Disclaimer : Rien d'Harry Potter ne m'appartient, si c'était le cas je serai une femme, je serai plus âgé et bien plus riche. Cette fanfiction est une œuvre originale de White Squirrel du nom de 'The Accidental Animagus' (/9863146/). Merci à lui de me permettre de traduire ses textes!
Les reviews sont très appréciées mais ne sont bien sûr pas obligatoires.
T/N: Dites-moi, vous connaissez le Langage des Fleurs? Depuis que j'ai découvert la signification des questions de Rogue lors de sa première rencontre avec Harry, chaque fois que je lis une fanfic et qu'il y a une description de bouquets ou de fleurs, je vais chercher leur sens. Il y a parfois des sens bien cachés par les écrivains les plus malins!
Le Daily Prophet
Mardi 3 Septembre 1991
LE SURVIVANT ELEVE PAR DES MOLDUS!
Par Rita Skeeter
Après des semaines de conjectures, le Daily Prophet peut confirmer qu'Harry Potter, le Survivant et Vainqueur de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom a, en fait, été élevé par une famille moldue. Cela a été confirmé ce Dimanche lorsque, d'après un certain nombre de lettres reçues par des parents d'élèves de Poudlard, Potter est arrivé à Poudlard en compagnie de sa sœur adoptive se trouvant dans son année, une sorcière d'origines moldues du nom d'Hermione Granger. Cette sœur est supposée être la même jeune fille ayant été vue accompagnant Potter lors de ses deux visites sur le Chemin de Traverse durant l'été. Potter et Granger ont tous deux étaient répartis à Gryffondor, la même Maison que feux les parents biologiques de Potter.
Mais cela n'est pas l'histoire complète. D'après des témoignages, Potter lui-même a affirmé avoir été élevé par des proches de sa mère Née-Moldue durant plusieurs années avant d'être adoptés par sa famille actuelle. Pourquoi le Président Sorcier Albus Dumbledore, qui s'est lui-même nommé tuteur magique du garçon, le retirerait de la famille la plus proche qu'il lui restait pour le placer avec les parents du premier enfant d'origine moldue de son âge est peu clair, et ne fait qu'ajouter aux inquiétudes concernant son contrôle sur Potter.
Parler avec certaines relations de Potter, qu'elles soient magiques ou moldues, pourrait apporter un éclaircissement nécessaire sur cette situation. Cependant, les adultes se tenant aux côtés du Survivant continuent à garder le monde des sorciers dans l'obscurité quant à son sauveur. Les fonctionnaires du Ministère et Dumbledore refusent tous de répondre à quelque question que ce soit sur Potter, et le bureau de sa mandataire, Andromeda Tonks, a aussi refusé tout commentaire.
Plusieurs investigations au sein du système légal moldu ont également échoué à apporter des résultats, les dossiers sur Potter ayant été scellés sous l'Acte de l'Enfance et de la Jeunesse (1), qui protège l'identité des enfants moldus lors de procédures judiciaires. Sous la Loi actuelle, le Ministère respecte cela et tout autre Code moldu.
(1) "Children and Young Persons Act" : Après une rapide recherche, il s'agit véritablement d'une loi britannique sur la protection de l'Enfance et de la Jeunesse dont les prémices ont été mises en place en 1933 et ayant été mise à jour encore aujourd'hui.
Mary MacDonald, une camarade de chambre de la mère d'Harry Potter, Lily Potter, née Evans, à Poudlard affirme que la sœur moldu de la défunte Mme Potter avait pour nom Pétunia, mais ne se souvenait pas quoi que ce soit d'autre à son sujet. Les recherches d'archives pour une Pétunia Evans ou des Granger correspondant à la description de la famille adoptive de Potter n'ont donné aucun résultat.
Les réactions à cette nouvelle ont été mitigées. Le membre du Magenmagot Libéral et ami de longue date d'Albus Dumbledore, Elphias Doge, avait ceci à dire: "Non, je ne sais pas où se trouvait le garçon, mais qu'y a-t-il de mal avec le fait d'être élevé par des moldus? De nombreux Nés-Moldus réussissent très bien dans ce pays." Cependant, d'autres ne sont pas aussi optimistes. Le membre du Magenmagot Conservateur Robert Jugson II disait, "Enfin, cela soulève sans aucun doute des inquiétudes si le Sauveur du Monde Magique n'a même pas été élevé au sein du monde magique. Selon moi, il existe un fossé culturel que les Nés-Moldus ne sont jamais complètement capables de franchir, et cela pourrait causer des problèmes si M. Potter devait choisir de prendre son siège familial au Magenmagot. Mais malheureusement, cela n'est juste que l'une des nombreuses erreurs de Dumbledore depuis sa nomination au poste de Président Sorcier."
Nous autres au Daily Prophet continuons à demander à ce que ceux ayant géré le dossier de M. Potter rendent des comptes. Comment s'est-il retrouvé dans sa situation actuelle? Quels plans Albus Dumbledore cherche-t-il à accomplir au travers de M. Potter? Notre propre enquête quant à ces points est en cours.
"Sérieusement?" gémit Harry. "Elle donne l'impression que je voulais rester avec mes proches?"
"Hé bien, elle ne peut pas vraiment savoir ce qu'il en est," dit Hermione, prenant une bouchée de son toast. "Nous n'avons dit à personne la véritable histoire."
"Peut-être que je devrais leur écrire une réponse, par contre."
"Non, Harry. Souviens-toi de ce qu'a dit Cousine Andi. Laisse-la juste s'en occuper. Elle nous enverra une lettre si elle a besoin d'aide."
"D'accord," grommela-t-il.
Harry eut bien droit à quelques questions sur l'article ce jour-là, auxquelles il répondit (honnêtement) que son adoption avait été approuvée par tous les partis concernés, y compris lui-même, et qu'il était très heureux avec sa famille actuelle. Et qu'il n'avait pas connaissance de plans pour lesquels Dumbledore l'utiliserait. Et, non, il n'allait très certainement pas leur dire où il vivait.
Ils avaient Sortilèges ce matin-là avec les Serdaigles. D'après la description de Cousine Dora, ils avaient une image du Professeur Flitwick comme étant un petit homme excitable avec une inclinaison pour le théâtral, et il ne les déçut pas. Lorsqu'il atteignit le nom d'Harry durant l'appel, il laissa entendre un couinement excité et tomba à la renverse derrière son bureau.
"Je vous prie de m'excuser, M. Potter," dit-il d'une voix tremblante en remontant d'un bond sur son tas de livres. "J'ai cru revoir votre père assis ici pendant un instant. Voyons, alors, où en étais-je…? Ah, oui, Dean Thomas?"
"Présent…"
Flitwick commença par une leçon sur la théorie générale des Sortilèges et pourquoi chaque élément de l'incantation – les mots, le rythme, l'inflexion et le mouvement de baguette – était important. Vers la fin du cours, il leur apprit le Sortilège Allume-Baguette, qui était probablement le sortilège le plus simple connu (en fonction de si l'on comptait son contre-sortilège séparément). Le mouvement de baguette était un simple abaissement, et l'incantation n'était que de deux syllabes: "Lumos."
Tout comme en Métamorphose, la majorité de la classe, qui n'était pas habituée à essayer de ressentir ou de contrôler sa magie, eut des difficultés à produire des résultats. Quelques Serdaigles le réussirent du premier coup, mais certains, comme Neville, ne parvenaient pas à produire la moindre lumière. D'autres produisaient de la lumière pendant quelques secondes avant qu'elle ne s'éteigne, ou alors elle était de la mauvaise couleur, ou dans le cas de Ron Weasley, celle-ci était accompagnée d'un agaçant vrombissement. Harry et Hermione, cependant, semblaient avoir le problème inverse.
Harry fit le mouvement de sa baguette et dit, "Lumos". Il y eut une lumière brillante, mais sous la forme d'un bref flash suivit d'un bruit sourd, comme celui d'une ampoule grillant.
"Huh, c'était bizarre," dit-il.
"Je me demande pourquoi ça a fait ça," dit Hermione.
"Je ne sais pas. Et si tu essayais aussi?"
"Okay." Hermione reproduisit le mouvement avec sa propre baguette. "Lumos." Il y eut un craquement retentissant, comme celui d'un fouet, et un flash encore plus lumineux, tel le flash puissant d'un appareil photo, ce qui éblouit le reste de la pièce.
"Bigre," couina le Professeur Flitwick.
"Trop de puissance, peut-être?" suggéra Harry.
"Peut-être." Hermione essaya encore, faisant un mouvement léger de sa baguette et essayant d'envoyer moins de puissance à travers elle. Elle créa un flash plus faible, comme celui d'Harry, mais cela restait un flash.
Ils essayèrent tous les deux quelques fois supplémentaires, avec des résultats similaires, et finalement, le Professeur Flitwick dit, "M. Potter, Mlle Granger, restez à la fin du cours s'il vous plaît. J'aimerai vous parler en privé."
"Bien sûr, Professeur," dit Harry. Hermione paraissait abattue. Comment pouvaient-ils déjà avoir un tel retard alors que ce n'était que le deuxième jour?
La majorité des autres élèves étaient parvenus à lancer le sort avant la fin du cours, mais Harry et Hermione ne semblaient pas pouvoir y parvenir. Ils attendirent que tout le monde soit sorti puis s'approchèrent du bureau du Professeur.
A leur surprise, Flitwick descendit d'un bond de son tas de livres et s'assis sur le rebord avant de son bureau, faisant légèrement balancer ses jambes. "Alors, depuis combien de temps pratiquez-vous tous les deux la magie sans baguette?" demanda-t-il sur le ton de la conversation.
Harry et Hermione échangèrent un regard nerveux. "C-Comment avez-vous deviné, Professeur?" demanda Harry.
"Le Professeur McGonagall m'en a informé, bien sûr," dit-il. "Mais cela était aussi évident compte tenu de vos réactions au Sortilège Allume-Baguette. Vous n'êtes pas les premiers élèves à arriver dans ma classe avec un talent pour la magie sans baguette. En fait, votre mère, M. Potter, était assez douée en cela. Alors, dites-moi, combien de temps?"
"Nous avons commencé à apprendre il y a environ quatre ans, Professeur," dit Hermione.
Les sourcils broussailleux de Flitwick se haussèrent à cela. "Vraiment? Quels sorts avez-vous essayés?"
"Hé bien, nous réussissons le mieux avec la lévitation," dit Harry.
"Ah, et puis-je voir cela, dans ce cas?"
"Je suppose." Ils regardèrent autour d'eux, et Hermione donna un petit coup de coude à Harry et pointa une pile de livres relativement petits. Ils firent chacun un geste de la main dans leur direction, et les deux livres du dessus se mirent à flotter.
"Oh, bravo!" s'écria Flitwick, applaudissant de ses petites mains. "Splendide! Je n'ai plus vu personne faire cela sans entraînement depuis bien longtemps." Puis il sembla se souvenir de quelque chose. "Avez-vous, par hasard, aidé une certaine Nymphadora Tonks pour son projet d'ASPIC en Sortilèges?"
Harry eut un large sourire. "Nous lui avons peut-être donné quelques tuyaux."
Flitwick lui retourna son sourire, ce qui était un peu intimidant, considérant qu'il était en partie Gobelin et un ancien champion de duel, en plus de ça. "Bien, alors," dit-il, repassant aux choses sérieuses, "la difficulté que vous rencontrez avec vos Lumos est le même problème que j'ai pu voir chez chaque élève doué en magie sans baguette auxquels j'ai enseigné."
"Vraiment?" dit Harry. "Je pensais que nous utilisions trop de puissance, mais – "
"Non, ce n'est tout à fait exact. La difficulté est due au fait que vous être devenus habitués à contrôler votre magie sans utiliser de baguette, ce qui est un excellent talent, mais j'ai découvert que la plupart des gens n'ont pas la patience de l'apprendre. Nous utilisons des baguettes parce qu'elles concentrent notre magie et lui permettent de s'écouler plus librement, rendant plus aisé l'apprentissage de nouveaux sorts. Le problème que vous rencontrez n'est pas que vous utilisiez trop d'énergie, mais que, avec le flot plus libre que permet la baguette, vous la relâchez trop rapidement."
"Comme un court-circuit?" intervint Hermione.
Flitwick eut un temps d'arrêt. "Je ne suis pas familier avec ce terme."
"Oh… hé bien, il y a une chose assez similaire avec l'électricité… En fait, Professeur, nous avons d'ailleurs fait exploser un bon nombre d'ampoules électriques en essayant de les faire s'allumer lorsque nous avons commencé au début," dit-elle penaudement.
"Bien sûr," dit Flitwick. "C'est le même principe. Il vous aurait fallu apprendre suffisamment de contrôle pour atténuer la libération d'énergie de la magie accidentelle et atteindre une magie sans baguette contrôlée. La plupart des gens n'apprennent juste jamais à faire appel à tant de puissance à volonté, mais vous nécessiterez de raffiner encore plus ce contrôle pour incanter avec une baguette. Cela ne prend qu'un filet de magie pour lancer un Lumos. Pourquoi n'essaieriez-vous pas de lancer le sort à nouveau, et cette fois, concentrez-vous sur le fait de libérer l'énergie plus lentement que d'habitude."
"D'accord, Professeur," dit Harry. Il tira sa baguette, mais garda son bras aussi détendu que possible, se concentrant pour laisser la chaude sensation de la magie s'écouler naturellement dans le cœur en plume de phénix magiquement conducteur plutôt que d'essayer de la forcer au travers. Il fit un petit geste et chuchota, "Lumos".
Le bout de sa baguette brilla d'une douce lumière jaunâtre qui resta constante même lorsqu'il l'agita. Il éclata de rire lorsqu'il vit que le sortilège fonctionnait enfin.
Voyant le succès de son frère, Hermione plissa le front en concentration et répéta son succès, réussissant à lancer un Lumos stable elle-même.
"Excellent!" s'écria le Professeur Flitwick. "Cinq points pour Gryffondor."
Harry et Hermione rayonnèrent à ses félicitations, mais puisqu'ils avaient été distraits par autre chose, ils perdirent tous les deux rapidement le contrôle. A quelques instants l'un de l'autre, leurs lumières forcirent et puis disparurent avec un flash.
"Oh… enfin, bien sûr, vous aurez besoin d'un peu plus d'entraînement pour cela," dit Flitwick. "Maintenant, vous n'aurez probablement pas ce problème en Métamorphose, puisque vous y apprenez à modeler votre magie. Mais en Sortilèges, où vous devez incanter votre magie, vous aurez besoin d'apprendre à maintenir votre contrôle et à passer rapidement d'un style à l'autre. Vous connaissez déjà les principes pour faire cela, alors continuez juste à vous entraîner ainsi, et venez me voir si vous rencontrez d'autres problèmes. Je suis sûr que vous rattraperez ce retard en un rien de temps."
"Oui, Professeur," dirent les enfants à l'unisson.
"Bien, je pense que vous feriez mieux de vous dépêchez de vous rendre au déjeuner. A bientôt."
Ils hochèrent la tête dans sa direction et quittèrent la salle de classe. Filius Flitwick sourit avec nostalgie tandis qu'il se souvenait comment il avait aidé une certaine Lily Evans avec ce même problème, et comment elle avait fini par devenir l'une de ses meilleurs élèves. Oui, songea-t-il, ces deux-là seraient un plaisir à avoir en cours.
"Deux autres enfants animagi?" répéta le Professeur McGonagall sous le choc. "En êtes-vous absolument certain, M. Potter?"
Harry et Hermione étaient arrivés dans la Salle de Métamorphose tôt le Mercredi matin pour pouvoir trouver leur professeur seule. Maintenant qu'ils avaient pu aller à tous leurs cours une fois, à l'exception d'Astronomie et de Potions, ils avaient eu un peu plus de temps pour penser à d'autres problèmes. Cependant, le Professeur McGonagall songeait de son côté qu'il était bien trop tôt pour ce genre d'informations.
"C'est ce qu'a dit le Chapeau," répondit Harry. "Est-ce que vous savez quelque chose à leur sujet?"
"Non, je crains que non. Je pensais cela complètement impossible avant de vous rencontrer. Le Choixpeau vous a-t-il dit autre chose?"
"Seulement que 'des indices sont peut-être encore à portée'. Nous espérions que vous pourriez nous aider à trouver de qui il s'agit, Professeur."
Hermione intervint: "Nous pensions que nous pourrions essayer de chercher des animagi célèbres de l'histoire et chercher des informations sur leurs vies, mais…"
"Mais les archives sont assez incomplètes pour l'époque précédant la fondation du Ministère," termina McGonagall pour elle. "Et cela sans compter ceux ne s'étant jamais fait enregistrés." Et elle en connaissait deux d'entre eux qui avaient été proches d'Harry Potter. "Cela resterait un bon début, cependant… et vous voudrez peut-être étendre vos recherches aux proches d'animagi connus," dit-elle prudemment. "Il est cru par certains qu'une aptitude pour ce talent peut être de famille."
"Vraiment…?" dit Hermione, son esprit analysant déjà clairement les possibilités. "Cela pourrait nous être très utile. Merci, Professeur."
"Mais je vous en prie, Mlle Granger. Y avait-il quelque chose d'autre?"
"Hé bien…" Hermione jeta un coup d'œil à Harry et puis s'approcha un peu plus du bureau de McGonagall. Baissant la voix jusqu'à ce qu'elle ne soit plus qu'un murmure, elle dit, "Si je puis me permettre, Professeur, vous avez un jour dit que vous seriez prête à envisager d'apprendre à un élève la transformation en animagus s'il avait une très bonne raison…"
McGonagall ouvrit la bouche et la referma presque aussitôt, se creusant la cervelle pour retrouver un souvenir de quand elle aurait pu dire une telle chose. Cela lui revint vaguement – sa toute première rencontre avec Harry, qui semblait à présent cacher son envie de ricaner. Comptez sur Hermione Granger pour se souvenir d'une conversation qu'elle avait eue six ans plus tôt, se dit-elle.
"C'est juste que nos parents veulent que nous soyons préparés au mieux," ajouta Hermione.
McGonagall doutait que Dan et Emma aient été consultés à propos de ce genre de "préparation", mais bien qu'Hermione n'ait pas eu complètement tort quant à son opinion sur le sujet, ce n'état pas le moment. "Mlle Granger," dit-elle, essayant de parler calmement, "il ne s'agit que de votre deuxième leçon de Métamorphose. Lorsque nous passerons à la métamorphose de sujets vivants en cours, vous commencerez à comprendre la difficulté de ce que vous demandez."
"Je comprends, madame," dit-elle, clairement déçue, mais à ce moment-là, ils entendirent les bruits de pas des autres élèves qui approchaient et ils retournèrent rapidement à leurs places.
Le Professeur McGonagall se leva de derrière son bureau et soupira intérieurement, essayant de se comporter comme si tout était normal et de se concentrer sur le fait qu'elle devait toujours enseigner aujourd'hui. Mais après tout, quand les choses étaient-elles jamais normales autour d'Harry Potter? Ou, commençait-elle à penser, autour d'Hermione Granger?
Le déjeuner était le repas ayant le taux de présence le plus sporadique à Poudlard, avec beaucoup de personnes décidant juste de passer brièvement dans la Grande Salle pour prendre une bouchée rapide plutôt que de rester l'heure entière. Cela en faisait un moment idéal pour discuter plus en détails certains sujets qui, bien que n'étant pas secrets, étaient relativement personnels, et quelque chose qu'Harry et Hermione ne voulaient pas faire connaître à trop de monde pour le moment.
"On devrait vraiment trouver un endroit pour notre entraînement de karaté," dit Hermione par-dessus leurs sandwichs. "Il faut qu'on reste en forme."
"Je suppose," répondit son frère, "mais on ne prend plus de cours maintenant, et on a déjà beaucoup de devoirs."
Elle leva les yeux au ciel. Peut-être qu'il trouvait que c'était beaucoup. "Peut-être juste une demi-heure avant le diner chaque jour pour répéter nos formes," dit-elle.
"Bon, okay, mais il faut qu'on trouve un endroit isolé. On veut pas attirer trop d'attention."
"Je sais. Le couloir qui va vers la Tour Nord ne semble pas être très utilisé, et il est près de nos dortoirs. On devrait aller jeter un coup d'œil après Botanique."
"Ça marche," approuva Harry. Il aurait dû se douter que sa sœur avait déjà tout planifié.
Après la fin des cours cet après-midi-là, deux jeunes Gryffondors s'aventurèrent du côté du septième étage, près de leurs dortoirs, pour s'assurer qu'ils ne rataient aucunes portes ou couloirs cachés. Le couloir entre la Tour de Gryffondor et la Tour Nord était poussiéreux et clairement à l'abandon. Le truc le plus proche aux alentours était l'escalier qui menait en bas, vers l'Infirmerie. Cela semblait être la zone la plus obscure qu'ils pouvaient trouver sans se rendre loin de l'autre côté du château, dans les corridors inutilisés qui s'étendaient après la bibliothèque.
C'était là que les deux enfants, portant toujours leurs robes d'école, commencèrent à répéter des mouvements de combat rarement vus dans le monde des sorciers, à l'exception de l'Extrême Orient. Les robes d'école n'étaient pas aussi pratiques pour ça que leurs gis de karaté, mais elles étaient moins voyantes, et elles permettaient aussi de se rapprochaient d'un véritable scénario d'urgence – bien que, il est, un vrai scénario d'urgence aurait probablement impliqué des baguettes.
Bien sûr, l'entraînement de karaté n'était pas exactement silencieux, même s'ils gardaient le bruit à un niveau plus bas que d'habitude, il était sûr qu'ils attireraient un minimum d'attention. Et sans surprise, alors qu'ils s'entraînaient, une femme avec une crinière de cheveux bruns frisés encore plus broussailleux que ceux d'Hermione et avec d'épaisses lunettes qui la faisait ressembler à un gigantesque insecte entra dans le couloir depuis le côté de la Tour Nord, mélangeant apparemment un paquet de cartes. "Hmm…" marmonna-t-elle d'une voix tremblante, "Deux d'Epée, Force, As d'Epée, Chevalier d'Epée, la Lune, la Tour, et… la Mort inversée? Deux puissants guerriers qui mèneront à la victoire, l'un avec un grand secret, qui échappera à un destin tragique qui semblait assuré? Voyons, c'est complètement ridicule." (2)
(2) Je ne connais rien au Tarot, donc j'espère ne pas avoir fait d'erreurs sur les noms des cartes (même si je suis allé chercher un peu)
C'est alors qu'elle entendit le bruit: le piétinement rythmique de pieds et les kiais synchronisés. Et elle leva les yeux et vit la chose la plus étrange qu'elle ait vu depuis longtemps: deux enfants de onze ans, l'un d'eux célèbre pour avoir vaincu le sorcier noir le plus craint de son ère, frappant brutalement du poing et du pied des ennemis invisibles avec une synchronisation quasi-parfaite.
Avant qu'ils aient eu le temps de la remarquer, Sybille Trelawney fit demi-tour et retourna vers sa tour. "Trop de sherry," murmura-t-elle.
Juste quelques minutes plus tard, un jeune garçon à la peau noire avec un carnet à dessin à la main entendit lui aussi le bruit alors qu'il arrivait depuis l'autre côté.
Harry le vit passer le coin et s'arrêta net pour lui faire face.
"Hi-yah!" tonna sa sœur tout en continuant.
"Hermione!"
Elle s'arrêta et se tourna. "Oh, salut, Dean," dit-elle lorsqu'elle vit le nouveau venu.
Dean Thomas, ayant été majoritairement élevé parmi les moldus, n'étaient pas vraiment aveuglé par l'histoire du Survivant, mais il savait reconnaître des capacités impressionnantes quand il en voyait. "Wow, vous faites du karaté?"
Harry et Hermione échangèrent un regard. Hermione haussa les épaules. Ça finirait de toute façon par se savoir.
"Uh, ouais," dit Harry. "Le Professeur Dumbledore a dit que ce serait une bonne préparation pour faire du duel plus tard."
"Cool. Hé, est-ce que ça vous dérange si je vous dessine? Je cherchais justement quelque chose à dessiner dans le château."
"Heu… je suppose que non. Hermione?"
"Hem, pourquoi pas, vas-y."
Ils retournèrent à leurs katas tandis que Dean s'appuyait contre le mur et commençait à ses esquisses, bien qu'il ait été un peu distrait en voyant à quel point la paire était avancée. Ce fut vingt minutes plus tard que, transpirant et hors d'haleine, mais d'excellente humeur, ils terminèrent pour voir son œuvre.
"Dean, c'est vraiment bon," dit Hermione. Il avait su les capturer dans une pose en action, au beau milieu d'une puissante frappe en avant, avec une expression victorieuse sur le visage. Ils étaient sûrs que l'esquisse n'était pas à échelle, mais de l'avis de Dean, ce n'était pas de beaucoup.
"Merci," dit-il. "Vous m'avez donné pas mal de matière à travailler. Est-ce que vous êtes tous les deux, genre, de vraies ceintures noires ou quelque chose?"
"Uh-huh," répondit Harry avec désinvolture.
"Enfin, techniquement, ce sont des rangs junior," rectifia Hermione. "On ne pourrait probablement pas encore affronter un adulte entraîné, mais on a appris toutes les mêmes techniques qu'eux."
"Dément! Est-ce que vous le voulez?" demanda-t-il, détachant le dessin. "Je peux toujours en dessiner d'autres."
"Bien sûr, merci," dit Harry. Maman et Papa aimeraient sûrement voir ça, songea-t-il, et probablement mieux que si cela se retrouvait déjà dans un journal.
D'ici le Vendredi matin, les murmures avaient commencé à circuler dans l'école quant aux "entraînement de duel moldu" du duo lors des fins d'après-midi, mais ils furent surpris et soulagés de découvrir que cela ne prenait pas trop d'ampleur. Un mot rapide avec Seamus Finnigan, qui l'avait appris par Dean, leur expliqua pourquoi.
"Hé bien, tu es Harry Potter," dit le garçon Irlandais. "C'est sûr que tu suis un entraînement spécial."
Harry fut un peu perturbé par cela. Apparemment, ce qui avait été un talent surprenant à l'âge de six ans – ou même à l'âge de neuf ans en fait, bien que Cousine Dora avait surtout été impressionnée par le cassage de planches – devenait plus ou moins attendu à l'âge de onze ans, du moins si vous étiez le Survivant.
Dans tous les cas, ce matin-là, Harry et Hermione furent surpris pour une raison différente lorsqu'Hedwige leur amena une lettre en plus de leur journal du matin. Hermione ouvrit l'enveloppe et, avec difficulté, déchiffra la note griffonnée:
Chers Harry et Hermione,
Désolé de ne pas avoir eu l'occasion de plus discuter avec vous à la Fête d'Accueil. Je pensais que vous voudriez peut-être en entendre plus sur les parents d'Harry, et je veux tout entendre sur votre première semaine. Je sais que vous avez la majorité des Vendredis après-midi de libres, alors pourquoi ne pas passer prendre une tasse de thé vers trois heures? Envoyez une réponse avec Hedwige.
Hagrid
"C'est gentil de sa part," dit Hermione. "On devrait vraiment aller le voir."
"Ouais, et lui au moins veut bien m'appeler 'Harry'," répondit Harry. Il prit la note et écrivit rapidement sur le verso, Merci pour la proposition. Nous vous verrons à trois heures. Harry et Hermione. "Ramène ça à Hagrid, s'il te plaît," dit-il à Hedwige, lui donnant la note. Elle s'envola et fila hors du Réfectoire.
Mais malheureusement pour eux, avant qu'ils puissent aller voir Hagrid, il leur fallait survivre à un cours de Potions en double avec les Serpentards. Hermione et Harry, et tous les Gryffondors, en fait, étaient en haut état d'alerte lorsqu'ils entrèrent dans le cachot. Si le Professeur Rogue essayait d'établir une atmosphère intimidante, il avait certainement réussi. Il faisait froid et il régnait une odeur de moisi. Les murs étaient de pierre sombre sans les ornements des formes sculptées dans le reste du château, mais étaient bordés partout par des animaux et morceaux d'animaux flottant dans des bocaux de formol.
Severus Rogue, ancien Mangemort, expert en Magie Noire, et Maître des Potions renommé, fit son entrée dans la salle de classe tel un fantôme vêtu de noir à précisément dix heures et se pencha au-dessus de son bureau pour faire l'appel. Il marqua un temps d'arrêt lorsqu'il arriva au nom d'Harry.
"Ah oui. Harry Potter. Notre nouvelle... célébrité."
Ce n'était probablement pas bon signe.
Drago Malfoy et ses amis, Crabbe et Goyle, ricanèrent en se cachant derrière leurs mains. Ils étaient suffisamment intelligents pour ne pas trop s'antagoniser Harry Potter eux-mêmes, mais si les rumeurs étaient vraies, ils étaient sur le point de voir un vrai feu d'artifice de la part de quelqu'un qui pouvait s'en tirer impunément.
Rogue fixa la classe de ses yeux noirs perçants, et commença à parler d'une voix basse, mais effroyablement menaçante:
"Vous êtes ici pour apprendre la science subtile et l'art rigoureux de la préparation des potions," commença-t-il. Sa voix était à peine plus élevée qu'un murmure, mais on entendait distinctement chaque mot. Tout comme le professeur McGonagall, Rogue avait le don de maintenir sans effort le silence dans une classe. "Ici, on ne s'amuse pas à agiter des baguettes magiques, je m'attends donc à ce que vous ne compreniez pas grand-chose à la beauté d'un chaudron qui bouillonne doucement en laissant échapper des volutes scintillantes, ni à la délicatesse d'un liquide qui s'insinue dans les veines d'un homme pour ensorceler peu à peu son esprit et lui emprisonner les sens... Je pourrais vous apprendre à mettre la gloire en bouteille, à distiller la grandeur, et même à enfermer la mort dans un flacon – si vous étiez autre chose qu'une de ces bandes de cornichons à qui je dispense habituellement mes cours."
La classe resta silencieuse après qu'il eut fini. Harry et Hermione échangèrent un regard entendu. Cela ressemblait beaucoup à ce que Cousine Dora leur avait décrit.
Rogue s'était mis à le fixer, maintenant. Instinctivement, il le fixa intensément en retour.
"Potter ! dit soudain Rogue. "Qu'est-ce que j'obtiens quand j'ajoute de la racine d'asphodèle en poudre à une infusion d'armoise?"
Harry avait une vague idée de ce qu'étaient ces plantes, ayant parcouru Mille herbes et champignons magiques. Il avait lu Potions et philtres magiques plus attentivement, mais ne se souvenait pas avoir vu cette combinaison. Peut-être que cela y était, néanmoins, puisque la main d'Hermione s'était tout de suite levée.
Harry jeta un coup d'œil sceptique à sa sœur. De l'autre côté de la pièce, il remarqua par hasard que Drago Malfoy affichait maintenant un air surpris. Il décida d'ignorer cela pour l'instant et regarda Rogue dans les yeux. Essayant de répondre calmement, il dit, "Je ne sais pas, monsieur."
Rogue continua à le fixer en une opposition qui aurait rivalisé celle d'un chat en colère, et ses lèvres se courbèrent en un sourire méprisant.
"Apparemment, la célébrité n'est pas tout dans la vie."
Il ignora la main levée d'Hermione
"Essayons encore une fois, Potter. Où iriez-vous si je vous demandais de me rapporter un bézoard?"
Hermione leva sa main encore plus haut, mais Harry connaissait la réponse de celle-ci. Cousine Andi avait donné à Harry et Hermione chacun un bézoard et leur avait intimé de toujours les avoir sur eux, "juste au cas où" – apparemment, il s'agissait de quelque chose que beaucoup de membres de Nobles Familles faisaient. "Dans l'estomac d'une chèvre, monsieur," dit-il, "bien que dans le cas d'un véritable empoisonnement, je pense qu'il serait plus rapide de chercher dans les placards ici."
Les autres Gryffondors gloussèrent à cela, mais Rogue n'était pas amusé.
"Un point en moins pour Gryffondor pour votre impertinence, Potter," dit-il, "et peut-être pourrez-vous aussi me dire la différence entre nectar et hydromel." (3)
(3) Le terme utilisé ici pour hydromel est "honeywater", alors que le terme courant est "mead". J'ai été cherché et est trouvé des recettes de potions où 'honeywater' est traduit par 'hydromel' donc je l'ai gardé. Mais je ne suis pas sûr que cela désigne la boisson alcoolisé mais juste du miel dilué dans de l'eau.
Hermione commença à lever sa main encore une fois, mais Harry tendit le bras et la força à la baisser. "Je… pense qu'il s'agit de la même chose, monsieur," dit-il.
"Hmm… correct," grommela Rogue, détournant finalement le regard pour masquer un léger soupçon de surprise. "Bien sûr, si le miel est correctement dilué. Bien, je suppose que vos connaissances sont… adéquates… pour un novice, Potter. Et pour votre information, Potter, sachez que le mélange d'asphodèle et d'armoise donne un somnifère si puissant qu'on l'appelle la Goutte du Mort vivant. Alors ? Qu'est-ce que vous attendez pour prendre note?"
Il y eut un soudain bruissement de plumes et de parchemins. Harry cligna des yeux et regarda à nouveau vers les Serpentards et vit que Malfoy et ses deux sbires avaient maintenant l'air assez agacés.
Le cours de Potions se passa en fait mieux que ce qu'ils avaient espéré, probablement parce qu'ils savaient à quoi s'attendre. Rogue n'était pas vraiment dans les explications, préférant juste se déplacer et observer tandis qu'ils travaillaient sur la préparation de leur Potion pour Soigner les Furoncles, critiquant, bien sûr, les Gryffondors à la moindre chance qu'il avait. Avec Harry et Hermione travaillant ensemble, cependant, il n'y avait pas grand-chose qu'il pouvait trouver à redire, bien qu'il ne les ait certainement pas complimentés non plus, ni personne, en fait, mis à part Malfoy.
Enfin, il n'y avait pas trop de problèmes jusqu'à ce que…
"Hé, attend, est-ce que ça dit d'ajouter des épines de porc-épic maintenant…?"
CRAC!
Derrière Harry et Hermione, le chaudron de Neville et Ron fondit, éclaboussant Neville de potion inachevée et lui causant un accès de douloureux furoncles. Rogue retira un point à Ron pour ne pas avoir remarqué l'erreur plus tôt et les envoya à l'Infirmerie.
Heureusement, ce fut le pire qui se produisit durant la leçon. Quand Harry et Hermione rendirent leur échantillon à la fin du cours, Rogue l'examina et les informa, bien qu'avec peu d'enthousiasme, qu'ils recevraient un E pour celle-ci.
Les cours se finissaient à deux heures le Vendredi, alors Harry suggéra qu'ils aillent voir comment allait Neville à l'Infirmerie avant de sortir visiter Hagrid. Par coïncidence, il était juste sur le point de sortir.
"Oui, heu, je suppose que ce n'était pas trop grave puisque c'était une potion de bas niveau," leur dit-il. "Celles plus compliquées peuvent être vraiment terribles si elles se retrouvent sur vous alors qu'elle ne sont pas finies."
"C'est dommage que personne ne fasse jamais rien à propos de Rogue," se plaignit Hermione. "Il était vraiment injuste contre vous deux." Neville hocha la tête en assentiment.
"Je n'ai pas trouvé qu'il soit si injuste envers moi," dit Harry.
"Quoi? Avec toutes ces questions qu'il t'a posé," s'indigna Hermione.
"Hé bien, ouais, mais il ne m'a pris qu'un point. J'avais peur qu'il soit bien pire."
"Harry, j'ai cherché. La Goutte du Mort Vivant est une potion de niveau ASPIC. Il est impossible qu'il se soit attendu à ce que tu le saches."
"Mais tu le savais," dit Harry avec un sourire en coin.
Sa sœur croisa les bras avec un soupir.
"Mais c'est ce qui est bizarre…" poursuivit-il. "Mione, est-ce que tu te souviens des fleurs chez Cousine Andi?"
Elle se souvenait. Les Granger les avaient remarquées dès l'instant où ils avaient passé la porte.
Le salon de la maison des Tonks était plus richement décoré que le salon des Granger, avec de délicates petites tables, des plantes en pot et des fournitures plus sophistiquées. Les Granger avaient l'argent pour l'égaler s'ils le voulaient, mais avec de jeunes enfants dans la maison, ça ne valait pas le coup. Dans un coin, ils pouvaient voir un arrangement particulièrement élaboré de fleurs jaunes, violettes et blanches dans un vase.
"Ce sont de magnifiques fleurs," remarqua Emma.
"Merci," dit Andi. "C'est en fait mon patron, Hippocrates Smethwyck, qui les a envoyées. Elles sont un compliment pour ma lettre de réponse à Rita Skeeter dans le Prophet."
"Vraiment?"
"Oui, dans le Langage des Fleurs."
"Je suis désolé, je ne l'ai jamais appris."
"Même dans le monde des sorciers, peu le font de nos jours, mis à part les vieilles familles, mais des amis au sein du Magenmagot l'utilise toujours pour se transmettre des messages. Vous voyez ici?" elle pointa certaines fleurs. "Tournesol et Epilobes: 'J'admire votre courage'. Saponaire et Marjolaine: 'pour s'opposer aux idées fausses'. Aster double: 'je partage vos sentiments', et l'Aconit est pour la misanthropie – ensemble, elles veulent basiquement dire, 'je ne l'aime pas non plus'. Et puis Sauge et Salicaire est notre petite signature personnelle – c'est pour la santé et la prétention parce que nous sommes tous les deux à la fois soigneurs et politiciens en même temps." (4) Emma rit à cela.
(4) Alors, certains noms de fleurs m'étaient inconnus autant en anglais qu'en français et j'ai eu du mal à les trouver: "willowherb" que j'ai traduit par 'épilobe' et "goldenrain" par 'saponaire' (initialement 'fleur de savonnier', merci TigerSSS pour m'avoir pointer ce nom!). Les autres étaient plus faciles à retrouver, mais en cherchant leurs significations en langage des fleurs (quand je les trouvais), elles ne correspondaient pas forcément… Après quelques recherches supplémentaires, je pense que le Langage des Fleurs utilisé ici est le Langage des Fleurs Victorien, qui a donc des particularités difficilement trouvables (surtout en français).
"Wow, on peut dire tout ça juste avec des fleurs?" s'étonna Hermione.
"Mm-hmm. Je dois avoir un livre sur ça quelque part par ici. C'était très populaire à l'époque Victorienne."
"Oui," dit Hermione, s'arrachant à ses réminiscences. "Mais qu'est-ce que ça a à voir avec la situation présente?"
"Hé bien… j'ai vu l'expression de Malfoy lorsque Rogue m'a posé la première question. Il avait l'air surpris, comme si Rogue avait fait quelque chose d'inattendu. Je pense qu'il pourrait y avoir eu une sorte de message caché derrière la question."
"Mais pourquoi ferait-il ça? Je pense qu'il te posait juste une question difficile pour te tourner en dérision," insista-t-elle.
"Je ne sais pas… Neville, est-ce que tu connais le Langage des Fleurs?"
"Un peu," dit le garçon au visage rond. "Je devrai sûrement l'apprendre un peu mieux, je fais beaucoup de jardinage."
"Est-ce que tu sais ce que l'asphodèle et l'armoise veulent dire?"
"Non, désolé. Votre cousine le saura probablement."
"Ouais. Mione, est-ce que tu avais pris le temps de lire ce livre de Cousine Andi?"
"N-non," dit-elle, embarrassée. "Je n'ai pas eu le temps avec tous les autres livres… mais je crois que l'armoise signifie 'amertume'. Je suis pratiquement sûre que c'est dans la Bible… Harry, c'était peut-être une insulte si c'est bien ça."
"Hmm, peut-être," admit Harry. "Je suppose que je devrai écrire à Cousine Andi pour lui demander." Il changea de sujet. "Hé, Neville. On va prendre le thé avec Hagrid tout à l'heure. Tu veux venir? Je pense qu'il aime avoir du monde."
"Wow, heu, avec plaisir, Harry," dit Neville. "Merci."
A trois heures moins cinq, tous trois sortirent du château pour la Tour de l'Horloge ("Est-ce que ce n'est pas un peu dangereux d'avoir cet énorme pendule qui se balance au milieu du passage?" avait dit Hermione. Neville avait juste haussé les épaules.)
Hagrid vivait dans une petite (pour lui) cabane d'une pièce en bas de la colline au nord-ouest, près de l'orée de la Forêt Interdite. Ça ne payait vraiment pas de mine, mais ils supposaient que pour le genre de personnes qui aimaient vraiment le grand air comme Hagrid, c'était juste ce qu'il fallait.
Harry frappa à la porte, mais recula immédiatement avec un sursaut lorsqu'il entendit un aboiement bruyant provenant de l'intérieur.
"Arrière, Crockdur! Couché!" tonna la voix puissante d'Hagrid. La porte s'ouvrit pour révéler le gigantesque homme, qui peinait à retenir par son collier le plus grand chien qu'Harry ait jamais vu.
"Ça suffit, Crockdur!" cria encore Hagrid, mais le chien continua à aboyer, tirant sur son collier pour essayer de se ruer sur Harry. Crockdur était un Dogue Allemand, et un gros – entièrement noir et presque aussi haut qu'Harry, même à quatre pattes. Harry prit une position défensive et feula bruyamment, à la surprise de Neville et d'Hagrid, ce qui sembla encore plus énerver le chien.
"Crockdur! Mais qu'est-ce que tu as?" grogna Hagrid.
Harry commença à s'éloigner lentement, gardant ses yeux sur le chien, mais Hermione lui passa un bras autour des épaules pour l'empêcher de s'enfuir à toute vitesse, ou pire, de se transformer. "Désolé," dit-elle, "mon frère n'a jamais été à l'aise avec les chiens."
"J'ai dit assis!" Hagrid força le chien à se mettre sur ses pattes arrières. "Pardon pour ça. Crockdur est un gros mollasson quand il n'est pas trop excité. Allez-y, laissez-lui sentir vos mains."
Harry devint véritablement livide à cette suggestion. Et puis, il ne connaissait pratiquement rien au langage corporel des chiens. Mais Hermione le prit par le bras et le tira lentement en avant. "Bonjour, Crockdur," dit-elle doucement, "Je suis Hermione, et voici Harry… juste deux enfants normaux." Elle tendit la main d'Harry vers la truffe de Crockdur, mais il la renifla une fois et aboya à nouveau.
"Crockdur!"
Harry essaya de reculer, mais elle essaya encore. Cette fois, Crockdur lécha la main d'Harry sans trop d'enthousiasme, et Harry se détendit enfin.
"Là, tout va bien, maintenant. Entrez," dit joyeusement Hagrid.
La cabane était un endroit confortable pour quelqu'un de la taille d'Hagrid, bien qu'un peu étrange, avec les jambons et faisans pendant du plafond. Mais elle avait un lit et quelque chose ressemblant à une kitchenette, et suffisamment d'espace pour se déplacer. Les trois enfants entrèrent et s'assirent dans deux très grands fauteuils. Crockdur bondit dans l'espace libre du fauteuil de Neville.
"Voici Neville Londubat," dit Harry pendant qu'Hagrid leur préparait un peu de thé.
"Londubat," dit-il. "Content de te rencontrer. Je connaissais tes parents aussi, à l'époque."
"V-Vraiment?" couina Neville tout en caressant nerveusement Crockdur.
"Oui, j'ai travaillé avec vos parents à tous les deux avec l'O-, hem, lors de la guerre. Peux pas vous en dire trop sur ça. Une bonne partie de tout ça est secret, a dit Dumbledore, mais c'était des gens biens, tous."
Les détails de ce qui était arrivé aux Londubat étaient l'une des peu de choses que Cousine Andi avait catégoriquement refusé de dire à Harry et Hermione, disant juste, avec honte, que sa sœur aînée les avait envoyés de façon permanente à Ste Mangouste. Ils avaient décidé de ne pas poser de questions à Neville à ce sujet.
Hagrid leur passa une tasse de thé à chacun et posa un plateau de petits gâteaux appelés rochers. Les enfants songèrent qu'ou bien il avait besoin de quelques cours de cuisine, ou bien il prenait le concept de 'rochers' un peu trop littéralement, mais ils les essayèrent de les grignoter poliment tout en parlant.
"Bien, j'ai connu ta maman et ton papa presque dès qu'ils ont commencé ici," dit Hagrid à Harry. "Ton père et ses amis s'attiraient toujours des problèmes. Pire que les Jumeaux Weasley, même. Semblait que j'avais à les chasser hors de la forêt presque une fois par mois. Et ta maman, elle aimait se promenait sur les terrains, et elle s'arrêtait pour dire bonjour. Et bien sûr ton papa, il la suivait partout. Il était sûr qu'il allait l'épouser dès sa première année, mais elle avait toujours paru le trouver juste agaçant." Hagrid eu un petit rire à cela, et les enfants le joignirent.
"Ah, mais ta maman, c'était une belle âme," dit Hagrid avec nostalgie. "Toujours à chercher le meilleur chez les gens. Même essayé de s'entendre avec vot' Professeur Rogue…"
"Quoi?" s'exclama Hermione. "La mère d'Harry était amie avec le Professeur Rogue?" Neville pâlit d'un ton ou deux à la mention du Maître des Potions.
"Ben, pendant un moment," dit-il lentement. "Ils se sont éloignés – z'étaient dans des Maisons différentes et tout, et puis y a eu la guerre. Des temps sombres, ça."
"Cousine Andi – je veux dire, Andromeda Tonks – elle a dit que le Professeur Rogue et le père d'Harry ne s'entendait pas," continua-t-elle.
"Ben, non, je suppose que non… mais c'est du passé," dit-il, cherchant à éviter leurs yeux. "Je pense pas que Rogue vous causera des problèmes… ou pas plus qu'à qui que ce soit d'autre, en tout cas."
"Je ne sais pas…" Elle parla à Hagrid de leur cours avec le Professeur Rogue ce matin-là, avec Neville ajoutant avec gêne son propre point de vue, mais Hagrid leur dit de ne pas s'inquiéter à ce sujet – que Rogue avait une aversion générale pour presque tout le monde. ("Alors pourquoi est-il devenu professeur?" demanda Hermione. Hagrid ne répondit pas.)
Neville en particulier sembla soulagé lorsqu'ils changèrent de sujet pour autre chose. Harry et Hermione parlèrent à Hagrid de leurs vies dans le monde moldu, entrecoupés par lui et Neville échangeant quelques histoires sur la famille de Neville.
C'est lorsqu'Hagrid proposa à Harry de prendre un second rocher pour la deuxième ou troisième fois qu'Harry remarqua une coupure de journal sur la table et l'examina nonchalamment.
« LE CAMBRIOLAGE DE GRINGOTTS »
L'enquête sur le cambriolage qui s'est produit le 31 juillet dans les locaux de la banque Gringotts se poursuit. La piste suivie par les enquêteurs devrait les mener dans les milieux de la magie noire.
Les gobelins de Gringotts ont répété que rien n'avait été volé. La chambre forte fracturée avait en effet été vidée le même jour.
« Mais nous ne vous révélerons pas ce qu'elle contenait et, dans votre propre intérêt, nous vous conseillons vivement de ne pas vous mêler de cette affaire », a déclaré le porte-parole des gobelins.
"Vous vous intéressez à l'histoire de Gringotts?" demanda Harry.
"Oh, ça, oui." Hagrid semblait un brin évasif. "Faut garder un œil sur ce genre de choses quand la magie noire est impliquée."
"Est-ce que le Professeur Dumbledore a dit quelque chose à ce sujet?" interrogea Hermione. "Il a dit qu'il enquêtait dessus."
Harry passa l'article à Neville.
"Dumbledore? Ah, non. Nope, dit que tout est calme."
"Hagrid, je crois que je vous ai vu au Chaudron Baveur ce jour-là," dit Neville. "C'était le jour de mon anniversaire. Est-ce que vous n'avez pas dit que vous aviez quelque chose à faire à Gringotts pour Poudlard?"
"Huh? Ben, je, heu, c'est possible," dit nerveusement Hagrid.
"Vraiment?" demanda Harry. "Est-ce que vous avez vu quelque chose de suspect?"
"Nope, nope. J'ai rien vu," dit rapidement Hagrid. "Et pas d'inquiétudes à avoir ici. Pas d'endroit plus sûr que Poudlard. Aucun sorcier noir n'entrera ici tant que Dumbledore est là."
"Ouais. D'accord," dit Harry avec un rire nerveux.
Mais malgré ça, Hermione et Harry commençaient à faire une connexion entre deux choses que Dumbledore leur avait dites… deux choses qui, à ce moment-là, n'avaient pas semblaient en lien.
Poudlard était "la plus ancienne et puissante place forte magique de Grande-Bretagne".
L'objet dans le coffre avait été "déplacé dans un lieu plus sûr".
T/N: J'avais envie de rajouter une rubrique à la fin de mes chapitre depuis un moment et j'ai eu une idée! Après le chapitre avec le vieux français/vieil anglais, je me suis trouvé des livres sur les vieilles expressions françaises et un autre sur les 'injures oubliées'.
Chaque fin de chapitre maintenant, je vous partagerai une expression prise au hasard et son explication, en espérant que ça intéresse quelques personnes autant que moi !
Et merci à Harry-Sterek-1968 pour sa correction du chapitre !
Le coin des expressions désuètes:
« Les mains sont faites devant les couteaux. »
Fais référence à la notion d'impolitesse. Ce proverbe désigne en fait quelqu'un qui se sert de ses mains pour manger plutôt que de se servir de ses couverts.
