Disclaimer : Rien d'Harry Potter ne m'appartient, si c'était le cas je serai une femme, je serai plus âgé et bien plus riche. Cette fanfiction est une œuvre originale de White Squirrel du nom de 'The Accidental Animagus' (/9863146/). Merci à lui de me permettre de traduire ses textes!

T/N: Désolé pour l'absence de mise en ligne depuis le Nouvel An. Retour en cours + troisième vaccin + un passage à la tortu… hem chez le dentiste… C'était compliqué de se concentrer sur de la traduction ces temps-ci.


Dan et Emma purent véritablement apprécier pour la première fois les avantages d'une connexion privée de Cheminette avec Poudlard. Bien qu'il soit soi-disant pour les urgences, rien n'empêchait Dumbledore de les laisser l'utiliser comme moyen de transport régulier. Assurément, ils auraient pu conduire jusqu'au Chemin de Traverse et y utiliser les Cheminettes pour se rendre à Pré-au-Lard, mais pourquoi prendre cette peine lorsqu'ils avaient une route plus directe ?

Dan et Emma réalisèrent lorsqu'ils tombèrent dans le Bureau de Dumbledore qu'il s'agissait d'un privilège rare. Très peu de parents magiques revoyaient le Château de Poudlard après avoir été diplômés, et les parents de nés-moldus ne le voyaient pratiquement jamais. Harry et Hermione étaient déjà là pour les aider à se relever à leur arrivée et ils examinèrent le Bureau du Directeur. C'était un vrai capharnaüm, avec des portraits de précédents directeurs recouvrant les murs, des livres entassaient un peu partout, de nombreux instruments argentés gazouillant sans arrêt sur de petites tables, et un magnifique oiseau rouge et or les observant d'un œil intelligent depuis son perchoir. Cela suffisait à leur faire se demander si Dumbledore n'avait pas perdu la tête juste en vivant dans un espace aussi chaotique tout le temps.

"Ah, bonjour, M. et Mme Granger," dit le vieil homme lorsqu'ils le rejoignirent avec Harry et Hermione. "Et bienvenue à Poudlard. Je crains ne pas pouvoir vous faire visiter, avec tous les étudiants présents. Je vous escorterai personnellement jusqu'aux portes. Nous avons un coche privé qui vous est réservé. Sirius et Remus doivent déjà être à Pré-au-Lard."

"Merci de nous avoir permis ce raccourci, Dumbledore," dit Dan.

"Ce n'était vraiment pas un problème. Dès que vous serez prêts…" Le Directeur les guida dans un étroit escalier de pierre et à côté d'une gargouille massive jusque dans le couloir. De là, ce fut une longue succession d'escaliers et de couloirs contrintuitifs pour atteindre le Hall d'Entrée. Dan et Emma n'avait aucune idée de comment qui que ce soit puisse se repérer dans cet endroit, mais les élèves semblaient tous parfaitement y arriver.

Malheureusement, leur présence attira bien une attention non désirée. Voyant Harry et Hermione escortés à travers le château avec deux adultes comprenant une femme qui ressemblait assez à Hermione, l'un des Serpentards les plus âgés fit le rapprochement et commença à crier, "Hé, que font-ils ici ? Les Moldus ne peuvent pas venir dans le château !"

Mais le garçon s'interrompit et tressaillit lorsque Dumbledore se tourna et dirigea vers lui un œil dur. "Tout parent d'un élève est en droit de visiter l'école à l'invitation d'un membre du corps enseignant, M. Jugson," dit-il sévèrement. Le garçon frissonna et vit un pas en arrière sous son regard. "Il n'est guère sage de faire des jugements si hâtifs."

Jugson se détourna et s'éloigna d'un pas très rapide.

"Toutes mes excuses," dit Dumbledore. "Je crois que vous vous rendez compte de certains des malheureux préjudices de notre monde."

Ils continuèrent en silence jusqu'à avoir passé le Viaduc et la Grande Galerie et se retrouver sur les terrains de Poudlard. Le chemin plutôt peu pratique qui allait jusqu'au poste de coches avait été conçu délibérément de cette façon à l'époque où le château était autant un centre politique qu'une école. Tout visiteur devait traverser les parties les plus grandioses du château afin de se rendre dans les endroits importants comme la Grande Salle ou le Bureau du Directeur. En ces temps modernes, ce faste était moindre à cause du fait que presque toutes les sorcières et sorciers de Grande-Bretagne vivaient ici pendant sept ans au cours de leur enfance, et l'école recevait si peu de visiteurs externes de toute façon.

Comme prévu, un coche les attendait, à une petite distance à l'écart des autres coches qui emmèneraient les élèves à Pré-au-Lard – un coche qui bougeait apparemment par lui-même, sauf que…

"Que sont ces choses ?" dit Dan, s'arrêtant net.

"Que sont quoi ?" répondit Emma.

"Ces choses qui tirent les calèches."

"Hein ?" Emma, Hermione et Harry réagirent tous en même temps.

Emma ajouta : "Dan, il n'y rien qui tire ces calèches."

"Bien sûr que si. Il y a ces sortes de chevaux-dragons flippants."

"Des sombrals, M. Granger." Tout le monde sursauta lorsque Dumbledore parla. "Des créatures particulièrement uniques et incomprises. Elles ne peuvent être vues que par ceux ayant vu la mort de leurs propres yeux." Les yeux de Dan s'écarquillèrent légèrement en comprenant l'importance de ce qui venait d'être dit. "Pour cette raison, et à cause de leur alimentation carnivore, ils sont considérés comme dangereux et apportant la malchance par nombre de sorciers, mais je vous assure que les nôtres sont très dociles – très semblables à des chevaux." Le vieil homme eut un sourire en coin. "Vous pouvez les toucher si vous le voulez."

"Quoi, sérieusement ?" dit Dan, mais il s'approcha précautionneusement du coche. Contournant prudemment les ailes de cuir des bêtes, il se servit de son expérience, il est vrai, limitée avec des chevaux et en caressa une sur son museau invisible et squameux.

Si Emma Granger n'avait pas aussi bien connu son époux, elle aurait pu croire qu'il était devenu fou, à caresser un animal qu'elle ne pouvait pas voir. En fait, considérant que ses informations venaient de Dumbledore, elle n'était pas complètement prête à écarter cette éventualité. "Il y a vraiment quelque chose là, Dan ?" demanda-t-elle.

"Oui, viens," dit doucement Dan. Elle approcha, et il prit calmement sa main et la posa contre une surface chaude, mouvante et écailleuse qui semblait pourtant vide.

"Ah !" elle sursauta de surprise. Il y eut un hennissement tandis que le sombral reculait lui aussi, entraînant aussi un sursaut chez Harry et Hermione, mais Dumbledore avait raison de dire que l'animal était assez docile. Après que tous les Granger aient eu un tour pour caresser l'animal, ils montèrent dans la calèche avec Dumbledore et se dirigèrent vers Pré-au-Lard.

Les Trois Balais était une auberge bondée à l'ancienne – enfumée et bruyante. Mais la foule s'écarta immédiatement pour Dumbledore, avant même qu'ils n'aient pu voir qui le suivait. Ils atteignirent rapidement le comptoir, et une femme impressionnante vêtue de fourrures et de cuir leva les yeux et jeta un coup d'œil amical au groupe.

"Bonjour, Directeur, que se passe-t-il ?" dit la femme. "Ces deux-là me semblent un peu jeunes pour venir ici," dit-elle en désignant d'un geste Hermione et Harry.

"Un rencontre familiale spéciale, ma chère Rosmerta," répondit Dumbledore. "Ils prendront une salle privée pour six."

"Oh, très bien, vous êtes là."

Ils se tournèrent et virent Remus Lupin et Sirius Black se tenant dans l'entrée.

Sirius paraissait en bien meilleure santé après une semaine à Sainte-Mangouste. Il était toujours maigre et s'appuyait sur Remus pour garder l'équilibre par moments, mais il était propre, ses cheveux étaient peignés, de la couleur était revenue à son visage, et l'étincelle de vie dans ses yeux en était d'autant plus brillante. Même dans son état de faiblesse, il paraissait déjà bien plus beau qu'il ne l'avait été durant son procès – et bien plus énergique.

"Harry !" dit l'homme en vacillant en avant pour étreindre son filleul. Le garçon semblait s'y être préparé cette fois, malgré la scène qu'ils causaient en public, mais il se retrouva néanmoins à tapoter Sirius dans le dos inconfortablement. "Harry…" répéta-t-il en s'écartant. "C'est incroyable. Tu ressembles tant à ton mère, à part – "

"Que j'ai les yeux de ma mère," finit Harry au moment où Hermione dit, "Qu'il a les yeux de sa mère."

Sirius les observa tous les deux un instant avant d'aboyer de rire. "Tu dois avoir souvent entendu ça, pas vrai ?"

"Seulement des gens qui les connaissaient," répondit Harry.

"Bonjour, M. Black," dit Dan, serrant la main de l'autre homme.

"Je vous en prie, appelez-moi Sirius. Je me sens déjà suffisamment vieux à cause de toutes ces potions qu'ils me font prendre." Sirius finit de saluer toute la famille, puis regarda vers le bar. "Rosmerta, toujours à faire tourner cet endroit ?" lança-t-il.

"Eh bien, si ce n'est pas l'un de ces vieux fauteurs de troubles en personne," dit Rosmerta impudemment. "Il vaudrait mieux que je mette le Whisky Pur Feu sous clé. Je te mets comme d'habitude, c'est ça ?"

"Bien que j'aimerais beaucoup, je ne suis pas sûr que mon foie puisse le supporte pour l'instant." Sirius dit à regret. Il semblait avoir un peu de mal à trouver ses mots. "Mets-nous un déjeuner spécial pour six et un pack de six Bièraubeurres pour la salle privée."

"Ça arrive tout de suite. Suivez le couloir, c'est celle tout au fond."

Quelques minutes plus tard, Sirius, Remus et les Granger furent assis autour d'une table ornée dans la salle du fond, Rosmerta apporta les boissons, et Dumbledore prit congé pour l'après-midi, promettant de laisser le coche pour les ramener.

"Qu'est-ce qu'exactement que cette 'Bièraubeurre' ?" demanda Emma d'un air soupçonneux en examinant une bouteille.

"Oh, ne vous inquiétez pas, ce n'est que deux pour cent d'alcool," dit Sirius, prenant une gorgée. "Personne sain d'esprit n'en boirait suffisamment pour en sentir les effets."

"Une catégorie qui ne l'inclut pas," lança Remus malicieusement. "Mais c'est plutôt bon."

"Très bien, vous deux, juste une, dans ce cas," dit avec réticence Emma aux enfants.

"Ahh… j'ai encore l'impression de rêver la moitié du temps…" dit doucement Sirius en prenant une autre gorgée de bièraubeurre. "On dirait que c'était hier encore que tu terrorisais le chat sur ton balai-jouet, Harry, et maintenant tu en utilises un vrai, de ce que j'ai entendu."

Harry sourit. Le procès avait grandement éclipsé sa victoire au Quidditch, mais l'équipe l'avait félicité à lui en faire siffler les oreilles lors de l'entraînement suivant. "C'est vrai," dit-il.

Sirius secoua la tête d'un air ému. "Survivant, prodige du Quidditch, et un Ordre de Merlin qui arrive… nous avons tant de choses à nous raconter…" Une expression douloureuse traversa son visage. "Écoutez, il y a une chose que j'ai besoin de savoir avant toute chose… Harry," dit-il solennellement, "Andromeda m'a expliqué que Dumbledore t'avait envoyé vivre chez ton oncle et ta tante après… enfin, au début…" Il laissa le reste de sa phrase en suspens.

"Elle voulait qu'il l'entende de votre bouche," continua Remus, "mais Sirius était comme un chien à qui on a pris un os tout le reste de la semaine." Sirius rit doucement à cela, et, à la surprise de tout le monde, Harry en fit de même.

"Tout ce que je sais de la sœur de Lily, c'est que c'était un horrible être humain et qu'elle haïssait la magie," poursuivit lentement Sirius. "J'imagine que ça n'a pas dû être un endroit très accueillant pour toi."

Harry secoua la tête et dit doucement : "Non, ça ne l'était pas."

"Je ne sais pas pourquoi Dumbledore voudrait t'envoyer là-bas. C'était lui qui l'a décidé, pas vrai ?"

Les Granger acquiescèrent. "Quelque chose à propos de protections de sang," dit Dan. "Mais elles n'ont clairement pas fait des Dursley des gens biens."

"Alors ils ont fini par t'abandonner ?" demanda Sirius à Harry.

"Non, je, heu… je me suis enfui."

"Enfui… ? dit Sirius avec surprise. "Quand tu avais, quoi, cinq ans ?" Harry opina. "Harry, est-ce qu'ils te frappaient ?" dit-il vivement.

Harry hésita, jusqu'à ce qu'il réalise que cela vendrait la mèche de toute façon. "Deux fois," admit-il. "La deuxième fois était lorsque je me suis enfui." Il ne parlerait à personne du placard dans la mesure du possible.

Remus parut en colère à cela, mais Sirius, dans son état d'instabilité, laissa entendre un grognement animal et gronda, "Je vais les tuer."

"Holà, doucement, Sirius," dit Harry, en levant une main. Dan et Emma émirent des sons similaires, et Hermione laissa échapper un couinement. "Tu viens tout juste de sortir de prison. Pas besoin de retourner dans une autre."

"Ce sont des moldus, pas vrai ? Personne ne pourra me retrouver," insista Sirius.

"Non, je voulais dire que tu devrais te rendre dans une prison pour ça," clarifia Harry. Sirius lui lança un regard stupéfait. "Tante Pétunia ne sortira pas avant trois ans de plus. Oncle Vernon dans quatre."

A l'expression toujours abasourdi de l'homme, Dan dit : "Je pense que tu découvriras que notre système judiciaire est assez compétent, Sirius."

Sirius éclata de rire une nouvelle fois. "Vous vous en êtes déjà occupés…" dit-il. "Désolé, je me suis un peu emporté sur ce coup là. Rien de tout cela n'aurait jamais dû arriver."

"Ce qui est fait est fait, Sirius," lui rappela Remus. "Andromeda nous a dit combien la nouvelle famille d'Harry l'a aidé."

Sirius prit une profonde inspiration et hocha la tête. "Et je veux vous remercier pour avoir aussi bien pris soin de lui."

"Tout le plaisir est pour nous," dit Emma. "Harry est un fils fantastique."

"Je n'en doute pas," sourit Sirius. Il leva sa bouteille haute en l'air. "A là famille!"

"A la famille," répéta le reste de la table.

"Comment c'est passé ta semaine de récupération, Sirius ?" demanda Emma, maintenant qu'ils étaient bien installés.

"Tranquille. Seulement Remus et les Tonks à qui parler. Andromeda a remis en fonctionnement la redirection de mon courrier pour m'éviter d'être assailli par les hiboux, bien que, d'une façon ou d'une autre, ce type du Quibbler a réussi à me faire passer une lettre jusque dans ma chambre d'hôpital me demandant si j'étais vraiment sûr de ne pas être Stubby Boardman. Je ne sais vraiment pas comment le prendre."

"J'ai consulté Andromeda," dit Remus. "Apparemment, Xenophilius Lovegood a perdu sa femme il y a environ un an, et il n'avait déjà pas toute sa tête pour commencer, donc ça n'a fait qu'empirer la situation."

"Oh, c'est terrible," dit Emma. "Était-ce celui avec les robes arc-en-ciel ? Je crois qu'il avait une petite fille avec lui."

"Enfin, quoi qu'il en soit, je peux personnellement attester de l'absence de talent en chant chez Sirius, donc il ne devrait pas y avoir plus de confusion."

"Ouais… Bon, assez à mon sujet," dit Sirius en frappant dans ses mains. "Je veux tout savoir à propos de votre vie dans le monde moldu, et ce que vous avez fait à Poudlard cette année."

"Ah, eh bien, c'est une longue histoire," dit Dan. "Tout a commencé le 9 novembre 1985…"

Et ainsi, Harry et sa famille prirent chacun des tours pour raconter à son parrain et (comme on lui avait dit) son oncle honoraire tout ce qui s'était passé depuis la première fois qu'il était arrivé sur le pas de leur porte – ne mentionnant juste pas dans quelle forme il était apparu la première fois. Sirius et Remus intervinrent occasionnellement en partageant une anecdote sur leur temps à l'école. Après les premières minutes, Rosmerta avait apporté leur déjeuner, mais la discussion continua un long moment après ça.

"Attendez une minute," dit Remus lorsqu'ils passèrent à la fin de 1987. "Est-ce que vous venez de dire que vous avez commencé à apprendre par vous-même de la magie sans baguette ?"

"Oui," répondit Hermione. "Ça nous a pris un moment, mais on est tous les deux devenus assez bon avec."

"Oh, vraiment ?" dit Sirius. "On parle de bon à quel point ?"

"Eh bien…" sourit-elle, "voilà quelque chose sur quoi j'ai commencé à travailler la semaine dernière." Hermione ferma les yeux et tendit sa main droite. Elle commença à murmurer pour elle-même, avec de plus en plus d'intensité, répétant une incantation à demi-voix. Soudain, ses yeux s'ouvrirent et elle s'écria : "Lacarnum inflamari !" Aussitôt, une boule de feu bleue apparut de nulle part dans sa paume ouverte.

"Bordel de – "

"Bonté divine – "

"Putain de merde!"

"Par les cou – Aïe !" Remus donna un coup de coude à Sirius. Les deux sorciers regardaient d'un air impressionné, tandis que Dan et Emma paraissaient un peu plus inquiets que leur fille joue avec du feu avec ses mains nues.

"Heu, Hermione… ?" commença Emma.

"C'est le Sortilège de Flammes Bleues," expliqua-t-elle. "C'est comme de l'eau chaude au toucher, à part le bout supérieur qui est assez chaud pour faire bouillir de l'eau. Et parce que ce n'est pas si chaud, ça peut brûler toute la journée sans combustible. Tiens…" Elle transféra prudemment la petite flamme dans la paume de sa mère, qui examina comme s'il s'agissait d'une sorte de petit animal qu'elle ne parvenait pas à reconnaître.

"C'est vraiment impressionnant, Hermione," dit un Remus souriant. "J'en déduis que la Trace considère ça comme de la magie accidentelle ?" Hermione acquiesça.

"Harry, tu peux faire ça ?" demanda Sirius.

"Pas tout à fait, mais j'ai presque maîtrisé tous les sortilèges de Première Année." Et il le montra en coupant un morceau de viande avant de le mettre dans sa bouche, tout ça sans rien toucher.

Sirius éclata de rire. "Lunard, je pense que je recommence à halluciner. C'est fantastique, Harry. Ta mère avait elle aussi appris par elle-même avant d'arriver à l'école, mais elle était loin d'avoir ce niveau."

"Enfin, je pense qu'on a eu la chance de commencer plus tôt," dit Harry avec un sourire.

Les enfants commencèrent à expliquer le programme d'entraînement auto-imposé qu'ils avaient suivi au cours des quatre dernières années, ainsi que les autres moments importants de leurs vies. Les assiettes avaient été vidées depuis déjà un bout de temps lorsqu'ils arrivèrent à leurs débuts à Poudlard et leurs descriptions de leurs premiers vrais cours. L'un d'eux rendit Sirius particulièrement mécontent.

"Quoi ! Snivellus (1) enseigne !" rugit-il. Les Granger sursautèrent.

(1) Le surnom donné à Rogue par les Maraudeurs. Mélange de son nom et prénom en anglais (Severus Snape) et du verbe 'to snivel' qui veut dire "pleurnicher" / "renifler". (Parce que Lily venait l'aider comme s'il allait se plaindre à elle peut-être ?) Je n'ai pas retrouvé de traduction française, et je trouve que la sonorité du surnom marche aussi bien en français.

"Patmol, couché," gronda Remus. "Dumbledore l'a engagé juste après la fin de la guerre. Apparemment il espionnait pour le côté de la Lumière. Pas une décision l'ayant rendu populaire, je l'admets."

"Pas populaire ? Je ne peux pas imaginer cet 'homme' pouvant être apte à enseigner à des enfants. Harry, s'il te donne le moindre problème, j'ai le sort parfait pout – "

"Une minute !" dirent Dan et Emma, l'interrompant.

Emma poursuivit, "Je refuse que tu dises à mes enfants d'utiliser la magie contre un professeur. Je ne sais pas quel désaccord tu as avec lui, mais j'espère leur avoir appris à faire preuve d'un respect adéquat."

"Désolé…" dit Sirius, baissant les yeux.

"Nous étions à l'école avec Severus Rogue," expliqua Sirius. "C'était un Serpentard, et nous… avons eu quelques disputes. Nous ne l'appréciions pas, il ne nous appréciait pas…"

"Lui et James se haïssaient cordialement," ajouta Sirius, "et je sais qu'il peut se montrer rancunier. Je ne sais pas s'il irait jusqu'à te blesser, mais je serais prudent autour de lui, Harry."

Hermione lança un coup d'œil à Harry qui semblait dire 'Tu vois ?'

"Je ne sais pas, il n'a jamais été pire envers moi qu'envers les autres Gryffondors," répondit Harry.

"Eh bien, espérons que cela reste ainsi, mais je suis sûr qu'il ne sera pas heureux que tu es pris contact avec nous."

"Il paraissait en effet un plus énervé en cours hier que d'habitude," observa Hermione.

"Ça pourrait aussi juste être à cause du match de Quidditch."

"Oui, mais tu sais ce qui s'est passé durant le match."

"On ne sait toujours pas si – "

"Que s'est-il passé durant le match de Quidditch ?" demanda Sirius.

Harry soupira et débattit intérieurement s'il devrait en parler ou non. "Pendant le match de Quidditch, les sortilèges de contrôle et de frein de mon balai avaient des ratés. J'ai failli m'écraser plusieurs fois," dit-il. Les yeux des deux autres sorciers s'écarquillèrent d'horreur. "Hermione pense que cela pourrait avoir été Rogue qui causait ça. Mais je pense qu'il est possible que ce soit Quirrell, le Professeur de Défense, ou peut-être un Serpentard avec un artéfact Obscur ou quelque chose."

Dan et Emma étaient sans voix. Ils n'avaient pas été au courant de cet évènement.

"Je ne sais pas, ça ne me surprendrait pas venant de Rogue," grogna Sirius, "même si c'était juste pour gagner le match et pas pour te blesser. Il en savait beaucoup sur les Arts Obscurs, même quand on était à l'école."

"Mais il y a aussi eu ce message qu'il m'a fait passer," contra Harry.

"Quel message ?"

Il expliqua le message codé utilisant le Langage des Fleurs et ses hypothèses quant à sa signification.

"Lily," souffla Remus. "C'est la seule explication. Ils ont longtemps été proches l'un de l'autre, jusqu'à ce qu'ils aient une grosse dispute en Sixième Année. Il a essayé de lui présenter des excuses après ça, mais il s'était déjà trop associé aux Sang-Purs et aux Arts Obscurs. Mais le connaissant, peut-être qu'il n'est jamais parvenu à tourner la page…"

"Harry," Dan les ramena sur le sujet. "Si tu penses que quelqu'un utilise la magie contre toi…" Sirius hocha la tête en assentiment, mais paraissait préférer ne pas formuler ce qu'il pensait.

"J'ai déjà le Professeur McGonagall et Madame Bibine sur le coup."

"Bien," dit Remus. "Tu voudras peut-être aussi demander au Professeur Flitwick. Mais je suppose que si tu n'as aucun problème avec le Professeur Rogue, alors ça devrait nous suffire également pour le moment. N'est-ce pas, Sirius ?"

Sirius grogna à nouveau, mais répondit : "Fais juste attention quand il est dans les parages. Sinon, qu'en est-il du reste de votre année ?"

Ils leur parlèrent de leurs amis à l'école et de comment les cours se passaient. Hermione était première en tout sauf en Défense, où Harry la battait de justesse, et Potions, où c'était Drago Malfoy. Harry avait de bonnes notes en tout et était deuxième en Sortilèges et en Métamorphose. Ils avaient tous deux réussi à rattraper leurs paires en Sortilèges depuis le temps, même en ayant dû s'attaquer au travail depuis le côté opposé par rapport à la plupart des gens et en ayant dû fournir plus d'efforts. Harry mentionna aussi les connexions qu'il avait établi avec les autres enfants de familles éminentes et sa rivalité grandissante avec Nott et Malfoy. Rien de cela ne surprit Sirius le moins du monde.

"Au fait, est-ce que l'un de vous aurait déjà entendu parler de quelqu'un du nom de Nicolas Flamel ?" demanda Hermione.

Sirius pencha la tête sur le côté d'une façon très canine. "Ça sembla familier, mais je ne me souviens pas d'où… Pourquoi ?"

"Dumbledore a un Cerbère parqué dans le château pour garder quelque chose appartenant à un certain Nicolas Flamel."

"Huh. C'est bizarre, même pour lui."

"On pense que c'est la même chose que quelqu'un a essayé de voler chez Gringotts cet été," dit Harry.

"Hélas, je ne me souviens pas de ce nom non plus, désolé," répondit Remus.

Les Granger haussèrent les épaules et passèrent à autre chose, finissant par une description du match de Quidditch dans le détail.

"Et le reste vous savez déjà," dit Hermione après ça.

"Harry, ça me rassure tellement de voir que tu te portes si bien. J'aurais aimé pouvoir être là pour voir tout ça de mes propres yeux," dit Sirius avec mélancolie.

"Je partage cet avis," ajouta Remus. "Mais nous sommes là, maintenant, du moins si cela ne vous dérange pas."

"Eh bien, nous ne pourrions pas vraiment vous refuser ça," dit Dan avec un sourire. "Et de ce qu'on nous a dit, Sirius reste techniquement le parrain d'Harry."

Sirius rayonna. "Et j'en serai un fichtrement bon à partir de maintenant, je vous le promets. Mais Harry, ce que j'aimerai savoir c'est comment tu es parvenu à attraper le Rat sans savoir qui il était. Lorsque Amelia Bones a dit que tu l'avais découvert, j'étais sûr que Remus avait dû te dire de te méfier de lui."

"Ce que, bien sûr, je n'ai pas fait. Et j'aimerai aussi savoir comment tu as pu autant l'effrayer durant le procès. Il paraissait terrifié à ta vue, ce qui est surprenant même pour un rat."

Harry se mordit la lèvre et se trémoussa inconfortablement. Il voulait vraiment leur répondre, mais il ne pouvait pas, pour des raisons évidentes. Néanmoins, son intuition lui disait que c'était important. Il se retourna vers sa famille et chuchota : "Maman, Papa, est-ce que je peux leur dire ?"

"Quoi !" chuchotèrent-ils en retour, horrifiés.

"Il est mon parrain après tout," chuchota encore Harry.

"Tu n'es pas censé en parler à qui que ce soit," dit Emma.

"Tu en as déjà parlé à Ron," ajouta Hermione.

Remus, qui avait entendu une partie de la dispute avec son ouïe affutée, dit : "Vous savez, si c'est quelque chose que vous devez garder secret, nous comprenons." Sirius approuva avec réticence.

Dan et Emma s'apprêtaient à dire que cela régler le problème, mais Harry essaya une fois de plus. Il fit un signe de tête en direction de Sirius et chuchota : "S'il vous plaît ? Il en est un aussi."

Cela fit s'arrêter les Granger. "Quoi ? Harry, tu es sûr ?" chuchota Dan.

"Certain."

Dan leva les yeux vers les deux autres hommes. "Écoutez, nous, heu, je suppose que nous pourrions en parler, mais il faut vraiment que ça reste secret…"

A cela, Sirius leva sa baguette et l'illumina, disant : "Sur l'honneur des Maraudeurs." Remus répéta prestement son geste.

"Heu… mais encore ?"

"Les Maraudeurs," dit Sirius. "C'est le surnom que nous nous étions donnés – nous deux, James et le Rat. Les plus grands farceurs de notre génération. Nous étions les meilleurs amis possible à l'époque, et peu importait combien de farces fantasques nous faisions aux autres membres, l'honneur des Maraudeurs est toujours resté sacrosaint, du moins jusqu'à ce que le Rat… enfin bref."

Dan et Emma chuchotèrent entre eux un moment de plus, mais cela semblait suffisant pour eux s'ils gardaient le secret en mémoire du père biologique d'Harry. Ils acceptèrent avec réticence.

"Merci Maman, merci Papa… Voilà comment." Harry fit un large sourire et poussa sur ses mains, et un instant plus tard, un chaton noir et blanc venait de grimper sur la table.

Remus se leva si soudainement que sa chaise en tomba à la renverse. "Par les putains de gargouilles galopantes de Merlin !" s'exclama-t-il, ne sachant pas comment formuler son choc autrement.

Sirius resta juste assis là, bouche béante, si longtemps que les Granger se demandèrent s'il était entré dans un réel état de choc. Puis il se pinça lui-même, reprit ses esprits, et commença à rire de façon hystérique, tapant du poing sur la table.

Il fallut un moment aux deux hommes pour retrouver un semblant de rationalité. Harry se retransforma en humain et se réinstalla dans sa chaise.

"Harry James Potter," balbutia Sirius, "si ton père avait pu te voir à l'instant, il aurait été si fier. Comment, au nom de tout ce qui est magique, es-tu parvenu à devenir un animagus à tout juste onze ans quand il nous a fallu jusqu'à nos quinze ans ?"

"Heu… à cinq ans, en fait," dit Harry d'un air penaud, recevant des regards choqués supplémentaires. "On pense que c'était de la magie accidentelle… C'est comme ça que je me suis enfui de chez les Dursley."

"Accidentelle ?" dit Remus d'un ton incrédule. "Est-ce au moins possible ?"

"Eh bien, je l'ai fait… Et le Choixpeau a dit qu'il l'avait déjà vu deux fois auparavant, mais il n'a pas dit qui."

"Et dire que nous pensions que tu étais juste un prodige du Quidditch un peu célèbre. En fait, maintenant que j'y pense…" Le front de Sirius se plissa tandis qu'il essayait de se souvenir de quelque chose. "A l'époque où on apprenait ça, je crois que nous avions trouvé une vague légende selon laquelle Morgane Le Fay était une animagus de naissance. Je doute que ça soit vrai, mais tout de même, peut-être qu'elle pourrait être l'un des deux."

"Peut-être," dit Hermione, rayonnante. "Il faudra qu'on fasse des recherches sur ça. Ce serait génial si on pouvait trouver des traces de cela quelque part."

"Donc, vous voulez dire que vous étiez tous les quatre des animagi ?" demanda Emma.

"Non, je n'en suis pas un," dit Remus, mal à l'aise. "Tout le monde ne peut pas le devenir. Mais les trois autres – "

"Nous avons commencé à apprendre durant notre Deuxième Année," dit Sirius. Hermione tendit l'oreille à cela. "Et terminé en Cinquième Année. Queudver – c'est Peter – est un rat, comme vous le savez. James était un cerf. Nous l'appelions Cornedrue." Il fit un geste de ses mains pour symboliser des bois. "Et quant à moi – "

"Tu es un chien, pas vrai ?" intervint Harry.

Sirius eut un soubresaut de surprise, mais sourit, ramena ses jambes sous lui, et se transforma en un gros chien noir assis sur sa chaise, provoquant un couinement de surprise chez les Granger. Harry parvint à ne pas tressaillir. Il aboya une fois et reprit forme humaine. "Comment as-tu su ?"

"C'était assez évident à la façon dont tu suppliais dimanche. Et puis la façon dont tu ris, qui fais penser à un aboiement. Et la plaisanterie du chien à qui on prend son os."

"Il faudra que je fasse plus attention dans ce cas," répondit l'homme-chien. "Je ne suis pas déclaré, et je suppose que tu ne l'es pas non plus. Enfin bref, j'étais Patmol. Remus était Lunard," ajouta-t-il sans explication. "Mais toi, Harry, un chat ! Je veux dire, j'aurais pu espérer un cerf, mais quand même, c'est juste trop parfait. Harry, si tu revois un jour le Rat, mange-le."

"Harry, on ne mange pas les gens," dit Emma d'un ton vif, "même s'ils sont malveillants."

"Parlez pour vous," dit Sirius. Remus parut très mal à l'aise pendant un instant, mais Sirius poursuivit : "Tu sais, il faut qu'on lui trouve un nom de Maraudeur, Lunard. On ne peut pas vraiment l'en exclure puisqu'il a déjà une forme animale, et surtout parce qu'il nous a débarrassé du Rat."

"Très juste, Patmol," dit Remus. "Qu'est-ce que tu avais en tête ?"

Les deux hommes se rapprochèrent l'un de l'autre et chuchotèrent pendant une minute, jetant un coup d'œil occasionnel à Harry. Lorsqu'ils se retournèrent vers lui, Sirius tira sa baguette et en tapota chaque épaule d'Harry en disant : "Par le pouvoir m'étant conféré en tant que Maraudeur ayant le plus d'ancienneté, moi, M. Patmol, te surnomme par la présente M. Raticide (2), fils de Cornedrue. Puisses-tu utiliser ton pouvoir uniquement sur ce méritant tes méfaits."

(2) "Ratsbane" en anglais, donc littéralement 'Mort-aux-Rats'. Mais cela paraissait un peu long. 'Raticide' semblait gardait le sens et être plus concis. Cependant, je suis ouvert aux propositions, donc donnez-moi votre avis.

"Gardons plutôt les méfaits au minimum," le contremanda Emma. "Nous en avons déjà eu suffisamment pour une année."

"Il n'y a pas de mal à un peu de rire, Emma," bouda Sirius.

"Et puis, honnêtement, étant le fils de Cornedrue, je n'arrive pas à l'imaginer ne pas se retrouver impliquer dans quelque chose avant Noël," commenta Remus.

"Je pense que nos enfants ont déjà atteint leur quota," dit sèchement Emma.

Personne ne parla pendant un moment, et un silence gênant s'installa, jusqu'à ce que Dan les sauve.

"Nous espérons vous voir à Noël, d'ailleurs," dit-il. "Nous resterons en ville, enfin magicalement parlant, bien sûr. Nous allons voir la pièce de Noël du Théâtre Transverse."

"Oh, c'est vrai," dit Sirius. "Andromeda a mentionné quelque chose à ce propos. De quoi s'agit-il ?"

"On en a parlé avec l'arrière-petite-fille de Lord Brocklehurst, Mandy, et elle l'a recommandé," dit Harry. "Ils jouent Le Sorcier et la Marmite Sauteuse."

Sirius parut confus. "L'histoire où la marmite sauteuse sauve le sorcier d'un groupe de moldus en les mangeant ?"

"Apparemment, il s'agit d'une version réécrite plus récemment," expliqua Hermione. "L'originale parle d'aider les moldus. Cousine Andi a vu le scripte, et elle pense que ça va être plutôt intéressant."

"Ah, bien, dans ce cas, vous pouvez être sûrs que je serai là…" Il lança un coup d'œil à Remus. "Que nous serons là." Il avait appris bien des années plus tôt à faire confiance au jugement d'Andromeda.

Dan chuchota quelque chose à Emma, et, après quelques échanges, elle hocha joyeusement la tête. "Vous savez," dit-elle, "Sirius, Remus, nous nous souvenons de la joie d'offrir à Harry son premier vrai Noël il y a six ans. Nous nous disions que cela resterait dans l'esprit si vous pouviez venir passer Noël avec nous cette année, afin que vous puissiez le partager avec Harry et Hermione. Et, franchement, vous semblez tous les deux avoir quelques Noëls à rattraper."

Les enfants vibraient d'excitation. Remus sourit faiblement, mais Sirius rayonnait, larmoyant même un peu. "C'est très généreux de votre part, Emma, Dan," dit-il. "Nous serions ravis de nous joindre à vous pour Noël. Pas vrai, Lunard ?"

"Si ce n'est pas trop de dérangement," dit Remus avec une expression incertaine. "Je suis sûre que vous devez avoir de la famille."

"Juste mes parents," dit Dan. "Ça ne les dérangera pas. Ils seront ravis de voir encore plus de magie."

"Tu en as parlé à tes parents…? Désolé, je ne suis pas un expert, mais je ne crois pas que tu sois censé faire ça."

"Techniquement, nous ne le sommes pas, mais ce que le Ministère ne sait pas ne peut pas lui faire de mal."

Sirius eut un sourire mélodramatique. "Bande de rebelles. Donc vous savez contourner les règles quand vous le voulez. Je suis heureux qu'Harry ait rencontré quelqu'un qui puisse perpétuer la tradition."

"Ha ! Contourner ?" réagit Remus.

"Enfin, tu sais bien ce que je veux dire. Merci vraiment à tous."

"Mais avec plaisir, Sirius. Nous vous verrons donc tous les deux à Noël ?" dit Emma. "Le matin de Noël à huit heures, disons ?"

Sirius acquiesça avec enthousiasme, mais Remus paraissait réticent.

"Quelque chose ne va pas ?" Emma avait remarqué son expression. "Si tu as d'autres choses prévues…"

"Non… non… C'est juste… Eh bien, c'est mon…"

"Petit problème de fourrure ?" suggéra Sirius.

Remus le fusilla des yeux un moment, mais répondit "Oui…" en baissant la tête.

"Je suis désolé, mais quel est le problème ?" dit Emma.

Remus hésita encore, mais expliqua nerveusement :"Eh bien, je suppose que vous avez vraiment le droit de savoir. Je préfèrerais vraiment que vous n'en parliez à personne, mais…" Il prit une profonde inspiration. "Je souffre d'une maladie chronique… qui n'est pas dangereuse tant que je fais adéquatement attention, mais qui nécessite que je sois isolé loin d'autres personnes une fois par mois."

Les Granger l'observèrent juste sans comprendre. Le choix de mots semblait étrange. Pourquoi dirait-il "dangereuse" au lieu de "contagieuse" ?

Voyant leur expression, Remus prit une autre profonde inspiration et dit : "C'est… c'est la lycanthropie."

"Lycanthropie…?" dit Dan. "Tu veux dire que tu es un loup-garou ?"

"Oui… c'est exact." Il se prépara à la réaction inévitable. Même les gens qui n'avaient aucun problème avec les loups-garous d'un point de vue intellectuel réagissaient avec crainte et dégoût à la présence physique de l'un d'eux. Mais elle ne vint jamais. Même les enfants avaient juste un air de contemplation neutre.

"Tu veux dire… les pleines lunes, les balles en argent et tout ça ?" demanda Dan. "Bien sûr ! Lunard."

Remus fut pris de l'envie de rire et de grogner. Ils n'avaient apparemment pas lu grand-chose à ce sujet. "L'argent n'est qu'un mythe," dit-il. "Ça ne fait en fait rien. Mais, oui, la nuit de la pleine lune chaque mois, je me transforme contre mon gré en quelque chose ressemblant à un gros loup avec un désir insatiable pour de la chair humaine. Et c'est à ce moment que je… que la maladie, ou la malédiction si vous préférez, est contagieuse.

"J'ai été mordu quand j'étais enfant. Ce n'est que par l'intervention extraordinaire de Dumbledore que j'ai pu aller à Poudlard. Les loups-garous sont considérés… dangereux, à ne pas approcher. Et durant la pleine lune, c'est malheureusement parfaitement correct. Il fût un temps où j'aurai dû me rendre dans un endroit éloigné de toute personne et m'enfermer." Sa voix se fit grave instinctivement. "Durant notre temps à l'école, cet endroit était la Cabane Hurlante en périphérie du village, ici. Cependant… Sirius, tu ne dois pas le savoir, mais en 1984 une potion a été inventée, qui me permet de conserver mon esprit humain durant la transformation."

Sirius avala de travers et recracha sa bièraubeurre sur la table. "Vraiment ?" dit-il, toussant.

"Vraiment."

"Remus, c'est fantastique ! C'est à mi-chemin d'un remède !" dit-il, donnant l'impression que Noël était arrivé avec de l'avance. Il étreignit son ami chaleureusement.

"On peut l'espérer," dit le loup-garou avec un petit sourire. "Avec la Potion Tue-loup, je peux juste me blottir quelque part de privé durant la pleine lune. C'est bien plus sûr et moins douloureux… quand je peux me la payer, bien sûr. La potion est très chère et difficile à préparer."

"Lunard, tu n'auras jamais plus à t'inquiéter de ça," dit fermement Sirius. "Je paierai pour ce dont tu as besoin."

"Tu n'as pas – "

"Tu n'as pas intérêt à refuser, Lunard. N'importe qui ayant des yeux peut voir que c'est la meilleure chose qui te soit arrivée au cours des dix dernières années, et il n'y a pas moyen que je te laisse être privé de ça."

"D'accord, d'accord, je peux voir que tu ne prendras pas non comme réponse, Patmol. Enfin bref, je peux comprendre que Noël soit un peu un problème pour vous," dit doucement Remus.

"Et, quel jour est la pleine lune…?" demanda Dan

"Le 21 Décembre."

"Oh, bien, c'est bon, dans ce cas."

"Vraiment ? Vous n'avez pas de problèmes avec…?" dit Remus malgré lui.

"Pourquoi donc ? Tu as dit toi-même n'être dangereux que durant la pleine lune."

"Oui, c'est ce que j'ai dit. C'est juste que la plupart des sorciers… eh bien, ils ont peur."

Dan se mit à ricaner à cela. "Remus, il y a six ans nous avons adopté un garçon en sachant pertinemment bien qu'il était la cible de sorciers adeptes de l'Obscur. Maintenant, un 'loup-garou' ne me semble pas grand-chose. Nous n'avons aucun problème à ce que tu sois un ami de la famille."

Remus leur fit un sourire lumineux. Il était rare de trouver de l'acceptation dans le monde magique. Mais bien sûr, celui dont il souhaitait le plus entendre l'avis s'était jusque là contenté d'observer en silence. "Harry…?" Il se tourna vers lui, mais ses mots lui firent défaut.

Harry cligna lentement des yeux, puis sourit. Remus pouvait voir ses caractéristiques félines maintenant qu'il savait quoi voir. "Remus, je suis un chat, mon parrain est un chien et ma cousine est une métamorphe," dit Harry. "Pourquoi ne pourrai-je pas être ami avec un loup-garou ?"

"Sans compter," ajouta Hermione, "que nous sommes amis avec un demi-géant, que nous avons un professeur qui est aussi un chat, un autre qui est un demi-gobelin et un autre qui est mort. Papa et Harry ont raison. Être un loup-garou n'a aucune importance."

Remus frissonna et se mit littéralement à vaciller et commença à pleurer pour la première fois depuis bien longtemps. Il tendit les bras et serra les deux enfants contre lui : "Harry, tu n'as aucune idée de combien James et Lily seraient fiers. Tu peux passer outre les préjudices et tu as trouvé une famille qui peut faire de même. Il s'agit d'une chose vraiment rare. Et je serai heureux de me joindre à vous pour Noël."

Sentant que la conversation arrivée finalement à sa fin tandis que Remus retrouvait son calme, le groupe commença à regrouper les assiettes et les bouteilles. "On reste en contact, vous tous," dit Sirius d'un ton ferme. "Je veux tout savoir de vos grands exploits magiques Chiot… heu… Loupiot ? Et toi aussi, heu… Chaton." (3)

(3) Ça ne ressort pas forcément très bien mais, mais Sirius appelle Harry Loupiot (malgré le fait qu'il soit un animagus chat) et Hermione Chaton (alors qu'Harry est le chat). D'où l'hésitation en parlant. De plus, je Sirius hésite entre 'Pup' (Chiot) et 'Cub' (Loupiot) pour Harry.

Harry ricana aux surnoms impromptus. Hermione semblait moins emballée, mais ne dit rien. "Ce serait mieux si on pouvait montrer ce qu'on est capable de faire, plutôt," grommela Harry.

"Oui, c'est vraiment dommage qu'on ne puisse pas s'exercer avec nos baguettes en-dehors de l'école," ajouta sa sœur.

"Oh, vous pouvez chez moi," dit Sirius après un instant. "Le Ministère n'applique pas cette règle aux foyers magiques. Ils ne peuvent pas dire qui a lancé le sort, alors ils comptent sur les parents pour mettre au pas leurs enfants… pas que beaucoup de Sang-Purs le fassent."

"Quoi ? Mais c'est injuste !" s'exclama Hermione.

"C'est le but. Devine qui a rédigé cette loi."

"Enfin, juste ou non, je ne suis pas sûre d'être à l'aise avec ça," dit Emma. "Je pense que ce serait mieux si nous pouvions rester dans la légalité, si possible."

"Eh bien, si c'est ce que tu veux, j'ai peut-être une idée pour ça," dit Sirius d'un air de conspirateur. "Remus, est-ce que tu as fini par avoir cette maîtrise en Défense ?"

Remus eut un large sourire. "Un peu que je l'ai eu."

"Dans ce cas c'est facile. Vous pouvez engager Remus en tant que professeur particulier et dire que c'est pour des cours de Défense. De ce que j'ai pu entendre, personne ne questionnerait ça de la part du grand Harry Potter." Harry leva les yeux au ciel. "Comme ça, les enfants peuvent montrer ce qu'ils ont appris et avoir des cours supplémentaires."

"Oh, ce serait parfait," réagit Hermione. "S'il vous plaît, est-ce qu'on peu faire ça, Maman, Papa ?"

"Ouais, est-ce qu'on peut ? On voulait commencer à apprendre à se battre en duel," leur rappela Harry.

"Je pense que c'est une excellente idée," leur dit Dan. "Nous étions un peu mécontent à l'idée de devoir attendre cinq and et demi avant de voir ce qu'apprennent nos enfants, sans compter la partie sans baguette."

"Génial," dit Sirius en sortant de la pièce, rejoignant l'agitation des Trois Balais. "En fait, pourquoi ne viendriez-vous pas tous chez moi la semaine entre Noël et le Nouvel An ? C'est le moins que je puisse faire pour mon filleul, en particulier après que nous vous ayez invité chez vous."

Dan et Emma voulurent rappeler à Sirius que lui et Remus ne restaient que pour un jour, mais décidèrent de s'abstenir. Après tout, les Tonks avaient fait pareil pour eux. "Je pense que nous pourrions nous arranger. Où habites-tu ?"

"Eh bien, au début je pensais que j'abandonnerais tout et trouverais un endroit moi-même – un appartement à Londres ou quelque chose comme ça vous voyez ? Je ne voulais vraiment pas remettre les pieds dans la vieille maison familiale après avoir été déshérité. Mais Andromeda est venue me trouver et me parler – je suis sûre que vous savez qu'elle ne lâche rien quand elle est décidée – et a réussi à me convaincre que la meilleure revanche que je pouvais prendre sur ma famille était de reprendre les sept siècles de magie Obscure des Black et de leur fanatisme de pureté et de tout envoyer valser – accepter mon titre de Lord, transformer les Black en une famille de la Lumière, nettoyer l'ancienne demeure, tout. Donc c'est ce que je vais faire… Le fait qu'elle voulait être réintégrer au sein de la famille a aussi probablement dû jouer un rôle."

Remus ricana. Andromeda Tonks était d'apparence posée la plupart du temps, mais elle savait obtenir ce qu'elle voulait.

"Je pourrais déshériter Narcissa, aussi, mais Lucius Malfoy est plus riche que je ne le suis, donc ça ne ferait pas vraiment de différence. Je vais déshériter Bellatrix par contre. Et j'ajouterai Dora à l'arbre généalogique. Avoir une Sang-Mêlée sur la Tapisserie Familiale en fera se retourner ma mère dans sa tombe." Sirius aboya de rire aux regards inconfortables des Granger. "Dans tous les cas, c'est au 12 Square Grimmaurd à Londres – mais vous ne trouverez pas seuls. Elle est inlocalisable. Cherchez juste le numéro 11." Puis il se retourna et examina son ami à l'apparence dépenaillée. "Et Lunard, j'insiste pour que tu viennes et restes avec moi."

A l'insu de la plupart, deux jeunes rouquins assis au comptoir avalèrent leur bièraubeurre de travers et se retournèrent d'un coup en murmurant "Lunard ?"

"Sirius, je ne voudrais pas…"

"Non-sens. Ce n'est rien de moins que ce que James aurait fait pour toi et a fait pour moi."

Cela toucha une corde sensible chez Remus, mais le loup-garou paraissait toujours réticent.

"Très bien, j'insiste que tu viennes m'aider à nettoyer l'endroit. D'après Andromeda, il est resté vide pendant six ans, et Merlin seul sait ce qui a bien pu se reproduire là-dedans. Je risque d'avoir une crise cardiaque si je croise un épouvantard, et je vais avoir besoin de toute l'aide que je peux trouver si je veux être prêt pour la fête du Nouvel An."

"La fête du Nouvel An ?"

"C'est ce que j'ai dit."

"Depuis quand est-ce que tu prévois de faire une fête pour le Nouvel An ?"

"Depuis maintenant. Invitez vos amis," ajouta-t-il à l'intention d'Harry et Hermione qui se mirent à rire. "Alors, qu'est-ce que tu en dis, Lunard ?"

"D'accord, tu m'as eu, Patmol," dit-il lentement.

Les deux garçons au comptoir sursautèrent et chuchotèrent "Patmol !" Ils se donnèrent un coup de coup l'un l'autre.

"Tu as la carte ?" demanda l'un à l'autre. "S'il te plaît, dis-moi que tu as la carte."

"Bien sûr que j'ai la carte," dit l'autre garçon. "Il fallait bien que je la prenne, juste au cas où." Les deux garçons avaient bien leur autorisation pour Pré-au-Lard, mais garder l'option de faire entrer de la contrebande dans le château leur paraissait bien plus intéressant.

"Ce fut un plaisir de vous rencontrer tous les deux, Sirius, Remus," dit Dan tandis que les Granger commençaient à se diriger vers les calèches.

"De même, Dan, Emma, Hermione… Harry," répondit Sirius. Et après un nouveau tour de poignées de mains, d'accolades et d'aux revoir, les Granger quittèrent le pub.

Et dès qu'ils furent sortis, deux rouquins surexcités s'élancèrent vers les deux sorciers.

"Veuillez nous excuser, Lors Black…" dit le premier dans un souffle.

"M. Lupin. Nous n'avons pu nous empêcher…" continua le second.

"D'entendre…"

"Ce que…"

"Vous avez dit…"

"Je suppose que vous êtes les fameux Jumeaux Weasley ?" demanda Remus.

"Les deux et uniques," dit le premier jumeau avec un sourire en coin.

"Nous avons entendu vos surnoms…"

"Et si vous êtes vraiment…"

"Lunard et Patmol…"

"Vous saurez quoi faire avec ceci." La dernière partie fut prononcée par les deux jumeaux tout en tendant un grand morceau de parchemin vierge. Les yeux des deux hommes s'écarquillèrent.

"Eh bien, si ce n'est pas ce que je pense, Lunard," dit Sirius. "Je ne pensais la revoir un jour."

"J'ai toujours pensé que Rusard avait dû la brûler, Patmol," répondit Remus.

"Apparemment pas. Puisque ces deux l'ont, je suppose qu'elle marche toujours."

Avec de larges sourires, les deux Maraudeurs touchèrent le parchemin de leurs baguettes et dirent à l'unisson : "Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises."

Des lignes d'encre se propagèrent depuis le bout de leurs baguettes, se répandant jusqu'aux bords du parchemin, et commencèrent à former les mots :

Messieurs Lunard, Queudver, Patmol et Cornedrue

Spécialistes en assistance aux Maniganceurs de Mauvais Coups

sont fiers de vous présenter

LA CARTE DU MARAUDEUR

Fred et George tombèrent immédiatement à genoux et se prosternèrent devant leurs héros, s'exclamant : "Nous ne sommes pas dignes ! Nous ne sommes pas dignes !"

Sirius et Remus rugirent tous les deux de rire.

"Nous n'aurions jamais cru avoir la chance de vous rencontrer," dit l'un des jumeaux.

"Cette carte a été le secret de notre succès," ajouta l'autre.

"Fred Weasley…"

"Et George Weasley…"

"A votre service," dirent-ils ensemble en s'inclinant encore.

Sirius éclata à nouveau de rire. "Oh, c'est génial," dit-il. "Il faut que je montre ça à Harry." A ces mots, il se dépêcha de sortir et appela : "Dan, Emma, est-ce que je peux vous emprunter Harry une minute ?"

Et en effet, une minute plus tard, Harry franchit à nouveau la porte avec Sirius. Ils s'approchèrent des Jumeaux.

"Messieurs Weasley et Weasley," dit formellement Sirius. "J'aimerai vous présenter M. Raticide… Fils de Cornedrue."

Les mâchoires de Fred et George en tombèrent métaphoriquement par terre.

"Harry, ceci est notre plus grande création," dit Remus. "La Carte du Maraudeur. Elle montre tout ce qui se passe dans le château et tous les passages secrets."

"Wow," dit Harry en examinant les petits points en mouvement sur le parchemin, chacun marqué d'un petit nom.

"Elle nous a été d'une aide fantastique… M. Raticide," dit Fred.

"En effet…" Puis un air d'horreur traversa le visage de George. "Mais si vous êtes Lunard, Patmol et Cornedrue Junior," dit-il avec logique, "alors Queudver était…"

"Notre connaissance commune, le Rat," confirma Sirius d'un ton dur.

"C'est tout bonnement ignoble !" cracha Fred.

"Il ne mérite pas d'avoir son nom sur ce document sacré," ajouta George.

"Non, en effet," approuva Sirius. "Tu te souviens des sorts pour la modifier, Lunard ?"

"Je pense bien, Patmol."

Les deux hommes firent un mouvement de baguette au-dessus de la carte, marmonnant une incantation, et Remus déclara : "M. Lunard et M. Patmol déclarent M. Queudver coupable de trahison du plus haut degré : une brèche de l'Honneur des Maraudeurs, ayant conduit au meurtre de M. Cornedrue. De ce fait, M. Queudver est par la présente immédiatement et irrévocablement banni des Maraudeurs."

Tout à coup, la carte frissonna, et l'encre tournoya violemment. Harry aurait pu jurer avoir entendu un son tel un couinement de douleur ayant émané de la carte. Lorsqu'elle se calma, la première ligne affichait : Messieurs Lunard, Patmol et Cornedrue.

"Beaucoup mieux," dit Remus.

"En effet," dirent Fred et George. Ils tapotèrent leurs propres baguettes sur la carte et firent disparaître l'encre d'un rapide "Méfait accompli". Puis ils chuchotèrent entre quelques instants. "M. Raticide," s'adressèrent-ils à Harry.

"Bien que cela nous chagrine…" commença Fred.

"Et c'est vraiment le cas…"

"Nous pensons que cela vous revient de droit." Ils lui tendirent la carte.

"Nous espérons juste que tu nous laisseras l'emprunter une fois de temps en temps."

"Heu, bien sûr, merci…" commença Harry.

Attendez voir," les arrêta Sirius, leur prenant la carte. "Je suis le parrain ici, Harry, et il serait particulièrement irresponsable de ma part de te laisser un tel objet…" Il sourit et lui tendit la carte. "Alors ne te fais pas prendre."


Le coin des expressions désuètes:

« Franc du collier »

Désignait à l'origine un cheval si bien dressé et habitué au travail qu'il tirait par lui-même, sans qu'on ait besoin de recourir au fouet.

Le sens a ensuite évolué pour désigner une personne franche, hardie et indépendante ; mais son sens le plus courant récemment était celui de la sincérité.