Disclaimer : Bon, à ce stade, vous connaissez le refrain, non ? Je n'ai pas FMA dans mon coffre-fort, ni Valéa qui appartient à une amie. Mais Lunacy est à moi. Je n'ai vraiment que de la vermine pour moi…
Chapitre 8
Edward regardait son frère sans comprendre. Le tuer ? Alphonse voulait le tuer ? Mais pourquoi ? Pourquoi diable son frère voudrait-il faire ça ? A moins que…
-Envy ? Encore toi !
-Non. C'est bien moi, grand frère. Envy t'aurait déjà tué. Mais ça ne change rien à ce que j'ai dit.
-Arrête ça, c'est pas drôle Al !
Le petit blond tendit la main pour la poser sur le bras de son frère mais ce dernier lui attrapa le poignet et serra jusqu'à ce qu'Edward commence à sentir ses os craquer.
-Tu me fais mal, crétin ! Bon sang, je sais pas si c'est vraiment toi ou si tu es l'autre idiot d'homonculus, mais ça commence à me gonfler là, et…
Il poussa un hurlement de douleur lorsque l'armure lui broya –littéralement – le poignet avant de le repousser au loin et de se relever. Alors seulement l'alchimiste d'état commença à avoir peur. Il fallait qu'il parte, qu'il sauve sa vie… et il reviendrait avec Valéa pour qu'elle l'aide à trouver celui ou celle qui avait réussi à retourner son frère contre lui.
Alphonse ne lui en laissa pas le temps malheureusement. Il avait laissé largement assez de temps à son frère pour essayer de s'en sortir en vie jugeait-il, et maintenant il était trop tard. Il lança un coup de pied vers la tête du blond qui eut à peine le temps d'esquiver.
Très vite d'ailleurs le combat se résuma à cela : Alphonse frappait encore et encore, toujours plus vite, toujours plus fort, et son frère esquivait temps bien que mal, se fatiguant sans cesse à chaque seconde et menaçant plusieurs fois de perdre l'équilibre et de tomber sur le sol. Une ou deux fois il tenta de riposter, mais son poignet brisé le déconcentrait et rendait un de ses bras presque totalement inutile.
Aucun des deux ne s'étonna donc que le garçon-armure prenne le dessus. De toutes manières, les choses se paissaient toujours ainsi, même lorsque le combat était innocent et qu'Edward était en pleine forme. Seulement contrairement à leurs autres affrontements, lorsqu'Alphonse parvint d'un coup de poing à assommer à demi son frère et à le faire tomber à terre, ce n'était pas par jeu mais bien par désir de vengeance.
Le petit alchimiste tenta de se relever. Même si son visage était évidemment inexpressif, il sentait toute la haine de son frère l'entourer à mesure que ce dernier approchait, et même s'il ne comprenait pas cette haine, il sentait qu'elle allait lui être fatale s'il ne faisait rien.
-Al… Alphonse ? Qu'est-ce qui te prend à la fin, qu'est-ce qui t'arrive ?
-Tout est de ta faute, grand frère…
-Il n'est plus ton frère, fit une voix derrière l'armure. Combien de fois devrais-je te le répéter Alphonse-kun ? Désormais, ta famille, c'est Vyvy et moi !
Les deux frères découvrirent Lunacy, tranquillement assise sur le rebord de la fontaine, exactement là où Alphonse s'était trouvé un peu plus tôt, un livre dans les mains. Au premier abord, elle semblait si plongée dans sa lecture qu'on aurait pu douter que c'était elle qui avait parlé, mais son sourire malsain dissipait tous les doutes.
Et brusquement, Alphonse prit peur. La petite homonculus aux cheveux de sang n'était pas venue là pour le soutenir dans sa 'libération' ou pour l'encourager, mais bel et bien pour assister à une mise à mort. Même s'il en voulait à son frère plus qu'il n'en avait jamais voulu à qui que se soit, comment pourrait-il le réduire à cela, à un simple divertissement pour une gamine gâtée de quelques siècles ? Et puis, en y repensant, il y avait tous ces moments agréables… Même si Edward s'était réellement servit de lui, ils avaient vécu trop de choses pour qu'il puisse le tuer comme ça, non ?
-Un problème, Alphonse-kun ? s'informa Lunacy sans lever le nez de son livre.
Il tourna la tête et la dévisagea sans rien dire. A présent, il mourait d'envie de pleurer de rage face à son impuissance, et elle le savait. Il savait qu'elle le savait. Et ça l'amusait à un point difficilement imaginable par dessus le marché. Alors il fit la seul chose qu'il pouvait faire pour le moment. Il s'éloigna de son frère à reculons et partis en courant, sans dire mot. Parce qu'il ne pouvait rien faire d'autre.
Edward le regarda s'éloigner et durant un bref instant songea à se relever pour lui courir après, mais renonça rapidement. Après tout, c'était peut être un piège qui cachait… il ne savait pas ce que tout cela pouvait cacher en fait, et préférait ne pas le savoir.
-Il a échoué bien sûr, soupira Lunacy. Comme je m'y attendais, il n'était pas prêt. Pas encore.
Le petit blond se tourna vers elle et lui jeta un regard chargé d'incompréhension. Qu'est-ce qu'elle faisait là celle là ? Et de quoi diable parlait-t-elle ?
-Pas prêt à quoi ?
La petite adolescente éclata de rire.
-A te tuer bien sûr, quelle question ? Tu vois, il est indispensable qu'il te tue, oh oui ! Totalement indispensable. Parce que tant que tu vivras, il sera encore un peu à toi. Même chose si un autre que lui te tue, alors je vais m'assurer pour que ça n'arrive pas. Mais si Alphonse te tue, alors vous vous perdrez totalement, c'est amusant, non ? Et là, il sera rien qu'à moi toute seule !
-Mon frère n'appartient à personne ! C'est un être humain et il est libre !
-Un être humain, hein ?
Elle le toisa avec un air moqueur sur le visage, puis posa son livre par terre et, d'une démarche féline commença à avancer vers lui.
-Mais il n'est plus humain, Eddy-chan, et c'est de ta faute. Cela dit, tu as raison, il n'appartient à personne, même s'il n'est pas libre. Pas encore du moins. Car bientôt, j'en aurai fini avec lui, tu sais, et il sera exactement comme moi. Libre.
La jeune fille s'agenouilla à côté d'Edward qui tenta de s'éloigner, et elle éclata de rire.
-Tu as peur, Edward Elric ? Tu as raison, car je vais te faire découvrir mon pouvoir auquel tout ce qui a un esprit est sensible.
Doucement, presque tendrement, elle lui caressa la joue, et aussitôt il se mit à hurler. Une douleur immense l'envahissait peu à peu, plus terrible que celle d'avoir perdue sa mère, plus désespérante que celle de perdre ses membres, plus horrible que celle de l'automail, pire que tout ce qu'il avait jamais ressentit et ressentirai jamais. Il ne sut combien de temps ce cauchemar éveillé dura, mais au bout de ce qui lui sembla une éternité il s'évanouit.
Alphonse avait couru jusqu'au palais sans réfléchir. Il savait que Lunacy l'y retrouverait bientôt, mais étrangement il s'y sentait en sécurité. Peut être parce qu'elle ne lui parlait pour ainsi dire jamais lorsqu'ils étaient là, comme si l'endroit ne l'inspirait pas assez.
Une fois la grande porte passée, l'armure se laissa donc tomber sur le sol en un fracas retentissant. Il se sentait épuisé, moralement à défaut de l'être physiquement. Il n'avait pas pu tuer son frère. Son frère qui avait à peine tenté de se défendre tant il avait été surpris. Son frère qui jusqu'au bout avait essayé de comprendre ce qui lui arrivait. Son frère qu'il aimait. Son frère qu'il avait presque tué. Son frère auquel il n'en avait peut être pas tant que ça voulu en fait. Et à défaut de pouvoir pleurer, il se mit à sangloter sans savoir pourquoi ni comment.
-Allons, Alphose-kun, ça ne sert à rien de te mettre dans un état pareil ! déclara Lunacy en entrant dans le palais. A te voir comme ça, on va finir par croire que quelque chose ne va pas tu sais ! Je sais exactement ce que tu penses, mais tu comprends aussi bien que moi qu'il est trop tard pour faire demi-tour. Qui te ferait confiance à présent ?
-Tu m'a trompé ! hurla-t-il. Tu m'as menti, tu… tu…
-Personne ne t'a forcé à me croire, répliqua-t-elle d'une voix enjouée. Tu as été assez stupide pour le faire, tant pis pour toi.
-Qu'est ce que tu me veux en réalité ?
Elle fit mine de réfléchir un instant, comme si elle ne s'était jamais posée la question auparavant, puis lui sourit largement.
-Je veux vous briser tous les deux, vous rendre à peine plus humain que moi et même moins que moi. Tu sais, j'ai laissé vivre Edward. Parce que comme ça, c'est toi qui le tuera. Tu entends, Alphonse ? Tu va tuer de tes propres mains la seule et unique personne qui ait jamais vu en toi autre chose qu'un vulgaire tas de ferraille. Enfin, le seul humain j'entend. Pour nous autres homonculus, tu es notre égal, notre semblable… Et les homonculus vivent de la mort des humains, alors toi aussi…
-STOP ! Arrête Lunacy, ça suffit !
L'armure et l'adolescente se tournèrent dans la direction du cri et virent Envy sortir de derrière le trône, là où il s'était caché selon les instructions de Lunacy. Elle lui avait dit d'écouter sans jamais rien dire tout ce qu'elle raconterai à Alphonse et il avait accepté, mais là… Aussi étrange que ça puisse paraître, il commençait à ressentir une certaine sympathie pour ce garçon et avait voulu mettre fin à ses souffrances, pour un temps au moins.
-Allons Envy, ne t'en fais pas, je vais m'occuper de toi aussi ! lui assura-t-elle en souriant gentiment. Ce n'est pas beau d'être jaloux comme ça ! Mais il y a plus urgent. Faites-vous bagages les garçons, on va aller rendre visite à une amie à moi ! Elle vous plaira beaucoup vous verrez, même si elle n'est pas tout à fait aussi jolie que moi, ça n'en est pas loin ! Mais d'abord, viens un peu là Envy…
Tandis qu'elle tirait le pauvre homonculus dans un coin, Alphonse se remit à sangloter. Bon sang, mais qu'avait-il fait ? Pourquoi avait-il écouté cette… cette… cette créature ! Et pourquoi avait-elle admis qu'elle s'était totalement moquée de lui ? Pour lui donner encore plus l'impression d'être un minable imbécile ? Pour qu'il sache à quel point elle était plus puissante que lui ?
Rapidement, Envy le rejoignit et s'assit à ses côtés, n'ayant pas non plus d'affaires à préparer. Seule Lunacy avait tout un tas de livres bizarres et de tenues extravagantes qu'elles voudrait emmener en voyage.
-Je me demande ce qu'elle mijote, soupira l'homonculus. Elle voulait savoir si je connaissais le généralissime… Je sens qu'elle prépare encore quelque chose qui va attirer des problèmes à tout le monde…
Lorsqu'Ed ouvrit les yeux, il se trouvait à nouveau dans le désert, tout prêt d'une sorte de grande porte plantée au milieu de nulle part, et Valéa était à ses côtés tandis qu'à quelques mètres discutaient… Mustang et Hawkeyes ?
-Bon sang, le cauchemar continue on dirait...
Valéa sursauta en l'entendant parler, et lui sauta littéralement au cou, menaçant de l' étouffer.
-Edward ! Tu vas bien ! Oh, on était tous si inquiets ! Ne nous fait jamais plus une peur pareille !
-Ce serait apprécié, confirma Roy. Si tu tiens à mourir, fais-le loin de moi que je n'ai pas besoin de taper un rapport en triple exemplaire.
En temps normal, le garçon aurait répliqué quelque chose et l'alchimiste de feu se serait contenter d'en rire, mais cette fois il n'avait pas la force et encore moins l'envie.
-Quelque chose ne va pas, Fullmetal ? s'inquiéta Hawkeyes. Vous semblez étrange aujourd'hui. Que c'est-il passé au juste, en bas ?
Edward aurait voulu raconter toute l'histoire d'un air calme et détaché voire arrogant comme toujours lorsqu'il racontait l'une de ses palpitantes aventures, mais à la place il craqua, et les trois autres durent déchiffrer ce qu'il disait entre ses larmes pour comprendre ce qui lui était arrivé. Et pour une fois, même Roy n'aurait pu se moquer de lui.
-Edward, je te jure de t'aider à sauver ton frère! lui jura Valéa. Je le disais depuis le début qu'elle était louche cette gamine. Bon sang, comment a-t-elle pu ?
-Comment suis-je arrivé ici ? demanda l'adolescent lorsque ses sanglots eurent disparu. Quant je me suis évanoui, j'étais dans cette ville… Vous y êtes allés ?
-Non, nous t'avons trouvé devant cette porte, expliqua Mustang. On a préféré ne pas te bouger, au cas où tu aurais eu quelque chose de cassé par exemple. Comme je l'ai déjà dit, je ne tiens à pas à ce que tu me meures entre les pattes.
-Bizarre…
-Oh ! J'allais oublier !
Valéa se mit à fouiller frénétiquement dans ses poches et en sortit une enveloppe un peu froissée qu'elle tendit à Edward.
-On a trouvé ça coincé sous toi, et on a préféré attendre ton réveil pour la lire.
Le blond tendit sa main de chair pour attraper la lettre, mais s'aperçut qu'elle était boursouflée et qu'il pouvait à peine bouger les doigts. Alphonse avait vraiment dû lui briser le poignet finalement.
-Lis-la plutôt.
Valéa acquiesça, déchira l'enveloppe et en sortit en petit bout de papier jauni par le temps.
-La Folie sauve ou prend
Certains meurent et d'autres vivent.
Le temps presse à présent
Qui allez-vous donc sauver ?
Il y eut un long moment de silence où chacun mesura la menace implicite, puis Edward frappa le sable de son poing de métal.
-Bon sang, elle est complètement dingue cette fille !
-On dirait qu'elle nous demande de choisir entre Envy et Alphonse, non ? s'inquiéta Valéa. Je veux dire, cette histoire de sauver et de gens qui meurent et…
-Nous verrons bien, coupa Roy. Pour l'instant, nous allons tous retourner à Central et ne rien raconter de tout ça, à qui que se soit. Nous trouverons une histoire à raconter pour justifier l'absence d'Alphonse.
-Mais…
-Ne t'en fais pas, Va. Cette Lunacy est le maître du jeu, et nous entendrons à nouveau parler d'elle quand elle le voudra, pas avant. Des recherches seraient inutiles.
Edward acquiesça sans conviction. Enfin, au moins, à Central, il y aurait toujours Hughes pour lui remonter le moral…
Fin de la première partie
Zephyree : ça correspond bien à ce que tu pensais pour le frangin ?
Seddy : une pétasse ? Ma Lulu ? Hum… peut être, par moments. Pour ce qui est de la faute, pardon, j'l'referais plus !
Sen Chizu : éloigne-toi, démon tentateur ! Je meure d'envie de faire du Elricest… ça collerai à merveille à ce que j'ai en tête… mais je crains la réaction de certaines de mes copines si je fais ça… les pauvrettes essayaient déjà de m'étrangler si j'ai le malheur de faire trop de yaoi, alors de l'inceste…TT (en même temps, j'suis pas obligée de continuer à leur faire lire, hein ?)
Sakoni : Lulu ? Une enfant monstre ? Oh, si peu… Bref, finalement, on a revu Envy plus tôt que je le pensais ! D'un autre côté, j'ai fait tenir en un chapitre ce qui en prenait deux dans mon esprit là…
Marie-Zoé : naon ! boude pas ! ça va s'arranger, promis ! enfin, peut être…
