Disclaimer : Rien d'Harry Potter ne m'appartient, si c'était le cas je serai une femme, je serai plus âgé et bien plus riche. Cette fanfiction est une œuvre originale de White Squirrel du nom de 'The Accidental Animagus' (/9863146/). Merci à lui de me permettre de traduire ses textes!

T/N: Au premier abord, ce chapitre n'avait pas paru si long… je me suis bien trompé. J'ai beaucoup de dossier à rédiger et rendre jusqu'en fin avril, donc mes mises en ligne vont rester très erratiques jusqu' là, désolé d'avance.
D'un autre côté, j'ai reçu il y a quelques jours l'autorisation de traduire un OS. J'avais perdu espoir, puisque j'avais envoyé mon MP il y a plus de 3 mois. Donc la prochaine mise en ligne sera ce OS (environ 8 à 10k mots je pense, avec Luna en personnage principal, je ne dis rien de plus !) et puis je reviendrai à l'alternance entre
Amalgum et L'Animagus.


Sept jours dans la Vie de Patmol et Lunard

Dimanche

Dès l'instant où ils traversèrent les portes du 12 Square Grimmaurd, Sirius et Remus purent sentir la malveillance les envelopper. Même une maisonnée magique normale aurait attiré une belle quantité de nuisibles après avoir été abandonnée pendant presque six ans, mais avec tant de magie Obscure imprégnant l'air, c'était encore pire.

"Ah, foyer, doux foyer," grommela Sirius. "Rappelle-moi encore pourquoi je suis revenu ici ?"

"Pour réduire en miettes tout ce que tes parents ont construit ?" suggéra Remus.

"Ouais… enfin, on dirait qu'il y a en effet beaucoup de choses à réduire en miettes."

C'était un euphémisme. Sirius frissonna au dernier souvenir qu'il avait de cet endroit : sa mère le poursuivant jusqu'à la porte, hurlant le nom de tous les maléfices Obscurs qu'elle utiliserait sur son Traître à son Sang de fils lorsqu'elle l'attraperait, avec la promesse que son père lui ferait subir encore pire. Il n'aurait pas cru possible que le 12 Square Grimmaurd puisse devenir encore pire que ça, mais c'était le cas, et de loin. Pour commencer, il y avait cette odeur, comme si quelque chose était mort là – probablement beaucoup de ces "quelques choses". Et compte tenu des gazouillements et jacassements, il y avait probablement beaucoup d'autres "quelques choses" vivant ici, aussi : des doxys, des lutins et des fées qui devaient nicher un peu partout, il en était sûr, des Ciseburines enfouis dans les appareils magiques, et ce serait un miracle s'il n'y avait pas des Bandimons en train de faire pourrir les fondations, en plus des potentielles abominations mutantes que ses parents avaient pu créer et qui se déchaîneraient maintenant après tant de temps exposées à toute cette magie Obscure.

Et par-dessus tout, la maison elle-même n'était qu'un vaste traquenard en restant positif. Paranoïaques et un peu cinglés même avant qu'il ne fugue, Orion et Walburga Black aimaient tous deux envoûter des choses au hasard lorsqu'il leur en prenait l'envie. Et leur mauvais goût en la matière était indescriptible.

"Je n'arrive pas à croire que je sois vraiment revenu ici," dit-il. "Cet endroit est tout aussi sombre et laid que dans mes souvenirs, et même plus encore." Il donna un coup de pied dans un porte-parapluie fait d'une jambe de troll qui tomba avec un bruit sourd.

Soudain, une voix stridente se fit entendre : "Voleurs ! Voleurs et Traîtres à leur Sang ! Sang-de-Bourbe et lie de notre société ! Quittez ces lieux sacrés !"

Sirius se figea en plein mouvement et laissa échapper un couinement aigu : "Mère ?"

Une paire de rideaux mangés aux mites s'ouvrit à la volée plus loin dans le couloir, révélant le portrait d'une vieille femme courroucée. Malgré ses propres cris, elle sembla avoir entendu la voix de Sirius car elle beugla encore plus fort : "Tooooi ! Traitre à ton Sang ! Abomination ! Disgrâce de ma chair !"

Remus était encore sous le choc. "Qu'est-ce que…" commença le loup-garou.

"Bon sang, mère, vous m'avez presque fait avoir une crise cardiaque !" tonna Sirius en approchant la peinture. "Mais je parie que vous en auriez été heureuse, pas vrai !" Sa faiblesse et sa convalescence oubliées, et un accès de colère qu'il pensait depuis longtemps ne plus possédait, l'envahir. "La ferme !" Il saisit le cadre de la peinture et tenta de la décrocher du mur.

Mais la peinture ne bougea pas et ne sembla que redoubler dans l'intensité de ses viles injures après cela. Tandis que sa mère l'agonissait d'une liste de ses prétendus échecs, il grimaça sous l'assaut verbal et essaya à nouveau de soulever le portrait. Rien. Il devait être fixé au mur. Il tira sa baguette et essaya de le décoller. Toujours rien.

"Remus !" appela-t-il par-dessus le raffut.

"Laisse-moi essayer !"

Remus essaya une ribambelle de sorts anti-envoûtements avancés, mais la peinture resta fermement fixée au mur. Par frustration, Sirius commença à lancer tous les sorts auxquels il pouvait penser dessus. Brûler l'image de sa mère comme elle avait fait pour lui semblait une bonne idée, mais le sort se contenta de rebondir. En fait, il découvrit bientôt que tout ce qui paraissait utile, depuis les sorts pour décoller aux sorts de mutisme, se contentaient de rebondir. Peut-être qu'il manquait d'entraînement, mais cette peinture semblait vraiment faire de son mieux pour résister.

Le portrait commença à caqueter à la vue de ses échecs. Un Sirius enragé créait suffisamment d'étincelles comme ça qu'il était déjà chanceux de ne pas avoir le feu au couloir, mais la peinture restait intacte. Il n'avait toujours aucune idée de comment le sort pouvait fonctionner compte tenu de ce qu'il avait fait, mais il remarqua cependant que les rideaux entourant la peinture claquaient dans un brise inexistante en parfaite harmonie avec les cris.

Remus abandonna. "Qu'est-ce que c'est que cette chose ?" cria-t-il, ses mains plaquées sur ses oreilles sensibles.

"Un genre de stupide alarme contre les intrus," cria Sirius en retour." Puis, il se jeta en avant et essaya de forcer les rideaux à se refermer. C'était comme si la force des cris les maintenait écartés. "Lunard, aide-moi !"

Son ami n'eut pas besoin de se le faire dire deux fois. Avec chacun d'eux saisissant un lourd rideau, et à grand peine, ils parvinrent à les refermer de force, et le portrait se tut.

"Pfiou, eh bien, c'est mieux comme ça," dit Remus.

"Ouais, pour le moment," dit Sirius en essayant de retrouver son souffle. "Je doute que ça restera ainsi bien longtemps. Essayons de ne pas la réveiller à nouveau. Il faudra s'en occuper plus tard… Enfin, commençons vraiment. On dirait qu'on va avoir du pain sur la planche."

Les deux sorciers s'avancèrent à pas prudents et silencieux le long du couloir mal éclairé. Ils pouvaient entendre des bruissements dans les ombres, et ils écartèrent des toiles d'araignées au fur et à mesure de leur avancée. Des vagues de magie Obscure les traversait au fil de leur progrès. Une paire de candélabres en forme de serpents commença à leur lancer de petites boules de feu qui auraient sûrement étaient une menace sérieuse si les sortilèges ne s'étaient pas en grande partie dissipés. Remus y mit un terme d'un rapide mouvement de baguette, mais il ne pensait pas qu'ils auraient autant de chance avec les autres envoûtements.

Ils n'avaient avancé que de quelques pas, cependant, lorsqu'ils entendirent une série de bruits sourds et le son de pas traînants accompagnés par les murmures d'une voix grave et croassante. Quelque chose descendait les escaliers. Remus se posta devant Sirius, posant un doigt sur ses lèvres et murmurant un "Lumos". Il bondit en avant et sa baguette cingla en direction des marches.

"Voleurs souiller la demeure de la Maîtresse ? Kreattur leur montrer. Oh oui, leur montrer."

"Kreattur ?" gronda Sirius. "Tu es encore en vie ?"

Un très vieil elfe de maison avec une peau et des oreilles pendantes et des yeux fous injectés de sang se figea dans l'escalier, regardant Sirius avec incrédulité, un murmure continu s'échappant de ses lèvres. "Non !" grommelait-il. "Mauvais Maître Traitre à son Sang être de retour. Il ne devoir pas salir la demeure de la Maîtresse. Oh, que va dire la Maîtresse. Non, Kreattur rêver. Kreattur avoir un cauchemar."

"Malheureusement pour nous deux, tu ne rêves pas," cracha Sirius. Même l'elfe de la famille était pire que dans ses souvenirs. Il était crasseux, vêtu de rien d'autre que d'un pagne, et avait de toute évidence abandonné le ménage depuis bien longtemps. "Je suis de retour, donc tu vas devoir t'y habituer."

"La Maîtresse de Kreattur ne pas approuver," croassa l'elfe en retour. Il commença à s'avancer vers le bas de l'escalier en traînant les pieds. "La Maîtresse avoir déshérité Mauvais Maître, l'avoir banni de la famille. Elle pas accueillir lui."

"Eh bien, dommage pour elle. Ta Maîtresse est une peinture, et je suis le dernier des Black, donc je suis ton maître maintenant, et tu dois faire ce que je dis." Sirius laissa échapper un léger sourire à cela.

"Kreattur refuser !" commença-t-il à hurler. "Refuser refuser refuser ! Kreattur préférer rejoindre Maîtresse Narcissa. Kreattur pas obéir au Maître Traitre à son Sang Sirius. Refuser refuser refuser…"

"Seigneur, il a perdu la tête," dit Sirius d'une voix forte. "Peut-être que je devrais l'envoyer à Narcissa. Ils se méritent bien."

"Elle ne l'acceptera pas," répondit Remus. "Je suis sûr qu'ils ont déjà un elfe."

" Refuser refuser refuser refuser…"

"Alors je vais le libérer. Avec un peu de chance, peut-être que le choc le tuera." Kreattur était si perturbé qu'il ne sembla même pas remarquer ses propos.

"Et avec un peu de malchance, il sera libre de t'attaquer," lui rappela Remus.

"Refuser refuser refuser refuser…"

"Kreattur, ferme-la !" s'écria Sirius.

L'elfe porta les mains à sa gorge, émettant un bruit étouffé, et leva des yeux horrifiés vers lui, mais il fit silence, bien qu'il continuât d'articuler des insultes en tapant des yeux.

"Bon, au moins on sait maintenant qu'il m'appartient," dit Sirius d'un ton neutre. "Alors, qu'est-ce que tu penses que je devrais faire de lui ?"

"Je ne sais pas. Essaye de le faire nettoyer pour le moment. Si on a de la chance, peut-être qu'il reprendra ses esprits."

"Très bien," soupira-t-il. "Kreattur, je t'ordonne de nous aider à nettoyer cette maison."

L'elfe le regarda avec une expression de profond mépris et, toujours en silence, articula quelque chose qui semblait clairement signifier "Kreattur devoir faire comme Maître demander," mais bien sûr accompagné de quelques insultes de choix qui auraient fait rougir un marin.

Le travail progressait lentement – et était dangereux. Sirius avait encore besoin de s'arrêter et de se reposer régulièrement. La crasse magique était si épaisse ici que les sorts de nettoyage normaux faisaient à peine effet, et ce n'était que grâce à la présence de Remus, l'expert en créatures Obscures, qu'ils étaient en mesure de reconnaître toutes les choses qui essayaient de les mordre. A un moment, ils furent attaqués par trois goules caméléon en même temps et furent repoussés retraite jusqu'au pied de l'escalier avant de l'emporter. Cela calma en grande partie leur envie d'explorer. Même au rez-de-chaussée, ils durent battre en retraite hâtivement de la salle à manger lorsque les rideaux prirent vie et essayèrent de les étouffer, une situation aggravée par l'essaim de lutins qui s'en échappèrent.

Les deux derniers Maraudeurs dormirent sur des matelas dans la cuisine cette nuit-là, plaçant des sortilèges d'alarme au cas où Kreattur ou quelque chose de pire se serait trop approché. Ils installèrent aussi des sortilèges de silence dans la zone afin que les cris de Sirius ne réveillent pas d'autres choses. Remus avait passé plusieurs nuits à son chevet à l'hôpital, et ses cris étaient tout aussi tourmentés. Se trouver dans cet endroit lugubre n'aiderait pas. La cuisine avait en fait été la zone la plus facile à nettoyer. Même Orion et Walburga Black savaient l'importance de ne pas lancer trop de maléfices près de leur nourriture, et ils pouvaient juste se débarrasser de la majorité de ce qui s'était trouvé là de toute façon. La pourriture avait éloigné la plupart des nuisibles, mis à part les plus résistants, et était elle-même tombée en poussière depuis longtemps, et la plupart des appareils magiques s'étaient révélé une cause perdue, les Ciseburines les ayant envahis et quittés bien avant. Sirius et Remus commencèrent une pile de choses à jeter avec ces appareils dans l'allée à l'arrière de la maison.

Les deux hommes s'endormirent cette nuit-là, préparant leurs plans de guerre contre la Maison Black – des plans consistant en grande partie à se retrancher dans la cuisine et se frayer un chemin vers le haut.


Lundi

"Patmol, peut-être que nous devrions trouver quelques professionnels pour nous aider."

"Allons, Lunard, on a affronté Voldemort ensemble. Je pense qu'on peut gérer ma maison."

"Je n'en suis pas si sûr."

La cuisine avait encore besoin d'un peu plus de nettoyage, même après avoir été rendue suffisamment sûre pour y dormir, et c'était sans compter les rats et tarentules qui venaient sans cesse d'autres parties de la maison. Sirius était encore si tendu près de rats qu'il les réduisait en bouillie chaque fois qu'il en voyait un. Kreattur semblait s'être retranché dans la chaufferie et résistait toutes tentatives sérieuses de lui faire faire quelque chose. Le garde-manger avait été vidé de tout ce qui avait passé sa date de péremption, ce qui incluait à peu près la moitié des maigres réserves de nourritures de Kreattur, qui semblaient déjà juste assez pour maintenir l'elfe en vie. Sirius avait ravalé sa fierté et permit à Remus de l'escorter jusqu'à l'épicerie. ("Je ne pense pas que ce soit sûr pour qui que ce soit de rester seul dans cette maison," avait-il dit.)

La cheminée de la cuisine était tellement bouchée de cendre et de suie qu'elle présentait très certainement un risque d'explosion, et il leur faudrait faire venir un spécialiste pour faire reconnecter le réseau de Cheminettes. Et les petites toilettes contigües à la cuisine étaient véritablement terrifiantes, d'une façon telle que le duo n'était pas complètement capable de décrire. Quelque chose avait fuit de façon répétée et était en suite devenu une sorte de magma infâme, et il y avait des variétés de champignons là-dedans dont Remus n'avait même jamais entendu, certains se révélant carnivores. La solution préférée de Sirius, à savoir "Oh, doux Merlin, tue-le ! Tue-le par le feu !" (1), se révéla peu judicieux, puisqu'ils se trouvaient au sous-sol, que la ventilation ne fonctionnait pas correctement, et que Remus était presque sûr que quelque chose de toxique se trouvait dans la fumée qui en résulta.

(1) "Kill it ! Kil lit with fire !" : En plus de son sens littéral, je trouve intéressant de signaler que cette phrase est aussi considérée comme un meme traduisant un dégoût extrême.

"Tu as failli retourner tout droit à l'hôpital, et ce n'est que le deuxième jour," réprimanda-t-il.

"Bon, j'ai un peu perdu la main. Mais on ne trouvera pas bien pire."

Remus grogna bruyamment. C'était la chose à ne pas dire dans cette situation.


Mardi

"Patmol, je ne vais pas pouvoir rester ici jeudi, et je ne pense pas que tu devrais non plus. C'est déjà assez dangereux comme ça quand on est deux."

La salle à manger avait été bien pire que la cuisine. Pratiquement tout semblait être infesté, piégé ou les deux. Le point positif était qu'ils avaient pu éradiquer le nid de tarentules géantes. D'un autre côté, ils s'étaient fait bombarder de lourds écrous par une vie horloge à pendule. Ils avaient aussi réveillé le portrait de Walburga Black plusieurs fois.

"Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il y a Jeudi ?" demanda Sirius en soignant une contusion sur son front.

"La pleine lune, tu te souviens ?"

"Oh, c'est vrai. Mais, et ta potion ?"

"Je n'ai pas pu la prendre assez tôt ce mois-ci. Je ne serai que partiellement conscient. Je ne pourrai pas rester dans une zone habitée."

"Ah… eh bien… il faudra qu'on fasse quelque chose à ce sujet, hein. Qu'est-ce que tu dis qu'on aille à la Cabane Hurlante comme au bon vieux temps ? Il paraît que les gens de Pré-au-Lard commence à se demander si elle est vraiment hantée."

Remus soupira. "D'accord. Si ça peut te faire sortir de ce piège mortel, je suis partant." (2)

(2) "I'm game" : en plus de signifier "être partant (pour)", le mot "game" peut aussi signifier "le gibier". Jeu de mot intraduisible.

"Non, tu es le chasseur."

Remus eut un petit rire. Il n'avait plus entendu cette plaisanterie depuis longtemps – et une avec plus d'esprit que d'habitude, en particulier vu l'état actuel de son ami.

Ils furent interrompus dans leur travail par un hululement provenant de la fenêtre, où ils virent une magnifique chouette des neiges examiner la salle à manger d'un air désapprobateur.

"Qui pourrait t'écrire ici…" se demanda Remus.

Sirius haussa les épaules et prit la lettre de la chouette. Il l'ouvrit, vit deux types d'écritures entremêlés, et jeta un coup d'œil au bas de la page. "Oh, c'est des loupiots," dit-il, retrouvant son énergie. Il lut la lettre à haute voix, celle-ci tremblant légèrement :

Cher Sirius (et Remus si tu es là),

Nous espérons que tu te sens mieux. Tu avais encore l'air patraque samedi. Et nous espérons que le nettoyage ne vous pose pas trop de problèmes. Le Professeur Quirrell nous a parlé de tous les nuisibles magiques qui peuvent se rassembler lorsqu'une maison magique est abandonnée.

Les choses se calment au château. La dernière semaine a été un peu folle, juste après le procès, mais maintenant c'est surtout les cours. On a un peu utilisé la Carte. Elle est vraiment cool, mais Hermione ne veut pas l'utiliser pour sortir en douce.

Peut-être que nous pourrions l'utiliser pour éviter les fans d'Harry la prochaine fois qu'il capture un Mangemort.

Ha ha, Hermione.

Sirius, Cousine Andi nous a envoyé du papier à lettre comme celui du Magenmagot, enchanté pour que seuls elle et nos parents puissent lire nos messages à propos de nos secrets – tu sais lesquels. Est-ce que tu pourrais nous en envoyer qui soit lié à toi ? Nous en ferons faire liés à nous durant les vacances de Noël. Comme ça nous serons en mesure d'écrire plus librement. Merci.

Bises d'Harry et Hermione

"C'est gentil de leur part d'écrire aussi vite," dit Sirius joyeusement.

"Bien sûr, quand ils veulent quelque chose," dit malicieusement Remus.

"On s'en fiche. Je peux probablement leur envoyer du papier à lettre dans la semaine. En fait, je pense que les miroirs doivent traîner quelque part ici. Ce serait encore plus sûr. Ouvre l'œil pour les trouver. On pourra leur en donner un à Noël."

"Je pense qu'ils apprécieraient. J'irai –"

Ils furent interrompus par les rideaux, prenant vie une nouvelle fois.

"Arrière ! Arrière j'ai dit !" aboya Sirius. Puis il se transforma en Patmol et commença à les mordre.


Mercredi

"Patmol, je ne pense pas qu'on va y arriver."

"Qu'est-ce qui ne va pas, Lunard ? Je pensais qu'on se débrouillait plutôt bien. Aucune blessure sérieuse aujourd'hui. Je pense qu'on prend le coup de main dans tout ce truc de nettoyage."

"Oui, je sais que nous pouvons nettoyer cet endroit par nous-mêmes," dit un Remus exaspéré, "mais nous n'arriverons pas à finir la salle à manger aujourd'hui, et c'est tout bonnement impossible que nous ayons l'endroit entier suffisamment sûr pour des invités avant Noël."

"Pfff," bouda Sirius. "Merci pour la confiance."

Les deux hommes se fixèrent d'un regard noir, tels deux chiens luttant pour la dominance. Il fut un temps où Sirius les gagnait en général, mais avec son état de santé, il abandonna le premier. "D'accord," grommela-t-il. "je sais. Je vais demander à Andromeda de venir nous aider. Elle a toujours été douée avec les sorts d'entretien. Je vais lui envoyer un mot et demander si elle peut passer demain."

"Nous ne serons pas là demain," grogna Remus.

"Eh bien, peut-être juste pour avoir son avis, alors," dit penaudement Sirius au loup-garou. (Voilà une blague qu'il n'avait plus utilisée depuis longtemps.) (3)

(3) "penaudement" en anglais se dit "sheepish", or "sheep" signifie mouton. Mouton / loup-garou… A nouveau, jeu de mot intraduisible.

"Et si elle dit que nous avons besoin de l'aide d'un professionnel, tu engageras quelqu'un."

"Bien sûr, tu gagnes, Lunard."


Jeudi

Il ne fallut pas vingt minutes à Andromeda pour déclarer : "Vous allez avoir besoin de l'aide de professionnels." Avec du recul, elle avait probablement déjà décidé que c'était le cas au bout de cinq minutes.


Vendredi

En toute honnêteté, il n'avait pas été bien difficile pour Sirius d'entrer dans la compagnie de nettoyage magique du Chemin de Traverse et de leur demander de venir faire un devis. Seule sa fierté l'avait retenu d'y aller plus tôt.

Lorsque la sorcière vint inspecter le bâtiment le lendemain, il commença à se demander s'il avait eu tort d'attendre si longtemps, puisqu'une femme séduisante et élancée au visage rond et avec de douces boucles dorées se tenait dans l'entrebâillement. Mais encore plus surprenant était le fait qu'elle semblait très familière.

"Vicki ?" s'écria Sirius avec incrédulité.

"Sirius Orion Black," dit Vicky avec un sourire. "Ou alors c'est quoi, Lord de la Maison Black, maintenant ? Et dire que je trouvais cool le fait que tu avais fui cette porcherie."

C'était bien elle, sans aucun doute : Victoria McKinnon, dernière des McKinnon, la cousine de Marlene qui avait quitté le pays lorsque les Mangemorts étaient venus ruiner un voyage post-diplôme avec quelques amis. Elle avait été trois ans derrière les Maraudeurs à Poudlard, et Sirius se souvenait encore de la petite fille qui suivait tout le temps Marlene, Lily et Mary comme un chiot.

"Victoria ?" demanda Remus d'un air fatigué, appuyé contre le mur après l'épreuve qu'il avait traversé la nuit précédente.

"Salut, Remus," dit-elle en lui faisant signe. "Toujours à traîner avec ce cinglé ?"

"Hé, je ne suis pas juste cinglé. Vicky, quand est-ce que tu as autant grandi ?" balbutia Sirius. Elle n'était définitivement plus si petite, songea-t-il. Elle ressemblait beaucoup à Marlene, en fait, et elle semblait avoir tout autant de répartie que l'autre en avait eu.

"Eh bien, c'est sûr que tu n'as pas vraiment pu te tenir informé," dit-elle. "Désolé pour ça, d'ailleurs. Je me suis toujours demandé pourquoi tu étais supposément devenu malveillant… Enfin, est-ce qu'on va juste rester là comme des idiots, ou est-ce que tu vas m'inviter à l'intérieur ?"

Cela fit bouger Sirius. Malheureusement, il trébucha et réveilla sa mère. Il fallait le lui reconnaître, Vicky ne s'enfuit pas lorsque le portrait comment à crier sur Sirius qu'il emmenait des Traitres à leur Sang et des femmes "impures" dans la maison, pas plus que lorsqu'ils lui firent visiter et lui montrèrent l'étendue réelle du nettoyage. En fait, elle paraissait de plus en plus jubilante à mesure que le temps passait, voyant la maison à la fois comme un challenge et une opportunité financière colossale.

"Et nous avons fait le tour," dit Sirius lorsqu'ils eurent fini. "Qu'en penses-tu ? Vous pouvez le faire ?"

"Bien, nous pouvons le faire," répondit-elle du tac au tac. "Mais, hooo mon vieux, ça va te coûter bonbon. On va avoir besoin de tout le monde, et de quelques contractuels. Laisse-moi voir… heures sups, prime de risque… Comment est-ce que tu comptes payer pour tout ça ?" demanda-t-elle avec un large sourire.

"Je suppose que de grosses piles de gallions ne sont pas contrindiquées," dit Sirius d'un ton pince-sans-rire. "A moins que tu ne veuilles négocier quelque chose d'autre," ajouta-t-il.

Remus lui envoya un coup de coude dans les côtes.

"Les gallions feront parfaitement l'affaire," répondit-elle d'un ton professionnel. "Et tu veux que ça soit fait immédiatement ?"

"Le plus tôt, le mieux."

"Parfait. Je rassemble les gars et je reviens dans une heure."

"J'ai hâte de vous voir à l'œuvre."

Vicky sortit par la porte de devant et transplana. Sirius observa l'endroit où elle s'était trouvée avec un sourire rêveur.

"Tu la fixais beaucoup, Sirius," dit Remus.

"Et ?"

"Tu devrais faire attention à ne pas laisser tes émotions s'emballer aussi tôt après Azkaban," lui conseilla-t-il.

Sirius l'ignora.

Et en effet, Vicky revint une plus tard, menant une équipe de pas moins de douze sorcières et sorciers, tous spécifiquement entraînés dans les sortilèges ménagers et l'un d'eux étant même un Brise-Sort, et ils commencèrent à s'attaquer au 12 Square Grimmaurd avec la vitesse et l'efficacité d'Aurors au combat. Sirius et Remus essayèrent d'aider, mais ils furent surtout laissés dans le rétroviseur par les professionnels. Kreattur se contenta de se tenir là, les fixant stupidement pendant un moment, puis commença à faire des commentaires d'une virulence grandissante tout en essayant d'empêcher Sirius de se débarrasser de quoi que ce soit. Il finit par causer tant de problèmes que Sirius dût le bannir dans son repaire, au sous-sol.

Durant ce temps, les Maraudeurs observèrent, stupéfaits, le groupe de nettoyage faire un second passage et laisser derrière eux une cuisine absolument immaculée, bien que toujours sombre, et finir de nettoyer la salle à manger dans la foulée le même jour, avec une estimation qu'ils finiraient la maison entière en à peu près une semaine. Avec le paiement de généreuses heures supplémentaires par Sirius, ils furent même convaincus de revenir le lendemain pour commencer à travailler sur le salon du premier étage.

Sinon, Sirius reçut aussi une lettre extrêmement intéressante ce jour-là :

Cher Sirius,

Merci pour le papier à lettre. Je l'utilise tout de suite parce que j'ai une question à te poser que je veux vraiment garder privée. Tu vois, depuis que j'ai rencontré Harry, j'ai envie de devenir une animagus moi aussi. Cela semble être une compétence vraiment utile à avoir. Je sais que je ne serai probablement pas un chat, mais je veux quand même apprendre à me transformer. Le Professeur McGonagall m'a dit qu'elle serait prête à m'aider si j'avais une raison valable pour – comme mon frère étant la cible de sorciers de l'Obscur – mais je pense qu'elle veut juste gagner du temps. Je pense qu'elle pense que cela est plus approprié pour un élève de niveau ASPIC. Mais puisque j'ai déjà appris la magie sans baguette, je pense vraiment que je pourrais le faire plus tôt.

Avant que tu demandes, oui, nos parents sont d'accord avec ça – avec le fait que j'apprenne à me transformer, du moins. Je suis sûre qu'ils préfèreraient que je l'apprenne du Professeur McGonagall, mais puisque toi et le père biologique d'Harry l'avez appris à l'école par vous-mêmes sans vous blesser, je me demandais si tu accepterais de m'apprendre. Je ne sais pas vraiment comment nous procèderions puisque nous ne sommes pas au même endroit la majeure partie du temps, mais j'apprécierais vraiment si tu pouvais m'aider.

Bonne chance pour le nettoyage. Cousine Andi nous a dit que tu vas engager des professionnels, et je pense que c'est une excellente idée.

Bises d'Hermione

Sirius eut un large sourire. Il semblait qu'il y avait plus de la petite Hermione que ce qu'elle laissait voir. Et avec ses capacités de magie sans baguette, il n'avait aucun doute qu'elle apprendrait vite. Il se demanda pendant un moment, bien trop long à son grand embarras, comment il pourrait parvenir à lui apprendre avant de se souvenir des miroirs, et puis son sourire en coin caractéristique de Maraudeur, qui causait l'effroi de tous les Première Année et de Snivellus, fit son apparition. Oui, ce serait le cadeau parfait pour lui faire la surprise à Noël.


Samedi

"On a besoin de la plus grande bouteille de doxycide disponible par ici !"

"Mais d'où viennent tous ces rats ?"

"Ahhhhh !"

"C'est un épouvantard ! Riddikulus !"

"Putain mais c'est quoi ça ? Des pinces à épiler qui mordent ?"

Le salon se révéla être bien pire que la salle à manger. C'était là que le plus grand nombre d'artéfacts Obscurs se trouvaient (du moins c'est ce qu'ils espéraient), exposaient fièrement dans des vitrines, c'était donc naturellement la pièce attirant le plus de problèmes. Le salon à lui seul, réalisèrent-ils bientôt, serait une journée entière de travail.

Malgré le fait que cela aille bien plus vite que lui et Remus ait pu espérer faire, Sirius n'était pas de bonne humeur. Cela avait peut-être quelque chose à voir avec le fait qu'il devait signer un document pour chaque artéfact Obscur qui était emmené pour purification ou destruction.

"Est-ce que vous ne pouvez pas juste tout balancer ?" demanda-t-il à Vicky lorsqu'il y eut une accalmie dans leur travail.

"Désolé, politique de l'entreprise. On peut rien balancer qui ne soit pas clairement un déchet sans l'approbation du propriétaire."

Ou c'était peut-être dû au fait que l'affreuse tapisserie se révéla impossible à décrocher, comme le portrait de sa mère. Et les sortilèges de réparation ne la remettaient même pas non plus. Il lui faudrait probablement faire appel à un enchanteur digne de ce nom pour être en mesure de la modifier.

Il contemplait ses options sombrement lorsque le Brise-Sort vint à lui avec encore un artéfact Obscur de plus, un lourd médaillon en argent avec un grand 'S' à l'avant. "Je ne suis pas sûr de quoi faire de celui-ci," dit-il. "Je n'arrive pas à l'ouvrir. Il contient définitivement de la magie Obscure, mais elle n'est pas active, et je suis tout bonnement incapable de comprendre la condition d'activation. Est-ce qu'il s'agit d'un héritage familial, de sorts familiaux ou quelque chose comme ça ?"

"Hmm, je ne le reconnais pas. Je ne me souviens pas l'avoir jamais vu lorsque je vivais ici."

"Il y a un 'S' dessus," remarqua Remus, s'approchant derrière lui. "Est-ce que ça pourrait être un de tes ancêtres ?"

"Pas des dernières générations en tout cas. Peut-être qu'ils l'ont acheté. Enfin, ce qui est sûr c'est qu'il ne me sert à rien. Vous pouvez vous en débarrasser avec le reste."

"Désolé, mais je ne me sentirais pas tranquille de laisser de la magie Obscure que je ne peux pas identifier juste comme ça," dit le Brise-Sort. "Avez-vous un endroit sûr où vous pourriez le stocker ? Ou quelqu'un qui pourrait s'en débarrasser en toute sécurité ?"

"Oh, je suis sûr que je peux trouver quelque chose," grommela Sirius. Il saisit le médaillon d'une main, mais à cet instant-là, il ressentit un léger tiraillement magique. De magie Obscure.

La plupart des objets Obscurs cachaient plutôt bien leur magie. Après tout, une malédiction n'était pas grand-chose si la victime pouvait la sentir de loin. Mais pour des gens avec un sens magique affûté, comme quelqu'un ayant pratiqué beaucoup de magie sans baguette, ou un animagus, ou un loup-garou, ceux-là pouvaient souvent remarquer qu'il y avait quelque chose d'anormal.

Et il y avait quelque chose de très anormal avec ce médaillon.

"Whoa, Remus, sens un peu ça." Il tendit le médaillon à son ami.

"Oui, je le sens aussi," dit-il après un moment. "Ce n'est pas très fort… assez faible en fait. La plupart des gens ne remarqueraient même pas à moins de le porter toute la journée. Mais c'est vraiment… tordu."

"C'est aussi ce que j'ai ressenti," dit Sirius, pour une fois l'incarnation de son nom. "Emmenons-le à la cuisine et examinons-le de plus près," dit-il d'un ton décisif, avant de se tourner vers le Brise-Sort. "Merci pour votre aide. Nous allons nous en occuper."

Le duo s'enferma au sous-sol. Ils ne savaient pas de quoi il s'agissait, mais ils avaient maintes fois étaient confrontés à des objets Obscurs durant la guerre. Sous un sort de détection standard de l'Obscur, lancé par Sirius, le médaillon brilla d'une répugnante lueur verte inidentifiable.

"En tout cas, c'est sûr que c'est de la magie Obscure," dit-il sarcastiquement. "Lunard, aurais-tu l'obligeance de faire parler les compétences de ta Maîtrise ?"

L'autre homme acquiesça. Sirius plaça le médaillon sur la table, et Remus lança l'un de ses plus puissants sorts de détection de l'Obscur dessus. Une aura telle un nuage noir l'enveloppa.

Les deux Maraudeurs échangèrent un regard horrifié et tous deux firent un grand pas en arrière.

"C'est de la magie très Obscure."

"Ouais," répondit Sirius. "Du genre 'laisse-Dumbledore-s'en-charger' Obscure." Il eut un faible sourire. "Il me doit une faveur, de toute façon."

Remus eut un sourire narquois à cela. "Très juste, mais il voudra autant d'information que nous pouvons lui en fournir pour quelque chose comme ça… quoi que ça puisse bien être. Il faut que nous sachions d'où cette chose vient."

"Eh bien, je n'en ai vraiment aucune idée. Je ne l'ai jamais vu auparavant."

"Quelqu'un dans ta famille a dû l'amener ici," observa Remus. "Probablement après ton départ… Peut-être que Kreattur sait."

Sirius grogna. Avoir passé la dernière semaine en sa présence n'avait fait que renforcer sa détermination de ne pas vouloir avoir besoin de cet elfe dérangé pour quoi que ce soit. Il avait même insisté pour que lui et Remus fassent leurs propres repas au cas où Kreattur essaierait de l'empoisonner. Mais il lui fallait admettre, Remus marquait un point. "Kreattur !" tonna-t-il. "Ramène-toi ici !"

Lentement, la porte de la chaufferie grinça ouverte. Sirius était pratiquement sûr que Kreattur exécutait tous ses ordres le plus lentement possible pour le contrarier tout en affirmant que c'était à cause de son âge.

"Que vouloir le Maître ?" dit Kreattur mécaniquement en traînant des pieds, avant de murmurer dans sa barbe "Répugnant pourceau ingrat. Si la Maîtresse de Kreattur savoir…"

"Je veux que tu répondes à mes questions complètement et honnêtement," cracha Sirius avant de pointer le médaillon. "Sais-tu quoi que ce soit au sujet de ce médaillon ?"

Les yeux de l'elfe s'écarquillèrent d'horreur et, avec plus d'énergie qu'il n'en avait montré au cours de la semaine (et ce n'était pas rien), commença à hurler : "Le médaillon de Maître Regulus ! Mauvais Kreattur ! Kreattur avoir échoué dans ses ordres !" Il se précipita vers l'âtre et attrapa le tisonnier.

"Kreattur, stop !" s'écria Sirius, et lorsqu'il n'en fit rien, il se jeta sur lui et le lui arracha des mains. "Tu te puniras plus tard, Kreattur. Réponds à mes questions maintenant. D'où vient ce médaillon ?"

Mais à la surprise de Sirius et Remus, Kreattur commença à sangloter, et pour une fois il montra de la tristesse plutôt que de la colère. "Maître Regulus avoir ordonné à Kreattur de ne pas dire," geignit l'elfe, serrant ses bras contre lui et frissonnant;

"Regulus ? C'était à lui," le nom avait finalement été relevé. "Ça pourrait être un objet de Mangemort. Maintenant, il faut vraiment qu'on en sache plus. Kreattur, je t'ordonne de me dire d'où ceci vient."

"Maître avoir dit de ne pas en parler…"

Sirius grogna face à son serviteur. "Je suis ton maître maintenant, Kreattur, et je prends le pas sur Regulus, alors je t'ordonne de me dire d'où vient ce médaillon."

Kreattur gémit et trembla si violemment que Sirius songea qu'il risquait de tomber raide mort pour se tirer de ce dilemme, mais la lutte interne qui l'avait habitée s'acheva finalement et il commença à parler.

C'était une histoire que Sirius n'aurait jamais pu imaginer. Le Seigneur des Ténèbres – Voldemort en personne – avait emprunté Kreattur de son Mangemort Regulus, l'avait emmené dans une caverne sous-terraine si affreuse que sa simple description empestée la magie Obscure, l'avait forcé à boire une sorte d'odieux poison… et l'avait ensuite laissé là à mourir.

L'elfe tremblait, se balançant d'avant en arrière, assis à même le sol, et puis commença à hurler des supplications, comme s'il avait été jeté dans une sorte de flashback : "Maître Regulus ! Maîtresse ! Aider Kreattur ! Pitié aider Kreattur !"

Pitié ? Sirius n'aurait jamais cru entendre Kreattur dire "pitié" un jour. Sa poitrine se serra lorsqu'il entendit les cris de l'elfe. Même deux semaines plus tard, il avait encore des cauchemars d'Azkaban qui, à ce qu'il semblait, n'étaient pas bien pire que ça. Remus écoutait simplement avec horreur ce récit.

Et puis, Kreattur laissa entendre un rire haut et sifflant en imitation de la voix de quelqu'un qui glaça les deux hommes jusqu'à l'os : "Ton maître sera récompensé pour sa loyauté."

Kreattur tremblait plus que jamais lorsqu'il reprit ses esprits et continua son histoire. Abandonné et à moitié mort, il avait essayé de boire du lac souterrain, seulement pour se faire entraîner dans ses profondeurs par ce qui devait être des inferi. Ce n'était que par chance que Regulus lui avait spécifiquement ordonné de revenir à la maison après coup et parce que Voldemort n'avait pas pensé à bloquer sa capacité de déplacement qu'il ne s'était pas noyé. "Maître Regulus avoir été si bon envers Kreattur," dit-il. "Maître Regulus avoir pris soin de lui jusqu'à être remis…"

Regulus avait toujours eu une inexplicable affection pour l'elfe, pensa Sirius. Il ne l'avait jamais compris.

"Il avoir demandé à Kreattur…" L'elfe frissonna, dans un nouveau flashback, et Sirius sursauta et gémit comme un chien lorsqu'il réalisa une meilleure imitation de la voix de Regulus Black qu'il n'aurait cru possible venant du vieil elfe croassant : "Kreattur, qu'a fait le Seigneur des Ténèbres ?" Et de là, le récit devint encore plus étrange. Tandis que Sirius écoutait, abasourdi, il apprit que Regulus n'avait pas simplement eu des doutes. Il avait fait un demi-tour complet et activement lutté contre Voldemort, parvenant même à dupliquer le médaillon et disant à Kreattur de l'emmener au lac souterrain, avec des ordres strictes de garder cela secret. Et puis…

"Kreattur vouloir boire la potion pour Maître Regulus, mais Maître Regulus ne pas vouloir le laisser faire." Kreattur frissonna violemment sous l'assaut d'un nouveau flashback : "Kreattur, je t'ordonne de me faire boire toute la potion jusqu'à ce que le médaillon puisse être retiré. Cette ordre prime sur tout ordre que je pourrais te donner sous son influence. As-tu bien compris ?"

"Oui, Maître Regulus."

Kreattur sanglotait lourdement. Sirius se surprit à larmoyer malgré lui et blâma mentalement sa récupération des suites d'Azkaban. Son frère avait été un fier Serpentard, un suprémaciste Sang-Pur et un fichu Mangemort… et pourtant, il avait aimé cet elfe comme sa propre famille. L'avait aimé suffisamment pour faire quelque chose aussi Griffondoresque que de boire une bassine pleine d'un poison de Voldemort. Et, bien que cela l'irritait de devoir l'admettre, Kreattur lui avait rendu cet amour par une loyauté telle qu'il n'en avait jamais montré envers Sirius. Il pouvait pratiquement voir la scène lui-même lorsque Kreattur acheva son récit :

"Eau… besoin… eau…" gémit Regulus, rampant en direction du bord de l'eau.

"Non, Maître Regulus ! Ne pas toucher l'eau ! Mauvaises choses dans l'eau ! Mains noires entraîner le Maître sous la surface !"

Mais Kreattur n'avait pas dû être assez rapide car, à l'instant où la main de Regulus toucha la surface, les bras des inferi surgirent et commencèrent à le tirer – d'abord un bras, puis une jambe, jusqu'à ce qu'il se cramponne au rebord, ses yeux emplis d'horreur tandis que les inferi l'attrapaient par le col pour terminer le travail.

"Maître ! Kreattur vous sortir de là. Kreattur aider !" gémit l'elfe, mais même la magie elfique était impuissante face à ce genre d'ennemi.

"Non !" Regulus le repoussa et le força à prendre le médaillon. "Il y en a trop, Kreattur. Sauve-toi toi-même. Prend le médaillon. Détruit-le, Kreattur ! Détruit-le !" et avec ce dernier ordre, Regulus perdit sa prise et fut tiré dans les profondeurs du lac souterrain.

"Mais peu importe ce que Kreattur avoir essayé, il ne pas avoir réussi. Il ne pas avoir réussi à l'ouvrir ni même laisser une marque dessus. Il ne pas avoir pu obéir au dernier ordre de Maître Regulus…" Il tomba dans des lamentations incohérentes.

Ce qui se passa alors était probablement la dernière chose à laquelle s'attendait Kreattur, puisqu'un Sirius en larmes souleva l'elfe et le serra contre lui. "Mon frère… mon propre frère…" murmurait-il, encore et encore. Lunard s'approcha et lui tapota le dos.

"Les elfes de maison ont vraiment un don pour vous surprendre, pas vrai," dit Lunard d'un ton entendu.

Sirius acquiesça. Lunard avait toujours eu une affinité pour les créatures de tout genre. 'Oh, et puis merde,' pensa-t-il, 'peut-être que ça ne me tuerait d'être un peu plus gentil avec ce crétin.'

"Kreattur…" balbutia-t-il. "Je… merci." La tête de l'elfe se leva vers lui avec un air indiquant clairement qu'il pensait que l'un d'eux avait perdu l'esprit. 'Si j'ai de la chance, peut-être que le choc le tuera.'

"Je n'aurais jamais su que Regulus était… était un homme bon… au final. Je ne sais pas ce qu'est ce médaillon, mais il devait être important pour… pour valoir tout ça. Je vais l'apporter à Albus Dumbledore – je sais que tu ne l'aimes pas, mais… mais il me doit une faveur, alors je vais lui apporter et m'assurer qu'il le détruise."

Les yeux de Kreattur s'écarquillèrent, et des larmes les emplirent à nouveau. "Maître Sirius faire ça pour Kreattur ?"

"Oui, Kreattur, je vais achever ce que mon frère à commencer."

Kreattur le fixa pendant un moment, et puis pleura un peu plus longtemps avant de s'éloigner, se tenant un petit peu plus droit et marmonnant : "Le Traître à son Sang finalement se souvenir de sa famille…" Venant de Kreattur, Sirius supposait qu'il devrait prendre ça comme un compliment.


"Ah, Sirius, mon garçon. Et Remus," dit jovialement Albus Dumbledore. "Bonsoir à vous deux. Quel est donc le problème ? Cela semblait urgent."

Sirius et Remus s'assirent face au bureau du Directeur, se sentant fortement tels les adolescents fauteurs de trouble qui avaient été tant de fois été appelés ici. Mais le sujet était bien plus important. Sirius ouvrit la boîte où ils avaient stocké le médaillon et la déposa prudemment sur le bureau. Remus reproduisit le sort de détection de l'Obscur, et Sirius, ravalant ses larmes, relata le récit de Kreattur à propos de son frère, Regulus.

Et au fil de l'histoire, Dumbledore parut de plus en plus joyeux en sachant le rôle qu'avait joué Voldemort. Il procéda ensuite à l'incantation de quelques-uns de ses propres sorts sur le médaillon, et lorsqu'il vit les résultats, il parut tout bonnement jubiler.

'Il a l'air sérieusement flippant lorsqu'il est comme ça,' songea Sirius.

"Mes condoléances, Sirius," dit Dumbledore plus calmement lorsque l'histoire fut finie. "Mais au moins, il semble que ton frère ait été un homme bon au final – malgré les apparences," dit-il d'un ton appuyé.

"Merci," dit Sirius. "Alors, êtes-vous prêt à nous dire ce qu'il y a de si excitant à propos de ce médaillon ?"

"Eh bien, on peut dire que c'est un sujet très délicat," dit le vieil homme. "A quel point avez-vous développé votre Occlumancie ?"

"Occlumancie ?" répéta Remus avec surprise. "Suffisamment pour contrer les intrusion occasionnelles. Nous n'avons jamais été au-delà de ça."

"dans ce cas, je vous suggère de reprendre votre étude du sujet dès que possible. Il pourrait encore y avoir de dangereux temps devant nous à moins que je ne parvienne à trouver une façon de détruire cet objet en toute sécurité. Même la connaissance de son existence, et de là où il se trouve, pourrait être dangereuse. Mais puisque qu'il se trouve désormais en ma possession, si vous restez sur vos gardes, je pense que cela sera suffisamment sûr si vous gardez cela pour vous. Cependant, cela ne doit pas quitter ce bureau…" Puis Dumbledore eut un large sourire. "Je ne sais comment vous remercier pour me l'avoir apporté. Je crois que je vous dois une dette bien plus grande pour cela."

Le deux hommes se penchèrent vers lui, sur le bord de leurs fauteuils. "Que voulez-vous dire ?" demanda Sirius.

"Vous avez sans nul doute déjà entendu mon assertion que Lord Voldemort n'est pas véritablement mort. Que la Marque Noire restant visible sur le bras de Severus en est preuve." Sirius et Remus échangèrent un coup d'œil dégoûté, mais acquiescèrent. "Même avant son apparent décès, j'avais commencé à rechercher des façons par lesquelles il pourrait endurer celle-ci. Jusqu'à présent, je n'avais aucune preuve concrète. Mais maintenant, je pense que vous m'avez peut-être donné la clé pour détruire Voldemort une fois pour toute."

"Quoi !"

"Qu'est-ce que ce médaillon au final ?" demanda Remus.

"Ah, ceci est le point délicat… l'un de vous a-t-il déjà entendu parler du terme 'horcruxe' ?"

"Horcruxe ?" souffla Sirius. Il plissa le nez et essaya de se souvenir. "Je crois avoir déjà entendu le mot. Mais il doit être terriblement Obscur. Même dans ma famille, je crois qu'il n'en a jamais été question que dans des conversations chuchotées. Lunard ?"

"Pareil pour moi," confirma Remus. "Même dans les livres les plus Obscures, seulement des mentions, pas de descriptions."

"Comme je le pensais," dit Dumbledore. Il leur expliqua ce que le mot voulait dire : un fragment d'âme, déchiré par un acte de meurtre rituel et stocké dans un réceptacle pratiquement indestructible permettant d'échapper à la mort tant qu'il demeurait intact. Les deux hommes s'éloignèrent du médaillon et Sirius eut l'impression qu'il allait vomir.

"V-v-vous êtes en train de dire que… que la moitié de l'âme de V-Voldemort est dans cette… chose ?" balbutia Remus, livide.

"Oui," dit solennellement le vieil homme. "Verrouillée derrière tous sorts scellant le médaillon."

"Et… et si elle est détruite ?" chuchota Sirius.

"Si Voldemort se trouve toujours sous forme d'esprit, il mourra. Cette fois-ci de façon permanente;"

"Dans ce cas, qu'attendons-nous ?" Sirius se leva d'un bond et tira sa baguette.

"Non, Sirius ! De simples sorts n'affecteront pas un horcruxe. Il me faudra faire des recherches sur comment nous en débarrasser. Soyez assurés que cela sera fait aussi tôt que possible."

Sirius se rassit lentement, et les deux Maraudeurs acquiescèrent avec réticence.

"Sur ce, je pense que vous avez tous deux eu une journée des plus épuisantes," dit Dumbledore de le ton de conseil guilleret qui lui était propre. "Je pense qu'il serait mieux que vous retourniez chez vous et vous reposiez. Je vous promets de prendre cela en main à partir de maintenant."

Sirius soupira, mais il ne pouvait penser à aucune autre raison de s'attarder. Les deux hommes se levèrent et quittèrent le bureau. 'Peut-être que nous pourrions dire coucou à Harry et Hermione sur le chemin,' se dit Sirius. 'Bien que, d'un autre côté, comment expliquerions-nous notre présence dans le château ?'

Dumbledore réfléchissait également à ce nouveau développement tandis qu'ils partaient. 'L'horcruxe de Voldemort,' se disait-il. 'Je n'aurais jamais cru cela possible, mais les sorts ne mentent pas. Il s'agit d'un coup de chance miraculeux – ou l'Effet Pygmalion ? Et si cette chance se maintient, nos problèmes pourraient être réglés avant l'été, du moins si le rôle du jeune Harry se réalise comme prévu. Je n'en étais peut-être pas certain auparavant, mais avec l'horcruxe en main, il s'agit de l'occasion parfaite.

'Le problème est comment le détruire. Le Maléfice de Mort fonctionnerait probablement, mais je ne me fais pas confiance pour ce sort, et je ne peux demander à qui que ce soit de le lancer. Il me faudra revérifier ce qui pourrait fonctionner. Détraqueur ? Pas digne de confiance non plus. Feudeymon ? Seulement en cas d'urgence. Venin de Basilic ? Si je me souviens correctement, cela fonctionnerait. Je suppose que je pourrai chercher comment en créer un moi-même, mais il y a ensuite le problème de s'en débarrasser après coup. Et dans tous les cas, je peux voir qu'il y a un sorte de protection additionnelle sur le médaillon. Il me faudra peut-être comprendre comment l'ouvrir avant de pouvoir essayer la moindre de ces possibilités.'

Albus Dumbledore monta dans ses appartements pour consulter sa réserve de livres confisqués et s'embarquer dans une nouvelle ligne de recherche.


Une semaine plus tard

Sirius et Remus ne savaient pas comment Vicky et les autres nettoyeurs y étaient parvenus, mais le 12 Square Grimmaurd était à nouveau habitable. Sirius était si reconnaissant qu'il les invita tous à la Fête du Nouvel An. Et il fut ravi lorsque Vicky lui donna son adresse en disant "Lorsque tu seras remis sur pieds, envoie-moi un hibou."

Les deux hommes s'installèrent dans de vraies chambres et réapprovisionnèrent complètement le garde-manger. Sirius avait même trouvé quelqu'un pour réparer la tapisserie, sur laquelle il ajouta promptement les Tonks et retira Bellatrix, tout en mettant Narcissa en probation, bien que cela ne serve pas à grand-chose.

La seule chose que personne n'avait été capable de faire était de régler le problème de cet affreux portrait de Walburga Black dans le hall d'entrée. Remus avait essayé de déterminer quels sorts Obscurs l'alimentaient toute la semaine, sans résultats. Lorsque tout fut tenté, ils ouvrirent les rideaux pour confronter le problème une fois de plus. Ils parvinrent à peine à y placer un Sortilège de Silence, et celui-ci ne tiendrait pas bien longtemps. Walburga ne sembla même pas le remarquer.

"Bien, c'est le dernier problème qu'il nous faut régler," dit Sirius. "Il faut que nous fassions quelque chose à son sujet. Je ne compte pas laisser des Moldus venir si cette chose reste là. Tu trouves quelque chose, Lunard ?"

"Désolé, Patmol," répondit le loup-garou. "Je n'arrive toujours pas à obtenir d'informations sur les sorts qui pourraient fixer cette chose au mur. C'est presque comme si l'origine n'en était pas une magie normale."

Ils échangèrent un regard avec des yeux ronds, tous deux faisant la connexion.

"Tu ne crois pas que…" commença Remus.

"On va voir… Kreattur !"

L'elfe POPa près d'eux et grommela "Maître… ?" L'elfe devenait progressivement moins hostile envers Sirius et Remus, mais c'était un long processus, et ils doutaient tous être un jour véritablement confortable en la présence de l'autre.

"Kreattur, as-tu fixé cette peinture au mur ?"

Kreattur grommela à nouveau et eut cette air inconfortable qu'il prenait lorsqu'il ne voulait pas répondre à une question.

"Tu sais quoi, laisse tomber. Je m'en fiche. Kreattur, si tu peux décoller cette peinture du mur, tu peux la garder dans la chaufferie. Sinon, nous abattrons tout le mur, et au diable les conséquences." Il s'agissait d'une menace désespérée, puisque ce mur en particulier était mitoyen avec le Numéro 11, mais cela montrait clairement qu'il était résolu.

Les yeux de Kreattur s'écarquillèrent, et il claqua des doigts d'un air hésitant. Immédiatement, le portrait tomba du mur avec un bruit sourd. Sirius et Remus eurent un élan de générosité et aidèrent Kreattur à léviter la peinture jusqu'au bas des escaliers, bien que cela ait surtout été pour voir l'air horrifié sur le visage de Walburga à l'idée d'être suspendue dans la chaufferie


Le coin des expressions désuètes:

« Honni soit qui mal y pense »

Cette phrase fut une devise anglo-normande dès le XVIe siècle, ainsi que la devise officielle du plus important ordre de chevalerie britannique de l'époque, l'Ordre de la Jarretière ("The Most Noble Order of the Garter"), avec cependant le mot "Honi" écrit avec un seul N.
Le verbe "honnir" est un verbe signifiant « blâmer quelqu'un en lui faisant honte ». Dans un contexte plus moderne, la phrase signifie donc « Honte à celui qui y voit du mal ».

Cette expression proviendrait en fait de la même légende de la fondation de l'Ordre de la Jarretière. La comtesse de Salisbury, maîtresse d'Édouard III, aurait laissé tomber sa jarretière lors d'un bal. Face aux railleries, le roi employa cette expression et déclara qu'il ferait de ce ruban l'insigne le plus noble qui soit.