Disclaimer : Rien d'Harry Potter ne m'appartient, si c'était le cas je serai une femme, je serai plus âgé et bien plus riche. Cette fanfiction est une œuvre originale de White Squirrel du nom de 'The Accidental Animagus' (/9863146/). Merci à lui de me permettre de traduire ses textes!
Les reviews sont très appréciées mais ne sont bien sûr pas obligatoires.
T/N: Comme je disais déjà dans ma dernière publication, je suis retombé dans une phase de lecture plus qu'écriture. Je n'ai réalisé qu'hier le temps depuis ma dernière parution. Donc… oups? Je promets aussi le prochain chapitre de Amalgum dans les jours qui suivent.
"Un Attrapeur, dites-vous, Minerva?" dit Albus Dumbledore, haussant l'un de ses sourcils blancs broussailleux.
"Je n'ai jamais rien vu de tel, Albus," répondit Minerva avec un rare air d'excitation. "Le garçon est un naturel. Sa première fois sur un balai, et il attrape un Vif d'entraînement dans un piqué de cinquante pieds (quinze mètres). Charlie Weasley n'en aurait pas été capable, du moins pas à son âge."
"Hmm, très impressionnant," dit pensivement Albus.
"Si ses tuteurs acceptent qu'ils rejoignent l'équipe, je pense que nous aurons une chance décente de gagner la Coupe cette année," poursuivit Minerva. "Et le ciel sait que nous en avons besoin. Severus a exulté pendant des semaines après le match de l'an dernier."
"Bien sûr," dit Albus avec un sourire. "Et en tant que tuteur magique du garçon, je serai heureux de donner mon acc…"
"Mais vous ne l'êtes pas."
"Pardon?"
"Ne le saviez-vous pas? Andromeda Tonks a assumé la fonction de tuteur magique à la fois pour Harry et Hermione depuis plus d'un mois. Sûrement, vous en avez été informé. Je pense que vous perdez la main, Albus."
Le Directeur sembla mal à l'aise tout en jetant un coup d'œil à un coin de son bureau où il conservait une large pile de paperasse gouvernementale. Il tira sa baguette et marmonna un sort d'attraction complexe. Deux documents jaillirent du milieu de la pile et se posèrent sur son bureau. Il les parcourut. Et les voilà, juste comme Minerva l'avait dit. C'était un point mineur dans le grand ordre des choses, et probablement mieux pour les enfants, pour être honnête, mais il était un peu troublé que cela ait pu lui échapper. "J'ai dû les manquer sur le premier passage," dit-il avec un faible sourire. "Je suppose que vous allez vous charger de contacter Madame Tonks et les Granger?"
"Bien entendu. Je vous tiendrai informé." Elle se tourna pour partir, mais se retourna quelques instants. "Oh, et je suspecte que Drago Malfoy sera l'Attrapeur de l'Equipe de Serpentard d'ici Lundi," ajouta-t-elle. Elle sortit et descendit l'escalier en spiral.
Albus soupira. Pourquoi ne suis-je pas surpris?
"Est-ce que tu penses qu'on aura le temps pour l'entraînement de karaté avant le dîner?" demanda Harry après McGonagall les ait laissés sortir.
"Après tout ça, tu veux encore aller t'entraîner?" dit Hermione.
"Hé, c'est toi qui disais qu'on devait s'entraîner tous les jours."
"Hmm…" Elle vérifia l'heure sur sa montre. "Je suppose qu'on a un peu de temps si on se dépêche d'aller au septième étage."
Ils se dirigèrent vers le Grand Escalier et montèrent les quatre volées de marches de là où ils avaient rencontré Dubois, jusqu'au septième étage. Mais ils ne semblaient pas particulièrement avoir remarqué que quelqu'un les suivait – quelqu'un qui les avait suivis tout du long depuis le Terrain d'Entraînement.
Quelque chose à propos d'Harry Potter n'avait aucun sens, songeait Drago Malfoy. Peut-être plus qu'une chose, et il allait mettre tout ça au clair. Se pouvait-il que ces sports moldus dont il parlait faisaient vraiment la différence? Il avait entendu quelques rumeurs parcourir le château à propos du soi-disant "entraînement" de Potter et de sa sœur. Il était temps qu'il le voit par lui-même.
Alors il les suivit à distance, prévoyant d'observer depuis les ombres pour voir ce qu'il en était réellement. Il fit signe derrière lui à son ami de le suivre – pas Crabbe ou Goyle: ils ne comprenaient même pas le concept de discrétion. Il avait emmené Theo Nott avec lui. En définitive, il s'agissait d'une affaire de Nobles Maisons, après tout. Theo avait un air impatient présentement, mais il avait accepté avec réticence l'importance de rassembler des informations. Drago et Theo étaient fin prêts à les espionner sans être vus, mais ils n'auraient pas dû s'inquiéter. Dès qu'ils furent près du couloir, ils entendirent quelques voix de plus que prévues. Il jeta un coup d'œil au coin et vit qu'un groupe d'une demi-douzaine de Poufsouffles, menés par Susan Bones, rien de moins, était venu regarder, et que Potter et Granger leur expliquaient ouvertement ce qu'ils faisaient. Drago prit une décision à cet instant, et s'avança juste en direction du groupe pour voir ce qu'il se passerait.
C'est alors que Potter et Granger commencèrent à bouger. Ils étaient rapides – tous les deux. Drago n'aurait pas voulu être la cible de l'un de ces poings. (Bien sûr, la chose à faire serait de ne pas les laisser se rapprocher suffisamment.) Cela expliquait leur vitesse et précision sur un balai, peut-être, mais pas les talents intuitifs de Potter en vol. Se pouvait-il qu'il soit juste aussi bon?
Lorsqu'ils arrêtèrent de bouger quelques minutes plus tard, Drago remarqua bon nombre d'yeux interrogateurs posés sur lui et Theo.
"Et donc c'est quoi ça, votre cours de danse?" dit Theo, puis il éclata de rire à sa propre plaisanterie, mais personne d'autre n'en fit de même.
Potter s'interrompit là où il en était et fixa son regard sur Theo. C'était un regard circonspect, presque comme celui d'un prédateur – ou c'est ainsi qu'il lui paraissait après l'avoir vu voler. "Y a-t-il un problème, M. Nott?" demanda-t-il poliment.
Drago donna un léger coup de coude à Theo. Heureusement, ils se tenaient suffisamment proches pour que l'action soit difficile à remarquer.
"Nous observons juste, M. Potter," dit Theo. Drago hocha la tête en assentiment. Et il les observa avec extrême prudence. Il était peut-être un Sang-Pur, mais il était cultivé, et ce n'était pas juste un art de moldu. Il avait vu des photographies magiques de sorciers Japonais, issus de familles deux fois millénaires, pratiquer ce genre de mouvements, bien que généralement avec une baguette ou un bâton. Mais, puisqu'il avait (prétendument) été élevé par des moldus, il se demanda si Potter savait cela.
Et, plus important, que croyaient-ils faire ainsi, lui et sa sœur? Ils n'exhibaient pas leur talent pour intimider, ni ne le cachaient pour le garder en réserve. Si Potter avait un temps soit peu de jugeote politiquement parlant, qu'avait bien pu lui dire Tante Andromeda à ce sujet?
Quelque chose au sujet d'Harry Potter ne faisait décidément aucun sens.
Potter et Granger partirent de leur côté pour descendre dîner. Et Drago et Theo les suivirent encore à distance, discutant ce qu'ils avaient vu en chuchotant à voix basse. Theo trouvait que Potter et Granger étaient juste imprudents, ce qui était certes une possibilité. Mais une pensée traversa l'esprit de Drago (bien qu'il fit de son mieux pour l'écarter) : que les arts martiaux puissent être une distraction. S'ils ne cachaient pas cela, cachaient-ils autre chose?
Il commença à formuler un plan, décidant de la façon la plus sûre pour donner une autre poussée à Potter. Il envisagea les résultats possibles tout en marchant, tout comme son père lui avait toujours dit de faire. Le pire qu'il pourrait se produire – s'il était prudent – serait que Rogue devrait intervenir en sa faveur et de perdre quelques points. Dans le meilleur des cas… hé bien, il pourrait vraiment être fixé vis-à-vis de Potter s'il avait de la chance, mais ce serait vraiment à tout hasard. Oui, il pensait que ce serait une bonne occasion à saisir.
Lorsqu'il arriva dans la Grande Salle, il fit signe à Theo de repartir de son côté et rejoignit rapidement Crabbe et Goyle à la Table de Serpentard et leur expliqua ce qu'il avait vu. Puis, il s'avança, pour la deuxième fois ce jour-là, jusqu'à la Table de Gryffondor.
"Alors, Potter, vous avez appris à vous battre comme un moldu?" dit-il avec un sourire méprisant entraîné tout en s'approchant du garçon balafré. "Cela me semble être une perte de temps. Pourquoi vous embêter?" Il vit Granger prendre de la couleur à ses mots, et Weasley se hérissa de l'autre côté de la table. Potter se leva lentement pour lui faire face.
Harry savait qu'il devrait vraiment se montrait prudent autour de Drago Malfoy, mais il y avait toujours quelqu'un pour commencer à parler des moldus ainsi près de lui, cela commençait à lui taper sur les nerfs. "Et pourquoi pas, M. Malfoy?" dit-il, renchérissant dans le sarcasme. "Vous gardez une paire de gardes du corps avec vous comme un moldu."
"Je pourrais vous affronter n'importe quand avec une baguette, Potter," dit Malfoy d'un ton cinglant. "Je le ferai ce soir si vous voulez… baguettes, à minuit… bien sûr, c'est si vous êtes suffisamment brave pour participer à un duel de sorcier digne de ce nom… seulement les baguettes, pas de contact. Je suppose que vous savez comment se déroule un duel, Potter?"
"Bien sûr qu'il sait," dit Ron, se levant d'un bond. "Je peux être ton second si Hermione ne veut pas. Je connais quelques bons sorts."
Harry, Hermione et Malfoy lui jetèrent tous un bref regard confus, et Harry leva une main. "C'est bon, Ron. Hermione, tu connais les règles de l'école mieux que moi," dit-il de façon rhétorique, "Est-ce au moins autorisé?"
"Hé bien, puisqu'il n'est pas censé y avoir de magie dans les couloirs ni de sorties après le couvre-feu… non. L'école est tenue d'autoriser les duels d'honneur, mais ils doivent être supervisés par un professeur."
"Je vois, et puisqu'aucun grief n'a été formellement annoncé, à moins que vous ne décidiez d'en formuler un, M. Malfoy, je pense que cela serait qualifié de duel d'exhibition ou de duel informel, tous deux seraient alors à la discrétion du Professeur Quirrell."
"Correct, M. P-Potter." Ils sursautèrent tous lorsque Quirrell lui-même apparut apparemment de nulle part juste à côté d'eux. Il n'avait toujours pas surmonté ce bégaiement sur le nom d'Harry. "Et je suis hautement incliné à ne permettre que des duels d'exhibition publics. Il n'y a pas vraiment d'intérêt à tenir un duel dans un environnement scolaire si les autres ne peuvent en apprendre. Peut-être dans la Grande Salle lors la période suivant le dîner, M. Malfoy?"
Ce n'était pas l'une des possibilités que Drago avait envisagé. Comment, au nom de Merlin, Quirrell avait-il pu venir jusqu'ici depuis la Haute Table aussi rapidement? Mais il savait se montrer réactif. Il recalcula les chances et franchit le pas. "Cela me va, Professeur. Alors, que ferez-vous, M. Potter? Je maintiens pouvoir vous affronter baguette à la main."
"Oh, je suspecte que vous le pouvez, M. Malfoy. En fait, je serais surpris si vous n'aviez pas eu d'entraînement spécial à ce sujet. Cependant, vous réalisez bien, n'est-ce pas, que puisque vous avez lancé le défi, je serais dans mon droit de demander 'sans baguettes', ce qui me donnerait l'avantage par mon entraînement moldu? Dans chaque cas, cela ne semble guère être un combat à la loyale."
Drago releva un peu plus le nez en l'air, faisant de son mieux pour masquer son étonnement que Potter vienne juste d'admettre avoir des compétences magique inférieures. Un duel moldu, cependant? Pouvait-il rendre Potter suffisamment honteux pour…? Non, Potter avait prouvé à plus d'une occasion aujourd'hui qu'il était plus malin que ça. "Hé bien, je ne voudrais pas être inéquitable," dit-il avec un sourire légèrement moqueur. "Je suppose que nous devrons juste régler cela sur le Terrain de Quidditch, plutôt."
"Je suppose que nous pourrons," dit Harry avec un large sourire.
"Pardon de vous avoir dérangé, Professeur. Je ne crois pas que nous soyons en conflit présentement," ajouta Malfoy.
Tandis que Malfoy et Quirrell s'éloignaient tous les deux, Hermione laissa échapper un soupir exaspéré. "Vraiment, Harry, c'est la troisième fois qu'il essaye de te faire réagir aujourd'hui. Qu'est-ce qu'il fabrique?"
"Il essaye probablement de voir s'il peut m'attirer des ennuis," répondit Harry. "Je veux dire, soyons sérieux: un duel au beau milieu de la nuit dans les couloirs? Qui avalerait ça?"
"Je ne sais pas. Il semble plus intelligent que ça. Peut-être qu'il te teste."
"Enfin, ce n'est pas important, pas vrai? Il n'apprendra rien de vraiment important."
"Pas si tu es prudent," le prévint-elle. Elle laissa tomber le sujet et, comme elle se retrouvait souvent à faire, entassa quelques légumes dans l'assiette d'Harry.
"J'aurai quand même été ton second," marmonna Ron.
"Ron, sais-tu au moins le rôle d'un second?" demanda Hermione.
"Ben, un second est là pour prendre ta place si tu meurs."
"Non, Ron, un second est là pour s'assurer que personne ne triche."
"Quoi, sérieux? Je vais tuer Fred."
"Vous savez, je déteste l'admettre, mais Malfoy a un peu raison," vint une voix derrière eux. Harry et Hermione se retournèrent et virent Su Li, leur parlant par-dessus son épaule depuis la Table des Serdaigles. "J'ai vu de nombreux arts martiaux, et ils ne vont pas arrêter quelqu'un avec une baguette." Plusieurs autres Serdaigles hochèrent la tête – quelques-uns de la majorité avec qui ils n'avaient pas encore eu l'occasion de parler.
"Oui, nous savons ça," se défendit Harry. "Nous changerons pour le duel lorsque nous en aurons la chance. Pour le moment, nous essayons surtout de garder la forme."
"En tout cas, faites juste attention près de Malfoy," dit Mandy Brocklehurst. "Daphné Greengrass dit qu'il s'entraîne en magie depuis ses neuf ans."
"Okay. On fera attention, Mandy," répondit Harry. 'Bien sûr,' songea-t-il pour lui-même, 'je m'entraîne en magie depuis mes sept ans.'
"Harry, est-ce que tu es sûr de toi?"
"Mione, Hagrid dit que Rogue et ma mère étaient amis à l'école. Nous n'avons pas vraiment quelques autres connexions que ce soit. C'est sûr qu'il offrait ses condoléances pour sa mort. Qu'est-ce que 'Je regrette l'absence' pourrait vouloir dire?"
C'était à nouveau Vendredi, et cela voulait dire Double Potions avec les Serpentards. Hermione était encore plus nerveuse que la semaine précédente, puisqu'Harry semblait déterminé à répondre au prétendu message de leur professeur.
"Je ne suis toujours pas convaincu qu'il y ait vraiment eu un message," lui dit-elle.
"Malfoy semble le croire. Et c'est un enfant super-politiquement-entraîné. Et puis, quel est le pire qu'il pourrait arriver?"
"Le Professeur Rogue pourrait te donner une retenue pour ton 'insolence'. Et tu devras l'expliquer à Maman et Papa si ça arrive."
"Très bien, mais je te dis qu'il n'en fera rien," dit Harry avec assurance tandis qu'ils entraient dans la classe de Potions.
"Aujourd'hui, vous tenterez de préparer une Potion d'Eveil Semi-Vigilant," (1) dit froidement le Professeur Rogue. "Lisez les instructions très attentivement, et essayez de n'avoir aucun… imprévu." Il jeta un regard mauvais à Ron et Neville. "Ouvrez vos livres page neuf et commencez… Oui, M. Potter."
(1) "Half-Watch Awakening Potion"
"Professeur, j'avais une question à propos de la potion de la semaine dernière," dit Harry innocemment.
Le cachot déjà froid sembla perdre encore quelques degrés. Ron Weasley commença à faire de petits bruits, essayant de faire comprendre à Harry qu'il devrait laisser tomber. Tout de suite. Theo Nott, Crabbe et Goyle, du côté de la pièce des Serpentards, commencèrent à avoir des sourires narquois face à ce qu'ils pensaient était sur le point d'arriver, mais les yeux de Drago Malfoy se plissèrent tandis qu'il observait attentivement. Tous les autres regardaient avec intérêt, eux aussi, attendant de voir ce qui arriverait au Gryffondor qui osait questionner Rogue. Pour sa part, Rogue se contenta simplement d'arquer un seul sourcil.
"J'ai lu dans l'un des livres de soins de ma cousine que de nombreuses potions curatives contiennent de… l'aigremoine," dit Harry, presque sincèrement, "mais nous n'en avons pas utilisée la semaine dernière. Pourquoi n'était-elle pas appropriée pour la Potion Anti-Furoncles?"
Severus Rogue marqua un temps d'arrêt et observa le garçon. Cela pouvait-il être une simple coïncidence? Mais non, si quelqu'un avait demandé cela juste par curiosité, cela aurait été Granger. Oh, oui, il avait observé Harry Potter avec attention ces deux dernières semaines, et il devait admettre maintenant que ce qu'il voyait n'avait pas été ce à quoi il s'était attendu. C'est vrai, il était au courant du passé du garçon – la maltraitance et l'adoption par, de toute évidence, une très bonne famille – mais il était difficile de regarder ce visage et ces cheveux et de ne pas voir son père. Mais lorsque Potter s'était présenté lors du premier cours décemment préparé, cela avait fait office d'électrochoc. Et puis, après avoir été témoin deux fois et avoir entendu parler d'une troisième fois de comment Potter s'était verbalement échappé des tentatives de provocations de Drago – quelque chose qui commençait à paraître être une mauvaise idée de la part de Drago – il avait été forcé de conclure que ce n'était pas James Potter. Ni non plus, n'était-il Lily Evans, mais il était sans doute possible le fils des deux, et c'était tout. Il n'y avait aucune raison pour que le garçon connaisse le Langage des Fleurs du but en blanc, bien que sa sœur studieuse aurait pu comprendre. Le fait de même penser à chercher un message codé dans les questions de Rogue était quelque chose que seul James aurait fait, mais de même prendre le temps de répondre… c'était du pur Lily. Elle lui avait véritablement donné plus que ses magnifiques yeux verts.
"Excellente question, M. Potter," dit Rogue.
Les mâchoires de plusieurs Serpentards se décrochèrent, et les Gryffondors se couvrirent la bouche pour étouffer une exclamation de surprise. Ron eût une petite quinte de toux. Neville se figea comme un cerf au milieu d'une route, et Lavande et Parvati laissèrent toutes les deux échapper un léger couinement.
Mais Rogue ignora tout cela. "L'aigremoine est une excellente plante médicinale pour les affections internes," expliqua-t-il, presque plaisamment. "Cependant, la Potion Anti-Furoncles est un traitement topique, et, en tant que tel, les orties au sein de la potion peuvent servir le même but et aident aussi à l'absorption de la crème par la peau… Hé bien, il est bon de voir que certains élèves font preuves d'un intérêt précoce dans les principes de conception de potions…" Il fit une pause pour l'emphase et sourit intérieurement à la réaction qu'il était sur le point d'obtenir. "Deux points pour Gryffondor."
La classe presque toute entière en resta ouvertement bouche bée. Pansy Parkinson et Millicent Bulstrode s'écrièrent toutes deux bruyamment "Quoi!" Lavande Brown s'évanouit, et Neville en fit pratiquement de même. Un simple point symbolique pour Gryffondor était déjà bien assez rare de la part de Rogue, mais deux était complètement inédit.
"Merci, monsieur," dit doucement Harry.
Rogue hocha juste légèrement la tête. "Mlle Patil, veuillez accompagner Mlle Brown à l'Infirmerie," dit-il de façon désinvolte. "Pour le reste d'entre vous – si vous avez fini d'observer bêtement – remettez-vous au travail."
Il y eût un bruit de pages tournées et de matériel de potions. Une Hermione très surprise se pencha vers son frère et chuchota, "je n'arrive pas à croire que ça ait marché." Harry se contenta se sourire.
Il remarqua cependant que, même après que tous les autres se furent remis de leur choc, Drago Malfoy continua à le fixer d'un air suspicieux durant la majeure partie du cours.
Pendant ce temps, Rogue patrouilla dans la classe comme à son habitude, pensant que cette journée se révélait être surprenamment bonne. Et James disait qu'il ne reconnaitrait pas une bonne farce si elle venait lui mettre un coup de pied au cul.
Parvati Patil ne retourna pas en cours ce matin-là. Il apparut plus tard que Madame Pomfresh avait cru qu'elle avait une crise de folie lorsqu'elle avait dit que Rogue avait donné deux points à Gryffondor, et l'avait gardée sous observation jusqu'à ce que la rumeur commence à se répandre au déjeuner.
Harry remarqua rapidement que les chuchotements à son sujet étaient revenus à un niveau qu'il n'avait plus entendu depuis son premier jour à Poudlard. Il semblait avoir lancé une ou deux nouvelles légendes à propos du Survivant.
"Ouais, Attrapeur, c'est ce que j'ai entendu."
"Ils disent qu'il a réussi une Feinte de Wronski parfaite, alors qu'il n'avait jamais été sur un balai."
"C'est impossible! Même Potter n'aurait pas pu obtenir deux points de Rogue."
C'était agaçant mais, Harry trouvait, pas aussi agaçant qu'avant. Au moins, on chuchotait à son sujet des choses qu'il avait vraiment faites. Cela n'aida pas cependant lorsque Fred et George Weasley vinrent jusqu'à lui au déjeuner et commencèrent à chanter "Car c'est un bon camarade". A la façon dont Rogue jetait un regard mauvais à la Table des Gryffondors, Harry était sûr qu'il était sur le point de reprendre ces deux points, et même plus encore. Heureusement, Percy passa par là et leur dit de baisser le volume, mais ils décidèrent de ce moment pour se laisser tomber à genoux et s'exclamer, seulement à moitié moqueusement, "Oh grand Lord Potter!"
"C'était la farce la plus épique que nous ayons vu de tout notre temps à Poudlard," poursuivit Fred.
"En comprenant toutes celles que nous avons faites," ajouta George.
"Nous accorderas-tu la bénédiction de nous expliquer comment, au nom des slips kangourous de Merlin, tu as fait ça?" finit Fred.
"Heu, désolé les gars, je ne crois vraiment pas avoir quoi que ce soit à dire," répondit Harry. "Je lui ai juste parlé."
"Mm-hmm. Je suis encore surprise que ça ait marché moi-même, mais Harry a juste fait preuve de politesse," expliqua Hermione.
"Faire preuve de politesse envers Rogue!" dit Fred, sautant sur ses pieds.
Son jumeau en fit autant. "On ne pourrait jamais y parvenir, même si on le voulait."
"Il est vraiment hors catégorie, mon frère."
"Nous nous inclinons face à ton talent… pour l'instant." Ils s'inclinèrent tous les deux très bas et retournèrent à leurs places, sans aucun doute pour comploter comment ils allaient possiblement pouvoir faire mieux qu'Harry Potter.
"Ne fais pas attention à eux," dit Ron. "Tu sais qu'ils sont toujours comme ça… je ne comprends toujours pas comment tu as fais ça, par contre."
C'est à peu près comme cela que le reste de la journée se passa. Entre avoir battu Malfoy au vol et avoir gagné deux points de Rogue, Harry était devenu le héros de Gryffondor – avec un peu de chance, pas pour trop longtemps. Il était déjà assez difficile d'être le Survivant, après tout. Mais ce fut alors qu'ils partaient du déjeuner qu'Harry et Hermione eurent leur plus grande surprise, lorsqu'ils entendirent une voix très calme les interpeller, "M. Potter?"
Ils se retournèrent et virent, surprenamment, Drago Malfoy, seul.
Aucun des deux n'avait encore pris l'habitude de tirer sa baguette lorsque quelque chose d'inattendu se produisait, en grande partie parce qu'ils essayaient encore de rattraper leur retard avec leurs baguettes en Sortilèges, mais tous deux se firent très vigilants – ils pouvaient chacun sentir la magie crépiter aux bouts des doigts de l'autre, bien que Malfoy ne le pouvait sûrement pas.
"Oui, M. Malfoy?" répondit Harry.
"Que se passe-t-il entre vous et le Professeur Rogue?" demanda-t-il d'une voix basse. Son calme ne camouflait que très peu le ton mortellement sérieux de sa voix.
"Que voulez-vous dire?"
"Il dit asphodèle et armoise, vous dites aigremoine, et il vous donne deux points. Je connais le Langage des Fleurs, M. Potter, et mon père connait Rogue depuis des années. A quel sujet était-ce?"
"C'est une affaire personnelle," dit Harry. "Ce n'est pas à moi d'en parler. Vous pouvez essayer de lui demander si vous voulez."
Le visage de Malfoy s'assombrit. "Vous comptez vraiment nous garder dans le flou à ce sujet, Potter? Je pense que Serpentard a quelques droits de savoir puisqu'il est notre Directeur de Maison."
A ce point, Harry en eut assez de cette indiscrétion. Il se redressa aussi droit que possible et essaya de sonner le plus autoritaire que quelqu'un de onze ans puisse: "M. Malfoy, il s'agit d'une affaire privée entre la Maison Rogue et la Noble Maison des Potter. Je ne fais que respecter l'intention évidente du Professeur Rogue de ne pas dévoiler de façon publique les détails. J'espère que vous respecterez également cette intention. Bon après-midi." Il se tourna et s'éloigna. Malfoy ne suivit pas.
Hermione jeta un coup d'œil sidéré à son frère tandis qu'ils partaient. "Harry, est-ce que tu viens juste de faire valoir ta supériorité hiérarchique?"
"Je pense que Cousine Andi a appelé ça un 'privilège familial', mais oui, je suppose. C'est bon de savoir qu'être un Lord sert à quelque chose ici," dit-il avec un faible sourire.
Chers Père et Mère,
Je suis sûr que vous avez déjà appris que j'ai été extrêmement fortuné pour être choisi en tant qu'Attrapeur de l'Equipe de Quidditch de Serpentard (même si la paperasse reste à faire), dû à quelques évènements impliquant les Gryffondors ne parvenant qu'à peine à assembler une équipe. Malheureusement, ces évènements ont aussi résulté en Potter étant choisi comme Attrapeur de Gryffondor, et, je vais être direct, il est en fait bon à cela – suffisamment bon pour représenter un sérieux défi lors du premier match.
Potter jure n'avoir jamais été sur un balai auparavant, mais il paraît avoir volé depuis des années. Weasley l'a déjà comparé à son frère, Charlie. Potter agissait comme s'il ne savait même à quel point il est bon. Il affirme que les sports moldus lui ont donné ce talent, mais il est si loin du niveau de Granger que je suspecte que ce n'est peut-être qu'une part de la vérité. Je doute qu'il triche – même McGonagall ne permettrait pas cela – mais il est sûr qu'il y a plus à cela.
Ce n'est pas la seule chose à propos de Potter n'ayant aucun sens. Je peux confirmer qu'il est définitivement un Gryffondor. Il défend ses alliés, et il n'a pas peur de s'attirer un peu d'ennuis. Mais il est aussi intelligent – trop intelligent pour être facilement provoqué, et même s'il ne l'était pas, les Professeurs restent trop proches de lui pour cela. Et si Potter est intelligent, tout le monde dit que Granger l'est encore plus – plus intelligente que tout Né-Moldu ne devrait l'être, mais elle affirmerait être supposément liée à la Famille Fawley. Les Serdaigles disent qu'ils sont tous deux étrangement en retard en Sortilèges, cependant.
Potter et Granger ont tous les deux été prudemment évasifs quant à leur soi-disant vie dans le monde moldu, mais ont chacun démontré publiquement une connaissance avancée de techniques de combat moldues. Je ne parviens pas à déterminer s'ils faisaient juste preuve d'imprudence ou chercher à faire passer un message. Cela semblait même pouvoir être une tentative de détourner l'attention, mais je ne sais pas de quoi.
Mais aujourd'hui s'est produit le plus étrange: Potter et le Professeur Rogue semblent se transmettre des messages codés. La semaine dernière, le Professeur Rogue a posé une question à Potter au sujet d'asphodèle et d'armoise. Je n'étais pas sûr si cela voulait dire quelque chose, mais aujourd'hui, Potter lui a demandé quelque chose à propos d'aigremoine, et il a donné deux points à Gryffondor pour cela. Aucun des deux n'a accepté de me dire de quoi il s'agissait. Potter a même dit qu'il s'agissait d'une affaire personnelle entre leurs Maisons, avec la formulation correcte. Si vous avez connaissance de ce qu'il se passe entre eux, j'espère que vous m'en informerez. J'essaye d'établir une image pratique de Potter, mais il parvient à bien dissimuler les fragments les plus importants.
Votre fils aimant,
Drago
P.S. Rien sur Dumbledore pour le moment. Potter a passé bien plus de temps avec McGonagall, du moins en public, et je n'ai remarqué aucuns problèmes entre eux.
Le coin des expressions désuètes:
« Donner campo »
Du latin dare campos, littéralement "donner les champs". L'expression était utilisée à l'époque pour dire que les cours étaient finis et que les enfants pouvaient donc aller travailler dans les champs. Le sens en a peu à peu changé pour signifier le fait de "donner un temps libre / un moment de repos" cours d'une autre activité (travail ou études par exemple).
T/N 2 : Chapitre corrigé par Harry-Sterek-1968, merci à elle!
