes de maison?" demanda Hermione.
"Oh, tu n'as rien lu sur eux? Enfin, c'est un tout autre sac de nœuds. Dans tous les cas, ma théorie est qu'ils se croient si supérieurs qu'ils peuvent maintenant contrôler les gobelins, ce qui serait absolument ridicule pour quiconque ayant déjà rencontré un gobelin."
Les deux familles s'inclinèrent poliment face aux gardes lorsqu'ils entrèrent dans le bâtiment de marbre. L'endroit était plus calme que la fois précédente, puisque gobelins et sorciers étaient encore sous le choc de la nouvelle de l'entrée par effraction de la semaine d'avant, et la sécurité était très renforcée. Un nombre conséquent de guerriers gobelins armés de leurs terribles haches gardaient les entrées des tunnels. Une fois à l'intérieur, cependant, Dan trouva un comptoir libre et, se souvenant du conseil d'Andi sur l'étiquette gobeline (quelque chose d'autre que peu de Sang-Purs s'embêtaient à connaître), avait déjà sorti la clé du coffre d'Harry avant de parler: "Excusez-moi, Harry Potter aimerait accéder à son coffre."
Le réceptionniste gobelin examina rapidement la clé et laissa passer le groupe sans incident, et après un autre trajet éprouvant en wagonnet, ils atteignirent le Coffre Potter. Dora et Ted partirent ensuite pour le Coffre Tonks pour faire un retrait, puisque le coffre d'Harry était déjà assez exigu avec cinq personnes dedans, et Dora avait besoin de faire quelques achats pour son entraînement d'Auror.
"Alors, voilà la fortune de la Famille Potter," dit Andi tandis qu'Hermione se dirigeait tout droit vers les livres. "Je ne l'avais jamais vue moi-même, bien que les Black aient beaucoup de choses similaires."
"Bien, nous avons décidé de faire un inventaire complet, au cas où nous aurions besoin de trouver quelque chose rapidement plus tard."
"Bien sûr, mais laissez-moi vérifier certains de ces objets avant de les manipuler. Je ne m'attends pas à ce que les Potter aient quoi que ce soit de maudit, mais vous ne pouvez jamais être trop prudents avec ces vieux coffres."
Andi parcourut la boîte de bijoux en premier, puisqu'il y avait plus de chance que des enchantements aient été placés dessus, passant rapidement sa baguette au-dessus de chaque article. Nombre d'entre eux se révélèrent enchantés d'un sort ou l'autre, majoritairement des sortilèges de protection de feu et des envoûtements anti-vol. Il y avait une paire de bracelets avec une note jointe, disant qu'ils étaient enchantés pour protéger leurs porteurs de certains envoûtements de base, qui intéressaient Dan et Emma. Cependant, Andi découvrit bientôt que ces envoûtements étaient à la mode durant le début des années 1800 et n'étaient plus vraiment si courants. Elle trouva bien un héritage de la Famille Black piégé dans la boîte, qui avait appartenu à Dorea: une tiare qui était maudite pour donner des pustules à tout moldu qui la toucherait. Andi la mit de côté, disant que les gobelins pourraient retirer la malédiction pour une certaine somme.
Pendant ce temps, Hermione recopiait les titres et auteurs de chaque livre sans exception, reproduisant consciencieusement les runes des langages qu'elle ne reconnaissait pas. Harry et Dan jetaient un coup d'œil à la garde-robe et aux meubles anciens.
"Et qu'en est-il des portraits?" dit Emma, regardant la pile de cadres appuyée contre le dernier mur.
"Hmm, ils ont dû être récupérer de la maison," dit Andi.
Le portrait sur le dessus montrait toujours un homme d'âge moyen dormant dans un fauteuil. Il ressemblait au lord classique du début du dix-septième siècle, avec un pourpoint près du corps et des hauts-de-chausses brodés d'un motif floral éblouissant. Il avait de longs cheveux de la couleur du sable qui lui tombaient jusqu'aux épaules, accompagnés d'une large moustache et d'un bouc pointu. Il était assis devant une baie vitrée qui montrait un paysage de campagne idyllique.
"Qui est-ce?" demanda Emma.
"Je ne sais pas. Je ne le reconnais pas… bien, réveillons-le et posons-lui la question."
Les Granger n'avait jamais vu de portraits parlants de près avant ça (soit les Tonks n'avaient aucune peinture de famille soit aucune qu'ils aient considérée comme valant la peine d'être gardée), alors ils arrêtèrent tous ce qu'ils faisaient pour observer. Andi tapota le cadre de la peinture quelques fois, mais l'homme endormi ne répondit pas. Elle tapa plus fort, et l'interpella, mais il n'y avait toujours rien.
"Hmm…" Elle tira sa baguette. "Parfois, lorsque ces choses sont inactives trop longtemps, il faut…" Elle agita sa baguette, et un flot d'étincelles frappa l'homme au visage.
Il se réveilla avec un sursaut et battit des bras lorsqu'il manqua de peu de tomber de son fauteuil doré. "Ha, moi! Qui m'estormit?" s'écria-t-il avec un accent qui semblait vaguement, mais pas tout à fait, Ecossais. "Monstrez-vous, qui erre là?" (4)
(4) A partir d'ici, ces deux peintures parlent en vieil anglais. Je ne suis pas sûr de savoir faire ressortir ce côté "vieux parlé" mais je ferai de mon mieux. J'ai cherché dans un dictionnaire de vieux français mais pas sûr que j'ai bien utilisé certains mots et je ne veux pas exagéré.
["Ha moi, qui m'éveille?" "Montrez-vous, qui est là?']
Les Grangers se tinrent stupéfaits tandis que l'homme semblait s'approcher d'eux depuis son fauteuil et examinait le coffre comme si le cadre avait été une fenêtre. Andi se tourna vers Harry. "Hé bien, c'est ta peinture."
Il s'avança d'un pas mal assuré et dit, "Bonjour, monsieur. Je suis Harry Potter."
"Harry?" dit le portrait, l'observant de plus près. "Oh, tu es le mesme! Le visage est cellour de ton bon père!" Il tendit ensuite le bras et frappa contre son cadre depuis l'intérieur. "Estormez-vous, amis, estormez-vous! Ô jour joiable! Le fils prodigue nous est venu!" De derrière le cadre, il y eut soudain des grognements et des craquements, signes que d'autres personnes s'éveillaient. "Melania? Où est ma Melania?"
[Oh, vous êtes identique! Ton visage est celui de ton père." "Réveillez-vous, mes amis, réveillez-vous! Quel jour joyeux! Le fils prodigue est revenu!"]
"L'emparque au bas, mon époux," dit une voix étouffée.
["Le cadre du bas, mon chéri."]
Andi passa à l'action. "Dan, Emma, mettez-les côte à côte. Il n'y a que quatre cadres. Il devrait y avoir suffisamment d'espace." Elle, Dan et Emma bougèrent prudemment les larges toiles tandis que les enfants regardaient. Elles étaient, après tout, suffisamment grandes pour qu'un portrait à taille réelle puisse s'asseoir confortablement. "Je dois vous prévenir," dit-elle. "Les peintures ne sont pas vraiment vivantes. Elles réalisent juste une très bonne imitation, comme vous le remarquerez si vous leur parlez plus que quelques minutes, mais elles conservent néanmoins la plupart des souvenirs de leurs sujets."
Dans les quatre peintures, maintenant posées les unes à côte des autres, se trouvait tout d'abord l'homme aux cheveux blonds et à l'élocution désuète, puis un vieil homme dont les cheveux gris rebiquaient aux endroits où il en avait, ce qui voulait dire surtout sur les côtés de la tête. Une partie de son cadre semblait avoir été endommagée par des flammes. Puis il y avait une femme âgée avec les mêmes pommettes saillantes qu'Andi, et finalement deux sorcières étaient en train de se relever d'un sofa de style dix-huitième: une grande femme noire, et une autre avec de longs cheveux blonds, une peau très pâle et des yeux bleus perçants. La femme noire se leva et, à la fascination des Granger, traversa les deux cadres qui lui étaient accolés pour venir s'asseoir sur les genoux de l'homme blond.
Mais pendant tout ce temps, Andi était restée fixée sur la femme âgée. "Grande-Tante Dorea?" dit-elle.
"Andromeda? Andromeda Black?" dit la femme d'une voix apaisante. "Oui, je me souviens de toi. Et voici bébé Harry. Je peine à y croire."
"C'est certainement lui, ma chère," dit le vieil homme. "Il a les yeux de Lily."
"Hum, je suis désolé, mais qui êtes-vous?" demanda Harry.
"Harry, ces deux sont des portraits de tes grands-parents, Charlus et Dorea Potter," expliqua Andi. "Quant aux autres, je ne sais pas."
"Ah, Belladonna Black, madame," dit la femme blonde. "Née Greengrass. Vous êtes une Black vous-même, alors?"
"Je l'étais. Je suis Andromeda Tonks, maintenant. Et vous?" dit Andi, se tournant vers l'autre couple.
"Ah, pardonnez nos manières, milady," dit l'homme aux cheveux blonds en s'inclinant. "Wulfric Henderson Potter, à votre service. Et voici ma bonne épouse, Melania."
"Harry, vissiement, tu es maintenant un joene distingué," dit Melania.
[Harry, visiblement, tu es maintenant un jeune homme distingué"]
"Oui, il est sur le haut verdu," dit Wulfric Henderson Potter. "Dis-moi, Harry, quel an est cellor, et qui sont-ce tes compagnons?"
[Oui, il a belle apparence," "Dis-moi, Harry, quelle année sommes-nous, et qui sont ceux qui t'accompagnent?"]
"Hum, nous sommes en 1991," dit Harry. "Et ce sont mes parents." Tous les portraits eurent une exclamation de surprise.
"Ah, nous sommes les parents adoptifs d'Harry," clarifia Dan. "Daniel et Emma Granger, et voici notre fille, Hermione."
"Hermione," dit Wulfric avec nostalgie. "Un triste récit mieus pour l'hiver: j'en ai un de farfadets et de gobelins."
["Une triste histoire convenant mieux à l'hiver: j'en ai une parlant de farfadets et de gobelins"]
Hermione cligna quelques fois des yeux. Ce n'était pas le genre de salutations auxquelles elle s'était attendue, peinture ou non. Mais qu'elle soit damnée si elle ne connaissait pas Le Conte de l'Hiver en long et en large. Dès qu'elle se fut ressaisie, elle répondit; "Fesons cela, mon bon monsieur. Venez, assoyez-vous: venez, et faites votre mieus pour m'esfreer de vos farfadets; vous estes doué en cela."
"Il y avoit un homme…"
"Nenni, venez, assoyez-vous; ensuite alez."
"Demeuroit par un enclos paroissial: je vous le conterai doucement; ces criquets ne doient pas l'enoïr.'
"Venez, alors, et aisez ce récit à mon oreille."(5)
["Faisons cela, mon bon monsieur. Venez, asseyez-vous: venez, et faîtes de vous mieux pour m'effrayer de vos farfadets; vous êtes doué pour cela."
"Il y avait un homme..."
"Non, venez d'abord vous asseoir; ensuite vous commencerez."
"Qui demeurait près de la cour d'une église: je vous conterai cela à voix basse; d'autres ne devraient pas l'entendre."
"Venez, alors, et murmurez-moi cela à l'oreille."]
(5) J'ai cherché je sais pas combien de temps à chercher une vraie traduction de ces passages, mais impossible à trouver. Ma traduction n'est donc surement pas très fidèle à celle d'origine, en particulier celle en français moderne.
Wulfric éclata de rire, et les autres portraits rirent avec lui, bien que si l'on écoutait attentivement, leur rire paraissait quelques peu étouffés. "Ci est la plus belle jovente de basse naissance qui ait foulé ce sol," dit-il. "Tu es une étudiante egregée du grand dramaturge."
["Voici la plus belle jeune fille de basse naissance (Née-Moldue donc) qu'il m'ait été donnée de voir," "Tu es une étudiante respectable des arts dramatiques."]
Hermione sourit. "Cela ne décrit pas vraiment mon homonyme, mais je vous remercie, monsieur."
Harry, pendant ce temps, souriait de toutes ses dents à l'idée de pourvoir rencontrer ses ancêtres, ou au moins quelque chose qui en soit proche. "Est-ce qu'on peut les amener à la maison?" dit-il.
"Oh, mille mercis si vous pouviez," dit Belladonna Black. "Il serait bon d'échapper aux ténèbres de ce coffre."
"Je suis désolé… je ne pense pas que cela soit possible," répondit Emma. "Nous vivons dans une maison moldue. Nous n'avons nulle part où nous pourrions vous mettre et où les visiteurs de vous verraient pas."
"Hé bien, en fait…" dit Andi. "Je pense que nous pourrions les accrocher chez nous. Ainsi, vous pourriez au moins les voir lorsque vous nous rendez visite."
"Vraiment?"
"Certainement. Harry peut demander aux gobelins de les livrer – pour une certaine somme, bien sûr. Madame Melania, où se trouve votre cadre?"
"Je crains qu'il n'ait été détruit lors de l'explosion," dit Charlus, faisant un geste vers le coin brûlé de sa propre peinture. "Elle n'en a réchappé qu'en se cachant avec son époux dans son cadre. Le mari de Donna, Perseus Black, n'a pas eu autant de chance, j'en ai peur." Belladonna Black eut un petit reniflement émotif.
"Très bien, ces quatre peintures, alors," dit Andi. "Nous avons suffisamment de place pour."
"Merci, Cousine Andi…" commença à dire Harry, lorsqu'il fut interrompu par un cri.
"Maman, regarde ça!"
"Hermione, qu'y a-t-il?" dit Emma d'un ton paniqué. Sa fille avait recommencé à parcourir les livres. Avait-elle trouvé un livre maudit?
Mais Hermione rayonnait et tenait un énorme volume relié de cuir. "Maman, c'est un Premier Folio complet!"
"Quoi!" Le livre avait l'air en bonne condition: la reliure était usée et craquelée, et les pages jaunies, mais ne s'effritaient pas encore. Emma le prit en main et ouvrit avec précaution la couverture. Et en effet, il y avait bien le Barde sur la page de titre, et en-dessous se trouvaient les mots, "LONDRES Publié par Isaac Jaggard et Ed. Blount. 1623".
"Oh mon Dieu, c'en est un!"
"Ah, vous avez atrové le Folio. Brave jovente," dit Wulfric. "Vous atroverez aussi les Sonnets ici, s'ils ont suresté."
[Ah, vous avez trouvé le Folio. Brave jeune fille," "Vous trouverez aussi les Sonnets ici, s'ils ont survécu."]
"Les Sonnets!" Hermione se plongea à nouveau avec enthousiasme dans la boîte et farfouilla jusqu'à tirer un livret bien plus petit, sur la couverture duquel on pouvait lire, "SHAKE-SPEARES SONNETS. Jamais encore impressés." Et au bas, la date, 1609. Mais ce qui attira vraiment son attention fut ce qui se trouvait sur la face interne de la couverture.
"Il… il est signé," dit-elle, bouche bée.
"Signé?" répéta Emma.
"A Wulfric Hernderson Potter et Melania Shacklebolt en cette occasion joconde de vos épousailles," lit-elle à haute voix. "Ne soiez pas opinionneux, car vous estes bien trop grand pour estre conquestement des morts et faire des vers vos heritagiers. William Shakespeare." Et là, elle s'arrêta net, lorsqu'elle jeta un coup d'œil à la page des remerciements. Wulfric et Melania lui montraient de larges sourires, bien qu'un peu crispés, alors qu'elle faisait le lien: "Wulfric Hernderson… W.H.!"
["A Wulfric Henderson Potter et Melania Shacklebolt, en l'occasion joyeuse de votre marriage," "Ne soyez pas trop opiniatres, car vous êtes bien trop importants pour que la mort vous emporte et que les vers ne soient vos héritiers."
Les ancêtres Potter acquiescèrent, et ses jambes se firent faibles. Toute personne ayant étudié Shakespeare aurait tué pour tenir ce qu'elle avait entre les mains à cet instant. Le Premier Folio valait facilement au moins vingt mille gallions, mais une copie bien plus rare des Sonnets, signée pour le Jeune Homme et la Dame Noire eux-mêmes – cela était inestimable. Alors que la totalité des implications la frappaient, pour la première fois de sa vie, Hermione Granger s'évanouit.
(6) Comme vous l'avez compris, le "Premier Folio" et les "Sonnets" sont des œuvres de Shakespeare.
Un "Premier Folio" est le nom donné par les spécialistes modernes à la première compilation publiée de ses œuvres théâtrales, il n'en existerait que quarante. Les derniers ayant été vendu valaient plus de 3 millions d'euros.
Les "Sonnets" sont un recueil de sonnets de Shakespeare sur les thèmes de l'amour, du beau, de la politique et de la brièveté de la vie. Ils sont dédiés à un "M. W.H.", aussi appelé le Jeune Homme ("Faire Youth"). La "Dame Noire" ("Dark Lady") est un personnage apparaissant dans certains sonnets, une femme aux cheveux et à la peau noires d'une grande beauté, décrit d'une façon très sensuelle (voire sexuelle) par le narrateur, laissant penser à un amour ou une aventure de Shakespeare.
Hermione était pelotonnée sur le sofa, chez eux, avec un assez gros livre lorsqu'Harry se laissa tomber à côté d'elle.
"Qu'est-ce que tu lis?"
Elle lui jeta un coup d'œil par-dessus le livre. "Filtres et Potions Magiques"
"Je croyais que tu l'avais déjà lu."
"En effet. Je voulais juste le relire."
Harry écarta le livre de devant elle. "Hermione, est-ce que tu essayes de mémoriser nos livres de cours?" demanda-t-il. Sa mémoire était assez bonne. Elle n'avait qu'à lire quelque chose à peu près trois fois pour le connaître par cœur, mais tout de même…
"Non…" dit-elle inconfortablement. Elle releva le livre pour lui cacher son visage.
Harry l'écarta à nouveau. "Hermione…?"
"… Peut-être," admit-elle. "Mais je veux juste être sûre d'être suffisamment prête."
"Mione, est-ce que tu crois que quelqu'un d'autre a déjà mémorisé les livres de cours auparavant pour Poudlard?"
"Ça ne fait pas de mal, si?" rétorqua-t-elle en relevant encore le livre.
Et il l'écarta une nouvelle fois. "Ça peut si ça te fait perdre la tête. Il faut que tu te détendes un peu, sœurette. On sait déjà tous les deux que tu vas avoir les meilleures notes de la classe."
"On ne le sait pas encore, Harry. Et puis, je pense que l'on va avoir besoin de lire ce livre quelques fois de plus. C'est vraiment difficile à suivre."
"Je n'ai pas trouvé," la taquina Harry. "C'est juste comme un livre de recettes de cuisine."
Hermione lui jeta un regard noir. "Ce ne sont pas juste des 'recettes de cuisine'. C'est censé nous apprendre les principes derrière le fait de faire des potions afin de pouvoir s'adapter aux changements et aux situations nouvelles – mais c'est en fait vraiment mauvais pour expliquer pourquoi les choses fonctionnent de la façon dont elles le font. Et de ce que dit Cousine Dora, il ne semble pas que le Professeur Rogue nous sera d'une grande aide non plus."
Harry laissa échapper une fausse exclamation. "Est-ce que tu viens juste de critiquer un professeur? Qui êtes-vous, et qu'avez-vous fait de ma sœur?"
Elle lui tapa le bras. "Idiot. Et puis, la plupart des livres de cours semblent un peu amateurs, aussi."
"Hé bien, tu as entendu ce que Maman et Papa disent. La population de sorciers est si faible qu'ils ne doivent déjà pas avoir beaucoup de livres avec lesquels travailler. Même le meilleur de leur côté ne serait qu'au-dessus de la moyenne selon les standards moldus."
"Ouais, je sais. Au moins, on est censé aller à la meilleure école des environs." Hermione posa finalement le livre volontairement. "Peut-être que j'ai été un peu trop à cran à ce sujet," admit-elle.
"Un peu?" dit Harry avec un sourire.
"Okay, beaucoup."
"Comme d'habitude."
Elle le frappa encore sur le bras.
"Okay, okay, j'arrête – Hé, tu fais une partie d'échecs avec moi?"
Un sourire mauvais étira les lèvres de sa sœur. "Seulement si tu es prêt à perdre."
T/N: Ce chapitre m'a demandé des efforts incroyables sur certains passages, je pense que vous pouvez deviner lesquels. Je reste pantois devant la culture de White Squirrel, qui parvient à placer de telles références dans ses écrits.
Rendons à César ce qui est à César: j'ai cherché les termes d'ancien français sur un "Lexique de l'Ancien Français" de Frédéric Godefroy, sur le site Wikisource.
J'ai aussi cherché les conjugaisons anciennes et trouvé ce qu'il me fallait sur un site appelé "Littérature & Français".
S'il y a d'autres conversations comme celles-là, j'essaierai de faire pareil (à moins que vous me demandiez de ne plus le faire), mais je ne garantie pas la qualité de mon ancien français!
N/T 2: Miss MPREG m'a demandé d'ajouter les sens du vieux français que j'ai mis dans ce chapitre, chose faite. N'hésitez pas à me faire part d'autres réflexions ou demandes si vous sentez qu'il y en a besoin!
N/T 3: Jamais deux sans trois, ici je remercie de tout cœur Harry-Sterek-1968 pour avoir encore une fois pris le temps de corriger mes fautes de frappes et d'orthographe!
