Disclaimer : Rien d'Harry Potter ne m'appartient, si c'était le cas je serai une femme, je serai plus âgé et bien plus riche. Cette fanfiction est une œuvre originale de White Squirrel du nom de 'The Accidental Animagus' (/9863146/). Merci à lui de me permettre de traduire ses textes!

Les reviews sont très appréciées mais ne sont bien sûr pas obligatoires.

T/N: En voilà finalement un! Avec le début de mes nouveaux cours, je n'ai pas vu le mois passé! Je me suis beaucoup donné dans mes cours pour éviter à tout prix d'avoir des années aussi terribles que les deux dernières… J'en ai peut-être un peu trop fait d'ailleurs vu que j'ai été désigné représentant de mon année à l'unanimité. Enfin, passons!
Profitez bien de ce chapitre, et laissez une review si vous lisez encore cette traduction malgré le manque de mise en ligne récente… J'essaierai aussi de traduire un chapitre d'
Amalgum dans la semaine!


Le matin d'Halloween, l'odeur des tartes à la citrouille en train de cuire s'échappait déjà des cuisines, envahissant l'entièreté du château avant même le petit-déjeuner. Tous les Gryffondors étaient excités par la fête du soir et par l'atmosphère festive générale. Quelques unes des filles les plus âgées avaient décidé de décorer la Salle Commune de sortilèges émettant une lueur orangée et de bannières noir et orange. Harry vit Ron essayait, sans succès, de rendre Croûtard pour l'occasion. Harry pensa quant à lui que les couinements de protestations du rat semblaient sinistrement humains, mais peut-être que c'était juste l'ambiance de cette journée qui l'affectait.

Halloween avait toujours causé ce bizarre sentiment doux-amer chez Harry et Hermione, malgré le fait qu'ils aillent toujours honorer la mémoire des parents d'Harry le Dimanche suivant, mais ils étaient sinon d'assez bonne humeur ce matin-là puisque le Professeur Flitwick allait enfin leur apprendre le Sortilège de Lévitation en cours aujourd'hui. Puisqu'il s'agissait de leur meilleur sort sans baguette, il était assez important pour eux de l'apprendre avec une baguette, et ils seraient soulagés d'enfin pouvoir l'utiliser en public.

Après de longues explications sur la théorie du sortilège, le Professeur Flitwick les répartit tous par paires pour s'entraîner. Harry, comme d'habitude, était en binôme avec Hermione. A la table d'à côté, Ron était avec Neville – une combinaison dangereuse, bien que Neville et Seamus ensemble aurait sûrement été pire.

Le Professeur Flitwick leur avait appris le mouvement, tourner et abaisser, le même mouvement qu'Harry et Hermione avaient inconsciemment utilisé avec leurs mains pendant plus d'un an, et l'incantation, "Wingardium Leviosa", mais le contrôle restait un problème. Lorsqu'Harry incanta son premier "Wingardium Leviosa", leur plume fila comme une flèche et heurta le plafond. Il y eût quelques gloussements à cela, mais la classe s'était en grande partie habituée à voir sa baguette faire n'importe quoi durant les cours de Sortilèges. Le Sortilège de Lévitation était plus difficile que d'habitude car il nécessitait un apport d'un flot continu de magie, et il était très facile d'en perdre le contrôle. Il essaya le sortilège quelques fois supplémentaires, chacun finissant soit sans aucun effet sur la plume soit d'une seconde ou deux de lévitation suivi par une nouvelle montée brusque jusqu'au plafond.

Pendant ce temps, Ron et Neville essayaient à tour de rôle de jeter le sort sur leur propre plume, sans résultat. Neville paraissait en être de plus en plus déprimé, tandis que Ron devenait très vocalement frustré. Eventuellement, Harry abandonna ses tentatives d'avoir sa plume stable pendant plus de trois secondes et laissa son tour à Hermione.

"Hé, fais attention!" couina Hermione. Il faut que tu te calmes. Et c'est Levi-o-sa, pas Levio-sa."

"Hé bien, pourquoi tu n'essaye pas d'abord, dans ce cas?" dit Ron d'un ton indigné. "Vas-y, voyons si tu peux mieux faire que ton frère."

Hermione leva les yeux au ciel et lança à nouveau le sort: "Wingardium Leviosa". La plume s'éleva en douceur de la table et flotta à un niveau fixe quelques secondes, puis fila vers le haut si vite que la hampe se ficha dans le plafond.

"Hé bien, hé bien, ce sort peut être un peu difficile au début," dit le Professeur Flitwick. Il délogea et fit venir la plume jusqu'à lui.

Comme pour illustrer son propos, Seamus Finnigan essaya encore: "Wingardium Leviosa. Wingar – " BANG!

Ron aurait pu être de meilleure humeur sur toute cette affaire, sauf qu'il n'avait obtenu absolument aucun résultat avec ce sortilège lui-même d'ici à la fin du cours. Alors qu'Harry et Hermione sortaient de la pièce, ils entendirent Ron se plaindre à Neville devant eux.

"C'est Levi-o-sa, pas Levio-sa. Honnêtement, je sais que c'est la sœur d'Harry, mais elle est un peu cinglée."

"Hé, elle essayait de t'aider," répondit Neville. "Tu as vu ce qui est arrivé à Seamus."

Les yeux de Ron se dirigèrent involontairement vers ses sourcils, choses qu'il manquait malheureusement maintenant au garçon Irlandais. "Bon, c'est peut-être le cas," admit-il. "N'empêche, je pense qu'ils sont tous les deux un peu barjes. Tu sais comment est Harry. Et je ne comprends quel est leur problème avec Sortilèges."

"Oh, si seulement tu savais, Ron," Harry chuchota à Hermione, qui sourit légèrement.

"Seamus s'en est encore bien tiré." Sally-Anne arriva de l'autre côté d'Harry. "Vous avez vu l'affreuse coupe de cheveux que Justin avait ce matin?"

"Ouais," dit Hermione. "Je me demandais justement."

"Sophie dit qu'il s'y est mis le feu lorsqu'il a essayé ce sort," expliqua Sally-Anne. "Personne ne sait vraiment comment il a fait."

"Oh, Justin," Hermione secoua la tête.

"Ouais, enfin, ils feraient mieux de nous prévenir s'ils décident un jour de le mettre avec Seamus," dit Sally-Anne avec un sourire malicieux. "Impossible de savoir ce qu'il se passerait."


Le plus gros problème qu'eurent Harry et Hermione durant la journée d'Halloween fut lorsque plusieurs personnes commencèrent à poser des questions à propos de "Tus-Sais-Qui" en cours d'Histoire. Puisque la guerre avait été après l'époque du Professeur Binn, il n'avait pas grand-chose à dire sur le sujet, et Harry dut expliquer qu'il ne se souvenait de rien et ne savait rien de plus de ce qui se trouvait dans les livres. Lorsque la fin de la journée arriva, cependant, ils commencèrent à avoir hâte d'être à la Fête d'Halloween. Si celle-ci ressemblait ne serait-ce qu'un peu à la Fête d'Accueil, cela promettait un très bon moment.

"Comment a été Ron durant les cours de Vol?" demanda Harry à Hermione alors qu'ils se dirigeaient vers la Grande Salle après leur entraînement de karaté.

"Ça a été. Il a surtout gardé ses distances, mais il m'a quand même aidé lorsque j'ai demandé."

"Bon, ne t'en fais pas. Il se remettra. Les Serpentards n'ont pas causé de problème cette fois, pas vrai?"

"J'ai essayé de me tenir à distance d'eux." Harry hocha la tête en approbation.

Lorsqu'ils atteignirent la Grande Salle, ils s'immobilisèrent d'incrédulité. Les professeurs avaient dû s'activer tout l'après-midi pour mettre tout ça en place après le déjeuner. Nombre des habituels milliers de chandelles étaient cachées à l'intérieur de citrouilles sculptées et flottantes, dont les visages bougeaient en éclats de rire silencieux ou en grimaces exagérées. La Salle était aussi "décorée" du sol au plafond de chauves-souris vivantes, les tables supportaient d'énormes décorations centrales (bien que, comme d'habitude, une longue portion de leur longueur était dépouillée), et aux coins de la pièce se trouvaient d'énormes citrouilles provenant du jardin d'Hagrid qui avaient bien dues peser une tonne chacune lorsqu'elles avaient été pleines.

"Salut vous deux," Ron poursuivit son chemin, bien trop préoccupé par la fête pour se souvenir de leurs précédents désagréments.

Alors qu'ils balayaient la Salle du regard, trois des tables leur parurent très excitées, tandis que la quatrième, celle au bout à droite, était plus calme.

"Hé bien, je suis heureux de voir qu'ils ont conservé les fêtes traditionnelles," proclama bruyamment une voix aristocratique. Harry, Hermione et même Ron s'arrêtèrent et se tournèrent pour voir Drago Malfoy énoncer ses vues à qui voulait l'entendre. "Père dit que les célébrations modernes ayant suivi la guerre sont complètement inappropriées – ne trouvez-vous pas, M. Potter?" Malfoy se tourna et sourit à Harry d'un air suffisant.

"En fait, je partage votre avis," lui lança Harry, surprenant le groupe de Serpentards. "Pour une fois, nous sommes d'accord sur quelque chose, M. Malfoy."

"Quoi? Tu ne veux pas avoir ta petite fête d'Harry Potter?" le moqua Théodore Nott.

"Uh, pas vraiment," dit Harry, comme s'il s'agissait de quelque chose d'évident. "Ça ne serait pas vraiment décent, après tout."

"Oh, tu comptes plutôt pleurer alors, Potter?" dit Pansy Parkinson.

Avant qu'Harry ne puisse lui répondre à quel point ce commentaire était déplorable, Ron s'en mêla : "Vous êtes juste jaloux parce que vos parents ne vous laissent jamais avoir une fête comme le reste d'entre nous."

"Ron…" commença Harry.

"Je parie qu'ils étaient ceux qui pleuraient lorsque Vous-Savez-Qui a été vaincu."

"Ron!" Harry et Hermione dirent ensemble avant que quelqu'un ne puisse commencer une bagarre.

"Quoi?" Ron paraissait surpris qu'ils ne soutiennent pas ses propos.

"Ce n'est pas le moment," dit Harry. "Allons juste nous asseoir."

Ils commencèrent à se tourner pour partir, mais Nott éleva à nouveau la voix : "Enfin, est-ce que tu peux vraiment le blâmer si c'est le cas, Pansy? Je pleurerais, moi aussi, si j'étais coincé avec des moldus." Plusieurs autres Serpentards éclatèrent de rire.

Hermione attrapa instinctivement Harry par le bras avant qu'il ne puisse agir. Oui, c'était aussi ses parents, mais elle savait que la patience d'Harry arrivait à bout après ces dernières semaines. Elle sentit sa magie s'embraser, et les bougies flottantes autour d'eux firent de même pendant un instant. A ce rythme, ils allaient tous les deux se retrouver avec une réputation de faible contrôle magique.

"En toute honnêteté, je ne m'attends à ce que ce soit son cas," dit Malfoy, bien que prudemment. "Nous savons tous que les Potter sont des Amoureux des Moldus." (1)

(1) "muggle lovers" : un terme généralement utilisé péjorativement par les Sang-Purs en parlant de ceux supportant l'équité avec les Moldus. Si vous avez d'autres idées de traduction, dites-moi! (je ne crois pas qu'il y ait une version officielle pour ça).

"Tu sais, tu sembles presque essayer d'être insultant, Malfoy," rétorqua Harry, "mais tu t'en sors très mal si c'est le cas puisque j'ai, en fait, été élevé par des moldus. J'aime beaucoup ma famille, et M. Nott, je vous remercierai de ne pas tenter de les dénigrer à l'avenir. Bonsoir." Il s'éloigna en soufflant avant qu'ils ne puissent dire quoi que ce soit d'autre.

Les élèves s'installèrent tous à leurs places, et le Professeur Dumbledore se leva à la Haute Table. "Bonsoir," dit-il d'une voix solennelle. "Avant que nous commencions, je souhaiterai dire quelques mots… Il y a dix ans avant cette nuit, le Seigneur des Ténèbres le plus craint de ces derniers cinquante ans a été vaincu. Nous connaissons tous l'histoire habituelle de cette nuit-là. Mais le fait est que cette victoire ne vint pas des mains d'un jeune enfant – " Des murmures traversèrent la Salle à ces mots. " – mais de celles d'un jeune couple – d'une sorcière et d'un sorcier talentueux qui se battirent des plus bravement lors des trois dernières années de la guerre, qui donnèrent leurs vies pour protéger leur fils, et qui, en faisant cela, sauvèrent nombre d'autres âmes. En cette nuit anniversaire de leur mort, je souhaiterai demander un moment de silence en l'honneur de James et Lily Potter."

La Salle toute entière inclina respectueusement la tête. Il y eût quelques chuchotements agacés du côté des Serpentards, mais rien de plus.

"Je vous remercie. Et maintenant, que le festin commence."

Tandis que les longues tables se chargeaient de nourriture, Harry enleva ses lunettes et s'essuya les yeux avec sa manche. Cela l'embarrassait peut-être un peu après sa confrontation avec les Serpentards, mais il pouvait voir qu'il était difficilement le seul à larmoyer.

Très vite, cependant, Ron recommença à raconter des histoires de ses réunions de famille : "En fait, on a toujours une fête. Ginny demande toujours à ce qu'on lise le début d'Harry Potter et l' Orient Express où il bat Vous-Savez-Qui, puisque c'était le premier livre…" Harry arrêta rapidement de l'écouter.

Mais les professeurs et les élèves eurent à peine le temps de finir de remplir leurs assiettes lorsque cela se produisit. Un chat tigré, marron et famélique, traversa les portes de la Grande Salle à toute allure jusqu'à la Haute Table, feulant comme un démon. Il y avait actuellement deux personnes dans la Salle qui parlait le chat. Lorsqu'elles entendirent le feulement, elles bondirent immédiatement hors de leurs places et s'écrièrent, "Il y a un monstre géant en bas?!"

L'une de ces personnes était Minerva McGonagall.

L'autre était Harry Potter.

Heureusement, personne n'eût vraiment le temps d'y prêter attention car, à ce moment-là, Argus Rusard entra au pas de course dans la Grande Salle, beuglant comme un dément : "Troll dans les cachots! Troll dans les cachots! Troll dans les cachots!" Il ne s'arrêta pas avant de trébucher et de tomber contre la Haute Table, juste devant Albus Dumbledore.

Il y eût un silence pendant une fraction de seconde, et puis les élèves commencèrent à crier. Il y eût une course effrénée pour la sortie qui ne fut stoppé que lorsque le Directeur se leva.

"SILENCE!" tonna Dumbledore. "Que tout le monde cesse de paniquer. Nous sommes parés à de telles éventualités. Maintenant, Argus, où se trouve le troll?"

"Il – il est – dans les cachots de l'Aile Est, près des classes de Potions," gronda Rusard furieusement, "mais il n'y restera pas bien longtemps. Il a failli nous avoir, hein, Miss Teigne?" Il prit dans ses bras son chat qui protesta.

Dumbledore passa à l'action. Parlant rapidement, il dit, "Préfets, procédez à un compte et informez vos Directeurs de Maison si certains élèves manquent à l'appel. Puis guidez vos Maisons jusqu'à vos Salles Communes. Tous les autres professeurs, avec moi aux cachots. Nous ne devons pas laisser le troll se rendre dans les sections résidentielles. Hagrid, montez et avertissez Madame Pomfresh, et gardez l'entrée de l'Infirmerie. Professeur Binns, descendez aux cuisines et prévenez les elfes de maisons. Argus, il serait sûrement pour le mieux que vous alliez avec Hagrid. Allez-y."

Les préfets étaient déjà en train de faire leurs comptes et de reporter les résultats. Percy Weasley regroupa les Gryffondors de Première Année et les guida avec assurance vers les escaliers, comme si aucun troll n'aurait pu oser attaquer un préfet. Les Directeurs de Maison discutèrent brièvement et déterminèrent que les seuls élèves absents de la fête se trouvaient actuellement tous les deux à l'Infirmerie.

"Comment un troll a-t-il pu entrer dans le château?" se demanda Harry.

"Je ne sais pas," dit Hermione. "Peut-être que Peeves l'a fait entrer. Est-ce que tu penses que c'est vraiment plus sûr de nous renvoyer à nos dortoirs plutôt que de nous laisser rester dans la Grande Salle?"

"Je ne sais pas. Peut-être. Un troll ne pourrait pas passer par les entrées des dortoirs.

"Hmm…"

Tandis que les Gryffondors de Première Année passaient le troisième étage, Hermione remarqua quelque chose d'étrange sur une autre volée de marche du Grand Escalier.

"Qu'est-ce que Rogue fiche ici? Est-ce qu'il ne va pas vers le couloir interdit?"

"Si, c'est par là," répondit Harry. "C'est bizarre…" Il baissa s'un ton. "Je devrai peut-être le suivre."

"Quoi? Non! Tu ne peux pas!"

Il se pencha plus près d'elle et chuchota, "C'est bon. Tu as vu Miss Teigne. Je serai plus rapide sur quatre pattes."

"Harry, non, Percy surveille! Il remarquera que tu n'es plus là."

"Percy…" Harry examina le préfet obsédé par les règles et perpétuellement vigilant. Il devait bien admettre que ses chances étaient minces. "D'accord," chuchota-t-il. "Mais j'irai vérifier au matin."

Hermione soupira et laissa tomber le sujet pour la soirée. Harry passa un bras rassurant autour de ses épaules, cependant, et l'aida à gravir les dernières volées de marches.

La Maison de Gryffondor au grand complet se tint assise ou debout pendant un moment dans la Salle Commune, soudain devenue exigüe, avant que la voix du Professeur Dumbledore magiquement amplifiée ne retentisse à travers le château : "Le troll a été maîtrisé et va être emmené loin du château. Le couvre-feu est en vigueur jusqu'à ce que la brèche des protections soit scellée. Le festin va à présent être amené dans les Salles Communes des différentes Maisons." Et juste comme ça, une longue table apparut au beau milieu de la pièce, transportée par des elfes de maison, et la même nourriture que celle du festin dans la Grande Salle fut amenée par encore plus d'elfes. Un certain nombre de personnes se mirent à crier. Pour beaucoup des plus jeunes élèves, y compris Hermione et Harry, il s'agissait de la première fois qu'ils voyaient un elfe de maison, mais les petites créatures aux oreilles semblables à des ailes de chauve-souris ne s'attardèrent pas suffisamment longtemps pour leur parler.

"Hé, Harry."

La paire se tourna et vit Ron et Neville se mettre en rang derrière eux pour se servir.

"Alors, est-ce que tu parles vraiment le chat ou quelque chose?" demanda Ron. "Comment est-ce que tu as su ce que Miss Teigne feulait?"

Le pouls d'Harry s'emballa, et Hermione résista à l'envie de lui en coller une pour sa stupidité. C'était sa pire gaffe depuis des années. Elle pria pour qu'il trouve une façon de se sortir de ce mauvais pas. "En gros," dit-il, saisissant la première idée à laquelle il put penser. "Le Professeur McGonagall le parle parce qu'elle est une animagus, et elle m'a un peu appris… elle dit que j'ai l'oreille pour, ou quelque chose comme ça."

"Uh, oui, je vous avais dit qu'Harry n'est pas tout à fait normal," Hermione joua le jeu. "Il fallait qu'il se retrouve avec des talents bizarres. Ça sonnait juste comme un tas de cris aigus pour moi."

"Huh. Wow, ça c'est bizarre," dit Ron.

"C'est pas grand-chose," dit vivement Harry. Ron décida de considérer ça comme une excentricité supplémentaire d'Harry Potter, et Neville eût le bon sens de ne pas en parler à d'autres. Personne d'autre à la Table de Gryffondor ne semblait avoir remarqué, donc il semblait que son secret était encore en sécurité… pour l'instant.


Un Harry Potter sur quatre pattes se faufila le long du hall menant à la porte du couloir interdit le matin suivant. Il se montrait plus prudent cette fois-ci, restant à l'écoute de quiconque s'approcherait. Après le soir précédent, il était sûr que des gens surveilleraient l'endroit plus étroitement, mais néanmoins, il avait été suffisamment chanceux pour trouver l'endroit à un moment non gardé. Il commença à renifler les environs, essayant de découvrir ce qui s'était passé la nuit précédente… tout en luttant contre chaque fibre de son instinct qui lui hurler de s'enfuir. Lorsqu'il fût certain d'avoir compris, il fila.

"Harry, qu'est-ce qu'il y a? Qu'est-ce que tu as senti?" chuchota Hermione lorsqu'ils furent retournés à l'alcôve plus loin dans le hall et qu'il se fut retransformé.

"Mione," chuchota-t-il en retour. "J'ai senti du sang."

"Quoi? Est-ce que tu sais le sang de qui? Est-ce que c'est celui du troll?" demanda-t-elle craintivement.

"Je ne suis pas sûr. Il y avait deux hommes dans leur trentaine qui s'en sont approchés, et ça venait de l'un d'eux. Mais je n'ai rien senti qui pourrait être un troll. Qui que ce soit, je pense que le chien l'a mordu."

"Tu veux dire que quelqu'un a essayé de s'introduire là-dedans? Donc, il doit s'agir de Rogue et Quirrell… ce sont les seuls hommes du château de cet âge… peut-être que c'est ce que Rogue faisait."

"Mais pourquoi est-ce que Rogue essaierait de voler ce qui s'y trouve?"

"Harry, nous savons qu'il a été un Mangemort."

"Ouais, mais Dumbledore lui fait confiance pour enseigner ici. Je parie que c'est Quirrell."

"Harry…"

"Le Professeur de Défense est toujours le plus suspect."

"A moins que quelqu'un ne se soit infiltré dans le château. Peut-être que c'est comme ça que le troll est entré."

"Je ne sais pas," admit Harry. "J'aurai juste voulu avoir une façon de distinguer leurs odeurs."

"Hé bien, tu peux difficilement t'amuser à les suivre dans ta forme de chat," le prévint Hermione.

"Mais si personne ne me voit me transformer…"

"Harry, combien d'autres chats ont une marque blanche en forme d'éclair sur la tête?"

"Ouais, je suppose… attends, peut-être que si l'un de nous peut toucher les robes de Rogue durant le cours, nous pouvons avoir son odeur sur nous."

Hermione plissa le nez. "Okay, d'un, c'est dégoûtant, et deux, ça semble être une bonne façon de finir en retenue."

"Ça vaut le coup d'essayer," insista-t-il. "Fais juste semblant de trébucher ou quelque chose."

"Hmm…" Elle prit le temps d'y penser. Ce ne serait sûrement pas si difficile. "Peut-être," concéda-t-elle. "Si j'ai une bonne occasion."

Mais elle n'eût pas de bonne occasion. Rogue ne se leva pas une fois de son bureau de tout leur cours du matin. Etrangement, il parvint tout de même à être aussi intimidant que d'habitude, en particulier envers Neville, qui paraissait encore plus mal à l'aise que d'habitude pour commencer. Harry fut forcé de reconnaître avec réticence que cela semblait suspect.


Le Dimanche suivant fut probablement le jour le plus difficile qu'Harry et Hermione avaient eu jusque là à Poudlard. Alors que tout le monde profitait d'un weekend relaxant, ils se trouvaient assis et mangeaient en silence, sombres. S'il y avait eu un jour où ils auraient souhaité pouvoir sortir de l'école, c'était ce jour.

Ron Weasley semblait inconscient de leur attitude, puisqu'il se précipita dans leur direction et s'assit à côté d'eux, chuchotant avec animation. "Hé les gars, vous avez entendu ce qu'il s'est passé?"

"Heu, je ne crois pas, Roi, qu'est-ce qu'il s'est passé?" demanda Harry sans trop d'enthousiasme.

"J'ai entendu que Marcus Flint a eu une grosse dispute avec Olivier Dubois à propos du match de Quidditch du weekend prochain, et alors Dubois a mis Flint au défi d'aller dans le couloir interdit du troisième étage."

"Oh, non," grogna Hermione. "Il ne l'a quand même p as fait, si?"

"Bien sûr que si. D'après la rumeur, Flint s'en est sorti de justesse. Ils racontent qu'il y avait un chien géant à trois têtes là-dedans. Une drôle d'idée, nan? Qu'est-ce qu'il y a?" ajouta-t-il lorsqu'il vit ses camarades Gryffondors lever les yeux au ciel. "Quoi, est-ce que vous la saviez déjà?"

"Désolé, Ron, on pensait que tout le monde était déjà au courant depuis le temps," lui dit Harry. "Beaucoup de Septième Année en ont discuté."

"Quoi? Pourquoi est-ce que personne ne me parle jamais de ce genre de trucs?"

"Parce que c'est interdit," le rabroua Hermione. "Personne ne veut trop en parler parce que personne n'est censé le savoir. Harry semble juste attirer les problèmes et parvient à entendre des choses qu'il n'est pas supposé savoir."

Ron sembla accepter cette explication à contrecœur et s'attaqua à son petit-déjeuner.

C'est lorsque les gens commencèrent à sortir de la Grande Salle qu'Harry prit Hermione et Neville à part pour leur parler.

"Harry? Qu'est-ce qu'il y a?" demanda Neville.

"Est-ce que l'un de vous deux voudrait bien proposer à Ron de venir avec nous chez Hagrid cet après-midi?"

Neville haussa les épaules et dit, "Okay," mais Hermione parut surprise.

"Ron? Pourquoi? Il ne paraît pas vraiment être le genre à le voir avec nous," dit-elle.

Harry haussa les épaules. "J'ai pensé qu'il aimerait peut-être venir…"

"Mais tu l'as entendu à Halloween, Harry. Il ne semble pas comprendre."

"Ouais, mais c'est justement pour ça. Je veux lui donner une chance de voir comment nous passons ce jour-là."

"Mais veut-on vraiment l'avoir avec nous pour ça?"

"Mione, c'est notre ami… et, avouons-le, un allié politique. Nous avons passé du temps avec Paul et Tiffany ce jour-là auparavant. Ce n'est pas un mauvais bougre la plupart du temps. Il t'aide toujours durant les Leçons de Vol, pas vrai?"

"Oui," admit-elle.

"Alors je veux juste lui donner une autre chance de voir ce que veut dire Halloween pour nous."

Hermione se tourna vers Neville pour voir ce qu'il en pensait, mais il n'affichait qu'un air nerveux et indiqua sagement qu'il préférait ne pas s'en mêler.

"Harry, c'est… c'est un peu ton jour," dit-elle, "donc si tu veux qu'il vienne, je ne t'en empêcherai pas. J'espère que tu sais ce que tu fais, par contre."

"Merci, Mione." Il partit devant rattraper Ron, qui était en route vers la Cour Centrale (2) pour prendre l'air, bien que Ron ait été en train de revenir sur ses plans, puisque le temps de Novembre était rapidement en train de devenir glacial et humide.

(2) 'Middle Courtyard', je ne crois pas qu'elle soit nommée dans les livres, bien qu'elle soit mentionnée indirectement et qu'elle apparaisse dans les films. D'après le nom, j'imagine qu'il doit y en avoir trois.

"Hé, Ron," appela Harry lorsqu'il trouva le rouquin.

"Yo, qu'est-ce qu'il y a Harry?"

"Hermione, Neville et moi comptions aller passer un peu de temps avec Hagrid cet après-midi. Ça te dit de venir avec nous? C'est un peu un truc d'après Halloween."

"Vraiment? Wow, merci, ce serait cool," dit Ron avec enthousiasme. "J'ai pas encore vraiment eu l'occasion de rencontrer Hagrid. Charlie parlait tout le temps de lui, cependant."

"Cool. Retrouve-nous à la Tour de l'Horloge à une heure. Je retourne à l'intérieur."

"Ça marche. A tout à l'heure."

Harry rejoignit Hermione dans le château et l'informa que Ron se joindrait à eux plus tard. En attendant, d'un accord tacite, ils commencèrent à chercher un endroit isolé où ils pourraient s'asseoir durant la matinée et observer les terrains. ("C'est vraiment dommage que la Tour d'Astronomie soit interdite d'accès," dit Hermione.) Eventuellement, ils décidèrent que le balcon de la Tour de l'Horloge était le meilleur endroit. Il y avait quelques endroits qui surplombaient le ravin, mais ils auraient moins de chance d'être interrompus à un étage plus élevé. Ils se blottirent contre deux piliers adjacents, se faisant face. De là, ils pouvaient observer par-dessus la balustrade basse et voir la majeure partie des terrains, depuis la cabane d'Hagrid jusqu'après la Volière et par-dessus la rivière. Ils restèrent assis en silence un moment, s'imprégnant du calme d'un matin de Novembre.

Après un moment, Harry soupira, presque avec lassitude. "Dix ans," dit-il doucement.

Hermione soupira elle aussi et répéta, "Dix ans."

Il y eut un long temps de silence.

"Je me demande si le Professeur Dumbledore nous laisserait utiliser le réseau de Cheminettes pour passer à la maison…" dit Harry.

"Il nous le permettrait sûrement," répondit Hermione. "Mais ce ne serait pas vraiment approprié. Souviens-toi, tu n'es pas le seul qui ait perdu tes parents durant la guerre. C'est pour ça qu'on avait déjà décidé d'attendre les vacances de Noël."

Harry acquiesça et retourna son regard vers les terrains, retenant ses larmes. Il n'avait pas honte de pleurer à ce sujet… pas en ce jour, entre tous, mais c'était assurément quelque chose de privé, quelque chose qu'il ne voulait pas laisser voir à n'importe qui. "Je sais. C'est juste difficile," dit-il, sa voix se fêlant, "de ne pas pouvoir sortir d'ici pour le dixième…"

Hermione se décala jusqu'à être à côté de lui et se redressa sur ses genoux, drapant un de ses bras autour de ses épaules afin de pouvoir prendre son rôle, si rarement utilisé, de grande sœur: "Je sais que ça l'est, Harry, mais nous avons toujours su que nous aurions ce problème. C'est pour ça que nous avons conçu ce plan."

Harry se laissa aller contre elle et laissa échapper un faible son plaintif qui ressemblait à s'y méprendre à un miaulement. Elle passa ses doigts dans ses cheveux et le gratta doucement derrière l'oreille droite. Il se détendit un peu.

"C'était gentil de ta part d'inviter Ron," dit-elle.

"Mm hmm… J'aime bien être entouré d'amis pour ce jour."

"Je sais, Harry. Je suis sûre que nous passerons un bon moment avec Hagrid."

Ils omirent tous les deux ce qu'ils pensaient d'autre: ils auraient aussi bien pu inviter Susan ou Mandy – or Dean ou presque n'importe quel Gryffondor, vraiment. Mais Neville et (un peu à leur surprise) Ron étaient les deux amis les plus proches qu'ils aient eus pour le moment, et aucun d'eux ne voulait faire de ce jour une grande réunion.

Ils restèrent assis là, sur le balcon, pendant un long moment, observant les terrains, se satisfaisant de la paix et la tranquillité. Le premier Dimanche de Novembre impliquait toujours une période plus réservée, en famille, en plus des visites, et ils étaient heureux de laisser la matinée passer. Ils s'étaient assurés d'avoir fait leurs devoirs à l'avance, afin de pouvoir prendre la journée entière. Finalement, lorsqu'il fut bientôt temps, Hermione parla. "Viens, petit frère, allons manger," dit-elle avec un faible sourire. Harry ne l'aurait jamais laissé l'appeler comme ça en public, mais il la suivit sans protester.

Après le déjeuner, tous deux retrouvèrent Neville et Ron à la Tour de l'Horloge et descendirent le sentier qui menait à la cabane d'Hagrid. L'homme gigantesque ouvrit la porte et les accueillit chaleureusement. Comme d'habitude, Harry bondit hors du chemin tandis que Crockdur bondissait en direction du groupe. Depuis le temps, Hermione et Neville en avaient pris l'habitude, eux aussi, alors Ron encaissa la totalité de la force. Il se retrouva bientôt cloué au sol, le dogue lui léchant le visage.

"Ah! Maislâchemoi!" s'écria-t-il. Neville et Hermione tirèrent Crockdur en arrière et Hagrid força le chien à rentrer. "Pourquoi vous ne m'avez pas averti à propos de lui?" demanda-t-il.

"Désolé, Ron," dit Hermione. "On s'est un peu habitué à lui de puis le temps."

"Parle pour toi," dit Harry, gardant ses distances de Crockdur. Neville hésita un instant avant de tirer le chien de son côté. Ils entrèrent, Harry et Hermione s'asseyant dans un fauteuil gigantesque et Ron et Neville dans un autre.

"Merci de nous accueillir, Hagrid," dit Harry lorsqu'ils furent installés.

"Ho, mais c'est pas un problème Harry," répondit Hagrid, rougissant sous son épaisse barbe. "Vous êtes tous les bienvenus en tout temps. En particulier aujourd'hui."

"Qu'est-ce qu'il y a de spécial aujourd'hui?" demanda Ron en essayant de cacher sa déception à la qualité des cakes d'Hagrid.

"En fait, Ron," commença lentement Harry, "tu sais déjà pour moi et Halloween… et puisqu'Halloween est un jour de fête, et que les touristes grouillent toujours à Godric's Hollow ce jour-là, notre famille célèbre toujours la fête normale ce jour-là et c'est tout. A la maison, nous gardons tous les trucs de commémoration pour le Dimanche qui suit. Nous passons généralement la journée avec nos amis et notre famille, et nous visitons les tombes de mes parents biologiques. Mais voilà, on ne peut pas vraiment faire ça ici."

"Ooh…" dit Ron, comprenant finalement les visages sombres qui l'entouraient. "Je suis désolé, vieux." (3)

(3) Ron appelle très souvent Harry "mate" et je ne suis jamais sûr de comment le traduire exactement… 'vieux', 'mon pote' ou 'mon gars' me paraissent un peu moderne pour un sorcier Sang-Pur (même un Weasley) mais je n'arrive pas à penser à autre chose…

"C'est un peu la même chose pour moi," dit doucement Neville, les yeux baissés sur ses mains. "Ma grand-mère m'a toujours emmené voir mes parents le premier Novembre – et aux anniversaires et jours de fêtes et tout ça – mais je ne pourrais leur rendre visite qu'à Noël et Pâques tant que je suis ici."

"Tes parents, Nev?"

Neville sembla réticent à l'idée d'expliquer et chercha de l'aide auprès d'Harry et Hermione en se tournant vers eux.

"Ils sont à Ste Mangouste," murmura Hermione, lançant un regard à Ron qui impliquait qu'il ne devrait pas chercher à en savoir plus.

"Ooh…" répéta Ron. "Wow, j'imagine que ça doit être dur pour vous tous. Vous, heu, n'aviez pas vraiment besoin de m'inviter."

"Nous le voulions," insista Harry. "Tu es notre ami, pas vrai?" Ron redressa inconsciemment sa tête quand Harry l'appela son ami. "Nous aimons avoir nos amis avec nous pour ce jour. Dans tous les cas, nous sommes venus voir Hagrid aujourd'hui parce qu'il a travaillé avec nos parents durant la guerre, à Neville et moi."

"Ouais, c'est le cas," dit Hagrid. "En fait, j'ai aussi travaillé avec tes oncles, Ron – Gideon et Fabian."

"Vraiment?" dit Ron d'un ton surpris. "Comment étaient-ils? Maman ne parle pas vraiment beaucoup d'eux."

"Ah, c'était tous deux de braves garçons," dit Hagrid avec mélancolie. "Je sais que tes frères, Fred et George, ont été nommés après eux, mais ils se comportaient plus comme Bill et Charlie – ils se battaient aussi comme de vrais lions." Ron rayonna de fierté.

Ils discutèrent un long moment, échangeant quelques histoires qu'ils avaient de leurs familles, Hagrid faisant, bien sûr, la majeure partie de la conversation. Harry leur parla de Godric's Hollow (Ron y était déjà allé, mais la grand-mère de Neville était trop sensée pour une telle chose, et aucun d'eux n'avait vu les tombes des Potter), et de comment ils prenaient le thé chez Bathilda Tourdesac chaque année, ce qui impressionna Neville. Neville lui-même n'avaient pas beaucoup d'histoires à raconter, il restait réservé quant à ses visites à Ste Mangouste, mais Hagrid les régala d'histoires sur les petits tours que Frank et Alice Londubat avaient se jouer l'un à l'autre durant leur temps à l'école.

"Tu sais, Neville, ton père s'est même inspiré de ton grand-père quelques fois – " était-il en train de dire.

"Ne me dites pas qu'il a mis une gerbille dentue (4) dans le sac de maman!" s'exclama Neville avec une force surprenant. Les autres enfants se mirent tous à le fixer. Il commença à rougir et bafouilla, "M-mon grand-père avait un sens de l'humour bizarre."

(4)"Fanged gerbil" : j'ai trouvé quelques mentions mais aucune traduction française. Une gerbille étant un rongeur, la partie 'dentue' me paraît un peu étrange, mais bon…

"Nah, il l'a pas mis dans le sac de ta mère," clarifia Hagrid. "Il a prétendu qu'il s'agissait d'une gerbille normale et il l'a lui a offerte."

"Oh, enfin, ça aurait pu être pire."

"Hé bien, ta mère l'a pas pris aussi bien lorsque la gerbille l'a mordue. Elle lui a vraiment fait payer, après ça. Et puis elle a donné la gerbille à une de ses camarades de chambre."

"Ah oui?"

"Oui. Le truc amusant, c'est qu'elle a pas cessée de changer de mains. Personne voulait la garder une fois qu'ils voyaient les crocs, alors ils la donnaient à chaque fois à quelqu'un d'autre. Et puis, d'une façon ou d'une autre, le père d'Harry, qui était en Deuxième Année à l'époque, a mis la main dessus et l'a caché dans… enfin, heu… le chapeau de quelqu'un." Tout le monde mis à part Ron avait une bonne idée de qui ce quelqu'un devait être, mais ils ne voulaient pas le dire.

Ron éclata d'un rire presque hystérique. "Bordel! Et qu'est-ce qu'il s'est passé?"

"Oh, sacrée dispute qu'ils ont eu. Et la mère d'Harry l'a houspillé comme pas un – ils ne s'aimaient pas encore à ce moment-là… nope, vous vouliez pas vous attirer les foudres de Lily Evans." Il se leva pour faire plus de thé.

Cela rappela à Hermione quelque chose qui l'embêtait depuis un moment et elle saisit l'opportunité: "Dites, Hagrid, en parlant d'animaux, nous pensons avoir vu Ro… quelqu'un essayer de passer ce chien à trois tête le jour d'Halloween. Est-ce que vous savez quelque chose à ce sujet?"

Hagrid sursauta et en tomba presque à la renverse, ce qui aurait sans nul doute était désastreux étant donné sa taille. "Comment est-ce que vous êtes au courant pour Touffu?" demanda-t-il.

"Touffu?" questionnèrent Ron et Neville.

"Hagrid, la moitié de l'école est au courant pour Touffu!" intervint Harry. "Les élèves les plus âgés se mettent au défi d'aller dans le couloir."

"Quoi?" rugit Hagrid. "Et pourquoi font-ils ça? Ils ne savent pas que c'est dangereux?"

"Hagrid, ce sont des adolescents," dit Hermione. "Ils aiment faire des choses dangereuses. En particulier si c'est aussi interdit et que personne ne leur dit pourquoi."

"Hé bien, il faut qu'ils arrêtent. Touffu est un ange avec son Papa, mais il prend son rôle très au sérieux." Les enfants frissonnèrent un peu lorsqu'Hagrid se décrivit comme le "Papa" d'un tel monstre.

"Mais la porte n'est protégée que par un Colloportus," dit Hermione, "enfin, c'est ce qu'ils disent. Il est trop facile d'y entrer."

"Hé bien, il faut bien que quelqu'un puisse entrer pour prendre soin de Touffu," dit fièrement Hagrid.

Ils échangèrent tous un regard. Cela expliquait beaucoup. "Est-ce que c'est vous qui prenez soin de Touffu?" demanda Harry.

"Bien sûr que c'est moi. C'est mon chien. Je l'ai acheté à un gars Grec l'an dernier. Je ne fais que le prêter à Dumbledore pour garder la… heu…"

"Pour garder la quoi?"

"J'aurais pas dû dire ça. Ce n'est pas vos affaires, non. C'est une affaire top secrète de Poudlard."

"C'est la chose que quelqu'un a essayé de voler à Gringotts?" le pressa Harry.

"Non, je ne dirai rien de plus. Vous touchez à quelque chose de dangereux, ouep. Oubliez juste tout ça. Tout ça est entre le Professeur Dumbledore et Nicolas Flamel – "

"Qui est Nicolas Flamel?" demanda Hermione.

Hagrid ouvrit la bouche avec colère, avant de froncer les sourcils à se qu'il venait de dire. " J'aurais pas dû vous dire ça. J'aurais vraiment pas dû vous dire ça," marmonna-t-il.

Hermione n'en avait pas fini, cependant. Hagrid leur avait dit qu'il n'était pas censé utiliser de magie, mais tout ça semblait assez important. "Hagrid, même si quelqu'un doit… prendre soin de Touffu," dit-elle sceptiquement, "le Professeur Dumbledore ne pourrait-il pas mettre un sort de Verrouillage plus puissant sur la porte et vous donner une clé magique ou quelque chose?"

"Huh? Uh… peut-être…" dit-il. "Ça pourrait être une bonne idée si plein de gens entrent là-dedans. Il faudra que j'en parle à Dumbledore… Ecoutez, je ne veux pas vous paraître froid, surtout pas aujourd'hui, mais vous ne pouvez pas continuer à me poser des questions à propos de la… chose. Je verrai ce qu'on peut faire pour la porte, et ça devrait régler le problème"

Hermione et Harry parurent sceptiques à cela, mais ils décidèrent de laisser tomber le sujet. Ils parlèrent encore peut-être une demi-heure de plus avant que la conversation ne faiblisse.

"Merci d'être venus me voir," dit Hagrid lorsqu'ils sortirent. "Et si vous tombez sur la petite Susan Bones, laissez-lui savoir qu'elle peut venir me parler, elle aussi. J'ai connu son Oncle Edgar durant la guerre."

"Bien sûr, Hagrid. Au revoir."

"Donc, qui est-ce que vous avez vu essayer d'entrer dans le couloir du troisième étage?" demanda Ron alors qu'ils remontaient le chemin menant au château.

"Nous ne sommes pas tout à fait sûrs – " commença Harry.

"Nous sommes presque sûrs que c'était Rogue," insista Hermione.

"Rogue!"

"Je ne sais pas," contredit Harry. "Je pense toujours que ça pourrait avoir été Quirrell… peut-être que Rogue essayait de l'arrêter."

Ron et Neville paraissaient perplexes.

"Nous savons que les Professeurs Rogue et Quirrell s'y sont tous les deux rendus le soir d'Halloween," expliqua Hermione. "Mais est-ce que vous avez vu comment Rogue ne s'est jamais levé durant le cours de Vendredi? Nous pensons qu'il a dû se faire mordre."

"Oh, je parie qu'il ne préparait rien de bon." dit Ron

"O-Ouais," dit nerveusement Neville. "V-vous savez à quel point Rogue peut être désagréable."

"J'imagine," dit Harry, "mais Rogue est ici depuis des années, et il n'a jamais rien fait d'aussi malveillant."

"Mais c'est aussi le cas du Professeur Quirrell," observa Hermione. "Tu fais juste une fixation sur cette malédiction du Professeur de Défense."

"Hé, la malédiction est réelle!" intervint Ron. "Toute ma famille en parle. Mais je parie quand même que c'était Rogue. Je pense que Quirrell va vraiment se faire renvoyer pour avoir lancé un sort à Malfoy." Même Harry éclata de rire à cela.

"Sinon, est-ce que l'un de vous a déjà entendu parler de Nicolas Flamel?"

Neville et Ron secouèrent tous les deux la tête pour dire que non.

"Ce nom me semble vaguement familier," dit Hermione avec frustration. "Je ne me souviens juste pas où j'ai pu le lire."

"Ouais, pareil pour moi," confirma Harry. "Il faudra qu'on cherche quelque part."


Le coin des expressions désuètes:

« Être poli / aimable / avenant comme une porte de prison »

Se dit de quelqu'un de particulièrement désagréable, fermé, ayant un abord revêche et des manières rudes. La comparaison parle d'elle-même (une prison n'est, après tout, pas un endroit de rire ni de politesse).

Des équivalents dans d'autres langues existent et sont souvent tout aussi imagés si ce n'est plus. Mon favori étant la version portugaise : «gentil como um tubarão com dor de dente » soit en gros « doux comme un requin avec un mal de dents ».