Disclaimer : Rien d'Harry Potter ne m'appartient, si c'était le cas je serai une femme, je serai plus âgé et bien plus riche. Cette fanfiction est une œuvre originale de White Squirrel du nom de 'The Accidental Animagus' (/9863146/). Merci à lui de me permettre de traduire ses textes!
Les reviews sont très appréciées mais ne sont bien sûr pas obligatoires.
T/N: Ce chapitre a été surprenamment rapide et facile à traduire, en à peine deux sessions, la deuxième ayant eu lieu intégralement en écoutant l'évènement du Zevent (pour ceux qui connaitraient). Beaucoup de travail pour les prochaines semaines, la prochaine mise en ligne risque de tarder un peu.
La fête commença à se calmer en fin d'après-midi, bien qu'il fût sûr qu'elle reprendrait plus tard dans la soirée, probablement avec du Whisky Pur Feu de contrebande, à en croire les rumeurs. Un bon nombre de personnes avaient décidé de faire une sieste avant le dîner dans toute cette excitation. Harry et Hermione s'échappèrent discrètement pour trouver un endroit calme où parler. Le balcon de la Tour de l'Horloge paraissait encore une fois prometteuse, même s'il commençait à faire plus froid au grand air.
"Harry, tu volais vraiment d'une façon incroyable,' dit Hermione, "mais tu as bien faillit le faire avoir une crise cardiaque là-haut."
Harry aurait trouvé ça amusant si ce n'était pour le fait que le comportement de son balai avait aussi manqué de lui donner une crise cardiaque. "Je suis juste satisfait d'avoir pu battre Malfoy. Je pense que ça lui fera perdre son sourire arrogant un moment."
Hermione sourit à moitié. "Harry, ton balai…"
"Ouais, je sais. Je vais demander à Madame Bibine de l'inspecter"
"Non… je veux dire, je sais ce qui n'allait pas. C'était Rogue!"
"Quoi?"
"Rogue envoûtait ton balai. Je l'ai vu."
"Qu'est-ce que tu veux dire? Il ne ferait jamais ça."
"Harry, Hagrid a dit que la seule chose qui pourrait interférer avec les sortilèges de contrôle d'un balai de premier ordre est de la magie Obscure. Cela veut dire que c'était forcément un des professeurs qui le trafiquait, et j'ai regardé, et chaque que ton balai faisait des siennes, Rogue te fixait et marmonnait quelque chose. C'était lui, Harry. Et avant que tu demandes, j'ai observé le Professeur Quirrell aussi, et je n'ai jamais vu sa bouche bouger."
"Peut-être que tu l'as juste manqué," dit Harry avec colère. "Il lui aurait fallu le faire avant que le balai ait des problèmes. Peut-être que Rogue disait des contre-sorts."
"Harry, je sais que c'était lui."
"Non, tu veux que ce soit lui."
"Non! Ce n'est pas ça. Ecoute, tu te souviens quand tu as poursuivi le Vif et que ton balai fonctionnait toujours? Je me suis faufilée derrière Rogue et j'ai utilisé un Sortilège de Lévitation sans baguette pour faire voler ses cheveux dans ses yeux."
Harry en resta bouche bée, trop choqué et en colère pour en rire. "Tu as quoi…! N-non… Non! Je n'y crois pas."
"Harry, quand est-ce que tu vas passer outre ton préjudice envers Quirrell?"
"Quand est-ce que tu vas passer outre ton préjudice envers Rogue?" s'écria-t-il. "Même si ce n'était pas Quirrell, je ne peux pas croire que Rogue essaierait de me tuer. Pas après le message qu'il m'a transmis la première semaine. Il n'y a juste aucune raison."
"Bien sûr qu'il y en a une." Hermione commença à les compter. "Il n'aime pas les Gryffondors. Il n'aimait pas ton père biologique. Il veut à tout prix gagner la Coupe de Quidditch. C'est un agent double au sein des Mangemorts et il doit sauver les apparences…"
"Mais Hermione, il n'a jamais été pire envers moi qu'avec les autres. Il n'a aucune raison de commencer maintenant, et même s'il en avait, essayer de me tuer est bien trop évident."
"Il essayait de faire passer ça pour un accident."
"Hé bien, si c'était le cas, il ne faisait pas du très bon travail si quelqu'un de douze ans a pu le réaliser.3
Hermione en resta sans voix. Est-ce qu'Harry venait de rabaisser son intelligence? Il lui fallut une bonne minute pour remarquer qu'il s'éloignait. "Harry… Harry, où est-ce que tu vas?"
"Je retourne à la Tour," cria-t-il par-dessus son épaule.
"Harry…" gémit-elle, mais il ne lui répondit pas. Elle le suivit pour revenir.
Harry mit un point d'honneur à s'asseoir du côté opposé de la Salle Commune par rapport à sa sœur. Il avait un livre sur les genoux, mais ne le lisait pas vraiment. Comment ce jour avait-il pu autant dérailler? Il avait gagné le match de Quidditch! Contre Malfoy! Cela aurait dû être parfait, mais il avait fallu que son balai déconne, et tout était parti à vau-l'eau à partir de là. Mais il ne pouvait tout bonnement pas croire que Rogue puisse essayer quelque chose comme ça. Quirrell pourrait, d'accord. Ou peut-être que Malfoy – d'une façon ou d'une autre – avait essayé de le saboter. Peut-être qu'il avait reçu un artéfact obscur de son père. En fait, cela semblait si plausible que c'en était troublant.
Harry se sentait un peu mal de s'être énervé contre Hermione, mais il était trop préoccupé pour vraiment s'en soucier. Après quelques minutes à ressasser ses idées noires, il abandonna et s'en alla. Hermione ne le remarqua même pas. Il avait besoin de s'éloigner. Il retourna au balcon de la Tour de l'Horloge et vérifia que personne n'était à proximité. Il savait qu'il ne devrait vraiment pas faire ça sans Hermione dans les alentours pour le couvrir, mais il avait besoin de se vider la tête. Il se métamorphosa en sa forme de chat et s'allongea sur la rambarde.
Immédiatement, le grondement de ses émotions s'apaisa. Le chat ne ressentait pas ces choses aussi fortement, laissant de la place à une pensée plus analytique de la situation. C'était une astuce qu'il avait utilisé plus d'une fois à la maison. Avec une profonde inspiration, il commença à repenser à la journée. Il n'avait vraiment pas été gentil avec Hermione. Elle essayait de l'aider, avait observé les évènements et était arrivé à la meilleure conclusion qu'elle pouvait. Il pensait toujours qu'elle avait tort, mais il aurait pu être plus gentil dans sa façon de le dire.
Il continua à remonter, repassant les évènements du match. Est-ce que Malfoy avait arrêté d'envoûter son balai lorsqu'il avait été distrait par sa poursuite du Vif? Est-ce que Quirrell avait arrêté son envoûtement quand Marcus Flint lui avait foncé dedans? Etait-ce vraiment Rogue, et Hermione avait bloqué sa ligne de vue? Etait-ce quelqu'un d'autre? Tout ce qu'il savait était la façon dont son balai avait dysfonctionné, et ça ne disait pas grand-chose à moins de pouvoir vérifier les sortilèges dessus et de comprendre quel maléfice avait été utilisée, ce qui était sûr de lui passer bien au-dessus de sa tête, et probablement de celle d'Hermione.
Il repensa à l'avant-match. Il avait amené son balai dans les vestiaires. Son balai avait été enfermé dans sa malle durant le petit-déjeuner. Avant le petit-déjeuner, il avait été dans la Salle Commune, où Ron –
Il s'arrêta. Une autre pensée commença à lui venir – pas en lien avec le Quidditch, mais bien plus urgente. Il ne voulait pas y croire, mais les pièces s'assemblaient spontanément. Cela faisait bien trop de sens pour être une coïncidence, et les enjeux étaient bien trop importants. Il lui fallait vérifier immédiatement.
Harry était à mi-chemin vers la Tour de Gryffondor lorsqu'il se rappela de se cacher dans une alcôve pour reprendre sa forme humaine.
La Salle Commune était à présent en grande partie vide, les gens étant montés dans leurs chambres ou partis se promener dans le château. Hermione était pelotonnée sur le côté dans un fauteuil, lisant un livre, et prit une expression agacée lorsqu'il l'approcha.
"Hermione?" chuchota-t-il nerveusement.
Elle l'ignora.
"Hermione?"
"Oh, donc tu as décidé de recommencer à me parler?" dit-elle sans lever les yeux de son livre.
"Je suis désolé, d'accord? Je n'aurai pas dû m'énerver contre toi comme ça."
"Non, tu n'aurais pas dû."
"Mione, j'ai besoin de ton aide."
"Pourquoi est-ce que tu ne vas pas demander à un de tes autres amis de t'aider," dit-elle, trop fort.
"Je ne peux pas," chuchota-t-il. "C'est au sujet de ce tu sais."
Hermione le regarda droit dans les yeux. "Harry, si tu veux retourner vérifier la porte, fais-le tout seul," chuchota-t-elle en retour.
"Ce n'est pas au sujet de la porte. C'est à propos… de quelque chose dans mon dortoir."
"Hein?"
"Mione, tu te souviens de ce que Ron disait ce matin à propos de Croûtard? Fred et George ont rendu Croûtard vert lorsque Percy avait dix ans. Percy a quinze ans, maintenant."
"Et donc? Ça veut juste dire que Croûtard a plus de cinq ans, alors."
"Oui! Tu ne comprends pas? Les rats ne vivent pas aussi longtemps."
"Hé bien, peut-être que c'est un rat magique."
"Ouais, mais tu te souviens de comment le Sortilège de Changement de Couleur Animal de Ron n'a pas marché sur lui…?" Harry regarda à nouveau autour de lui pour s'assurer que personne n'écoutait et s'accroupit près de la chaise, derrière le dossier. "Et s'il n'avait pas fonctionné parce que ce n'est pas vraiment un animal," chuchota-t-il encore plus bas. "Et si c'était un Animagus en réalité?"
"Ugh!" Hermione referma sèchement son livre et se tourna pour lui faire face. "Est-ce que tu pourrais te calmer sur les théories du complot?" siffla-t-elle. "Les chances que ça soit le cas sont infimes. Ron n'est, probablement, juste pas très bon en sortilèges."
"Mais ça serait logique. Ça expliquerait pourquoi il a vécu si longtemps. Tout comme ma forme a grandi mais est toujours un chaton."
"Ou bien il s'agit juste d'un rat magique un peu bizarre, et tu es paranoïaque."
"Mione, je t'en prie. Je connais les rongeurs. Tu sais que j'ai une sorte de sixième sens félin, non? Hé bien, même dans ma forme humaine, il m'a dit tout le trimestre que quelque chose n'allait pas avec ce rat. Et songes-y. Si j'ai raison, ça veut dire qu'il y a un adulte qui dort dans mon dortoir toute l'année. Il faut que je m'en assure."
"Harry, si tu penses à ce que je pense que tu penses…"
"Ça ira. Tu montes à mon dortoir et distraies qui s'y trouve, et puis je me faufile et renifle près de Croûtard. Si c'est un animagus, on le dira au Professeur McGonagall, et sinon, personne n'en saura rien."
Hermione soupira. "Si tu es aussi sûr de toi, pourquoi ne pas juste le dire au Professeur McGonagall et la laissait vérifier?"
"Je voudrai bien, mais je ne veux pas que Croûtard soupçonne quelque chose. Je pense qu'il suspecte déjà quelque chose. C'est pour ça qu'il s'enfuit toujours quand je suis là alors qu'il n'a aucun problème avec les autres."
"Ou peut-être qu'il peut juste sentir que tu es paranoïaque et qu'il n'aime pas la façon dont tu le fixes comme un tu-sais-quoi."
"Je ne pense pas. Ecoute. Je suis désolé, mais il faut que j'essaye. Ça va continuer à m'inquiéter jusqu'à ce que sois sûr. Et si tu as raison, et que c'est juste un rat, alors on pourra juste oublier tout ça."
Hermione grommela. C'était bien sa veine que son frère soit devenu aussi obstiné qu'elle. "C'est trop dangereux," insista-t-elle. "Si tu veux vraiment essayer, tu devrais attendre le dîner. Il n'y aura personne dans le dortoir à ce moment-là."
"Non, tous les professeurs seront aussi au dîner. Je ne veut pas prendre le risque que quelqu'un entende ça." Harry jeta encore un coup d'œil alentour, mais personne ne semblait regarder dans leur direction. "Ça ne devrait prendre qu'une minute. Je m'en sortirai si tu distraies ceux qui sont dans le dortoir."
Hermione soupira à nouveau. Croûtard ne pouvait pas vraiment être… si? Non, ils pouvaient vérifier, Harry ne trouverait rien et alors il la fermerait avec ça. "Ecoute, Harry, je vais t'aider juste pour que tu puisses être sûr, mais il faut qu'on parle de tes théories complètement folles après ça."
Harry sauta sur ses pieds et sourit. "Merci, Mione. Allons-y."
Hermione le suivit avec réticence dans les escaliers, grimpa les sept étages jusqu'au dortoir des Première Année. A peu près à mi-chemin, lorsque personne n'était dans les escaliers, Harry se transforma en chat et laissa Hermione passer quelques pas devant.
Ils atteignirent le dortoir et y jetèrent un coup d'œil. Ron était le seul dans la pièce, endormi sur son lit. Dean et Seamus se baladaient sûrement sur les terrains quelque part, et Hermione songea qu'elle avait entendu Neville dire quelque chose à propos des serres, sans doute pour décompresser après toute l'excitation de la fête. C'est ce qu'elle aurait dû être en train de faire elle aussi, se dit-elle – en remplaçant juste les serres par la bibliothèque.
Harry pensa qu'il avait de la chance. Il savait que Ron avait le sommeil profond. Il passa les robes d'Hermione tout de suite et se glissa dans la pièce.
"Harry, non!" chuchota Hermione. Que croyait-il faire? Elle frappa contre le battant de la porte et appela, "Ron."
Ron ne répondit pas. Harry se tourna et feula en protestation, mais Hermione frappa plus fort et cria, "Ron…! Ronald!"
"Huh? Qu'est-ce…?" grogna Ron d'un ton pâteux.
Bon, tant pis pour ce plan se fit Harry avec colère. Il lui fallait finir ça rapidement. Il renifla les alentours, trouvant l'odeur du gros rat gris de Ron. Si c'était un animagus, il jouait plutôt bien son rôle. Il passait le plus clair de son temps à dormir ou à grignoter les draps de Ron. Mais l'instinct d'Harry lui disait qu'il n'en était rien. Il avança à pas de velours dans la pièce ; il sentit quelques souris se baladant dans la tour, mais seulement un rat. Déjà, son sixième sens de félin se faisait entendre plus fort que jamais.
"Hermione, qu'est-ce que tu fais là? Tu ne peux pas venir ici," entendit Harry au-dessus de lui.
"Il n'y a pas de règle contre ça."
Harry trouva finalement la piste sous le lit de Ron, où son excellente vision nocturne repéra Croûtard. "Et sinon, qu'est-ce que tu veux?"
"Harry veut te parler dans la Salle Commune," mentit Hermione, assez peu convaincante.
Maintenant si proche, il capta pleinement l'odeur du rat, et son pouls s'emballa. Croûtard n'était pas un rat ordinaire. C'était assurément un animagus. Mais il y avait plus, mêlé à l'odeur de magie se trouvait quelque chose d'autre – quelque chose qu'il ne pouvait pas définir, encore moins expliquer, mais quelque chose que son sixième sens félin considérait comme dangereux.
"Pourquoi est-ce qu'il ne monte juste pas?"
"Heu, Fred et George l'ont coincé – tu veux bien venir?" Il y eût un bruit de pas tandis qu'Hermione essayait de tirer Ron hors de la pièce.
Mais c'est là qu'Harry réalisa son erreur. Il avait assumé que Croûtard serait endormi après cette grande fête, mais ce rat paresseux était un peu plus vigilant que ce qu'il ne laissait croire.
Croûtard se réveilla avec un soudain sursaut de nervosité. Ce n'était pas particulièrement rare pour lui. Il se cachait, après tout, mais cela était devenu plus fréquent cette année, quand le garçon était dans les environs. Les rongeurs avaient un sixième sens, eux aussi. Il leur disait quand un prédateur était proche, mais celui de Croûtard s'emballait bien plus souvent que ça n'avait été le cas avant. Il ouvrit les yeux avec un sursaut, soudain réveillé, observa les alentours, et vit l'une de ses pires craintes (bien qu'il en ait eu de nombreuses) : un chat. Un chat solitaire, il pouvait facilement gérer si son "maître" était présent, mais ce qu'il vit là lui glaça le sang et projeta ce chat en particulier au sommet de sa liste : des yeux verts brillants et une étrange marque blanche sur la tête de la bête. Une marque blanche avec la forme d'un éclair.
Scouic! Croûtard partit comme une flèche avant même d'avoir même consciemment réaliser ce qu'il se passait, et Harry laissa ses instincts de chat prendre le relais et partit en chasse sans réaliser que Ron était toujours dans la pièce.
"Croûtard, non!" Pour tout ce qu'il se plaignait de son rat, Ron ne prit pas très bien de le voir foncer sous le lit, poursuivi par un chat. Il se lança à leur poursuite lui aussi.
"Ron, stop!" s'écria Hermione en essayant futilement de le retenir, mais il échappa à sa prise lorsqu'il essaya de suivre les animaux tandis qu'ils courraient par-dessus les lits, en-dessous des sommiers et autour du radiateur, encore et encore.
"Chaussette, arrête!" Hermione s'avança avec hésitation, coupant sans le savoir le chemin de Croûtard vers Ron et la porte. Harry saisit cette opportunité pour acculer Croûtard plus loin dans la pièce.
"Eloigne-toi de lui, sac à puce!"
Mais Harry ne pouvait pas s'arrêter. S'il laissait l'animagus s'échapper, il ne le retrouverait jamais, et s'il le laissait reprendre sa forme humaine, il serait impossible de dire ce qu'il pourrait arriver. C'était probablement uniquement un besoin de se cacher qui l'avait empêché de faire ça jusqu'à présent.
Avec un bruit sourd, qu'elle espéra n'alerterait pas les Septième Année de l'étage du dessous, Hermione essaya à nouveau de retenir Ron, mais ils se retrouvèrent juste à se cogner l'un contre l'autre. Pendant ce temps, Harry avait gagné du terrain sur Croûtard. Le rat avait plus de manœuvrabilité, mais c'était une petite pièce avec une seule issue. Alors que Croûtard tentait de fuir vers la porte, Harry lui coupa le chemin, le bloqua contre le mur, et planta ses crocs dans le haut de son dos, pas assez profondément pour le tuer, mais bien assez profondément pour que le rat perde connaissance à cause du choc. Harry se concentra sur ses moustaches et s'assura qu'il respirait toujours.
"Croûtard!" Ron se releva et essaya de foncer vers lui, mais Hermione s'agrippa à sa cheville. "Hé! Qu'est-que tu fais?"
Harry savait qu'il n'avait pas beaucoup plus de temps. Il lui fallait amener Croûtard au Professeur McGonagall avant qu'il ne se réveille. Il prit le rat entre ses mâchoires et fila vers la porte, inconscient de la tension qu'il laissait derrière lui. Mais il ne pouvait pas continuer comme ça. Son avantage de vitesse à quatre pattes était perdu en essayant de transporter un rat vivant en même temps. Lorsqu'il eût descendu quelques marches, et que personne ne montait l'escalier, il laissa tomber le rat entre ses pattes et se détransforma.
"Harry, espèce d'idiot!"
Il se retourna immédiatement pour voir Hermione et Ron le fixer.
"Merde."
"Harry?" couina Ron d'un ton horrifié.
"Ron, c'est – "
"Tu as tué Croûtard!"
"Il n'est pas mort," dit tout de suite Harry.
"Ron, moins fort!" siffla Hermione en même temps.
"Oh, par Merlin! Harry, comment as-tu pu faire ça!"
"Ron!" gronda à nouveau Hermione. Mais il s'élança vers Harry, essayant d'attraper le rat. Elle l'arrêta de deux coups de karaté bien placés et le poussa contre le mur. Les yeux de Ron s'écarquillèrent tandis qu'il se souvenait soudain de la démonstration de cassage de planches du début de trimestre.
"Il n'est pas mort," répéta Harry.
"Harry Potter s'est transformé en chat!" gémit Ron tandis que son cerveau avait du mal à comprendre ce qu'il venait de voir. "Harry Potter a tué Croûtard!"
"Ron, fermes la veux-tu!" Hermione posa une main sur sa bouche. "Tu ne peux parler de ça à personne."
Ron grogna une protestation étouffée.
"Il n'est pas mort!" dit encore Harry. "Il est juste inconscient."
"Harry n'est pas déclaré," chuchota-t-elle. "Il pourrait avoir de très gros problèmes si quelqu'un découvre ça."
"Pourquoi est-ce que tu l'as réveillé?" demanda Harry.
"Tu as dit que le plan était de le distraire."
"Il était distrait. Il dormait!"
"Comme si des feulements ne l'auraient pas réveillé.
"C'est Ron. Ils ne l'auraient probablement pas réveillé."
"Hmpf!" grogna Ron.
"Mais j'avais raison, c'est un animagus," dit Ron, tenant toujours le rat inconscient.
"Quoi?" 'Juste… quoi?'
"Hmpf?"
"Croûtard est un animagus?"
"Tu te fiches de moi…? Harry, tu es sûr?"
"Mione, je pense que je sais reconnaître l'odeur d'un animagus."
Ron repoussa Hermione. "Qu'est-ce qu'il se passe putain?" cria-t-il.
"Ron, moins fort!" dirent Harry et Hermione d'une même voix.
Harry s'approcha de lui et baissa d'un ton montrant le rat. "Croûtard est un animagus. C'est un homme en surpoids dans la trentaine qui se cache sous la forme d'un rat."
"Quoi? Il ne peut pas – "
"Chuuut!"
Ron saisit finalement le message et commença à chuchoter. "C'est pas possible. Il est dans la famille depuis – "
"Combien d'années, Ron?"
"En-environ dix…"
"Exactement. Les rats ne vivent pas si longtemps. C'est comme deux cent cinquante années pour un rat." Ron commença à marmonner pour lui-même avec confusion et une horreur grandissante. "Ecoute," dit Harry, "je suis sûr que c'est un animagus parce que j'ai pu le sentir sur lui. Je suis aussi un animagus à cause d'une sorte d'accident magique bizarre, mais tu ne peux le dire à personne! Seuls Dumbledore, McGonagall et nos parents sont au courant. Et il faut qu'on amène Croûtard à McGonagall avant qu'il ne se réveille ou Merlin seul sait ce qui pourrait arriver." Harry saisit Ron par le poignet, Hermione saisit rapidement son autre poignet, et ils le tirèrent vers le bas de l'escalier. Ron continua à marmonner des choses pour lui-même la majeure partie du chemin.
"Ron, est-ce que tu connais le Maléfice du Bloque-Jambes?" demanda Hermione lorsqu'ils approchèrent de la Salle Commune.
"Quoi?"
"Le Maléfice du Bloque-Jambes. Le connais-tu?"
'Heu, non."
"Celui d'Immobilisation Complète?"
"Non."
"L'Envoûtement de Jambencoton?"
"Heu, à peu près. Pourquoi?"
"Hé bien, si Harry a raison, nous devrions essayer d'immobiliser Croûtard, mais je ne suis pas vraiment sûre qu'un de nous deux puisse lancer un de ces sorts sur un rat sans lui briser les pattes."
"Tu penses vraiment que…?"
"Allez, dépêchons-nous," dit Harry.
Ils passèrent discrètement dans la Salle Commune sans attirer d'attention et puis coururent dans les couloirs, Harry et Hermione continuant à tirer Ron pour garder le rythme, jusqu'à atteindre le Bureau du Professeur McGonagall. Harry tambourina frénétiquement sur la porte.
"J'arrive! J'arrive!" appela une voix depuis l'intérieur après un court moment. La porte s'ouvrit à la volée, et le Professeur McGonagall se trouva dans l'encadrement, paraissant encore plus sévère que d'habitude, bien qu'elle pâlit un peu lorsqu'elle vit de qui il s'agissait. "M. Potter! Que se passe-t-il donc?" demanda-t-elle. Avec Harry Potter, il pouvait s'agir d'un bon nombre de choses bizarres, aucune qu'elle n'aimerait.
Harry tendit le rat toujours visiblement inconscient. "Nous avons attrapé un animagus," dit-il d'une voix haletante.
McGonagall l'observa fixement. "Quoi?" 'Juste… Quoi?' Vous pouviez penser à une douzaine de choses différentes, et c'en était une treizième qui se produisait.
"Le rat de compagnie de Ron est un animagus. J'ai pu le sentir sur lui."
"Il – il s'est transformé en chat," dit un Ron d'un ton toujours hébété, pointant Harry du doigt.
Les yeux de McGonagall s'écarquillèrent de façon presque comique. "Dedans, tout de suite!" feula-t-elle, les faisant entrer dans son Bureau et fermant la porte. Elle se tourna vivement vers Harry. "Harry James Potter, pourquoi est-il au courant?"
"C'était un accident."
"Harry n'a pas réfléchi," corrigea Hermione.
"Hermione a fichu en l'air le plan."
"N'importe quoi! Tu as fichu le plan en l'air. Deux fois."
"M. Potter, je n'arrive pas à croire… c'était extrêmement imprudent de votre part," le tança McGonagall. "Vous ne devriez vraiment pas vous transformer ici."
"Oui, je sais, mais pouvons-nous parler de ça plus tard, Professeur? Je ne sais pas combien de temps Croûtard va rester inconscient."
McGonagall soupira. Elle avait passé une si bonne journée, en plus. Pourquoi ne pouvaient-ils pas juste partager une Bièraubeurre en fêtant leur victoire au Quidditch? "Vous croyez vraiment que ce rat est un animagus?" Elle saisit Croûtard et le déposa sur son bureau. "Il a été mordu!" s'exclama-t-elle après l'avoir examiné de plus près.
"Ouais, désolé, dit Harry penaudement. "C'était la seule façon que j'avais de l'arrêter. Et j'en suis sûr. Vous pouvez le sentir vous-même si vous ne me croyez pas."
"Cela ne sera pas nécessaire, M. Potter." McGonagall tira sa baguette, la pointa sur le rat, et articula, "Veritas Oculum".
Une aura rouge enveloppa le rat, et McGonagall chancela en reculant, gardant sa baguette pointée sur Croûtard. "Par la barbe de Merlin, vous avez raison."
"Vraiment?" dit Hermione.
"Vraiment?" répéta Ron.
"Je suis désolé, M. Weasley, mais votre rat est un animagus."
"Vous voulez dire qu'un homme adulte a dormi dans mon lit pendant trois mois?"
"Je le crains." Oh, Merlin, la paperasse que ça causerait… "Reculez tous, je vous prie. Les professeurs font s'en charger." Gardant son regard fixé sur Croûtard, McGonagall recula en direction de sa cheminée. Uniquement au toucher, elle ouvrit une grosse urne, prit une poignée de poudre verte, et la lança dans les flammes, avant de dire, "Bureau du Directeur de la Maison Serdaigle!"
Quelques instants plus tard, la tête du Professeur Flitwick apparut, entourée de flammes vertes. "Minerva? Qu'y a-t-il?" couina-t-il.
'Filius, traversez immédiatement. C'est une urgence."
Flitwick sortit immédiatement d'un bond de la cheminée, baguette prête et en posture de duelliste. "Que se passe-t-il?"
"M. Potter…" McGonagall édita rapidement l'histoire, "… avait des suspicions que le rat de compagnie de M. Weasley. J'ai lancé le sortilège et ai été choqué de constater qu'il a raison. Je pense que nous devrions le forcer en forme humaine et l'enfermer avant qu'il ne puisse s'enfuir."
"Un animagus?" couina Flitwick sous le choc. "Oui, oui, nous devons faire ça. Les enfants, s'il vous plaît, passez dans mon Bureau.
"Ne pouvons-nous pas rester, Professeur?" demanda Harry.
"Non, M. Potter, c'est trop dangereux," répondit McGonagall.
"Mais il s'est trouvé dans notre dortoir à moi à Ron tout le trimestre, Madame. Je pense que nous un droit de voir."
"Oh, très bien," grommela McGonagall, juste pour mettre fin à la discussion. "Mais gardez la Cheminette ouverte et soyez prêt à vous enfuir par là, tous les trois. Même si 'Croûtard' n'est pas un ennemi, le sort le réveillera, et il sera sans doute désorienté et agressif après ce qui vient de lui arriver." Les trois enfants se placèrent derrière les professeurs. "Prêt, Filius?" Le Maître des Sortilèges acquiesça, gardant sa baguette sur le rat. "Un – deux – trois – Homenum Revertio!"
Un flash de lumière blanche bleutée jaillit de la baguette de McGonagall. Lorsqu'elle frappa Croûtard, il se réveilla avec un sursaut, commença à se déplacer en tremblant, essayant de s'enfuir, avant de tomber du bureau par terre, seulement pour se relever sur ses pattes arrière, son image se brouillant et grandissant, jusqu'à ce qu'un homme se tienne à sa place, chancelant sur des jambes qui ne lui étaient plus familières.
Ron poussa un cri d'horreur et en tomba sur ses fesses.
L'homme devant eux était petit et gras, avec des cheveux si ternes qu'ils n'étaient même pas dignes d'être qualifiés de gris, et des vêtements crasseux et abîmés par une décennie d'usure. Son apparence continuait à rappeler le rat, avec un nez pointé, de petits yeux, de grandes oreilles et des dents de lapin bien pires que celles d'Hermione. Il se tourna de tout côté furieusement, ne semblant toujours pas sûr de ce qu'il se passait et souffrant de toute évidence des marques de dents sur le dos, maintenant de la taille d'une morsure de tigre à dents de sabre ; et dans le brouillard de son esprit, ses yeux se posèrent sur Harry, et il réagit selon un instinct très malavisé.
"Potter!" s'écria-t-il, tirant une baguette de sa manche.
"Stupefy!" tonnèrent deux voix. Deux jets de lumière rouge frappèrent l'homme en pleine poitrine, et il s'effondra au sol. Ce n'est seulement qu'alors que le fil de pensées de McGonagall ne la rattrapa.
"Doux Merlin! Ce n'est pas possible…" s'exclama-t-elle. "C'est Peter Pettigrow!"
"Quoi!" s'écrièrent Harry et Hermione.
"Qui?" demanda Ron faiblement.
"Filius, c'est lui, n'est-ce pas?" demanda McGonagall.
"Je ne peux y croire moi-même, mais c'est lui," dit le Maître des Sortilèges.
"Qui est Peter Pettigrow?" demanda à nouveau Ron.
Harry se tourna vers le rouquin. "Je pensais que tu avais lu les livres," dit-il d'une voix tremblante. "Peter Pettigrow était l'un des meilleurs amis de mes parents biologiques. Mais il est… il est censé être mort." Harry se retourna et approcha de l'homme effondré par terre prudemment.
"Il a dû utiliser sa forme de rat pour s'échapper," songea Hermione. "Qu'est-ce que tu fais?"
Harry s'efforçait de retirer le pardessus de Peter Pettigrow, ce qui se révéla surprenamment aisé, puisque celui-ci se déchira facilement, comme s'il avait été en forme humaine et l'avait porté par tout temps durant dix ans. "C'est un allié, n'est-ce pas? Il est blessé," expliqua Harry. "Il va avoir besoin de Madame Pomfresh après…" il jeta un coup d'œil au Professeur Flitwick, "… après que ce chat l'ait mordu."
"M. Potter, vous devriez laisser les professionnels – " commença McGonagall.
"Bordel de putain de merde!" Harry sauta en arrière comme s'il avait été mordu.
"Harry!" s'écria Hermione.
Au même moment, McGonagall et Flitwick s'écrièrent aussi, "Potter!"
"Regardez!" Harry pointait du doigt la main ouverte de Pettigrow. Là où il avait retiré la manche crasseuse de la robe de l'homme se trouvait une marque rouge terne, décatie, mais aisément identifiable comme un serpent émergeant de bouche d'un crâne.
"Par les jarretières de Morgane! Un Mangemort?!" s'étrangla McGonagall.
Hermione plaque ses mains sur sa bouche et recula d'un pas vacillant jusqu'à trébucher contre Ron et tomber par terre.
"Il y avait un Mangemort qui dormait dans mon lit?" gémit Ron. Son teint était d'un gris cendreux, maintenant, comme s'il était sur le point de s'évanouir.
Heureusement, le Professeur Flitwick avait conservé sa présence d'esprit : "Expelliarmus! Incarcerous!" La baguette d'un Pettigrow inconscient vola hors de sa main, et il fut immobilisé par des cordes serrées d'une façon qui laissait sa Marque Noire visible. Puis, Flitwick lança un sortilège complexe qui causa deux fines cordes auto-resserrantes à nouer autour de ses chevilles afin qu'il ne puisse pas s'échapper, même en se transformant.
McGonagall reprit ses esprits et conjura d'un air absent quelques bandages qu'elle noua autour des quatre marques de dents sur son dos. Sans perdre plus de temps, elle écarta les enfants et retourna vers la cheminée. Redémarrant la Cheminette, elle lança une autre poignée de poudre et dit, "Bureau du Directeur!"
Quelques instants plus tard, une voix conviviale se fit entendre : "Bonsoir, Minerva, y a-t-il un problème?"
"Albus, j'ai un Mangemort inconscient ficelé dans mon Bureau." (1)
(1) Double jeu de mot ici : "unconscious" qui peut vouloir dire 'inconscient" dans le sens dérogatoire ou littéral (perte de conscience) et "tied up" qui peut vouloir dire 'ligoté' mais aussi 'occupé' (celui-ci intraduisible hélas).
"Voyons, Minerva, je suis sûr que Severus voulait juste – "
"Ce n'était pas une plaisanterie, Albus! Ce n'est pas Severus… c'est Peter Pettigrow!"
"Quoi?" dit Albus Dumbledore. 'Juste… quoi?' "Je… Je traverse…" Un instant plus tard, Dumbledore sortit de l'âtre, baguette tirée, sa barbe argentée et ses robes orange-feu frémissant sous sa puissance, seulement pour se retrouver nez à nez avec Harry Potter. Son esprit commença à s'emballer. Lui? Ici? Maintenant? Pourquoi? Il regarda autour de lui et vit Hermione Granger et Ron Weasley, puis Filius et Minerva, et enfin, ligoté par terre, un homme qui était supposé être mort et n'était définitivement pas supposé avoir cet ignoble tatouage. Comment avait-il même pu entrer dans le château? Et que faisait Harry ici? Avec le garçon présent, tout devenait immédiatement deux fois plus compliqué.
Albus jeta à McGonagall un regard interrogateur : Qui sait quoi, et pourquoi, et comment?
Minerva saisit le message. "Filius, pourriez-vous retourner à votre Bureau, s'il vous plaît," dit-elle doucement. "Il va nous falloir discuter de quelques points particulièrement sensibles."
Flitwick lança un regard suspicieux à Pettigrow et se dirigea avec réticence vers la Cheminette.
"Que s'est-il passé, Minerva?" demanda Albus.
Elle prit une profonde inspiration. "Peter Pettigrow est un animagus rat. Il s'est caché sous les traits du rat de compagnie de M. Weasley. M. Potter l'a capturé il y a quelques minutes."
"Harry l'a capturé?" Albus pensait connaître la réponse mais demanda quand même : "Comment?"
"Comment à votre avis, Albus? Malheureusement, M. Weasley a tout vu."
Albus observa le plus jeune fils Weasley, qui était assis par terre, mortellement pâle, et le regardait avec de la terreur dans les yeux. Le pauvre garçon avait dû avoir un sacré choc. "Hé bien, dans ce cas," dit-il sombrement, "j'espérais ne pas avoir à m'occuper d'une telle situation aussi tôt."
"Q-q-quoi?" balbutia Ron. "Vous n'allez pas m'oublietter, n'est-ce pas?"
Albus secoua la tête. C'était son ancienne façon de faire les choses, et encore, cela n'avait jamais été devant Minerva. "Non, M. Weasley, certainement pas. Après tout, les sortilèges affectant la mémoire ne sont pas totalement fiables et sont déconseillés d'utilisation sur les enfants. Cependant, je me dois de souligner l'importance de garder le secret sur ce sujet. Nous avons gardé le talent de votre ami Harry secret pour sa propre protection. Cela attirerait encore plus d'attention indésirable qu'il n'en reçoit déjà, et garder ce secret lui accorderait un avantage supplémentaire dans l'éventualité où il serait attaqué. Je sais que cela doit être difficile pour vous, M. Weasley, mais pouvons-nous vous faire confiance pour garder ce secret? Et pour couvrir toutes questions gênantes que votre famille pourrait poser?"
Ron prit un moment pour y penser. Il n'avait vraiment pas prêté attention au fait qu'Harry ne se soucie pas de sa célébrité, mais il répondit finalement, "O-oui, Professeur. J-je le ferai."
"Merci, M. Weasley. Maintenant, quand à notre ami rongeur…" Albus examina le Mangemort – Peter Pettigrow, de tous les gens possibles! "Il a été blessé. Que lui est-il arrivé?" demanda-t-il.
"M. Potter lui est arrivé," répondit sèchement McGonagall.
"Harry?" Albus se tourna vers le garçon et haussa un sourcil. Cela paraissait surprenamment violent pour un enfant de onze ans, ce qui était un peu inquiétant.
"Je suis désolé, Professeur," dit Harry nerveusement. "Je m'étais transformé en chat pour le renifler – parce qu'il se comportait de façon suspecte – mais il s'est réveillé et a essayé de s'enfuir. Je ne voulais pas le blesser, mais c'était la seule façon à laquelle j'ai pu penser pour l'en empêcher."
Albus poussa un soupir de résignation. C'était juste le côté animal du garçon qui avait pris le dessus. Ce n'était pas du joli, mais il avait voulu bien faire, donc il supposait qu'il ne devrait pas trop s'inquiéter pour le moment. "Je vois. Que s'est-il passé alors?"
Hermione prit la parole : "Après que nous ayons calmé Ron? Nous l'avons amené ici tout de suite, et le Professeur McGonagall a vérifié. Je n'arrivais pas à croire qu'Harry ait eu raison, mais…" Une autre pensée lui vint soudain. "Professeur, si Peter Pettigrow est en vie, cela veut dire que Sirius Black ne l'a pas tué."
McGonagall sursauta à ces mots. Elle était toujours stupéfaite par la façon dont les enfants Né-Moldus pouvaient la surprendre en pointant l'évidence. "Apparemment pas…" dit-elle avec appréhension. "Et si Peter Pettigrow est un Mangemort… Oh, Merlin, Albus, maintenant que j'y pense, je ne suis pas sûre que Black ait jamais eu un procès. Vous souvenez-vous?"
Il en fallait beaucoup pour surprendre Albus Dumbledore, mais ce jour risquait de lui tenir jusqu'à la fin de l'année. Avec des yeux écarquillés, il répondit, "Je ne saurais dire. Je ne me souviens certainement pas d'en avoir entendu parler. Je m'inquiétais pour Harry à l'époque, et j'ai juste assumé que Barty Croupton s'était occupé de toute l'affaire."
"Barty Croupton, celui qui a envoyé son propre fils à Azkaban sur des preuves bancales?" observa Hermione.
"Je le crains, Hermione. Le fait même que Pettigrow soit en vie et porte la Marque Noire suggère que Black n'a au moins pas commis certains des crimes pour lesquels il était accusé."
"Vous voulez dire que Sirius Black pourrait être innocent?" Maintenant Harry donna l'impression qu'il allait perdre connaissance, et il rejoignit finalement Hermione et Ron, assis par terre.
"Je ne suis pas sûr que j'irai jusque là, Harry," dit Minerva. "Ils l'ont quand même arrêté pour ces meurtres… bien que maintenant que je vois ça, je ne peux m'empêcher de me demander si Pettigrow, en tant que Mangemort, n'a pas pu orchestrer tout ça…"
"Dans tous les cas, même si Black a eu un procès, découvrir que Pettigrow est en vie sera suffisant pour un nouveau procès," dit Albus. "Minerva, je pense que nous devrions présenter cela directement à Madame Bones. Si je me souviens bien, Cornelius Fudge faisait partie de l'équipe ayant arrêté Black. Il ne faudrait pas beaucoup de la part de Lucius Malfoy pour le 'convaincre' d'interférer, il serait donc plus sûr de ne pas lui en donner l'opportunité."
"Oui, probablement…" approuva-t-elle. 'Mais Albus! Si Pettigrow est envoyé à Azkaban, il risque de dire aux autres Mangemorts…"
Les sourcils d'Albus se haussèrent. "Oui, il risquerait… il n'y a pas beaucoup de choix, dans ce cas… nous allons devoir utiliser un Sortilège de Mémoire sur lui. Hmm… Nous aurons besoin d'une histoire d'explication, dans tous les cas… très bien, écoutez attentivement, s'il vous plaît. Nous dirons que Pettigrow a été blessé par un chat lors d'un incident sans lien avec celui de plus tôt aujourd'hui. Harry, Hermione, vous avez eu des soupçons quant à son comportement et l'avait capturé en utilisant un Sortilège de Lévitation."
"Ce qui aurait été une meilleure façon de le faire en premier lieu," réagit McGonagall.
"Donc Harry et Hermione viennent et me disent que Croûtard agit bizarrement, et lorsque je vais le chercher il s'enfuit, mais ils le capturent par magie?"
Tout le monde fixa Ron. C'était surprenamment bon, particulièrement lorsqu'on tenait compte de son état mental actuel. Ils parviendraient peut-être vraiment à y arriver.
"Je crois que cela suffira," dit Albus. Il agita sa baguette au-dessus de Pettigrow et incanta, "Memento Figmentum". Une lueur blanche enveloppa brièvement la tête de l'homme. "Voilà. Il possèdera sans doute une peut irrationnelle des chats et de toi, Harry, à partir de maintenant, mais il ne devrait pas révéler ton secret. A présent, je vais amener Pettigrow à Amelia Bones et essayer de faire arranger un procès d'urgence pour Sirius Black aussi tôt que possible. Si elle fait preuve de son efficacité habituelle, je pense que cela pourrait être demain. Je contacterai vos familles, et vous serez excusés d'école pour y assister.3
Le visage de Ron s'illumina de surprise à l'idée de pouvoir sortir de l'école pour une journée – même si c'était un dimanche. Les visages d'Harry et d'Hermione s'éclairèrent aussi à l'idée de voir leurs parents.
Minerva, cependant, semblait moins enthousiaste. "Albus…?"
"Je pense que cela n'est que justice, puisque cela concerne tous trois enfants personnellement."
Minerva se pinça les lèvres et réfléchit tout haut. "Peut-être. Mais étant donné les circonstances, je ne peux pas dire que je sois à l'aise à l'idée de les renvoyer à la Tour jusqu'à ce que nous en sachions plus. D'ailleurs, cela serait plus sûr si nous ne voulons pas risquer de dévoiler notre main trop rapidement… Serait-il possible que les trois restent ici jusqu'à ce que nous ayons tout arrangé?"
"Mais, et le dîner?" protesta Ron.
'Je vais m'occuper de cela. Nellie?"
Il y eut un bruit de bouchon qui saute, et une petite elfe avec des yeux jaunes et des cheveux bruns en batailles apparut au milieu du Bureau. "Professeur McGonagall avoir appelé Nellie - ? Hiiii!" L'elfe avait remarqué Pettigrow et courut se cacher derrière les jambes de Minerva. "Méchant sorcier! Mangemort!"
"Ne t'en fais pas, Nellie. Il sera bientôt emmené. Nellie, s'il te plaît, fais amener quatre repas ici lorsque le dîner commencera." Elle fit signe aux enfants qui se relevaient finalement de par terre. "Ces trois-là dîneront avec moi ce soir."
"Bien, Professeur McGonagall, Madame." L'elfe fit une révérence et POPa ailleurs, pressée de s'éloigner du méchant sorcier.
"Ah, bien. Mobilicorpus," dit Albus. Tandis que Pettigrow s'élevait dans les airs, il poursuivit. "Je vais m'occuper de notre petit problème de nuisible immédiatement. Minerva, je vous prierai de dire à Filius et Severus de monter dans mon Bureau au plus vite." Elle acquiesça alors qu'il réactivait la Cheminette. Puis, juste avant d'y entrer, il dit, "Oh, et cinquante points à Gryffondor pour avoir débarrassé l'école d'un Mangemort. Bonne soirée."
Les trois enfants sourirent. Ron et Hermione pensèrent tous les deux intérieurement qu'il serait bien de pouvoir se débarrasser de Rogue, aussi, mais ils ne prendraient pas le risque de dire ça devant McGonagall. Néanmoins, cinquante points n'était pas rien. C'était plus que les trente-trois points que Gryffondor avait gagné dans le match de Quidditch.
"Harry," dit Hermione.
"Ouais, Mione?"
"Je retire tout ce que j'ai pu dire jusqu'à présent sur ton habitude à chasser les souris."
Le coin des expressions désuètes:
« Bonnardiser » parfois « bonnarder »
Le mot "bonnardiser" indique le fait de retoucher une œuvre d'art que l'on a créé précédemment, que cela soit avec ou sans l'accord de ses propriétaires si celle-ci a été vendu.
Le terme a été créé du nom de Pierre Bonnard, qui avait pour habitude de demander aux particuliers et aux galeries auquel il vendait ses œuvres de lui permettre de les retoucher ultérieurement.
Ainsi, il n'était pas rare de le voir retoucher ses anciennes œuvres, mais Bonnard allait même parfois jusqu'à guetter le départ d'un gardien pour sortir de sa poche une petite boîte de couleurs pour reprendre discrètement quelques détails qui le préoccupait, avant de repartir comme s'il avait fait une farce.
