Disclaimer : Rien d'Harry Potter ne m'appartient, si c'était le cas je serai une femme, je serai plus âgé et bien plus riche. Cette fanfiction est une œuvre originale de White Squirrel du nom de 'The Accidental Animagus' (/9863146/). Merci à lui de me permettre de traduire ses textes!
Les reviews sont très appréciées mais ne sont bien sûr pas obligatoires.
T/N: Alors que je traduis ce chapitre, je prépare aussi un exposé de pour ma Licence de Sciences de l'Education : "La découverte des bases de numération". Et mes mascottes pour ça ne parleront pas à tous mais me font toujours rire: les Shadoks! Sur ce, allons pomper pour ce chapitre BUZOMEU!
Ce fut bien après l'heure du dîner que Dan et Emme furent tirés de leur soirée télé du Samedi soir par le par le souffle d'un feu s'allumant dans leur cheminée. Ils se précipitèrent dans sa direction pleins de craintes, et, comme ils s'y attendaient, le visage d'Albus Dumbledore se trouvait dans les flammes.
"Dumbledore, que ce passe-t-il? Est-ce qu'Harry s'est blessé durant le match?" demanda Emma.
"Non, M. et Mme Granger, vos enfants vont bien. Harry a remporté le match pour Gryffondor."
Dan et Emma sourirent avec fierté à cela, mais leur légèreté fut de courte durée. "Il y a quelque chose d'autres, n'est-ce pas," remarqua Dan avec perspicacité. "Quelque chose que nous risquions de lire dans les journaux du matin."
"Oui, en effet. Il y a eu un… incident très inhabituel." Dumbledore parut se résoudre. "Cet après-midi, après le match, vos enfants ont appréhendé un Mangemort."
"Quoi?" les Granger dirent à l'unisson. Juste… quoi?
Dan fut le premier à se reprendre. "Vous avez laissé un Mangemort entrer dans votre école!" gronda-t-il.
"Je suppose que vous ne parlez pas du Professeur Rogue," dit froidement Emma.
De quelque part derrière les flammes, ils entendirent une petite voix familière glousser et dire, "Je te l'avais dit."
"Hermione?" appelèrent-ils.
"Coucou, Maman! Coucou Papa!" répondirent leurs enfants à travers les flammes.
"Les enfants! Vous n'avez rien?" demanda Emma.
"On va bien, Maman," répondit Hermione. "Les choses sont juste devenues vraiment compliquées."
"Compliquées? Il y avait un Mangemort dans l'école, et tu optes pour le terme 'compliqué'?"
"M. et Mme Granger, si je puis abuser de votre temps et vous demander de me laisser traverser pour expliquer certaines choses – et j'espérais que vous pourriez avoir vos enfants cette nuit chez vous," poursuivit Dumbledore. "Non pas qu'il y ait plus de danger à Poudlard, je vous l'assure, mais certaines affaires politiques sont en jeu, et au nom de votre vie privée, je pensais qu'il serait mieux de les éloigner du château."
Dan sourit faiblement. "Hé bien, nous n'allons certainement pas refuser. Cela fera du bien de revoir les enfants. Vous pouvez traverser tout de suite, s'ils sont prêts."
"Merci, M. Granger. Harry, Hermione, traversez la Cheminette s'il vous plaît."
Dan et Emma attendaient avec appréhension. Malgré la nombre de fois qu'ils en avaient parlé, leurs enfants n'avaient jamais utilisé le réseau de Cheminettes auparavant. Ils ne pouvaient qu'imaginer ce qui pourrait bien se passer. Après quelques secondes, Hermione tituba hors de l'âtre, prise de vertige et désorientée. Un instant plus tard, Harry apparut, mais il arriva avec bien plus de force et tomba sur sa sœur, les envoyant tous deux par terre. Leurs parents se précipitèrent pour les aider à se relever.
"Est-ce que ça va?" demanda Emma en les étreignant tous les deux.
"C'est plus difficile qu'il n'y paraît," marmonna Harry.
Dumbledore arriva derrière eux, et les flammes repassèrent de vert à leur habituelle couleur orange crépitant. Il attendit poliment qu'ils aient achevé leurs retrouvailles.
"Donc, vous avez vraiment capturé un Mangemort," dit Dan d'une voix dure en passant un bras autour d'Harry. "Et comment, dites-moi donc, cela a-t-il pu arriver?" Il jeta un regard noir à Dumbledore.
"Il semblerait que ce Mangemort en particulier se cachait depuis longtemps déjà sous la forme du rat apprivoisé de l'ami de vos enfants, Ronald Weasley."
"Oh, non," grognèrent Dan et Emma. Dan attrapa son fils par les épaules et dit, "Harry, je t'en prie, dis-moi que tu ne l'as pas mangé."
"Non! Je… je l'ai mordu par contre, mais seulement pour l'empêcher de s'enfuir."
"Oh, Harry… Je pense qu'il vaudrait mieux commencer par le début."
Emma prépara du thé, et la famille s'assit pour écouter l'histoire du jour le plus fou qu'ils aient eu depuis le premier, exactement six ans plus tôt. Harry et Hermione commencèrent par le match Quidditch pour briser la glace. Dan et Emma félicitèrent Harry pour son talent en vol, mais exprimèrent leurs inquiétudes quant aux problèmes rencontrés par son balai. Ils ne mentionnèrent pas leurs théories sur qui aurait pu faire ça sous le nez du Professeur Dumbledore, mais il les rassura néanmoins que le Professeur McGonagall et Madame Bibine étudieraient la question lorsqu'elles en auraient le temps.
S'ensuivit une brève description de la fête ainsi que quelques plaintes qu'ils en manquaient la seconde partie. Puis Harry leur parla de ses suspicions et fit un commentaire détaillé de la capture de Croûtard. Ses parents le sermonnèrent longuement sur son erreur d'avoir laissé Ron le voir se transformer, et encore une fois sur combien il avait été dangereux de s'en prendre à un potentiel animagus par lui-même, mais Harry supposait qu'il le méritait (et Hermione était pleinement d'accord).
Et puis, la vraie bombe à retardement : le Mangemort en question n'était autre que Peter Pettigrow, un héro mort, ce qui voulait dire qu'il y avait une chance non négligeable que l'homme censé être le pire des traitres, Sirius Black, soit en fait innocent, et il recevrait un procès d'urgence devant le Magenmagot le lendemain. Les implications politiques de cela expliquaient pourquoi tous ceux impliqués étaient gardés isolés. Il était bon d'avoir les enfants pour la nuit, en cela Dan et Emma étaient d'accord, mais les circonstances n'étaient certainement pas pour le mieux.
Une fois que les Granger furent presque sûrs d'avoir tout compris, Dumbledore prit congé, et le temps d'aller au lit était déjà bien passé. Aucun d'eux ne dormirait vraiment cette nui-là cependant, et pas juste à cause du procès lui-même. Après tout, le lendemain, Harry ferait sa première apparition au sein du Magenmagot. Quels nouveaux changements, se demandaient-ils, cela entraînerait?
Tandis qu'Albus s'occupait des Granger, Minerva McGonagall songeait qu'elle avait fait la proverbiale mauvaise pioche. Une fois le dîner fini, elle avait dû procéder aux appels et gérer une Molly Weasley hystérique ainsi que son mari et cinq de ses enfants. Sans surprise, Percy prenait la nouvelle particulièrement mal.
"Tu veux dire qu'un homme adulte a dormi dans mon lit pendant dix ans?" s'écria-t-il.
"Et que c'était un Mangemort," dit Ron.
Percy s'évanouit.
Fred et George ne semblait guère mieux. Ils étaient furieux à cette nouvelle.
"Je n'arrive pas à y croire," dit Fred.
"Je sais. J'ai l'impression de m'être fait escroquer," répondit George.
"Trahi!"
"Trompé!"
"Qu'est-ce que vous racontez?" demanda Ron.
"C'était la farce la plus fantastique qu'on ait jamais vu, et c'est un mauvais gars qui l'a faite," expliqua Fred.
"Oh, est-ce tout ce à quoi vous êtes capable de penser?" les admonesta Molly lorsqu'elle fut capable d'aligner quelques mots de façon cohérente.
"C'est vrai quoi, il a réussi à faire tomber Percy dans les pommes, et on ne peut même pas s'en réjouir proprement," dit George.
"Ce que je ne comprends c'est comment nous ne l'avons jamais remarqué sur la – ouf!"
George donna un coup de coude à Fred et intervint, "Et puis, comment est-ce qu'on pourrait battre ça un jour?"
La petite Ginny semblait déchirée entre horreur à ce qui s'était produit et émerveillement à se trouver prise dans l'une des intrigues des ses livres d'histoires. Un Mangemort avait vécu dans sa maison pendant presque toute sa vie, et puis Harry Potter l'avait arrêté et les avait tous sauvés. C'était difficile pour elle de ne pas se sentir excitée à cette idée, et sa réaction aurait été assez amusante si la situation n'avait pas été si sérieuse.
Ron, pendant ce temps, faisait bien attention à se taire quant à ce qui s'était vraiment passé, mais son esprit moulinait à plein régime. Toutes les choses étranges à propos d'Harry faisaient sens maintenant – enfin, pas toutes, mais beaucoup d'entre elles – qu'il échange pour un sandwich de corned-beef, qu'il oublie de manger ses légumes, qu'il n'aime pas les chiens, qu'il "aime les chats" – Ron grogna lorsqu'il se souvint de ce dernier point. Harry Potter était à la fois plus cool et plus bizarre qu'il ne l'aurait jamais imaginé, mais il leur faudrait sans aucun doute avoir une discussion lorsqu'ils reviendraient à Poudlard.
Au final, tous les garçons Weasley retournèrent chez eux pour la nuit. Ils iraient au Ministère le lendemain, eux aussi, et avec un peu de chance, personne de l'extérieur ne saurait ce qu'il se passait avant l'édition du matin du Prophet. Et puis Harry ferait les gros titres pour quelques jours.
Minerva soupira. Le lendemain serait une très longue journée.
Le soleil se leva ce Dimanche matin, du moins pour le peu de soleil qui atteignait les terribles murs nus d'Azkaban.
Patmol était allongé, immobile, dans sa cellule, à moitié endormi, battant en retraite dans son esprit animal pour rester sain d'esprit sous le poids des Détraqueurs. En vérité, il était aussi heureux d'avoir de la fourrure que d'avoir un esprit animal. Le temps se rafraichissait à nouveau.
Patmol n'était pas du genre à compter les jours. Personne ne pouvait garder ses idées assez claires pour ça ici. Il n'était même pas sûr de quel il s'agissait – probablement près d'Halloween, décida-t-il. Cette pensée resta obstinément présente – ce n'en était pas une heureuse.
Il était presque sûr d'avoir gardé un compte juste des saisons, cependant. Ce devait être l'automne 1991. Harry aurait commencé à Poudlard maintenant. Pour le peu qu'il pouvait forcer son esprit sur des choses heureuses, il se demanda dans quel maison se trouvait le garçon, et s'il était doué pour voler sur un balai comme son père ou un prodige en Sortilèges comme sa mère, et s'il ressemblait toujours au portrait craché de James avec les yeux de Lily.
James et Lily.
Les souvenirs de cette terrible nuit vinrent le frapper avec une force presque physique : la maison en ruine, la trahison de Peter, la désastreuse confrontation dans cette rue moldue, être enfoui sous les gravats alors que le rat s'enfuyait. D'une certaine façon, il s'y était en quelque sorte habitué maintenant. Après tout, ce souvenir ne le quittait jamais complètement. Pas dans cet endroit.
Il entendit des babillements décousus résonner à travers la prison. Les autres prisonniers se réveillaient – et étaient plus bruyants que d'habitude, en fait. Bellatrix commença à hurler de façon incohérente aux oreilles de tout le bloc, mais soudain, quelqu'un beugla à tout le monde de se taire, et puis il le vit : un scintillement de lumière argentée flottant le long des cellules. Les Aurors approchaient.
Patmol battit en retraite dans un coin de sa cellule et abandonna sa truffe humide et sa fourrure noire. A sa place se tenait un homme, mince, émacié et tremblant, vêtu de haillons et ressemblant presque à un cadavre avec ses longs cheveux filandreux pendant mollement jusque dans ses yeux enfoncés, qui montraient le seul éclat de vie en lui. Immédiatement, le poids des Détraqueurs s'accrut, bien que réduit par la lumière des Patronus qui s'approchaient.
Quelques secondes plus tard, trois Aurors entrèrent dans son champ de vision, devant la porte de sa cellule. Deux d'entre eux, Proudfoot er Williamson, avaient été chargés des inspections récemment. Le troisième était un nouveau venu, du moins dans ce bloc : un grand homme noir avec des robes d'un style africain. A sa surprise, le nouveau venu ouvrit la porte de sa cellule.
"Sirius Black," dit l'homme d'une voix profonde et sévère, "venez avec nous."
Black fit un pas hésitant en avant. Il n'y avait que deux raisons pour lesquelles ils le laisseraient sortir de sa cellule. L'une était si un des abrutis du DJM décidait de lui faire subir le Baiser pour marquer quelques points politiquement, tandis que l'autre aurait été si belle que même dans la lumière des Patronus, il ne pouvait se résoudre à la formuler clairement. "Q-q-que se passe-t-il?" demanda-t-il d'une voix rauque tout en chancelant dans le couloir, sa voix se fêlant à cause d'années d'inutilisation.
L'homme noir fit un geste de sa baguette pour lui indiquer d'avancer et répondit, "Apparemment, un certain Harry Potter a découvert que vous n'avez en fait jamais eu de procès, et a décidé qu'il voulait vous voir répondre de vos crimes personnellement."
'Harry!' pensa-t-il, le souffle coupé. Bien sûr, si quelqu'un avait une raison de creuser pour des détails sur son cas, ce serait bien lui – et à seulement onze ans, en plus! Oh, le petit devait sûrement le haïr, mais il avait finalement obtenu son jour devant un jury, peut-être qu'un jour il pourrait réparer les dégâts. Le morale de Sirius Black commença à remonter pour la première fois en dix ans alors qu'il était guidé loin de cette fosse qu'était Azkaban et puis vers des bateaux qui l'emmèneraient vers la terre ferme. Loin des Détraqueurs, il sentit son esprit redevenir sien. Il tournait au ralenti et était éclaté, mais le désespoir ne l'écrasait plus autant.
Tandis qu'ils mettaient un pied sur le bateau, il reprit la parole : "Q-Quel jour sommes-nous?"
L'homme noir, que Proudfoot avait appelé Shacklebolt, ne se tourna pas vers lui, mais répondit, "Dimanche dix Novembre 1991."
Sirius Black se souviendrait de ce jour.
Les Granger conduisirent dans Londres et se garèrent là où Cousin Ted avait conseillé dans sa lettre. A une petite distance marche, ils furent rejoints par les Tonks qui les escorteraient jusqu'au Ministère de la Magie. Andi portait des robes couleurs prune particulièrement sophistiquées avec un M argenté sur la poitrine. Ils ne l'avaient jamais vu hors de ses vêtements moldus avant, et ils songèrent tous qu'elle paraissait bien plus puissante et aristocratique comme ça. Dora n'était pas avec eux, mais serait présente aux côtés de Maugrey, qui gérait la sécurité du procès. Andi et Ted leur montrèrent comment atteindre l'entrée : une rangée de cabines téléphoniques connectées aux Cheminettes en-dessous, où un grand nombre de personnes bizarrement vêtues entraient sans ressortir – comme si ça n'était pas louche.
"Entre juste, dites à la voix au téléphone vos noms et que vous assistez au procès. Cela vous donnera des badges d'identification et vous transportera dans l'Atrium," expliqua Andi. Elle et Ted firent mine d'entrer devant eux.
"Attendez? Tous les quatre?" demanda Emma.
"Oui – Oh, pas d'inquiétude, c'est plus grand à l'intérieur."
Le visage d'Harry s'illumina. "Comme le TARDIS?" demanda-t-il.
'Qu'est-ce qu'un tardis?"
"C'est un vaisseau spatial qui ressemble à une cabine de police," expliqua Hermione. "Le Docteur explore l'univers avec."
"Le Docteur?" ["Doctor who?"]
"Oui!" s'exclamèrent Harry et Hermione, riant en pointant Andi du doigt, qui paraissait maintenant extrêmement confuse.
"Les enfants," les gronda Emma.
"C'est une émission de télé," expliqua Dan.
"Oh, je vois." Andi et Ted entrèrent dans la cabine. Après environ une minute, ils parurent disparaître à travers le sol.
Les Granger entrèrent dans la cabine derrière eux. Ce n'était pas exactement plus grand à l'intérieur, mais elle sembla se déformer et s'étirer pour tous pouvoir les contenir. Comme indiqué, ils dirent leurs noms et pourquoi ils étaient là et reçurent leurs badges. Et puis, sans avertissements, le sol céda sous leurs pieds.
Il y eût une sensation de tournoyer très rapidement, l'air hurlant autour d'eux. Ils aperçurent de brèves images de câbles et de tuyaux enterrés et du Métro sous-terrain et, comme on pouvait s'y attendre, d'autres cheminées, vues de l'intérieur, tourbillonnant autour d'eux. Dan et Emma s'agrippèrent à leurs enfants comme si leur vie en dépendait et se souvinrent qu'Andi leur avait un jour dit que toutes les formes de transport magique rapide étaient très inconfortables. Finalement, ils heurtèrent le sol avec force, et les quatre roulèrent hors d'une grande cheminée et atterrirent les uns sur les autres.
"Désolé pour ça," dit Ted tandis que lui et Andi les aidaient à se relever. "Vous vous y habituez au bout d'un moment."
"Venez," chuchota Andi. "Allons à la salle d'audience avant que trop de gens ne remarquent qui vient d'arriver."
L'Atrium du Ministère était une véritable œuvre d'art : un sol poli, un plafond enchanté sur lequel dansait des runes dorées, une fontaine ornementée représentant les différentes races magiques. Mais il n'y avait guère plus à apprécier dans tout ça, puisque l'endroit était déjà plein de sorcières et sorciers transplanant et arrivant par Cheminette, beaucoup d'entre eux étaient des représentants des médias, des membres du Magenmagot et leurs familles, et des citoyens concernés et influents. La nouvelle s'était répandue assez vite après l'appel du Magenmagot à un procès d'urgence pour Sirius Black, de toutes les possibilités, et qu'Harry Potter serait présent. Pour un endroit aussi petit que la Grande-Bretagne où les gens avaient des relations, cela était très vite devenu un cirque médiatique, donc Andi et Ted guidèrent immédiatement les Granger vers un ascenseur, qui descendit deux étages plus bas jusqu'à un couloir étroit, similairement décoré.
Le Hall du Magenmagot était au niveau le plus bas du Ministère de la Magie, même sous le Département des Mystères – ou plutôt en-dessous et à côté. Les informations publiques sur le Département des Mystères étaient rares, mais il était communément cru qu'il était creusé vers l'extérieur depuis le complexe ministériel, au Neuvième Etage, à cause de certaines formations magiques naturelles qu'ils étudiaient. Dans tous les cas, il était logique de penser que le Magenmagot veuille avoir son lieu de rencontre à l'endroit le plus profond et sûr possible.
Des gens s'agitaient dans tous les sens, ici aussi, avec une majorité de représentants de la presse. C'était ici, alors qu'ils s'apprêtaient à entrer, que la présence d'Harry fut finalement remarquée. Un attroupement de journalistes et de fans apparut autour d'eux, mais Cousine Andi les écarta.
"Lord Potter n'a rien à vous dire avant le procès," lança Andi avant de faire entrer la famille. "Je suis désolée, mais vous ne pourrez probablement pas repartir sans dire quelque chose," dit-elle doucement. "Nous vous aiderons du mieux possible. Je dois aller prendre mon siège – ou plutôt ton siège, Harry. Ted va rester avec vous."
La salle d'audience – puisque c'était ce qu'elle était en ce jour – commençait juste à se remplir. Environ une douzaine de sorciers en robes de couleur prune étaient éparpillés parmi les sièges d'un côté de la chambre oblongues en gradins. Albus Dumbledore était assis derrière une haute estrade à la première rangée. Il fit un geste amical en direction des Granger, et des chuchotements éclatèrent lorsque les gens réalisèrent qui venait juste d'entrer. A côté de lui se trouvait un homme corpulent aux cheveux gris avec une expression anxieuse, qu'ils reconnurent d'après le visage se trouvant sur les bannières de l'Atrium, Cornelius Fudge, le Ministre de la Magie.
Les trois autres quarts de la pièce se remplissaient de spectateurs. Ted guida les Granger jusqu'à un groupe de sièges au premier rang, juste à gauche de la section des membres du Magenmagot. Il leur fit signe de s'asseoir, et ils repérèrent les cheveux roses de Dora de l'autre côté de la chambre, où elle se tenait à côté d'un vieil homme couturé d'horrible cicatrices qui s'appuyait sur un bâton, qui avait un œil bleu vif qui n'arrêtait pas de tournoyer encore et encore dans son crâne. Ce ne pouvait être que Maugrey Fol Œil. Les Granger frissonnèrent tous sous son regard perçant.
"Oh, Maman, Papa, ce sont les Weasley," dit Hermione. Elle désigna une famille de rouquins à l'air épuisé qui franchissait les portes de la salle d'audience. Trois des garçons repérèrent Harry et Hermione immédiatement et leur firent signe. Ils dirigèrent leur famille vers leur allée pour s'asseoir derrière les Granger.
"Salut, les gars," dit Ron. "Papa, voici Harry et sa famille."
"Bien sûr. C'est un honneur, vraiment. Arthur Weasley, à votre service." Le patriarche Weasley était le seul membre de la famille présent aujourd'hui qu'Harry et Hermione n'avait pas déjà vu : grand et cheveux épars, mais du même rouge flamboyant que le reste de sa famille. Il serra la main d'Harry avec enthousiasme. "Lord Potter, je ne saurais suffisamment vous remercier," dit-il. "Dire qu'un sorcier Obscur a vécu sous notre nez toutes ses années – Molly et Percy n'arrivent tout bonnement pas à s'en remettre. Nos garçons nous ont beaucoup parlé de vous bien sûr. Vous avez fait preuve de talent en vol hier, à ce que j'ai entendu." Il se tourna ensuite vers Dan et Emma. "Et vous deux, vous êtes moldus, n'est-ce pas? Il faut vraiment que vous me permettiez de vous offrir un verre après le procès. C'est le moins que je puisse faire après ce que votre fils a fait pour nous. Je vous en prie, permettez-moi de vous présenter ma famille…"
Dan et Emma serrèrent la main à chacun des Weasley, essayant de ne pas être trop déstabilisé par l'empressement du sorcier. Ses garçons formaient un groupe chahuteur, mais la pauvre petite fille, Ginny, sembla se pétrifier en présence d'Harry. Ils ne purent s'empêcher d'espérer que ce n'était pas trop commun au sein des jeunes sorcières. Sa femme, cependant, était peut-être la plus insistante dans ses remerciements aux Granger. Dès qu'elle fut à porter de bras, Molly Weasley engouffra Harry et Hermione dans un bras et les serra contre elle à les en étouffer dans sa gratitude pour avoir "secouru" sa famille.
"Oh, seigneur, je suis désolé, Lord Potter," s'excusa-t-elle en relâchant le garçon maintenant très confus. "Je n'arrive tout simplement pas à croire que tout ça soit arrivé." Harry réarrangea ses vêtements et lui assura qu'il n'y avait pas de problèmes.
Le hall était presque rempli lorsqu'un autre homme s'avança dans l'allée centrale, celui-là maigre et le visage fermé, légèrement balafré, et boitant, ses cheveux bruns parsemés de gris. Ses robes étaient miteuses et avaient été reprisées à plusieurs endroits. Il fixait Harry, mais pas avec du même regard adorateur que la plupart des gens lui jetait. Il paraissait triste et mal à l'aise, comme si quelque chose l'avait profondément secoué.
L'homme s'avança vers les Granger lentement, et Ted se leva pour l'intercepter. Ils échangèrent quelques mots chuchotés et semblèrent se disputer au sujet de quelque chose jusqu'à ce que Ted jette un coup d'œil à Dumbledore, qui hocha la tête dans sa direction, et il fit un pas de côté pour laisser l'homme passer.
Les Granger observèrent l'homme avec grand intérêt tandis qu'il posait ses yeux sur Harry et s'agenouillait devant lui. "Harry Potter…" dit-il lentement. Ses yeux étaient emplis de larmes.
Harry acquiesça simplement.
"Mon nom est Remus Lupin… j'étais un ami de tes parents."
Les Granger retinrent tous leur souffle. Ils avaient souvent entendu parler de Black et Pettigrow, mais seulement quelques mentions de Remus Lupin, le plus mystérieux des amis des Potter. En fait, personne n'avait su dire s'il était encore en vie, et étant donné la guerre, ils n'avaient eu aucunes raisons de penser qu'il l'était.
"Vous étiez…? Je-je suis heureux de vous rencontrer…" Harry serra doucement sa main décharnée. "Je suis désolé, M. Lupin, je ne sais pas vraiment grand-chose à votre sujet."
Lupin soupira. "Je t'en prie, appelle-moi Remus, si tu le veux bien, Harry." Personne ne manqua le fait que Lupin était l'un des très rares adultes à utiliser le prénom d'Harry. "Et je ne suis pas vraiment surpris. Notre petite meu – bande ne s'en est pas très bien tirée. Nous étions quatre à l'origine, tu vois : ton père, moi, Black et Pettigrow. Et… hé bien, tu peux voir ce qu'il s'est passé. Je n'arrivais pas à croire que Black ait pu nous trahir, mais le monde entier pensait que… Dumbledore m'a envoyé un hibou urgent ce matin et m'a dit ce qu'il s'est passé. Tu as attrapé Pettigrow, Harry? Toi, personnellement?"
Harry acquiesça. "Oui, monsieur – Remus," dit-il nerveusement. "Je ne savais pas qui il était, cependant."
Remus secoua la tête et sourit tristement. "Tellement similaire à ton père, Harry… Enfin, si ce que je suspecte maintenant est vrai, c'est l'ironie parfaite pour Pettigrow… Seulement, je crains à présent avoir passé la dernière décennie à haïr le mauvais ami." Il soupira à nouveau et se redressa. "Ta famille?" demanda-t-il, indiquant les autres.
"Mm hmm," opina Harry. "Voici ma mère, mon père et ma sœur, Hermione."
Remus recommença à larmoyer à l'idée qu'Harry ait de nouveaux parents et leur serra la main. "Je ne peux exprimer combien je suis heureux de voir qu'Harry a trouvé une famille aimante. J'aurais souhaité avoir pu l'élever moi-même, bien sûr, mais certaines… circonstances… m'en empêchaient. J'espère juste pouvoir le revoir de temps en temps."
"Bien sûr, Remus," dit Emma. "Tout ami des parents biologiques d'Harry est notre ami – tant qu'il n'est pas un Mangemort, tout du moins."
Remus laissa échapper un nouveau sourire triste et roula ses manches – les deux, pour faire bonne mesure – révélant plusieurs cicatrices, mais aucun tatouage. "Hé bien, comme vous pouvez le voir… je suis propre, à ce niveau."
Ils n'eurent pas le temps de parler plus longtemps, puisqu'une cloche sonna quelque part dans le Ministère, et que le hall tout entier se leva tandis que Dumbledore montait sur la haute estrade, ses robes couleur prune spécialement ourlées d'or dansant dans la lumière des torches. Il leva sa baguette, et celle-ci émit un seul claquement bruyant. "Bon après-midi à tous," dit solennellement le Sorcier Président du Magenmagot. "Je déclare par la présente l'appel de la Troisième Session Extraordinaire du Trois Cent Quatre-Vingt-Neuvième Magenmagot ouverte. Avant que nous commencions, j'aimerai souhaiter la bienvenue à notre membre le plus jeune, qui nous a rejoints pour la première fois après onze années d'absence de sa Maison. Bienvenue, Lord Harry James Potter."
Il y eût un applaudissement retentissant et des acclamations, et bientôt, la pièce toute entière fut debout. Harry sentit Cousin Ted lui donner un coup de coude, et il se leva lui aussi. Il fut ébloui par des flashs d'appareils photo, et il fallut bien trois ou quatre minutes avant que tout le monde ne se calme enfin. Harry ne pensait pas qu'il s'habituerait un jour à ce que les gens l'appelle "Lord", et encore moins à ça. Il espérait que ce ne serait qu'un évènement unique. Dans ce chaos, il remarqua cependant un groupe de Lords et Ladies qui se contentaient de rester debout poliment sans applaudir. Il décida de garder un œil sur eux.
Lorsque le hall retomba finalement dans le silence, et que les spectateurs se furent assis, Dumbledore demanda, "Lord Potter, voudriez-vous prendre votre siège dès aujourd'hui?"
Harry cilla quelques fois, "Je peux faire ça?"
La foula éclata d'un rire bon enfant. Il était peut-être l'un des Lords du Magenmagot, mais il n'avait tout de même que onze ans.
"Lord Potter, en tant que chef de votre Maison, vous avez le droit de prendre votre siège à tout moment à la suite de votre onzième anniversaire," dit Dumbledore avec un rire léger, "avec la permission de votre tuteur magique, bien sûr."
'Qui se trouve justement être ma mandataire,' songea Harry. "Je, heu… Je ne souhaite pas changer mon arrangement actuel, hum, Sorcier Président. Je vous remercie." Harry se rassit.
Ted se pencha vers lui et chuchota, "Bien parlé."
Pendant ce temps, Dumbledore poursuivit : "Y a-t-il une affaire en attente à présenter au Magenmagot?" Bien sûr, il savait exactement de quelle affaire il s'agissait, mais il respecterait le protocole.
Une femme portant un monocle aux cheveux grisonnant et, se dirent Harry et Hermione, une mâchoire carrée familière se leva. "Sorcier Président, j'ai une affaire à présenter," dit-elle.
"Madame Bones," il lui donna la parole.
"Mesdames et messieurs, il a été porté à mon attention la nuit dernière que certaines irrégularités étaient présentes quant au procès de Sirius Orion Black, alors héritier apparent de la Noble et Très Ancienne Maison des Black – en l'occurrence, le fait qu'il n'en ait jamais reçu."
Une exclamation générale parcourut la salle d'audience. Apparemment, la plupart des gens pensaient qu'il s'agirait d'un "nouveau procès". Le fait que l'héritier d'un Très Ancienne Maison, peu importe s'il ait été coupable, puisse être emprisonné sans procès était impensable.
"Je propose que nous ajournions pour le Conseil de la Justice Magique pour tenir immédiatement un procès pour Lord Black," conclut Amelia Bones.
"Je seconde cette motion," lança Cousine Andi en sautant sur ses pieds.
"La motion est secondée," dit Dumbledore. "Sans objection, nous allons ajourner pour le Conseil de la Jus – "
"Excusez-moi, Sorcier Président," se fit entendre une voix mielleuse. Un homme qui semblait être le leader du groupe de sorciers n'ayant pas applaudi Harry se leva. Il avait des cheveux d'un blond pâle, presque blancs, qui lui descendaient aux épaules, et un visage pointu avec un nez retroussé. Il s'appuyait légèrement sur une cane à tête de serpent, et il fixait froidement les Granger.
"Lord Malfoy," Dumbledore lui accorda la parole avec un grommellement à peine contenu. Les Granger se raidirent, même Dan et Emma.
"Je me dois d'objecter à la présence de moldus au sein des Chambres du Magenmagot." Lucius Malfoy parlait de la même voix fluide et doucereuse que Drago aimait utiliser pour obtenir ce qu'il voulait. Un murmure de colère parcourut le hall à sa suggestion, et nombre de personnes se tournèrent pour fixer la famille d'Harry. "Je suis sûr que les parents adoptifs de Lord Potter sont des gens absolument charmants…" Il était clair qu'il n'en pensait pas un mot. "… mais je ne peux cautionner leur présence lorsque nous abordons des sujets sensibles au sein du Magenmagot."
Harry et Hermione fulminaient. Tout comme leurs parents, Lupin, les Weasley et de nombreuses autres personnes autour d'eux. Mais Cousin Ted se pencha vers eux et murmura, "Il marque juste quelques points auprès de ses alliés. Ne vous en faites pas pour ça."
Et en effet, sa femme se leva à nouveau. "Sorcier Président?"
"Madame Tonks."
"Il ne me semble pas qu'aucune loi interdise la présence de moldus au sein d'une session du Magenmagot, ou d'un procès du Conseil de la Justice Magique. De plus, Daniel et Emma Granger sont autorisés à être présents de par leur connaissance du Code du Secret Magique en tant que famille immédiate, et ils sont ici par l'invitation personnelle du Bureau de Lord Potter – " Il y eût quelques éclats de rire étouffés à cela. " – et, si je ne trompe pas, ont personnellement été approuvés par le Sorcier Président." Les Granger furent stupéfaits de voir un feu brûler dans les yeux de la femme, qu'ils n'avaient jamais vu auparavant – chez Dora, oui, mais pas Andi. Un sourire niais étira les lèvres de Ted à cette vue.
"Vous êtes correcte, Madame Tonks. La visite des Granger a été approuvée par la Chaire. Lord Malfoy, si vous souhaitez demander un vote pour rejeter cette autorisation…"
Lucius Malfoy n'eût même pas besoin de voir les regards noirs qu'il recevait pour savoir comment tournerait un tel vote. "Je retire mon objection, Sorcier Président."
Dumbledore hocha la tête. "Sans autre objection, nous ajournons pour le Conseil de la Justice Magique. Madame Bones, je vous laisse la Tribune."
Le Sorcier Président s'assit, et Madame Bones monta sur l'estrade. Avec un bruit sourd de sa baguette, elle dit, "Je déclare par la présente l'ouverture du Conseil de la Justice Magique, à l'ordre du jour le Procès de Sirius Orion Black, et d'autres affaires y étant liées." Un autre murmure traversa le hall à son ajout final. "Auror Shacklebolt, amenez le prisonnier."
Le coin des expressions désuètes:
« Chat échaudé craint l'eau froide »
Ce proverbe viendrait d'écrits de Moncrif dans ses Lettres philosophiques sur les chats, où il dit :
« Un chat ne peut être dupé qu'une fois en sa vie il est armé de défiance, non seulement contre ce qui l'a trompé, mais même contre tout ce qui lui fait naître l'idée de la tromperie. L'eau chaude l'aura outragé c'en est assez, il craindra même la froide, et n'aura jamais que très peu de commerce avec elle. »
Ainsi, cette expression signifie que l'on se fait prendre une fois à quelque chose, et que l'on s'en méfiera à l'avenir (parfois à excès).
T/N: Merci à Miss MPREG pour avoir corriger plusieurs de mes fautes dans ce chapitre ;)
